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 Une semaine de repos ? [Rp solo]

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Yumiya Taka

Yumiya Taka

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MessageSujet: Une semaine de repos ? [Rp solo]   Une semaine de repos ? [Rp solo] EmptyMar 19 Juin - 7:22




    Une semaine de repos ?


    Le Royaume d'Illusia était un bien bel endroit pour pouvoir prendre des vacances en tranquillité. Car s'était bien Yumiya qui était en vacance. Depuis qu'elle avait été blessé au poignet par Happy, elle avait besoin de repos selon le médecin. Elle n'avait pas elle-même besoin de repos, mais son poignet, lui, avait besoin de repos. Conséquence, elle devait se prendre une semaine de repos dans un endroit loin de tout ou peu de pirates devraient sévir. Elle n'était pas là dans le cadre du travail mais si elle croiserait des pirates, elle les tuerait tout de même quitte à aggraver le cas de son poignet.

    Le soleil était à peine levé dans le ciel, et déjà la Marine était debout, en train d'enfiler ces vêtements. Elle était en repos, certes, mais elle avait ces habitudes, l'une d'elle était de se lever avant même que le soleil ne pointe le bout de son nez. C'était une course contre le soleil. Elle se couchait après qu'il soit couché et se levait toujours avant qu'il ne soit réapparut à l'horizon. Une règle, une loi. Bête, mais qu'elle suivait scrupuleusement à la lettre. C'était comme ça. Comme n'importe quel personne elle avait ses réflexes, ces choses qu'on fait sans s'en rendre compte comme éteindre la lumière en sortant d'une pièce.

    Enfin, trêve de bavardage, notre Marine sortit de sa chambre d'hôtel qui était bien évidemment payé par le Gouvernement Mondial, comme ils étaient de très gentilles personnes et qu'ils n'allaient pas la laisser mourir de froid dehors à la laisser faire l’aumône durant sa semaine de « repos ».

    Elle descendit les escaliers d'un pas chancelant. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'elle était là et elle n'avait pour le moment pas pratiquer une seconde de sport. Elle se décida donc à courir un peu aujourd'hui, histoire de se réhabituer à l'effort physique. Elle ne devrait juste pas trop solliciter son poignet, ce qui ne devrait pas être trop compliqué.

    Elle sortit de l'hôtel d'un pas décidé et se dirigea en marchant vers la plage. Elle voulait courir le long des vagues qui n'allaient pas tarder à refléter le soleil. Un magnifique spectacle qui méritait bien le détour. Le soleil que l'on voit tout au fond d'une mer infinie, elle aimait contempler cela tous les matins. Un autre de ces rituels.

    Une fois en place sur la plage, elle commença par faire des petites foulées le long de la mer. Elle avait l'intention de parcourir une longue distance et de courir au moins une heure voir deux si elle arrivait à tenir ou si ça ne l’ennuyait pas trop vite.

    Après quelques minutes de course, un dauphin apparut dans l'eau et nagea à ses côtés. La course commença entre Yumiya et le dauphin, lequel des deux lâchera le premier. Tel était la question. Pour réussir à suivre le dauphin, la jeune femme dut accélérait légèrement la cadence de ses foulés. Ils coururent ainsi tout deux, côte à côte durant une longue heure. La borgne commençait à ressentir la fatigue venir. Elle n'avait plus trop l'habitude de courir ainsi, cela faisait plus d'un mois qu'elle n'avait pas courut de cette façon-là.

    Ce ne fut pas elle qui craqua la premier car le dauphin s'en alla tout à coup, il allait certainement rejoindre ses amis, lui, il n'était pas seul. Elle, elle était toujours seule. Elle aimait bien être seule par moment, non, elle s'isolait volontairement pour ne plus avoir jamais à souffrir de la perte d'un proche. Malgré que tout ceci soit volontaire, elle se sentait parfois trop seule, beaucoup trop seule.

    Quelques minutes après le départ du cétacé, la Marine stoppa sa course et commença à marcher tranquillement pour reprendre son souffle. Elle ne savait pas du tout quel distance elle avait parcourut, mais certainement plusieurs kilomètres et elle risquait de prendre un temps fou pour faire le chemin inverse.

    Le soleil était déjà bien haut dans le ciel. La plupart des personnes devaient certainement être réveillées à présent. La borgne se sentit un peu moins seul dans le monde en y songeant. Elle se décida à s'enfoncer dans la forêt qui se trouvait juste à côté de la plage en espérant qu'elle retrouverait la ville où se trouvait son hôtel, sinon elle serait définitivement perdue. Néanmoins, elle connaissait bien la forêt, elle avait appris à se battre dans ce genre d'endroit et ne s'était jamais perdue, elle avait une assez grande confiance en son sens de l'orientation.

    C'est donc d'un pas décidé, qu'elle entra dans la grande forêt. Elle n'avait aucune arme sur elle mis à part son petit couteau fétiche qu'elle gardait en permanence sur elle, même pour dormir. Il était très précieux à ses yeux et s'était promise depuis longtemps de tuer le plus de pirates avec, elle voulait venger toutes les personnes qu'elle avait perdu. Elle n'était peut-être qu'au nombre de trois, mais ça l'avait toujours profondément touché car elle s'attachait très facilement aux autres et comptait parfois un peu trop sur elle. Désormais, elle s'était décidé à ne plus jamais avoir à se reposer sur quelqu'un, elle voulait se débrouiller seule et vivre sa vie en solitaire, ne plus jamais avoir à perdre quelqu'un qu'on aime, ne plus jamais avoir à voir quelqu'un qui était son allié mourir sous ses yeux. C'était un peu fou. Mais c'était la raison pour laquelle elle n'aimait pas les champs de bataille car ils étaient toujours remplis de mort. Elle s'était décidée il y a bien longtemps que si quelqu'un devait mourir pour elle, elle ne le laisserait pas faire, quitte à mourir à sa place, elle ne voulait plus avoir mal au cœur de la même façon qu'il y avait 5 ans.

    Elle contempla la forêt en repensant à son enfance durant laquelle elle se battait avec ses petits couteaux, elle abattait des animaux. Des petits lapins, des marmottes, ce genre de rongeurs qui hibernent en hiver, des cibles faciles en réalité. La Marine avait envie de renouer avec le passé. Elle saisit donc sa petite arme de sa main encore valide et se plaça au milieu de plusieurs arbres. Elle ferma les yeux et se concentra, à la recherche du moindre bruit qui signifierait qu'un animal serait proche d'elle.

    Elle resta durant plusieurs secondes, à écouter le moindre bruit de la nature. Tout à coup, elle entendit un bruit sur une branche. Elle ouvrit les yeux et visa la branche juste en dessous de l'animal qui se trouvait être un écureuil. La lame s'enfonça pile au bon endroit. Elle n'avait pas envie de tuer pour le moment car elle était complètement détendue et qu'elle n'avait pas besoin de se défouler.

    Elle remarqua vite que la lame s'était enfoncée un peu trop en hauteur pour qu'elle puisse la récupérer en restant sur le sol, elle monta donc à l'arbre et récupéra sa lame puis s'installa sur une branche légèrement plus en hauteur et plus solide. Elle laissa ainsi pendre ses pieds dans le vide tandis qu'elle était tranquillement assise sur le bois.

    L'écureuil qu'elle avait visé quelques secondes plus tard la rejoignit et s'installa à ses couteaux pour grignoter sa noisette. Elle le fixa quelques secondes en se demandant ce qu'il faisait là. Pourquoi l'avait-il rejoint ? Elle avait essayé de le tuer quelques secondes avant -même si ça n'avait pas vraiment été son intention-.

