Enies Lobby, que pourquoi suis-je venu ici? Je ne savais pas réellement. Il y avait quelque chose qui m'avait poussé à me rendre en ses lieux. J'avais repris du service mais en tant qu'Amiral, a la place de Riku. Celui-ci avait alors décidé de quitter la Marine pour tenter de retrouver l'esprit de Justice qui animait la Marine de l'ancien temps. Il a créé un groupe, nommé Justice Heart, et tous les Marines contre la nouvelle politique ont désertés pour le rejoindre. Il faut dire, que depuis le que le nouvel Amiral en Chef a lancé la nouvelle politique, le sang au nom de l'ordre a énormément coulé. Nous avons même eu un recrutement de prisonniers pour renflouer MarineFord et remplacé ceux qui sont partis. Cette Marine décadente me dégoute au plus haut point. Les rêves, les idéaux, tout cela ont disparu dans les méandres de la violence.

Pourquoi suis-je toujours là alors? Et bien, certaines fois, je me pose la question. Mais en y réfléchissant, je me dis que peu de monde peuvent changer les choses. Je ne pense pas pouvoir changer le monde, mais changer la Marine pour lui rendre sa splendeur d'autrefois, cela oui, j'en suis capable. Je possède le même sens de l'honneur que Riku mais je préfère agir de l'intérieur, afin de mieux réussir à l'imprégner. Mais pour tout recommencer, il fallait un mental d'acier ainsi qu'une volonté hors du commun.

Je me trouvais devant les portes en fer de l'île judiciaire. Celle-ci grouillait marine et d'hommes gouvernement, plus encore que je n'en avais jamais vu. Cela devait être à cause de la nouvelle politique. Toutes les petites frappes des mers, voulant soi-disant se racheter aux yeux de la société, sont venus récupérés du travail, laissés vacants. Cela me répugnait. De plus, je pouvais sentir leur véritable conscience. Et rien que cela, j'avais juste envie de leur ôter la moindre envie de rester ici. Mais je ne le ferais pas. Du moins, peut-être pas encore.

Je n'avais pas pris mon manteau d'Amiral, il faisait chaud et cela me gênait. J'avais fixé dans mon dos le dispositif de Gilgamesh, au cas où il y aurait du grabuge et que je devrais intervenir. Je pourrais très bien utilisé mon Fruit du Démon, mais mon pouvoir est d'une puissance sans limite et je ne préférerais l'utiliser qu'en temps voulu. Je me mis à avancer à travers l'île, passant les différents postes, les différentes portes ainsi que les ponts. Je visais la tour judiciaire sans aucun précis. En faite, si. Dans mon esprit avait germé le fait que la Marine avait développé la mentalité du CP9, cette faction top secrète ayant carte blanche à chacune de ses missions. Je voulais donc voir les personnes qui composaient actuellement ce groupe.

Pour arriver à cette tour, il n'y a normalement qu'une seul possibilité : un pont levis s'abaisse du bâtiment en face, afin de passer sans peine. Mais je ne voulais pas annoncer mon arrivée en ces lieux. Les Marines me saluèrent en me reconnaissant tandis que je montais tranquillement sur le toit. A ma manière, passer en sautant pour atterrir en haut, sur le balcon du leader du CP9. Rien de plus facile en quelque sorte. Je me tins sur le devant du toit et ferma les yeux. Je relâcha mon pouvoir afin de déterminer quel genre de personne se trouvait dans le bâtiment. Et cela ne me plus pas. Leur esprit et leur mentalité sont encore plus sombre que les Marines que j'ai pu croiser. Heureusement, peu de personnes arpentaient le lieu.

D'un saut majestueux, accompagnés de Soru, je tomba doucement sur le balcon du leader. Si je me souviens bien, l'ancien a pris sa retraite avant la nouvelle politique et le siège est resté vacant et l'est encore aujourd'hui. Je parcourus la salle du regard mais ne perçus rien de spécial et intéressant. Je marcha dans la pièce, l'explorant un peu plus quand je perçus une présence derrière la porte, au fond. Je n'en tins pas compte, qu'importe la personne qui pénétrerait dans la pièce, cela ne me faisais ni chaud ni froid.

