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 Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]

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Rika Kayama
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Rika Kayama

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MessageSujet: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyMar 10 Mar - 4:49

- Terre en vue !

L’équipage du navire du Général de la seconde unité s’agita à l’exclamation réconfortante de la vigie du haut de son perchoir, dont le regard perçant avait aperçu les contours sombres de l’île de Phyrisa à travers le brouillard épais. Epuisés par la longue traversé, essuyant la vieille en pleine mer les allées d’une nature déchainée. Heureusement les membres de Justice Heart entrainés à naviguer dans des conditions plus que périlleuse, s’étaient chargés de maintenir le cap sous l’autorité de leur capitaine, aboyant ses ordres sans aucune pitié pendant qu’elle tenait la barre. D’un caractère ferme et peu conciliant avec ses hommes peu importe les circonstances, lui seul connaissait leurs limites qui ne cessaient d’être repoussées grâce à la confiance qu’ils lui portaient tous. Des cris de joie s’élevèrent jusqu’à la cabine de leur supérieur, suivi de près par son second entrant d’une expression rassuré lui annonçant la bonne nouvelle. Le chef de cette joyeuse petite troupe dont les traits appartenaient à une jeune demoiselle à la chevelure azurée, acquiesça de la tête indifférente plongée dans une pile de papiers et de cartes jonchant autant sa table de travail que le parquet aux alentours. Son subalterne écarquilla les yeux devant le sérieux impromptu de cette dernière, elle, qui d’habitude s’entêtait à retarder l’écrit de ses rapports au Commandant du QG, effectuait enfin ses tâches admiratives. Un frison le parcourut alors deux prunelles de saphir se levèrent brusquement dans sa direction, mince elle avait capté son hébétement, à coup il recevrait une réplique cinglante. Au lieu de cela, la voix neutre et froide se fraya un chemin hors des lèvres de la Générale :

- Est-ce le seul motif pour lequel vous m’avez dérangé ? Et puis, je savoir pourquoi faites-vous cette tête médusée ?

- Euuh…Pour rien voyons, vous vous imaginez des choses Général Kayama. Et pardonnez-moi, je venais uniquement vous informer de notre arrivée prochaine au QG.

- Qu’importe ! Allez profiter une dernière fois des écumes brumeuses de la mer, je crains que nous ne reprenions pas les flots avant un petit moment.

- Vous vous sentez bien ? Vous me paraissez bien étrange à vous voir aussi assidue dans vos responsabilités à la place de savourer la brise marine.

- Je m’en étonne moi-même, pour cette fois, disons que j’ai à cœur de bien faire mon travail et éviter de me faire rappeler à l’ordre par ce cher Commandant.  Rassurez-vous, je reprendrais mes bonnes vieilles habitudes après cela, je ne compte pas me soumettre totalement à ses injonctions ou m’assagir si vite.

L’officier en second n’insista pas plus, comprenant ses raisons au vu des événements de la mission à Loguetown. Rika Kayama n’avait d’autre choix que de parachever sa tâche jusqu’à la description détaillée des informations obtenues et du déroulement des circonstances dont elle s’était extirpée in extrémiste avec perte et fracas. Un sentiment de culpabilité s’empara de la jeune femme, de nouveau seule dans la pièce, à mesure que sa plume retraçait d’une rédaction élégante sa mésaventure avec son partenaire Izaya. Celui-ci, disparu sans laisser de traces, s’étant sacrifié pour permettre à la Générale de s’enfuir de ce traquenard fomenté par nulle autre que la Marine. Pas de doute, le renseignement de sa venue secrète avait été éventée, se retrouvant nez-à-nez avec un ennemi bien trop dangereux même pour les deux justiciers après avoir accompli brillamment leur mission. La coïncidence était trop parfaite pour que ce ne soit qu’un « hasard malheureux », une pensée de tristesse à l’égard de son compagnon d’infortune qu’elle avait obligé d’abandonner derrière elle. En effet, son acolyte avait repoussé sa supérieure à l’abri, créant par la suite une barrière infranchissable aux fins de l’empêcher de le rejoindre. Satané Izaya, qu’est-ce qu’il l’avait poussé à agir de la sorte ? Était-ce à cause du fait qu’il la prenait pour une simple femme malgré son grade et son expérience. Elle fulminait intérieurement, se repassant chaque extrait de cet instant, étudiant les diverses possibilités à leur disposition.

Or le souvenir du visage de son collègue blasé la hantait inextricablement, à tel point que Rika tapa violement du poing sur son bureau, cette démonstration de peu de sang-froid dénotait chez elle une profonde perturbation dans son esprit. Fière et peu avenante envers l’Homme, préférant la compagnie des végétaux, elle ne souciait voire occultait la quasi-totalité du temps son entourage. Seule exception, l’ex-Amiral Riku Kaisuki, avec qui elle avait progressé au sein de la Marine à la mort de Mark, la prenant sous son aile, prêt à relever le défi de dompter cette guerrière indocile, désobéissante. Doté d’un intellect assez prodigieux, un très bon stratège et acharné du boulot bien fait, le jeune homme s’était décidé à cerner sa subordonnée. Une belle perte de temps pour n’importe quel officier désireux de ne pas croiser le chemin de Rika, et pourtant contre toute attente, elle s’était formalisée à cet homme. L’exploit du jeune prodige fut de réussir à la canaliser, l’encourageant à se surpasser autant dans ses fonctions de Vice-Amiral que dans la maitrise de son fruit du démon. Leur relation était depuis toujours spéciale, fusionnelle où les deux jouaient d’astuces et d’ingéniosité à se tirer dans les pattes, exaspérant par ailleurs les soldats et les hauts gradés ayant le malheur de croiser leur chemin. En dehors de leurs éternelles taquineries, la jeune femme avait placé sa loyauté voire son allégeance en la personne charismatique de l’ex-Amiral, le soutenant dans ses démarches aux limites suicidaires. C’est ainsi qu’un jour, elle accompagna son supérieur et ami dans sa fuite, qui projetait de fonder une organisation contre le gouvernement tyrannique et son bras armé ; la Marine.

La voilà aujourd’hui sur ce navire, il rallia le littoral de l’île qui abritait la base dissimulée de Justice Heart, appelé aussi terroriste par les dirigeants de Mariejoa. De prime abord, rien ne semblait faire penser aux arrivants qu’une attaque avait été lancée, la Générale ayant rejoint le pont contint un soupir de soulagement. Une fois à bon port, elle descendit sur le ponton en dernier faisant face à la forêt de Phyrisa, laissant ses hommes vaquer à leurs occupations. La guerrière s’engouffra dans la sylve talonnée par son second, la voute stellaire infinie illuminait les deux silhouettes à travers les branchages. La maison enfin ! Ses doigts caressèrent le tronc des pins à son passage, entreprenant de communier avec ses amies, son recours à elle de connaitre les nouvelles en son absence. Soudainement elle se stoppa net, un grognement retentit du fond de sa gorge, son suiveur fronça les sourcils :

- Un souci ?

- Il va m’entendre, cet abruti.

Sans demander son reste, fulminante, elle accéléra sa foulée sous le regard confus du second dénommé Elijah planté sur place. Obnubilée par son idée obscure, elle traça en direction des remparts de bois conduit par le sentier des torches, afin de confronter un certain personnage, ignorant les saluts militaires des vigiles, ainsi que des membres de justice. Son objectif le bureau du Commandant ; une information offerte par la végétation l’avait fortement déplu, vacillant entre la colère et la frustration, l’azurée présentait le besoin de lui parler entre quatre yeux. Malheureusement et comme par hasard, le charismatique protagoniste n’était point assis derrière son bureau l’air sérieux à tamponner les rapports. Parti sans nul doute en patrouille, Rika s’avança dans la pièce bien ordonnée démontrant l’idiosyncrasie minutieuse et contentieux du leader de l’organisation. Elle se posta un instant devant la baie vitrée d’où le sublime panorama de l’île se dévoilait s’étendait à perte de vue, rendant agréable l’enfermement de son supérieur. La Générale scruta l’obscurité perpétuelle noyée dans une profonde nostalgie, puis s’assit sans gêne dans le fauteuil confortable destiné à Riku. D’un œil examinateur, l’azurée farfouilla dans un premier temps dans le tas de paperasse trônant sur le mobilier, une pile de dossiers étalée dans un coin attira son attention. Accaparant ces derniers dans l’objectif d’assouvir sa curiosité et d’appuyer ses propos à l’encontre de son Commandant, elle lut attentivement la nature des archives concernant les starry breeze, la bande de pirate la plus recherchée encore actuellement par la Marine. Tiens tiens, pourquoi ce soudain intérêt pour cet équipage apparemment dispersé aux quatre coins du globe selon les éclaireurs. Le fil de son raisonnement se forma à mesure que ses iris de givre feuilletaient les pages regroupant différentes informations.

Un semblant de voix se fit entendre dans le couloir, elle prit l’initiative de s’installer au fond du siège tout en apposant ses jambes croisées contre le rebord du meuble. Lorsque la porte s’ouvrit et qu’une frimousse à la chevelure d’ébène dont la démarche s’en trouvait caractéristiquement familière, la jeune femme leva les yeux du dossier avant de les balancer d’un mouvement de poignet sur le reste des textes. Un sourire narquois se dessina sur les commissures de ses lèvres, ses prunelles reflétant une lueur de défis accompagné d’un timbre de voix sarcastique saluant son supérieur :

- Oh mais vous me faites l’honneur de votre présence, j’en ai de la chance. S’adressant sèchement autant au Commandant Kaisuki, qu’à sa personnalité sombre cachée. Hmm je vois qu’on s’est bien diverti pendant mon absence, cela va j’espère. Pas trop dur tout de même de tendre la main à une jeune femme en détresse en plus de gérer toute une organisation ? Et pas une demoiselle ordinaire, un personnage assez important qui a le droit aux accès privés. Vous ne voulez pas que je convie également les amiraux Jin, Jake et l’Amiral en chef pour un barbecue ? Comme cela TOUT LE MONDE connaitra notre position sans qu’on puisse faire face à des fuites. Sérieusement, je vous laisse 5 minutes et vous folâtrez avec la première venue. A voir ta mine, elle t’a bien distraite. Quelle en était la raison cette fois-ci Riku, parce que je me doute que ce n’est pas Caël qui l’est prise en pitié même s’il est aussi insensé de t’avoir laissé faire ? Pas un pour rattraper l’autre hein. Tu déprimais une nouvelle fois et ô par chance elle a éclairé ta route ?

Dans un élan d’agilité dont Rika, seule, était capable à force de crapahuter dans les bois et de s’entrainer à son fruit. La Générale se hissa debout sur le bureau piétinant le travail administratif du jeune chef, son regard se voulait plus froid, cassant et notamment hautain de sa hauteur alors qu’elle rajoutait d’un ton irrité :

- Ne me fait pas l’affront de nier, tu sais très bien que je suis au courant de tout ce qui se passe à l’extérieur de cette enceinte. Comment oses-tu… L’azurée s’interrompit inspirant et expirant afin d’apaiser ses nerfs, elle sortit de son manteau des feuilles pliés en quatre pour les jeter aux pieds du jeune homme. Ton précieux rapport de mission.

D’un saut leste, Rika atterrit sur le sol puis marcha droit vers la porte sans autres réprimandes, ni le moindre regard, elle dépassa le jeune homme. Considérant que la discussion était close avant même d’avoir commencé. Son allure indifférente voilait une très forte pointe de contrariété dès qu’elle aperçut le visage serein et presque rayonnant de son ami. Dire qu’elle s’efforçait à le rassurer depuis le début, à supporter ses phases dépressives. Combien de fois, elle s’était retenue de lui crier « Tu n’as qu’à aller la voir, si tu y tiens tant !», bien sur avec la présence auprès de lui un compte-agent et elle plus qu’accessoirement afin de veiller à sa protection. Malgré ses efforts, il tournait en rond entre se noyer dans son boulot et les longues promenades nocturnes. Et il devait faire l’objet d’une rencontre fortuite avec une jolie demoiselle pour que sa morosité s’envole ? Pff les humains ne sont qu’une perte de temps, elle comptait prendre congés sans préavis.

-  Heureusement que tu ne l'as pas accueillie dans tes appartements, cela aurait fait louche. Chuchota-t-elle.
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyVen 13 Mar - 11:37

La vie était bien difficile à gérer lorsque l’on devenait le leader d’une organisation clandestine et considérée comme criminelle. Et bien que sous les ordres de son commandant Justice était devenue localement reconnue pour son action en faveur des populations et leur avait permis d’échapper à la vigilance de la marine dans le secteur autour du QG de cette nouvelle armée, on ne pouvait dire de Riku Kaisuki qu’il était l’homme le plus serein du monde. Si en apparence, il n’avait pas perdu pour un sou cette habitude qu’il avait de conserver son sourire de façade même dans d’horribles circonstances afin de donner le change à ses hommes et leur permettre de garder la foi, dès qu’il se retrouvait seul dans son bureau, le jeune homme à la chevelure d’ébène ne passait plus une soirée sans se laisser à ses émotions profondément enfouies. Ecartant vaguement les piles entassées de papiers divers et variés, il laissait son visage s’effondrer entre ses bras, poussant de longs soupirs, se surprenant à sentir quelques larmes éparses couler le long de ses joues. Il fallait dire que depuis qu’il avait pris conscience de son problème de double personnalité, il n’avait plus beaucoup eu de moments de tristesse expressive. Cael, la part sombre de son cœur, n’hésitait pas à le rappeler à l’ordre d’une claque mentale, juste pour ramener à son collègue de conscience que l’heure n’était pas aux lamentations dans la voie qu’il avait choisie de lui-même d’emprunter. Et en ce point, il n’avait pas complètement tort… Désespéré de voir de jour en jour la Marine s’enfoncer dans une corruption de plus en plus présente, constatant l’impuissance des officiers honnêtes et assoiffés d’une justice équitable et pas à la botte des puissants, il avait pris sa décision, après de long mois de préparation de son plan. Chaque jour, en mission, ou durant ses séances de méditation, il avait réfléchi minutieusement aux moindres détails de l’opération qu’il allait mener. L’île sur laquelle se cacher, l’ordre précis dans lequel il allait agir pour les faire connaître… Il était fort probable que de nombreux citoyens les perçoivent comme des terroristes dans un premier temps, mais leurs actions parleraient pour eux. Ils étaient loin d’être un groupe de parias obnubilé par le meurtre de nobles, ils étaient avant tout l’armée née d’une conception idéaliste du monde, l’idée que tous devaient être égaux devant la loi et au sein de la société. Et pour cela, le but était clair ; démanteler l’actuelle Marine, ainsi que le gouvernement mondial, et par-dessus tout, mettre fin au règne de terreur des Dragons Célestes, soi-disant descendants des fondateurs du monde actuel, qui ne faisaient qu’abuser de leur statut pour exploiter le monde selon leur bon vouloir et condamner des masses d’innocents à une vie de misère. Alors lorsque les Cinq Etoiles placèrent à la tête du bras armé du gouvernement un parfait pion entièrement endoctriné dans la pensée de la race supérieure des Dragons Célestes et de la noblesse, il avait plié bagage, renonçant à son poste d’Amiral, à toute la gloire qu’il avait amassée jusqu’alors, et entraîna avec lui des dizaines de soldats qui se reconnaissaient dans son idéologie, bien plus pacifiste, et destinée à assurer au monde un équilibre mérité. La justice ne devait pas être un outil de terreur. Elle devait simplement être là pour assurer que tous étaient égaux, que l’on serait tous jugés de la même manière, que l’on soit pirate, bandit de grand chemin, gamin des rues, chasseur de primes, soldat de la marine, ou bien noble. Et les dirigeants devaient être bons avec leur peuple, assurer leur subsistance, au lieu d’assurer leur propre confort aux dépens de leurs administrés qui n’avaient d’autre choix que de s’exécuter pour garder la seule chose qu’on ne leur avait pas encore ôtée, leur propre vie.

Evidemment, cette désertion ne se fit pas sans conséquences ; Aussitôt ce départ acté, Riku devint de fait un criminel mondial, un traître dont la prime le plaça parmi les hommes les plus recherchés du globe. Rika, qu’il considérait comme son bras droit, était-elle aussi recherchée désormais, et toute personne qui fricoterait avec eux d’un peu trop près serait reconnue comme un complice, et subirait dès lors la même peine. Tout avait été fait pour dissuader le maximum de monde de ne pas rejoindre leur organisation. Mais cela n’avait pas empêché Riku, désormais affublé du grade de commandant, de structurer et de renforcer ses troupes. Des mois plus tard, l’installation ne s’était pas faite sans encombre, mais l’île éternellement nocturne de Phyrisa leur offrait une cachette parfaite, où ils pouvaient se terrer et tuer dans l’ombre toute tentative de les retrouver. Chaque homme et femme du groupe était formé pour ne jamais dévoiler la moindre information à l’ennemi, mais aussi et surtout, à agir en toute discrétion, à ne pas laisser de traces de leur passage, et à s’assurer que personne ne puisse découvrir l’emplacement exact du quartier général. Toutes les communications étaient réduites au strict minimum, et ils n’agissaient normalement sur l’île que parce que la population avait été avertie par Riku et soutenait le combat de ces nouveaux justiciers. Et les premières missions de ce petit groupe se révélèrent fructueuses ; des groupes entiers de bandits furent repoussés, des soldats véreux furent mis sous les verrous… les informations au sujet de Justice demeuraient éparses dans le monde extérieur, mais c’était conforme à la volonté de cette milice. Riku s’assurait que leurs actions restent à l’état de rumeurs pour l’instant. Il avait toutefois décidé de franchir une étape supplémentaire en faisant circuler des avis de recrutement par la presse, et il avait envoyé quelques unités agir dans différents bureaux des mers alentours. Parmi ces escouades, l’une d’elles était celle dirigée par Rika. La générale nouvellement nommée avait pour ainsi dire pris très à cœur de se rendre elle-même sur le terrain bien que son supérieur lui ait intimé l’ordre de rester autant que possible dans le secteur du QG, et avait volontairement choisi, pour ennuyer le jeune homme au maximum, de se rendre dans le plus éloigné des postes qu’ils avaient repéré, au cœur d’East Blue, non loin de l’entrée de Grandline ; la célèbre île de Loguetown où avait péri il y a fort longtemps le seigneur des pirates Gold Roger. Ayant réduit les échanges téléphoniques, et surtout du fait du caractère obstiné de la jeune femme, le commandant dut se contenter d’un vague rapport de l’azurée, qui avait visiblement été secouée au cours de son opération. Une information néanmoins laissa voler un voile de tristesse sur ce rapport. Si l’unité s’en était presque entièrement sortie, un soldat était néanmoins resté sur place pour vaillamment permettre à ses camarades de s’enfuir. Riku en ignorait les circonstances exactes, mais il n’avait aucun doute sur le fait que son amie lui fournirait un résumé détaillé des évènements. La connaissant, il était fort probable qu’elle soit de très mauvais poil, alors le jeune homme savait qu’il ne devrait pas insister trop auprès d’elle. Rika était telle une flamme en plein essor, il était impossible de la canaliser, personne ne pouvait lui intimer comment agir, comment penser ou vivre. Le brun avait pratiquement vécu avec elle pendant de longues années, alors qu’ils étaient sous la tutelle d’un officier prénommé Mark. Ce dernier les avait formés et les avait vu grandir, mais sa mort tragique avait profondément affecté leur relation, et pendant très longtemps, ils ne s’étaient plus approchés l’un de l’autre. Riku parce qu’il se sentait responsable de la mort de leur mentor, Rika parce qu’elle ne pouvait pas pardonner au jeune homme son comportement stupide qui avait entraîné la mort d’un homme qu’elle admirait profondément et considérait comme un père.

Et pourtant, dans la plus étrange des évolutions possibles, elle se retrouva la subordonnée d’un Riku devenu officier. Rapidement leur relation prit la forme qu’elle avait à l’heure actuelle ; un jeu de provocations perpétuelles, de taquineries, dissimulant une amitié forte, et une confiance réciproque frôlant la naïveté pure. Sans poser la moindre question, sans jamais émettre la moindre objection, la jeune femme l’avait suivi dans sa désertion, renonçant à tous ses avantages pour une vie plus éprouvante que jamais. Et pire que tout, elle devait subir les lamentations d’un homme idiotement amoureux qui avait laissé derrière lui la femme qu’il aimait. Avant Boa, le jeune homme ne s’était jamais réellement intéressé aux relations amoureuses ; il ne pensait qu’à devenir plus fort, à prendre du galon, à devenir le meilleur pour supprimer à jamais le crime. Ce n’était pas faute d’essayer, Mark l’avait plusieurs fois taquiné sur son sérieux qui ne plaisait absolument pas aux filles. Mais lorsqu’il avait fait la rencontre du corsaire sur cette île, son regard avait changé. Il avait pris conscience de ce qu’il manquait à sa vie pour qu’elle puisse réellement avancer. Une personne à aimer, à chérir, à protéger. Une personne pour qui l’on se donne corps et âme et pour qui on se dépasse. Il avait donné énormément pour cette relation de sa personne, sacrifié son énergie et son sommeil, l’avait épousée, et longtemps, il avait vu l’avenir radieux d’une petite famille. Mais sa désertion l’avait rapidement éloigné de la jeune femme. Il avait tenté de prendre contact avec elle, de lui parler, de l’amener à le rejoindre. Mais les nouvelles n’allaient pas dans ce sens. Les journaux partout annonçaient que Boa Hancock jurait fidélité au généralissime et de mettre fin aux crimes de Riku Kaisuki. En public, elle avait annoncé au monde entier qu’elle n’était plus Boa Kaisuki. Bien sûr, il avait volontairement masqué sa tristesse, et continuait de faire comme s’il voulait la retrouver et lui parler devant tout le monde. Mais au fond, son cœur était en plein doute, comme ses milliers de plans tirés sur la comète pour son organisation. Depuis bien des mois, il avait laissé de côté son épée, et l’avait remplacée par des tableaux de comptes, des suivis de stocks en tout genre, des profils de recrutement, des missives secrètes, des plans divers et variés, des cartes… Il était devenu un homme d’administratif, pire encore que du temps où il était amiral. Gérer sa propre organisation n’était pas de tout repos, et ses hommes ne lui facilitaient pas la tâche. Depuis qu’il avait été vu en compagnie de la pirate Erza Scarlet, nombreux étaient ceux qui s’interrogaient sur de quelconques sentiments du brun à l’égard de la rousse qui avait disparu aussi vite qu’elle était arrivée sur cette île. Il avait tenté de faire taire ces rumeurs infondées, mais sur cette petite île, c’était bien l’une des rares occupations amusantes des hommes aux tenues noires. Dans les faits, Riku avait montré une proximité certaine envers la jeune femme, mais pas par un quelconque intérêt sentimental. Il avait simplement voulu faire preuve de gentillesse envers elle, car à travers les doutes qu’elle lui avait exprimés, il avait perçu ses propres questionnements. A la fin de leur entrevue, il avait pu faire une introspection de ses propres sentiments, et avait compris qu’il était temps de tirer un trait sur une femme qui l’avait visiblement oublié. Il allait se recentrer sur ses objectifs, prendre plus grand soin de ses hommes.

Ce jour là – ou cette nuit, il était difficile d’estimer le moment de la journée sur cette péninsule nocturne – Riku était comme à son habitude avachi dans son fauteuil après avoir parachevé la rédaction d’une série de commandes destinées aux ouvriers qui travaillaient au sein de la base, ceci dans le but d’étendre certaines ailes, et notamment celles destinées à l’accueil de nouveaux soldats, entre chambres et réfectoires. Il avait entièrement réalisé les plans, fait les mesures, et avait passé deux jours quasiment sans boire ou dormir pour faire le calcul des matières premières nécessaires à la réalisation des travaux et du coût de celles-ci. Fort heureusement pour eux, ils avaient déjà amassé un grand stock de bois grâce à de précédentes opérations de razzia des entrepôts destinés aux navires de la marine, de ce fait, ils n’auraient pas à prendre trop de risques. Chaque achat de fourniture les engageait un peu plus envers le marché noir, et le commandant savait qu’ils ne devaient pas trop s’enfoncer dans cette voie s’ils voulaient demeurer indépendants, et parfaitement étanches à la corruption. Satisfait du travail accompli, le brun se redressa, faisant tomber au passage quelques piles de papiers, dont certaines échouèrent au centre du bureau, des feuilles sur les starry breeze, le fameux équipage d’Erza Scarlet, celles qu’il avait sorties des archives pour les présenter à la jeune femme afin qu’elle en sache plus sur le sort de ses compagnons alors qu’elle avait disparu de leur horizon. Se promettant de ranger un peu plus à son retour, il quitta ses quartiers, se dirigeant vers les ateliers de construction. Récemment, des dizaines de couloirs annexes avaient été créés afin de contribuer au développement du quartier général, qui était devenu en un rien de temps une véritable forteresse dotée de nombreuses pièces pour tous les usages. Pressé à l’idée de montrer ses plans aux ouvriers, le commandant ne fit même pas attention au gamin messager qui était apparu à l’angle du couloir et qui se dirigeait vers la chambre de son supérieur dans l’optique de l’avertir. N’obtenant aucune réponse en frappant à la porte, le jeune garçon, un volontaire du village, remarqua toutefois en tournant la tête la silhouette de Riku qui tournait à l’autre bout de l’allée. S’élançant à la poursuite de son chef, l’enfant traversa les allées des généraux, où se trouvaient les quartiers des sept hommes et femmes sous les ordres directs du brun, puis descendit dans la cour, où ce dernier avait rejoint l’atelier des ingénieurs et constructeurs. Courant de toutes ses forces, le garçon ne parvint au niveau du commandant qu’alors qu’il commençait ses explications sur les plans, complètement essoufflé. Intrigué, Riku replia les dessins, et porta son regard sur le nouvel arrivant :

- Dis moi Roland, tu es encore en train de me courir après ? Je t’ai déjà dit que je ne t’apprendrais l’épée que quand tu auras poussé un peu.

- Commandant arrêtez, ce n’est pas drôle… J’avais un message à vous délivrer…

- Oh pardon, je ne pensais pas troubler ta mission. Dis moi donc ce qu’il en est.

- Le général Kayama… Elle… Vient de rentrer, elle est descendue au port il y a une dizaine de minutes. J’ai couru depuis le village pour vous l’annoncer, comme vous me l’avez demandé.

- Bien… Je te remercie d’être venu jusqu’ici pour m’en informer. Va donc boire un peu d’eau et reprendre ton souffle avant de retourner au village.

- Je… A vos ordres commandant !

- Ah là là la fougue de l’enfance… Bien, messieurs, je vais devoir prendre congés. Je vous laisse étudier ces plans, et pour la fourniture, comme d’habitude, adressez-vous à Wayne pour qu’il mobilise ses hommes.

Les ouvriers acquiescèrent en cœur et se penchèrent immédiatement sur les plans de leur commandant, qui ne put retenir un sourire en entendant leurs exclamations admiratives. Au fond, il les trouvait bien plus méritants que lui qui n’était pas fichu pour un sou d’être manuel. Il savait dessiner, et cela s’arrêtait là, il ne fallait pas compter sur lui-même pour monter une simple chaise. A pas feutrés, il se dirigea à nouveau vers ses quartiers, appréhendant l’humeur de son amie. En dehors de la perte d’Izaya, il y avait de très fortes chances pour qu’elle ait entendu les rumeurs au sujet de la venue d’Erza au quartier général, ce qui ne pouvait que mal finir pour le pauvre commandant qui imaginait déjà mille scénarios dans sa tête, déglutissant à l’idée d’affronter la mauvaise humeur légendaire de la l’azurée. Mais dans sa situation, il n’avait guère d’options alternatives. Il devait être honnête avec elle afin de reprendre normalement le cours des choses. Il trouverait bien un moyen de l’embêter par la suite pour que leur relation demeure intacte. Poussant délicatement les portes, le commandant fit son entrée, retrouvant la demoiselle comme bien souvent confortablement installée dans le fauteuil de son ami, des papiers en main, qu’elle jeta sans vergogne à peine eut-elle levé les yeux, faisant comprendre au brun qu’il allait en prendre pour son grade. Il se gratta la nuque de gêne, tandis que Rika déballait son fiel, son habituel sourire narquois, provocateur, et froid sur les lèvres. Et il fallut beaucoup de patience à Riku pour faire comprendre à son alter ego, qui n’avait pas prononcé la moindre parole depuis des lustres, de ne pas réagir outre mesure à l’encontre de la jeune femme. Elle n’avait pas totalement tort. En agissant ainsi, ils avaient été imprudents, tout aussi salvatrice mentalement que fut cette rencontre. Et pour parachever sa diatribe, la générale se redressa pour venir grimper sur le bureau, éternel souffre-douleur de la colère de l’azurée dans ces instants, aux fins de piétiner non seulement son travail, mais aussi de lui jeter quasiment au visage son rapport, grossièrement plié.  Il était très facile de lire dans son attitude, elle ne supportait pas que le jeune homme ait pu trouver du réconfort auprès d’une personne qu’il venait de croiser quand elle se démenait corps et âme pour lui venir en aide dans son organisation. Sans dire un mot de plus, elle prit l’initiative de ne pas laisser son supérieur lui répondre et se dirigea à grandes enjambées vers la porte du bureau, murmurant au passage une remarque qui ne manqua pas de faire sursauter le brun. Avec aplomb, ce dernier utilisa son pouvoir pour fermer la porte sous les yeux de l’azurée, allant prendre place dans son fauteuil avant de prendre la parole, d’une voix aussi calme que possible.

- Bon. Pour commencer, si tu me laissais le temps de répondre à toutes ces accusations très chères ? Moi aussi je suis heureux de te retrouver tout ça tout ça… Et visiblement, le sel marin n’a pas seulement ravagé ta peau de pêche, il a aussi entamé ton sang froid. Je plaisante bien entendu… Je veux juste que tu me laisses parler. Jusqu’au bout.

Il déposa alors sur le bureau une coupure de journal qu’il avait sciemment cachée à tout le monde à la base, celle qui contenait le discours de Boa au sujet du fait qu’elle donnerait la chasse à Justice, en vertu de leur trahison et de leurs crimes, et qu’elle était fidèle au gouvernement. Son expression se fit beaucoup plus sombre, et il fallut tout l’appui de Cael pour ne pas qu’il s’effondre. Il reprit alors, non sans une pointe de douleur dans la gorge.

- Cet article date de quelques jours après votre départ. Je comptais envoyer quelques hommes enquêter sur ce qu’il était arrivé du côté d’Amazon Lily depuis que nous avons quitté la Marine, mais la réponse est venue d’elle-même. Tout ce temps, j’ai couru après une chimère Rika. Une femme qui m’a promis monts et merveilles et qui me laisse aujourd’hui sur le carreau. Je n’ai pas su voir ce que j’avais sous les yeux depuis bien trop longtemps. Si tu veux tout savoir, la seule raison qui m’a poussé à vouloir échanger quelques mots avec Erza Scarlet, et à lui venir en aide au moins pour retrouver l’homme qu’elle aime, c’est qu’à travers elle, j’ai vu la détresse et les doutes que j’ai pu connaître pendant ces semaines, seul, dans mon bureau, avec cet article qui me hantait. Peut être en ai-je trop fait, tu me connais j’ai tendance à être exubérant en permanence dans tout ce que j’entreprends. Donc oui, je l’ai accueillie ici, je lui ai offert de dormir ici, d’utiliser mes quartiers comme les siens. J’ai croisé le fer avec elle. Mais je n’avais qu’une seule chose en tête, en finir avec mes doutes et ma douleur. Je vais désormais me ressaisir, me rencentrer sur notre combat. Je laisse l’amour de côté. Je n’ai pas cherché à te cacher quoi que ce soit tu sais, je connais tes capacités. Bien que j’ignorais que tu pouvais à ce point converser avec tes « amies » végétales… Mais j’ai cru comprendre que toi aussi tu avais vécu quelque chose de difficile.

Il se releva, remettant de l’ordre dans les dossiers entreposés sur son bureau, épousseta la surface de bois du meuble, et tendit la main à la jeune femme. L’expression du brun affichait une tristesse sincère.

- Pour aujourd’hui… Je n’ai pas envie de te taquiner. Si nous parlions ? Je voudrais que tu me racontes avec tes mots à toi ce que tu as vécu là bas. Et puis j’aimerais que tu me parles de cette connexion avec tes plantes. Je trouve cela fascinant. Figure toi que je connais un endroit parfait pour cela…. Même si nous allons peut être devoir nous battre un peu pour cela. Enfin j’imagine que si combat il y a ça ne te dérangera pas forcément. Il s’agit d’une île non loin d’ici, que beaucoup de textes évoquent comme une légende, mais dont j’ai pu identifier avec précision les coordonnées. Seulement…. Lorsque j’ai voulu m’y rendre pour l’explorer, j’ai vu que les lieux étaient occupés. Une usine de la marine a été construite là bas. Ils exploitent la ressource précieuse de cette péninsule… Des fleurs extrêmement rares, qui n’existent nulle part ailleurs, et qui ont chacune des propriétés spéciales, dit ont proches des fruits du démon. Peut-être essaient-ils de créer des pouvoirs artificiels avec ces fleurs, mais toujours est-il que j’ai pensé à toi pour cette mission. Afin de te changer les idées, et peut être d’avoir l’occasion de discuter un peu plus sérieusement de ce qu’il nous est arrivé à tous les deux dans un contexte plus… Appréciable. Mais je ne te force à rien. Je peux te proposer de trier avec moi mes dossiers si tu veux. J’ai terminé la lettre D l’autre jour, ça te tente de découvrir les joies du classement bien fait ? Je crois me rappeler de quartiers plutôt en désordre…
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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyDim 15 Mar - 12:01

Fourbue par son voyage et les mésaventures des derniers jours de sa mission, la Générale ne souhaitait nullement s’attarder dans cette pièce où le jeune Commandant se défendrait à grand renforts d’arguments. Non, elle n’avait pas envie de lancer une joute verbale avec lui. Pour tout avouer, extrêmement déçue de l’attitude de son « ami » à l’égard du peu de sérieux sur la confidentialité de cet endroit secret, son attention vagabondait déjà sur le jardin qu’elle avait pris soin d’implanter au cœur de la forteresse. Un endroit où Rika adorait accueillir mille et une végétations, le transformant en un magnifique parc floral dans lequel les soldats avaient le droit de s’y balader sous certaines de SES conditions. D’autant plus fière d’avoir harceler nuit et jours son supérieur pour obtenir son autorisation, en échange de déforester la sylve au profit de l’organisation de justiciers. Riku ne regretta point l’investissement exigé par la jeune femme, bien au contraire, les mois suivants, elle le surprenait à errer songeur au milieu de ce paradis. Néanmoins, le soubresaut de son interlocuteur à l’énoncé de son commentaire lui fit froncer les sourcils par réflexe, que lui cachait-il encore comme agréable nouvelle. La seconde plus tard, le brun ferma la porte sous le nez de la demoiselle peu surprise de cette énergie à vouloir la retenir aux fins de la taquiner, ce qu’il fit dans ses premières paroles de salutations. Agacée et pressentant sa plaidoirie, elle leva le bras s’apprêtant à atteindre la poignée, désireuse de s’extirper fissa d’un débat stérile. Pas question qu’elle entre dans son jeu ce soir.

Le bruit d’un tiroir ouvert suivi de celui d’une feuille secouée, il répliqua d’un ton plus fébrile les raisons de son attitude inconsciente désignant le contenu du document apposé aussitôt dans le sens de lecture de la jeune femme. Au départ, l’Azurée n’avait pas prévu de prêter le moindre intérêt à cette coupure de journal mais les prémisses ahurissantes de son allusion à son épouse endiguèrent sa curiosité. Le mouvement de son geste se figea net, sa tête tourna très légèrement sur le côté afin qu’elle puisse déchiffrer à la volée du coin de l’œil le gros titre de l’article Une sensation de peine à l’égard du chef de Justice la submergea dès lors que ses prunelles glacées passèrent sur ces lettres, qui devaient lui être plus que douloureux, poignants voire déchirants. Attentive au reste de ses éclaircissements, qui périclitaient au fil de la sincérité du jeune homme, les doigts de Rika se crispèrent sur la clenche avec nervosité. Seul face au fait accompli de la trahison de la femme dont son cœur était follement amoureux, dont il rêvait tous les soirs, le Commandant Kaisuki s’était renfermé en dissimulant la nouvelle à ses hommes. Par dénis et désespoir, il prit l’initiative de prendre sous son aile la célèbre mais esseulée pirate Erza Scarlet, se reflétant dans ce moment d’incertitudes qu’elle subissait, allant gracieusement lui offrir jusqu’à l’hospitalité de ses quartiers. La Générale tomba dénue à ce stade d’irréflexion, une profonde irritation surgit parmi ses pensées colériques. Malgré l’invitation du jeune homme à le rejoindre pour converser calmement, déviant du sujet principal en évoquant le déroulement de sa mission, elle l’ignora sciemment. Pensait-il honnêtement s’en tirer si aisément ?  Un grondement récriminateur grandissait au fur et à mesure que son esprit se rappelait un épisode gênant aussi bien pour l’Azurée, que pour son supérieur. Rien d’ambigu sur la forme, et pourtant elle s’était faite sermonnée par la personnalité la plus impitoyable, cette réminiscence eut le don de ressentir une intense rancœur. Blessée par tant de dédain à son égard, son regard à moitié rivé sur son bureau se plongea dans celui de son ami, son visage devint encore plus sibérien.

Riku enchaina naïvement en la questionnant sur sa capacité à communiquer avec la végétation, un prétexte dans le but de redescendre la tension instiguée par la demoiselle. De toute évidence, le brun désirait converser de leur déconvenue mutuelle, lui proposant une mission concernant le sauvetage de la flore locale et étrangement il avait tout naturellement pensé à elle. La jeune femme appréhendait parfaitement l’intention de son supérieur, il souhaitait ne pas provoquer de conflits, conserver une relation saine entre eux deux. L’unique solution à ses yeux de se faire pardonner son imprudence, consistait en l’idée de se frotter à quelques marines et l’amener dans un endroit verdoyant. C’est ainsi qu’après toutes ces années de loyaux et bons services, il la percevait telle une femme à l’humeur changeante aux intonations des notions de bagarre et de plantes. N’hésitant pas à la repousser ou l’envoyer ailleurs pour être tranquille ou partir selon son bon vouloir. Oui, il détenait les qualités requises d’un chef charismatique, pour qui ses hommes se sacrifieraient sans la moindre once de remords. Et pourtant, il trouvait plus astucieux de se débarrasser de son soi-disant bras droit pour avoir la paix que d’écouter ses avertissements, son appui indéfectible, une inconnue avait plus de poids. Son émoi se mua en une colère noire, un torrent d’inimité se bousculèrent aux portillons de son être, prête à lui sauter dessus pour hurler sa fureur, sa consternation et sa désillusion et pourquoi pas lui refaire le portrait par la même occasion. Démangeaison intensifiée par la taquinerie significative de son Commandant sur le rangement de ses appartements afin de terminer son monologue sur une note plus légère.