    La borgne haussa les épaules en se disant qu'il pouvait bien faire ce qu'il voulait même si elle trouvait ça très étrange qu'il lui fasse confiance... Très étrange... Elle qui était plutôt d'une nature méfiante même envers ses alliés. Elle ne faisait confiance qu'à elle-seul, et encore, il lui arrivait de douter d'elle-même très souvent, elle se trouvait horrible et mesquine et pourtant, elle ne souhaitait pas changer de caractère car tout ceci lui convenait mais elle le savait, personne ne voudrait aimer une personne comme elle qui ne pensait qu'à fuir les autres et à les envoyer voir ailleurs. Qui ne pensait qu'à tous les tuer et à accomplir sa vengeance. Elle savait qu'elle était dirigée par la haine et qu'elle ne devrait pas l'être, elle se détestait elle-même mais ne pouvait s'empêcher d'être comme ça,. Pourquoi un petit écureuil allait-il avoir confiance en une personne que tout le monde haïssait, comment pouvait-il seulement s'installer à côté d'elle pour grignoter sa noisette ? C'était peut-être la première fois depuis de nombreuses années que la Marine se retrouvait avec quelqu'un à ses côtés qui mangeait tranquillement. Elle n'avait plus vécu ça depuis que la matelot qui l'avait trouvé sur son bateau était mort sous une attaque de pirate. Elle se demanda si elle avait encore son collier quelque part. Elle l'avait enfouis dans un tiroir et ne l'avait jamais ressortis depuis, elle ne l'avait même pas regardé une seule seconde pour se remémorer des souvenirs qui de toute manière serait très douloureux, elle ne préférait pas de toute façon. C'était mieux pour elle. Elle voulait oublier, mais malgré tous ces efforts, elle n'y parvenait pas et elle pensait qu'elle n'y parviendrait certainement jamais.

    Une fois la noisette complètement terminée, l'écureuil redescendit de la branche et s'en alla rejoindre sa famille qui semblait l'attendre au pied du tronc. Lui, il avait une famille, il avait des gens qui l'attendait au pied d'un arbre, qui s'inquiétait certainement lorsqu'il disparaissait de cette façon-là. Elle, lorsqu'elle disparaissait, personne ne le remarquait, elle était invisible aux yeux de tous, ses supérieurs, les autres marines, les pirates, les civils. Ce n'était qu'un petit grain de sable sans importance sur lequel ou pouvait souffler à tout moment pour le faire partir loin des autres grains. Elle poussa un long soupir puis descendit à son tour de l'arbre en remarquant qu'en bas, il n'y avait personne. Elle était toujours toute seule.

    Elle continua à se promener dans la forêt tout en remémorant sa vie antérieur. Elle se rappela le moment où une bête sauvage l'avait attaqué. Elle avait un œil au moins à cause de cet animal, elle ne lui en voulait pas car elle n'avait jamais eu à souffrir de cette blessure, du moins, à en souffrir dans le cœur et dans l'esprit. La plupart des personnes pensaient que sa blessure avait été causé lorsqu'elle était Marine, durant un combat qui aurait mal tourné, ils avaient tous tort mais elle comprenait parfaitement leur point de vue, elle aussi penserait de cette façon si elle n'en savait rien.

    Elle sortit de la forêt après quelques pas et trouva un paysage sans vie devant elle. C'était une assez grande prairie mais à part de l'herbe, il n'y avait rien. En imaginait à la place un long désert, elle se rappela les années où elle avait vécu avec la bijoutière ensuite tué par des bandits qui venait juste pour récupérer de l'argent. Durant ces années là, la jeune fille avait été destiné à reprendre le flambeau de la bijoutière et à devenir à son tour une professionnel des pierres précieuses. Elle en avait d'ailleurs appris beaucoup sur les bijoux durant ses années-là ce qui lui permettait encore aujourd'hui de reconnaître des choses ayant de la valeur et celle n'en n'ayant aucune. Ce n'était pas un très grand avantage lors des combats, mais elle aimait tout de même cette capacité car ça lui rappelait ses douces années de paix et de tranquillité.

    Elle se rappela aussi les moments où elle avait traîné dans un désert. Elle avait faillis mourir à plusieurs reprises. La première fois, elle voulait partir à l'aventure et s'était évanouis en plein milieu du désert, la seconde fois, elle était complètement désespéré et avait tout de même atteint une ville, puis un port, puis la Marine. Elle chassa ses souvenir d'un geste de la main, comme si ça pouvait servir à quelque chose de faire ça. Elle savait plus que n'importe qui, qu'elle ne chassait pas ses souvenirs d'un geste de la main. Elle était au courant, et pourtant, elle le faisait quand même, ce geste.

    Elle se promena dans cette prairie tout en restant proche de la forêt et atteint une ville. Ce n'était pas celle dans laquelle elle avait son hôtel, elle en était certaine car elle ne lui ressemblait en aucun point de vue. Elle prit la direction du centre de la ville, à la recherche d'un endroit où elle pourrait déguster un bon petit plat ou au moins quelque chose de bon à manger. Elle avait très faim, d'autant plus qu'elle n'avait rien mangé ce matin-là. Elle sentait qu'elle allait tomber par terre si elle ne se mettait pas quelque chose sous la dent très vite. Elle entra dans un restaurant qui semblait correct et s'installa au comptoir où un restaurateur était en train de nettoyer des verres. Elle lui demanda si il n'avait pas quelque chose à manger à lui donner et il lui apporta une assiette pleine de bonnes choses.

    En somme, cette assiette était composé de tout le nécessaire pour prendre un excellent petit déjeuner. A savoir, un verre de jus d'orange, un verre de chocolat chaud, un croissant au chocolat encore tout chaud, des tartines de confitures et pour couronner le tout, une pomme croquante et juteuse.

    La Marine commença par boire le verre de jus d'orange d'une traite. Elle mangea ensuite le croissant et en n'eut presque mal au ventre tellement elle l'avait avalé vite. Elle enfourcha ensuite dans sa bouche les tartines de confitures puis termina en buvant son verre de lait. Elle pris la pomme dans sa main mais ne la mangea pas tout de suite, elle préférait attendre un peu plus tard. Elle remercia d'un signe de tête le restaurateur et déposa quelques berrys sur le comptoir pour payer ce petit déjeuner puis s'en alla pour se promener dans la ville. Elle ne savait pas trop quoi faire et se contenta donc de marcher sans s'arrêter. Elle avait toujours sa pomme à la main et eut tout à coup une idée, bête certes, mais une idée qui pourrait un peu l'occuper, du moins elle l'espérait.

    Elle se dirigea vers la sortie de la ville. Une fois en-dehors de l'endroit grouillant de monde, elle chercha un arbre et ne tarda pas à en trouver car elle se retrouvait en face de la forêt qu'elle avait déjà parcourut. Elle y retourna donc d'un pas décidé et sa plaça face à un arbre au hasard. Elle prit la pomme dans sa main avec le poignet tordu puis saisit son couteau de l'autre main. Elle lança la pomme en l'air puis envoya la couteau vers celle-ci. L'arme se planta dans la pomme puis l'entraina vers l'arbre avant de s'enfoncer dans celui, la Marine eut un petit sourire satisfait d'elle-même puis récupéra la pomme qui avait à présent un trou en plein milieu. La borgne pensant qu'elle devrait peut-être la manger maintenant. Elle s'installa donc contre son arbre et commença à manger sa pomme.

    Tout à coup, une surprise apparut devant ses yeux, l'écureuil était de retour. Ce n'était peut-être pas le même mais la Marine espérait bien que se soit le même. Il la fixa avec ses petits yeux et elle découpa un morceau de sa pomme pour le lui offrir. L'écureuil s'empressa de manger le morceau du fruit puis monta sur l'épaule de la jeune femme qui n'appréciait plus trop cette compagnie à présent, elle n'aimait pas se retrouver avec des animaux sur ses épaules, ça lui apprendra à donner de la nourriture aux premiers animaux qu'elle voyait, elle avait retenu la leçon à présent.

