Syu venait de quitter Yuna, toute contente de cette nouvelle rencontre. Elle était d’une folle bonne humeur alors que le temps se dégradait. Il faisait de plus en plus sombre, étrangement. Ce n’était pas un temps habituel pour une île comme le Royaume d’Illusia. Mais bon, Syu était dans une telle surexcitation qu’elle s’en fichait bien, qu’il pleuve. D’ailleurs elle trouvait qu’elle était un peu trop dynamique, il fallait qu’elle se lâche un peu. Dans son esprit cela se traduisait par faire du sport, ou courir tout du moins. Et c’est ce qu’elle fit, pendant un petit quart d’heure à peu près. Les passants la regardaient d’ailleurs bizarrement, mais bon, aussi ça paraissait logique, elle aurait fait la même chose en rencontrant quelqu’un qui courrait un peu au hasard au coin d’une rue. Et alors qu’elle était en plein dans son élan et que le temps se faisait de plus en plus sombre, elle vit passer au détour d’un carrefour, une troupe de la marine. En la voyant courir vers eux, enfin elle voulait plutôt allait dans la rue derrière eux mais bon, un matelot du milieu de la troupe la prit par le bras alors qu’elle se faufilait entre lui et l’homme devant.

D’ailleurs, elle se fit sévèrement réprimander pour avoir oublié son ‘uniforme’. Syu, qui trouvait la solution amusante, se prit au jeu et fit comme si elle était une marine. Il la prenait pour une nouvelle recrue. Et ce fut avec peine qu’elle réussit à s’extirper des mains de celui qui l’avait attrapé. Elle courait donc en rang avec les autres, se retenant de rigoler doucement par cette situation absurde. Vraiment pas méfiant les marines parfois. Mais bon, elle essaya de jouer le mieux possible ce nouveau rôle. D’autant plus qu’elle était sur le côté de la file, donc elle pouvait s’échapper quand elle le désirait. Et ce désir vint d’ailleurs la cueillir alors qu’au halètement des marines, elle comprenait qu’ils étaient bientôt arrivés à destination. Elle par contre, n’était pas vraiment épuisée, mais bon. Alors qu’elle traversait un croisement, elle vit sur le sol, derrière un immeuble, du sang. Alors elle s’éclipsa du mieux qu’elle put, très intriguée par ça. Elle se cacha derrière le mur de l’immeuble au bout duquel était présente la flaque de sang. Elle entendit un cri, montrant que son absence n’était malheureusement pas passée inaperçue, mais elle s’en fichait après tout, et elle avança le long du mur.

Lorsqu’elle arriva au bout, elle ne put qu’hausser légèrement son sourcil gauche en voyant au sol un corps d’adolescent dans une mare de sang. Surprise au premier abord, elle décida ensuite de voir si c’était un cadavre qu’elle avait devant elle, ou plutôt un garçon bien vivant. Enfin, vivant, plutôt à moitié mort, vu la quantité de sang qu’il y avait là. Elle s’agenouilla, trempant sans s’en rendre compte ses genoux dans le sang, et prit son pouls. En sentant que son cœur battait faiblement, elle se dit que comme c’était un bon jour, autant sauver une vie. Mais alors qu’elle s’apprêtait à le soulever, elle vit un peu plus loin une femme debout, en face de la troupe de marine dont elle venait de s’échapper. Elle avait dans les mains des katanas couverts de sang, et elle-même était pleine de sang. La pirate n’eut pas à réfléchir pour faire le lien entre le jeune homme qu’elle avait à moitié dans les bras et la femme aux katanas. Sentant légèrement que ça allait chauffer, Syu s’empara du garçon tout en le secouant légèrement et tentant de le réveiller. Après trois ou quatre tentatives d’un ‘Gamin !’ elle finit par parler toute seule en partant.