Abandonnant sa prise, elle se redirigea vers sa personne emblématique recherchée et placardée sur tous les murs des tavernes et autres établissements sous l’influence de la Marine. D’une démarche lente et élancée, l’azurée s’avança de nouveau vers le bureau, la tête baissée et les yeux clos comme en pleine réflexion, sa voix vibra d’une tonalité ironique et peu avenante accompagnée d’un petit rire :

-Tu veux discuter ?... Bien sûr, faisons comme si de rien était...Haha…TE FICHE PAS DE MOI !! Le poing qu’elle serrait depuis plusieurs minutes s’abattit de toutes ses forces sur le meuble destiné à être sa cible, craquant sous le choc, son timbre s’amplifia en même temps que son déferlement de reproches, ses iris brulaient d’une lueur sombre de rage. TU AS MIS EN PERIL LA SECURITE DE TES HOMMES POUR DES RAISONS PERSONNELLES ?! TU ES ALLE A L’INVITER CHEZ TOI SANS AUCUNE SURVEILLANCE CONCERNANT LES RENSEIGNEMENTS SI BIEN CLASSES, MERVEILLEUX RIKU QUELLE SPLENDIDE IDEE. J’espère que tu as bien pris ton pied, enfin vous, car l’autre enragé sanguinaire n’est pas en reste, notamment si s’affronter était clairement dans la balance. Vous me faites rire, cela joue les hommes irréprochables, et pourtant à la moindre silhouette féminine, toute raison s’évanouit en fumée. Cela valait bien le coup de me prendre pour une dévergondée Caël, je ne suis même pas étonnée à vrai dire que tu as des attirances pour ce type de demoiselles. Rassurez-moi au moins que vous avez envoyé des espions vérifier cette annonce avant de trouver du réconfort dans les bras d’une femme tout aussi en mal d’amour. Que ma confiance en votre bon sens ne disparaisse pas entre une paire de cuisses, elle devait être aussi belle que Boa pour occulter toute vigilance et avoir le privilège de faire couche commune.

Furibonde, Rika martelait l’article avec insistance tout en crachant son venin, le pincement au cœur qui s’était logée en son âme n’en démordait point en ayant des images dégoutantes de Riku et cette capitaine. Elle fit d’énormes efforts dans le but d’éluder une tristesse horripilante, estimant avoir été trahie par celui qu’elle considérait comme son rival et ami. Si la Générale ne déchainait pas ses réprobations virulentes, ses yeux s’encombreraient de larmes, il était impératif qu’elle garde sa fermeté et son air implacable. Sans lui laisser une once d’amnistie, l’azurée poursuivit d’une voix plus tempérée, la tempête n’était pas encore finie.

-Tu t’intéresses à moi tout d’un coup ? Ça y est, j’existe maintenant que je te pointe ton erreur. Si tu étais plus observateur sur ce qui te servent fidèlement, prenant à cœur tes idéaux au lieu de te pencher sur des inconnues à la chevelure rousse. Je ne suis pas stupide comparé à ce que vous pensez, ton satané alter égo et toi, j’accepte volontiers de me plier à votre commandement aveuglément, jouer le rôle de pion dans votre petit jeu d’échec. Je te saurais toujours fidèle dans l’intérêt de Justice, quitte à me sacrifier, quoiqu’en ces instants, je commence à avoir des gros doutes sur ton discernement. En revanche, je vous le redis une seule et unique fois de ne pas me faire l’affront de me confondre avec le reste de votre armée, je suis bien consciente de pas mal de choses. Je crois vous l’avoir déjà démontré donc ne me titiller pas sinon je ferais en sorte que vous vous en mordiez les doigts, soyez en sûr.

Son regard froid et meurtrier ne cessait de fixer l’air serein du jeune homme, elle n’en avait décidément pas fini. Le besoin de lui exprimer son mal-être stagnait en son sein, elle souhaitait se débarrasser de cette incompréhension qui l’envahissait, la demoiselle tremblante de frustration au souvenir de sa mission :

-…Deux fois que cela arrive …QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ TOUS DANS CETTE ORGANISATION ?...CELA FAIT EXACTEMENT DEUX FOIS RIKU, QU’ON S’IMAGINE QUE JE SUIS INCAPABLE DE ME DEFENDRE. QUEL EST LE SOUCI DANS VOTRE TËTE POUR VOUS SACRIFIER POUR MON « BIEN », NON PARCE QUE JE NE VOIS PAS LE BIEN FONDE A PART POUR ME TOURMENTER. Tss Izaya a disparu vainement, estimant habile de s’enfermer avec l’un des hommes les plus dangereux de la Marine, qui était nul autre que l’un des amiraux. Il n’y a rien à dire de plus que ce que j’ai inscris dans mon rapport. Quant à ta mission, va demander à ta nouvelle partenaire de bataille, Erza Scarlet, je suis persuadée qu’elle sera ravie de revenir profiter du confort de tes appartements. Elle est plus douée pour te raisonner si on peut dire. Par rapport à ce torchon, ce n’est pas la première fois que Boa protège le futur de l’île des femmes publiquement les mains liées alors qu’elle te soutient dans l’ombre. Envoie des éclaireurs pour avoir le fin mot de cette histoire, C’est indigne de toi de t’être fier à cette source sans en sonder la véracité à croire que ce n’était qu’une excuse pour combler les attentes du parasite.

Les documents se froissèrent sous sa main raidie, se munissant d’un sourire de dérision, l’ambiance s’était détériorée en si peu de temps et la jeune femme intransigeante ne céderait pas cette fois-ci. Les réprimandes sonores de la Générale durent réveiller les soldats dormant aux alentours voire effrayer ceux passant dans le corridor austère où se situait le bureau du Commandant Kaisuki. A force, ils étaient habitués conversations butées des deux personnages, levant parfois la voix pour se faire entendre lorsqu’un désaccord naissait entre eux. L’Azurée recula de quelques pas scrutant la réaction de son supérieur, un silence pesant régna dans la pièce comme si une barrière s’était construire entre eux.
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyMer 18 Mar - 2:01

Si l’on voulait chercher une définition au mot « échec », Riku venait de la trouver de lui-même. Non seulement son discours n’avait pas eu le moindre effet, mais la situation était en fait encore pire. Rika ne lui pardonnait clairement pas le fait d’avoir aidé naïvement Erza. En fait, elle ne lui pardonnait rien du tout, elle lui en voulait comme jamais. Il y avait longtemps que le commandant n’avait pas observé une telle expression froide chez la jeune femme, il savait parfaitement qu’elle dissimulait une fureur sans nom. C’était un énorme défaut de la jeune femme, lorsqu’elle avait son idée ancrée en tête, il était impossible de la sortir de son raisonnement.  Ni les compliments, ni l’intérêt porté à ses capacités, ni la proposition pourtant alléchante d’une bataille ne captaient l’attention de l’azurée suffisamment pour que sa colère s’apaise. Le seul résultat positif qu’avait obtenu le jeune homme, c’était d’avoir réussi à détourner Rika de son intention de quitter la pièce sans dire un mot de plus. La conséquence négative c’était qu’il l’avait motivée d’autant plus à l’anéantir, un mot après l’autre. A chacune des phrases qu’elle lâchait avec amertume, le cœur de son ami se serrait d’autant plus. Il aurait voulu être en mesure dans l’instant de trouver les mots justes, de la réconforter et de rassurer cette personne à qui il tenait tant, mais il avait l’impression de n’être désormais plus qu’un poids pour elle. Il savait parfaitement qu’il avait tort de penser de telles choses, mais c’était plus fort que lui. Il était très sensible en dépit du comportement plutôt désinvolte qu’il affichait en temps normal, et savoir qu’une personne à qui il tenait sincèrement pouvait être autant remontée contre lui le faisait profondément douter. De lui-même, mais surtout, de sa capacité à être quelqu’un de bien pour ceux qui l’entouraient et qu’il ne voulait perdre sous aucun prétexte. Bien sûr, il ne l’admettrait pas devant Rika, sa fierté de mâle parlait pour lui en la matière, mais elle faisait partie de ces rares personnes envers qui il avait une profonde estime, telle qu’il aurait pris pour elle des risques que bien peu de gens auraient pu envisager de prendre. Mais là, le désarroi du jeune commandant était profond. D’ordinaire, en pareille situation où il ne trouvait plus ses mots, son cerveau avait cette capacité d’imaginer mille scénarios en un instant et d’en dégager la meilleure solution pour rester diplomate et surtout redonner un semblant de bonne humeur à son amie. Et le principal problème derrière les paroles de la jeune femme, c’était qu’elle n’avait pas tort. Rien ne sonnait faux dans sa colère, même si elle interprétait un peu trop l’aide qu’avait apporté le commandant à la rousse. Le brun le sentait, la dame aux plantes contenait en elle, dissimulée derrière sa fureur qui avait déjà fait une victime parmi le mobilier de bureau, une tristesse qui était révélatrice de sa profonde déception envers le comportement de son ami de toujours, et peut être unique homme envers qui elle avait développé une certaine confiance en dehors de Mark. Sans protester, Riku la laissa poursuivre jusqu’à s’assurer qu’elle avait terminé de dire tout ce qu’elle avait sur le cœur.  Non, décidément, il n’était plus d’humeur à la taquiner, pas en cette situation.

*- Tu devrais me laisser faire. Je te sens bien trop faible, tu te laisses marcher sur les pieds Riku.*

*- Silence Cael. Tu auras ton moment. Mais je ne peux pas me défiler. Elle ne me verrait que comme un lâche si je ne prenais pas le temps de lui répondre en bonne et due forme.*

Evidemment, l’esprit sombre avait fini par éveiller sa conscience en ressentant même dans les tréfonds de l’esprit du commandant le conflit qui opposait les deux amis de toujours. Mais le moment pour lui de prendre la place de son alter ego n’était pas venu. S’il le laissait prendre la parole, non seulement l’agressivité de sa personnalité sombre risquait d’empirer le ton de la conversation déjà plus que tendu, mais en plus, l’azurée le percevrait définitivement comme un lâche qui ne chercherait pas à discuter de manière honnête avec elle. Finalement, lorsqu’elle en eut fini, elle recula de plusieurs pas, comme pour jauger la réaction de son supérieur, qui s’était mordu la lèvre à plusieurs reprises sous la difficulté à encaisser les paroles de son amie. Il était évident que la moindre parole du commandant allait devoir être mesurée, et parfaitement réfléchie pour ne pas accentuer l’ire déjà bien trop grande de la jeune femme. Avec appréhension, le jeune homme déglutit une première fois, puis prit une grande inspiration. Son expression était à mi-chemin entre la profonde tristesse de décevoir Rika à ce point et la concentration pour pas ne se tromper dans sa réponse. Finalement, il cessa de faire attendre la jeune femme et prit la parole.

– Commençons par le commencement tu veux bien ? Bon d’abord j’ai eu tort de vouloir détourner ton attention de notre conversation avec cette proposition de mission. Elle tient toujours, mais nous en reparlerons quand ce sera le bon moment, là nous avons des sujets plus importants sur la table. Je laisserai parler Cael après avoir dit ce que j’ai à dire. Il est évident que lui aussi doit s’expliquer. Mais je ne fuirai pas, par respect pour toi, même si tu sembles penser que je me moque de ce que tu peux ressentir. Tu as raison, j’ai été naïf en accueillant cette pirate ici. Au lieu de résoudre mes problèmes comme un commandant je les ai fuis et j’ai agi comme un lâche. Je veux que tu saches que je n’ai jamais eu aucune intention particulière ou de ressenti particulier envers elle, et j’espère que tes amies ne l’ont pas ressenti ainsi, car ce serait une fausse impression. Oui, j’aurais préféré que tu sois là et que nous nous disputions comme à notre habitude pour ne pas penser à cet article, probablement m’aurais tu raisonné en me rappelant que je ne suis pas le genre de minable à rester sans rien faire. Je me suis trop reposé sur toi, et, au final quand tu n’as pas été là, j’ai résolu mes soucis existentiels comme un vrai gamin. Mais s’il te plaît, ne me fais pas l’affront de me voir comme un séducteur de bas étage qui se réconforte dans les bras de la première venue. Ce n’était, et ça ne sera jamais mon intention. Je ne suis l’homme que d’une femme. Et qui plus est, aucune chance que j’apprécie quelqu’un que je viens de rencontrer au-delà d’une cordialité un peu plus familière que du vouvoiement. Blâme moi de ma naïveté, c’est parfaitement normal. J’ai envoyé des espions, leur rapport n’a fait que confirmer le contenu de cet article… Ils ont approché l’île des femmes, et quand ils ont annoncé qu’ils venaient transmettre un message de la part de Riku Kaisuki, la réponse qu’on leur a donné a été très clair : « Cet homme est mort à mes yeux. Et s’il envoie de nouveau des hommes à lui ici, ou bien tente de venir ici lui-même, je le tuerai sans hésiter. Il n’y a plus rien qui nous lie désormais. » Constat horrible n’est-il pas ? Il m’a fallu des jours entiers pratiquement sans sommeil pour laisser cette nouvelle monter en moi. Il m’en a fallu plus encore pour l’accepter. J’étais véritablement au fond du trou… Je n’ai évidemment rien laissé paraître devant nos soldats pour ne pas leur donner l’impression que leur leader est faible, mais au fond j’allais très mal. … J’ai décidé de ne plus penser à tout cela pour le moment. Je ne serai concentré que sur mon travail, et rien d’autre. Je me suis déjà débarrassé de toutes les possessions que j’avais qui me rappelaient ma relation. Mon cœur est brisé, mais mon devoir est plus fort que tout. Je te promets que je ne commettrai plus d’erreur de ce genre.

La gorge sèche, Riku marqua une pause dans sa réponse, reprenant son souffle, et prenant une bouteille qu’on lui avait remplie pour se servir un verre d’eau, proposant à l’azurée un verre pour qu’elle puisse se désaltérer après un tel échange de mots. Après quelques secondes d’un silence pesant durant lequel le seul son à retentir dans la pièce était les pas pressés des soldats qui avaient eu le malheur de se trouver dans le secteur de leur dispute au moment où elle avait démarré, et les gorgées du jeune homme qui buvait nerveusement. Il sentait encore la profonde tension qui régnait entre eux, il était loin d’avoir arrangé les choses, il fallait qu’il continue sur sa lancée.
- Je me demande sincèrement pourquoi tu interprètes toujours la volonté des gens de te venir en aide comme l’idée qu’ils te considèrent comme incapable de te défendre. Tu fais erreur Rika. Si les gens sont si prompts à se sacrifier pour toi, c’est au contraire qu’ils estiment ta valeur, qu’ils tiennent à toi. Izaya, comme moi auparavant, nous pensons que ta vie mérite d’être protégée. Dans mon cas, parce que tu es une personne précieuse à mon cœur. Ne va pas mal interpréter mes propos, je parle d’une profonde amitié, nous nous connaissons depuis bien des années, et nous sommes liés par bien des épreuves. Je te voue une confiance aveugle Rika. Ne va pas croire que je m’intéresse à cette pirate. Un homme aurait parlé de la même manière qu’il m’aurait permis de trouver des réponses similaires. J’ai juste agi stupidement et je m’en excuse. Je me fiche de ce qu’il peut bien lui arriver désormais, seul m’intéresse la réussite de notre projet, celui pour lequel nous nous sommes tous compromis face à la justice corrompue de ce monde. Et j’ai d’autant plus de raisons d’honorer la volonté de ton subordonné. Je pleure sa perte, mais elle a permis non seulement à toi, mais aussi à tout le reste de ton unité, de te tirer de là-bas en vie malgré la présence d’un amiral de la marine. Il a accompli son devoir, et tu ne lui rends pas hommage en culpabilisant et en faisant reposer son sacrifice sur ton ego. Jamais il n’a agi avec la volonté de te sous-estimer. Il l’a fait en voulant protéger ce en quoi il croyait. Rends lui honneur veux-tu ? Cesse de croire que les gens te sous-estiment, tout le monde sait que tu es l’une des plus fortes d’entre nous. Quand à mon intérêt vis-à-vis de tes connaissances, de tes pouvoirs… Tu marques un point.

A nouveau, il marqua une pause, prenant le temps de laisser à la jeune femme la possibilité de digérer le reproche clair que venait de lui adresser son supérieur. Si des excuses étaient de rigueur vis-à-vis de son comportement stupide avec Erza Scarlet, Pour le reste, il savait parfaitement qu’il avait raison. Rika ne pouvait continuer à refuser l’aide des autres en croyant que celle-ci signifiait qu’elle était incapable de se débrouiller seule. Ils devaient simplement rester soudés pour la cause, pour pouvoir mener à bien la guerre inévitable qui leur tomberait dessus lorsqu’ils agiraient à plus grande échelle. Ils ne pourraient éternellement se cacher, et encore moins éviter l’affrontement avec les hauts officiers de la Marine.

- Je me suis trop longtemps égaré Rika. Entre mon obsession de monter en grade, mon amour aveugle pour une femme qui a clairement tourné la page et qui m’a conduit à ignorer bien trop de choses autour de moi, mon relâchement tel que j’ai laissé entrer une inconnue sur notre territoire sans connaitre ses intentions… Et pire que tout, tout ce temps, je n’ai pas accordé la moindre attention à ce que tu pouvais penser ou désirer. Je veux juste corriger cela, enfin du moins si tu daignes m’accorder ma chance… Ma question était sincère. Je veux vraiment en savoir plus sur ce lien qui te lie à tes amies végétales. Je me souviens parfaitement du jour où nous nous sommes affrontés sur la place de Marine Ford, juste avant que nous ne prenions la décision de déserter pour créer cette organisation. Alors que nous avions le dessus, que nous t’avions poussé dans tes derniers retranchements… Tu as déployé une incroyable puissance, je n’avais jamais vu la nature aussi forte, aussi grande. J’ai admiré ce pouvoir, je l’ai craint… Et je l’ai respecté. Même Cael, cet esprit dédié au combat et à la mort a senti sur cette fin de combat une certaine fascination envers toi. C’est aussi pour cela que je voulais que nous nous rendions sur l’île que j’ai repérée. Elle sera parfaite pour te servir de lieu de villégiature lorsque tu auras besoin de t’isoler du monde, de reprendre des forces… Tu pourrais même aider à y développer des végétaux nouveaux, encore inconnus du reste du monde. Bien sûr je ne t’impose rien, et encore moins ma présence. Je peux me rendre moi-même à Amazon Lily, mais sache que si je constate qu’elle est notre ennemie, alors je n’hésiterai pas à détruire cette île et ses habitants. Je ne veux plus jamais agir comme un faible.

- Et il pourra compter sur moi là-dessus. Ouais je sais je devais attendre mon tour, sinon Riku va passer pour un lâche bla bla bla… Il l’a dit lui-même, nous avons agi stupidement. J’ai décidé d’endormir ma conscience en voyant que mon esprit d’origine était au plus mal, et je ne l’ai pas empêche d’agir trop naïvement avec cette pirate à la noix. J’avais dans l’idée d’intervenir si elle se montrait dangereuse, et j’avoue avoir laissé ma conscience trop se reposer.  Mais Riku marque un point.  Nous sommes les deux piliers de cette organisation. S’il y a bien une personne au monde en qui notre confiance est toute trouvée, c’est toi. Alors même si ça me coûte de faire preuve d’une telle politesse… Je t’en prie pardonne lui.

Pour que Cael lui-même, d’ordinaire rustre et sciemment provocateur, en arrive à reconnaître sa culpabilité, la sincérité des paroles du duo n’était pas à remettre en cause. A cet instant, Riku avait repris le contrôle, un peu embarrassé que son alter ego sombre ait pris la décision d’intervenir sans y être invité. Espérant qu’il n’en ait pas trop fait, le commandant releva les yeux sur son amie, cherchant maladroitement ses mots.

- Euh… Alors euh… Qu’est-ce que tu as décidé de faire ?...
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyLun 23 Mar - 12:45

Aussi détachée que la glace, la rebelle campée sur sa position désapprobatrice plongea son regard torve sur son ainé et supérieur, patientant sur la suite de la controverse s’agissant d’Erza Scarlet en tapotant du doigt sur l’un de ses bras croisés. Avec un tel emportement, Riku devait comprendre que sa Générale n’était pas d’humeur à jouer sur la plaisanterie, qu’elle prenait le sujet plus qu’au sérieux. Il avait beau être naïf, il connaissait bien sa subordonnée pour se douter que sa fureur n’était pas sans fondement, que cela ne lui plaisait pas de passer ses nerfs sur le mobilier ou sur lui. Enfin si c’était bien son genre, d’entrer telle une tempête inarrêtable dans son bureau pour l’embêter, lui faire perdre son temps, le distraire de ses tâches administratives, et pourtant pas avec autant de véhémence. Justement d’habitude, Rika ne se jugeait pas concernée par les stratégies et les petites lignes de l’orientation politique de Justice, elle estimait le commandement plus en un fardeau. Tant qu’on lui laissait sa liberté, son libre-arbitre, elle suivrait fidèlement le jeune leader sans démontrer aucune émotion, voyant un comme une arme. Certes, elle avait accepté une ou deux fois sur de courte durée de gérer l’organisation en l’absence du brun, ce qui la renforçait dans sa conception qu’être à la tête d’un poste à haute responsabilité s’en trouvait ni plus ni moins assommant, voire oppressant. La demoiselle était perçue en une guerrière impitoyable et sans pitié auprès de tous les membres de justice, leur prouvant ponctuellement de son caractère que leur opinion n’était pas biaisée. Ainsi très peu de gens osait l’aborder sans un maximum de réflexion, au final seul le Commandant se permettait d’être aussi proche à son encontre. Appréhendant sa personnalité et ses convictions, enfin Rika en était persuadée, à tort…

En silence, l’azurée s’assura que le jeune homme se rend compte du message qu’elle désirait transmettre avec force, s’éloignant pour marquer une distance, un profond désaccord surmonté d’une pointe de déception. Elle le surprit se mordre la lèvre plus d’une fois, il était impératif qu’il mesure ses mots, qu’il les choisit avec minutie aux fins de ne pas envenimer la discussion déjà bien détériorée. Conscient que Rika quitterait sur le champ son bureau et ne lui adresserait plus la parole pendant un moment, risquant de paralyser leur relation, bien assez désappointée par l’attitude crédule de son ami envers qui elle portait toute sa confiance. La Générale aperçut l’expression attristée de son Commandant, rassemblant néanmoins son sérieux afin d’apaiser son amie. D’un timbre de voix conciliant et peiné, il confessa finalement s’être enfui comme un lâche devant ses problèmes, s’exposant à réagir de façon ingénue avec cette pirate dont les conséquences pourraient engendrer dans l’avenir à l’anéantissement de leurs efforts. Offensé de constater que l’Azurée le considérait comme un dragueur prêt à se réconforter de sa peine sentimentale dans les bras de la première femme. A cette remarque, la demoiselle ne chercha pas à répliquer, malgré sa colère présente et quelques doutes vis-à-vis de sa niaiserie, Riku s’était bien trop entiché de la plus belle femme du monde, l’impératrice d’Amazon Lily. Le jeune homme acquiesça à la recommandation de sa subordonnée, il avait envoyé au préalable des messagers dont la mission serait de confirmer ou non l’information. La réponse fut d’un goût des plus saumâtres, lancinante aux yeux du leader de Justice dont le cœur s’était brisé. Malgré tout, il promit à la jeune femme de ne plus s’égarer à cause de son chagrin, de se dévouer uniquement à son devoir et ses hommes.

La tension toujours palpable entre les deux, la Générale ne relâcha pas une seule seconde sa posture manifestant sa résolution. Intérieurement, sa rage envers le Commandant s’adoucit légèrement tandis que la tristesse de ce dernier l’atteignit à la narration de cet épisode. Elle ressentit de forts remords d’avoir été absente dans la période où son ami aurait eu le plus besoin de sa présence, de son amitié dans le but de le consoler, d’occulter sa souffrance, de le sermonner. Rika s’était emportée sans vraiment prendre en compte les sentiments accumulés du Commandant Kaisuki, qui avait dû faire face seul à cette épreuve. Fière, elle n’admettrait pourtant pas devant lui, que sa réprimande s’en trouvait quelques peu injuste aux vues des circonstances, au final elle reporta sa fureur sur elle-même. L’homme charismatique à la chevelure de jais s’hydrata et invita son amie à faire de même après son déferlement animé de reproches. Ignorant le bruit des soldats prompts à s’écarter de du bureau de leur chef, ceux devant s’entretenir avec lui attendaient en se faisant tout petit clairvoyants sur leur mince chance de survie, s’ils osaient interrompre les deux protagonistes en pleine conversation. La dernière fois, un courageux avait pénétré après avoir toqué, la plus grande erreur de sa vie car il se confronta aussitôt au regard givré et meurtrier de la Générale à deux doigts de lui sauter dessus pour l’étriper, si Riku l’en avait pas empêché. Dès lors, à chaque dispute, les quartiers du Commandant étaient limite placés en quarantaine, les plus braves s’y approchant s’engageaient dans une entreprise périlleuse. Cet écart de conduite peu avenant, amplifiait la peur des membres de l’organisation envers le bras droit du jeune homme, ne salissant pas véritablement les raisons poussant ce dernier à entretenir une telle relation avec un électron libre ; doublé d’une idiosyncrasie féroce et sans la moindre déférence à l’égard de ses comparses.

L’ex-Amiral Kaisuki se décida à reprendre son discours, n’en ayant pas fini d’approfondir les points sur lesquels leurs avis divergeaient. Cette fois-ci, il entreprit de contre-attaquer sur le ton du reproche au cours de son éternel tirade pédagogique, provoquant le déplaisir de la demoiselle. Réprobateur, il exigea d’elle d’honorer le sacrifice de son subordonné, Izaya, établissant la grande valeur de l’existence de Rika, bien au-delà de l’opinion de femme faible dont elle s’affabulait par ce geste. Accusant son égo de souiller la disparition d’un compagnon, au lieu de le remercier et de le pleurer comme il serait naturel de réagir. Riku argumenta son exposé, lui détaillant qu’il avait perdu sciemment un œil parce qu’à ses prunelles sa Générale représentée une personne précieuse. A cet énoncé impromptu, le pouls de l’intéressée rata un battement, une chaleur agréable assaillit sa poitrine tandis que son cerveau appréciait l’explication. Heureusement qu’elle savait museler ses émotions depuis le temps, les dissimulant derrière un voile de glace car l’Azurée aurait rougit d’embarras et de joie. Toutefois, elle détourna le regard inconsciemment à cet instant, action que le Commandant qualifierait surement d’agacement à ce déballage inutile de guimauve. La jeune femme ne nierait pas que l’analyse de Riku n’était pas sans fondement, après tout c’est ce qu’elle souhaitait démontrer à tous son courage, sa férocité, sa détermination de ne pas se retourner. Réciproquement, elle en attendait autant des autres, de ne pas s’attarder sur sa vie stupidement. Pourtant au fond de son subconscient une pensée subsistait, que son ami n’avait pas encore réussi à sonder, celle-ci contenait l’effroi et la tristesse de voir une âme charitable disparaitre à son détriment. La vérité en résultait que la dame aux plantes était fermement traumatisée par son impuissance d’autrefois à ne pas avoir pu protéger son village, ses parents, Mark…Elle s’entrainait ardemment pour qu’aucun de ses hommes ne périssent sous ses ordres, bien évidemment lucide vis-à-vis des pertes des deux côtés engendrent par les affrontements. Consciente des responsabilités que son grade lui imposait, prétexte pour lequel elle refusait d’obtenir du pouvoir et de l’autorité, son ambition ne comprenait uniquement que sa puissance sur le champ de bataille. Partant de ce postulat inavouable, elle préférait faire preuve faussement d’égo en public, la détournant de cette sensation d’anxiété. Hors de question que son supérieur le sache sinon il serait à lui faire une énième fois la leçon quant au fait des lourdes implications de son poste et qu’il aurait confiance en son jugement.

Après une seconde pause bien méritée pour laisser le temps à la Générale d’assimiler la remontrance, Riku acheva son monologue par lui assurer sa volonté de se racheter auprès d’elle. Ses traits se dessinèrent en un visage désolé, avouant avoir négligé son bras droit pendant toutes ses années-, la personne en qu’il avait le plus confiance. Sur ces bons sentiments, l’ex-Amiral rajouta son impression sur le coup final de cette dernière lors de leur entrainement, deux ans auparavant, d’où sa soudaine curiosité et son intérêt porté à une île découverte au cours de ses voyages improvisés. Rika ne parut pas surprise par ses pérégrinations solitaires malgré sa désapprobation envers ses devoirs de leader, qu’il allait enfin prendre au sérieux dans sa totalité. Ensuite, il lui proposa d’aller sur cette fameuse île végétalisée pour libérer la flore des expériences de la Marine seule ou accompagnée de lui-même, sinon qu’il irait à Amazon Lily pour s’assurer et tourner la page de son histoire amoureuse avec la Shichibukai. Boa Hancock ou elle pouvait l’accompagner. Caël, l’entité spirituelle incarné dans la seconde personnalité du jeune homme renchérit à la stupéfaction de la Générale, il s’excusa à sa manière d’avoir laissé son alter égo agir stupidement sans l’arrêter et affirmant également sa confiance aveugle en elle.

Les iris glacées de l’Azurée rivèrent vers la vitre pour voir s’il neigeait tant une apparition du coté sombre du Commandant en ces circonstances s’en trouvait d’une rareté inespérée. Finalement le brun, gêné par l’intervention spontané et modéré de son compagnon mental, demanda à sa Générale son choix sur les alternatives de missions qu’il lui offrait. Il semblait bien pressé d’expier ses étourderies consécutives auprès d’elle, la jeune femme ne répondit pas tout de suite, une envie de faire languir le suspens la démangeait. Surtout que la dame aux plantes revenait d’une mission éprouvante et il souhaitait repartir en mer alors qu’elle était extenuée par le voyage. Sans se départir de son air distant à l’égard de son supérieur, obstinée à lui démontrer que son attitude ne pouvait pas être aussi facilement pardonné malgré les motifs. Quand Rika y réfléchissait, elle lui avait déjà littéralement une seconde chance lorsqu’elle avait rejoint l’autorité de l’Amiral Kaisuki, mettant à l’écart sa rancune concernant la mort de Mark. En soit, ils n’avaient jamais vraiment discuté à ce sujet, elle faisait tout pour dévier de cette période tragique l’ayant énormément affecté. Le Vice-Amiral, un excellent combattant mais aussi un être au tempérament posé et enjoué, était l’une des seules personnes qu’elle aimait à tel point qu’elle l’estimait comme son père adoptif. Cette perte avait profondément marqué son cœur, provoquant un isolement de sa part, se comportant encore plus de manière incontrôlable et coupant les ponts avec le jeune homme qui était la cause de son affliction. Et quand l’ancien Amiral en Chef l’obligea à composer avec ce dernier, elle fut parfaitement mécontente au début mais les paroles de Mark lui revinrent en tête, abandonnant toutes idées de rébellion. Le marine s’était sacrifié pour préserver l’avenir de l’Amiral, elle délaissa le mépris pour lui prêter allégeance dans un esprit d’hommage à son père.

Décroisant les bras, son regard froid se posa sur son interlocuteur assis dans son siège, la jeune demoiselle s’avança en attrapant le verre d’eau, et le versa dans le pot de la seule plante du bureau pour la nourrir. Muette jusqu’à ce qu’elle se retourne vers lui d’un ton glacial qui la caractérisait si aisément, sa fureur s’était évaporée mais elle gardait une désapprobation :

- Mais je t’ai déjà donné une seconde chance Riku, tu ne l’as pas saisi à sa juste valeur. Voilà la dure réalité, je crois que tu avis compris la première fois mais je me suis fourvoyée. Si je suis si précieuse à tes yeux et que tu en as conscience, tu ne m’obligerais pas m’égosiller pour rien et tu t’informerais de mon évolution en deux ans. Quant à toi, j’exige que tu arrêtes de vouloir me charmer de tes compliments enjôleurs et ton sentimentalisme comme tu le sais bien le faire avec tes hommes, je n’ai nullement besoin de belles paroles pour te servir. Je ne désire rien de plus de toi que tu fasses ton boulot de Commandant, tu dois assumer la voie que tu t’es prédestinée. Ne parlons plus de cette pirate mais si je m’aperçois que tu as recommencé, attends à toi des représailles d’importance.

L’Azurée déposa le gobelet vide sur le bureau en reculant de nouveau, attristée de cette menace qu’il la contraignait à formuler, elle n’évoquait pas une simple taquinerie. Elle ressentit un pincement au cœur, sa confiance entachée envers le seul homme s’étant frayé un chemin à cet organe, rendant la douleur plus accablante. Même si une part de sa colère s’était tournée vers la corsaire. Comment osait-elle aussi cruelle à l’égard de cet être dédié à cette beauté au point d’en être obnubilé, ne donnant aucune nouvelle pendant vingt-quatre mois le plongeant dans une déprime sans nom ? Elle serra le poing inconsciemment à cette pensée, de l’image de son Commandant effondré et détruit à la confirmation de ses espions. Au courant des projets qu’il rêvait d’entamer avec Boa, il l’avait tellement bassiné avec cela pendant phases dépressives emplies d’incertitude. A la longue, elle l’écoutait sans mot dire, étrangement une jalousie à l’encontre de cette Shichibukai la submergea, se disant que cette jalousie provenait du fait d’être mariée à un époux si attentionné, si dévoué malgré les obstacles. La demoiselle finit par prendre l’initiative de lui répondre, une lueur indiscernable étincelait au creux de ses prunelles :

- Connaitre cette fameuse île et infliger une bonne correction à ces mécréants est en effet très tentante, toutefois, je t’accompagne à Amazon Lily que tu le veuille ou non. Tu marques un point, aller là-bas te permettra de tourner définitivement la page de ton histoire avec elle, je serais là en soutient et surveiller que tes émotions ne t’égarent pas. Pas besoin de te déplacer pour me réquisitionner lors du départ de cette mission, envoie-moi un de tes larbins, cela suffira. J’ai besoin de m’aérer.

Décidée à vaquer à ses occupations et notamment se reposer, elle lui tourna le dos en s’approchant de la porte, puis s’arrêta une dernière fois tandis qu’elle entrouvrit la porte. La Générale lança d’une voix plus douce qui l’étonna elle-même à son Commandant, mue par une gentillesse et une sincérité débordante de son sein :

- Seule exception, si tu as besoin de te confier, de soulager ton chagrin, sache que ma porte te sera toujours ouverte. Je t’écouterais autant que nécessité en fait loi.

Sur ces mots, elle s’immobilisa quelques instants en rivant la tête de quatre-vingt-dix degrés en hochant la tête à l’adresse de son ami, puis disparut derrière la porte. Une ligne de soldats rebelles la salua droits comme des piquets, ensuite le premier s’engouffra dans le bureau. Elle vagabonda songeuse sur la dispute mais surtout sur la prochaine mission, cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas revu l’impératrice qui de toute évidence ne méritait pas son amitié. Elle se retrouva sur l’allée du jardin floral qu’elle avait aménagé de toutes pièces, elle examina chaque espèce de fleurs exotiques avec soin. Au milieu de la nature, Rika se sentait chez elle et en sécurité, son corps fut alors parcouru de tremblements pendant que des larmes s’écoulèrent silencieusement sur son minois. Il lui fallut plusieurs minutes pour appréhender son état, heureusement seule à cette heure tardive de la nuit, elle se ressaisit sans s’imposer la mort d’un curieux inopiné. Séchant les gouttelettes, la jeune femme s’accroupit afin de contempler la pousse d’un nouvel végétal, puis continua son chemin en direction de ses appartements.
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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyVen 27 Mar - 12:19

A la grande surprise de Riku, son amie et générale avait décidé de le laisser parler jusqu’au bout. Malgré sa colère initiale, elle n’avait pas coupé la parole de son interlocuteur une seule fois, écoutant religieusement les arguments et même les critiques de son commandant. Bien tendu, il devait bien y avoir des points sur lesquels elle souhaitait rebondir, mais curieusement, elle avait décidé de ne le faire qu’une fois le discours du brun mené à son terme. C’est donc avec une certaine satisfaction et beaucoup de nervosité qu’il avait terminé de parler, buvant son verre d’eau comme si l’enfer s’était installé dans sa gorge pour y demeurer et l’assécher à jamais. De son côté, Rika décida de simplement utiliser le verre pour arroser la seule plante qui ornait les quartiers de son ami, redonnant un peu de forces à cette dernière. Non sans une certaine gêne, il dut admettre qu’il avait par moments négligé l’attention à porter à cette jolie fleur que lui avait personnellement offert l’azurée. Il se sentait comme un ingrat, mais dans les faits, c’était surtout qu’il passait bien trop de temps à travailler et son ego lui faisait refuser de demander de l’aide à quiconque. Il devait tout gérer de lui-même. Sinon il avait l’impression qu’on allait lui gâcher ses plans. Bien sûr, il savait qu’il avait tort de penser ainsi, qu’il devait compter sur ses hommes, leur accorder plus sa confiance, et le moment venu, il leur exposerait dans les détails son plan pour que son organisation puisse agir au niveau mondial et plus localement en se cachant des autorités. Pour le moment, ils n’avaient ni les moyens techniques, ni les effectifs pour affronter de front la Marine et les organisations de tueurs. Tout au plus pouvaient ils repousser par moments les quelques chasseurs de primes qui s’aventuraient un peu trop près de Phyrisia, ou couler les quelques navires imprudents de la Marine qui tentaient d’interroger les habitants, mais ils devaient faire en sorte de rester le plus discrets possible, et se cacher lors de fouilles un peu trop prononcées. Cet état de fait, personne ne pouvait le contester, et à cause de lui, les sorties de Riku en tant que chef étaient d’autant plus réduites. Lui qui était un homme de terrain autant que de bureau se retrouvait prisonnier de cette île qu’il avait choisi comme cachette car il constituait une véritable cible vivante pour leurs ennemis. S’il était repéré, ce ne serait plus des petits soldats ou colonels de North Blue qui débarqueraient pour leur faire la peau, non les amiraux eux-mêmes se déplaceraient et ce serait toute l’ile qui en pâtirait. Non, pour l’heure, il devait autant que possible se restreindre au travail administratif, et mine de rien, cela lui prenait un temps fou, il voyait à peine le soleil se lever depuis la fenêtre de ses quartiers, dont il refermait rapidement les rideaux pour ne pas être gêné par un rai de lumière agressif qui tenterait de lui barrer la vue sur ses dossiers si importants. De tous ses nombreux documents, il y avait une pile qu’il ne montrait à personne bien dissimulée dans un coffre dont lui seul connaissait le moyen d’ouverture et l’emplacement exact. Même à son amie de toujours il n’avait pas parlé du détail de sa stratégie pour les mois à venir. L’essentiel de son plan, il l’avait déjà tracé, mais il restait encore de grandes lignes et de savants calculs en matière de munitions et de nourritures qui restaient à mettre en place s’il voulait optimiser l’approvisionnement de ses troupes pour les mois à venir. Heureusement, l’occasion leur serait donné bientôt. Il n’avait pas choisi Phyrisia uniquement pour le fait qu’il s’agisse d’une île nocturne, il l’avait spécialement choisie pour le climat politique qui régnait sur les îles alentour. Les pouvoirs en place, tyranniques, étaient vacillant. Bientôt, ils pourraient intervenir, et ce serait le moment où il présenterait les détails de son plan à Rika. Pour l’heure, elle semblait plutôt encore sous le choc d’avoir vu Cael le taciturne guerrier sans cœur présenter des excuses et reconnaitre sa responsabilité dans un problème rencontré par son hôte. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas tarder à complètement se renfermer dans l’esprit du brun pour ne pas voir plus longtemps la jeune femme se moquer de lui. Rapidement, l’attention du possesseur original de leur corps commun se reporta sur Rika qui laissa un silence peser un instant avant de reprendre la parole, assurée qu’elle était que son interlocuteur en avait terminé avec sa longue tirade.