    Néanmoins, le petit rongeur ne resta pas très longtemps car sa famille apparut quelques secondes plus tard et qu'il repartit pour la seconde fois. Encore sa famille. La Marine eut alors les mêmes pensées que précédemment puis elle songea à sa propre famille. Elle ne connaissait jamais son père mais aimerait bien le connaître, elle en rêvait mais elle doutait que ce soit possible vu qu'elle ne l'avait jamais connu. Sa mère, elle était morte d'une maladie lorsque la petite fille n'avait qu'une dizaine d'année. C'était cette mort qui avait déclenché toutes les séries d’événements qui suivirent et qui firent de la fille ce qu'elle était à présent.

    Elle soupira, encore une fois. Elle ne voulait pas changer mais elle savait qu'elle le devrait pour être un peu plus apprécié des autres, mais c'était dans sa nature, haïr, détester, n'aimer personne, c'était le monde qui l'avait rendu comme ça, c'était le monde qui l'avait poussait à la folie, c'était le monde entier qu'elle détestait. Ce n'était pas de sa faute, c'était la faute des autres personnes, pour elle, tout était de leur faute, elle était comme ça à cause d'eux. Des amis, une famille, c'était ce qu'elle avait souhaité avant de se rendre compte de la véritable face de cet endroit. Des amis pour pouvoir partager des choses avec eux, pour pouvoir se confier lorsqu'elle était triste. Une famille pour avoir une raison de vivre, pour recevoir l'amour d'enfants. Désormais, elle ne se confier à personne, elle ne partageait jamais rien et sa raison de vivre était sa vengeance, elle était dirigée par celle-ci, elle s'accrochait fermement à sa vengeance et elle n'avait pas envie de lâcher, elle aimait cette vengeance et elle la détestait. Elle ne pouvait s'en défaire, elle était déjà trop ancré en elle pour qu'elle puisse la fuir, elle était trop présente.

    La Marine baissa les yeux, elle se rendait bien compte que sa vie n'avait rien d'intéressant, elle n'était dirigée que par une chose trop puissante pour qu'elle puisse la contrôler et elle n'aimait pas cette chose, mais d'un côté, elle ne voulait pas la laisser partir. Elle se demanda ce que serait sa vie, entouré d'amis et d'une famille. Serait-elle capable de les protéger ? Elle savait que si ces amis et sa famille mourrait, elle mourrait avec eux, elle ne pourrait pas vivre sans eux à moins de vouloir se venger d'une façon encore plus violente.

    La jeune femme sentit quelque chose comme de la pluie couler le long de sa joue. Elle voulait croire que ce n'était que de la pluie mais c'était totalement différent. Le ciel était bleu mais son cœur était noir et ces yeux étaient trempés. Elle n'était pas sûr de vouloir encore vivre avec cette haine dans le cœur, mais avait-elle vraiment le choix. Peut-être valait-il mieux qu'elle meure tout de suite. Ici, il n'y aurait personne pour l'en dissuader, elle était seule et sa mort passerait certainement inaperçue. Mourir semblait être reposant et tranquille, elle finirait certainement dans les feux de l'Enfer avec tous les actes monstrueux qu'elle avait du commettre mais elle pensait que l'Enfer serait bien meilleur que ce monde.

    Elle se dirigea vers la plage, bien décidé à en finir avec cette vie qui ne lui avait rien offert de bon. Elle trouva assez vite une falaise de laquelle elle pourrait sauter. Elle n'avait qu'à sauter et ne pas essayer de remonter à la surface, l'air lui manquerait assez vite et elle en mourrait. Elle n'avait jamais envisagé sa mort de cette façon mais en y réfléchissant, elle s'était rendue compte qu'il valait mieux qu'elle meure tout de suite, elle avait fait assez de mal aux gens qui l'entourait.

    Elle monta sur la falaise et une fois arrivait au bout, elle regarda en bas. Le saut devait bien faire une vingtaine de mort mais la mer semblait profonde à cet endroit. Elle n'hésita pas une seconde de plus et sauta en fermant les yeux. La chute dura plusieurs secondes, lorsqu'elle sentit qu'elle s'enfonçait dans l'eau, la Marine laissa faire le courant et se laissa couler. Elle ouvrit les yeux et se demanda si elle reverrait un jour sa mère, la bijoutière et le matelot là où elle irait après sa mort.

    Elle sentit vite que l'air lui manquait et elle ferma les yeux puis tout devint noir. Elle savait qu'elle n'était pas encore tout à fait morte et qu'elle avait juste perdu conscience mais là où elle était, personne ne risquait de venir la sauver et c'était tant mieux pour elle.

    Durant son moment d’inconscience, elle revit sa mère avec un grand sourire, elle revit la bijoutière en train de lui expliquer les propriétés de certaines pierres précieuses et le matelot qui lui tendait la main alors qu'elle était complètement perdue. Toutes ces personnes qui lui avaient permis de vivre jusqu'à présent étaient toutes mortes, elle ne voulait plus vivre et ce depuis longtemps, mais elle venait à peine de s'en rendre compte. Sa tristesse s'était transformée en vengeance et ça ne changerait jamais.

    Son monde redevint noire et les images de ses proches disparurent. Elle ne savait pas combien de temps était en train de s'écouler, elle ne savait plus rien, elle ne se rappelait plus de rien. Était-elle enfin morte ?

    Elle rouvrit les yeux avec peine et ne vit en premier lieu rien du tout. Sa vue était complètement brouillé. Elle remarqua ensuite qu'il y avait une plafond en dessus d'elle. Elle s'interrogea, était-ce ça le Paradis ou l'Enfer ? En réalité, elle ne se trouvait dans aucun des deux endroits, elle était encore et toujours vivante et s'en rendit vite compte car le médecin qui lui avait guérit la poignet était juste à côté d'elle. Il eut un petit sourire qui se voulait certainement rassurant mais qui ne l'était pas trop. La Marine lui en voulut de l'avoir sauvé, elle avait voulut mourir, pourquoi l'avait-il sauvé ? Elle lui dit donc d'une voix qui se voulait coléreuse :

    - Pourquoi vous m'avez sauvé ?! Je ne voulais pas, moi ! Si j'ai fait ça c'est qu'il y avait une raison, laissez-moi mourir en paix, bon dieu !

    Le médecin effaça tout à coup son sourire bienveillant et le remplaça par des yeux qui semblait triste. Elle se demanda ce qui lui prenait. Le docteur la fixa quelques secondes avec ses yeux puis il lui dit d'une voix calme et tranquille :

    - Je savais que je ne devais pas vous laisser seule, une semaine de repos ce n'est vraiment pas possible pour vous n'est-ce pas ? Pourtant ce n'est pas si dur que ça de se reposer pendant sept jours. Heureusement que je vous surveillais sinon à l'heure qui l'est vous seriez déjà morte. Si ma patiente venait à mourir pendant son rétablissement, quel mauvais médecin je ferais !

    La Marine baissa les yeux. Il avait raison, si elle mourrait pendant cette semaine de repos, le médecin serait certainement pris pour fautif mais ce ne serait pas si grave que cela, après tout, ce n'était que la mort d'une marine parmi tant d'autre. Un grain de sable parmi des milliers d'autres. Ce n'était pas comme-ci elle était une figure importante du Gouvernement Mondial.

    Elle soupira un petit coup puis dit au médecin :

    - Ma mort passerait inaperçue, vous n'avez pas à vous en faire pour ça et puis...