« Rooh mais c’est qu’il est lourd pour son âge le coco quand même. Ah mais je vais où d’ailleurs moi ? J’espère qu’y a bien un médecin pas loin, parce que sinon je vais l’abandonner au milieu d’une rue moi. Han ! Mais faut pas que des gens me voient aussi, après ça va être encore plus dur d’avancer… Mais bon, si quelqu’un voulait bien m’indiquer le chemin d’un docteur, ce serait cool… Mais bien sûr, il n’y a personne nulle part ! Ralala, je veux pas aller sur les grands axes quand même, ce serait trop compliqué d’expliquer ce que je fiche avec un gars tout pleins de sang dans les bras. Argh ! Mais c’est que j’en ai plein ma robe moi maintenant, bon sang de bon soir, je vais finir toute sale, c’pas possible ça. Heureusement j’ai un change je crois. Je remercie ma prévoyance. Oh mais j’y pense, je connais un médecin ! Ah mais non, il n’est pas ici, je mélange avec une autre île. Aaah mais flûte après tout ! Faut que je trouve quelqu’un, j’ai mal au bras moi. »

Et c’est après ce petit monologue qu’elle décida de se diriger vers une rue principale. En chemin, elle rencontra quelqu’un, une vieille femme plus précisément, qui failli s’évanouir en voyant le corps du gars ensanglanté, mais qui finit par se reprendre et la conduire chez un très bon médecin. Enfin, d’après elle. Et on n’aurait pas cru que c’était le cas, vu où son cabinet était placé, au fin fond d’une rue obscure. Mais bon, Syu ne sut pas ce qui se passa avec le gamin, car le docteur l’avait jetée dans la salle d’attente, lui ordonnant de ne pas entrer. Elle en profita pour se changer, le sang rendait ses vêtements gluants, et bien que ça ne la dérange pas vraiment, ça pouvait faire mauvaise impression. Même si elle en avait toujours sur les bras et sur les genoux, elle y remédia très vite dans les toilettes, où un lavabo disposé intelligemment le rendait très utile. Une fois tout à faire propre, elle ressortit et attendit. Attendit, et attendit encore. Ça dura un moment, un très long moment, dont Syu ne saurait très bien donner la durée. Elle passa ce temps à lire un livre, ou plutôt un pavé ressemblant à un dictionnaire, qui était présent sur une table dans le cabinet du docteur. Et ainsi, le temps passa, pour elle, beaucoup plus vite.

C’est d’ailleurs à un moment de la lecture de suspense intense, où on allait enfin savoir qui était le meurtrier de trois enfants qui avaient été abattu froidement avec une paire de ciseaux, que le médecin ouvrit brutalement la porte. Syu sauta littéralement de son siège, fermant ainsi son livre, et perdant sa page du même temps. Après une seconde où elle fit la moue, elle finit par écouta le bilan du docteur au sujet du gars qu’elle avait ramassé sur la route. Et il n’était pas joli-joli, le constat. Mais bon, il était vivant, le pauvre garçon. Syu se demandait presque si à sa place elle n’aurait pas préféré mourir… M’enfin, on ne pouvait pas lui reprocher d’avoir sauvé une vie, au moins. Pis s’il n’était pas content elle s’en fichait après tout. Même si, d’après le médecin, il fallait qu’elle le prenne avec elle. Il ne pouvait pas le garder, son cabinet étant trop petit, et sa maison étant pareil. Syu, qui avait eu le temps de louer une petite maison, accepta à contrecœur la corvée qu’il lui demandait d’accomplir. S’occuper d’un malade ce n’était pas vraiment ce qu’elle préférait. Mais quand on n’a pas le choix, on n’a pas le choix ! Alors le médecin la raccompagna chez elle, ayant disposé l’enfant sur un brancard un peu usé, qu’il portait tout seul. Lorsqu'elle sortit elle vit avec étonnement que c'était l'aube, tant de temps était passé ? Impressionnant. Mais bon, après un long trajet, elle arriva chez elle où le médecin l'abandonna avec le garçon. Au final, la pirate se retrouva dans une maison, seule, avec un blessé sur les bras et des calmants à lui administrer en cas de douleurs… Elle se dit qu’elle aurait mieux fait de rester chez elle le matin même, la situation devenait légèrement embêtante.