Et le moins que l’on pouvait dire, c’est que ses mots étaient durs. Chacun d’eux pesaient sur le cœur du brun comme une lourde pierre qu’on aurait chargée sur son dos pour lui matraquer toute sa culpabilité. Il en avait bien conscience ; il avait joué son rôle d’ami perpétuel taquin, mais au final, il ne lui avait jamais rien apporté d’autre que des ennuis ou du souci à son égard. Il l’avait bassinée sans cesse avec ses problèmes de cœur, fait passer ses propres problèmes avant ceux de son amie, il ne l’avait pas une seule fois écoutée sur ses envies, ses besoins, son ressenti sur leur vie de fugitif… Il s’était longtemps arrêté à cette image d’elle, froide, indifférente aux marques d’affection, et qui se contentait de leurs moments de plaisanterie communs, où l’un cherchait le plus possible à gêner l’autre d’une manière ou d’une autre. C’était sa manière à lui de maintenir ce lien qui comptait pour lui malgré l’amertume de la cause de leur « rupture » amicale des années auparavant, à la mort de Mark. Motivé dans son accession à la marine par le besoin de se venger des assassins de ses parents, une mission avait mal tourné lorsqu’il les avait retrouvés. Il avait complètement perdu le contrôle, avait quitté son unité qui était sous le feu d’une autre troupe de pirates pour partir à leurs trousses, et finalement, enfin face à eux, Cael avait pris sa place, déchainant son pouvoir sans la moindre retenue, tuant ce jour là non seulement les ennemis du garçon, mais aussi Mark, qui avait couru à sa poursuite pour tenter de le calmer. Cette erreur qui entachait son histoire, il la portait depuis toutes ces années comme un fardeau dont il ne pourrait jamais se séparer. A cause de lui, Rika avait perdu comme un père, et Riku lui-même s’était soudainement retrouvé avec un énorme vide dans sa vie. C’était la raison pour laquelle il s’était juré de tout faire pour changer les choses et être digne des enseignements de Mark. Mais au final, s’était-il fourvoyé dans cette obsession de justice ? S’il ne prenait même pas la peine de se reposer sur les bases de son organisation, et sur les bases mêmes des liens qu’il partageait avec ses troupes, comment pouvait-il une seule seconde s’imaginer comme un guerrier digne de les commander ? Il n’était rien de plus qu’un bureaucrate obsédé par une nouvelle vendetta, et à cacher tant de choses, il s’était égaré sur une voie sombre où tous ses alliés avançaient avec de la bonne volonté, à tâtons, mais pour beaucoup d’entre eux vers le vide.  Alors qu’il devait être un phare dans la nuit qui s’abattait sur ce monde corrompu, il s’était plutôt mué en batelier des enfers, conduisant les siens à la mort encore et encore.  Rapidement, le cheminement de toutes ces pensées sombres amena Riku à une seule conclusion : il devait parler de tous ses plans à Rika, lui dévoiler la moindre de ses idées. Elle était son interlocuteur de confiance, il savait qu’il pouvait lui présenter tout cela sans qu’elle ne le juge. Cael protestait vivement à l’intérieur de sa tête, lui recommandant de ne pas faire deux fois la même erreur de manquer de prudence, mais cette fois-ci, la voix de l’être sombre se heurta à un mur ; la décision du commandant aux cheveux d’ébène était prise, il lui révèlerait tout. Mais avant cela, il fallait qu’il réplique tout de même à une partie des mots de la jeune femme, qui poursuivait sur sa lancée. Des mots enjôleurs ? Elle n’aurait pas pu être plus éloignée de la vérité bon sang ! Ne pouvait-elle pas considérer que pour une fois, son ami se montrait sérieux dans sa manière de la complimenter, qu’il ne se contentait pas de jouer sur les mots et son charme pour lui vendre quelque chose ? Non, il voulait lui montrer au contraire qu’il était parfaitement sincère. Mais cela semblait chose impossible, il était si peu sérieux envers elle d’ordinaire qu’il savait qu’elle ne pouvait décemment pas imaginer une seule seconde qu’il puisse la féliciter ou lui dire de belles choses de son plein gré.


*Hé calmes toi ! Tu pars trop loin là ! T’es amoureux d’elle ou quoi pour que son opinion de ta personne te blesse à ce point ?*

Et Cael qui en rajoutait… Il avait le don de toujours choisir le pire moment et les pires mots possibles pour se faire entendre, et là, il avait empiré l’état de son hôte. Non mais franchement n’importe quoi… Non seulement Riku n’était officiellement pas séparé de sa femme, mais en plus il n’avait jamais envisagé quoi que ce soit avec l’azurée au-delà d’une amitié sincère. Il ne l’avait jamais vue autrement parce qu’il s’était toujours imposé une barrière vis-à-vis d’elle, qu’il avait toujours pensé réciproque. Rah quel imbécile voilà qu’il lui mettait des idées étranges en tête. Il fallut beaucoup de force mentale au jeune homme pour contenir des montées de rougeur alors que Rika reprenait ses paroles, proposant au brun de se rendre à Amazon Lily. La mission de libération de l’île végétale attendrait donc. Elle voulait que Riku puisse définitivement tourner la page Boa Hancock, et plus encore se trouver à ses côtés pour lui éviter de faire une bêtise si d’aventure ses sentiments devaient de nouveau s’emballer. Plus d’une fois il avait commis des erreurs parce qu’il avait écouté son cœur, là-dessus elle marquait un point. Et bien que la perspective d’être confirmé de sa déception amoureuse, l’infortuné mari reconnut qu’il s’agissait d’une priorité au fond de lui. Il était temps de passer à autre chose. Au mieux elle lui expliquerait que c’était un mensonge de façade pour le gouvernement, pour protéger son île, au pire il aurait l’occasion de libérer son esprit de toutes ces pensées qui le torturaient depuis son départ de Marine Ford. Mais ils devraient agir seulement à deux. Ils devaient éviter à tout prix d’être repérés, même par leurs hommes. Heureusement pour cela, ils disposaient de plusieurs navires furtifs développés par Vegapunk, qui avait été repeints pour l’occasion aux couleurs de Justice, même leurs voiles avaient été mises au goût du commandant. Ces bateaux permettaient également de traverser la Calm Belt, cette fameuse zone du monde dans laquelle des bêtes monstrueuses avaient fait leur nid, et que seul un carénage de granit marin pouvait repousser. S’ils voulaient rejoindre Amazon Lily, il n’y avait pas d’autre route, l’île se trouvait en plein milieu de cet essaim de créatures. Une protection naturelle que seuls les navires équipés pouvaient approcher. C’était aussi la raison pour laquelle sa dirigeante était naturellement devenue capitaine corsaire, afin de s’assurer que le gouvernement ne s’en prenne pas à son peuple.  Le commandant allait donc exposer ce plan à Rika, mais elle avait déjà pris congé de lui, se permettant une dernière phrase, pour le moins surprenante, et cette fois-ci les rougeurs du commandant prirent naturellement le dessus. Difficilement, il parvint à bégayer une réponse hésitante :

– Euh… Je.. d’accord, c’est promis je t’en parlerai à l’avenir… Allez ne tarde pas trop, on pourrait croire que tu m’aimes bien à rester trop longtemps ici…

A l’intérieur de l’esprit du jeune homme, Cael se frappa le front. Pour seule réponse il avait trouvé une taquinerie maladroite cet idiot… Et même Riku avait conscience de sa réponse des plus lancinantes. Tentant de reprendre contenance et afin de ne pas s’attirer l’ire de Rika, il ne la suivit pas malgré la tentation d’en savoir plus sur ce qu’elle allait faire après leur entrevue tendue. Il aurait voulu lui montrer qu’il pouvait parler plus sérieusement et se rattraper de cette boutade de crétin, mais il n’avait pas le temps au vu de l’opération qu’ils devaient mettre en place. Et puis il venait de promettre à sa générale qu’il allait être plus sérieux… Aussi, il fit convoquer son second, ainsi que son messager, les faisant entrer dans son bureau et ferma la porte à double tour. Le second de Riku, en charge des troupes d’élite de Justice, un petit groupe d’une dizaine de soldats destinés aux missions d’infiltration les plus délicates, était un homme bourru au passé plus sombre encore que son supérieur. Wayne avait en effet fait partie du tristement célèbre Cipher Pol, membre émérite mainte fois récompensé pour ses assassinats de masse dans l’objectif de défendre les intérêts du gouvernement. Il était un garçon endoctriné depuis l’enfance, formé à tuer pour que disparaissent les ennemis de la tyrannie mondiale. Et pourtant, lors d’une mission, il fit la rencontre de Riku. Ce dernier le mit au tapis, et ils eurent alors un bref échange au cours duquel celui qui était vice-amiral à l’époque prit le temps d’exposer à l’assassin la vision des choses qu’il avait eu le temps de construire. Bien entendu, il ne lui avait pas parlé de Justice, l’espion aurait pu tout révéler, mais rapidement, l’officier de la marine vit en lui un complice talentueux et prometteur. Et Wayne le lui rendit bien ; lorsque Riku prit la décision de déserter, l’agent fit en sorte de bloquer toutes les communications du gouvernement suffisamment longtemps pour faire gagner du temps aux premiers membres de Justice de s’enfuir de Marine Ford en toute sécurité. Depuis, il agissait pour le compte de son ami, le remerciant à sa manière de lui avoir ouvert les yeux. Même s’il n’avait tué personne depuis bien longtemps, ses talents lui permettaient d’infiltrer les bases et châteaux sécurisés du coin pour écouter aux portes, cerner les stratégies de leurs adversaires à l’avance. Si Riku faisait appel à lui, c’est que l’enjeu était de taille. A côté de l’assassin barbu et débraillé, Roland, jeune adolescent propre sur lui et timide paraissait bien palot. D’ailleurs Wayne ne manquait jamais une occasion de lui faire remarquer lorsqu’ils se croisaient. Il avait essayé plus d’une fois de convertir le page à son mode de vie, entre missions et tavernes, mais l’enfant était bien trop sage pour cela. Avec un air plus sérieux qu’à son habitude, le commandant prit place dans son fauteuil, face à ses deux interlocuteurs.

- Bien…Si je vous ai fait venir ici, c’est que je compte mettre en place rapidement ma grande stratégie pour la conquête du territoire alentour. Et par conquête, j’entends bien sûr de nos idées. Nous ne remplaçons pas des tyrans par notre tyrannie. Nous allons redonner le choix à ces peuples, et montrer au monde que nous ne les craignons pas.  Cependant, avant cela, je dois me rendre personnellement à Amazon Lily. C’est pourquoi Wayne, je veux que tu mobilises ton unité, pour faire du repérage sur le royaume le plus proche. J’ai entendu dire qu’une rébellion s’y fomentait, même si pour l’instant ses effectif sont minimes. Apprends autant d’informations que tu peux, et si tu en as la possibilité… Neutralise les officiers gradés au service de la couronne. Pas de meurtres. Capture-les, et vois comment cela influence la zone. J’ai besoin de voir dans quelle mesure et à quelle vitesse nous allons pouvoir agir.

- Encore à courir après cette donzelle ? On dirait que l’article ne vous a pas convaincu mon cher commandant… Mais je n’ai rien à y redire, si cela peut vous permettre d’arrêter de vous morfondre… Je vous jure, vous déprimez toute la base, c’était navrant. On aurait presque été rassurés de vous voir tirer un coup avec la pirate de l’autre jour si vous voyez ce que je veux dire !

- Malheureusement oui je vois parfaitement ce que tu veux dire Wayne, et non seulement l’idée ne m’a pas frôlé une seule seconde, mais en plus si c’était arrivé, je serai actuellement empalé sur mon bureau.

- Hahaha Rika hein… Une vraie femme comme on les aime celle là. Inaccessible et désirable… J’imagine, connaissant au moins une partie de son caractère, qu’elle vient avec vous ?

- Effectivement… Et c’est d’ailleurs la raison de la présence de Roland. Mon garçon, je veux que tu ailles informer l’unité de Rika que je leur confie une mission à compter de ce jour. Je veux qu’ils aillent patrouiller dans le secteur que je vais leur donner. Une île du coin que je compte bien explorer dans les prochains jours… Je connais leur discrétion, ma générale les a bien formés. Ils ont ordre de ne surtout pas ouvrir le feu même s’ils repèrent des troupes de la marine. Et je veux que tu ailles au port pour faire affréter l’un de nos navires furtifs.

- D’… D’accord commandant ! Je me montrerai à la hauteur ! dit-il, quittant aussitôt la pièce en trombe.

- Toujours aussi motivé et surexcité ce gamin… Il va falloir un jour ou l’autre que vous le formiez au combat, même si vous retardez l’échéance, il se retrouvera mêlé aux batailles que nous allons mener, que vous le vouliez ou pas… Bon, moi je n’ai pas de temps à perdre, et j’imagine que vous avez encore pleins de paperasses à gérer. Bonne nuit commandant.

- Je songe plutôt à prendre une nuit de sommeil… Je ne me suis pas convenablement reposé depuis longtemps. Et Rika me tuera si j’ai encore des cernes aussi grandes sous les yeux.

Le second prit alors congé, pendant que Riku refermait derrière lui la porte de son bureau à clef. Il se dirigea alors vers sa bibliothèque. Dissimulé derrière de nombreux livres, un accès ne s’ouvrait qu’en sortant certains ouvrages dans un ordre précis. Aussitôt ce coffre caché ouvert, on y découvrait des piles de papiers et de plans soigneusement enveloppés. Avec une corde, le commandant noua le tout, et posa les documents à côté de lui dans son lit. Son intention était claire, au petit matin, il irait montrer tout cela à sa générale, et il prendrait la mer avec elle en sachant qu’il n’avait plus rien à lui cacher. Enfin, le sommmeil le prit, et il s’endormit paisiblement, repensant bien malgré lui aux paroles de Cael. Amoureux de Rika, franchement….

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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyJeu 2 Avr - 6:28

L’odeur des pins de Phrysia vint caresser doucement les narines de la Générale, se déplaçant d’une démarche neutre et indifférente en direction de ses propres quartiers. Ces derniers situés à l’étage destiné uniquement aux Généraux, les sept subordonnés direct du Commandant Riku Kaisuki, tout aussi dévoué à la rébellion qu’à leur chef. Chacun avait son caractère et ses qualités, néanmoins, Rika n’avait pas chercher à former un quelconque lien avec ces hommes et femmes. Pourquoi prendre son temps à côtoyer des personnes risquant leur vie tous les jours ? Elle les respectait bien malgré son indifférence manifeste lorsqu’elle les croisait, Riku les avait choisis tout spécialement pour leur compétence. La demoiselle à la chevelure azurée dirigeait une unité fonctionnant principalement sur la discrétion, étrange quand on connaissait le caractère sauvage de la jeune femme. Et pourtant, cela faisait partie d’une de ses capacités, se fondre dans la nature pour mieux surprendre l’ennemi jouant d’agilité. Femme à l’âme de guerrière, qui allait au-devant des dangers au grand dam de ses hommes et notamment de Riku, elle ne disait jamais non à la ferveur d’un combat. A l’opposé de son ami réfléchi n’hésitant pas à ériger des stratagèmes de batailles pour vaincre, l’Azurée agissait d’un naturel plus instinctif, plus imprévisible dans ses mouvements. Dans les faits, elle se rapprochait de la personnalité plus sombre du Commandant, plus apte à répondre à ses pulsions sanguinaires, assoiffé de sang. Même si elle ne l’admettrait jamais devant lui, elle admirait sa détermination et sa puissance, tandis qu’il provoquait chez le reste de ses hommes un sentiment de fascination mais également de frayeurs sur les champs de bataille.
D’un pas furtif, Rika pénétra dans le corridor menant à sa chambre, elle rêvait de son lit douillet occultant cette fin de journée détestable. A peine eut-elle agrippé la poignée qu’on l’interpella par son grade à l’autre bout du couloir, qu’est-ce qu’il y avait de si important pour qu’on vienne la déranger ? D’un soupir dépité surmonté d’une envie de meurtre alors qu’Elijah apparut en la saluant aussi discipliné qui lui était possible de l’être, ce qui ennuya encore plus la jeune femme. Son second capta son expression peu encline à converser avec lui, dans ces moments où sa supérieure affichait des traits aussi aisément fâchés, il en devinait aussitôt la cause. Obstiné et n’ayant aucune crainte de celle-ci, capable de grogner voire de mordre, il était l’un des seuls conscients de son cœur charitable, qui saurait l’écouter. Après tout au contraire de tous les hommes composant la seconde division, il fut l’unique soldat à décider de lui-même de se joindre à la fameuse Générale Kayama aux colères et à la froideur légendaires. Même les plus braves évitaient d’être sous les ordres de cette femme tyrannique, dont son côté impitoyable n’avait d’égale que son détachement. Ces ignorants narraient rumeurs sur le cadre de vie de la demoiselle et ceux qui finirent par intégrer ladite unité, cessèrent rapidement de relater ces fausses anecdotes appréhendant les valeurs inculquées par la jeune femme. Le regard de Rika plongé dans les iris émeraudes de son interlocuteur, les bras croisés tapotant son avant- bras d’une manière lasse :

- Que puis-je faire pour vous Elijah en cette heure tardive ?

- Nous avons besoin urgemment de votre aide pour le calmer, il est réveillé et vous êtes la seule qui sache le rendre plus docile.

- Docile ? Vous vous fourvoyez si vous le qualifiez ainsi.

- Navré, il est effrayé et l’arrivée des hommes pour le retenir n’aident en rien.

- Que s’est-il passé exactement ? Je pensais vous l’avoir confié sous bonne garde.

- Alors que nous le transportions, nous avons croisé le petit Roland en chemin nous informant de votre mission avec le Commandant et de celle qui nous incomberait en notre absence. Vous vous doutez que sa présence à piquer la curiosité de l’adolescent, qui s’est approché trop près provoquant une panique instinctive chez l’animal. Il a failli s’en prendre au gamin en lui crevant les yeux mais j’ai réussi à l’extirper avant que l’incident soit commis, malheureusement, il s’est réfugié dans le bâtiment le plus proche. Si on ne fait rien, certains voudront l’abattre sur le champ, vous devez intervenir impérativement étant donné que c’est vous qui avez pris l’initiative de le ramener ici.

- Je sentirais presque comme un soupçon de reproche dans votre voix. Je vous suis.

Solennel, son second la conduisit jusqu’au réfectoire des officiers où était amassé un troupeau de buffles sous les allures de militaires gesticulaient et aboyaient des recommandations afin de capturer la bestiole. Elijah se fraya un chemin a grand renfort de bras et de coups d’épaules, qui rivèrent un à un d’un visage peu commode mais qui bizarrement s’écartèrent à la vision de la Générale talonnant l’officier. Ils se dégagèrent de la foule pour déboucher dans la cantine où une forme sombre d’une taille impressionnante voletait tant bien que mal, glapissant à l’encontre des courageux. Deux soldats visaient l’oiseau de leur fusil, se concentrant pour ne pas rater leur cible, le sang de Rika ne fit qu’un tour et elle s’écria à l’adresse des deux hommes et par la suite à l’assemblée présente :

- Je vous interdits de tirer, que tout le monde se replie, je m’en charge.

- Mais Général Kayana, cet animal est enragé.

- Par votre faute à vous agglutiner autour de lui, il se sent acculé et réagit en conséquence donc obéissez sans préavis à mon oukase sinon je vous envoie tous briquer mon navire au pas de course.

- A vos ordres.

- Elijah, si certains tentent de désobéir, je vous laisse le choix de les assommer ou de leur tirer dans les jambes. Maintenant, disparaissez. Dicta la Générale d’un ton glacial mais grave qui n’accordait aucune contestation, son second acquiesça et entraina les derniers curieux à se disperser de l’endroit. Rika effectua une démarche lente vers l’oiseau affolé, puis elle s’accroupit au milieu de la salle en murmurant d’une voix douce des mots rassurants à son égard. Tu te souviens de moi ? Je ne te veux aucun mal mon ami, je t’ai amené ici pour que tu puisses guérir et ensuite, je te ramènerais chez les tiens.

L’animal brun au majestueux pelage brun dont les yeux perçants d’une teinte ambrée examinait l’humaine face à lui. Il reconnut le faciès petit à petit de celle qui l’avait sauvé de ses bourreaux, se rendant compte qu’elle gardait une distance raisonnable de sécurité entre eux. Epuisé par son envolé laborieux et chancelant à cause de sa blessure à l’une de ses ailes, il atterrit avec fracas et disgrâce chutant sur une table puis sur le carrelage froid de la pièce. L’Azurée ne se précipita pas à son chevet, elle ne devait pas empiéter sur son espace vitale, c’était à lui seul de prendre la décision de lui faire confiance ou non. Après quelques minutes, l’aigle se remit sur ses pattes avec difficultés. Un silence régna entre les deux protagonistes se jaugèrent, finalement il sautilla bien qu’avec méfiance vers la jeune femme, tendant le cou vers la main de la bipède en un signe d’entente. Rika flatta son crâne du bout des doigts, soulagée d’apaiser un être si fier, dire qu’elle aurait souhaité que son débarquement soit plus clandestin pour l’instant afin d’attiser la curiosité. Tant pis, les membres de justice se relayeraient l’information, pour l’heure elle se devait de l’installer dans un endroit au calme ou personne n’oserait venir le déranger. Ses pensées songèrent tout de suite à sa chambre, en tout cas pour ce soir, elle ne voyait que cette solution et au moins il ne sentirait pas oppresser grâce au balcon que celle-ci détenait. Susurrant des paroles rassurantes en lui tendant les bras dans le but qu’il accepte d’être porté, ce qu’il fit après plusieurs minutes d’intenses réflexions, conscient de sa faiblesse dans son envol. Avec un petit sourire, la Générale ne le serra pas outre-mesure en reprenant le sentier de ses appartements, croisant un Elijah hochant la tête de loin pour lui souhaiter bonne nuit.

Une fois dans ses quartiers dont elle ferma la porte à clé et déposa le prédateur volant sur le lit le temps qu’elle lui prépare une sorte de nid fait de serviette chaude à coté de la fenêtre qu’elle ouvrit aussitôt, heureusement qu’ils n’étaient pas en pleine saison hivernale. L’aigle immobile et encore tremblotant de sa mésaventure, l’observa en silence jusqu’à ce que l’Azurée le transporte à son lit de fortune. Dans un premier temps, il tira de son bec différents endroits avant d’estimer que son nid soit assez confortable pour s’y coucher sagement. Il entreprit de faire sa toilette en ignorant totalement son environnement bercé par la brise marine s’engouffrant dans la chambre, Rika s’empressa d’imiter l’oiseau en se glissant sous les draps de son lit. Le sommeil la gagna sans plus tarder, son esprit vagabonda dans les songes de l’inconscient, néanmoins elle revécut une énième fois le même cauchemar, qui venait la hanter souvent depuis un peu plus de deux ans. Depuis l’expansion de son pouvoir lui concédant le droit de communiquer avec la nature, une capacité acquise lors de son entrainement avec Riku et sa seconde personnalité, Caël. La Générale se matérialisa sur une île où la végétation régnait en maître grâce à un arbre d’une taille monstrueuse appelé l’Arbre-Monde, le Roi à l’origine de l’essence de la flore. Dans ce rêve sombre, elle courut vers la base du tronc de cette entité millénaire avant que le feu incident ne survienne, malheureusement il était encore trop tard. La Marine avait encerclé les lieux et malgré la bonne volonté de Rika à contourner les forces armées pour s’interposer et protéger le végétale. Sans retenue les soldats créèrent un feu de forêt sur ordre d’un homme hurlant à l’Arbre-Monde de lui offrir la vie éternelle, les sons douloureux de la Sylve transmis par le réseau des racines envahirent les pensées de la jeune femme. Accablée par cette horrible affliction, d’impuissant à les sauver et les remords la submergeant, elle s’écroula à terre, s’époumona d’une profonde fureur face aux flammes dévorantes léchant le moindre arbre, plante, brin d’herbe. Les voix l’assaillant s’intensifièrent à tel point que son crâne était sur le point d’exploser, sa conscience embrumée vacilla avant d’être enveloppée par un voile ténébreux…

L’Azurée s’éveilla en sursaut, frémissante de sueurs froides parsemées sur tout son corps, par réflexe elle passa sa main sur son front comme pour apaiser la douleur de son mauvais rêve. Ses prunelles givrées rivèrent vers son compagnon de chambre improvisé, celui-ci dormait profondément dans un repos paisible, certains avaient de la chance ! D’un soupir exaspéré, elle se releva furtivement sachant parfaitement qu’elle n’arriverait pas à se rendormir, autant profiter de ces dernières heures de manière intelligente. Délicatement elle se saisit de ses affaires du lendemain en sortant de la chambre à pas de loup. La Générale déambula à travers le bois aux arbres resserrés et austère pour tout étranger visitant cet endroit même pour les fiers résistants de l’organisation, au contraire de Rika se plaisant à se promener parmi les épicéas. La lisière de la forêt déboucha sur une clairière où une cascade chutait en léger clapotis, la Générale se déshabilla après avoir inspecté les environs afin de repérer de potentiels voyeurs, elle pénétra lentement dans l’eau glacé. En effet, la guerrière avait l’habitude de nager dans l’eau froide afin d’ôter toutes les impuretés de son épiderme d’albâtre. La demoiselle effectua quelques longueurs dans le liquide claire et brillant sous l’éclat éternel de l’astre lunaire, se délectant de cet instant de paix où la végétation vivait en harmonie. Après son bain de nuit, elle se dirigea vers le surplomb de la falaise, admirant l’horizon et le calme apparent communiant avec la végétation. Une idée de vengeance vis-à-vis de son ami surgit tout à coup dans son esprit, se frottant les mains d’une envie sournoise, elle se faufila telle une ombre dans les couloirs du bâtiment des soldats une nouvelle fois. Atteignant la porte fermée du bureau du Commandant, que la Générale crocheta avec une facilité déconcertante à force de répéter la manœuvre, elle entra subrepticement dans la pièce sans émettre aucun son. Riku avait la plupart du temps le sommeil lourd donc elle ne craignait pas de le réveiller par mégarde, néanmoins, elle préféra jouer de subtilité pour préparer son petit tour. Sans se gêner, elle se hissa dans la chambre où pionçait le brun, son objectif se situait dans la salle de bain des quartiers. Ne portant nullement le regard sur le jeune homme endormi, elle continua sa progression jusqu’à parvenir furtivement dans la pièce d’eau, observant un temps cette luxueuse espace d’habitation. L’Azurée d’un petit rictus amusé tourna alors à fond les robinets du jacuzzi, de la douche et des lavabos, puis elle sortit prenant grand soin d’entre-fermer la porte aux fins que le Commandant n’entend pas tout de suite le clappement de l’eau qui coule abondamment. Ah il aurait une belle surprise à son réveil, en espérant que l’inondation aille jusqu’au bureau, c’était la leçon de Rika d’inviter une inconnue dans ses appartements privés. Sa naïveté méritait bien quelques désagréments.

Refermant doucement la porte du bureau de sorte que les rebelles ne se doutent pas que la Générale se soit introduite chez le Commandant à son insu. Sifflotant d’un air triomphant dans le corridor, heureusement elle ne croisa personne en chemin, elle repassa vers sa chambre. L’aigle glapit à son arrivée et sautilla du balcon vers elle comme pour la saluer, allant lui pincer un doigt sans doute pour lui signaler sa faim. Elle farfouilla dans ses rations et trouva des morceaux de viandes séchées qui plurent à l’animal vue à la vitesse avec laquelle il les engloutit dans son gossier. Se satisfaisant d’un copieux petit déjeuner en sa compagnie, Rika décida de conduire le rapace dehors et voir si elle ne pouvait pas confier ce dernier à Elijah le temps de son absence. L’aigle accepta de s’accrocher à l’épaule de la jeune femme, la Générale devait impérativement penser à se procurer un gant épais pour qu’il puisse grimper sur son bras plus aisément. Ainsi Rika se balada avec son acolyte dans le jardin qu’elle avait confectionné d’elle-même, le garnissant d’une multitude de plantes aussi rares les unes que les autres. Par un heureux hasard, elle tomba nez-à-nez avec son second à moitié ensommeillé, qui ne sut entre deux bâillements refuser la requête de sa supérieure sous peine de se faire remballer aussi sèchement. Quand la guerrière avait une pensée en tête, il était compliqué voire impossible de l’y faire renoncer. La jeune femme rassura l’animal observant le second avec une grande méfiance, toutefois, il concéda à être sous la surveillance de l’homme aux yeux au nuance de jade. Le pauvre soldat repartit de son coté affublé d’un souci de plus, déjà qu’il s’inquiétait toujours pour la Générale intrépide se jetant dans le moindre danger qu’elle trouvait divertissant. La jeune femme le regarda sans aller, s’étirant comme un félin, la journée d’aujourd’hui serait d’importance pour son Commandant, elle se dévouerait dans sa tâche. Avant tout ces choses bien barbantes que les histoires d’amour, Rika avait hâte d’apercevoir l’expression de Riku à sa plaisanterie.
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyMer 8 Avr - 2:18

Le sommeil du jeune commandant fut pour le moins… Agité. D’ordinaire, il ne se permettait qu’un nombre très réduit d’heures de sommeil, afin d’étendre au maximum ses heures de travail et ne pas perdre la moindre seconde de progression sur ses dossiers. De ce fait, son repos était très morcelé, et il avait reçu bon nombre de remarques au sujet de sa fatigue apparente. Loin de le décourager, ces remarques lui passèrent complètement au-dessus, et même en dépit des exaspérations de Rika et de plusieurs gradés inquiets pour sa santé, il avait continué sur cette voie. Pourtant, pour une fois, il avait décidé de se coucher, n’écoutant pas ses élans de travailleur acharné. Non, cette fois, il voulait être reposé, avoir les idées claires, pour ne pas commettre d’impairs. Il devait être en pleine possession de ses capacités de réflexion, pour pouvoir dire ce qu’il y avait à dire s’il constatait que Boa avait choisi d’emprunter la voie qui les éloignait définitivement l’un de l’autre.  Néanmoins avant de définitivement fermer les yeux, il s’était assuré de sortir les principaux éléments à présenter à l’azurée pour la mettre une bonne fois pour toutes au courant de ses plans. Des années de réflexion planchées sur papiers. Il avait été long et compliqué de bien organiser tout ce qui lui était passé par la tête en faisant le tri sur ce qui était bien trop aventureux et ce qui sortait des limites d’honnêteté qu’il s’était fixées. Et surtout, il avait dû fouiller dans sa mémoire car il n’avait pu commencer à travailler dessus qu’une fois qu’il avait quitté son poste. Son bureau, ses correspondances, ses rapports… Tout était sous surveillance, soigneusement contrôlé et corrigé si nécessaire dans le cadre des activités de la Marine. L’aide des pirates lorsqu’elle était requise était systématiquement gommée des informations, plaçant les soldats en héros d’actions qu’ils n’avaient pas réalisées. S’il avait commencé à écrire ses intentions, il aurait trahi tout son plan, car son supérieur aurait fini par mettre la main dessus, et le révéler avant qu’il n’ait le temps de rassembler suffisamment de fidèles. Cependant, à l’instant même où ils avaient quitté le port de Marine Ford, il avait aussitôt commencé à prendre des notes, des repères rapides pour pouvoir mémoriser le maximum d’éléments dont il avait déjà pris compte et de voies possibles pour atteindre son but. A l’époque, il ne s’agissait que d’une ébauche, et rapidement, lorsqu’il commença à compulser plus sérieusement ses idées, il écarta les premières pistes qu’il avait pourtant longuement réfléchi lorsqu’il était amiral. Cartes, articles de presse, rapports divers et variés d’espionnages, il avait emporté avec lui tous les ouvrages et documents qui lui étaient nécessaires pour être le plus complet dans sa préparation. Stratégie militaire, stratégie de recrutement, diplomatie et même gestion économique, tout y était pour que son œuvre soit la plus efficace possible. Et cela passait en très grande partie par une diplomatie à toute épreuve, bien que Cael désapprouve l’idée de ne pas favoriser la force militaire.  

* Tu es encore bloqué dans tes pensées crétin… Je croyais que tu voulais dormir. *

Oh bon sang quand on parlait du loup… Mais il marquait un point. Riku ignorait s’il pensait depuis longtemps, mais sa réflexion avait constamment diminué l’intensité de son sommeil. Et lorsqu’enfin il s’endormit complètement, son esprit s’envola vers des contrées ésotériques, qui n’avaient rien d’un eden dans lequel les rêves pouvaient s’épanouir… En fait, il était de retour à Marine Ford. La base était entièrement détruite, les bâtiments en ruine s’effondraient de manière éparse, pendant que les coups de canon tonnaient par milliers, des navires de guerre coulaient les uns après les autres dans un brouhaha de cris de guerre, de peur, de douleur, de bannières diverses et variées. Des corps reposaient au sol, parfois méconnaissables, parfois tués d’une simple balle ou d’un coup de sabre net qui leur avait épargné la souffrance d’un corps détruit ou de la perte d’un membre. Certains étaient encore en vie, posant leurs mains sur leurs blessures pour retenir le sang qui s’en écoulait abondamment, avant qu’un égaré ne vienne les achever pour les empêcher de se remettre. Le but n’était pas de vaincre suffisamment de soldats pour obtenir la reddition de l’adversaire, là, chaque armée cherchait à se rendre coup pour coup, à anéantir complètement son opposée. Et même s’il ignorait complètement dans quel contexte il se trouvait là, le commandant, dont la tenue avait été partiellement abimée par les combats, savait qu’ils étaient mauvaise posture. Leurs troupes étaient en sous-nombre, malgré l’imposant contingent de renforts qu’ils avaient pu obtenir. S’il n’accomplissait pas rapidement une action décisive, il s’en mordrait les doigts, et jamais son plan ne pourrait aboutir. Il leva alors les yeux, en quête de ses amis, et surtout de repérer ses principaux ennemis. Il ne parvenait pas à voir Rika dans la cohue, mais il ne doutait pas qu’elle devait parfaitement s’en sortir, elle qui était une grande adepte des batailles d’envergure. On pouvait d’ailleurs voir nombre de soldats qui avaient fait les frais de son passage, tranchés par sa double lame, ou écrasés par des plantes que l’azurée avait fait apparaître. Enfin, il vit au loin trois silhouettes, et toutes lui étaient familières. Là, au sommet d’un monticule en ruine, l’amiral en chef Shiroyuki, ainsi que l’un de ses amiraux, celui qu’il avait nommé après le départ de Riku, dont il n’avait qu’aperçu le visage dans un journal. Et pour compléter ce trio, une horrible vision… Boa se tenait là, avec le même regard empli de haine pour le commandant que ses deux comparses de la marine.

« - Qu’y a-t-il, « commandant » Riku, on dirait que tu as vu un fantôme… N’ai-je pas été assez claire ? La prochaine fois que tu seras sur ma route, ce sera la fin de ta vie. Je n’ai plus rien à faire avec toi.  

- Oh mon pauvre… La dame a parlé, et je dois dire qu’elle ne mâche pas ses mots. Tout ce chemin parcouru, et tous tes traîtres d’amis qui tombent les uns après les autres, comme ça doit être frustrant… Tu as perdu Riku. Tu ne pourras rien faire pour stopper nos machines, rien pour stopper notre victoire écrasante. Justice, toi, ta chère Rika… Tout s’arrête ici.

- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON »

Aussitôt ces paroles prononcées, Riku s’élança, sa lame pointée droit sur ses adversaires. Mais sur sa route, Boa balança dans sa direction ce qui se révéla être une tête décapitée…. Celle de Rika. En sursaut, le commandant ouvrit les yeux, hurlant à s’en arracher les poumons, chutant brutalement au sol, il était revenu sur terre, à côté de son lit, en sueur. Il tremblait de tout son long, son corps était comme en transe, encore sous le choc de cet horrible cauchemar. Après quelques secondes d’un silence pesant, il sentit un froid plutôt inattendu venant du sol, d’ordinaire relativement chaud. Ce frimas provenait en fait d’une humidité qu’il sentait à ses pieds. Et sur tout le long de son dos. En fait de l’eau lui arrivait pratiquement au niveau de la bouche tellement elle était montée. Bon sang, qu’est-ce qu’il se passait ? La première pensée de Riku fut de sauver les documents dans son bureau. Malheureusement, certains vieux rapports et coupures de presse qui se trouvaient en contrebas des meubles avaient été complètement détruits par la vague aquatique qui avait envahi l’espace du commandant. Par chance, les documents les plus importants étaient conservés en hauteur, et l’eau n’avait pas eu le temps de monter jusqu’à son bureau. Utilisant ses capacités, le jeune homme utilisa son pouvoir pour contrôler cette eau et en juguler l’arrivée, constatant que l’origine en était les robinets de la salle de bain, qu’il éteignit avec empressement. L’origine de cet attentat ne faisait aucun doute ; à tous les coups Rika était passée lui jouer un mauvais tour. Furibond, notamment à cause de son cauchemar qui le mettait à fleur de peau, le commandant poussa un juron bruyant, puis reprit contenance en se jurant de lui rendre la pareille. Une fois assuré qu’il n’y avait plus d’eau qui traînait, le brun remit en place ses draps, puis prit la direction de la salle de bains, nettoyant son corps entièrement, et rasant son début de barbe afin d’avoir la meilleure hygiène possible avant leur départ. Leur voyage pouvait se retrouver prolongé en cas d’imprévus, et mieux valait éviter les possibles foyers de contaminations idiotes. Ses yeux étaient encore entourés de profondes cernes, mais il y avait du mieux, il avait tout de même réussi à dormir plus longtemps qu’à l’accoutumée. Il acheva sa toilette, puis enfila son uniforme, notamment son long blouson de commandant qui lui arrivait jusqu’aux chevilles, ainsi que l’écharpe qui lui couvrait la bouche. Il avala rapidement le petit déjeuner que l’employé des cuisines lui avait apporté conformément à sa commande de la veille, puis prit son épée, et prit la direction du port. En chemin, il croisa la route de Roland, debout depuis « l’aube » de l’île nocturne, à savoir l’heure où les villageois avaient pris l’habitude d’allumer les lanternes des allées qui reliaient les différents villages. Ce dernier lui fit un salut militaire des plus respectueux en lui confirmant avoir rempli sa mission, puis Riku lui donna l’autorisation d’aller se reposer un peu plus. Ce ne fut qu’une fois le garçon éloigné qu’une voix rauque résonna dans les tréfonds de son esprit :

« - Tu devrais un peu plus faire attention à notre sommeil tu sais… Tous ces départs à l’aube ou en pleine nuit, ça finit par nuire à notre force mentale à tous les deux.  Et si tu es faible mentalement… Je ne peux pas apparaître pour te venir en aide, tu le sais.

- Tiens donc tu te soucies de notre santé à tous les deux maintenant ? Voilà des paroles étonnamment sages de ta part… Ne t’en fais pas Cael, à l’avenir, nous agirons de concert avec tout le monde, c’est pratiquement terminé les missions en équipe réduite au milieu de l’obscurité.  

- C’est ce que tu me rabats depuis des mois Riku. « Ne t’en fais pas bientôt tu pourras te battre à volonté, des batailles rangées tu y auras droit ». Tu parles, pour l’instant à part quelques petites neutralisations par ci par là, pas la moindre petite exécution ou effusion de sang. C’est bien de nous faire passer pour des héros, mais tu sais que la guerre ne nous épargnera pas.

- Je ne le sais que trop bien, et crois moi que j’y suis préparé. Seulement, je n’ai pas fermé mon esprit concernant mon plan à ta vision pour rien. Je voulais éviter que tu viennes m’ennuyer au sujet de ma stratégie. Et pour le moment ça paie. De toute manière tu vas être au courant de tout en même temps que Rika.