    L'homme de la laissa pas continuer plus que ça et la coupa :

    - Ça ne change rien, qu'un médecin laisse mourir son patient, qu'il soit important ou pas, n'est pas acceptable. Si vous voulez mourir, faites-le quand vous serez guéris.

    La borgne se demandait si elle serait capable à nouveau de tenter de mettre fin à sa vie. Elle en doutait, elle avait fait ça sur le coup de la tristesse mais à la réflexion, elle tenait quand même à sa vie, comme dit, elle était trop attaché à son envie de vengeance. Elle répondit au médecin :

    - Bon très bien, mais ne dites à personne ce que j'ai fais, s'il vous plaît.

    Il acquiesça, elle prit ça pour un oui, du moins, elle espérait qu'il représente un oui autrement elle serait un peu embêter, elle ne voulait pas que ses supérieurs apprennent cela, même si elle pensait qu'il n'en aurait certainement rien à faire, ça devait certainement toujours passer assez mal. Enfin, elle faisait confiance au docteur et puis il était sous secret professionnel, non ? Du moins, elle l'espérait.

    Elle se releva, bien décidé à ne pas rester à traîner là trop longtemps. Avant de s'en aller, elle demanda au docteur depuis combien de temps elle était évanouie et il lui répondit que ça ne faisait que deux heures, tant mieux, elle avait encore la journée devant elle. Elle sourit et sortit de la pièce pour aller dehors. Elle eut juste de le temps d'entendre la voix du médecin qui lui disait qu'il l'avait à l’œil. C'était certainement véridique.

    De toute façon, elle n'avait plus vraiment l'intention de sauter d'une falaise pour mourir, c'était fini maintenant et c'était très vite parti. Tant mieux.

    D'un pas mou, elle se dirigea vers une taverne dans laquelle, elle pourrait se prendre quelque chose à boire car elle avait la bouche complètement sèche. Elle entra dans le bâtiment et se dirigea vers un comptoir pour la deuxième fois de sa journée et se commanda un soda, par habitude elle ne buvait pas d'alcool, en réalité, elle n'aimait pas ce genre de boisson, ce n'était vraiment pas à son goût, alors autant boire des choses qu'elle aimait. Elle déposa quelques pièces sur le comptoir et repartit sa boisson à la main. Il ne lui restait presque plus d'argent, elle n'arrêtait pas de se payer à manger et à boire depuis plusieurs jours et son porte-monnaie s'en trouvait fortement réduit. Mais elle avait faim et soif la pauvre petite ! Certes, elle pourrait moins manger et moins boire, mais elle ne pouvait pas se retenir.

    A la réflexion, elle pensa que de toute façon, le médecin ne la laisserait certainement pas mourir de faim, il ne voulait pas qu'elle meure, du coup, elle pouvait économiser son argent pour le moment et se nourrir à l’œil à l'aide de ce docteur. Tiré profit des gens autour d'elle, voilà ce qu'elle aimait faire. Certains diront que c'est de la manipulation, d'autres que c'est de l'intelligence. Ce sont les deux à la fois. De la manipulation car elle utilisait à ses fins quelqu'un d'autre, de l'intelligence car elle savait tirer profit des choses qui l'entouraient. Était-ce bien ou mal ? Sur cette question, chacun peut avoir un point de vue différent.

    Elle sirota son soda tout en se promenant dans les rues de la ville. Cette fois-ci, elle était complètement perdue et ne savait plus du tout où se trouvait l'hôtel. Elle était partie sans payer et en y laissant ses affaires. Ce n'était vraiment pas une bonne nouvelle, ça. Il fallait qu'elle y retourne et en vitesse. Elle continua à marcher donc, jusqu'à sortir de la ville. Elle se dirigea vers la plage et commença à marcher. Elle retrouverait bien l'endroit d'où elle était partie ce matin. Certes, elle risquait de prendre plusieurs heures pour cela, voir même plusieurs jours, mais bon, elle tenait à récupérer ses affaires.

    Tout en marchant, elle remarqua plusieurs choses. La première était qu'un troupeau de chevaux sauvages étaient en train de courir dans une prairie juste à côté de la plage. La seconde était qu'un aigle voletait au-dessus d'elle depuis pas mal de temps. Elle ne supportait pas cette présence un peu morbide et inquiétante, elle avait peur qu'il lui fonce dessus pour la manger avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre geste. C'était assez inquiétant et pesant comme ambiance, mais elle s'habitua assez vite, en oubliant presque cet oiseau.

    Elle marcha durant près de trois heures avant de reconnaitre enfin l'endroit où elle se trouvait. Elle était enfin revenue à son point de départ. Ce n'était pas trop tard ! Elle en avait assez de marcher, marcher et marcher encore, c'était très fatiguant à la longue et dans le fond c'était plutôt agaçant de marcher en ne faisant rien d'autre, car un soda ne dure par éternellement, une fois qu'on l'a bu, on l'a bu, aucune chance de pouvoir retourner en arrière, c'était certain, ça au moins.

    Elle retourna donc dans la ville de départ et n'eut aucun mal à retrouver son hôtel. Elle y entra et ne s'occupa pas plus de la réceptionniste en train de se limer les ongles sans plus regarder sa cliente, elle gravit les escaliers et se dirigea vers sa chambre. Là, elle retrouva toutes ses affaires rangés en ordre, comme elle les avait laissé en partant le matin. Il devait à présent être midi passé depuis deux ou trois heures. Il fallait croire que la journée n'allait plus être très longue mais néanmoins, un peu trop longue pour que la borgne ne trouve quelque chose pour s'occuper. Elle se prit quelques secondes pour réfléchir puis se rappela le passage des chevaux lorsqu'elle marchait sur la plage et une idée fusa tout à coup dans son esprit. Comme la plupart de ses idées du jour, elle était complètement idiote et inutile mais pourrait lui permettre de s'occuper pendant un temps.

    Elle sortit de sa chambre et redescendit de l'escalier. Elle trouva la femme à la réception dans la même position qu'avant. Elle n'avait vraiment pas l'intention de bouger, celle-là. Trop flemmarde ou trop molle pour cela. La sous-lieutenante n'aimait pas trop ce genre de personne qui n'avait pas envie de travailler même si elle-même était toujours comme ça, flemmarder, ne rien faire, s'éclipser en douce pour éviter de faire des missions et pouvoir se prendre du repos. En réalité, cette semaine de repos n'en était pas vraiment une, c'était une semaine comme une autre pour Yumiya qui avait prit l'habitude de ne rien faire, néanmoins, quand elle s'y mettait, elle faisait le travail en vitesse et essayait de le faire au mieux.

    Elle prit la direction de la sortie de la ville -elle sortait souvent des villes ce jour-là- et se dirigea vers la prairie en espérant y trouvait un cheval ou quelque chose dans ce genre. Dans la prairie, elle ne trouva... absolument rien. Rien à part de l'herbe, de l'herbe et encore de l'herbe, puis par moment, un petit peu de terre. C'était vraiment complètement vide, c'était ennuyant mais très attirant pour y dormir quelques temps. La marche l'avait un peu fatigué. Elle avait fait plusieurs choses déjà aujourd'hui, et elle en était exténué, ça ne lui arrivait que très rarement. Elle se coucha donc au milieu de l'herbe et resta là durant plusieurs minutes à ne penser à rien et à tout. Elle ne bougea pas d'un cil, elle laissait son esprit et son corps se reposaient tous les deux à la fois, elle écoutait le moindre bruit autour d'elle mais il n'y avait aucun bruit, il n'y avait rien à entendre rien à écouter, mis à part le vent à certains moments qui émettait un léger bruissement.