La personne entra rapidement, sans un bruit avec vitesse et légèreté. Je me tenais alors contre le mur gauche, adossé à celui-ci. Soupirant, je leva un rapide regard vers le ou la nouvelle arrivante. Je la reconnus. J'avais vu son visage sur les fiches de membres. Ses cheveux étaient sensiblement de la même couleur que les mien mais il ressemblait plus à celui du sang, comme mon ancien pouvoir. Je n'avais pas besoin d'user de mon pouvoir pour sentir cette aura de mensonge, de meurtre et de puissance. Elle possédait aussi un Fruit du Démon mais je n'arrivais pas à me souvenir duquel. Une bouteille d'alcool à la main, je la sentis surprise de trouver quelqu'un en ce lieu normalement désert. J'avais devant moi la fameuse Kyria D. Million.

Joli bracelet. Mon regard avait été attiré par ce qu'elle avait cherché si frénétiquement dans tous les tiroirs du bureau. Le contenu avait d'ailleurs était répandu au sol. Je me demandais bien à quoi cela pouvait lui servir. De plus, elle semblait déjà en posséder un similaire, avec une pierre dessus aussi. Elle devait particulièrement y tenir pour venir le chercher dans ce lieu à l'abandon. Cela me donna une idée et j'y souris légèrement en y pensant.

Je m'enleva du mur et me plaça dans sa trajectoire. D'un simple Soru, je passa très rapidement à côté et lui arracha le bracelet des mains. Je me sentis immédiatement un peu faible. Il s'agissait de granit marin. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire avec un bracelet en granite marin? Cela affaiblissait considérablement la puissance d'un porteur de fruit du démon, comme elle. A moins que sa faculté ne soit trop puissante pour elle et que cela lui serve de catalyseur. Quoi qu'il en soit, je le rangea dans ma poche et lui fit face.

- Je ne sais pas à quoi cela peut te servir, mais si tu veux le récupérer, il va falloir que tu viennes le chercher par toi-même. Et tous les coups sont permis.

Ma voix était complètement glaciale et laissait présager que je ne lui laisserais pas récupérer son bien facilement. Je roula un peu des épaules pour enlever la tension de ces derniers jours et inspira profondément. Je libéra progressivement mon Aura, d'une blancheur immaculé, qui s'éleva au-dessus de moi. Puis je soupira. J'allais pouvoir tester mon pouvoir afin de déterminer s'il se révélait trop puissant ou non.

J'allais la laisser commencer les hostilités quand mon regard se porta rapidement au sol, là où elle avait renversé tous les tiroirs du bureau pour trouver le bijou, j'aperçus que certains objets attirèrent rapidement mon attention : un coffret en bois, ayant des runes gravés dessus, un cristal parfaitement transparent aux dimensions étranges ainsi qu'un simple tissu d'un noir sans couleur, ressemblant à un bandeau. Après l'avoir affronté, je pense pouvoir récupérer ses objets pour les utiliser à mon compte.

Je commençais seulement à m'amuser. Elle semblait décontenancer mais elle le cacha rapidement. Elle entra dans mon jeu en se tournant dans ma direction. Et c'est là que je sentis sa faiblesse à l'épaule. Blessé, elle semblai ne pas vouloir l'utiliser pour qu'elle cicatrise mieux. Parfait, j'allais pouvoir utiliser ce point sensible. Puis d'étranges sensations aux jambes se sont mis à me parvenir. Ma faculté accroissaient considérablement la sensibilité de mes sens mais je ne pus déterminer ce qu'elle me faisait, ne voyant rien, mis à par de très rapides gestes de ces mains.