Vexé, la personnalité sombre du commandant ne réagit pas outre mesure et se renferma dans les limbes de l’esprit de son hôte. Il était évident qu’il attendait avec impatience la suite des opérations, et Riku ne pouvait pas le blâmer à ce sujet. Même lui sentait que ses instincts combatifs le réclamaient pour de nouveau brandir sa lame et faire face à des adversaires de valeur. Mais il devait se contenir, tant que la première phase n’était pas officiellement lancée. Pour l’heure, ils étaient des gentils mercenaires qui venaient parfois en aide aux âmes en détresse aux alentours et faisaient savoir discrètement aux factions rebelles leurs intentions de les soutenir. Leur organisation n’était connue que de quelques rumeurs et personnes sciemment repérées par les troupes aux manteaux noirs. Même les bases de la Marine ne savaient pratiquement rien d’eux. Tout au plus avaient-ils patrouillé dans le secteur, mais avaient rapidement abandonné leurs recherches faute de rapports et de preuves solides. Les disparitions de troupes étaient prises pour des assauts de pirates ayant mal tourné, et la population de Phyrisa les soutenait dans ce sens, témoignant n’avoir rien vu d’autre que des villageois assez fous pour vivre dans cette obscurité permanente.  D’ailleurs, en pensant à tous ces habitants, Riku ne manqua pas de saluer chaleureusement ceux qu’il croisait en chemin, les remerciant encore pour tout ce qu’ils faisaient pour Justice. Mais ils le rassurèrent rapidement en lui expliquant qu’ils agissaient ainsi aussi par gratitude pour ces justiciers qui avaient chassé les bandits qui les avaient réduits en esclavage avec la complicité du gouvernement. Un dernier salut poli envers la foule déjà au travail de bon matin, et le jeune commandant prit la direction de l’embarcadère cachée, dédiée aux bateaux de l’armée secrète. Cachée dans une grotte dont une ouverture donnait sur l’extérieur, la flotte des manteaux noirs était réduite, mais suffisamment fournie pour leur permettre de se déplacer partout dans le monde, le tout avec les dernières technologies des vaisseaux de guerre de la Marine. Le brun avait soigneusement choisi les navires à emporter lors de leur fuite, et la majeure partie d’entre eux avait été préservée alors qu’ils étaient poursuivis. Parmi ces navires, certains étaient qualifiés pour des missions d’exploration en équipe réduite. Une petite coque, pour un maniement facilité et accéléré, deux cabines, un espace de vie restreint, et une cale pour accueillir quelques vivres. Le déplacement jusqu’à Amazon Lily leur prendrait au bas mot une bonne semaine pour y aller, et donc une autre pour en revenir. Heureusement pour eux, le bateau qu’avait fait préparer Riku était celui qu’il utilisait dans la Marine, qu’il avait fait aménager pour qu’il puisse utiliser ses pouvoirs pour le déplacer. Ainsi, leur voyage durerait deux fois moins longtemps, histoire de ne pas vider les forces du commandant.  Il déposa ses quelques affaires dans l’un des rangements prévus de la cabine qu’il s’était choisi, puis eut une petite idée pour se venger de Rika. Il se rendit dans l’autre cabine, et ouvrit l’armoire à vêtements, remplissant un seau d’eau qu’il cala de travers de sorte à ce que lorsqu’elle ouvre cette porte le seau se renverse sur elle. Facile, classique, mais ce serait satisfaisant de voir sa tête. Son tour fini, il rassembla ses documents, ainsi que les différentes cartes pour leur voyage, installant sur le pont une petite table de voyage et guettant l’horizon en attendant l’arrivée de la générale. Ils auraient tout le temps de parler et de se renvoyer des compliments le long de leur épopée… Curieusement, Riku était impatient.
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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyMar 14 Avr - 3:18

A l’heure où l’aube naissait sur le littoral de la plupart des îles, malheureusement masquait par la nuit éternelle de Phrysia, mise à part les sentinelles et les quelques villageois habitués à être matinal, personne ne déambulait parmi les sentiers forestiers. La Générale marchait à grand pas vers le port, occultant les saluts militaires des soldats effectuant avec soin leur ronde aux alentours de la base. La jeune femme ne pouvait nier que Riku avait instauré avec brio les rouages d’un système capable de parer à tout imprévu, les hommes entrainés à réagir si jamais ils s’apercevaient du moindre vaisseau de la marine près des côtes ou lors d’inspection surprise de ces derniers. L’île était devenue presque une forteresse imprenable sous les directives du Commandant des lieux dont les autochtones lui étaient reconnaissants de les avoir sauvés. Autrement dit ces derniers lui prêtèrent une allégeance sans borne, conscients des intentions de l’homme charismatique au cœur d’or épris de liberté. De plus, son amie s’était chargée de rendre la base introuvable à l’aide de la sylve, elle égarerait tous les visiteurs indésirables parmi la cime labyrinthique des arbres quitte à les faire mourir sans aucune pitié en échange de ne commettre aucun impaire à leur encontre. Raison pour laquelle la jeune femme l’avait prévenu du marché passé au profit des plans du tacticien bureaucrate. De sa démarche feutrée et prompt à chaque instant à en découdre, méfiante que le Commandant Kaisuki ne lui joue un mauvais tour en représailles de sa vengeance, à proximité de la caverne dissimulant le port de l’armée de mercenaires. Ses sens en alerte préparée à agir en conséquence, usant de ses réflexes agiles pour esquiver la moindre attaque, le réseau végétal étant paisible, elle pouvait écarter le fait qu’il se soit en pris aux plantes.

Les villageois la saluèrent d’un hochement de tête auquel bien entendu elle ne prêta pas attention, plus mesurés et effrayé face à cette beauté froide moins chaleureuse que son supérieur. Pourtant, ils lui portèrent également une certaine estime, respectant le fait qu’elle ne veuille pas être approchée malgré plusieurs tentatives de briser la glace, personne ne sut débloquer les verrous de son cœur. Elle faisait partie de leurs sauveurs, en plus des meilleurs guerriers de la troupe guérilla, ils s’étaient aperçus de sa profonde loyauté envers le brun, ils n’avaient rien à craindre. L’Azurée disparut dans l’obscurité de la grotte, son regard balaya la rangée de bateau cherchant un indice sur le navire élu de Riku. Il ne lui fallut pas plus d’une demi-seconde pour repérer le leader de Justice Heart debout sur le pont de l’embarcation envoyé pour des missions d’exploration furtive ou d’espionnage, et le sien qui plus est. L’Azurée retint un soupire, toujours en rogne contre l’attitude de son compagnon, elle espérait vainement qu’il y aurait un équipage sur lequel elle pourrait défouler ces nerfs et notamment s’épargner les discussions avec lui. Elle l’écouterait attentivement mais ne lui donnerait pas plus de crédit afin qu’il comprenne son erreur et la perte de confiance en découlant. Force est de contacter que son espoir de restreindre ses interactions à son égard se voyait tuer dans l’œuf, Rika n’était pourtant pas étonnée en connaissant la nature de leur tâche délicate, il était plus prudent d’utiliser un petit bateau accueillant seulement deux places. La demoiselle ferait avec cette contrainte, son partenaire lors du voyage serait bien trop absorbé par la navigation, ainsi elle vaquerait à ses occupations sauf en cas de nécessité.

Le commandant de son perchoir esquissait une expression sérieuse bien que naïve tandis que leur regard se croisèrent, elle crut remarquer de loin un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. A quoi pouvait-il penser ? Surement à sa prochaine plaisanterie, le voyage devrait durer trois jours au lieu d’une semaine, il aurait tout le temps libre pour fomenter des coups tordus à son encontre si ce n’était pas déjà fait. Cela pimenterait la traversée, ils en retiraient tous deux de leurs taquineries une profonde satisfaction car le Commandant et sa Générale fonctionnaient tout simplement ainsi. La plupart des soldats était à chaque fois désemparée lorsqu’ils naviguaient en leur compagnie, appréhendant bien vite qu’ils pâtiraient des combines ingénieusement manigancées. Pas faute d’avoir tenté de protester voire de les sermonner sur leur attitude enfantine, les deux gradés se rebiffèrent aussitôt contre les pauvres hères en une parfaite entente, avant de reprendre de plus belle. L’Azurée d’un pas pressé et entêtée dans sa décision d’éloignement, monta sur le navire sans véritablement lui offrir la moindre considération, toutefois, elle ne put s’empêcher d’enfoncer le clou de sa taquinerie d’une voix glaciale :

- Je constate que tu as profité de ton bain matinal pour te refaire une beauté, j’espère qu’il était à bonne température. Je n’aurais pas la honte à me trimballer un vagabond sale et mal rasé, dommage qu’il faille que tu sortes de ton bureau pour ressembler à quelque chose de potable. Tu as aéré ton bureau avant de partir, cela puait l’administrateur louche. Lança la jeune femme d’un regard plein de cynisme.

Sans demander son reste, Rika se détourna de son supérieur estimant ne rien lui devoir d’autres, coupant la conversation à son commencement. Un sentiment de mal-être se dégageait lorsqu’elle porta ses iris givrées sur la stature charismatique du leader. Ce dernier avait beau prétendre qu’il ne s’était rien passé avec la pirate, elle ne supportait pas l’idée d’être toujours en retrait, de voir qu’il avait accordé plus d’importance à cette femme qu’à elle. Malgré les paroles réconfortantes de son ami, un pincement et un énervement persistaient au fond du cœur de la demoiselle aux plantes en s’imaginant la rouquine des affiches de recherche se promenait librement dans la base et dans les différents endroits privés destiné à Riku. La Générale avait la rancune tenance et ne s’excuserait pas d’agir aussi abruptement envers lui, un être aussi intelligent aurait dû mesurer les conséquences sur sa relation de confiance avec son bras droit et amie. Elle s’engouffra à l’étage inférieur dédié aux cabines, s’apercevant que son partenaire avait déjà choisi opté pour la sienne, elle accapara la seconde sans se soucier des éventuelles contestations à sa remarque cinglante. La demoiselle déposa son sac sur son lit afin de ranger ses affaires dans l’armoire, les déballant avec minutie étant très maniaque sur le pliage de ses uniformes, ils devaient être aussi rigides que sa personnalité. Alors qu’elle ouvrit la porte du meuble afin d’y glisser sa pile, un déluge gelé chuta sur sa tête, les aspergeant allégrement elle et ses habits pendant que le récipient lui masqua la vue ayant tombé parfaitement sur sa tête. Ahurie par la machination et le liquide froid l’ayant recouverte de la tête aux pieds, elle hurla de tous ses poumons de rage en lâchant un déferlement de jurons à l’égard du Commandant, qui avait concocté cette farce. Irritée d’avoir baissé sa garde aussi bêtement, elle ôta son casque improvisé en courant jusqu’au milieu des escaliers dans l’objectif d’envoyer le seau à la figure du coupable. Le Commandant Kaisuki devait être en train de se marrer de sa bêtise, ne craignant point le projectile qui le traverserait sans dommage, qui sait il poserait une œillade amusée sur sa pauvre victime mouillée jusqu’aux os. Elle tempêta de son emplacement d’un ton menaçant n’augurant rien de bon pour la suite du voyage :

- JE TE LE PROMETS, C’EST MOI QUI VAIS TE TUER, TU M’ENTENDS RIKU ?!! TU VAS ME LE PAYER TRÈS CHER.

Furibonde, la Générale retourna dans sa chambre en claquant la porte sans aucun ménagement, il n’arrangeait pas son cas. D’un œil critique, elle examina tous ses vêtements aussi spongieux qu’une serpillière, elle allait devoir les faire sécher en commençant par la jupe et le haut dont elle s’était vêtue. Heureusement les rayons du soleil pénétrèrent à travers son hublot, sa seule option était de les faire étendre au soleil en espérant qu’il soit assez clément pour les rendre secs. La guerrière se déshabilla pour ne laisser que ses sous-vêtements imbibés devenus, limite transparents. Hors de question qu’elle rejoigne son supérieur dans cette tenue, elle possédait une fierté tout de même. Rika enveloppa son corps d’une serviette de sorte à dissimuler les parcelles désirées et si le leader de Justice se risquait à poser un œil trop insistant, elle n’hésiterait pas à sévir. Finalement armée de corde et de son monticule d’habits de rechange, elle atteignit le pont avec empressement, ignorant royalement la réaction de Riku ou ses moqueries. Dans un premier temps, elle fabriqua une corde à linge de fortune en y étalant sans gêne tous ses habits jusqu’à ses petites culottes. Ce n’était pas dans son habitude d’exhiber son intimité ainsi, bien sûr il lui arrivait d’agir de façon provoquante, en s’asseyant sur le bord de son bureau ou tout simplement sur ses genoux aux fins de l’ennuyer. Néanmoins, cela n’allait pas plus loin par respect pour lui et Boa, de plus, elle ne se considérait pas comme une dévergondée, au contraire elle répudiait ce genre de comportement peu distingué.

En vérité, ses sens se délectaient de chaque instant de proximité qu’il lui offrait aussi minime fusse-t-elle, son cœur tambourinant contre sa poitrine sous une chaleur plaisante. L’Azurée réprimanda maintes fois cette agréable sensation, consciente que si elle lâchait prise, elle resterait aux cotés de son commandant à savourer sa voix douce, paisible pendant des heures, l’admirant furtivement. Non, la demoiselle s’était jurée de ne jamais céder à ces pulsions absurdes, irréfléchies et trop sentimentales, c’était suffisant qu’elle l’ait suivi dans cette entreprise périlleuse. Elle ne pouvait lui donner autant de crédit, s’éparpiller dans les futilités des relations sociales. Peu à peu son cœur s’était verrouillé grâce à Riku avec son mariage, en dépit de certains élans de chagrin lorsqu’il évoquait fréquemment son épouse, la jeune femme s’était murée derrière une muraille fait de glace et de pierre dans le but de ne plus faillir à ces émotions. Seuls ses convictions et son allégeance la guident vers l’objectif de son ami et supérieur. Une fois tout étendu, elle tourna le dos à son commandant pour lui faire passer le message qu’elle n’était pas d’humeur à vouloir communiquer avec lui, ses yeux bleutés se plongèrent dans l’immensité de l’océan alors que sa longue chevelure en cascade flotta au grès de la brise marine. Son esprit s’éloigna à l’horizon en songeant à cette équipée, à la fois surexcitée d’une telle mission mais aussi anxieuse de la tournure des évènements vis-à-vis de l’ex-Amiral Kaisuki et de sa femme.
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptySam 18 Avr - 1:42

La jeune femme attendue ne mit pas longtemps à arriver au port caché, affichant son habituelle froideur aux yeux des citoyens qui ne la connaissaient pas. Pour Riku, c’était juste l’expression derrière laquelle elle se dissimulait pour « analyser » le monde qui l’entourait. C’était un aspect bien particulier de sa personnalité. Naturellement méfiante, elle avait cette tendance à se faire sa propre idée des gens qui l’entouraient avant le moindre échange, principalement dans un objectif de se défendre et d’éviter des erreurs naïves de jugement comme son commandant pouvait en faire régulièrement, mais aussi pour ne pas se voir déçue par des traîtres. Rika était dans les faits quelqu’un d’assez exclusif vis-à-vis de ses connaissances, de ce fait, sa plus grande peur, même si elle ne l’avouerait jamais à personne, était de se voir laissée sur le côté, abandonnée de tous. En public elle afficherait un parfait dédain quand au fait d’être seule, mais une fois isolée elle serait une humaine tout aussi fragile que n’importe qui, et se laisserait probablement aller à une infinie tristesse. Malgré leurs disputes, au fond, Riku savait parfaitement que leur lien était plus fort que cela. Aussi, lorsqu’il la vit apparaitre sur les quais, et que son regard croisa le sien, il lui adressa un léger sourire, qui affichait toute sa sincérité dans la joie de la voir arriver que son amusement à l’idée qu’il découvre sa petite taquinerie. Evidemment, il n’eut pour seule réponse qu’une profonde froideur, histoire de lui faire comprendre qu’il était loin d’avoir pleinement regagné sa confiance, et une remarque ironique destinée à lui faire comprendre qu’elle était la coupable de sa petite plaisanterie du matin, qui avait manqué de détruire en grande partie des documents très précieux. Jouant le jeu de l’amusement et de l’apaisement entre eux, le commandant s’étira, et se mit à rire, répondant d’une voix parfaitement calme :

« Oh je te remercie de cette petite attention… Au vu de ma fatigue matinale, j’ai bien cru ne pas trouver le chemin de ma salle de bains… Grace à toi j’ai pu me laver sans quitter le lit si c’est pas beau ! Bon par contre il faudra qu’on reparle de l’efficacité de ta méthode pour nettoyer les rapports de mission… On peut dire qu’ils ne finiront pas desséchés au fond d’un tiroir ceux-là !  Heureusement que j’ai pu sauver une carte et les documents que je voulais te montrer, nous aurions été bien partis à devoir nous guider avec le soleil et les étoiles autrement ! »

Bien évidemment, elle ne se préoccupa absolument pas de la réponse de son ami et supérieur, et se contenta de se diriger vers les cabines pour installer ses affaires. La tension était toujours palpable entre eux. Le jeune homme connaissait un peu son amie, il comprenait bien à travers son comportement qu’elle lui en voulait encore, et il ne pouvait pas la blâmer pour cela. Malgré les protestations internes d’un Cael bien déterminé à insister pour qu’elle passe à autre chose, quitte à aggraver leur plaisanterie, le brun restait calme, songeant à un moyen de reprendre leur relation comme auparavant. Bien entendu, il fallait conserver ce coté taquin entre eux, et jouer à qui ferait la blague la plus gênante pour l’autre, parce que leur lien était en partie construit sur cet aspect « je t’aime moi non plus » qui les faisait autant s’opposer que se soutenir l’un l’autre. Il irait tout de même s’excuser après avoir ri de son petit tour, il comptait d’ailleurs les minutes qui s’écoulaient alors qu’elle avançait dans les petits couloirs du bateau, quand soudain un hurlement à réveiller les morts retentit, faisant comprendre au jeune homme que le seau avait accomplit son œuvre. Pouffant en entendant les menaces de Rika, il se reprit toutefois, gardant pour lui ce souvenir de cette petite victoire et réfléchissant déjà à une nouvelle plaisanterie à lui infliger. En attendant, la jeune femme avait claqué la porte de sa chambre, signifiant à son compagnon de voyage qu’ils ne se parleraient pas de sitôt, ce qui convainquit le commandant de se redresser. Il rangea la table dans le petit espace commun de la cale, et remonta pour retirer l’amarre du navire et concentrer ses pouvoirs pour le faire démarrer. Une vaguelette d’eau commença à se manifester à l’arrière de la coque, qui se souleva légèrement, avant que l’esquif ne se mette à avancer, quittant l’embarcadère et se glissant entre les navires de guerre avec dextérité pour rejoindre l’extérieur. A la sortie de la caverne, le monde était bien différent de ce que leur offrait Phyrisa. Cette façade de l’île était la seule qui donnait sur la lumière du jour, comme un chemin de lumière au milieu de la couche nuageuse obscure qui entourait l’île nocturne. Rapidement, ils quittèrent l’encablure de leur île cachette et grâce aux cartes qu’il avait récupérées, le brun établit un cap pour prendre la direction de la Calm Belt dans un premier temps. Une fois cette zone atteinte, il allait devoir utiliser les instruments spéciaux de la Marine qui permettaient de repérer le célèbre courant marin qui conduisait à Amazon Lily. La mer était parfaitement calme, seul le ressac des vagues contre les rochers de Phyrisa retentissait et venait troubler ce parfait silence. Quelques mouettes passèrent au ras de leur mat ; Riku jeta un dernier regard derrière lui, puis vers l’horizon, et reprit la route, se demandant ce que pouvait bien faire Rika, qui était enfermée depuis de longues minutes dans sa cabine.

« - Encore à te morfondre ? Si ça t’atteint tant que ça, pourquoi tu ne vas pas la voir ?

- Tu sais très bien que je ne peux pas Cael, pas maintenant. Et tu l’as tout autant reconnu que moi, elle a toutes ses raisons de nous en vouloir. Pour notre plaisanterie ça lui passera elle trouvera un moyen de se venger, mais pour l’autre souci, c’est une toute autre histoire…

- Tu es plus impulsif d’habitude Riku, décidément je ne sais pas ce qu’elle t’a fait, mais tu as l’air complètement éteint depuis qu’elle est revenue… Tu es en pleine remise en question, mais fais gaffe à pas faire n’importe quoi, sinon je prends ta place de force. »

La conversation intérieure du jeune homme avec sa seconde personnalité s’acheva là-dessus alors que le brun s’apprêtait à répliquer. Cael s’était enfermé dans les tréfonds de son esprit et n’avait aucune intention d’en dire plus. Il laissait désormais les cartes en main à son hôte. S’il voulait continuer à rester dans son coin et à laisser Rika lui en vouloir sans rien dire, il finirait par se manifester pour le sortir de son marasme, même si ça devait coûter beaucoup au brun par la suite. Poussant un soupir, le commandant reprit la route, concentrant à nouveau ses pouvoirs pour faire avancer leur navire d’infiltration, qui filait à rythme tranquille sur les eaux pures de North Blue. Parfois, elles étaient glaciales, mais l’essentiel du temps, elles étaient si cristallines que par endroits, on pouvait en distinguer le fond, et voir des milliers de poissons vivre leur petite vie marine. Le regard du jeune homme se perdait dans cette immense étendue bleutée, comme si leur navire était perdu au milieu d’un monde inconnu avec pour seul paysage ces vagues et cet horizon de lumière orangée. Ses pensées s’égaraient, il se surprit à imaginer Rika se promenant sur le pont du navire avec une tenue plus légère, lui faisant face… Et tomba à la renverse lorsqu’il se rendit compte qu’elle était vraiment passée devant lui à peine vêtue, juste suffisamment pour se couvrir le corps de façon décente, en train d’étendre ses habits détrempés dans le but de les faire sécher rapidement. Il manqua de s’étouffer, et aussitôt le bateau marqua un coup d’arrêt alors que le brun tentait de reprendre contenance. Il reporta aussitôt son regard sur le côté, tentant de passer outre ses désirs premiers de laisser un peu trop traîner son regard, mais soucieux de ne pas s’attirer plus d’ennuis avec Rika. Il sentait qu’il avait rougi quelque peu, aussi il tentait de cacher son visage, il n’était pas en position d’avoir un quelconque intérêt pour la jeune femme, pas après tout ce qu’il lui avait fait et encore moins alors qu’il se rendait sur l’île de celle qui était pour l’heure encore sa femme. Bien évidemment, Cael pouffait de rire dans l’esprit du commandant, ne retenant aucune moquerie à l’égard de ses pensées peu avouables, et pour couper court, le brun décida de se rendre en urgence dans sa cabine pour se reprendre, tendant toutefois à l’azurée les documents qu’il souhaitait lui remettre, ne pouvant s’empêcher au passage de laisser son regard criminel traîner un peu trop. Rapidement, il poussa la porte qui menait aux cabines et s’enferma dans la sienne, reprenant le fil de ses pensées. Il n’avait même pas pris la peine de lui parler, de lui expliquer ce que c’était, il l’avait laissée là sans plus d’informations, quel lâche il faisait…. Et pourtant, il avait beau être empli de honte, il avait beau être parfaitement conscient de l’erreur qu’il commettait à ne pas lui parler, il resta ainsi, prostré, tentant de faire le vide dans ses pensées. Finalement, après un temps qui lui parut une éternité, il se redressa, poussant timidement la porte de sa cabine. Sans dire un mot, il se déplaça le plus silencieusement possible tentant d’éviter autant que possible un potentiel contact avec Rika qui le contraindrait à une conversation gênante. Il se posa sur le rebord de la proue, en tailleur, et se reconcentra sur la mer environnante, fermant les yeux pour focaliser ses pouvoirs sur leur déplacement, faisant avancer le bateau avec un surcroît de vitesse suffisant pour les amener très rapidement à dépasser plusieurs îles sans qu’il n’y prête attention. Son instinct lui dictait la route à suivre, il avait en tête le cap qu’il avait tracé mentalement sur la carte qu’il avait consulté. Et pourtant, malgré cette détermination et cette puissante capacité de réflexion dont il savait faire preuve, en l’état, il était incapable de débarrasser son esprit de la pensée de pouvoir passer avec Rika un moment autre qu’un concours de plaisanteries stupides ou un échange de mots froids et tendus. Il se mordit la lèvre, et fit à nouveau stopper leur embarcation. La journée était bien avancée, le paysage était désormais orangé, alors que le soleil descendait lentement. Il ignorait ce qu’elle avait bien pu préparer ou penser toutes ces heures, ou si elle avait lu les documents qu’il lui avait confié sur ses plans pour l’avenir. Mais il ne pouvait plus tenir à rester là dans l’ombre en attendant qu’une occasion propice se déclenche, il devait le faire lui-même.

« - Et bien ça y est ? Te voilà enfin prêt à être un homme et à aller parler à la femme qui occupe tes pensées ? Roooh qu’il est mignon le pauvre petit…

- Mes pensées sont aussi les tiennes espèce de crétin qui veut se la jouer insensible. Tu peux dire ce que tu veux, te moquer, dans les faits le plus incapable et lâche de nous deux. Regarde toi à faire comme si tu t’en fichais alors qu’au fond comme moi tu meurs d’envie de briser la glace au moins pour retrouver un semblant de conversation avec elle, même taquine.

- Je suis pas un pauvre faible cloîtré dans sa timidité et sa pseudo fidélité qui enchaîne les conneries… T’as tout foiré l’ami. Compte pas sur moi pour répondre de quoi que ce soit quand c’est avant tout toi qui nous as fichu dans la mouise.

- Tu sais quoi t’as qu’à faire comme d’habitude et rester spectateur. De toute façon tu sais rien faire d’autre, t’es rien d’autre qu’un faux-jeton qui assume encore moins que moi, le « faible ». Je me demande bien qui de nous deux est le plus pathétique. Mais moi je compte changer ça… »

Le brun se redressa alors pour observer le fil sur lequel les affaires de la jeune femme pendaient tranquillement. Il semblait qu’elles avaient pleinement séché. Un rapide coup d’œil sur l’état des tissus acheva de convaincre Riku que sa première observation était bonne. Rapidement, il rassembla les vêtements de son amie avec précaution, repliant ceux-ci, et rangeant le fil qu’elle avait utilisé pour les étendre. Il se dirigea alors vers l’intérieur du navire, et déposa les affaires sur la table propre qu’ils n’avaient pas encore utilisé vu qu’ils ne s’étaient pas parlé depuis la fuite du jeune homme. Il poussa un long soupir, ignorant si elle s’était cachée quelque part ou juste dans sa cabine pour lire, et prit la parole, sans savoir si elle allait prêter l’oreille à ses mots ou juste se contenter de rester dans son coin pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu.

« - Rika… Je ne sais pas si tu m’entends, si tu lis, ou si tu fais la tête… Mais j’aimerais vraiment qu’on parle, toi et moi, face à face… Je n’ai plus envie que l’on soit froids l’un envers l’autre. A vrai dire, j’aimerais qu’on se parle pour de vrai pour une fois. Comme des personnes liées telles que nous. Si tu le veux bien…. J’aimerais que tu répondes à une question que je me suis longtemps posée… Pourquoi continues-tu toujours autant à suivre un boulet comme moi ?... Je t’ai attiré tellement d’ennuis, déçue tant de fois… Je n’ai pas cessé de te conduire à la ruine, à la tristesse, et encore récemment j’ai trouvé un moyen de te décevoir… Quel proche suis-je sinon une horrible personne que tu devrais détester ?... Sincèrement… Qu’est-ce qui te pousse à rester avec moi ?... J’ai… J’ai vraiment besoin de le savoir… »

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyVen 24 Avr - 11:46

La brise salée caressa l’épiderme d’albâtre de la jeune demoiselle bousculant sa longue chevelure azurée, déphasée de la réalité l’entourant pour se laisser aller à son imagination débordante. Elle songeait dès le pied posé à terre, affronter les grandes guerrières d’Amazon Lily, de terrible combattante sans pitié, capable d’étriper le moindre homme osant accoster sur leur île. Rika n’y est jamais allée, seul Riku avait eu le droit aux faveurs de l’impératrice Boa Hancock étant son époux, de plus malgré ses protestations ce dernier ne voulait pas avoir son ex-Vice-Amiral dans les pattes au cours de ses escapades amoureuses. Pour toute vendetta, elle ne se privait pas de lui jouer des mauvais tours les plus subtiles à son retour, La Générale rêvait d’avoir l’occasion de combattre plus d’une amazone, aux vues des dires des espions de son Commandant, tous deux devraient se faufiler et jouer les coudes pour parvenir à la Shichibukai. A cette pensée, elle frémissait d’impatience rien à avoir avec l’autre tacticien, qui préférait élaborer des plans stratégiques afin d’atteindre plus efficacement la cible. A tous les coups, il leur avait mijoté une de ses manœuvres, préconisant l’infiltration au sein du royaume dans le but de ne pas alerter un éventuel escadron de Marine posté. Tandis que le navire naviguait selon la direction souhaitée du Commandant, plusieurs poissons nagèrent à la surface en sautant hors de l’eau pour saluer le duo, ces derniers curieux et amusés d’apercevoir des humains sur leur engin flottant. L’Azurée glissa son regard contemplatif ainsi qu’un sourire vers le manège de la petite troupe faisant les pitres, avant de plonger dans les profondeurs de l’eau cristalline.  Qu’est-ce qu’elle pouvait aimer l’odeur iodée, filer vers l’horizon en quête d’aventure les plus passionnantes les unes que les autres, promettant une aube nouvelle à la demoiselle. Il était dommage qu’elle ne puisse pas profiter de toucher du bout des doigts ce liquide mortel, sous peine de perdre ses forces et même couler par la même occasion.

Absorbée dans ses pensées, elle occulta absolument la présence s’étant manifestée derrière elle, celle-ci lui tendant des documents. Lentement, elle se retourna afin d’embêter le plus possible son supérieur, or elle le surprit à détourner son seul œil valide ailleurs comme gêné du contexte et de la tension régnante entre eux. Néanmoins, cela ne l’empêcha point d’examiner l’anatomie peu vêtue de sa Générale d’une œillade peu scrupuleuse d’une façon des moins délicates, pendant que Rika s’empara des papiers sans comprendre de quoi consister leur intérêt ; les plans de l’île ? Une stratégie toute préparée à l’avance que la demoiselle aux plantes devait suivre à la lettre ? Aucun son ne sortit des lèvres de son ami et Commandant sur la nature de son cadeau improvisé, ce qui fit froncer les sourcils de l’Azurée du tout enchantée qu’il se permette de la reluquer ouvertement. Elle comptait lui rétorquer une pique acrimonieuse sur son manque de respect, et des explications sur son soudain attitude, Riku ne demanda pas son reste et fila comme un voleur à l’étage inférieur. L’Azurée plantée toute seule sans raison, cligna des yeux avant de soupirer d’irritation à cette lâcheté, qu’est-ce qu’il lui passait par la tête bon sang ? Est-ce la distance qu’elle engageait entre eux qui le rendait aussi bizarre, pourquoi cela le dérangeait maintenant alors qu’il avait tant de fois fermé les yeux aux émotions et aux altercations verbalement musclées ? Franchement, Riku avait mal choisi son moment concernant ses états d’âmes surgissant à la surface, elle ne pouvait nier son don inné pour l’excéder peu importe les circonstances. Son partenaire devait impérativement être concentré sur sa discussion avec sa femme, Boa Hancock, et non se laisser troubler bêtement par la tenue légère mais impromptue de la Générale. Les hommes, véritablement des faibles à être dissipé pour quelques parcelles épidermiques, de plus, la jeune femme ne voyait pas de quoi s’attarder sur sa silhouette. Marquée physiquement par les affres des missions et de la guerre en des cicatrices parsemées, et puis elle n’avait pas la prétention de se considérer en une belle femme. Se faire une beauté était à des millénaires d’appartenir à ses priorités, le matin elle jetait à peine un regard à son propre reflet. La seule partie de sa personne qu’elle chérissait n’était nul autre que sa longue chevelure en souvenir de son mentor et père, la complimentant à chaque fois sur sa sublime teinte céleste. Autant dire que Rika ne désirait en rien attirer la gente masculine, s’alourdir d’un fardeau émotionnel non-merci, son ami lui donnait déjà assez de fils à retordre.

Pas d’humeur à lui courir après, la guerrière haussa les épaules peu convaincues de son implication dans la lecture de ces documents. Accaparant fermement les feuilles qui menaçaient de s’envoler soumises à la poussée du zéphyr, ses iris givrées rencontrèrent le titre du dossier engendrant leur écarquillement. Rika releva aussitôt les yeux vers l’escalier, songeant que son supérieur lui jouait un second mauvais tour n’ayant pas attendu son tour. En effet, ce dossier ne renseignait pas de vaines informations sur Amazone Lily ou leur plan d’action que le Commandant Kaisuki aurait inscrit lors de sa précédente nuit. Non rien de si futile, son acolyte lui avait tout bonnement mis entre les mains son œuvre tout entière, ses nombreuses heures confinées dans l’obscurité de son bureau aussi bien qu’en tant qu’Amiral, qu’en tant que Commandant de Justice Heart. La demoiselle n’était pas dupe sur l’attitude de son ami, sûre qu’il anticipait son projet depuis des années. Dès le départ lorsque celui-ci lui avait confessé vouloir fuir la Marine, créé une organisation dont le but serait de défendre le peuple des injustices sociales et légales, la demoiselle avait pressenti sa détermination à toute épreuve. Une des raisons pour lesquelles elle lui avait répondu favorablement à sa requête de le suivre dans cette entreprise suicidaire, qu’elle lui prêta de nouveau allégeance. Ainsi le jeune homme avait été si désespéré par les paroles de son amie qu’il avait décidé de lui confier son secret, sa manière de lui prouver sa profonde confiance en elle. Quel idiot irresponsable ! Circuler avec des écrits d’une telle importance, il se sentait réellement obligé de les rapporter avec lui alors qu’ils naviguaient vers un objectif hostile capable de retourner ses informations contre eux, si l’ennemi parvenait à mettre la main dessus ? Encore cet éternel aspect naïf dont il ne pouvait pas se dissocier, la réprimande acerbe de la jeune femme lui avait complétement retourné les méninges. Bon pour l’instant, elle estima judicieux de s’enfermer dans sa cabine pour y être tranquille, le bateau étant en arrêt forcé à cause de la fuite de l’ex-Amiral. Son ami se conduisait avec veulerie, ne se risquant à peine à la défier du regard, tant pis elle n’allait pas s’abaisser à se soumettre alors qu’elle lui pointait ses torts. Riku reviendrait bien assez tôt à la raison, se présenterait à lui sous peine de garder une atmosphère encore plus électrique qu’auparavant.

Emportant les textes détaillant avec une précision incroyable le champ d’action prévu par le Commandant Kaisuki, elle rejoignit à pas feutrer sa couche en fermant avec soin la porte derrière elle pour ne pas être dérangée. Rika vint se caller contre les coussins de son lit douillet, son supérieur lui avait laissé la couche la plus moelleuse et heureusement aux vues du luxe qu’il se permettait dans ses appartements. Le silence apaisa l’esprit agité de la jeune femme vis-à-vis de Riku, qui s’était réfugié certainement dans sa cabine, ses muscles se décontractèrent. Ses prunelles bleutées se figèrent un long moment sur la première page du dossier, hésitante à s’enfoncer dans les méandres de la gestion et de l’administration militaire et politique. La taille volumineuse de ces documents représentait le travail colossal effectué par Riku lors de son temps libre, si on pouvait appeler cela des heures de détentes à retranscrire toutes ses réflexions pour atteindre avec succès la paix de l’humanité. Au contraire de son partenaire raffolant de ces plaisirs barbants et pompeux, la Générale se contentait d’hocher la tête de loin les décisions du jeune homme. En l’occurrence, ce dossier équivalait littéralement à l’œuvre de toute la vie de Riku Kaisuki, lui confier un tel secret était-il réellement raisonnable ? Voulait-elle connaitre les stratégies de son Commandant au lieu de les exécuter au jour le jour ? En était-elle digne sachant son désintérêt et son absence d’aide dans ce domaine houleux ? Non, Rika avait beau se questionner sur la meilleure option, intérieurement son cœur battait la chamade de ce présent. Elle n’aurait jamais autant espéré de sa part, lui qui était si confidentiel dans ses pensées mise à part au cours de ses périodes de dépression où l’Azurée s’assurait de le maintenir à flot, voire de le secouer afin de ne pas abandonner les hommes prêts à mourir pour lui dont elle-même.

Son attention glissa le long petit à petit au fil des mots, des phrases plus ou moins techniques, après avoir allumé la petite lampe de sa table de nuit tandis que l’astre solaire déclinait en faveur des premières lueurs de la nuit. Fascinée par cet exposé d’informations, de contacts, de stratagèmes incluant très prochainement une guerre ouverte avec la Marine lorsque la structure rebelle disposerait de ressources humaines et tactiques plus développées, ainsi que plus riches. Rika dévora d’innombrable pages, s’en sans rendre compte qu’elle les tournait machinalement, dire que s’il lui avait expliqué de vive voix, elle aurait la fâcheuse tendance à s’endormir devant lui. Et justement installée confortablement, ses paupières commencèrent à se clore, sa tête dodeliner malgré sa volonté de continuer sa lecture. Exténuée par la traversée précédente et sa nuit décousue, sa conscience périclita vers un sommeil, les documents s’échappèrent de ses mains qui chutèrent doucement sur la couette. Morphée prit l’Azurée sous son aile dans un cocon aux effets réparateurs, la jeune femme avait bien besoin d’un repos mérité.

Néanmoins, elle s’éveilla en sursaut par la faute des bruits de pas à la foulée pressée bien qu’incertaine faire irruption dans la pièce adjacente à sa cabine, suivi d’un son faible comme si on déposait des affaires légères sur la table. Soudain la voix douce et enivrante de son ami parvient à la demoiselle qui fronça les sourcils à l’évocation de son nom, elle écouta circonspecte ses complaintes et sa requête de converser entre quatre yeux. Sérieusement ? Les remontrances de la veille ne lui avaient pas donc suffi ? Désapprobatrice à sa demande insensée, estimant à juste titre qu’ils s’étaient tout dit, Rika n’était pas d’humeur à lui adresser la parole. Et pourtant une petite voix se souleva à l’encontre de l’idée général de ne pas donner à son Commandant satisfaction, celle-ci lui reprocha de regretter plus tard le fait de ne pas avoir pris le temps d’agir comme de véritables amis au moins une fois, qu’il avait instigué le premier pas vers une réconciliation honnête. Sa conscience évolua à l’égard de la logique de cette sensation de remord qui risquerait de la ronger, instinctivement elle se redressa, Riku souhaitait que sa subalterne lui face front et lui donne les explications à ses interrogations incessantes. La Générale s’empara de la poignée de la porte pour l’ouvrir, soudainement elle trembla à la réminiscence des prétextes s’acheminant de fil en aiguille, se stoppant dans sa démarche de bien faire les choses. Non c’était au-dessus de ses forces, pourquoi lui soumettre des questions si intimes voire douloureuses ? Pourquoi maintenant après toutes ses années d’insouciance ? Pourquoi se souciait-il de ses sentiments alors qu’il ne lui avait jamais fais que lui donner des ordres de mission ou pleurer sur son épaule ? Pourquoi devait-elle se remémorer des morceaux de sa vie qu’elle désirait enfouir pour son propre bien ? Sa main libre et sa tête se s’accolèrent à la cloison de l’obstacle, par fierté, elle tenta avec difficulté de reprendre contenance pour lui répondre, le timbre de son élocution sonnait froid, tranchant et pourtant chevrotant indiquant être interloquée par la teneur de son indiscrétion.