    Tout à coup, la jeune femme s'endormit. D'un sommeil léger et agité. Elle se réveilla et se rendormait chaque minutes de sa sieste. Elle rêvait de la mort de la bijoutière. Elle se rappelait la vue du sang et des bandits. Elle se rappelait de sa haine à ce moment et de ses instincts qui l'avaient poussé à tuer pour la première fois, des instincts primitifs, des instincts de personnes sauvages et inhumaines. Durant ces instants, elle avait perdu toute intelligence et c'était transformée en une espèce de bête sauvage assoiffé par sa vengeance et c'était ce qu'elle était encore et toujours. Elle n'arriverait jamais à se défaire de cela. Les tuer, tous, voilà ce qui préoccupait son esprit au point de la pousser à faire des actes insensés, au point de vouloir en mourir. Elle s'en fichait de sa vie, elle ne voulait pas vivre, elle n'aimait pas sa vie, elle ne s'aimait pas. Elle n'avait rien à quoi se rattacher dans ce monde, personne, ni même une quelconque chose. C'était peut-être pour cela qu'elle n'avait jamais peur de combattre même les pirates les plus affreux. Elle n'avait pas peur de mourir, elle voulait mourir. Elle n'osait simplement pas passer à l'acte et préférait les autres le faire à sa place même si elle se défendait avec acharnement. Elle voulait mourir, certes, mais elle voulait avant tout se venger, elle voulait avant tout tuer, assassiner, faire mourir tous les criminels de ce monde.

    Dans ses rêves, à moitié éveillée, elle se rappela une journée qu'elle avait passé avec ce matelot de la Marine, seul personne avec laquelle elle avait sympathisé après le meurtre de la bijoutière. C'était une belle journée ensoleillé, il faisait chaud et beau. A cet époque, elle n'avait que seize ans mais était déjà gouverné par la vengeance. Le Marine l'avait interrogé pour connaitre ses raisons de vivre. Elle n'avait pas hésité et lui avait répondu d'une voix froide un mot, un seul, pourtant si fort "Vengeance". A cet instant, le Marine semblait dépité et totalement découragé, il avait toujours fait de son mieux pour lui sortir cette idée de la tête mais n'avait jamais réussis. Il lui avait répété que le monde était empli de personne sympathique et chaleureuse et que la vengeance ne l'aiderait jamais à régler ses problèmes, bien au contraire. Il avait tenté de faire en sortes qu'elle se rapproche des autres, qu'elle se fasse des amis, mais ces tentatives avaient toujours été vaines car la jeune fille rejeter son prochain comme on jetterait une pierre dans la mer. Elle avait perdu son cœur depuis longtemps et il avait disparu à jamais. Elle n'avait en elle plus rien depuis longtemps.

    Elle se remémora ensuite le jour où on lui avait annoncé que le Marine était mort, prit dans une embuscade de pirate. Cette vengeance sonna encore plus fort dans sa tête à tel point qu'elle crut qu'elle allait explosé, à tel point qu'elle n'avait plus que ça à l'esprit, une sombre vengeance, une haine éternelle et inébranlable, un ressentiment profond, une rancune mortelle. Son éloignement pour les autres se fit encore plus fort, elle ne les détestait pas, elle ne voulait plus jamais avoir à perdre quelqu'un, elle était trop envahie par ces sentiments, elle n'arrivait pas à les maîtriser, ils avaient trop pris le dessus pour qu'elle songe encore une seule fois à de nouveau en ressentir.

    La Marine se réveilla en sursaut à cause de quelque chose ou quelqu'un qui lui mangeait les cheveux et qui lui bavait dessus. En ouvrant les yeux péniblement, elle constata d'une cheval sauvage était en train de prendre ses cheveux pour de l'herbe, ils n'était pas vert pourtant. La borgne releva la tête en dégageant celle du cheval avec lassitude, elle avait beau ne dormir qu'à moitié, elle n'aimait pas qu'on la réveille de la sortes, elle préférait le faire par elle-même. Elle regarda le cheval en se rappelant la raison pour laquelle elle était venue ici. Elle avait envie de monter sur un de ces animaux, elle avait toujours rêvé de monter à cheval, mais elle savait que sur un cheval sauvage, la tâche risquait d'être plus que délicate, en réalité, ce rêve était voué à l'échec depuis le début et pourtant, la sous-lieutenante voulait tenter l'expérience.

    Elle se releva avec peine et chancela quelques secondes avant de trouver un équilibre correct. Elle fixa quelques secondes l'animal en se demandant comment elle allait faire. Elle cessa de réfléchir au bout de peu de temps et décida qu'elle allait bien voir comment se passait la chose pour le moment et qu'elle improviserait par la suite, elle doutait qu'elle n'y arrive facilement, son expérience n'allait certainement pas être très concluante.

    Elle tenta une première fois de grimper sur le cheval, elle n'arriva même à se hisser sur son dos qu'elle était déjà tombée par terre et que l'animal avait commencé à galoper loin d'elle. Il faut dire que ce fut un échec total. Elle n'avait réussis à rien avec cette bestiole qui était déjà trop loin d'elle pour qu'elle espère seulement la rattraper. Elle pesta en donnant un coup dans l'herbe. Geste inutile mais qui montrait qu'elle était en colère. Elle s'ennuyait tellement qu'elle se mettait en colère pour la moindre petite chose. Elle était fatigué en plus de cela. Cette semaine de repos n'était rien d'autre qu'une semaine de travail, elle n'en pouvait plus de réfléchir à longueur de journée, elle en venait à se haïr plus que tout et à se rendre compte qu'elle ferait mieux de mourir. Réfléchir, elle aimait ça, mais avec modération, là s'en était trop, trop.

    Elle commença à marcher tout en donnant des coups dans l'herbe. Comment s'occuper, tel était la question. Elle cherchait un sens à ce qu'elle faisait ici. Elle devait se reposer mais elle ne savait pas comment faire. Elle n'avait besoin de reposer que son poignet, le reste était en très bon état. Que pouvait-elle faire à part courir et se promener... Elle ne savait vraiment pas, c'était le grand vide dans son esprit lorsqu'elle se posait cette question. Devait-elle encore réfléchir ? Non, c'était hors de question, elle en avait assez. Elle allait donc prendre un peu de bon temps, c'était peut-être à se reposer.

    Elle prit donc la direction de la ville et se chercha un bar, un endroit où elle pourrait boire autre chose que des sodas et des jus de fruit. Elle finirait certainement avec une gueule de bois le lendemain mais elle s'en fichait, le médecin devait certainement la surveiller, si elle tombait dans l’excès, il viendrait certainement l'aider.

    Elle s'enfonça dans une taverne qui semblait plutôt sympathique à première vue. A l'intérieur, elle trouva quelques hommes qui bavardaient tranquillement en jouant aux cartes et aux fléchettes. Il ne devait être que 17h après tout, pour le moment tout semblait plutôt calme, mais plus tard, durant la soirée, l'ambiance viendra certainement. Elle s'installa au comptoir et commanda de l'alcool au tavernier. Elle n'aimait vraiment pas ce genre de boisson, alors pourquoi en commander ? Elle voulait certainement oublier ces problèmes en se transformant en alcoolique complètement folle, elle finirait certainement avec une sale réputation mais bon tant pis. De plus, elle n'avait certainement pas de quoi payer, donc autant essayer de soit se faire sortir, soit gagner de l'argent en arnaquant un peu les hommes dans la pièce.

    Elle prit le verre que lui tendait le tavernier et le but d'une traite avant de se lever et de se diriger vers les hommes qui jouaient aux fléchettes. L'alcool avait vraiment un effet néfaste sur elle et elle commença déjà à chanceler, elle n'avait vraiment pas l'habitude de ce genre de chose et elle sentait déjà son esprit s'embrouiller. Elle tapota sur l'épaule de l'un des joueurs et leur proposa une partie d'une voix fatiguée. La première réaction des hommes fut de rire et de l'ignorer. Cette fois-ci, elle frappa sur la tête de l'homme et lui dit que si elle perdait, elle lui donnerait toute l'argent présente dans sa bourse mais que si lui, il perdait, il devrait donner la sienne.

