Qui suis-je...? [Rp solo]

La vie est faite de haut et, surtout, de bas...

La… Douleur… Celle de mon esprit… Je ne la sentais plus. Elle avait disparu… Je ne sais par quel miracle, mais mon Fruit du Démon semblait avoir délaissé mon corps. Je ne savais pas si cela était une bonne ou une mauvaise chose. Quoi qu’il en soit, je n’arrivais plus à rien depuis des mois, depuis cette rencontre, celle que j’ai eu avec Ayame Shuko. Depuis ce jour-là, tout débloquait dans mon esprit. Je passais mes nuits à pleurer comme un gosse et à faire des cauchemars où je ressentais toute la douleur et la souffrance que j’avais infligé au cours de ma petite vie de Vice-Amiral. Je ne sortais de ma chambre que très rarement, ne mangeant quasiment rien. Je dépérissais complètement et cela n’allait pas en s’améliorant. Mon épée était l’une des causes de ma souffrance. Je n’arrivais pas à détacher mon regard de sa couleur métallique, me rappelant toutes les vies que j’avais pu ôter avec cette lame. Mais rien ne pouvait me faire plus de mal que de revoir mon village natal sous les flammes. J’avais beau me répéter qu’il avait été reconstruis depuis, je n’arrivais pas à m’enlever ces atroces images de mon esprit. Je revoyais aussi le visage de ma famille, mon père, ma mère, ma sœur, ma fiancée… Et cela alimentait le mal qu’y me rongeait de plus en plus.

J’avais été relevé de mes fonctions de Vice-Amiral, le temps de me remettre. Je ne sais pas s’ils pouvaient comprendre mais l’Amiral Kaisuki avait réussi à les convaincre de me laisser une chance de m’en remettre. Je l’aimais bien cet Amiral, vraiment. J’aimerais bien apprendre à mieux le connaitre. C’était un type cool et réglo. Putain… Je fais que délirer… Je ne savais pas vraiment quoi faire de mes journées. Je restais la plupart du temps au lit ou bien accoudé à la fenêtre, regardant les Marines s’entrainant et me demandant comment ils pouvaient arriver à vivre aussi simplement. En y réfléchissant, je n’étais qu’un simple gosse qui se morfondait dans son coin et qui ne tentait rien pour se sortir de l’état d’esprit dans lequel il était. Je n’étais plus l’ombre de moi-même. Je devais me ressaisir, il le fallait. Il n’y avait pas que ma vie qui en dépendait. J’étais à la charge de responsabilités, d’hommes, des choses importantes. Je devais me ressaisir, je le devais.

Un jour, récemment, je ne sais plus vraiment quand est-ce que cela était, on demanda ma présence. Je me levai avec faiblesse et m’habilla doucement, mettant mon manteau avec une certaine difficulté, enlevant la poussière qui s’était accumulé dessus. La lumière du soleil non filtré par ma fenêtre me fit mal aux yeux et je mis plusieurs minutes à m’y habituer et je pus enfin voir ce qui m’attendait au-dehors. Il était là, mon équipage, celui que j’avais à mes débuts de Vice-Amiral. Des larmes de joie me coulèrent sur les joues. Ils étaient tous là. Je me mis à rire et je tombai à genoux, ne pouvant plus retenir ses émotions. Je compris par la suite pourquoi ils étaient ici. C’était mon anniversaire et je l’avais complètement oublié. J’allais vraiment très mal. Ce fut une des meilleures soirées que j’ai pu passer depuis longtemps. Je me suis amusé comme jamais, tous était présent. Mais surtout, Mélinda. Elle, toujours aussi fraiche et nature. J’entendis durant toute la soirée ce qu’ils advenaient tous mais je les écoutais que d’une seule oreille. Quasiment toute mon attention était tournée sur la jeune femme. Je ne savais pas pourquoi j’étais autant attirer par elle. Il y avait comme quelque chose en elle qui m’électrisait au plus haut point. Je ne répondais plus de rien quand elle était dans les parages. J’arrivais à me maitriser s’il s’agissait dans le cadre d’une mission mais en privé, j’étais capable de tout. La soirée se poursuivit dans la joie et la bonne humeur, une joie que je tentais de partager du mieux que je pouvais, malgré le fait qu’une ombre ne cessait de m’assombrir considérablement. Je finis par prendre congé de mes compagnons, invoquant la fatigue. Je ne me sentais plus à ma place parmi eux. Je revins rapidement à ma chambre et ferma la porte derrière moi. J’allais me coucher quand on frappa. J’invitai la personne à entrer. Une silhouette fine et rapide se déplaça jusqu’à moi. Un rai de lumière de lune toucha son visage. Mélinda, cette magnifique jeune femme, était là devant moi. Avant que je n’ai pu dire le moindre mot, elle s’avança et scella nos lèvres dans un doux baiser.