- C’est quoi ton souci à un moment, on va pour régler ton problème matrimonial et tu trouves le temps de te distraire en me cassant les pieds ? Il t’a fallu bien plus de deux ans de loyaux et bons service pour te rappeler que j’appartenais au genre humain, tu n’as pas saisi les aboutissants de notre dispute d’hier ? Cet intérêt soudain m’horripile au plus haut point, c’est la chute lorsqu’on s’aperçoit de la chance qu’on a gâché. Tu le pressens, n’est-ce pas ? Mais tu te trompes de destinataire, on n’est pas là à voyager pour moi que je sache, à faire une ballade en bateau pour mes beaux yeux. Tu oses me quémander la raison qui me fait rester fidèlement auprès de toi, le fait que je ne te déteste pas. Hahaha pathétique ! Tu es la personne la plus intelligente que je connaisse et malgré tout tu es toujours ignare à ton environnement. Tu me diras à roucouler ou pleurer sa femme, cela n’aide pas. Il est trop tard pour te préoccuper de mes sentiments…Je le fais parce qu’«Il»…Parce que Mark n’aurait pas voulu que …Que je nourrisse de la haine à ton égard, qu’on se sépare après toutes les épreuves qu’on lui a fait subir... Les larmes s’écoulèrent le long des joues de la jeune femme au souvenir de son père, dire que tous deux n’avaient jamais évoqué ce sujet ô combien désagréable par peur de rouvrir d’anciens blessures. La chose était plus qu’insupportable, ses jambes flageolèrent à l’énoncer de son prénom pour la première fois depuis son décès. Elle eut la terrible sensation que son cœur hurla pendant que la dure réalité rattrapait le duo d’ami, les émotions se libéraient une à une. Au contraire de toi, Riku, qui a fui comme un lâche tes responsabilités, j’ai renoncé à ma profonde rancœur envers toi, et accepte les enseignements qu’il nous a inculqué…Toi, tu t’es contenté d’occulter cet épisode de ton existence, de m’abandonner et tout ce qui nous liait alors que la faute t’incombait. Le tuer ne t’a pas rassasié, il te fallait piétiner sa mémoire pour assouvir tes plaisirs pervers. Rassure-toi avant ma prise de conscience, je t’ai détesté, je ne voulais plus avoir à faire à toi…A l’instant où je suis revenue te donner ta chance, j’ai compris la signification de ses paroles, Mark jouait les idiots mais il était doué d’un sixième sens sur nos capacités à agir ensemble.  Intérieurement je me suis attachée à toi, je ne saurais étayer ce sentiment, le mal que tu m’inflige n’est rien comparé à mes résolutions et mon allégeance envers toi et ton abrutie de seconde personnalité. Malheureusement cela ne t’a traversé la cervelle pas une seule fois, tu veux une discussion mais elle est bien partie pour être biaisée par ton désintérêt à ce qui ne touche pas à ton petit égo.

Rika essuya ses larmes de sa main puis prenant son courage à deux mains, elle ouvrit doucement la porte où ses yeux découvrirent son tas d’habits plié impeccablement sur la table. Déterminée à se saisir de ses vêtements secs, elle s’avança jusqu’à ce que son regard glacé percute celui de l’ex-Amiral, qu’elle défia afin qu’il puisse voir l’ampleur du monologue de son amie. Une tension se propagea entre les deux individus, la Générale ne comptait pas à rajouter le moindre commentaire, elle récupéra son paquetage en s’apprêtant à faire demi-tour.
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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyDim 26 Avr - 0:41

Riku savait parfaitement quel risque il prenait en venant ainsi relancer leur échange musclé de la veille. Rika était loin de lui avoir entièrement pardonné son attitude récente, et son caractère n’était pas du genre à laisser passer les choses facilement encore plus lorsqu’il s’agissait de trahison. En appelant l’azurée à parler de nouveau de leurs sentiments respectifs, il lui rappelait avant tout combien il avait laissé de côté toute considération de la jeune femme tout ce temps, au bénéfice de sa petite personne, de ses projets, de ses rêves, et ce en dépit du fait qu’elle avait tout perdu à cause de lui. Oh que oui il le savait, il était le principal problème dans la vie de Rika. Il n’avait fait que lui causer du tort, année après année, il n’avait fait que lui donner des ordres en pensant sa fidélité tout acquise malgré sa faute impardonnable, et il avait abusé de cette fidélité sans jamais s’intéresser à ce qu’elle pouvait ressentir, souhaiter, aimer… Comment pouvait-il se considérer comme un leader digne de ce nom et agir en tant que tel, s’estimer à la hauteur pour conduire son plan de libération du monde… Qui était-il sinon un petit tyran qui se servait de gens crédules pour ses ambitions sans vraiment leur accorder le moindre regard ? Sa gestion était aussi parfaite que possible, mais ça restait de la pure économie, des finances, du budget, dans cette vision des choses, les gens étaient des données, un coût en munitions, nourriture, place nécessaire dans la base, bateaux nécessaires pour les troupes… Il manquait réellement de vision plus humaine de la gestion, il était devenu un simple dirigeant qui ne voyait que les chiffres et les projets à long terme. Il devenait sans se rendre compte ce qu’il cherchait à combattre de toutes ses forces, bien loin des valeurs de Mark. Se prenant la tête entre ses mains après avoir achevé sa demande, la gorge encore nouée à l’idée d’entendre la réponse de la jeune femme, il baissa le regard, espérant pouvoir néanmoins arranger les choses avec elle. Un silence de plusieurs minutes suivit, probablement durant lequel l’azurée s’était accordé un temps de réflexion sur la réponse à apporter ou pas à son supérieur, quand finalement, le bruit de la porte qui s’ouvrait résonna dans le petit espace de vie. Riku leva les yeux, mais il vit qu’elle n’avait pas poussé la porte, elle était restée de l’autre côté, comme pour marquer une distance entre eux alors qu’elle lui assénait sa réponse sur un ton froid qui en disait long sur son état d’esprit. Comme il pouvait s’y attendre, elle ne lui avait absolument rien pardonné. Elle manifesta implacablement sa colère et sa rancœur à son égard, lui rappelant mot pour mot ce qu’elle lui avait déjà dit lors de leur dispute dans son bureau. Il agissait bien trop tard, il avait laissé les choses couler bien trop longtemps. Comment pouvait il prétendre recoller les morceaux si facilement, comme si de rien n’était ? Naïf qu’il était, idiot, imbécile, un ahuri qui se contentait d’agir selon son instinct au lieu de réfléchir aux conséquences de ses actes. Evidemment qu’elle avait raison de lui dire tout cela, il ne pouvait pas avoir de prétentions à son égard, il avait causé la mort de son mentor et père et depuis ce jour il s’était contenté aux yeux de la jeune femme de vivre sa petite vie tranquille sans chercher à s’amender de ses fautes, et pire encore, en agissant avec elle comme si son pardon était gagné et qu’il pouvait être son ami sans rien faire de plus que de l’accueillir. Elle de son côté avait su dépasser sa haine envers celui à cause de qui elle avait perdu son seul trésor, un père qui avait su lui apporter une véritable joie dans la vie. Elle était revenue vers lui en suivant les enseignements de leur maître à tous les deux, et depuis elle s’était démenée pour lui rester fidèle, en toutes circonstances et en dépit du fait qu’il la traite comme un outil à sa disposition et pas comme une amie. Finalement, le jour où il l’avait sauvée en sacrifiant un œil ressemblait plus à une opération pour se faire passer pour quelqu’un de bien qu’à un véritable acte héroïque. Bien malgré lui, le commandant sentit des larmes rouler le long de ses joues. Il tenta de contenir ses sanglots pour ne pas en avertir l’azurée tandis que Cael poussait des grognements désapprobateurs dans un recoin de son esprit. Rika était de toute manière loin d’en avoir fini avec sa violente contre-attaque.

Et de toute la diatribe, ce fut une remarque particulièrement qui asséna le dernier coup de poignard au brun : « Le tuer ne t’a pas rassasié ». Le tuer… Alors c’était ainsi qu’elle considérait ce qu’avait fait Riku. Elle le voyait vraiment comme le tueur de Mark. D’un côté, elle n’avait pas totalement tort, de l’autre, comprendre cet état de fait lui fit extrêmement mal. Son cœur se serra profondément, et cette fois-ci les larmes n’étaient plus quelques gouttes d’eau éparses qui coulaient lentement de ses joues, c’était maintenant un véritable torrent qui tombait de ses yeux. Il voulait hurler toute sa détresse, et frapper du poing, lui dire que tout était faux… Mais le pouvait-il vraiment ? Etait-il légitime à prétendre une telle chose ? La vérité, et il le savait au fond de lui, et cet état de fait contribuait largement à sa tristesse, c’est qu’il ne le pouvait pas. Rika avait raison sur toute la ligne. Il avait causé la mort de Mark. Il s’était éloigné de tout ce qu’il avait appris, et il s’était contenté de croire que satisfaire ses ambitions pour faire régner la justice était un moyen de respecter la volonté de leur mentor. Il leur avait pourtant toujours expliqué que ce qui compte c’est de toujours faire confiance aux gens qui nous entourent et de les faire passer avant nous, que c’était ainsi qu’on remportait des victoires…  Et alors qu’il était plongé dans ses pensées et dans sa tristesse, qu’il s’était écroulé entre ses bras pour laisser ses larmes chuter librement, le jeune homme entendit du bruit qui le fit lever la tête. Rika s’était avancée pour venir récupérer ses affaires, mais c’était visiblement sa seule intention. Son regard en disait long, et d’ailleurs elle ne tarda pas à commencer un mouvement de demi-tour. Mouvement que stoppa rapidement son ami par réflexe, agrippant un pan de sa tenue pour lui indiquer de faire demi tour. Il ne remarqua même pas que c’était en fait son fessier qu’il avait attrapé, tombant à la renverse lorsqu’il s’en rendit compte, les yeux encore rougis par les larmes. Maladroitement il se releva, essayant de reprendre son sérieux, toujours plus honteux alors que son alter ego venait de se frapper le front de dépit devant le ridicule de la situation. Le ton de sa voix était cassé, tremblant. Il avait du mal à articuler correctement tellement sa gorge était nouée.

« - Je… Tu as raison sur toute la ligne Rika. C’est pour cela que je voulais absolument te parler maintenant. J’avais besoin d’avoir mal, de ressentir de plein fouet toute cette douleur que j’ai pu t’infliger pour en prendre conscience… Oui j’ai été aveugle, et pendant trop longtemps j’ai cru que pousser mes ambitions jusqu’au bout était la voie à suivre pour appliquer une justice où des gens comme Mark ne mourraient plus et seraient honorés. Je me suis égaré sur une voie sombre où la vie humaine n’avait plus de valeur à mes yeux, et j’ai négligé trop longtemps tout ce que tu représentes à mes yeux. Je ne t’oblige pas à me croire, à penser que je suis sincère mais dans les faits, si aujourd’hui je te pose ces questions, c’est que je veux vraiment rattraper toutes mes erreurs. Je veux me racheter, je veux être digne de tout ce que tu as fait pour moi, être digne de la vie que Mark a sacrifiée pour sauver quelqu’un comme moi. Aujourd’hui je suis indigne de ma position, indigne de ton amitié, indigne de ta loyauté, indigne de celle de tous mes hommes… Tous ces plans que j’ai construit, je ne mérite pas d’en être à la tête… Si je le pouvais, je m’infligerais punition sur punition pour me repentir de tout le mal que j’ai fait, de toutes les vies que j’ai sacrifiées sans aucune considération pour elles. »

Alors qu’il parlait, il s’était lentement redressé pour lui faire face. Son regard était moins marqué par sa tristesse, il affichait désormais l’expression sérieuse qu’il n’avait que pour elle lorsqu’il voulait lui faire comprendre qu’il ne plaisantait pas sur ses mots, qu’il fallait qu’elle les entende. Intérieurement, Cael sentit les barrières mentales du commandant céder une à une et tenta de réprimer ce sentiment qui s’emparait de lui. Une profonde culpabilité mêlée à l’exaltation de pouvoir enfin parler sans limites, et la volonté de rattraper un passé d’erreurs, tout cela générait chez lui une volonté nouvelle. Son cœur s’emballait, et malgré lui, il s’était rapproché de la jeune femme, oubliant la tension du moment, il poursuivit son discours sans perdre son courage nouvellement gagné. L’adrénaline le maintenait dans cette conversation, et il n’avait pas lâché du regard son interlocutrice. L’objectif restait clairement de lui faire comprendre la sincérité de son entreprise.

« - Pourras-tu seulement me donner une chance Rika ? Désormais je ne veux plus vivre enfermé dans ma petite tour d’argent, à mépriser ce que peuvent ressentir ou penser les autres qui m’entourent, et plus particulièrement toi. Toi plus que n’importe qui. Je ne veux plus te décevoir Rika tu m’entends ? Aujourd’hui, nous ne voyageons pas pour me permettre de reconquérir une femme. Nous y allons pour que j’en finisse définitivement avec cet ultime poids de mon passé, un passé d’aveuglement, d’égarement, un passé que je veux détruire pour repartir sur des bases nouvelles. Suivre les enseignements de Mark et voir avant tout ce qui m’est précieux autour de moi avant de chercher à vouloir plus précieux. Et il n’y a rien qui compte plus pour moi aujourd’hui que ta présence… Non, je ne cherche pas à te taquiner ou à me moquer de toi Rika… Je veux redémarrer cette vie d’homme nouveau avec toi à mes côtés. Quand à ce que nous ressentons… Je pense que nous aurons l’occasion d’en reparler. Tu l’as très bien dit le moment n’est pas venu, ce voyage a un but précis. Je resterai concentré dessus je te le promets. En attendant… Continuons à nous taquiner comme toujours. Et parlons un peu plus, tu veux ? J’aimerais vraiment en savoir plus sur toi… J’ai raté beaucoup trop de choses. »

Incapable de réprimer plus longtemps cette envie profonde qui s’était gravée en lui, le brun s’avança un peu plus et finit par prendre dans ses bras l’azurée, sans aucune prétention supplémentaire, il la serra contre lui comme si c’était le dernier jour qu’il devaient passer ensemble. Peut être sentait-elle les intenses battements de son cœur, peut être y voyait-elle le signe précurseur d’une envie plus poussée, mais à cet instant, l’unique volonté de Riku était de lui montrer son affection et sa sincérité. Ce câlin improvisé en était la parfaite démonstration. Il ne l’avait pas calculé, à vrai dire même lui était surpris par la soudaineté de ce geste inattendu, mais il ne cachait pas une certaine joie de pouvoir la serrer dans ses bras. Il resta ainsi silencieux, ne jugeant pas nécessaire de prolonger la conversation, il voulait simplement profiter de cet instant fugace, craignant que la jeune femme ne l’écourte et l’envoie balader. Soucieux de ne pas la gêner outre mesure, il finit par rompre l’étreinte, le regard bas et les joues légèrement empourprées. Finalement, il reprit la parole, et se détourna, avec la volonté de se remettre au pilotage du navire. Ils ne pouvaient pas trainer plus que nécessaire en route, vu la durée du trajet. Toutefois, il laissa entendre à la jeune femme qu’elle était libre de le suivre :

« - Ecoute Rika… Si je t’ai genée, ou si tu souhaites ne pas me pardonner malgré tout… Sache que je le comprends parfaitement. Je ne mérite pas un pardon offert si gracieusement, pas après tout ce que j’ai pu te faire. Mais sache que je ne te mens pas sur ma volonté. Peut être est il réellement trop tard, mais je souhaite au moins faire en sorte que tu ne souffres plus jamais par ma faute. Cael ou pas, plans pour Justice ou pas, ma volonté passera toujours après la tienne, je ne resterai plus dans l’ombre sans t’écouter. En attendant… Je vais faire en sorte que nous en finissions rapidement avec cette mission bien pénible. Je ne compte pas m’attarder là bas. Je n’ai qu’une seule envie, dire à Boa que c’est bien terminé, que nous sommes ennemis. Elle est mon passé, et désormais je ne veux me tourner que vers mon avenir. Un avenir dont tu fais partie. Si tu veux me tenir compagnie pendant que je vais conduire notre navire, tu es la bienvenue… Même si la tentation de t’arroser risque d’être forte fertiligirl… »

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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyJeu 30 Avr - 4:41

L’atmosphère était si électrique entre les deux protagonistes, Rika en était la principale fautive avec son idiosyncrasie franche et cassante. Elle ne mâchait pas ses mots, et encore moins envers son supérieur considérant qu’il se trouvait être le plus habile à appréhender son analyse détachée voire sévère de la situation. A quoi bon le ménager sur le simple fondement de leur lien amical, cela équivaudrait à de l’hypocrisie à ses yeux. Certes la jeune femme, parfois, regrettait d’user de paroles plus acerbes que sa pensée, au moins cela avait l’effet escompté de faire cogiter le Commandant Kaisuki. Celui-ci, restait pour la plupart de ses hommes un être assuré et sage dans ses décisions auxquelles il n’était pas nécessaire de remettre en question, stimulant son arrogance. La Générale n’avait réellement aucun scrupule à le défier, à lui pointer du doigt ses erreurs quitte à le mettre à terre, à l’écraser verbalement pour qu’il descende de son nuage. Bien évidemment, elle ne gagnait pas de gain de cause tout de suite à chaque fois, heureusement la demoiselle aux plantes n’abandonnait pas son idée pour quelques modestes résistances de son ami. Hors fort était de constater qu’elle était parvenue à lui faire comprendre son sentiment que l’ex-Amiral avait pris la veille avec bien trop de légèreté, elle lui avait assené un coup de vérité très efficace, à tel point qu’il se figea pendant plusieurs minutes les larmes ruisselant en cascade sur ses joues. Rika, ne jugeant pas pertinent de lui adresser le moindre commentaire, le moindre geste compatissant à son encontre, lui tourna le dos sans plus de considération. Le leader de Justice parut désappointé sur ce point, tel un serpent désireux de capturer sa proie, il agrippa vivement la serviette aux fins de la retenir. Ce geste se réalisa si vite qu’il attrapa plus que le tissu, il alla jusqu’à empoigner fermement le fessier de Rika dans son entreprise. Cette dernière effectua un sursaut de stupeur à ce contact indélicat, notamment que la serviette la recouvrant tirée par le mouvement de recul de son ami tomba au sol entre les deux jeunes gens. La jeune femme s’empourpra d’embarras et particulièrement de colère à ce reflexe malencontreux, s’apercevant qu’elle se retrouvait bien vite en sous-vêtement face à son supérieur, le point positif fut qu’ils avaient eu le temps d’être moins transparent. Son esprit bouillonna de le rouer de coups, quel pervers ! L’Azurée riva en un éclair levant la main pour lui soumettre une gifle des plus monumentales, elle arrêta net son action à la vue du regard sérieux que lui lançait son Commandant se redressant malgré la honte que les rougeurs exposées au niveau de ses pommettes. L’iris ambré de son œil valide luisait d’une volonté de lui répondre le plus sincèrement, le contexte prêtait à ces instants où le Commandant Kaisuki arborait ces fameux traits exprimant sa détermination. Fait étrange, Rika était certaine qu’il se comportait de manière si grave qu’uniquement envers sa personne, même dans les circonstances les plus désespérées, il n’avait pas autant d’intensité dans sa tâche. Était-ce parce que ses hommes possédaient en lui une foi inébranlable autant dans son ancienne fonction d’Amiral qu’en tant que Commandant de Justice ? Ou car il cherchait à convaincre à tout prix son amie de l’honnêteté de sa tirade, généralement cet agissement parvenait à canaliser l’attention de la demoiselle.

Fronçant les sourcils à son éventuel stratagème pour lui faire oublier l’offense qu’il venait de créer par sa maladresse, elle serra le poing de sa main levée afin de ne pas l’écraser en une gifle trop tôt. Ses iris glacées lancèrent des éclairs meurtriers, le menaçant de ce qui lui en couterait à l’évocation de la moindre allusion perverse. Il s’embarqua dans un monologue rétrospectif de ses convictions, de ses ambitions dans lequel il s’était plongé, de la mauvaise voie empruntée malgré les conseils de leur mentor, gravitant dans le mensonge de son propre égoïsme. Son ami confessa avoir péché par vanité en croyant naïvement que ses prétentions le conduiraient à la victoire de la véritable justice, or Rika avait su lui ôter les ouillières qu’il s’était appliqué seul. A tout vouloir gérer par soi-même, il en avait occulté le plus essentiel ; ses hommes. Maintenant le Commandant voyait clair grâce aux paroles plus qu’impulsive de la jeune femme, il désirait se racheter auprès d’elle et ses soldats, sa subordonnée ressentait la vibration de ce timbre grave doublé d’honnêteté, elle soupira d’exaspération. Toutefois, il parut en avoir terminé avec leur conversation, il s’avança d’un pas vers elle réduisant à quelques centimètres l’écart entre les deux protagonistes. Le champ de vision de l’Azurée était absorbé par les traits du jeune homme, dans son fort intérieur, elle paniqua de cette proximité pas habitué à être approché d’aussi près notamment par un homme sauf s’agissant de son défunt père adoptif. Pendant que la demoiselle cherchait une échappatoire sans brusquer l’égo et les états d’âmes de son partenaire de mission, après tout il n’admettait pas souvent ses fautes autant savourer sa défaite. Il ragaillardit d’une énergie sans cesse renouvelée comme s’il lâchait enfin prise sur une pression trop longtemps maintenue. Rika était curieuse de connaître tout ce qu’il avait à lui relater, afin de le retourner contre lui si d’aventure les circonstances en nécessité le besoin telles que les plaisanteries les plus piquantes. Riku refit une nouvelle fois la requête à son amie de lui offrir une seconde chance, lui assurant que désormais il serait à son écoute plus qu’à n’importe qui. Il annonça fermement sa volonté à couper tout lien avec son passé déviant, devenir un homme nouveau avec des idéaux en accord avec les préceptes de leur maître à tous deux.

L’instinct de l’Azurée la titilla d’une étrange façon, quelque chose allait arriver mais quoi ? La réponse lui parvient assez vite, son Commandant termina en affirmant qu’il comptait bien avoir une discussion prochaine sur leurs sentiments respectifs. Confuse sur la signification de ces dernières paroles, elle voulut répliquer avec virulence que cette perte n’avait pas lieu d’être mais elle fut interrompue si singulièrement qu’elle se figea en une statue. Qu’est-ce que ?...Riku avait brisé le vide en l’étreignant de toutes ses forces dans ses bras, l’Azurée fut tellement hébétée par le geste qu’elle crut à une hallucination désagréable. De prime abord, elle n’appréciait pas qu’on pénètre dans son espace sous peine de se faire frapper, ajouter à cela qu’elle se retrouvait très peu vêtue. Bien évidemment, focalisée sur la tirade de son coéquipier, elle ne se baissa point pour s’emparer de sa serviette à terre, grosse erreur. Ses pensées lui crièrent de le repousser et de l’injurier de tous les noms, il n’avait aucunement demandé son autorisation à effectuer ce geste absurde et …déplaisant. Son anatomie pourtant n’exécuta pas les ordres sommés par son cerveau, bien au contraire, son pouls accéléra à ce toucher délicat et chaleureux…Non, elle ne devait pas céder à cette forme de proximité, pourtant son cœur palpitait d’une sensation irradiante. L’étreinte l’emportait dans un monde bien plus tendre qu’elle ne désirait le croire alors qu’elle sentait l’organe de vie de son supérieur tambourinait à tout rompre. Pas question qu’elle lui concède un brin de terrain, qu’il puisse apercevoir une quelconque faiblesse ou d’un intérêt qu’il confondrait avec de l’attirance. La Générale se contenta de rester droite comme un piquet tout en fermant les yeux, elle ne le repoussa pas mais ne répondit pas non plus à ce contact. Elle se délectait de cette bienveillance et cette étincelle de chaleur qu’il lui transmettait, seule ses joues s’empourprèrent d’embarras. Même s’ils étaient amis de longues dates, jamais, ô grand jamais, ils ne s’étaient apprêtés à des marques d’affection. Enfin si la jeune femme lui avait déposé une fois un bisou sur la joue afin de faire réagir Riku à ses paroles, sachant que sa seconde personnalité était aux commandes. Finalement la tendresse du câlin s’effaça, le Commandant rompu l’étreinte libérant ainsi la jeune femme, qui éprouva un sentiment de déception, de tristesse, presque de vide à cette séparation. Une part d’elle était sur le point de la motiver à s’élancer contre son buste pour l’enlacer à son tour, mais sa fierté, la partie la plus forte de son caractère, musela bien assez vite cet aspect rebelle et affectif. Son corps frémit de cette confrontation mentale, n’émettant aucun commentaire à l’invitation du jeune homme de l’accompagner sur le pont. Envahie de plusieurs émotions tel qu’un spontané soulagement à la résolution de son ami à décider qu’il n’y avait plus d’avenir entre sa femme et lui, une joie et un espoir naissaient dans les méandres de son âme glacial. Rika, immobile et silencieuse observa son supérieur monter les escaliers, ses prunelles brillaient d’une lueur insondable. Il lui fallut quelques secondes et à l’aide de la brise marine s’engouffrant dans l’espace de vie qu’elle était encore peu vêtue, les événements s’étant succédé vis-à-vis de son ex-Amiral l’assaillirent de plein fouet. La demoiselle à la cascade d’azur se précipita aussitôt dans sa chambre et s’y enferma de nouveau, s’allongeant sur la couche pour cacher son visage dans un coussin, la pensée de cet enlacement bouscula toutes autres conceptions. Rika avait vraiment apprécié ce geste attentionné et simple, luttant pour garder sceller ces halots émouvants derrière ses remparts de glace. A force de persévérance et d’une gerbe d’eau lui revigorant l’esprit, elle reprit le contrôle de ses idées, pas trop tôt. Elle hésita une seconde sur la suite des réjouissances, devait-elle le rejoindre et faire comme si de rien était ? Cela allait être compliqué à maitriser son mécontentement d’avoir été prise au dépourvue. Elle alla se vêtir de son uniforme sec en maugréant que le leader de Justice n’était qu’un pervers déguisé, en attachant ses cheveux en couettes.

Tandis qu’elle pesait le pour et le contre, une taquinerie folle lui vint en tête, une taquinerie la satisferait grandement. Ceci-dit cela voudrait dire qu’elle devait faire une légère concession d’égo, soit les excuses sincères du jeune homme l’avaient convaincu de se concentrer sur la mission. Discrète dans ses déplacements, elle fouilla dans les placards de la salle de vie afin d’y dénicher des ingrédients de cuisine. Son mauvais coup passait par une activité dont elle ne raffolait point ; mijoter des petits plats. D’habitude, elle laissait avec joie faire Riku sa popote sans s’en soucier, il était facile d’appréhender que la cuisine fût pour le Commandant une passion alors que pour sa Générale, cela ressemblait à une corvée. Ce soir, elle comptait se surpasser, à la fois pour lui rabattre le clapet su ces maigres compétences culinaires et se venger d’une manière plus que subtile. L’Azurée absorbée dans cette tâche qui demandait bien plus de concentration et de temps qu’elle ne l’aurait cru, concocta une recette que Mark lui avait apprise et qu’elle aimait beaucoup ; Un ragout de mouton avec du riz sauté. Avec une rigueur des plus martiales, elle dressa les assiettes en y ajoutant à chacun leur part, néanmoins elle avait ajouté dans celle de son Commandant une petite surprise consistant en une dose non-négligeable de piment assez fort. Rika avait spécialement préparé un plat odorant par le fumet qu’il dégageait pour que son ami ne puisse pas détecter la supercherie que lorsqu’il gouterait son plat.

Une fois le repas servi avec un certain brin de touche militaire, elle calla sous son avant-bras le gros dossier conféré auparavant par son supérieur pour lui redonner, monta sur le pont les assiettes en main d’un équilibre parfait. Elle déposa les assiettes remplies, les couverts sur la table en faisant bien attention de mettre l’assiette réservé à son commandant de manière qu’il s’assoit juste devant. Disparaissant pour réapparaitre quelques secondes de verres et de l’alcool découvert, nullement surprise qu’il dissimule une telle boisson dans son bateau personnel surtout qu’il allait naviguer seul. D’un toussotement, la demoiselle chercha à attirer l’attention du navigateur en pleine méditation afin de faire avancer le bateau, elle l’admira furtivement.

- Tu as fini de faire semblant d’être sérieux ? Cela ne fonctionne pas avec moi. Je viens de préparer le repas, voit le comme un signe de conciliation, cela ne veut pas dire que je te pardonne enfin disons vous hmpf. Et avant d’émettre le moindre commentaire, je te prierais de goûter sinon je te passe par-dessus bord. D’un soupir de soulagement, elle s’installa à son siège décontractant ses muscles, détachant ses cheveux afin qu’ils puissent flotter aux grés du zéphyr de cette douce soirée. D’un ton neutre sans l’ombre d’animosité, elle plaça le dossier sur la table, prenant soin d’éviter le regard mordoré du jeune homme en le plongeant dans la fin du crépuscule. Même si tu fais tout pour me contrarier, j’applaudis cette marque de confiance mais pourquoi l’avoir emporté dans une mission où nous allons nous retrouver sensiblement confronter à nos ennemis. Je t’avertis que si tu te le fais dérober, je n’en tiens aucune responsabilité, imbécile de blobfish.

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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptySam 2 Mai - 14:03

Bon sang… Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris ? Quel était ce geste spontané qu’il venait de faire, qui n’avait certainement causé que de la gêne pour Rika ? Il avait agi au détriment des sentiments de son amie, sans même s’enquérir de sa volonté, et le pire dans tout cela, c’était qu’il s’était juste confondu en excuses avant d’aller se cacher comme un lâche un peu idiot. Non, en fait il y avait même pire, et cela, il n’en avait pris conscience qu’après être arrivé sur le point alors qu’il ne parvenait pas à reprendre le cours de ses pensées à cause du stress. En la rattrapant, il lui avait ôté sa serviette, tout le temps qu’il l’avait serrée contre lui, elle était en sous-vêtements… Embrumé entre des pensées peu avouables qu’il réfréna autant que possible et l’espoir qu’elle ne lui en veuille plus, il tentait de faire le tri dans sa tête sous le regard moqueur d’un Cael qui avait l’air de lui dire « je te l’avais dit Riku, je le sentais depuis le début que tu allais finir comme ça ». Evidemment qu’il devait s’en douter, après tout, il était lui, il connaissait ses pensées les plus secrètes, les aspects cachés de son subconscient que lui-même ne pouvait voir venir. Il lui était tout simplement impossible de se calmer dans cette situation. Bien sûr, il avait été parfaitement sincère dans ses paroles, elles étaient la concrétisation de dizaines de frustrations et d’une profonde prise de conscience qui l’avaient amené à se remettre en question et à se questionner sur ce qu’il voulait vraiment… Mais à cet instant, c’était comme s’il avait quitté temporairement son corps parler pour lui. Comme si toutes les barrières de sa conscience avaient cédé l’espace d’un instant pour se livrer à la jeune femme sans aucune retenue. C’était son cœur à nu qui venait de s’exprimer, et heureusement qu’il ne l’avait pas laissé faire trop longtemps ou bien la situation aurait pu être d’autant plus embarrassante pour la générale qui n’avait rien demandé. Et pourtant, Riku avait beau se persuader qu’il avait commis une faute, son cœur battait la chamade et il ressentait une incroyable sensation de chaleur envelopper son corps… Il n’avait pas seulement cédé à une pulsion, il avait adoré cet instant aussi éphémère fut-il, il aurait voulu le prolonger bien plus, parler plus longuement avec elle de tout ceci… Et ce qui venait achever toute tentative de se reconcentrer pleinement sur leur mission, c’était la pensée que Rika n’avait pas cherché à le repousser tout le long de cette étreinte. Malgré lui, il ne pouvait pas pleinement contenir cette part de lui qui y voyait là la joie d’un moment partagé à deux. Qu’elle aussi voulait ce câlin. Que peut être elle aussi en voulait plus. Mais il n’avait pas le droit de penser à tout cela, pas maintenant, il avait l’obligation d’en finir avec ce dernier point qui le rattachait à son passé. Une fois détaché de Boa, il pourrait se concentrer entièrement sur son plan, dont la première étape était toute proche. Les rapports de ses éclaireurs étaient limpides, dans un royaume tout proche de leur QG, une rébellion était en cours pour renverser le gouvernement tyrannique soutenu par la marine locale qui profitait des ports de l’ile pour faire passer des marchandises de contrebande et s’enrichir sur le dos de la population locale affamée pour permettre aux stocks de marchandises cachés de se remplir. Une pénurie organisée sciemment pour vendre toujours plus cher les denrées.

Riku avait obtenu une entrevue avec le leader de ce groupe qui serait escorté jusqu’à Phyrisa avec un navire de Justice pour pouvoir échanger avec le brun sur les modalités de leurs plans respectifs, pour pouvoir rapidement faire tomber le pouvoir en place. Dès que cette étape serait remplie et qu’un pouvoir favorable à Justice serait en place, l’organisation ne pourrait plus se cacher. Il faudra alors apparaître au grand jour, et agir de manière plus agressive, jusqu’à ce qu’ils aient l’ensemble des nations de North Blue comme soutiens. La seconde phase du plan Nouvelle Ere ne pourrait commencer qu’une fois cette action accomplie, car dès lors la guerre deviendrait très lourde. Les victimes seraient très nombreuses, y compris civiles et donc innocentes, le commandant de Justice le savait, il s’était engagé sur une voie qui couterait la vie à beaucoup de gens, mais c’était malheureusement inévitable. S’ils n’agissaient pas, le monde resterait cloîtré dans ce marasme où la justice ne sert pas le peuple, mais seulement la volonté de quelque uns ayant eu le privilège de naître mieux que d’autres. Le coût serait extrêmement cher et pénible, mais Riku ne pouvait rien faire de plus pour rassurer leurs alliés que leur promettre qu’un avenir bien plus brillant pour tous les attendait derrière les rivières de sang et de morts qu’ils laisseraient derrière eux. Mais le plan du commandant ne passait pas que par la guerre, à terme, il mettrait ne place les éléments diplomatiques et commerciaux qui leur permettraient de faire sécession et de faire front face à la puissance du gouvernement mondial, d’approvisionner leurs alliés même si un blocus devait être mis en place, et d’assurer la sécurité des nations en jeu. Finalement, à penser à tout cela, l’esprit du jeune homme finit par se calmer peu à peu, même s’il ne pouvait empêcher de garder en tête cette agréable pensée que leur étreinte avait été réciproque, au moins dans leur cœur et dans leurs sentiments de l’instant. C’était presque inconsciemment qu’il avait conduit le navire sur le chemin qu’il avait tracé sur sa carte maritime et qui leur permettait d’éviter les ports gardés par la Marine. Il ignorait combien de temps s’était écoulé depuis sa conversation avec la jeune femme, mais il était pris de légères somnolences alors que son esprit s’évadait dans les contrées de rêveries aussi douces que dangereuses. Heureusement pour lui et la sécurité de leur voyage, il fut rapidement réveillé par la douce odeur de la cuisine en marche, et des bruits de pas qui suivirent. Rika était montée sur le pont et avait pris le temps de mettre la table, amenant de quoi manger à son commandant et pour elle. Un peu méfiant du fait de ses capacités en cuisine, il observa longuement les assiettes du coin de l’œil, avant qu’elle ne toussote pour l’interpeller. Apparemment elle le croyait en pleine méditation ce qui ne manqua pas de provoquer une nouvelle fois l’hilarité de Cael qui décidait ne manquait pas de motifs de moquerie depuis le début de la journée. De son coté, le commandant sourit à la remarque de son amie qui ne manqua pas de le prévenir d’éviter toute remarque sans avoir goûté ce qu’elle avait cuisiné. Il se redressa, et descendit sur le pont principal pour venir s’installer en face d’elle, même si elle semblait décider à éviter de croiser son regard. Elle tenait avec elle également le dossier du plan qu’il lui avait confié et paraissait, malgré son apparente bouderie, sensiblement touchée qu’il ait pris la peine de la mettre dans la confidence.

« - Tu me connais, j’apprécie te taquiner héhé, d’autant plus que c’est très rare de te voir derrière les fourneaux, la dernière fois tu as failli tuer plus d’un soldat de ton unité. Mais j’ignore si c’est le goût ou juste le moment où tu as vu leurs réactions qui a provoqué ça, par chance je ne me trouvais pas sur les lieux ! Toutefois, tu as pris la peine de préparer ce repas, alors je compte bien y faire honneur très chère, aussi surprenant que cela puisse être. Quant à ces plans… Je comptais t’en parler à l’origine dans mon bureau, mais les derniers évènements m’ont… Suffisamment fait réfléchir pour que je comprenne que je ne pouvais plus te tenir plus longtemps en dehors de la confidence. Mais pour la sécurité de ces documents, je compte autant sur ta raison que sur mon inventivité fertiligirl ! A nous deux nous sommes invincibles après tout. Bon allez, je dois goûter cette merveille, en tout cas ça sent bon c’est indéniable ! D’où sors-tu cette recette ? »

Sans s’en rendre compte, il s’était mis à lui parler comme toujours, entre la taquinerie et le sérieux, entre le compliment et la vanne bien placée. Ce côté taquin qu’il y avait entre eux était tellement naturel, tellement agréable, qu’il revenait au galop comme si de rien n’était au premier moment de relâchement. Il était impossible pour Riku de rester froide devant cette jeune femme qui le rendait meilleur, c’était un fait indéniable, et bien malin était celui qui aurait pu croire faire en sorte de briser ce lien entre eux. Pendant toute sa tirade, il n’avait cessé d’agiter les bras en riant, observant malicieusement l’azurée comme si leur dispute n’avait jamais eu lieu et qu’il voulait simplement profiter de l’instant présent. Au moment de poser sa dernière question, il avait un sourire très enfantin ; et c’est avec cette même attitude un peu naïve qu’il s’empara d’une pleine cuillerée de son repas, l’avalant sans perdre de temps, laissant le goût de la viande et du riz assaisonné et sauté comme il fallait envahir son palais. Pourtant, il y avait quelque chose qui clochait. Si dans les premières secondes c’était une saveur divine qui avait roulé sur sa langue, il se sentit rapidement rougir, et la chaleur monter le long de ses joues, tandis que le fond de sa gorge se mit à le brûler à un tel point qu’il ne put retenir de profonds toussotements. Fier qu’il était, il fit tout son possible pour donner le change et n’afficher aucune expression, prenant une seconde cuillerée plus grande que la précédente, mais cette fois-ci l’effet fut encore pire. Fourbe, la jeune femme avait sciemment préparé un repas odorant pour ne pas que son ami remarque tout de suite la présence du piment qu’elle y avait ajouté. Finalement terrassé par l’horrible piège, il s’écroula en se tenant la gorge, avant de courir vers les cuisines pour s’emparer d’une miche de pain et la dévorer pour tenter de calmer le feu qui s’était emparé de lui. Avec difficulté, et après de longues minutes à se remettre de cet instant des plus humiliants, durant lesquels il supposa que la jeune femme s’était esclaffée de sa condition, il parvint à reprendre sa place à table, non sans avoir ramené le pain avec lui. Il prit le temps de laisser à ses cordes vocales retrouver leurs pleines capacités, puis prit la parole sur une pointe d’ironie :

« - Et bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que ton caractère se retrouve dans ta cuisine… Même elle est explosive ! Merci, au moins grâce à toi je ne vais pas avoir froid pendant que je vais conduire ce navire cette nuit hahaha… Mais tu ferais mieux de rester sur tes gardes, la vengeance, contrairement à ce repas, est un plat qui se mange froid… »

Un clin d’œil pour lui montrer que son ton était avant tout d’ordre plaisantin, avant qu’il ne s’empare de son assiette pour en renverser le contenu entièrement dans sa bouche, avalant le repas sans se plaindre, malgré les larmes qui coulaient de façon incontrôlée de ses yeux et ses joues cramoisies par l’intensité de la brûlure pimentée. Il mangea autant de pain que possible avant de s’effondrer de nouveau, l’estomac cette fois-ci au bord de l’explosion. Il ne pouvait plus rien avaler. Il rampa comme il put jusqu’à son poste de pilotage, un petit renfort au-dessus des cabines depuis lequel il pouvait contempler l’océan, et fit un signe de main à Rika en reprenant difficilement la parole :

« - Tu ferais mieux d’aller te coucher maintenant, nous avons une longue route… Et si tu peux ranger ces documents dans ma cabine, je t’en saurais gré. Ne t’en fais pas pour moi, je suis du genre taquin, mais je n’irai pas volontairement crasher notre navire dans les récifs, même si l’idée de te réveiller au milieu d’un naufrage est particulièrement comique. Alors reposes toi, et laisse le roi des pilotes t’offrir une balade digne d’une croisière de luxe ! urgh… »

Alors qu’il avait presque atteint son poste de pilotage, il fit une roulade en arrière et chuta sur le pont lourdement. Il était vidé de ses forces après avoir voulu faire le malin, voilà un commandant digne de ce nom tiens… Il n’avait même pas remarqué qu’une fois privé de pain, la seule chose qu’il avait eu sous la main pour soulager sa gorge était la bouteille d’alcool qu’avait ramené Rika et qu’il l’avait pratiquement vidée à lui tout seul. A cet instant, il ne valait pas une peccadille, il n’était rien de plus qu’une loque dénuée de toute conscience du monde qui l’entourait, et sa démarche avait tout du canard disgracieux qui s’était brisé les deux pattes. Finalement, ce fut Cael qui tenta de maintenir la carcasse de son alter ego de toutes ses forces pour le contraindre à aller s’allonger, parvenant temporairement à prendre sa place pour diriger plus facilement cet imbécile. Toutefois, il se permit une dernière remarque à la jeune femme avant de quitter le pont.