    En entendant le mot "argent", les yeux de l'homme brillèrent et il accepta le défi. Il déposa le contenu de sa bourse sur la table et ce fut aux yeux de la Marine de s'illuminer, il y avait de quoi faire. Lorsqu'elle montra le peu de berrys qui lui restait, l'homme semblait ne pas être très content. Il lui dit d'une voix imposante et qui se voulait certainement effrayante que ce n'était pas suffisant, qu'il fallait qu'elle mette plus de chose sur la table. La borgne se mit à réfléchir quelques secondes. Au final, elle lui dit que si elle perdait, elle lui donnerait tout ce qu'elle avait sur elle. L'homme semblait étrangement satisfait par cette proposition. La jeune femme se demanda si c'était parce qu'elle avait trop bu qu'elle disait ce genre de chose ou si elle l'aurait fait de toute façon. Après tout, elle était quasiment certaine de ne pas perdre, elle pratiquait le lancée de couteaux depuis plus de 15 ans, les fléchettes ne devaient pas être trop différentes.

    Le concurrent se plaça à deux mètres de la cible, derrière une ligne tracée à la craie sur le sol. Il prit cinq fléchettes dans sa main et commença par lancer la première qui se planta au milieu de la cible. Les quatre suivantes firent de même. La Marine avala sa salive. Elle n'aurait peut-être pas du accepter ce défi, l'homme était bien plus doué qu'il n'en avait l'air mais elle ne raterait pas sa cible. L'homme eut un petit sourire et ses amis aussi. Il pensait donc qu'elle était mauvaise. Grosse erreur !

    Une fois placé derrière la ligne, elle se mit en position et envoya les flèches une par une se planter dans le centre à une cadence très rapide. Elle eut un petit sourire satisfait en voyant les visages déconfits des hommes. Ça leur apprendra à sous-estimer l'adversaire. Ils durent donc reculer la ligne d'un mètre et rebelote. Le concurrent relança les fléchettes, toutes atteignirent le centre. La Marine à son tour les envoya au centre. Ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils atteignent le fond de la taverne, aucun ne céda un centimètre de terrain. Au final, ils ne savaient plus comment se départager.

    La Marine eut alors une idée, complètement stupide car elle savait qu'elle était la plus mauvaise à ce jeu-là. Elle proposa donc à l'homme de boire un verre d'alcool avant de lancer les couteaux, au bout d'un moment, l'un d'entre eux ne pourra certainement plus atteindre sa cible et le premier à ne pas l'atteindre aurait perdu. L'homme sembla approuver la proposition et il prit un premier verre. L'alcool ne semblait pas du tout l'affecter et il atteignit sa cible sans aucun mal. La borgne prit à son tour un verre et elle sentit déjà le sol bouger. Elle avait foi en ses compétences pour jouer aux fléchettes mais pas en celles de résister à l'alcool. Elle se plaça derrière la ligne et eut un petit hoquet qui fit rire les hommes, elle n'avait pas l'air maligne et pourtant, elle atteignit sa cible.

    Les lancées s’enchaînèrent ainsi durant plusieurs minutes. La sous-lieutenante était presque par terre et l'autre concurrent semblait toujours en pleine forme. C'est alors qu'un miracle se produisit et que l'homme rata la cible de peu. Néanmoins, si la Marine voulait gagner, il fallait qu'elle atteigne elle aussi sa cible. Elle sentait qu'avec un verre de plus, elle allait tomber par terre pour de bon, pourtant elle n'avait pas le choix, elle bu donc le verre jusqu'à la dernière goutte. Elle ne voyait plus qu'à moitié ce qui se passait devant elle. Elle prit la fléchette et d'un pas mal assuré elle se plaça derrière la ligne. Elle ne bougea plus durant une très longue seconde, se concentrant sur sa cible, elle ne voyait plus que ça.

    D'un geste sec, elle envoya sa fléchette en direction du centre et par miracle, encore une fois, elle l'atteignit. Tout cet argent rien que pour elle ! C'était la première idée qui lui venait. Elle se dirigea vers la table où était posée l'argent mais ne put jamais le saisir car elle tomba et se cogna la tête contre le rebord de la table. C'était très douloureux. Elle resta durant plusieurs minutes par terre, sans bouger. Les personnes présentes se massèrent autour d'elle en la regardant avec des yeux inquiets puis tout à coup elle se releva en criant "Tout cet argent pour moi !". Et elle récupéra le dit argent qu'elle glissa dans ses poches. Elle eut de nouveau un hoquet et alla rembourser les boissons qu'elle avait acheté, quant à l'autre homme, il allait devoir se débrouiller tout seul pour toutes les rembourser.

    Elle s'assit ensuite au comptoir puis s'endormit en l'espace de quelques secondes, histoire de laisser un peu l'alcool perdre de son effet. Lorsqu'elle se réveilla, le monde était un peu plus claire et la taverne était remplie de monde. Maintenant, elle allait jouer à un autre jeu et gagner beaucoup, beaucoup plus d'argent. Elle arrêtait pour le moment les fléchettes et se rabattit sur les cartes. Elle prit place à une table et étudia durant quelques minutes le jeu auquel les personnes jouaient. C'était un sortes de poker un peu étrange mais bon ça lui convenait. Elle remarqua qu'une grande quantité d'argent était présent sur la table. Parfait. Elle se proposa donc pour jouer et fut accueillis par quelques rires. Elle montra alors l'argent qu'elle mettait en jeu, les rires disparurent et elle put enfin jouer. C'était drôle ce que les personnes pouvaient être naïves, elle avait toujours été chanceuse aux jeux de cartes et ça ne changerait pas.

    Après une demi-heure de jeu, la jeune femme avait raflé la moitié des mises. Elle décida opportun de quitter la partie laissant les hommes penauds devant leur maigre tas de berrys tandis qu'elle repartait trois voir quatre fois plus riche qu'à son arrivé. Elle glissa l'argent dans sa poche avec un sourire satisfait. Voilà qui était parfait. Maintenant, elle avait beaucoup d'argent, elle était à moitié saoul et entouré de fêtards. Que pouvait-elle faire à présent ? Elle se réinstalla au comptoir pour songer à cet question lorsqu'elle remarqua que le médecin était assis juste à côté d'elle. Qu'est-ce qu'il lui voulait encore ? C'était une journée de repos, non ? Alors, elle allait prendre du repos à sa façon. Elle s'apprêta à commander une nouvelle boisson lorsque le docteur stoppa son geste. Il lui dit alors :

    - Je n'aimerais pas retrouver ma ptiente ivre morte, il faut prendre du repos, pas faire la fête. Vous devez comprendre la différence, non ? En plus, Vous n'avez pas l'air du tout de tenir l'alcool, vous semblez déjà saoul au bout d'un verre. Dormez, ça vous conviendrait mieux je pense.

    La Marine le regarda avec une sourire béat puis elle lui dit d'une petite voix :

    - C'est ma façon à moi de me reposer, je me fatigue plus dans la paix et le silence que dans la fête et le bruit. Laissez-moi un peu m'amuser !

    Sur ces mots, elle commanda un verre et l'avala d'un coup, le médecin la regarda en ouvrant de grands yeux, il devait certainement se demander ce qui lui arrivait, elle qui semblait complètement amorphe quelques heures plus tôt été complètement ivre. Il prit alors des yeux emplis de pitié et lui dit en posant une main sur son épaule :

    - Vous savez sais... Il ne faut pas noyer ton chagrin dans l'alcool, ça pourrait...