Cauchemar réel…

Un cauchemar… Encore. Je ne pensais pas en avoir cette nuit-là avec Mélinda à mes côtés. Celui-ci avait été différent des autres. Il était glauque, vraiment glauque. Je m’étais retrouvé sur une grande plaine enneigée, qui n’en finissais pas. N’importe où me regard se posait, je ne voyais qu’une étendue blanche à perte de vue. Je marchais donc, droit devant moi, sans m’arrêter, ne sachant pas du tout où j’allais. Si je continuais, c’était uniquement parce que je savais que, comme dans tout bon rêve, un évènement quelconque allait se produire. Après lequel, cela je ne pouvais le savoir à l’avance, à moins de le provoquer moi-même en y pensant. Mais là, j’avais l’esprit complètement vide, je me laissais mener par mon rêve. Au bout de ce qui me semblait être des heures de marches, je finis par apercevoir des formes sur le sol. Cela m’intriguait au plus haut point et je me mis à courir, désireux de voir de quoi il en retournait au plus vite.

J’en ai frissonné à la vue du premier. Je m’arrêtais presque en voyant le deuxième et me stoppa complètement devant l’ampleur de ma vision. Un nombre incommensurable de cadavre se trouvait au sol. Je me mis à déambuler à travers eux. La plupart avait le visage dans la neige. Pour ceux dont je pouvais avoir la face, je les reconnaissais comme des personnes que j’avais tuées au cours de ma carrière de Marine. Plus j’avançais parmi eux, plus le nombre de personne que je pouvais reconnaitre augmentais. Cela me faisait froid dans le dos. J’avais un mauvais pressentiment, comme si quelque chose de fâcheux allait m’arriver. Mon premier réflexe fut de poser ma main sur la garde de ma gigantesque épée. Ce n’était qu’un rêve et ma main ne rencontra que du vide en tentant de se refermer. Je roulai donc un peu des épaules pour me détendre et continua à avancer, tendu comme jamais, jetant constamment de bref coup d’œil autour de moi, afin de ne pas me faire surprendre par une quelconque embuscade. Et c’est comme cela, en marchant et en observant, que je vis l’évènement que j’attendais.

De certains corps, des vapeurs de sang s’élevaient et filaient doucement vers un point devant moi. Plus je m’avançais, plus la quantité de sang qui partaient des corps étaient importante. Et toutes ces masses de sang convergeaient vraiment en un seul endroit. J’accélérai sensiblement le pas. Devant moi, je la vis prendre forme, cette masse de sang qui s’accumulait considérablement. Je finis par arriver à quelques mètres d’elle. Rien ne se passa immédiatement. Mais quand je fus à une certaine distance, la masse sanglante pris forme humaine. Une forme que je ne connaissais que trop bien. Je la voyais tous les jours, y pensais tous les jours. Néanmoins, je ne pensais pas que cela puisse réellement se produire face à moi. Parce que la forme qu’elle avait pris, c’était moi. Tel un miroir, je pus voir me former face à moi. J’avais envie de fuir mais mes jambes restaient bloquées sur place. Par instinct, je voulus balancer une vague de puissance mais rien ne se produisit. Même un simple Soru ne me fit pas bouger d’un pouce. Une main finit par émerger de la forme pour se tendre et me saisir à la gorge, avant de me soulever dans les airs. J’avais du mal à respirer et la force qui comprimait ma gorge était d’une rare puissance. J’avais beau me débattre, rien n’y faisait, je n’arrivais pas à me dégager. Une bouche se dégagea de la forme et un sourire sadique se dessina dessus.

- Salut Jake, cela fait plaisir de te voir. J’espère que tu te souviens de moi, de qui je suis.

La bouche arrêta de sourire et une colonne rougeoyante nous enveloppa, montant vers l’infinité du ciel. Oui. Je pourrais reconnaitre cette Aura entre toute. Sa voix se fit alors sombre et grésillant, des milliers d’échos se mettant à la composer.

- Je suis toi ! Ta faculté, ta puissance, tout ce que tu as été ! Sans moi, tu n’es rien.

Je ne répondis rien. Il me balança au sol ensuite avec une telle violence que j’en fus extirpé du rêve. Je voulus chercher du réconfort auprès de Mélinda mais la place à côté de moi était froide, comme si personne n’était là depuis longtemps.

A call from the Darkness.

Je ne comprenais plus ce qu’il se passait. Elle devait être là, elle ne pouvait pas disparaitre comme ça, sans que je puisse m’en rendre compte. Il y avait quelque chose qui merdait. Vraiment. Je me levai rapidement et regarda par la fenêtre. Il n’y avait personne, pas un bruit. En regardant mieux, je pus même voir une sorte de crépitement à l’horizon. Et le ciel semblait décoloré. Je n’avais pas quitté le monde des rêves, je me trouvais toujours au sein du royaume de mon esprit et de mon subconscient. Je ne sais pourquoi d’ailleurs. Me réveiller maintenant ne servirais à rien, il fallait que j’avance pour découvrir à quoi pouvais rimer tout cela. Décidé, je me levai et sortis du grand bâtiment ainsi que de MarineFord, ce n’était pas ici que je trouvais réponse.