« - Tu sais Riku… Il était sincère. Nous le sommes tous les deux. Alors ne le laisse pas tomber. Je vais conduire cette loque à son lit, il a grand besoin de repos après toutes ces péripéties et les rêves un peu bizarres qu’il nous en met en tête à tous les deux, et qui te concernent… Oups, je n’aurais peut être pas du dire ça… »

Il avait évidemment fait exprès pour tester la réaction de la jeune femme. Il riait d’avance de l’imaginer gamberger toute la nuit en se demandant à quoi pouvait bien penser cet idiot de Riku. Il fallait bien qu’il lui fasse payer le fait qu’il était en train de lui polluer tout son esprit combattant avec idioties de sentiments et de liens…


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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyMer 6 Mai - 2:16

Les prunelles givrées de la jeune femme admirèrent les reflets solaires se mourant dans les embruns de l’océan en ce début de soirée, promettant une nuit étoilée. Pas d’humeur à affronter son Commandant dans les jeux de défis et de taquineries, les plans élaborés dans ce fameux document virevoltaient en un tourbillon de réflexions s’agissant de leur efficacité à long terme. Évidemment, Rika était impressionnée par le détail des manœuvres prévues, elle s’était surprise à imaginer des batailles dantesques où elle pourrait exposer ses talents de guerrière et vibrer à la ferveur des affrontements. Pourtant en dépit de l’aplomb et de l’édification de ce projet sur plusieurs années, elle parut moins certaine que son ami et supérieur ait pensé à tous les imprévus causés par les guerres, le jeu des alliances politiques, l’espionnage, la puissance militaire des deux camps. Certes les combats en plein jour pour la liberté n’étaient pas encore dans les cordes de l’organisation de rebelles mais Riku avait su s’entourer d’hommes fiables et anticiper les décisions de la Marine à son encontre. Bien heureux d’avoir servi auparavant dans les rangs de cette institution corrompue, permettant d’user de son rôle d’Amiral aux fins d’analyser avec le plus de discrétion la marche à suivre dans la fondation de son mouvement, surprenant la sphère des puissants par sa trahison. Ces derniers ne prirent par au sérieux le traitre désireux de renverser la dictature monarchique en place, ils lancèrent des mesures à la traque les renégats usant des affiches de recherche. Cependant, les têtes de Marijoa ne saisirent l’ampleur de la concrétisation de son projet et de la terrible erreur de ne pas avoir mis tout en œuvre pour éliminer cette menace plus tôt. Cette erreur avait été de sous-estimer un tacticien hors-pair tel que l’ex-Amiral Kaisuki, les cinq étoiles s’en mordaient les doigts à chaque disparition d’un contingent effectuée aussi discrètement que professionnellement. Dans sa fuite et sa folie, il s’était débrouillé pour embarquer quelques pointures de la Marine, facilitant la formation des nouvelles recrues inspirées par l’envie d’un monde meilleur ou redevable envers ces soldats venus à leur rescousse. Aujourd’hui, le groupe voyait ses rangs grossir grâce à leur action mené ici et là aux fins de faire régner la paix et défendre les plus faibles. Malheureusement cette conviction à faire tomber cette tyrannie ne s’œuvrerait pas sans déclarer une croisade jonchait de bains de sang, de perte d’alliés et surement d’innocents pris en étau entre les deux factions belligérantes. Raisons pour lesquelles elle restait prudente malgré ces stratégies bien ficelées, elle n’hésiterait pas à présenter sa façon de penser dans le cas où le Commandant s’aventurait sur une pente glissante, tel un garde-fou loyal.

La démarche rythmée du brun la sortit de sa torpeur, il vint s’asseoir à son assiette y attardant son œil valide sur son plat avec énormément de méfiance. L’Azurée perçut dans la gestuelle de son partenaire une agitation se manifestant en les prémisses d’une réplique taquine, sans surprise il lui rappela l’épisode humiliant où la demoiselle avait tenté de mijoter un petit plat à l’intention de son unité. Le résultat fut calamiteux pour ne pas dire catastrophique, ses fidèles soldats tombèrent tous malade d’intoxication alimentaire, l’un des ingrédients était mal passé coupler avec le gout horriblement immonde du repas. Rika les avait fusillés d’une intense œillade meurtrière aux figures déconfites voire écœurées de ses hommes, certains vomirent aussitôt la mixture tandis que d’autres se retinrent par respect ou plus précisément éviter le terrible courroux de leur Générale. Un magnifique échec cuisant, son unité entière alitée et indisposée pendant plusieurs jours, suivi de son ami qui souffla sur les braises dès qu’il eut vent de l’histoire. Le Commandant Kaisuki jubilait d’hilarité lorsqu’on lui expliqua la situation de l’arrêt de la seconde unité, il ne lui fallut pas lui répéter à deux fois dans sa quête d’enquiquiner un maximum sa subordonnée. La jeune femme avait su lui offrir une occasion en or de se moquer allégrement de sa mésaventure hasardeuse, elle soupçonnait à juste titre que la mémoire tordue de son interlocuteur s’en souvienne comme si la scène s’était déroulée la veille sous ses yeux. Les sourcils d’une nuance de glace se froncèrent à la plaisanterie, la Générale comprima autant que possible son désir de l’étriper, désir ne cessant de croitre lorsque Riku rajouta amuser lui faire confiance s’agissant de la sécurité sur ses papiers. Un bel arnaqueur de première, dorénavant qu’elle était au courant de ses plans militaires, elle devait également protéger le plus grand secret de leur organisation. Il l’avait une énième fois manipulé aux fins de parvenir à ce qui l’arrangeait le plus à savoir partager cette lourde tâche, la demoiselle soupira d’ennui à cette responsabilité qui lui incombait. Pourtant, elle ne contesta pas cet état de fait, consciente de son rôle en tant que bras droit, son devoir consistait à épauler son supérieur dans l’ombre sans retirer la moindre gloire, chose que Rika ne souhaitait absolument pas.

Sans plus faire attention aux paroles de ce dernier, qui semblait plus joyeux que les heures précédentes, mangea la première sa cuisine au moins quitte à être malade, il n’aurait pas l’occasion d’hurler à l’empoisonnement. A l’inverse de ce dont elle se serait attendue par ses piètres capacités culinaires, la bouchée fonda dans sa bouche décuplant favorablement son palais gustatif. Pas mécontente d’avoir réussi à préparer un plat un peu plus élaboré plus que potable, elle jaugea l’appréhension du jeune homme décidé néanmoins à faire honneur au diner de sa subordonnée. Elle murmura le prénom «Mark» en réponse, pendant que le brun s’infligea inconsciemment une dose de piment à la bonne cuillerée dégustée, ponctuée d’une seconde sous les yeux étonnés de son amie. Le camouflage de l’ingrédient épicé par l’odeur avait réellement fonctionné qu’il ne se rendit pas compte de la duperie ? Ou il était juste totalement idiot à jouer les fiers arrogants résolu à ne lui afficher aucun signe de faiblesse malgré le feu qui se propageait en un incendie dans son gosier, son tube digestif. Finalement vaincu par la brûlure du piment ingéré, se roulant à terre entre des toussotements, son visage se teinta d’un rouge vif alors que des larmichettes coulaient à son insu. L’instinct de survie le fit se précipiter dans la cuisine à l’étage inférieur face à l’expression triomphante de son bras droit, la Générale ayant ébauché un sourire diverti à ce spectacle rabaissant. Rika ne se gêna pas de pouffer de rire au départ pressé de son supérieur à la gorge irritée, lâchant un «Oups» faussement navré. Sa plaisanterie était passée comme une lettre à la poste, or le Commandant Kaisuki n’abandonna pas pour autant la prétention d’achever son assiette, revenant avec tout le pain trônant sur le plan de travail. Un oubli délibéré de la cuisinière savourant cette vengeance bien assaisonnée, les yeux brillants d’une immense satisfaction des traits contractés de douleurs de son ex-Amiral, son humeur s’embellit à chaque action de sa pauvre victime.

Obstiné à reprendre contenance devant l’Azurée, trop orgueilleux pour admettre une défaite absolue, le leader de Justice la complimenta sur l’assimilation de son plat à son caractère et l’avertissant d’un retour de bâton. La jeune femme peu soucieuse des représailles haussa des épaules, elle ne regrettait nullement son idée. Pas assez persuadé de se tourner en ridicule, il souleva l’assiette engloutissant le contenu en une seule fois. Perplexe à ce geste insensé, la demoiselle en observa les effets avides de connaitre la tournure, avait-il causé sa perte dans une tentative têtue d’obtenir le dernier mot ? Exhibant une attitude des plus décontractée, elle appliqua ses coudes sur la table, sa tête posée sur se mains, très attentive à comment son ami allait se tirer de ce terrible faux-pas. Il ingurgita la miche comme un glouton sans en laisser la moindre miette, elle immortalisa la vision de son supérieur les joues pleines, de quoi le confondre avec un castor. Le pain ne suffit point à apaiser les le feu qui s’insinua en son sein, il attrapa ensuite la bouteille d’alcool en la vidant d’une traite sous le regard effaré de la guerrière. Heureusement que la Générale s’était servie au préalable un verre, sinon elle n’aurait eu aucune chance d’en apercevoir la couleur, mais Riku n’avait pas terminé de se ridiculiser. Repu et titubant au point de chuter misérablement au sol, il rampa en direction du pont supérieur en interpellant la jeune femme d’une voix sérieuse à l’intonation chevrotante. Il lui assura d’aller se coucher en toute quiétude car le bateau était entre les mains du meilleur des pilotes, Rika ne manqua pas de s’étouffer de rire à cette autocongratulation. Éclat de rire amplifié par l’acrobatie de son Commandant dominé par le contre-coups de l’ivresse, digne d’un véritable ivrogne. Rika déplora le fait de ne pas disposer d’un appareil photo à cet instant, elle l’aurait mitraillé sous son meilleur jour, ressortant les clichés embarrassants quand l’envie de le narguer serait irrépréhensible.

Le plus intéressa parvint alors que l’expression jovial du jeune Commandant se transforma en un faciès plus ferme et plus sombre dont le regard étincelait d’une lueur distincte, plus sauvage. Caël émergea de son antre, le subconscient de son alter égo, dans le but de maintenir son cadavre dans un état pitoyable, l’Azurée leva un sourcil à cette apparition défiante remarquant que sa conscience à lui ne subissait pas les effets de l’alcool. Toujours assise et focalisé sur les pirouettes inélégantes de son supérieur, se redressa de tout son long sur son siège, l’expression égayée disparut sans aucune forme de procès de son visage. Elle le toisa de sa place, il existait depuis cette révélation une tension électrique palpable entre eux, il faut dire qu’elle n’appréciait guère sa présence bien que cette personnalité soit un très bon combattant voire le meilleur à ses yeux. Il s’était tenté à influencer l’Amiral Kaisuki quelques années auparavant dans une perception de la justice belliciste, engendrant la perte de scrupule à tuer les personnes n’appartenant pas à son camp ou à utiliser ses alliés comme de simples pantins à son service. Cette partie l’attirait hors des enseignements sages de Mark, par l’ambition du pouvoir, de dominer les plus faibles sous cape de bonnes intentions. De plus, elle pressentait un malaise entre eux, elle soupçonnait depuis sa connaissance de l’existence de cette double personnalité, que le véritable responsable de la mort de son père adoptif était cette entité psychique ; Caël. Raison pour laquelle elle était particulièrement virulente et glaciale à son égard quand il apparaissait, l’estimant comme un simple allié de circonstances bien qu’elle lui découvrît secrètement des qualités indéniables. Sur ses gardes à la moindre offensive de sa part en signe de riposte, capable de sauter sur sa proie avec une vitesse déconcertante, l’assassinat était une chose dans lequel il excellait après tout. Hors de question que la Générale lui laisse une quelconque ouverture de se venger, cependant, il ne parut d’humeur à vouloir se chamailler ou mordre la jeune femme. Serait-il tout de même quelque peu affecté par cette quantité non-négligeable d’alcool sifflée ? Bien évidemment, l’homme au maintien plus adroit ne le démontra pas, il ne comptait pas étaler sa faiblesse devant un outil à ses aspirations de grandeurs. Il conduisit tant bien que mal cette épave vers l’escalier, il adressa la parole à la jeune femme d’un timbre clair prouvant la lucidité de son esprit malgré un discours à la signification étrange particulièrement s’agissant de la fin. Le jeune homme lui affirma toute la sincérité des paroles de Riku, lui demandant de ne pas lâcher son ami. Ensuite, il indiqua son attention de partir coucher cette carcasse perturbée autant par les évènements de la journée, que le sous-entendu fortement souligné qu’ils étaient assaillis de rêves par rapport à l’Azurée. La concernée sursauta à cette observation insolite, ils rêvaient d’elle ? De façon bizarre ? Bizarre dans le sens peu avouable ou…dans quel autre sens ? Était-ce une de ses manigances afin de la déstabiliser à sa manière, Rika regarda en coin Caël passant à coté d’elle d’un air désolé. Il exagérait tellement le trait que Rika sut qu’il avait intentionnellement fais glisser l’information, elle ferma les yeux écartant la multitude de pensées qui l’envahirent. Elle devait contrôler sa rage de concevoir qu’il voulait seulement la berner avec des fausses paroles, il était impératif qu’elle fasse patte blanche sous peine de voir la situation se retournait en sa défaveur. Un petit rire se dégagea de ses lèvres afin de répliquer sur un ton narquois au guerrier à la nature sans pitié.

- Intéressant, tu m’en vois fort ravie d’apprendre que je puisse encore plus te déplaire Caël, pauvre petit troublé. J’espère que dans ces songes, je te domine en te mettant une bonne raclée. Souffla-t-elle derrière le Commandant sombre à quelques centimètres de son dos, s’étant approché d’un pas incroyablement silencieux, profitant qu’il ne soit pas dans sa meilleure forme pour le surprendre.

Rika le frappa tout d’un coup à la nuque afin qu’il perde connaissance, l’ébriété l’aida grandement dans son entreprise, elle le retient dans sa chute. C’était le seul moyen pour elle de s’assurer qu’il aille bien dans son lit sans faire de bêtise ou tomber à l’eau en trébuchant par mégarde. Et puis, elle n’avait pas vraiment envie d’avoir affaire aux sournoiseries de son alter égo. Ainsi elle avait pris l’initiative de le porter en sac de patate, bien qu’elle craignît en dépit du court voyage que son ami régurgite sur son uniforme son repas indigeste à cause de l’enivrement. Tant pis, la Générale n’allait tout de même pas porter en princesse son commandant, notamment qu’il pesait plutôt lourd, il détenait un corps svelte en apparence mais l’entretenait tout de même physiquement afin de ne pas se ramollir en mission ou au combat. Elle dut concentrer toute sa force à ne pas le laisser tomber, même si son envie de le trainer par les pieds impliquant de cogner sa caboche plus d’une fois contre les marches la démangeait. Elle savait être méticuleuse lorsqu’il s’agissait de prendre soin de son rival de taquinerie, l’allongeant avec douceur sur la couette de son lit, elle lâcha une longue expiration de l’effort accompli. Un silence régna pendant lequel Rika contempla le visage paisible et ô combien séduisant et fascinant de son supérieur s’illuminait à la lumière de l’astre lunaire. Les paroles ennuyantes de Caël vinrent la hanter, quel genre de rêves pouvait-ils faire la concernant ? De combat sanglant face à la Marine ? des deux se battant l’un contre l’autre ? Ou d’un instant plus intime entre les deux ? La jeune femme s’empourpra à cette possibilité ridiculement grotesque, il était amoureux de Boa depuis tant d’années où il se languissait de sa présence. Son cœur la chérissait dès leur première rencontre, un coup de foudre entre une Shichibukai et un officier de la Marine, rien de plus romantique. Quand bien même, Riku la considérait désormais comme une ennemie et qu’elle faisait partie du passé, il était impossible d’occulter si vite ses sentiments pour l’impératrice. Naïf tel qu’il est, le leader de Justice reviendrait surement sur sa décision dictée sous le coup de la colère et l’incompréhension, à peine aurait-il posé ses yeux sur la stature magnifique de son épouse. L’Azurée réalisa s’être penchée au-dessus de son Commandant endormi tandis qu’elle s’était perdue vaguement dans ses pensées. Elle retira ses chaussures et lui glissant un coussin sous sa tête, en espérant rendre son sommeil plus confortable, pourquoi agir ainsi envers lui ? Peut-être pour le remercier de ce spectacle humoriste, qui sut ombrager ses tourments et ce lien de confiance fragilisé par sa faute. Un sourire se dessina de nouveau, elle lui tourna le dos avant de susurrer.

- Bonne nuit Blobfish, je veillerais toujours à ce que tu ne t’écartes pas du droit chemin quoiqu’il arrive.

Rika referma la porte de la cabine de son supérieur sans un bruit, la soirée n’était pas terminée pour la jeune femme. Elle rangea la table sur laquelle ils avaient diné, savourant la brise rafraichissante effleurant son épiderme albâtre. Son attention fut attirée par le poste de navigation, une pulsion soudaine de conduire ce petit navire la picota, la fatigue s’étant estompé avec la survenue des éclats de joie. Autant occupé son temps de manière agréable et pratique, elle balaya du regard à la recherche de la carte du trajet menant à Amazon Lily. A son grand plaisir, elle la trouva près du gouvernail, examinant celle-ci ainsi que les étoiles scintillantes parfait indicateur de localisation avec une bonne capacité de lecture et d’expérience maritime. Energique à prendre les rennes du bateau personnel de Riku en son absence, elle déplia la voile permettant au vent de faire avancer le vaisseau s’apparentant à un voilier si on le pilotait manuellement. Des réminiscences des promenades en mer avec Mark lui vinrent en mémoire, promenades où il lui inculqua les rudiments de la navigation. Les débuts furent difficiles, la jeune fille fut obligée de s’y reprendre à plusieurs fois, multipliant les retournements de bateau sous les rires de son maître. Les encouragements à moitié moqueurs de ce dernier agacèrent très rapidement l’apprentie, qui ruminait à chaque revers.

Les heures s’écoulèrent, absorbée dans ce divertissement nocturne, la guerrière perçut les prémisses de l’aube. Néanmoins son esprit était exténué par cette nuit blanche à se délecter de cette voûte étoilée, de cette agréable sensation d’être libre qu’aucun obstacle ne puisse faire barrage. Elle bailla en s’étirant fourbue de garder sa posture malgré ses séances d’entrainement ardues, allant s’allonger sur la proue face au firmament, admirant la beauté de l’horizon teinté d’une myriade de nuances chaleureuses. Ses paupières s’alourdirent, la fatigue l’emprisonna dans son cocon alors que le paysage s’épanouissait sur les terres inondées des premiers rayons de lumières. L’Azurée ferma les yeux en souriant à ce souvenir de pure harmonie.
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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptySam 9 Mai - 14:09

C’est en affichant le plus satisfait des sourires après sa plaisanterie douteuse que la personnalité sombre du commandant s’apprêta à franchir le pas de la porte qui menait à l’espace de vie et aux cabines.  Il ne se retourna même pas pour voir l’expression outrée de Rika, son plus grand plaisir était de la garder pour son imagination, se figurant un choc tel qu’elle en restait bouche bée, pourquoi pas rougissante ? Il riait intérieurement, c’était son plaisir personnel d’imaginer la jeune femme dérangée par son propos, au fond il avait gardé cette part de la personnalité de son alter ego, malgré son côté cruel, il y avait bien des aspects sur lesquels il ne pouvait revenir. Dans les faits, il était constamment troublé par la présence de cette intruse dans son plan si parfait de conquête du monde. Cael partageait en soi les objectifs de son jumeau d’esprit, mais il ne voyait pas les choses de manière aussi diplomatique que lui. Là où Riku espérait réellement voir le monde se réorganiser de lui-même, pacifiquement, dans un respect commun qui forcerait un tel respect qu’il durerait pour des générations et des générations, le commandant plus sombre privilégiait une approche plus violente, destinée à impressionner tellement ceux qui seront considérés comme des ennemis de la paix qu’ils se soumettraient d’eux-mêmes. Cael était un esprit combattant, rester sans rien faire, vivre en famille, aimer une femme et fonder un foyer… Tout cela ne correspondait pas vraiment à ses aspirations lui qui ne voulait que se battre épée en main contre des adversaires de plus en plus forts. Alors la simple pensée qu’une femme pouvait le troubler… C’était inconcevable. Son esprit si fier rejetait en bloc cette attaque mentale qu’étaient les pensées intestines de son alter ego envers l’azurée. Ils avaient beau partager le même cerveau, ça ne pouvait pas être ses propres envies, il était différent, il n’avait rien à voir avec tout cela, il n’était pas comme tout ces fragiles humains qui vivaient de rose, d’amour, d’eau fraiche et de bons sentiments qui les empêchaient de profiter du bonheur d’un combat mené à son terme. En quoi du temps perdu à parler de tout et de rien et à s’offrir des embrassades pouvait être intéressant quand il y avait tant de batailles à mener, tant de territoires à visiter, pour le simple plaisir de la gloire, du danger, la quête d’une perpétuelle perfection pour être l’homme le plus fort de tous, respecté et craint ? Un justice qu’une main de fer pourrait appliquer sans aucune retenue tant personne ne pourrait s’y opposer… C’était le plan parfait. Et là, ce retournement de situation gâchait tout. Cael ne voulait pas de tout ça, mais son corps et ses pensées parlaient pour lui, et au final même s’il le contenait autant que possible, lui aussi aurait bien voulu étreindre Rika. Et cette simple pensée lui donnait envie de se cogner la tête dans un mur. Plus pour se persuader lui-même qu’il était complètement détaché et qu’elle n’avait aucun pouvoir sur lui, il s’apprêtait à lui répondre de la manière la moins classe possible, pour se montrer viril et supérieur. « Effectivement mais ce n’est pas le genre de domination auquel tu penses… » La phrase commença à s’échapper de ses lèvres, mais il n’eut pas le temps d’en dire plus ni de se retourner qu’une frappe nette et précise vint le faire perdre conscience. Un coup chirurgical au niveau de la nuque. Et à cause de l’état d’ébriété de cet imbécile de Riku, il lui avait été impossible de voir venir le coup. Sans résistance, il s’effondra et n’eut aucune idée de ce qu’allait faire la jeune femme, son esprit était déjà parti ailleurs, grognant, dans les limbes d’une inconscience des plus étranges…

Il ouvrit les yeux. Il n’était plus sur le navire. A vrai dire, il se sentait comme un fantôme assistant à une scène qui ne lui était pas autorisée. Un monde dans lequel il n’existait pas autrement que sous la forme d’un être intangible que personne ne pouvait entendre. Là, devant lui, il revivait le jour de la mort de Mark. Mais cette fois, il était bien vivant. L’arrestation s’était passée comme prévue. En revanche, Riku, lui, avait subi une terrible blessure dans la bataille. Un bandage recouvrait le reste de son bras gauche, qui avait été emporté au nom de cette victoire ô combien coûteuse. Et sous le regard inquiet d’une Rika qui ne manquait pas de reprocher à son mentor de ne pas avoir suffisamment couvert son ami, le garçon serrait les dents, évanoui, mais malgré tout réagissant par réflexe à cette intense douleur qui lui foudroyait tout le corps. Et pourtant, lorsqu’il rouvrit un instant les yeux, son regard n’était pas empli de haine. Il s’excusait… Il était désolé d’avoir mis Mark dans un tel embarras à vouloir s’occuper seul de ces bandits… Qu’à cause de cela il ne pourrait sans doute jamais devenir quelqu’un dont son mentor serait fier. Et il eut pour réponse une claque carabinée de son amie, dont la deuxième fut retenue par l’officier dont le regard était dur, et pourtant plein de compassion pour son jeune disciple. Il calma les ardeurs de sa fille adoptive, lui intimant de ne pas ajouter de douleurs supplémentaires à ce pauvre petit déjà fort entamé, lui demandant même de s’éloigner un instant pour qu’ils puissent parler entre hommes. Malgré des protestations conséquentes qui risquaient fort de lui retomber dessus dans les jours qui suivraient cette demande, l’homme ne se laissa pas démordre et au contraire pouffa de rire pendant que l’azurée filait en obéissant malgré tout, fulminant et invectivant avec véhémence le moindre soldat qui avait le malheur de l’interpeller de façon un peu trop curieuse sur son état. Finalement, son regard se reporta sur Riku qui reprenait contenance tant bien que mal. La douleur était toujours présente et ne le quitterait pas de sitôt, mais sa respiration était devenue plus régulière, plus calme. Et alors qu’il s’attendait à recevoir un sermon, Mark le prit dans ses bras et s’excusa de ne pas avoir pu le sauver, de ne pas avoir pu anticiper plus tôt sa réaction lorsqu’il avait reconnu les assassins de sa famille. Et alors qu’il vit Riku fondre en larmes en s’excusant à son tour, un flash le projeta devant une toute autre vision, bien des années plus tard.  Une révolution éclatait au sein de la Marine. Des centaines d’officiers se retrouvaient pourchassés à travers le globe au simple motif qu’ils avaient libéré des esclaves et refusé de les remettre aux Dragons Célestes. Poussés par leur sens de la justice et leur profond attachement à leur mentor, Rika et Riku l’avaient évidemment rejoint lorsqu’il fut contraint de s’éloigner pour ne pas être exécuté. Dans cette réalité alternative, le plan pour la paix du brun n’avait jamais été écrit, il avait simplement grandi en ayant à cœur de suivre au mieux les consignes de son maître et de devenir un leader comme lui. Il était resté pur. Ses capacités tactiques servaient directement la protection de Mark mais aussi la réussite de leurs opérations de guérilla. Justice n’était jamais née, mais son esprit était bien présent dans les actions « terroristes » de ce trio et des gens qui s’étaient joint à eux. Mais la principale différence venait des relations qui liaient les deux jeunes gens ; dans cette existence, Riku et Rika ne s’étaient jamais disputés à cause de la mort de Mark, et étaient restés très liés l’un à l’autre. Leur début de carrière en tant qu’officiers du QG de la Marine ne s’était faite que beaucoup plus tard, de ce fait, il n’avait jamais accompli la mission qui l’avait amené à rencontrer Boa. Et de ce fait, lui et l’azurée étaient devenus très proches, beaucoup plus que de simples amis ils étaient désormais unis. Cette vision fit comprendre à Cael ce dont il avait privé son alter ego ; une vie de justicier comme il menait actuellement, mais dans laquelle il n’aurait jamais eu besoin de céder à la moindre part sombre, dans laquelle il avait simplement grandi sans renier ses valeurs et surtout sans ignorer l’amour de la personne la plus chère à ses yeux. Une vie dans laquelle il aurait pris conscience du lien qui le reliait à Rika.

« - Tu me surprends Cael. Je ne t’aurais jamais cru capable de faire preuve d’un sentimentalisme quelconque en dehors du regard que tu as lorsque tu sors ton épée de son fourreau. Te voilà soumis à l’épreuve qui a terrassé bien des cœurs vaillants avant le nôtre.

 - Va te faire voir Riku… Ces visions ne veulent rien dire, elles ne sont rien pour moi. Elles sont complètement faussées c’est évident… Je ne ressens pas et ne ressentirai jamais le moindre regret à ton égard tu m’entends ? Quand à cette histoire de partager le même cœur laisses moi rire l’alcoolique trop fier de lui ! Je ne suis rien de plus qu’une existence anormale, je n’ai pas de sentiments.

- Allons, allons… C’est pourtant toi qui me l’as appris non ? Ce que je ressens, tu le ressens aussi… Cette vision que tu viens de faire, c’est un rêve qu’il m’arrive d’avoir, mais jusqu’ici je n’ai jamais été aussi loin dans la vision… Les derniers évènements et cette petite bouteille ma foi fort appréciable m’ont permis de prendre conscience de ce qui compte vraiment pour moi.  La présence de Rika est plus forte que tout ce que nous avons pu accomplir ou endurer… Elle nous a toujours soutenu, nous a pardonné, elle nous comprend, elle connaît tout de nous… Elle est notre phare dans les ténèbres.

- Non mais n’importe quoi… Moi aimer quelqu’un ? Tu n’es pas sérieux…  Je suis juste un tueur de sang froid, je n’existe que pour exprimer tes désirs les plus profonds…

- Et tu viens de le faire… A la perfection mon ami. Ce rêve, c’est mon inconscient qui le produit… Autrement toi et tes pensées. Je te remercie d’avoir achevé de nous ouvrir les yeux. Oh et… Tu sais, tu devrais arrêter de te cacher derrière ce masque de cruauté et d’indifférence. Tu n’es pas moins humain que nous autres. Tu as juste du mal à comprendre ce que c’est de ressentir. J’ai pris une décision pour que ma vie puisse avancer dans le sens où elle aurait toujours du le faire. A toi de prendre la bonne décision à ton tour… Pour le moment, je vais nous réveiller si cela ne te dérange pas. »

Un léger rayon de soleil avait filtré à travers le hublot de la cabine d’un Riku qui était dans une position de sommeil bien inconfortable, les bras ballants, les jambes à moitié repliées hors du lit, le corps entre le sol et le matelas. Il avait bavé sur son coussin tant son sommeil avait été profond, et s’il avait disposé d’un miroir, il n’aurait pas manqué de remarquer que toute sa joue était creusée d’un sillon à l’image de son point d’appui. Les cheveux en bataille, détachés, il massa sa nuque en tentant de ne pas tenir cas de l’affreuse migraine qui venait lui marteler le crâne tandis que toutes ses articulations semblaient crier à l’aide. Malgré tout, il était inquiet pour la jeune femme qu’il avait cru entendre dans sa demi-conscience qu’elle voulait prendre les commandes au moins le temps qu’il se repose. Les rares fois où il l’avait vu prendre la main sur la navigation, les choses ne s’étaient pas passées au mieux, même si elle n’avait pas été aidée par des évènements météorologiques imprévus. De plus, elle avait du veiller une bonne partie de la nuit pour faire avancer leur navire au maximum, car lorsqu’il sortit sur le pont dans l’idée de la rejoindre, et après avoir laissé ses yeux s’habituer aux reflets solaires sur l’ondée maritime, il constata qu’ils étaient au milieu de la Calm Belt. En effet, la mer était complètement plate, hormis quelques vaguelettes, et aucune rafale ne venait gonfler les voiles qui étaient simplement retombées. Enfin, il se retourna et vit, allongée du côté de la proue du bateau, l’azurée, dont le sommeil semblait des plus paisibles. Attendri, le commandant vint délicatement la porter dans ses bras, faisant au plus prudent pour ne pas la réveiller, et alla jusqu’à sa cabine pour pouvoir la déposer sur son lit, la recouvrant de sa couverture. Il lui prépara ensuite un petit déjeuner qu’il plaça sur un plateau à proximité de sa couche, retournant sur le pont pour identifier un minimum leur emplacement. Il était dans les faits impossible de s’orienter convenablement sur la Calm Belt, heureusement, Riku disposait d’un outil qui compenserait habilement l’absence de repères. Ils devraient pour cela entrer sur Grandline, et utiliser l’Eternal pose qui était dirigé vers Water Seven, la ville aquatique légendaire pour ses canaux et ses chantiers navals. Une fois là bas, il serait aisé de suivre le célèbre « Puffing Tom », un train des mers qui circulait entre les vagues à une incroyable vitesse, reliant les villes alentour, mais surtout, les ruines d’Enies Lobby, un ancien QG des services spéciaux du gouvernement. Mais ce n’était pas les ruines qui intéressaient Riku, c’était le courant marin autour de l’île, qui menait à deux gigantesques portes en acier… Les portes de la Justice. De là, ils pourraient atteindre Impel Down, la prison de la marine cachée dans la Calm Belt. Il ne resterait plus qu’à remonter jusqu’à Amazon Lily. A partir de là, il connaissait le chemin. Il l’avait déjà fait de nombreuses fois. Revigoré d’avoir pris soin de son amie, il s’installa aux commandes du navire, et se mit à méditer, vidant ses pensées pour ne plus se concentrer que sur la matérialisation de son pouvoir, destinée à pousser le navire à nouveau sur les mers. Par chance, Rika, en s’orientant, les avait rapprochés de la partie de la Calm Belt la plus proche de Water Seven. Rapidement, alors que le soleil atteignait son zénith, l’esquif se retrouva à nouveau sur une mer plus agitée, vivante, alors que se dessinaient les contours d’une magnifique cité. Water Seven… Il y avait bien longtemps qu’il n’était venu en ces lieux. Le commandant se dit qu’en se cachant bien, ils pourraient se permettre une petite balade, il savait que les habitants de la péninsule étaient du genre… plutôt discrets, même s’ils voyaient un criminel. Sa décision prise, il guida leur embarcation jusqu’à une petite crique légèrement à l’écart du port principal de la ville, où il put amarrer leur navire, près d’un chantier d’épaves. Pour faire bonne figure, il enleva sa cape de l’organisation, et descendit vers la cabine, souhaitant malgré tout faire une petite blague à son amie. Il entra de nouveau dans sa cabine. La jeune femme ayant veillé presque toute la nuit, elle dormait encore, et avait besoin de repos. Riku fit tout doucement glisser un très mince filet d’eau le long de la nuque de Rika et de son dos, suffisamment pour ne pas la réveiller sur le coup, mais assez épais pour qu’elle le ressente, et se mit à hurler :

« - Rika vite il faut que tu te réveilles ! On coule c’est grave ! Rikaaaaaaaa ! »

Pour une fois, Cael jubila avec lui. Oh combien ils avaient hâte de voir sa réaction…

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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyLun 18 Mai - 1:15

L’univers ésotérique de Morphée accueillit les bras grands ouverts l’esprit apaisée de la jeune femme, émerveillée par la noblesse du crépuscule. Elle s’était laissé emporter par cet état de sommeil qui la guettait depuis la vieille, peu importe, la Générale s’était assurée d’arrêter le navire dans des eaux sécurisées. Ses pensées s’effilochèrent en des rêveries paisibles comme si toute l’inquiétude, la colère s’étaient évaporées à cette explosion de couleurs chaleureuses. Adoucie s’agissant de la rancune couvée envers son Commandant, lancée par son imagination de l’après-midi grâce aux plans élaborés par celui-ci, ses songes se métamorphosèrent en des champs de batailles grandioses. Quand Rika ne faisait pas inlassablement le même cauchemar, son inconscient lui faisait voir une vie dédiée à la ferveur du combat, du surpassement de soi par ses aptitudes de guerrière. Rien de plus normal lorsqu’on baigne depuis toute petite dans des aventures faites de pleurs, de sang, d’injustice et de crimes, sa raison de vivre consistait principalement en l’ardeur de se battre, de prouver à tous et notamment à Riku Kaisuki ses progrès et qui sait un jour le battre dans un duel en face-à-face. En effet, cela fut longtemps sa motivation dans la Marine ; dépasser le petit génie qui autrefois avait grandi auprès de son maître et d’elle. L’envie de lui rabattre son clapet à ce petit prétentieux, enfin disons plus précisément sa seconde personnalité secrète ; Caêl depuis qu’elle eu vent de son existence. Ses ambitions ne se résumaient qu’à cette passion qui l’emplissait d’une énergie sans aucune limite, encouragée par le réseau sauvage de la végétation avec lequel elle communiquait. Jamais l’idée d’interrompre ce mode de vie désinvolte, impulsif traversa ses réflexions, la vie était faite d’éternel combat, une guerre succédant à une autre qu’importe le contexte. Au contraire de son ami, elle était moins naïve sur la situation malgré l’instauration future d’une paix, quelques parts dans le monde un conflit naitrait. La faute aux hommes et leurs ambitions, le leader de Justice espérait sans doute prendre sa retraite tranquillement une fois son projet réalisé, or Rika ne percevait l’avenir de la même façon. Belligérante innée, il lui serait difficile de quitter son rôle de guerrière, de laisser libre court à cette pulsion, à ce frisson d’euphorie l’envahissant tel un brasier dont elle se délectait au début de chaque bataille. Une peur à ce sujet résidait au fond de son inconscient à ce sujet, que ferait-elle quand tout sera fini ? Reprendrait-elle la voie de la Marine plus juste sous la volonté de son supérieur ou se reconvertirait-elle en chasseur de prime en disparaissant des radars ? Bien sûr, ses doutes sur son futur n’avaient pas lieu d’être à un stade si peu avancé mais elle chérissait tellement la liberté, qu’elle ne se voyait pas enfermer dans le carcan d’une destinée ordinaire, avec des amis et une famille. Peuh dégoutant ! l’Azurée n’appréciait pas la compagnie des autres, le seul qu’elle supportait n’était nul autre que son supérieur et à la rigueur son second par son esprit vif. Elle n’était pas faite pour un destin ennuyeux, sans saveur, un des prétextes pour lequel elle n’élargissait point ses horizons sociales, l’Homme est si fastidieux à en mourir.