Les ténèbres, voilà comment on peut qualifier ce que je voyais. Ce lieu dans lequel j’avais l’impression d’évoluer. Un refuge ou l’on ne ressent plus rien. Un refuge ou l’on n’est plus rien. Il est dit que lorsque l’on est dans le coma, on ne ressent, rien, on a conscience de rien. Je dis que c’est faux. Non, je ne le dis pas, je l’affirme. Oui, lorsque l’on est dans le coma, on se voit soit même. Comme on est, comme les gens nous voient. C’était la une impression étrange, désagréable. C’est dans ce genre de cas que l’on se rend compte de la vulnérabilité dont l’on fait preuve. Une réalité très peu agréable. Surtout lorsqu’on la subit de plein fouet. L’obscurité ce mit à tourner, à toute vitesse s’éclaircissant peu à peu.

Je me réveillais. Du moins c’est ce qui me semblait. J’entrouvris les yeux remarquant un soleil bleu. Magnifique. Étrange et totalement irréel. Je rêvais. Autours de moi des arbres tendaient leurs branches noir couverte de neige vers le ciel. Immobile, je regardais les flocons tomber du ciel alors qu’il n’y avait pas un seul nuage. Mon dernier souvenir remontait au moment ou je pensais que j’allais mourir et là bas, le soleil était jaune. Apparemment j’avais parcourues un long chemin depuis. Si long que j’avais l’impression d’avoir changer de monde. Ou alors j’étais mort. Et j’étais dans un lieu inconnu de tous. Cela ne paraissait pas être le paradis, peut-être l’enfer puisqu’il n’y avait personne. Pourtant être seul n’est pas trop mal. Et puis je doutais fortement qu’il y avait quelque chose après la mort. De plus, la douleur sourde présente dans ma poitrine et sur ma tête me prouvait que j’étais belle et bien vivant. Mais où ? Sa j’en savais rien. De plus, apparemment j’étais allongé dans la neige mais je n’avais pas froid, loin de la. J’avais plutôt l’impression d’être allongée dans un lit. Je tentais de me lever.

Grosse erreur, il a des choses que l’on ne doit pas faire dans la vie, et celle-ci en était une. Une vive douleur me cola au sol. Je gémis en portant une main à ma poitrine les yeux fermé. Ma poitrine était couverte de bandage alors qu’étrangement, le monde avait disparues. Je rouvris doucement les yeux me trouvant à nouveau dans la forêt. Sauf que cette fois-ci, le ciel était complètement recouvert de nuage noir. Un temps d’orage. Un temps de merde. Je ne pouvais pas bouger et le pire, c’est que je ne pouvais même pas voir mes blessures. Je ne comprenais rien et, je détestais cela. La pluie commença à tomber et, étrangement, je ne sentais pas la pluie ruisseler sur ma peau. Je ne sentais pas l’eau sur mon corps, je ne sentais pas la sensation de froid que peut procurer ce temps. Pour une des première fois de ma vie, je fus triste.

-Putain de merde y se passe quoi dans ce foutoir de dieu.

Je grommelais cette phrase, j’avais voulut la crier mais, dès que j’avais tenté d'hausser la voix, une douleur c’était fait sentir. Le son de ma propre voix atteignit mes oreilles, un son rassurant. Au moins, certaine chose était apparemment réelle. Un loup passa à une certaine distance de moi, il tourna la tête vers mon corps et s’approcha, la langue pendante, il ne semblait pas menaçant, pourtant, j’étais inquiet. Très inquiet. Ou est la réalité ? Ou est l’imaginaire ? J’avais comprit une chose, ce que je voyais était étrange et ne ressemblait en rien à ce que je pouvais me souvenir. Un soleil bleu au lieu d’être jaune, de la neige et de la pluie qui ne mouille pas. Et puis c’était la première fois que je voyais un loup. J’en avais entendue parler, ressemblant a de gros chien en plus sauvage, en plus attirant. Il était beau. Un louveteau passa en courant devant sa mère. Du moins je supposais qu’il s’agissait de sa mère. Il était lui-même poursuivie par un autre louveteau qui lui sauta dessus et l’étala sur le sol. La gueule ouverte je n’avais qu’une seul impression. Il riait. Je me crispais déclenchant une nouvelle vague de souffrance. Peut-être que la louve allait me manger. Mais elle sembla remarquer que je la craignais, ou bien était-ce simplement par hasard. Dans tout les cas, elle s’arrêta à une dizaine de mètres de moi. Survie momentanée. La mort était proche. Espoir.