Ma route fut bizarrement tracée. Les îles que je fus amené à visiter n’avaient aucune cohérence dans leur géographie, leur position semblant avoir complètement changé pour un but qui se révéla seulement quand j’arrivai à la moitié de mon parcours. Je revivais toutes les scènes de ma vie de Vice-Amiral, mais à l’envers. En partant de ma rencontre avec Ayame, passant par Tequila Wolf, ma mission contre les monstres, mes divers affrontement contre des monstres horrible et une magnifique capitaine Pirate rouquine, je revivais tous mes exploits et mes échecs passés. Certains me refirent frissonner ou ressentir la douleur des évènements vécus. Mais je redoutais une chose. Et c’est en arrivant à ma toute première mission de Vice-Amiral que je ne pus retenir les premières larmes.

J’y étais. Archipel de Konomi. Chez moi, mon village natale. J’avais peur de ce que j’allais y trouver. Des flammes, des vestiges, des pirates… Toutes les idées les plus farfelues me traversèrent l’esprit mais je ne savais pas du tout ce que j’allais trouver en cet endroit connu. J’avançais doucement, toujours tout droit. Et le décor se forma autour de moi. Tout était reconstruit, propre, net, clair, comme si elle venait tout juste d’être construite. Mais il n’y avait pas âme qui vive à l’intérieur du village. J’étais la seule personne à déambuler à travers les ruelles. Je pris le chemin de mon ancienne demeure. Je marchai à peu près cinq minutes et finis par m’arrêter devant quand j’arrivai. Il n’y avait pas un bruit autour de moi. Souriant légèrement, je posa ma main sur la porte et la poussa, pénétrant dans le bâtiment.

Il était là. Je le sentais, au fond de mon âme. Sa présence était palpable dans l’air. J’allai directement dans la salle de séjour. Il y était, posé sur le canapé. Enfin Il, plutôt moi parce que c’était bien moi que je voyais assis en face. Bon certes, il avait une vapeur rougeoyante qui s’en élevait et ses yeux étaient tous aussi sanglant.

- Salut Jake, cela faisait longtemps que l’on ne s’était pas vu. Viens t’asseoir, il faut que l’on discute.

Je restais debout, sans rien faire ni dire. Je savais que l’on était dans mon esprit mais je n’avais jamais entendu parler d’une telle manifestation du pouvoir d’un Fruit du Démon. Je fis deux pas vers lui et m’assit dans le fauteuil en face, afin de pouvoir le garder à l’œil. Il émit un rire que je n’avais jamais entendu de ma bouche. Un rire rauque et puissant. Cela me fit frissonner jusqu’au plus profond de mes entrailles. Je ne répondis rien, ne préférant pas prononcés le moindre mot. Il soupira et me scruta de son regard de braise :

- Je me demande si tu te souviens comment tu as développé notre pouvoir… Et surtout si tu te souviens…

Et il arrêta de parler, se jetant sur moi, une main tendu. Mais ce coup, je l’avais vu venir depuis longtemps. Je me décalai légèrement sur le côté et lui décocha un direct du droit dans la mâchoire. Il retourna s’asseoir dans le canapé, se frottant le menton. Il eut un sourire et m’envoya un poing rouge au visage. Je basculai par-dessus le fauteuil mais me releva rapidement pour ne pas me prendre un autre coup mal placé. Je grogna légèrement et reporta mon attention sur mon double. Une silhouette se trouvait à côté de lui que je reconnus comme celle de Mélinda.

- Vu que tu ne m’écoutes pas, je vais tenter de te le faire comprendre plus facilement.

La silhouette se concrétisa en un vrai corps et je pus lire de l’effroi et de la douleur sur son visage. Il était en train de la faire souffrir et je n’avais rien en moi qui me permettrait de contester ce problème. Je m’élançai donc dessus, comme une brute, ne réfléchissant pas et utilisant mon Soru pour l’approcher. Mais il esquiva, avec ma technique. Il tenait toujours Mélinda contre lui et lui lécha la joue avec un air sadique. Je retentai le même coup mais cela ne servit à rien. Encore une fois. Et encore, et encore, et encore. Nous étions maintenant au-dehors et je ne sais comment, il avait réussi à se procurer un double de ma gigantesque épée. Il posa le tranchant de la lame sur la gorge de la jeune femme. Je me mis à trembler mais non pas de peur mais de colère. Je leva une main vers lui et dit d’une voix glaciale :

- Ose faire cela…

- Sinon quoi ? Railla t’il. Tu penses vraiment que tu peux me faire quelque chose en ce lieu ? Je suis le maitre ici.

Il envoya Mélinda à terre et porta son épée au-dessus d’elle. Il allait frapper, telle une épée de Damoclès. Mais je n’allais pas le laisser faire. Non. Une colonne de lumière blanche se dégagea de mon corps, en spirale. Une lame éthérée se généra et alla embrocher mon double avec force et puissance. Mélinda disparut. J’aurais dû m’en douter. Une sorte de transe venait de me prendre. Je revins à moi et observa une vapeur blanche s’élevant de mon corps. Ce fut à mon tour de rire.

- Le maitre ? Tu as peut-être généré ces épreuves mais c’est mon esprit. J’ai le contrôle absolu sur cet endroit. Et ce n’est pas une bleusaille comme toi qui va m’apprendre à gérer mon subconscient.

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