Matérialisée en pleine confrontation d’une ampleur insondable, Rika se jetait dans la mêlée armée d’une rage de vaincre et de son instinct indomptable. Elle dansait avec sa fidèle épée à double lame, Ninjuseii, en un ballet mortel, se faufilant à travers les rangs ennemis grâce à cette agilité surnaturelle. La Générale laissait sur son passage une trainée de cadavres démembrés ou décapités, les traits de son faciès habituellement neutre se transforma en une expression sinistre voire impitoyable où on pouvait y déchiffrer un plaisir. Au sein de la Marine, elle avait tendance à forcer tête baissée en ignorant les ordres de la plupart de ses supérieurs, bien qu’elle soit légèrement plus réfléchie au vu de la responsabilité lui incombant. Dans ce songe délicieux, elle ne contenait par ses assauts tranchants, en quête d’un adversaire à sa taille. Finalement, une épée para en un entrechoquement son offensive, un ennemi sous la forme d’un Vice-Amiral surgit du miasme noir de l’armada sans réelle affectation. Croisant le fer d’une poigne déterminée à surmonter ses propres limites, la silhouette de son antagoniste ne lui était pas encore dévoilée. Soudain, une sensation de fraicheur recouvrit son épiderme tandis que la nuée d’opposant disparu au profit d’une pluie torrentielle inondant le champ de bataille où il ne restait plus qu’elle et cet individu. Le déluge devint une mer à perte de vue, entravant les mouvements adroits de l’Azurée, pendant que le soldat de la Marine ne parut le moins du monde troublé par cette montée des eaux. Ses forces la délaissèrent peu à peu, absorbées par l’allure s’enveloppant d’une aura sombre mais familière.
Une voix masculine retentit dans les profondeurs de son âme, elle l’avertissait d’un grand danger ; on coulait ? Comment ? La guerrière se retrouva sous un océan, chutant vers les profondeurs à cause de la gravité, son instinct de survie l’encouragea à se débattre en nageant pour atteindre la surface. Ses poumons se remplissaient du liquide salé malgré ses efforts de conserver son oxygène, elle remonta le courant grâce à sa détermination. Il ne lui manquait plus qu’une brasse, quand une forme sombre la repoussa en direction des abysses, cette ombre l’attrapa par le col de son uniforme afin de l’y entrainer. La Générale tenta de se défaire de son geôlier mystérieux portant la même tenue que son adversaire précédent, ses gestes pesants n’arrivaient pas jusqu’à sa cible. Elle finit par suffoquée à l’absence d’air respirable, en un ultime signe de désespoir elle abattit son poing de toute sa puissance dans le plexus de son assaillant malveillant. L’être fut déstabilisé par le succès de cette attaque, tel un serpent il riva ses traits menaçants vers la demoiselle, traits qu’il avait tout spécialement dissimulés auparavant. Rika se figea de torpeur lorsqu’elle fit face à son propre minois, son propre reflet bien décidé à l’attirer dans les profondeurs. Trop tard, cette surprise avait gâché toute échappatoire, sa conscience s’évaporait à mesure qu’elle coulait. Ses iris rivées sur les halos de lumières pénétrant l’immensité du point d’eau, se fermèrent face aux limbes.

Aussitôt l’Azurée sursauta paniquée en-dehors de son sommeil en lâchant un petit cri. Elle se rappelait vaguement son songe et particulièrement de ce cri alarmant lui indiquant qu’ils étaient en train de couler. Par réflexe, elle tourna la tête de tous les cotés afin d’y percevoir les fuites d’eau ou le sol imbibé d’eau iodé, rien ne semblait faire penser une telle catastrophe, à la place elle tomba nez-à-nez avec son supérieur observant la scène de très près, un peu trop prés. Un raisonnement fit son cheminement parmi ses pensées confuses voire pâteuses, clignant de ses yeux hagards sur Riku, doucement ses sourcils se froncèrent. Son esprit se ressaisit reconnaissant la provenance de ce message, tout naturellement et dans un calme olympien elle se détourna du jeune homme dans le but d’attraper ses coussins. Puis elle les jeta sans vergogne à la tête du Commandant Kaisuki de toute sa hargne, sans surprise ils le traversèrent rentrant en collision avec la paroi de la cabine. Furieuse d’être ainsi réveillée, elle fit voler les draps dont elle avait été enveloppée, sautant les bras levés en direction du cou de sa proie intangible aux fins de l’étrangler une énième fois. Des hurlements sortirent de sa bouche à l’encontre du plaisantin qu’elle désirait plus que tout punir, passer ses nerfs sur lui.

- ESPÈCE D’ABRUTI, TU NE PEUX PAS ME LAISSER DORMIR EN PAIX CINQ MINUTES ?! HAHA QU’EST-CE QU’ON SE MARRE, FAIS PAS GENRE AVEC TON AIR SÉRIEUX, JE SAIS QUE TU ES PLIE DE RIRE. IDIOT, CRÉTIN, OUBLIE-MOI ! DEGAGE DE CETTE PIECE, TOUT DE SUITE AVANT QUE JE CHERCHE VRAIMENT DE QUOI T’ANNIHILER.

Dans le plus grand des vacarmes, l’Azurée se dirigea vers la porte de sa cabine en l’ouvrant avec perte et fracas, lui pointant ensuite avec insistance la sortie. Son attitude prouvait clairement qu’elle n’avait pas du tout apprécié ce réveil brutal, ses prunelles givrés lançaient des étincelles meurtrières à l’intention de son ami. Une fois que ledit monsieur ait accepté de tirer sa révérence, elle ferma en un coup de vent derrière lui en criant de l’autre coté d’un ton cassant.

- Super, va décuver ailleurs l’ivrogne.

La jeune femme se colla à la porte en soupirant d’exaspération, une de ses mains va néanmoins essuyer le résidu d’eau froide placé sur sa nuque. Elle remarqua avec un laps de temps considérable s’être éveillée dans sa cabine alors qu’à l’origine elle s’était assoupie sur la proue du petit navire. Aurait-elle rejoint sa couche en somnolant ? Surement pas, Rika n’était pas du genre à bouger au cours de son sommeil donc il n’existait qu’une seule possibilité ; cet homme insupportable avait pris la peine de la transporter dans son lit pour qu’elle puisse se reposer plus confortablement enfin jusqu’à un certain point, il ne fallait pas s’attendre à plus de compassion. Sa curiosité l’amena à son hublot d’où elle perçut le soleil à son zénith, de plus, elle constata l’arrêt de leur navire sur un littoral obstrué d’une décharge d’épaves abandonnés. Même si elle ne connaissait pas personnellement l’île, selon la carte avec laquelle elle s’était guidée et les rumeurs de la cité par laquelle ils devaient passer, Rika sut être aux abords de la célèbre métropole aquatique de Water Seven. Pourquoi ne pas poursuivre leur route jusqu’à Amazon Lilly ? Quel plan saugrenu le Commandant Kaisuki avait-il en tête ? Le supporter tout au long d’une mission était déjà éreinte, l’envie d’étendre cette période l’embêtait énormément. Peut-être avait-il des raisons sérieuses comme des renseignements de hautes importances à s’emparer ? Qui sait, il cachait bien des excentricités même pour son bras droit, malgré son air simplet, niais.

Bref, le fait de penser à cet énergumène de premier ordre l’irritait. Rika était toutefois curieuse de visiter les lieux ne serait-ce qu’une heure, elle avait entendu parler de l’architecture impressionnante de cette ville. Selon les histoires, les habitants se déplaçaient la plupart du temps grâce aux voies aquatiques, qui fourmillaient en des veines ; un régal pour les yeux. La capitale jouissait également d’une certaine liberté, de part sa notoriété vis-à-vis de ses chantiers navals dans lesquels tout individu venait réparer son bateau ; aussi bien la Marine que les pirates. Chose peut surprenante lorsqu’une légende relaterait que le Roi des Pirates aurait embauché un ancien contremaitre pour construire son bateau. Pas mal d’éléments alimentant l’attrait touristique, et la Générale faisait partie de ces personnes intriguées même si elle ne l’admettrait point ouvertement. Avec un peu de chance, elle pourrait se fondre dans la population sans la présence de Riku, profitant d’explorer cette fameuse conglomération. Pour l’heure, elle s’affaira à prendre sa douche, se faufilant dans la salle de bain en toute discrétion pour éviter de croiser son supérieur aux tendances perverses. Le voilier avait beau être d’une taille assez minime, la salle d’eau était très bien aménagée avec un agrément non-négligeable. L’Azurée se délecta de cette séance de détente, fredonnant d’un ton léger sous l’eau s’écoulant le long de son épiderme d’albâtre et de ses formes. Rapidement, elle s’habillant de sa traditionnelle garde-robe composée d’une veste d’uniforme et d’une jupe assez courte à la rigueur militaire aux teintes parfaite pour passer aisément inaperçue. On pourrait croire qu’il serait difficile de se mouvoir avec une tenue aussi rigide, et pourtant la demoiselle se déplaçait avec une dextérité sans égal. A vrai dire c’était une façon pour elle de déstabiliser son adversaire en lui donnant une impression fausse, en engendrant une certaine surestimation des chances de la vaincre. La jeune femme n’attacha pas sa cascade de saphir qu’était sa longue chevelure mouillée et tombante jusqu’aux genoux, considérant ne pas être encore en mission, elle préféra faire sécher ses cheveux d’azur à l’aide des rayons du soleil.

C’est parer ainsi qu’elle se hissa sur le pont où Riku vaquait à ses occupations en attendant surement sa collègue et amie. La guerrière lui porta un léger coup d’œil en coin sans s’y attarder à outrance, adoucie néanmoins par rapport à la blague précédente. L’Azurée scrutant les remparts de la cité, se permit un commentaire provocateur sans équivoque.

- Merci de m’avoir ramené dans mon lit. J’espère que tu ne t’es pas froissé un muscle ou casser un membre, un homme si chétif comme toi, ce serait dommage. Répliqua-t-elle puis sans prévenir bondit au-dessus de la rambarde du vaisseau atterrissant sur le plancher des vaches. La jeune femme commença à s’éloigner en secouant le bras en l’air. Bon moi, je vais faire un tour, c’est oppressant d’être dans un espace si restreint avec toi, a plus.

Sans se retourner, l’Azurée esquissa un sourire en se dirigeant droit vers l’enceinte de la ville d’une démarche féline, elle avait fait en sorte de ne pas être reconnue en un membre de Justice Heart. Heureusement, son avis de recherche était beaucoup moins alléchant que celle de son commandant, or méfiance était mère de sureté comme disait si bien l’adage. Quoique cela ne la dérangerait pas un peu d’actions après ces longues de navigations comme une course poursuite ou bien une bagarre, cependant, dans les intérêts des enjeux de l’organisation rebelle elle ne tenterait pas sciemment le diable. Déambulant entre les carcasses de bois et de métal, elle réussit à trouver une des entrées à l’écart conduisant au cœur de la cité-état.
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyJeu 21 Mai - 6:32

La plaisanterie eut tout de suite l’effet escompté. En une fraction de seconde, l’infortunée endormie se réveilla paniquée, alertée par les cris de son amie qui se sentit empli d’un sentiment de satisfaction non dissimulé de la voir aussi effrayée. Elle s’était aussitôt mise à chercher les points de fuite autour d’elle, pour pouvoir se mettre à l’abri, mais elle constata rapidement l’absence de toute trace d’une inondation. A la place, elle se retrouva face à un observateur hilare, qui dissimula toutefois non sans une certaine difficulté son amusement, affichant une expression relativement sérieuse face à la jeune femme débraillée qui n’avait même pas pris la peine de s’assurer de la décence de son apparence. Sa chevelure azurée était complètement désordonnée, ses vêtements étaient à peine remis, pliés par endroits, de travers. Elle avait même jeté la couette par terre dans la panique. Le tableau qui se présentait sous les yeux du commandant était digne des meilleurs spectacles humoristiques. Que c’était bon de la voir ainsi désemparée et choquée de s’être fait avoir aussi facilement ! Intérieurement, Cael levait le pouce même s’il avait plus de mal que son alter ego à se remettre de la nuit précédente. Lorsqu’elle prit conscience de la présence de son ami dans la pièce et de la nature de ce réveil impromptu, elle s’empara lentement de l’un de ses coussins pour le balancer de toutes ses forces sur l’homme à l’origine de son trouble. Loin d’en avoir fini, elle balança le drap pour distraire temporaire l’attention du brun, lui sautant dessus avec l’intention de l’étrangler pour se défouler cet imbécile qui l’avait privée de sommeil. D’ailleurs, elle joignit rapidement la parole aux actes, hurlant à pleins poumons sur le plaisantin bien embêté par les conséquences de sa blague. Elle lui intima rapidement l’ordre de quitter la pièce, l’ouvrant avec force pour lui faire comprendre qu’il n’était plus le bienvenu, elle lui pointa le chemin de la sortie du doigt ; il ne se fit pas prier, soucieux de ne pas l’énerver outre mesure avant d’arriver à destination, et il prit ses cliques et ses claques, retournant sur le pont du navire avec l’intention de préparer la suite de leur voyage pour qu’elle passe un bon moment après ce petit tour de très mauvais goût. Il se contenta de s’incliner non sans un certain air provoquant pour la taquiner une énième fois, et n’écouta qu’à demi mots sa réponse rageuse alors qu’elle avait refermé la porte pour s’isoler. Evidemment, après leur conversation de la veille, et ce moment d’affection qu’ils avaient partagé, même sans être complètement partagé, Riku ressentait une pointe de regret. Il avait voulu lui montrer que malgré tout, ils restaient toujours « Riku et Rika les deux amis qui se taquinent encore et toujours », mais peut être aurait il préféré lui embrasser le front pour lui dire de se réveiller ? Là son plan de profiter d’un moment sympathique en ville lui paraissait fortement compromis.

« - Beurk… Tu veux bien arrêter avec toutes pensées naïves et affreusement niaises ? Tu embrumes mon esprit combattant. Déjà qu’avec cette bouteille que tu nous as fait boire j’ai encore du mal à reprendre pleinement mes capacités de réflexion….

- Tu veux bien arrêter de plaindre deux secondes Cael ? Je sais parfaitement ce que tu penses, même si tu te caches derrière ce masque de bête brutale. Tu es curieux. Tu es sur une voie que tu ne contrôles pas, sur laquelle tu n’as aucune maîtrise, et ça t’effraie, pas vrai ? Tu ressembles à une bête acculée. Tu déploies toutes tes forces pour lutter contre quelque chose qui t’échappe. Les sentiments, l’envie de prendre soin de quelqu’un, de se battre pour cette personne, de lui donner le meilleur… tu crois que je n’ai vu aucune de tes pensées, que je ne ressens rien de ce que tu ressens ? Nous avons déjà eu cette conversation mille fois Cael. Nous ne sommes qu’un toi et moi, malgré nos différences.

- C’est ça. En attendant au lieu de nous faire perdre du temps avec ces billevesées, tu devrais aller te rattraper auprès de Rika. C’est toi qui nous as mis dedans après tout, ce n’était absolument pas mon idée cette blague stupide. C’est toi qui as tout gâché c’est toi qui rattrape !
- Tiens donc ! Parce que finalement ça t’intéresse de savoir que je corrige le tir auprès de Rika, toi l’insensible Cael, celui qui ne se soumet à rien ni personne ? Je croyais que je te rendais malade avec les niaiseries en tout genres, mais finalement tu es tout mignon toi aussi quand tu t’y mets…. »

Ignorant le flot d’insultes grossières et les hurlements inaudibles de son acolyte, le commandant se pencha toutefois sur la meilleure manière de s’y prendre pour se faire pardonner sa plaisanterie et passer un agréable moment dans cette bien belle ville avant qu’ils ne repartent dans le sérieux de leur mission. Déjà, le petit déjeuner devait faire son effet. Riku s’était employé à choisir pour leur voyage des provisions des plats préférés de la jeune femme pour qu’elle apprécie ce qu’elle mange. Elle avait pris l’initiative de préparer un repas d’elle-même, mais le reste du programme culinaire revenait au choix du jeune homme et de ce côté-là, il pouvait se targuer d’avoir une certaine connaissance des goûts de sa camarade. Depuis l’époque où ils servaient sous les ordres de Mark, le brun avait été désigné comme cuisinier officiel du duo. Tout était parti d’une défaite lors d’un défi où Rika avait réussi à le prendre de vitesse et à le battre. Du coup, il s’était retrouvé de corvée de cuisine, mais dans son malheur, il s’était soudainement senti pris d’une certaine inspiration. Sous ses yeux, les ingrédients dansaient un ballet, les saveurs chantaient une symphonie. A l’odeur, il était capable d’identifier les meilleures associations d’arôme, et de préparer sur une simple idée un plat délicieux. Evidemment, la première fois, c’est sous le regard méfiant des hommes de l’unité que le jeune soldat avait dévoilé sa première préparation, un bouillon en apparence très simple, mais en fait très riche en goût. Les nouilles avaient été soigneusement cuites au préalable pour rester dorées et pas trop molles dans le bol, tandis que la viande avait été grillée juste assez pour que son goût ressorte et que son jus vienne se mêler au reste du plat. Rapidement, les premières portions furent vidées, et le jeune homme se retrouva à resservir tous les chanceux goûteurs, jusqu’à ce que sa marmite soit complètement vidée. Depuis ce jour, il n’avait cessé de travailler ce talent, de l’entraîner autant que possible. C’était sa petite passion cachée, son plaisir personnel. Il aimait voir le visage satisfait des gens lorsqu’ils se régalaient avec ses préparations. De ce fait, il était même devenu – en secret – le cuisinier de toutes les fêtes organisées à la base ; personne n’était au courant hormis Rika, mais tous admiraient les dons de ce mystérieux chef qui ne cessait de les surprendre. Par conséquent, il s’était fait un devoir ce matin là de lui préparer de quoi lui redonner des forces, avec un plat à base de viande et de féculents suffisamment consistant pour quelqu’un qui se réveille après une nuit peu reposante. Il comptait vraiment marquer des points sur cette base. Et comme pour accompagner à l’ambiance qu’il voulait mettre en place, il avait changé de tenue, optant pour un manteau de couleur blanche, léger pour pas qu’il ait trop chaud en dessous, couvrant une chemise aux tons azurs et aux manches courtes. Cachant son visage sous une capuche, il pouvait ainsi se mêler à la foule en essayant de ne pas se faire trop remarquer. Son visage était trop reconnaissable, et vu la prime qui courait sur sa tête, il était évident que sa présence ferait se déplacer un amiral. Et il souhaitait avant tout favoriser la discrétion pour le bien de leur opération. Pendant qu’il se préparait, il entendit les bruits de pas de son amie, puis le son de la douche qui démarrait. Riku avait pris la peine d’aménager un véritable espace tout confort dans cette petite embarcation qui lui servait avant tout de moyen discret de prendre une pause lorsqu’il le souhaitait. Par ailleurs, tout dans ce navire fonctionnait grâce à son pouvoir, par conséquent, il alimentait la jeune femme en eau alors qu’elle se lavait tranquillement. Il eut un bref moment d’égarement dans lequel il se laissa aller à l’imaginer sous l’eau, se reprenant rapidement en rougissant, espérant qu’elle ne le surprenne pas ainsi, mais heureusement pour lui, elle ne monta sur le pont que quelques minutes plus tard, habillée et prête à sortir. Elle semblait calmée par rapport à leur petit moment houleux du réveil, mais elle ne se priva de le gratifier d’une petite taquinerie au milieu de ses remerciements. Evidemment, le commandant n’allait pas se priver d’une occasion de répondre à leur éternel jeu de « je t’aime moi non plus » et lui rétorqua, occultant pendant un bref instant sous le regard contrit de son alter ego :
« - Il est certain qu’au vu du POIDS de la personne qu’il m’a fallu transporter, on peut s’inquiéter pour la santé de mes bras… Mais de ce côté-là, tu n’as pas d’inquiétudes à te faire, j’ai survécu à cette terrible épreuve… Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de porter un terrible monstre ! »

Evidemment, le temps qu’il place sa petite pique comme un enfant en besoin d’avoir le dernier mot dans une dispute de gamins, la jeune femme s’était contentée de sauter par-dessus la rambarde du navire pour pouvoir rejoindre le cimetière de navires et se diriger vers la ville sans demander son reste. Quelque peu paniqué, aidé par l’impulsion de sa seconde personnalité qui ne tenait plus de voir son hôte si maladroit ruiner toutes leurs chances, le jeune homme reprit son calme et sauta lui aussi hors du navire, s’assurant tout de même que celui-ci était à l’abri, pas trop visible depuis l’extérieur. Il était essentiel que leur embarcation reste disponible dans le cas où ils devraient s’enfuir. Une fois ses vérifications rapides faites, il sprinta, sautant par-dessus les tas de débris, jusqu’à atterrir aux pieds de son amie, non sans glisser avec un certain panache, s’étalant par terre lamentablement, son visage de logia rencontrant la pierre brute des dalles de la bâtisse, avant de se reconstituer lentement sous le regard probablement déconfit d’une azurée qui n’avait eu qu’une hâte, se débarrasser pendant un temps de cet élément gênant et maladroit de sa vie, afin de pouvoir respirer au moins quelques minutes loin des ennuis. Se redressant comme si de rien n’était, affichant un sourire calme, il prit la parole :

« - Dis moi, tu n’avais tout de même l’intention de me fausser compagnie ? Je te rappelle que tu ne sais absolument pas ce que j’ai prévu en venant ici…Et puis mieux vaut qu’on reste groupés si on ne veut pas se faire attraper, tu ne penses pas ? *il marqua un temps de pause le temps de la laisser appréhender ses paroles* Plus sérieusement, je nous ai amenés ici pour pouvoir suivre la voie du train des mers. L’objectif n’est pas de rester dans cette ville, elle n’est qu’une étape sur notre chemin vers Amazon Lily. Je te rappelle que nous ne pouvons pas nous orienter là bas sans passer par les courants spéciaux du gouvernement, il n’existe aucun repère sur la Calm Belt. Du reste, je me figurais que nous pourrions profiter de cette escale pour faire une petite balade tranquille… Rien à perdre si ?

- Vous là ! Les amoureux ! Que diriez vous de profiter du carnaval de la ville pour l’explorer dans l’un de nos superbes yagaras ? La location est gratuite pour aujourd’hui, et les masques fournis ! Vous n’avez qu’à dire un mot et vous voilà partis pour un tour des plus romantiques ! »

De l’autre côté de l’entrée, le long d’un chenal, un marchant exhibait ses yagaras, des créatures aquatiques puissantes que le peuple de la cité avait domestiqué pour porter leurs moyens de transport à travers la ville. Visiblement, une grande fête était en cours dans la ville. Riku n’avait pas remarqué avant qu’ils ne s’approchent, mais effectivement, les rues de la ville semblaient décorées de toutes sortes de banderoles colorées, tandis que des lampions étaient accrochés aux lampadaires de la citadelle. De jour, l’ambiance était plus terne, mais de nuit, cela devait être magique. Et en plus avec ces masques, ils pourraient passer plus facilement inaperçus au milieu de la fête sans se priver d’un moment amusant. Sans demander son avis à Rika, il lui prit fermement la main pour l’entrainer au devant du chaland, lui demandant conseil sur le Yagara à choisir, puis il monta dans l’embarcation avec sa « femme » pour rejoindre les quartiers hauts de Water Seven. Il remercia chaleureusement le marchand, puis la créature poussa un hennissement, s’élançant sur le canal pour le remonter, suivant un parcours précis, il passèrent sous plusieurs passerelles avant d’atteindre un grand ascenseur, où plusieurs autres moyens de transports attendaient que le système de levage se mette en marche. Pendant ce temps d’attente, le jeune homme, taquin, reprit la parole :

« - Et bien « chérie », tu ne profites pas de ce paysage ? Nous sommes venus explorer les splendeurs de Water Seven et nous sommes bénis de venir en ces temps de fête ! La ville est encore plus splendide tu ne crois pas ? *puis il murmura à son attention* Et puis au moins comme cela nous pourrons plus facilement nous déplacer de manière discrète… Je pourrais t’inviter quelque part et me faire pardonner cette déplaisante plaisanterie de ce matin… Qu’en penses tu ?... Si tu vois quelque chose qui te plait… Je te l’offre. »

Alors qu’il disait cela, l’eau poussait lentement l’ascenseur vers les hauteurs de la cité, les quartiers les plus riches, mais aussi les plus touristiques, et les quartiers où vivaient les contremaîtres, le siège de la GALLEY-LA-COMPANY, la célèbre entreprise de construction de navires. Ils auraient beaucoup de choses à visiter, de cela, il ne doutait pas une seconde…

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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyLun 25 Mai - 11:05

Revigorée par le petit déjeuner que son supérieur lui avait préparé à son réveil, Rika de son pas feutré et pressé de pouvoir respirer loin de ce dernier, filait droit devant elle. La saveur de cette viande exquise lui avait laissé une trace succulente à son palais de carnassière, elle se rappelait l’odeur alléchante lui caressant les narines une fois que Riku fut chassé de sa chambre. Elle en salivait rien qu’à cette réminiscence de la rencontre de la tendre barbaque avec ses papilles très exigences mais jamais déçues vis-à-vis des plats mijotés par son ami. Un régal tant il était incontestable que le cuisinier y mettait son cœur à l’œuvre, ayant noté depuis des années les goûts de la Générale sachant qu’elle fut l’une des premières à expérimenter son premier plat. A la base ce passe-temps dont le Commandant Kaisuki était plutôt fier, activité parvenant à le relaxer lors d’un trop plein de stress, partit d’un défi perdu par ce dernier dans lequel le gage consistait à faire la cuisine pour toute l’unité dirigée par Mark. La jeune marine à cette époque avait réussi à ruser afin se défaire de cette corvée confiée par son père adoptif, en la refilant à ce prétentieux par le biais d’une énième provocation. L’air dépité du vaincu sous le petit sourire narquois de Rika à cet instant faisait partie des bons souvenirs qu’elle gardait précieusement tellement sa tête était impayable, le Vice-Amiral en charge de ces adolescents turbulents avait réprimandé sa fille sur son manque de sérieux à se débarrasser des responsabilités qui lui incombaient sous prétexte cité « Cette besogne est ennuyeuse et je ne suis pas la bonniche de tout le régiment. ». Comme d’habitude le sermon glissa sur l’expression indifférente et indocile de l’Azurée s’éloignant pas plus concernée, laissant un séduisant trentenaire s’égosiller vainement de revenir sur le champ. Son acolyte de plaisanterie malgré quelques réticences à faire la cuisine pour un commando se résigna à tenir sa parole d’homme, se mit aux fourneaux sans broncher. Rika s’était faufilée afin de narguer de vive voix son ami, les moqueries liées à sa victoire et imaginant le minois déconfit d’un garçon dépassé par la tâche, se moururent aussitôt dès qu’elle passa le seuil de la pièce. Elle le découvrit à sa grande surprise dans un élan de concentration à tel point qu’il ne remarqua même pas sa présence, jonglant entre le plan de travail et la marmite fumante. Elle ne put s’empêcher de l’observer dans un coin avant de disparaitre sans un mot mais avec un sourire sincère, Riku paraissait plus qu’enjoué de s’adonner à ce nouveau loisir. La pupille avait capté qu’il se dégageait de ses traits un sentiment de félicité, un sentiment assez puissant pour occulter tous les horribles souvenirs et pensées le hantant, pour toute avouer elle ne l’avait jamais perçu aussi radieux. Raison pour laquelle elle décida de ne pas l’enquiquiner cette fois, envoutée par ce spectacle, l’impatience de gouter ce bouillon l’envahit.

Sa requête fut rapidement satisfaite, le cuisinier improvisé sonna l’heure du repas. Un silence de défiance plana entre les tables de la salle à manger du navire, les soldats peu convaincus par la soupe mijotée par le gamin se tournèrent vers Mark avec appréhension. De toute évidence, ils attendirent d’analyser la réaction de leur chef en charge des deux marmots, pour tremper leurs lèvres dans cette mixture brunâtre avec plus de confiance. Finalement Rika prit les devants en dégustant les nouilles juteuses, ce n’était pas de la gastronomie et pourtant son palais se délectait des diverses sapidités procurées par ce diner. Sans émettre la moindre critique, elle déposa son bol devant le faitout fumant indiquant à son ami de la resservir. Amusé le Vice-Amiral et conscient du caractère de l’effrontée si une chose lui déplaisait, il fleura le bouillon de longues secondes où tous mise à part Rika restèrent pendus à ses lèvres, au centre de l’attention, Mark prit un malin plaisir à éterniser la dégustation. Son minois s’illumina à la première bouchée, il le vida en un clin d’œil sous les mirettes effarées de ses subordonnées qui l’imitèrent, bientôt Riku fut appelé pour un second service. Ainsi naquit la passion du Commandant de Justice Heart dont son bras droit était la seule au courant dans l’organisation rebelle, il fallait bien qu’il est sous la main un avis extérieur et objectif, un complice discret lorsqu’il préparait en secret le banquet lors des petites fêtes. En se perfectionnant dans l’art culinaire, l’officier instaura la tradition de faire la cuisine pour sa fidèle amie, allant même au cours de son précédent poste d’Amiral déposait un repas à sa Vice-Amiral quand il était sujet à une anxiété intense et que cette dernière était débordée dans ses fonctions. Ou pour se faire pardonner d’une taquinerie engendrant une tension au sein du duo. La Générale était toujours ravie de savourer les mets gratuits, il arrivait à la surprendre encore et toujours et si jamais cela ne lui plaisait pas, elle n’hésitait pas à lui en toucher un mot. Son cuisinier personnel ne tardait pas longtemps à lui apporter sa recette avec les améliorations jusqu’à la combler gustativement.

La langue de la Générale se lécha les babines à la perception d’un défilé de plats raffinés inondant son esprit, curieuse de connaitre sa prochaine préparation. Enivrée par son imagination débordante, friande de bonne nourriture, la guerrière était capable de manger pour dix si elle le désirait. Certains de ses hommes jalousaient sa taille svelte à la vue de l’ogresse s’enfilant toujours plus de viande dans le gouffre qu’était son estomac, pourtant elle ne tenait pas plus que cela à être mince ou jolie, toutes ces fariboles pour séduire. Certes, elle se maintenait suffisamment en forme afin de conserver son agilité au combat, de là à calculer les calories ou ses bêtises, peuh ! Rika n’y prêta nullement d’intérêt, elle se contentait de vivre l’instant présent équivalent au plaisir culinaire entre autres. Le bruit d’un tintement l’extirpa de son fantasme de gourmandise, à peine eut-elle tant de se mouvoir en direction de la provenance par vigilance qu’une ombre chuta juste sous ses yeux et explosa sous forme d’eau au contact des dalles rocailleuses. L’information monta lentement au cerveau pendant que la silhouette liquéfiée se reconstitua en l’apparence de cet imbécile de Riku. Comment ?! Non sérieusement ce malhabile de Commandait comptait la coller pendant sa promenade, hors de question qu’elle se coltine ce boulet qui lui foutait affreusement la honte ! Son regard médusé aux prémices de cette apparition se métamorphosa en une œillade improbatrice surmontée d’une pointe de gêne non-dissimulée. Par pitié, elle souhaitait simplement qu’il l’oublie quelques heures, elle n’avait clairement pas envie de se promener avec cet homme à l’expression crédule voire ahurie pour pas dire abrutie. La Générale voyait déjà le tableau ; son partenaire de mission s’arrêtait à tous les magasins s’extasiant comme un enfant sur les produits locaux, entrainant la jeune femme par caprice partout où il voulait. Au final, elle ferait office de baby-sitter d’un Commandant retombé en enfance que d’une touriste sans histoire dont la tête n’était pas placardée sur des avis de recherches. De plus, la dégaine de son supérieur encapuchonné n’irait pas du tout attirer l’attention bien évidement, il ressemblait plus à ces jeunes bourgeois dans leur période délinquante. Elle admettait que cela lui donnait un charme mystérieux et littéralement plus rebelle, qui ne la rebutait pas. Il était inconcevable qu’elle se rabaisse à le contempler tandis qu’il venait gâcher sa joie de vadrouiller seule, Riku était doté d’un savoir-faire inné pour parvenir à agacer l’Azurée. Celle-ci patienta qu’il se relève plus dignement que son déclin manifeste et lui explique le motif de sa présence, elle y espérait une infime lueur dans laquelle il lui confirmerait la laisser tranquille lui souhaitant limite une bonne visite sous couvert d’une plaisanterie.

Raté…Ses craintes étaient réellement fondées, Riku et sa seconde personnalité avait bien l’intention de l’accompagner dans l’enceinte de la ville. La demoiselle fronça un sourcil à la recommandation de ne pas s’éloigner l’un de l’autre si jamais on les repérait, le titillement d’une réplique cinglante sur son look louche qui faciliterait sans doute le travail de la Marine la démangeait. Par-dessus le marché, il la prenait pour une illettrée incapable de lire une carte maritime ou quoi, à lui étayer le topo sur leur trajet de navigation. Elle fulminait de l’intérieur à l’écoute de ses justifications irrecevables, rien à perdre ? Genre sa liberté ? Son envie de solitude, de profiter sans lui ? Pourquoi il souhaitait à tout prix s’incruster là où il n’était franchement pas le bienvenu ? Ses yeux de givre ne dissimulèrent point sa contrariété dénotant avec son faciès de glace, elle le fusillait du regard. La Générale s’apprêtait à lui retorquer sa façon de penser d’une intonation tranchante, quand on l’interrompit vivement par l’intervention d’un marchand de Yagara les incitant à faire une balade en amoureux en l’honneur du Carnaval. Les amoureux ?!...Cet homme osait les prendre pour un couple ?! L’Azurée n’en fut que stoïque, mentalement un brasier d’irritation s’étendait grandement, il suffisait qu’un garçon parle à une fille pour qu'il y est une romance. Il fallait être totalement aveugle pour s’imaginer une seconde qu’entre les deux jeunes gens, il existait un quelconque romantisme, or rien d’autre ne demeurait entre eux à part un profond respect mutuel ainsi qu’une amitié loyale. La demoiselle refusait déjà une visite accompagnée, n’évoquons pas l’idée d’une promenade romantique, l’envie de se jeter à l’eau iodée lui serait plus plaisante. A l’instant où l’Azurée s’apprêtait à contourner l’éventuel ennui en s’éloignant de son supérieur comme si de rien était, ce dernier lui captura solidement la main afin de la conduire auprès du vendeur sans qu’elle puisse protester. Ce satané Commandant devait se douter que son amie verrait d’un très mauvais œil l’invitation commerciale de l’homme, il jubilerait au détriment de la pauvre femme coincée sur un espace encore plus petit avec lui. La Générale n’entreprit pas l’éventualité de s’extirper de son geôlier, il était impératif qu’ils jouent le rôle de citoyens inoffensifs participant à cette fête. Cela ne l’empêcherait pas de signaler son énervement par rapport à ce contexte, notamment que Riku s’amusait clairement à faire enrager sa partenaire de mission en la présentant comme « sa femme ». Elle serra tellement son poing afin de ménager cette pulsion de lui mettre une droite dans sa frimousse de prétentieux heureux, il ne perdait rien pour attendre. Le marchand se permit de les complimenter sur le fait qu’ils allaient bien ensemble, leur souhaitant une belle vie. Excédée par cette mascarade à gerber, elle se contenta de se munir d’un masque au contour de papillon à la nuance bleu nuit tendant sur le violacé, puis monta sur le chariot tiré par l’animal marin. Elle n’offrit pas un seul remerciement à l’homme qui avait définitivement gâché sa journée, focalisant dans la direction opposée où se réalisa la transaction.

Le Yagara les guida avec une cadence apathique, dressé ainsi à ce que les touristes puissent savourer la magnificence architecturale des ruelles aquatiques de la cité. Cité décorée tout spécialement pour l’occasion, des banderoles et des lanternes suspendues au-dessus des maisonnettes, la musique retentissait jusqu’à l’orée des remparts. En effervescence en cette saison de l’année, les autochtones déambulaient sur le trottoir pavé vêtus de costume d’un style vénitien assortis d’un masque. Renfrognée par rapport à l’initiative prise par son ami sans SON autorisation, elle se contenta de s’accouder à l’accoudoir extérieur du transport afin d’éviter toute interaction avec lui. Elle observait le paysage sans grand engouement par la présence d’un certain intrus à bord, une petite voix lui souffla que l’instant fût au contraire propice. Propice à quoi ? Assouvir son inclination s’agissant de châtier le Commandant Kaisuki en le balançant à la flotte ? Pourquoi pas, et pourtant cela ne parut pas répondre à ce chuchotement. Les deux rebelles se turent jusqu’à leur arrivée dans l’ascenseur les élevant aux quartiers plus aptes au tourisme et à la richesse des lieux. Le brun courageux voire téméraire, qui disposait des rennes de l’animal, taquina de nouveau sa subordonnée. A l’énoncé du surnom affectueux « chérie », son sang ne fit qu’un tour et elle n’était pas au bout de ses surprises, Monsieur souhaitait se faire pardonner en lui offrant un cadeau. Rika se mordit la lèvre retenant un grondement d’agacement. Mince, il la tarabustait afin qu’elle finisse par réagir, il serait donc humblement servi. Elle riva prestement en plantant ses iris glacées dans l’œil ambré de son supérieur, son exacerbation se dégageait de ses paroles.

- Je ne veux rien venant de toi, je suis déjà assez grande pour m’acheter ce qui me plait et tu n’as aucun intérêt à m’offrir un présent. Ensuite, je m’enchanterais un peu plus du panorama et de cette fête, si nous étions partis chacun de notre côté. Mais bien évidemment, j’aurais dû me douter que tu me poursuivrais jusqu’au bout par plaisir de me voir bouillir de l’intérieur. Tu parles de discrétion alors qu’avec ta maladresse maladive, on ne remarque que toi et je ne te parle même pas de ton apparence, qui plus que… Rika se tût à ce moment précis, se rendant compte qu’elle allait lui faire l’éloge de sa beauté et de son charisme qui ne passait pas inaperçu. Elle se rassit en croisant les jambes, en détournant le regard en écartant sa tirade d’un signe de main… Laisse tomber. Je t’interdis formellement de m’affubler de ces sobriquets niais, cela a tendance à me hérisser particulièrement le poil et ce n’est pas à moi que tu dois les adresser.

Une chaleur naquit au niveau de ses pommettes, son cœur s’était emballé, une nouvelle fois une pensée contraire s’immisçai dans son esprit ; elle avait apprécié qu’il l’interpelle ainsi même si l’unique but était de l’embêter. Elle se frappa d’une claque psychique, pas d’humeur à s’occuper des idées saugrenues de son ami. L’animal les fit visiter un autre cadre encore plus joyeux que le précédent, un défilé de char passa à leur niveau, la jeune femme admira le travail des artisans, des mascottes de monstres marins, bêtes mythologiques sur lesquels dansaient certains habitants. Des confettis tombèrent du ciel égayant ce spectacle, intriguée, elle se perdit dans cette contemplation pendant que leur guide s’était garé sur le bord. Son énervement s’évaporait petit à petit grâce à l’ambiance festive et sublime, oubliant d’avertir Riku de son départ, elle s’était élancée dans la foule à pied en direction d’une attraction aperçue un peu plus loin. Elle se faufila telle une anguille entre les passants sans crainte d’être reconnue grâce à son masque lui cachant la partie supérieure du visage. La Générale atterrit devant une démonstration pyrotechnique et de danse locale au rythme deux musiciens accommodant un rythme dynamique. Envoûtée par cette scène presque fantastique, son environnement s’était volatilisé face à une telle sensation d’ivresse. Le petit secret de la guerrière consistait être une passionnée de danse, une activité bien féminine dont beaucoup des soldats n’hésiteraient pas à se moquer d’elle en connaissant le caractère un tantinet brutal. Une fois la mélodie s’acheva, la demoiselle s’aperçut un peu tard qu’elle s’était éloignée de son Commandant et donc de son moyen de voyager, ruminant contre elle-même de s’être laissée emporter, elle fendit la foule. Déboussolée par la perte de son itinéraire de l’aller, elle chercha un repère la menant à destination. La foule s’était dissipée en suivant le cortège, cela ne l’empêcha pas de bousculer dans sa course un obstacle plutôt coriace. Repoussée par l’impact, elle releva les yeux afin de croiser les visages hébétés d’un couple bras dessus bras dessous.

- Vous pourriez faire attention tout de même, les étrangers je vous jure, ils inondent nos rues mais non aucun savoir-vivre, c’est aberrant.

- Allons n’en voulons pas à cette charmante demoiselle, elle semble pressée et distraite, somme toute une paysanne délurée venue découvrir le monde adulte.

- Je ne vous perm… Rétorqua presque la jeune demoiselle lorsqu’une main gantée se posa sur son épaule.