J’étais encore vivant, oui, a louve ce tenait loin de moi, j’avais beau avoir mal, cela ne provenait pas d’une attaque venant de cette animal. Un animal qui était tranquille et qui ne paraissait pas me vouloir du mal. Je la regardais comme je pouvais et parvint à voir ces yeux. Ce n’était pas les yeux d’un prédateur qui s’apprête à dévorer sa proie. Ce que je voyais, c’était des yeux emplis de compassion comme si j’avais quelque chose qui n’allait pas. Et ça n’aller pas d’ailleurs. La douleur était présente. D’ailleurs je ne comprenais pas tout. J’étais en effet tranquillement allongée dans la neige, il pleuvait mais je ne ressentais aucune sensation de froid. Au contraire, j’avais chaud et, le sol était aussi moelleux que si j’étais allongée sur un matelas de plume. Etrange. Un craquement de branche retentit à ma droite, je tournais la tête afin de voir ce qui se passais et cru rêver. Une jeune femme magnifique aux cheveux noirs avancé lentement, pied nue dans la neige. Elle avançait si légèrement qu’elle ne laissait qu’une légère trace derrière elle. Un fantôme, ou presque. Pâle, elle me regardait avec intensité un doux sourire posé sur ses lèvres.

« Réveillé ? »
- Réveillé ?

Elle s’accroupit a coter de moi, portant des habits de forestier correctement ajusté, elle était magnifique. De plus sa voix était claire comme le cristal bien qu’un peu lointaine. Je hochais affirmativement la tête afin de confirmer que j’étais réveiller, articuler me faisait mal, et avoir mal, j’en avais soupé. Du moins pour le moment. La jeune femme fit un geste de la main en direction de la louve. Elle se leva et je me crispais. Elle paraissait si sympathique pourtant, à cause d’elle, un prédateur s’approchait de moi. Et je n’avais pas la force de me défendre. La louve s’approcha tranquillement passant de l’autre côté par rapport à la jeune femme. Les louveteaux eux courraient autours de nous bondissant joyeusement alors que leur mère s’installait confortablement à ma gauche. Décidément, je ne comprenais absolument plus rien.

-Vous êtes qui ?

Ma voix était rauque et je m’exprimais avec difficulté. Cela fit sourire la jeune femme à côté de moi à qui me caressa doucement la joue. Mais je ne sentais rien. A croire que ce qu’il y avait autours de moi n’avait pas d’incidence sur mon corps. Etrange, très étrange. Pourtant je restais calme, de toute façon je n’avais pas vraiment la force de m’affoler. A part me faire du mal, c’est tout ce que cela aurais permit. De cette façon je restais calme tentant vainement de respirer correctement. La jeune femme accroupis à coter de moi répondit d’une voix plus grave que la précédente. Une voix qui était aussi présente dans la voix de toute à l’heure.

-Kuruhyou


PS : je ne te fais pas répondre, il s’agit bien du monde parallèle, même si ma question s’adresse à toi. (Enfin c’est le bordel quoi xD)

Deux réponses à une seule question, deux réponses venant de deux voix différente. L’une aussi clair que le cristal venant de la jeune femme aux cheveux noire, l’autre, une voix inconnue, mélodieuse. Deux voix agréable à entendre mais dont l’une m’effraya. Ce qui me surprit le plus, c’est que cette voix inconnue me demanda si j’avais besoin de quelque chose. Je répondis d’une voix rauque.

-De l’eau.