    Il fut interrompu par un coup sur la tête que lui avait donné Yumiya, ce genre de parole, ça l'agaçait. Maintenant que le médecin était assommé, elle pouvait faire ce qu'elle voulait, c'était parfait !

    L'homme derrière le comptoir regarda Yumiya avec des grands yeux étonnés, elle se demandait ce qu'il pouvait bien penser à ce moment, après tout, elle venait s'assommer quelqu'un dans son bar. Il ne manquait plus qu'elle crée une émeute et elle serait définitivement exclus de cette taverne. Il devait y avoir des combats tous les soirs, non ? Ça devait arriver fréquemment dans ce genre de bar, du moins, c'était ce qu'elle pensait. Néanmoins, elle n'avait pas envie de se battre ce soir, elle voulait juste s'amuser, mais si quelqu'un venait à l'embêter, elle se défendrait.

    Elle quitta le comptoir en adressant un sourire maladroit au tavernier puis elle s'installa à une table au hasard et lança un défi à la première personne venue. Cette fois-ci, il n'y avait rien à la clé. Le défi était très simple, celui qui tenait le plus longtemps l'alcool avait gagné. La jeune femme était déjà bien saoul mais elle pouvait l'être encore plus. Ils commencèrent tout deux à boire, boire, sans arrête. De longues minutes passèrent et contre tout attente, la première personne à tomber ne fut pas la Marine mais l'homme qu'elle avait défié. Elle se leva de la chaise en levant les bras au ciel et tomba par terre. Elle voyait le monde tourner autour d'elle. Les visages devant elle n'était plus très humain, ils étaient complètement flous et brouillés. Elle ne comprenait pas très bien ce qui lui arrivait mais elle n'était pas encore assez ivre à son goût. Elle se releva donc en se tenant fermement à la table.

    Elle regarda autour d'elle en se sentant tourner de l’œil. Elle sentit alors le bras de quelqu'un se poser autour de ces épaules, instinctivement, elle frappa la personne qui avait osé faire ce geste qui n'avait pourtant rien de méchant. La personne tomba par terre tandis que la borgne fut saisie d'un hoquet. La voilà qui commençait à frapper n'importe qui, il fallait croire que la boisson la rendait encore plus violente qu'à l'accoutumé, elle l'était pourtant déjà assez.

    Elle n'était plus vraiment consciente de ses gestes. Elle monta alors sur la table et annonça tout fort qu'elle offrait une tournée générale, vu comme elle était riche à présent, elle pouvait bien se permettre ça. Elle sauta ensuite de la table vers le sol et se dirigea vers le comptoir pour commander une dernière boisson. Elle la but d'une traite et à partir de ce moment là, ce fut le grand noir.

    Elle oublia ce qu'elle avait fait après cela et en se réveillant le lendemain matin, elle avait une sacré gueule de bois. Elle avait un mal de crâne terrible et elle se rappelait juste qu'elle avait frappé quelqu'un avant d'avoir tout oublier. Ce qu'elle n'avait pas oublier c'était qu'elle était très riche à présent. Tant mieux !

    La Marine regarda autour d'elle en se demandant où elle était à présent, en effet, puisqu'elle ne se souvenait de rien, elle ne savait pas du tout où était-elle allée après sa soirée. En jetant des regards autour d'elle, elle se rendit compte qu'elle connaissait cet endroit, c'était sa chambre d'hôtel, y serait-elle retourné sans s'en rendre compte, complètement ivre ? Elle en doutait. Elle se serait plutôt endormie dans la taverne ou dans la rue mais elle ne serait certainement pas rentrer à l'hôtel. Tout ceci était assez louche.

    Elle commença à essayer de se rappeler ce qu'elle avait fait la veille mais rien ne vint sauf une migraine terrible. Elle sentit alors une présence dans sa chambre. Elle se leva d'un bond dans son lit et se rendit compte que ce n'était autre que ce fichu médecin qui n'arrêtait pas de la suivre, décidément, celui-là, il n'avait pas l'intention de la laisser prendre sa semaine de repos ! D'un ton accusateur, elle lui dit :

    - Qu'est-ce que vous faites dans MA chambre d'hôtel, vous vouliez profiter d'une nuit gratuite, c'est ça, hein ? Allez-vous en, laissez-moi tranquille. C'est du harcèlement !

    Sur ces mots, elle se leva et poussa le médecin vers la porte, elle avait bien l'intention de le faire partir mais lui, il ne semblait pas être d'accord. Il la repoussa donc vers le sens opposé et lui dit :

    - Je n'ai pas profiter de votre chambre d'hôtel ! Hier soir, vous étiez tellement saoul que vous auriez finis ivre morte si je ne vous avais pas arrêté et que vous auriez certainement perdu tout votre argent. Vous devriez plutôt me remercier !

    La borgne eut une réaction aux mots "perdu tout votre argent". Où était-il maintenant, cet argent ? Elle fouilla dans son armoire, dans ses poches, sous le lit, dans la couverture. Partout, mais elle ne trouva pas une seule malheureuse pièce de monnaie dans tout ce bazar. Ce fut la voix du médecin qui la fit cessait ses recherches. Il tenait dans sa main une petite bourse qui semblait pleine à craquer et lui dit :

    - C'est ça que vous cherchez ?

    La Marine se jeta sur le porte-monnaie mais le docteur le rangea dans sa poche avant qu'elle n'ait pu régir. Elle vociféra quelques paroles d'insultes envers lui avant de lui crier dans les oreilles :

    - Rendez-moi mon argent !

    La médecin eut alors un petit sourire satisfait. Qu'avait-il à sourire de cette façon ? Il était peut-être heureux de lui avoir voler son argent sans qu'elle n'ait rien pu faire pour se défendre. Il était fier de lui ! C'était ça ! Il n'avait jamais voulu son bien, il avait juste attendu qu'elle soit ivre et riche pour lui reprendre son argent et passer pour le gentil médecin qui l'avait aider. Mais c'était faux, complètement faux ! Il l'avait berné et elle était très en colère, si elle avait eut une arme sur elle, il serait certainement déjà mort.

    Il justifia alors son sourire :

    - Je vous rendrais votre argent à UNE condition, que vous restiez tranquille pour le reste de votre semaine de repos, vous vous reposerez comme une personne normale le ferez, c'est à dire en dormant, en jouant au carte et en restant dans votre chambre. En faisant des choses calmes. Dans ce cas, je vous rendrais votre précieuse bourse à la fin de cette semaine qui semble très éprouvante pour vous. D'accord ?

    La sous-lieutenante soupira, il l'avait bien eut sur ce coup, néanmoins, elle pouvait toujours le menacer avec quelques paroles :

    - Je vous tuerais et je reprendrais mon argent, ce n'est pas parce que vous êtes mon médecin que je vous épargnerais.

    Le docteur commença alors à rire, d'un rire narquois, moqueur, qu'elle ne supportait pas. Elle le regarda avec colère, qu'avait-il donc à rire de cette façon-là ? Il semblait tellement satisfait de son plan et maintenant qu'elle menaçait de le tuer, il riait à en mourir. Il prit cinq bonne minutes avant de réussir à se calmer et à articuler :

    - Je savais que vous diriez ça malheureusement, je vous ai déjà confisqué toutes vos armes et je doute que vous puissiez faire quelque chose avec votre poignet. Laissez tomber et restez tranquille pour le reste de la semaine, ça sera mieux pour vous et pour moi.