Puis, tout se passa très vite. Les objets au sol retournèrent dans les tiroirs qui eux-même se remirent dans le bureau. La fenêtre, par où j'étais entré, se ferma toute seule et je me retrouva allongé sur le dos sans que j'ai eu le temps de me souvenir. Mais quand elle s'approcha de moi en m'empêchant de bouger, je me souvins de sa faculté, le Fruit du Démon des fils. J'avais remis le doigt dessus. Souriant légèrement intérieurement, je la laissais croire qu'elle avait le dessus.

- J'ignore ce que vous attendez de moi, mais moi j'aimerai bien récupérer mon bien.

Je ne prononça rien, ne me débattant pas, la laissant totalement faire, prendre le contrôle comme elle semblait tant aimer. La Marionnettiste était son surnom et lui allait à ravir. Je ne fis que la sonder, découvrir ses plus profonds sentiments cachés. Je pus y voir un secret qu'elle ne voulait en aucun cas révéler car il s'agirait d'une faiblesse. Mais en même temps, il s'agissait de sa lumière d'espoir. Mes pensées furent interrompue par une contact désagréable. Du granite marin, provenant d'un bracelet qu'elle appliquait sur ma joue.

- Désagréable comme sensation n'est-ce pas? Je dois avouer que depuis le temps ça ne me fait plus rien.Je ne broncha pas le moins du monde.

Cela ne me faisais plus rien non plus, mis à part cette sensation désagréable de sentir ses forces quitter son corps progressivement. Mais je ne le montrais plus, j'avais appris à maîtriser ces sensations pour les oublier complètement. Enfin, me voilà de nouveau bougeant sans pouvoir avoir le contrôle de mes gestes. Je me leva, elle amena une chaise derrière moi et me fis asseoir dessus. Ha, une position confortable.

- Que veux-tu? Pourquoi entrer sans se faire annoncer et qu'es-tu venu chercher?

Je sentis ses fils se relâcher intentionnellement. Sa curiosité semblait être plus forte que l'envie de jouer avec moi et c'était tant mieux pour elle. Cela serait plus rapide et tellement plus simple. Je monta mon regard pour le plonger dans le sien. Soupirant, un petit sourire froid se dessina sur mon visage. Dans un souffle, je chuchota suffisamment fort pour qu'elle m'entende :

- Tu t'es bien amusé... Maintenant, c'est mon tour...

Et je disparus complètement de son champ de vision.En vérité, je n'avais pas réellement disparu. Ce n'était qu'une simple illusion visuelle que je lui faisais subir. J'étais toujours assis sur la chaise, devant elle mais sa vue ne pouvait plus me déceler tant que je le voudrais. Ses fils se relâchèrent encore plus suite à cela et j'enclencha  brièvement Gilgamesh pour finir de les enlever. Je me déplaça autour d'elle, me concentrant pour qu'elle ne puisse toujours pas me voir.

Je me plaça à ses côtés, en croisant les bras. Je l'observa avant de réapparaître à ses yeux. Mais je n'étais pas seul. Je fis apparaître plusieurs illusions de moi-même tout autour d'elle, dans la même position que moi. Et nos voix froides se firent écho quand je lui parla.

- Ne crois pas qu'il soit si simple de me manipuler à ta guise, très chère Kyria. Il faut si prendre avec un peu plus de volonté que cela et un peu plus d'armes que son simple Fruit du Démon. Il faut en connaitre un peu plus sur celui qui se tient devant nous. Comme par exemple... Ce secret que tu caches au fond de toi.

Je retourna près du bureau et toutes mes illusions convergèrent vers moi quand je les fis disparaître. J'ouvris un des tiroirs et retrouva ce que je cherchais. Ce tissu noir que je transforma en bandeau en le mettant sur mon front, réajustant ainsi mes cheveux. Et je me retourna de nouveau vers Kyria. Avec mon pouvoir, je pourrais retourner ce qu'elle était contre elle-même, pour la voir se détruire devant mes yeux. Mais ce n'est pas cela qui me satisferais. Non, j'avais d'autre chose de prévue pour elle. Et elle ne pourrait pas s'en sortir avec ces simples fils.