La jeune femme sourit, j’entendis des bruits de pas d’une personne inconnue et je frémis. Des bruits de pas qui s’éloignait. La jeune femme aux cheveux noire elle se contenta d’agiter simplement la main en souriant. Un verre d’eau apparue sur la paume de sa main. J’écarquillais les yeux de surprise. Je n’avais jamais entendue parler de ce genre de pouvoir, aucun fruit du démon n’étais capable de faire apparaître u n objet comme sa. J’en étais sur. Ou presque. Mon esprit était rempli de question mais, d’abord, je voulais l’eau. Elle abaissa le verre lentement relevant ma tête d’une main et me fis boire. Lentement. J’avalais et, je n’avais pas l’impression de boire. Pourtant, le liquide disparaissait du verre. Lentement, je commençais à paniquer. J‘avais du mal à me souvenir de ce qui c’était passer pour que je me retrouve dans cet état. Je voyais de la lumière, des chocs, de la souffrance. Et, désormais, je ne pouvais même plus boire. Je m’agitais, me redressais brutalement. Une douleur intense se propagea dans tout mon torse. Rapide, violente… appréciable. Une douleur qui prouve que l’on est en vie, que certaine chose reste réelle. Que je n’étais pas encore mort. Et je tombais de ce qui étais, je l’avais deviné, mon lit.

Ayant perdue l vue, je ne m’en rendis pas immédiatement compte. Il fallut que je percute le sol pour comprendre ce qui m’arrivais, plus rien aller. Oui, pour moi, j’étais allongé dans la neige, sur le ventre, sans être tombé. J’avais juste tourné sur moi-même. Pourtant, j’avais mal. Encore plus qu’auparavant. Il est dit que la fatigue est une ouverture a la souffrance, que celle-ci est plus intense lorsque l’on est fatigué que lorsque l’on a bien dormi. C’est une question de mental, et le mien étais fêler. Une larme perla de mes paupières alors que j’étais dans l’incapacité de bouger. La jeune femme aux cheveux noire me remis sur le dos, pourtant, je sentais encore un sol dur sur mon visage. Tout simplement, étrange, oui, c’étais le sol mots. Je fermais les yeux alors que la jeune femme aux cheveux noire parlait, je ne l’entendais pas vraiment, comme si elle n’était pas réel, comme si je ne devais pas faire attention à elle.

J’étais donc allonger dans les deux sens à la fois. Etrange, très étrange, sa me paraissait impossible. Pourtant, la souffrance que je ressentais était bien réel et me confirmais que tout était réel. Je ne sais pas combien de temps je restais immobile sur le sol, une chose est sur, je ne parvenais même plus à bouger. A côté de moi la louve c’était endormie alors que la jeune femme aux cheveux noir me carraissais doucement les cheveux. Attendant sans doute que je me lève. La, elle pouvait attendre longtemps. J’entendis une voix, la voix mélodieuse, la voix de la personne que je ne voyais pas. Comme si il s’agissait d’un fantôme. Apparemment, j’étais dans un mauvais état mais sa, je crois que je l’avais déjà devinais. Je gémis lorsqu’elle entreprit de me retourner et de me remettre sur le lit. Chose compliquer mais, heureusement, je n’étais pas très lourd. Je me laissais faire, gémissant de temps en temps lorsque la douleur devenait trop intense. Elle m’installa confortablement et me fis boire. Je ne voyais rien, pourtant, cette fois, la véritable sensation de l’eau parcourant l’intérieur de mon corps se fit sentir.

La neige commença à tomber, je secouais négativement la tête alors que l’on me demandait si j’avais besoin d’autre chose. Doucement, précautionneusement. Je regardais la neige tomber, le regard perdue dans le vide. Lentement, je me calmais, la souffrance refluant peu à peu jusqu’à disparaître. Presque entièrement. Un louveteau posa sa truffe contre mon cou sans que je n’en sente la présence. Franchement, je ne comprenais rien. J’étais fatigué, endoloris, calmer. Mes paupières ce firent lourde, je me rappelais fugitivement d’un brancard, de quelqu’un me portant. Peut-être la jeune femme qui m’avait apporté de l’eau. Il faudrait que je pense à la remercier. Pour une fois. Je pouvais bien le dire à la personne qui m’avait sauvé la vie. Bien que franchement, cela ne soit pas un cadeau. Tout était si compliquer que mon cerveau préféra s’éteindre plutôt que de supporter cette surtension abominable. Oui, réfléchir n’est pas vraiment mon fort, en général, je suis tranquillement le cours des évènements que je provoque. Mais cette fois, c’était différent. Je m’endormis, comme une masse, au bord de l’inconscience dans ce que l’on peut appeler, un sommeil réparateur.

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