    La jeune Marine abandonna l'idée de tuer le médecin, il avait raison dans le fond, elle ne réussirait jamais à l'avoir et il aurait tôt fait de l'attacher à son lit pour qu'elle ne puisse plus bouger, elle savait qu'il était capable de faire ça pour qu'elle reste tranquille. Elle soupira donc et se résigna à retourner dans son lit pour le reste de la semaine. Qu'allait-elle faire durant toutes ces journées, elle n'avait pas particulièrement envie de dormir. Elle n'avait pas du tout envie de dormir à vrai dire. Elle se retourna donc vers le médecin et lui dit d'une petite voix qui se voulait confuse :

    - J'aimerais bien prendre ma douche, alors si vous pourriez sortir de la chambre...

    Le médecin eut un petit sourire et il sortit de la chambre. Elle se doutait qu'il devait faire le guet devant la porte fermé mais il y avait une fenêtre et ça, il ne l'avait certainement pas prévu. Tant pis pour l'argent, de toute façon, ce n'était pas le sien, elle tenait plus à sa liberté qu'à son argent pour le moment.

    Elle se dirigea donc vers la fenêtre qu'elle ouvrit d'un geste sec. Elle regarda en dessous d'elle et constata qu'il n'y avait que quelques mètres entre le sol et la chambre, passez pour qu'elle puisse se faire réellement mal, elle sauta donc et atterrit sur ses jambes comme un chat. Elle commença alors à marcher, comme si rien ne s'était passé, c'était quand même mieux comme ça.

    L'air était bien plus vivable dehors. Il faisait bon et un léger vent chaud soufflait. Le temps était parfait pour une petite promenade dans la ville, elle ne retournerait certainement pas dans sa chambre d'hôtel après ça, elle ne tenait pas avoir à subir la punition de ce médecin complètement fou. Il ne pourrait pas garder ses armes éternellement, elle n'aura qu'à se plaindre et elle ne tarderait par à les récupérer, il n'avait pas le droit !

    Elle marcha durant de longues minutes songeant à tout et à rien, oubliant le monde qui l'entourait et réfléchissant à ce qui s'était passé la veille, elle ne se rappelait vraiment de rien, sur ce coup, le médecin pourrait tout lui raconter, elle était curieuse de connaitre son état complètement saoul, elle se demandait à quoi elle pouvait ressembler, certainement à une demeurée. Tout en se promenant, elle pensa qu'elle devrait véritablement prendre une douche, elle ne sentait vraiment pas bon après la soirée dans la taverne. Elle sentait la cigarette, l'alcool et la transpiration. Une odeur de personne ayant fait la fête jusqu'à très tard et n'ayant pas prit de douche avant de ressortir. Elle pensa qu'elle aurait peut-être mieux fait de rester avec ce fichu médecin.

    Elle n'eut pas plus le temps de songer à cet idée, qu'il apparaissait déjà, cet homme qui la harceler depuis une journée, il était là, tout souriant, se dirigeant vers elle. Il semblait heureux mais en réalité il devait bouillir de colère qu'elle l'ait trompé de cette façon. Tout en gardant ce faux sourire, il s'approcha de Yumiya et lui dit :

    - Cette fois-ci, vous n'allez plus bouger de ta chambre, je vous le jure. J'en ai connu des patients résistants mais vous êtes bien la pire ! Je n'ai jamais vu quelqu'un qui refuse de se reposer, tout simplement ! Ce n'est pas très compliqué pourtant ! J'ai retenu la leçon à présent.

    Sur ces mots, il lui passa des menottes pas trop serré à cause du poignet de la jeune femme mais assez pour qu'elle ne puisse pas s'en défaire. Il était vraiment radical, ce médecin ! Il ne voulait vraiment pas lui lâcher la grappe. Elle entendait son rire intérieur d'ici, il devait certainement être très satisfait de lui-même et très en colère en même temps, elle s'étonnait même qu'il ne l'ait pas encore frappé, peut-être était-ce parce que c'était sa patiente et qu'il ne pouvait se permettre de la blesser. Elle pensa que cela devait être la bonne raison.

    Ils se dirigèrent ensuite tout deux vers la chambre d'hôtel, elle avait pas l'air maligne avec ces menottes à la main, elle sentait de nombreux regards se retourner à son passage, elle ne savait pas si elle devait les ignorer ou leur crier dessus. Elle choisit la première solution et s'enfonça dans sa chambre en n'ayant prononcé aucun mot depuis le début du petit voyage.

    Le docteur la poussa sur son lit puis lui dit avec un regard mesquin :

    - Je vais faire de votre chambre une véritable prison, Vous n'aurez plus l'occasion de fuir.

    En effet, il était vraiment radical. Il commença par fermer la fenêtre à clé, sage décision. Il lui retira ensuite ses menottes et lui dit que si elle voulait prendre sa douche, c'était maintenant ou jamais. La Marine lui répondit qu'elle ne prendrait sa douche que si il sortait de la chambre ce qu'il fit sans broncher. Elle se dirigea donc vers la salle de bain, il n'y avait pas de fenêtre à cet endroit. Elle soupira et prit donc une douche brûlante, elle se sentait vraiment sale et cette eau chaude lui faisait le plus grand bien.

    Elle resta pendant une heure sous la douche avant de décider enfin d'éteindre l'eau et de sortir. Elle se sécha en rapidité et eut tôt fait de se chercher des habits propres et les avoir enfiler en moins qu'une minute, elle avait toujours été rapide pour faire ce genre de choses, ce n'était pas forcément une qualité mais bon.

    Une fois lavée, habillée et coiffée, elle se dirigea vers son lit et s'assit dans celui-ci en se tournant les pouces. Elle se releva la seconde d'après et tenta d'ouvrir la porte qui était fermée à clé, ce médecin avait donc pensé à ça aussi, il n'allait pas la louper cette semaine. Pendant qu'il irait se promenait et se prendre du bon temps, elle, elle devra s'ennuyer de pied ferme ?

    Elle se rassit sur son lit et commença à compter les planches sur le parquet. Lorsqu'elle en arriva à soixante-trois, elle stoppa. Ça l'embêtait déjà. Tout à coup, le médecin ouvrit la porte en lui apportant quelque chose à manger, au moins, il allait la faire manger. En regardant dans l'assiette, la jeune femme fut dégouté, il n'y avait presque que des légumes, elle détestait les légumes mais elle avait très faim et mangea tout de même le contenu de l'assiette non sans avoir envie de vomir à plusieurs reprises. Le docteur lui expliqua qu'il était important de manger des fruits et des légumes. Encore des histoires de nutritionniste ! Elle pouvait bien manger ce qu'elle voulait comme elle le voulait non ?

    La semaine continua ainsi, tous les jours, la jeune femme se tournait les pouces et mangeait ses assiettes de légumes et ses fruits, on pouvait dire qu'elle mangeait bien ces cinq fruits et légumes par jour. Heureusement, la semaine passa plutôt vite et elle termina bientôt sa semaine de guérison et de repos. Son poignet était encore un peu engourdis mais il allait déjà beaucoup mieux et ce fut avec une joie intense qu'elle respira l'air frais de l'extérieur, enfin la liberté ! C'était enfin terminé !

    Elle récupéra son argent et ses armes et fin prête pour recommencer ses missions et pour flemmarder sur les bateaux de la Marine, pour retrouver son lit et sa chambre à MarineFord, pour retrouver sa cuisine pas très équilibrée, toutes ces choses qui lui avait tellement manqué durant cette semaine qu'elle n'oublierait certainement jamais, ce médecin avait vraiment été tenace et il avait gagné au final. D'ailleurs, elle ne savait toujours pas ce qui lui était arrivé durant sa soirée à la taverne et elle ne le saura certainement jamais... Quel malheur ! Elle aurait tellement voulu savoir... Mais ceci restera jusqu'à la fin une part de mystère dans sa vie...
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Une semaine de repos ? [Rp solo]

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