- Madame, Monsieur, ne soyez pas aussi prompt aux préjugés. Il serait dommage de renvoyer une telle image si nous désirons prospérer, n’est-il pas ? Je me charge de la demoiselle

- Vous avez raison, enfin un homme bien serviable, prenez-en de la graine jeune fille. Au plaisir.

Le sauveur de l’Azurée abasourdie opina du chef, vint s’incliner devant elle en lui attrapant une main pour y déposer ses lèvres. Un homme élégant et gracile à la chevelure de jais se présentait à elle, paradant dans un somptueux smoking surmonté d’un masque bleuté, des iris grisées aux reflets d’émeraudes agrémentés ce séduisant portrait. D’un sourire amusé et charismatique, il l’interrogea d’une voix à la fois énigmatique et calme, la Générale fronça les sourcils en retirant sa main.

- Pardonnez mon impudence si je vous ai dérangé par ma bravade mais il me paraissait pertinent de protéger ces pauvres gens de votre morsure glacée. J’étais néanmoins sérieux lorsque j’évoquais de vous proposer mon aide, en effet, je vous ai remarqué quelques peu agitée, je peux sans doute vous venir à votre secours. Si seulement vous le désirez.

- Je suis au regret de vous informer que je ne fais confiance à personne et que je sais très bien me débrouiller toute seule.

- Bien donc vous saurez me désigner où vous aviez délaissé votre embarcation.

- Je …euh…Vous m’espionnez ?

- Pas vraiment, il était juste aisé de parvenir à cette conclusion, je ne suis qu’un humble gentleman ici pour affaire. Haut les cœurs, je crois que votre escorte vous a retrouvé. S’exclama-t-il sur un ton légèrement moqueur en effectuant un hochement de tête derrière la demoiselle, la demoiselle se retourna pour discerner son supérieur non loin. Soudain un frisson la traversa tandis que le gentilhomme mystérieux lui chuchota à l’oreille tout bas. Vous devriez faire plus attention, il n’est pas bon d’être si audacieuse en cette ère troublante, votre disparition pourrait faire pas mal de tort. Pas d’inquiétude, je ne suis pas votre ennemi, belle aventurière.

La Générale sursauta à cet avertissement, elle allait se saisir de l’homme dans le but de lui demander d’être plus explicite, songeant à se débarrasser de lui si jamais il détenait une information sur son identité. Néanmoins, il avait réussi à s’évaporer avant que la jeune femme lui fasse de nouveau front.
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyVen 29 Mai - 15:19

Evidemment, le naturel était revenu au galop comme un éternel recommencement dans ce cycle de provocations et de tensions si particulières qui constituait le torrent de la relation unissant le commandant de Justice et son amie aux cheveux couleur de l’azur. Pas du tout ravie de se retrouver embarquée dans un trip de couple en plein voyage touristique, l’humeur qu’elle affichait était assassine. Et dieu que Riku la connaissait un peu trop cette expression. Le moindre de ses regards était un coup de couteau planté dans sa conscience pour lui faire passer le message « regardes moi bien, et prépares toi à subir ma vengeance cafard ». Et s’il ne pouvait s’empêcher complètement de rire de cette situation à la fois surprenante, pas désagréable, et du contexte idéal qu’on leur offrait pour une promenade en toute discrétion, il regrettait qu’elle le prenne ainsi. Oui bien sûr, il pouvait parfaitement imaginer qu’après sa petite blague du réveil, elle n’ait guère envie de passer plus de temps que cela avec lui jusqu’à ce qu’ils doivent reprendre la route, mais c’était plus fort que lui, il ne voulait pas la laisser seule dans une grande métropole comme Water Seven, où son avis de recherche était probablement placardé un peu partout, leur rappelant qu’ils étaient des fugitifs de haute valeur, du genre à ramener des hauts officiers de la Marine pour les pourchasser. Et il refusait que des civils innocents se retrouvent mêlés à une bataille qui risquait fort de les dépasser et d’entraîner la mort de nombre d’entre eux. Il était peut-être un terroriste aux yeux du gouvernement mondial, mais il n’en était pas moins un homme d’honneur qui n’entraînait aucune vie innocente dans le conflit. Bien sûr, à long terme, il ne pourrait complètement l’éviter, la guerre créait forcément un chaos incontrôlable. Mais tant qu’il ne serait pas entré dans la phase principale de son plan pour sauver le monde, ses actions devaient rester limitées. Il fallait faire en sorte que le moins de monde possible soit au courant de leur présence, leur soutien aux révolutions éparses à travers le monde devait se faire dans le plus grand secret, et uniquement avec des acteurs qu’ils auraient choisis par eux-mêmes pour combattre à leurs côtés. A défaut de profiter pleinement d’une rencontre avec le sympathique maire de la ville et dirigeant de la compagnie d’équipementiers navals, le commandant se contenterait de ce carnaval plus que bienvenue qui leur offrait une vraie opportunité de passer un bon moment avant de reprendre un voyage qui serait certainement beaucoup plus silencieux à mesure qu’ils approcheraient d’Amazon Lily. Le brun ignorait encore de quelle manière il comptait s’adresser à Boa, mais sa décision était prise. Il y avait longtemps que leur relation avait pris fin. En fait, à l’instant même où il était parti de la Marine. Elle ne l’avait aimé que par sa position, et cet amer constat n’avait fait que rendre d’autant plus triste le pauvre jeune homme, dont le moral n’était déjà pas au plus haut. Bien qu’il puisse enfin combattre pour ses vraies convictions et pas celles d’un gouvernement corrompu qui prétendait le faire agir pour la justice, il avait trouvé sa place en tant que soutien à ceux qui voulaient se soulever contre les tyrans. Il apporterait la paix par l’équilibre dans les nations, et soutiendrait un monde nouveau beaucoup plus juste, qui permettrait à n’importe quel citoyen d’avoir sa place. Un monde dans lequel la notion de classe n’existerait pas, où seuls des hommes choisis par leurs concitoyens pourraient diriger, et où seul le travail et l’investissement de chacun et pas une fortune ou nom garantiraient la réussite. Tous pourraient s’élever, tous pourraient choisir des vies plus simples. Mais personne ne serait laissé sur le côté. En ce sens, le combat de Riku rejoignait celui de la Révolution, ce grand mouvement qui avait démarré bien avant sous l’impulsion de Dragon. Peut-être un jour joindraient-ils leur force… Mais cela passait par la réussite de cette première… « mission ».

Le commandant devait se comporter en homme, regarder Boa Hancock dans les yeux, et lui dire une bonne fois pour toutes que leur histoire n’était désormais plus qu’un symbole du passé, à l’époque où il n’était que l’esclave d’un système et elle une profiteuse qui avait choisi cet homme uniquement pour son statut, heureuse d’obtenir ainsi une garantie pour sa propre sécurité et celle de son île.  Il devrait parler calmement, mais avec fermeté, pour que la jeune femme comprenne que ce message était déterminé, et parfaitement réfléchi. En franchissant cette étape, le brun s’assurait définitivement de pouvoir passer à autre chose, et d’avancer, l’esprit vidé de toutes préoccupations du passé. Il pourrait alors se tourner vers l’avenir, ses camarades de Justice, et surtout son amie de toujours… Enfin il réfléchirait à certaines choses la concernant surtout. Pour l’heure, leur moment romantique ressemblait plutôt au duel de regards de deux bandits prêts à se lancer dans un duel pour déterminer par la mort le vainqueur. Affichant une expression sereine, mais loin d’en mener large, Riku n’avait néanmoins pas détaché son regard de celui de l’azurée, soutenant son expression colérique. Et pour ne rien arranger, les paroles acerbes de la demoiselle vinrent compléter ce tableau peu reluisant, alors qu’ils atteignaient les plus hauts quartiers, où la fête battait déjà son plein. Nous étions en plein jour, et pourtant, des stands étaient déjà en marche, accueillant des clients par dizaines pour leur servir des denrées locales ou plus exotiques, tandis que des troupes de danseurs et d’artistes assuraient des représentations pour les badauds. Dans le sillage de leur exploration, le Yagara opta pour une artère annexe au grand canal qui longeait les quais menant aux chantiers de la Galley-la-company, les conduisant jusqu’à une petite esplanade, où des habitants déjà bariolés étaient occupés à finir la préparation des chars, testant leur formation pour le défilé du soir. Leurs conversations enjouées portaient sur la musique qu’ils allaient choisir pour l’ambiance de la parade, mais aussi la présence d’Iceburg, profondément respecté par ses administrés. Il était un homme juste, et n’hésitait pas à se mettre en travers des manœuvres du gouvernement lorsqu’il les estimait dangereuses. Pour cela, Riku lui vouait une certaine admiration. Cet homme était parti de rien, mais rapidement, il avait contribué, tout autant que son maitre, à la prospérité d’une Water Seven qui prenait désormais soin de l’ensemble de sa population. Les quartiers de la Ville Basse, autrefois constamment dévastés par l’Aqua Laguna et délaissés, étaient devenus des rues certes plus « populaires », mais propres, organisées, et surtout profitant au même titre que le reste de la ville des mécanises de défense contre le phénomène marin qui les frappait. C’est donc non sans un sourire pour ces artisans que le brun écoutait leurs échanges, espérant avoir la chance de voir le dirigeant local même de loin pour voir combien son peuple l’appréciait. D’ailleurs, il avait remarqué que Rika n’émettait plus la moindre protestation ; en fait, elle s’était laissée aller à la contemplation des lieux, le regard perdu dans les décorations et confettis, mais aussi danseurs joyeux. A vrai dire, elle n’avait probablement pas entendu la réponse de son ami qui tentait de la rassurer vis-à-vis du fait qu’il l’avait suivie, mais aussi sur leur situation un peu particulière au sein de la ville.

« - Rika je… Je n’ai pas voulu te vexer en te suivant. Je pense sincèrement qu’il sera plus aisé de nous échapper et de nous protéger l’un l’autre si d’aventure nous étions découverts. Et puis… Ce serait te mentir si je te disais que ce n’était que ça… Je suis troublé depuis notre conversation d’hier. Et il est évident que je veux vraiment passer un moment avec toi, aussi fugace qu’il puisse être. Ne vois pas mon cadeau comme un moyen de t’acheter, ce n’est ni plus ni moins qu’une volonté de ma part de te faire plaisir, car c’est le genre de choses dont on a peu souvent l’occasion de bénéficier lorsque l’on est un fugitif… Mais je…

-  Te fatigue pas crétin, elle est déjà partie. »

En effet, alors qu’il était perdu dans sa tirade emplie d’émotions, en quête de ses mots pour qu’elle paraisse aussi sincère que possible, le commandant n’avait même pas remarqué que la jeune femme s’était éloignée. Leur transport s’était arrêté à un ponton proche d’une autre place sur laquelle du monde s’était rassemblé. Visiblement, soit il s’agissait d’une étape incontournable, soit la bête avait décidé que c’était la fin du voyage pour eux. Intérieurement, il pestait contre son insouciance mais aussi l’absence de réaction de Cael, à cause de cela ils avaient perdu la trace de la personne qu’ils se devaient de protéger, et ils étaient désormais séparés au milieu d’une ville dans laquelle des espions pouvaient parfaitement les attendre au coin d’une rue. Scrutant la foule, constituée d’habitants déguisés et des comédiens et autres artistes préparant le défilé, les discussions allaient bon train, et avec le volume sonore de la musique jouée par le groupe qui accompagnait la répétition, il était extrêmement difficile d’obtenir le moindre point de repère, pour ne pas dire impossible. La concentration du brun était d’autant plus atteinte qu’il n’était pas parfaitement calme. Perdre la trace de la jeune femme l’avait mis dans un état second, où il faisait passer la réflexion après le reste, et il fallut une profonde remontrance de son alter ego mental pour ne pas faire un bond que la foule se serait empressée de remarquer. Il ne pouvait pas attirer l’attention, mais comment pouvait-il retrouver la trace de Rika dans cette cacophonie ? L’ambiance n’était pas désagréable, il n’aurait pas craché à l’idée d’offrir une danse à sa compagne de voyage mais le moment n’était pas des plus opportuns. Rapidement, il fendit la foule, cherchant à se dégager un passage pour atterrir sur une zone plus clairsemée en matière de badauds. Il manqua de renverser plusieurs passants, mais ce fut l’un d’entre qui le tira en arrière pour le ramener vers une petite alcôve, entre deux bâtiments qui longeaient la place. Sur ses gardes, le commandant reconnut alors une voix familière qu’il avait déjà entendu dans sa carrière :
« - S’il n’est pas rare que des pirates viennent dans ma cité… Je dois dire que nous n’avons pas souvent la chance de voir parmi nous des terroristes en fuite.

- Ice…Iceburg ? Mais enfin que faites-vous ici ?

- Chuuut… Moi aussi j’essaye de me faire discret. Je me cachais pour voir les répétitions de la grande fête de ce soir… Ma secrétaire démoniaque me retient enfermé dans mon bureau depuis des jours avec toutes ces histoires horriblement ennuyeuses de réunions commerciales, de nouveaux projets, et de financement… Être maire, je vous jure, c’est une vraie plaie par moments.

- Vous êtes vraiment un maire des plus surprenants, ça c’est sûr… D’ordinaire les affres administratifs du pouvoir sont une contrepartie que les puissants acceptent du moment qu’ils ont tout le confort de leur fonction. Et puis d’abord… Je peux savoir comment vous étiez au courant de ma présence ?

- Le vendeur de Yagaras qui vous a accueilli à l’entrée… C’est un bon ami à moi. Je lui ai demandé de surveiller l’entrée du côté de la décharge pour identifier les arrivées potentielles de criminels pendant le carnaval. Il a eu le temps de vous identifier avant que vous ne preniez la décision de vous dissimuler un minimum. Pas d’inquiétudes, je n’avertis la sécurité que si je suis convaincu que votre présence est un danger. Vous ne comptez pas assassiner quelqu’un ici ou faire sauter une bombe je me trompe ?

- Vous ne vous trompez pas… Nous sommes juste de passage. Nous allons reprendre la mer rapidement. Mais notre voyage a été assez long, alors nous avons fait un arrêt dans votre cité. Je savais que c’était l’une des rares villes à laisser entrer même des criminels en leur sein tant que ceux-ci ont les poches pleines et ne font pas de grabuge.  

- Et bien vous me voyez ravi que vous ayez choisi notre ville ! Je vous ai connu lorsque vous étiez un officier de la marine, et j’ai tout de suite senti que vous n’étiez pas comme les autres, trop honnête pour un aussi haut gradé… Il semblerait que le temps m’ait donné raison sur cette présomption.
- Je suis honoré de votre considération monsieur le maire… Toutefois, je vais devoir écourter notre conversation. Je suis à la recherche de ma partenaire de mission, et j’ignore où elle est partie. Je ne voudrais pas qu’elle se retrouve à la merci de chasseurs de primes ou que des officiers du QG débarquent ici parce qu’un badaud aura donné l’alerte…

- C’est bien dommage, vos récits de voyage attendront… Je comprends votre détresse. Allez donc retrouver votre amie monsieur Riku Kaisuki. Mais passez donc au siège de la Galley-La ! J’y organise un dîner avant le début des festivités et le feu d’artifice de la nuit ! »

Le commandant répondit d’un timide hochement de tête, légèrement surpris par la proposition de l’édile. Il n’était décidément pas banal, à parler le plus normalement du monde à une personne recherchée et accusée des pires ignominies. Toutefois, il avait été touché lorsqu’il lui avait croire qu’il était quelqu’un de bien. Et alors qu’il avait commencé à s’éloigner de son interlocuteur pour partir à la recherche de Rika, la foule commença à se dissiper, suivant le cortège dans les quartiers attenants, ou bien rentrant à son domicile en attendant le crépuscule. C’est à cette occasion qu’il remarqua la tenue choisie par sa générale, mais surtout, détail le plus troublant, un homme qui s’était penché pour lui dire quelque chose, mais qui s’éloigna en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, s’évaporant sous le regard d’un Riku surpris. Néanmoins, ce choc de voir un individu si rapide laissa rapidement la place à une pointe de jalousie ; c’était plus fort que lui, il ne pouvait s’empêcher d’avoir la tête remplie d’interrogations au sujet de ce mystérieux personnage, qui était-il, connaissait-il l’azurée pour l’approcher autant ? D’où se permettait-il une telle outrecuidance ? Ca n’allait pas se passer comme ça ! Il en toucherait deux mots à cet individu s’il osait se pointer à nouveau devant Rika ! Et encore, les pensées du commandant étaient bien pâles à côté de celles qui lui suggérait son alter ego qui n’avait pas ouvert la bouche depuis plusieurs minutes. Lui aussi, bien malgré lui, sentait la flamme d’une certaine jalousie s’emparer de lui. Sans plus se poser de questions, le jeune homme se dirigea vers sa partenaire d’un pas lourd, marquant bruyamment chaque pas. Certains badauds le jaugèrent à son attitude en apparence colérique, mais il n’en avait cure. Il s’arrêta suffisamment prêt pour ne pas trop être entendu et pris parole suffisamment discrètement pour ne pas attirer la curiosité des passants.

« - Dis donc… C’était qui cet endimanché qui se permet de t’approcher ainsi ? Tu le connais ? Il y a quelque chose que je dois craindre le concernant ? Il t’a dit quoi ? Et puis mince ! Tu aurais pu m’attendre au lieu de partir toute seule ! Je te rappelle qu’on doit rester suffisamment près pour ne pas se faire attraper et se soutenir dans le cas contraire ! Bon. Passons là-dessus, j’ai rencontré Iceburg. Il nous suggère de nous rendre à la Mairie où il nous attend pour le dîner. C’est un vieil ami, et je lui ai promis de lui raconter quelques anecdotes de nos aventures… Sans entrer dans les détails bien entendu. Hors de question qu’il en sache plus sur l’emplacement de notre base ou notre plan pour l’avenir. Même si je pense que c’est quelqu’un de confiance. Que comptes-tu faire ? Viendras tu avec moi en attendant que la fête ne commence vraiment ?

- Ou comptes-tu rencontrer d’autres hommes dans ces rues pour nous rendre jaloux ?

- Cael la f…. »

Un coup sec fut porté sur le crâne de Riku, ainsi que sur celui de Rika au même moment. Les deux soldats avaient été assommés. Un temps plus tard qui lui parut une éternité, le commandant rouvrit les yeux, la nuque encore endolorie. Ils étaient dans une pièce entièrement en pierre, mais surtout scellée de l’extérieur par de lourdes grilles de métal. Là, deux individus encapuchonnés étaient en pleine discussion alors que le corps du commandant refusait toujours de se mouvoir :

« - T’es sûr que c’est une bonne idée Jackal ?

- Evidemment Ursa. Ces deux là vont nous rapporter gros. Avec la dissolution de plusieurs Cipher Pol, nous sommes les derniers assassins en place dans cette ville. La Guilde nous paiera très cher pour avoir capturé de telles cibles. Peut être qu’on pourra même devenir des tueurs officiels du gouvernement tu imagines ?

- Oh vi vi viiiiii ! Et puis ils ne pourront jamais s’échapper avec ces murs et barreaux en granit marin hahahaha ! Il faudra remercier le papy aux Yagaras, comme toujours ils nous fournit de précieuses informations pour capturer tous ces criminels ! »

Le petit voyage était en train de tourner court… Il était évident que le vendeur avait vendu la mèche. Riku allait devoir toucher deux mots au maire sur la pertinence de ses sources.
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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyJeu 4 Juin - 11:33

Ahurie de cette soudaine évaporation de son « sauveur » masqué, la jeune femme scrutait la ruelle avec insistante à la recherche d’une trace que cette scène s’était réalisée réellement sous ses yeux, et non une hallucination. Et pourtant, la Générale ressentait encore la pression du toucher de sa main sur son épaule, et son souffle froid contre sa nuque lui offrit matière à pencher vers la véracité des faits. Ce fut Riku qui mit fin à se débat intérieur sur la présence de l’énigmatique gentleman, d’ailleurs à sa démarche chargée d’un certain énervement obligeant Rika à lui faire face un peu déstabilisée de son attitude habituellement sereine. Elle dévisagea sans gêne les traits de son visage où elle y put lire une certaine crispation, il était fâché par sa fugue ? C’était le seul motif pour lequel son ami soit aussi colérique, le fait de lui avoir fait faux-bord avait offusqué son amour-propre alors qu’il tenait absolument à se balader en sa compagnie. L’irritation de se sentir piéger, d’être en cage sous prétexte de la protéger, la demoiselle ne comprenait pas le raisonnement de son Commandant, pourquoi persister dans une telle voie ? N’avait-il tout bonnement pas confiance en ses capacités de combattante aguerrie, elle restait une des meilleurs sur le champ de bataille. Enfin n’était-ce pas pour cette raison qu’il lui avait imposée en-dehors des missions d’infiltration ou de récolte d’information, de se charger de la formation des recrues ? Rika lâcha un soupire de désapprobation, cela sentait encore une énième dispute débouchant sur une conversation barbante emplie de sentimentalisme. Sachant qu’elle n’échapperait pas à sa brimade, elle soutint le magnifique regard ambré qui scintillait d’une colère retenue de son supérieur de mission. Riku s’arrêta à quelques centimètres de sa subalterne, s’exprimant d’un ton bas pour ne pas alerter voire attirer l’attention des passants malgré l’influence des vibrations d’impatience et d’agacement contenus. A sa grande surprise, Riku interrogea assez sèchement sur l’identité de l’inconnu gentleman à ses côtés quelques secondes plus tôt et la nature de leur relation. Suivi ensuite son sermon s’agissant de sa fuite et des ennuis engendrés s’ils se faisaient repérés, il finit par embrailler sur l’invitation d’Iceburg à diner. Attendez quoi ? Il la rappelait à l’ordre sur l’avantage d’être ensemble, en revanche, rencontrer le célèbre maire de Water Seven dans les rues de surcroit seul, rien ne lui dérangeait. Bah voyons, il comptait accepter la convocation de son « vieil ami », son bras droit fronça les sourcils peu convaincu de l’initiative du rendez-vous. Certes la cité-état resplendissait d’une indépendance vis-à-vis du Gouvernement, cela n’empêchait pas que celle-ci devait être sous une surveillance et plus précisément son dirigeant. Autant être convié dans la gueule du loup, nul doute que son Commandant soit déterminé à participer à ce diner, le ton prononcé à l’évocation d’Iceburg s’adoucit comme s’il était ravi d’obtenir une entrevue avec ce personnage. L’occasion était trop belle pour visiter la ville en toute sérénité sans l’impression de trimballer un boulet au pied, néanmoins, son instinct lui susurra plus prévenant de l’accompagner à cet événement avec la naïveté manifeste de son ami. Il était plus sage d’oublier ses intérêts pour préserver ceux de l’organisation, en couvrant les arrières du Commandant Kaisuki en cas d’embuscade et autres désastres. A se demander qui était véritablement le plus inconscient des deux, l’Azurée allait lui répondre favorablement lorsque Riku écarquilla les yeux avant de s’effondrer en silence. D’un réflexe protecteur envers lui, elle s’apprêta à le rattraper dans ses bras, sauf qu’on la frappa aussitôt sans ménagement, elle sombra dans l’inconscience tout comme son ami.

Ses paupières se rouvrirent faiblement, subissant un mal de crâne de tous les noms, ses iris givrés réussirent à balayer son environnement dans le but de comprendre où elle se retrouvait. Il ne lui fallut pas plus de deux secondes pour comprendre s’être réveillée dans une pièce glaciale et crasseuse ressemblant très portrait à une cellule de prison. La bonne nouvelle fut que leurs agresseurs n’avaient pas daignés séparer les deux rebelles, Riku couché et encore dans le royaume des rêves à plusieurs mètres d’elle. La mauvaise nouvelle consistait à ce qu’ils soient attachés par des menottes en granite marin, affaiblissant les détenteurs des fruits du démon, et bonne pioche tous deux l’étaient. Leurs ravisseurs avaient sécurisé également la structure de leur geôle par rapport à de la teinte de la pierre, les bougres étaient plus que préparés dans la conservation au chaud de leurs proies. Par nature, la Générale se serait débattue avec ses entraves, or dans le cas présent, cela ne lui rapporterait qu’une perte d’énergie considérable. Allongée sur le flanc comme si elle avait balancé sans aucune délicatesse, elle scruta son supérieur ensommeillé, l’envie rageuse de lui envoyer des coups de pied dans la figure était terriblement tentante. Non il était primordial qu’elle fasse profil bas lui permettant de recueillir des informations de leur fortunés kidnappeurs, une porte s’ouvrit d’un grincement peu harmonieux, l’Azurée ferma les yeux feignant encore l’inconscience. Une conversation entre deux personnes, vraisemblablement un homme et une femme, s’entama devant la cellule de laquelle elle amassa plusieurs éléments. D’une part, ces antagonistes devaient être des anciens espions du Gouvernement Mondial agissant sous la bannière du Cipher Pol, l’existence et la dissolution depuis deux ans de ce service d’espionnage à la solde des cinq étoiles n’avaient pas été divulgué au grand public. D’autre part ce fichu vendeur de Yagara les avait livrés sans vergogne à cette bande d’assassins mal léchés, tu parles d’une balade romantique. Cet escroc avait intérêt à plier bagage car elle n’hésiterait pas à lui infliger la correction que mérite un dénonciateur avide d’argent. Riku ferait aussi les frais de se jeter tête baissée dans les toiles invisibles de leurs ennemis.

Rika patienta que ces deux espions au chômage rêvent oralement de gloire d’avoir choppé d’aussi belle prise, ils disparurent lorsqu’ils entendirent de l’agitation au-dehors d’où des éclats de voix retentirent sans distinguer la moindre parole. Elle s’aperçut que son supérieur s’était enfin éveillé, un petit rire nerveux s’extirpa de sa bouche alors qu’elle s’adressa à lui avec sarcasme, sensiblement railleuse.

- Haha pittoresque ta balade romantique Riku, on ne me l’avait jamais faite celle-là et ils y ont vu que du feu. Félicitation ! Je pense me remémorer t’avoir entendu me justifier que rester ensemble augmenterait nos chances de ne pas se faire attraper, de nous protéger mutuellement. Nous voilà, reconnus, enfermés et attachés par du granite marin, un objectif rondement atteint mon Commandant ! Cela en est tellement risible que les deux terribles « terroristes » à la tête d’une organisation rebelle, traitres à la Marine, soient capturés d’une aisance aussi déconcertante. Je suppose que ton brillant et naïf cerveau de tacticien a déniché une solution pour s’échapper de ce bourbier car ce ne sera pas une fois sur la place de Marineford devant nos bourreaux, qu’on en aura la possibilité. Je n’arrive plus à compter le nombre de fois où je t’ai répété de pas faire confiance aux gens mais t’en fais qu’à ta tête, tu désirais absolument faire cette stupide promenade pour des raisons tout aussi absurdes. Je suis consciente même si je ne saisis pas ce que tu peux ressentir de te séparer de ta femme, la souffrance de cette perte forcée mais par pitié concentre toi. Tu m’avais assuré hier que tu te focaliserais sur ce qui importait à tes yeux, je me suis visiblement fourvoyée en plaçant ma confiance en toi. Dans le cas contraire, ne gâche pas cet énorme projet de liberté, d’équilibre et de justice que tu as écris à cause de ta crédulité et d’un passage à vide où tes émotions sont faussement exacerbées. C’est du meneur et stratège Riku Kaisuki dont on a besoin, dont j’ai besoin et non d’un homme lambda doutant à chaque seconde.

Son ton ironique s’était transformé en un timbre sérieux, étrangement l’Azurée parlait calmement estimant qu’il devait déjà s’en vouloir de s’être fait avoir si facilement. Rika préféra ne pas rajouter de tensions bien qu’elle soit lasse de cette période nébuleuse où elle ne cernait plus son ami et supérieur depuis son départ pour Loguetown. La Générale se rendit compte que les haussements de voix s’étaient estompés au cours de son monologue cynique, que s’était-il passé ? Un fol espoir que les assassins aient fini par s’entretuer afin d’obtenir l’intégralité de la réputation et des gains, cela ne réglerait pas le problème de leur emprisonnement, tout du moins cela leur ferait moins d’ennemis. Soudain, la porte crissa une seconde fois, la Générale glissa un regard noir sur la ou les personnes osant passer le seuil de cette porte, prête à s’élancer dans une joute verbalement florissante. Elle tomba dénue en fixant l’arrivant avec confusion jusqu’à ce que les pièces du puzzle s’emboitent parfaitement, quel petit profiteur ! Elle se redressa tant bien que mal, pestant allégrement à l’encontre du gentleman.

- Vous ?! Espèce de sale opportuniste, gardez vos avertissements à la noix si c’est pour nous capturer une seconde plus tard. C’est votre passe-temps de gentilhomme malsain, c’est ça ? Approchez que je vienne vous refaire le portrait, vous aurez une bonne opportunité de porter votre masque.

- Du calme gente demoiselle, je vous ai assuré être votre allié. Si je tenais tant à une quelconque récompense, je n’aurais pas pris la peine de vous prévenir. Pour preuve de bonne foi, je vous libère, votre ami et vous.
S’exprima-t-il avec un léger sourire amusé en levant les mains, un trousseau de clé tinta dans sa main droite. Sans perdre plus d’instant, il se rua sur la serrure des barreaux du cachots afin de la déverrouiller. Vous devriez me faire un peu confiance.

- Oubliez, ce n’est pas demain la veille. Qui ne nous dit pas que vos petits copains attendent qu’on s’échappe pour un traquenard plus subtil.

- Toujours aussi piquante, vous n’êtes pas fatiguée de vous emporter à tout va ? Soyez raisonnable, je ne vous veux que du bien. Dit-il d’une voix séductrice en plongeant ses prunelles argentées dans l’océan de givre de la guerrière prête à lui sauter au cou.

- Cela me fait une belle jambe. Répliqua-t-elle en détournant les yeux lui tendant les bras faiblement afin que leur mystérieux sauveur la délivre de son granite marin. Si vous pouviez presser le pas.

- Elle est tout le temps aussi charmante ? Vous ne manquez pas d’animation au moins. Le gentilhomme riva son attention vers le leader de Justice. Enchanté, nous avons un ami en commun, qui m’a chargé de veiller à ce que votre séjour se passe sans encombre. Veuillez pardonner mon retard, j’ai dû créer une diversion pour éloigner les charognards du coin. Avant de partir, occupons-nous d’emprisonner vos admirateurs.

- Avec grand plaisir.

La demoiselle revigorée de sa liberté retrouvée, s’étira tel un félin s’apprêtant à en découdre, bien plus vigilante que dans les rues bondées de Water Seven, elle se dirigea d’un sourire carnassier vers ses assaillants. Ces derniers au nombre de cinq reposaient au sol ronflant comme des marmottes, la Générale se dégonfla comme un soufflé. Elle s’attendait à un peu d’action, de se défouler de son imprudence en leur cognant dessus mais l’inconnu en avait clairement décidé autrement. Renfrognée d’être privée d’adrénaline, elle fit une moue boudeuse lors du transport des anciens espions dans leur nouvelle demeure qu’était cette pièce lugubre où le mystérieux jeune homme les enferma à double tour. Ce dernier redonna aux deux fugitifs leur masque respectif, leur demandant de le suivre en désignant la Mairie comme leur point de destination. En chemin, il leur résuma très brièvement les éléments à sa disposition, sans détour il sous-entendit connaitre leur identité.

- Écoutez, je ne cherche en aucun à vous confondre ou à vous manipuler, je ne suis pas ici pour parfaire ma réputation ou m’enrichir, j’ai un tout autre objectif que ces aberrations ; investiguer sur les intentions du groupe auquel appartiennent vos ravisseurs. Votre venue a grandement perturbé mon enquête, néanmoins, j’ai trouvé une piste très captivante qui mérite d’être approfondie. Je vais être franc, j’ai su à la minute qui vous étiez dès que j’ai posé les yeux sur vous, votre idéologie de rébellion m’importe peu bien que dans un sens nous sommes amenés à la même finalité dans un contexte différent. Vous n’avez pas à craindre de ce dont je suis au courant sur vous, cela ne dépassera pas les limbes de mon palais mental, je finirais même par compresser l’information de notre rencontre avec le temps. Si je puis me permettre, voyez-moi comme un allié de circonstances avant que nos chemins se séparent. J’aimerais que vous soyez discret à votre tour concernant les affaires qui me retiennent, seuls Iceburg et sa secrétaire sont informés en tant que destinataires de cette requête. Pour la soirée, fondons-nous dans la mondanité de ce diner, le maire sera ravi de vous recevoir à sa table. Acheva-t-il d’un clin d’œil à leur intention.

- Pourrait-on savoir votre nom vu que vous paraissez ne pas avoir besoin du nôtre ?

- Ne soyez pas impatiente, vous le saurez bien assez tôt. Justement nous arrivons.

Rika, intriguée par les paroles de son interlocuteur à l’allure de gentleman, ne s’était pas rendue compte du chemin parcouru, déambulant dans les allées bourgeoises de la capitale aquatique. Les rayons du soleil disparaissaient lentement derrière les bâtiments, l’océan brillait une dernière fois des reflets se mourant dans l’obscurité de l’astre lunaire. Ils atteignirent une grande bâtisse décorée de manière abondante et extravagante, une petite file d’attente d’hommes et de femmes costumés dans de sublimes déguisements s’engouffrait un à un dans la demeure illuminée. Leur guide leur fit signe de le suivre, dépassant sans le moindre remord les convives courroucés les huant d’une telle impolitesse. Occultant les protestations des aristocrates, il réussit à les entrer dans un hall spacieux, une belle jeune femme masquée à la chevelure blonde et vêtue d’une robe scintillante les accueillit chaleureusement.

- Prince Constant, vous condescendez enfin à vous présenter, il est en train de tourner en rond dans l’attente de vos nouvelles.

- Sibylle, je vous ai déjà répété de ne pas m’appeler par mon titre, vous savez pourtant que j’aimerais éviter d’être considéré ainsi.

- Oups quelle idiote je fais, cela m’a échappé avec votre retard. Au pire, je vous aurais obligée à danser avec quelques commères.

- J’apprécie votre sollicitude à mon égard très chère, veuillez m’excuser pour mon manque de ponctualité. J’ai croisé ce jeune couple sur la route, ils m’ont déclaré avoir été invité par Iceburg lui-même cet après-midi.

- Je n’ai pourtant pas été avisé d’un tel rajout.

- Oui, ils l’avaient averti de leur hésitation à participer à un tel événement, cependant, ils se sont laissés conquis, Monsieur ici présent est un ami.

- Je suis encore la dernière au courant, vos noms s’il vous plait que je vous rajoute à ma liste. Soupira l’hôtesse des lieux en gribouillant sur sa liste d’invité mais le prénommé Constant au sang royal l’interrompit.

- Est-ce nécessaire ? Ce sont de simples touristes arrivés à l’improviste, ce n’est pas comme si Iceburg irait convier des voyous voire pires des terroristes à sa fête privée. Pensez au peu de cohérence des faits.

- Vous vous en portez garant Constant ?

- Tout à fait, si cela peut vous rassurer.

- Très bien. Enchantée de vous rencontrer ! Je suis Sibylle la secrétaire de Mr.Iceburg, si vous avez le moindre souci, n’hésitez pas à venir m’en parler.  Je suis désolée si mon accueil a pu vous paraitre froid et suspicieux, je fais en sorte que tout s’engrange sans accroc.

- Si vous disposez de quelques costumes en rabs pour nos amis si modestement habillés afin qu’ils puissent s’intégrer mieux à ce repas, cela équivaudra à une marque de conciliation.

- Excellente idée Prince ! Anna, je te laisse gérer la file, je vais m’occuper de ces deux convives, si vous voulez bien me suivre.

- A plus tard.

Bouche bée par la prestation de la tête couronnée, qui avait su mener sa barque d’une virtuosité incroyable à tel point de les faire passer pour des civils banals en rayant l’éventualité de leur dangerosité. Quel orateur et quel homme intelligent, capable d’influencer son interlocuteur selon son bon vouloir, sous-estimer la menace que risquerait de représenter cet homme en tant qu’ennemi serait une grave erreur. Par-dessus le marché, il fait partie d’une famille royale bien que cela l’agace que le satisfait à tel point qu’il ne désire pas être perçu par son sang. Toutefois, cela expliquerait ce charisme et cette élocution raffinée, condescendante presque impérieuse. Un drôle de Prince enthousiaste par les énigmes et affaires peu reluisantes que la diplomatie, les frivolités de la cour, cela engendrait en la dame aux plantes une curiosité, une attirance à l’égard de ce fameux protagoniste. En pleine admiration, elle opina de la tête distraitement à la secrétaire qui lui attrapa le bras vivement pour l’escorter, elle et son compagnon, à une pièce annexe. Salle regorgeant d’une garde-robe variée d’habits vénitiens, Sibylle présenta le vestiaire où le jeune homme pourrait se changer. Rika s’approcha des costumes plus masculins, n’y voyant pas d’inconvénient à se travestir pour la soirée, malheureusement l’organisatrice ne fut pas du même avis. La blondinette s’empressa de détailler sous toutes les coutures la guerrière embarrassée d’être ainsi dévisagée, maugréant dans son coin sentant un mauvais pressentiment pointer le bout de son nez. Les commentaires sur le teint cadavérique selon ses mots et l’absence de maquillage l’exaspérèrent, elle jeta une œillade furtive de détresse à son supérieur. Trop tard, elle avait été entrainée dans le vestiaire destinée aux femmes, devenant une poupée entre les mains habiles de l’hôtesse déterminée à en faire une princesse. L’Azurée souhaitait ardemment fuir cette torture, particulièrement à la vue horrible du corset, elle s’exclama à haute voix implorante.

- Attendez, ce n’est pas la peine, on n’est pas obligé d’y avoir recours. Je ferais tout ce que vous voudrez mais pas ça.

- Vous vous habituerez très vite.

- Peu m’importe, retirez-moi…AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH. Hurla la combattante aguerrie au serrage brutale du corset, qui lui coupa littéralement le souffle à la suite. Sibylle lui conseilla d’inspirer et d’expirer doucement en lui tapotant l’épaule pour l’encourager dans cette épreuve. Rika s’accouda contre le rebord, oppressée par la gaine lui procurant une taille de guêpe.

L’Azurée n’eut pas la force d’arrêter la démarche d’être habillée et maquillée, concentrée à s’habituer à respirer dans ce fichu vêtement. Dire qu’elle était venue pour surveiller son Commandant et manger à l’œil, elle doutait tellement d’avoir la possibilité de se mouvoir. Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, la Générale en ressortit totalement transformée dans son intégralité, vêtue d’une robe à dentelle bleue nuit touchant le sol, ses mains gantées, un petit chapeau noir surmontant sa magnifique chevelure de saphir coiffée en couettes. Sibylle avait également opté pour un masque plus discret. Bien sur son commandant l’attendait dans le vestibule, honteuse et mal à l’aise dans cette tenue qui ne lui correspondait pas, elle esquiva son regard. Elle s’élança vers la salle de réception à l’instant où la secrétaire demanda joyeusement ce que son ami ou petit-ami en pensait, vite elle devait fuir la réponse telle une adolescente intimidée. Son cœur battait la chamade, pourquoi agir aussi bêtement tout d’un coup ? La réponse de son supérieur n’avait pour elle aucune importance, c’est ce qu’elle se serait dit habituellement, en cette soirée le contexte divergeait de ses habitudes. Elle avait peur d’y découvrir du dégout dans ses yeux, bien trop gentil il ne lui avouerait pas mais elle le remarquerait à sa frimousse expressive. Cette crainte n’avait aucune raison d’être, elle n’était pas la sublime impératrice Boa Hancock dont il était follement tombé amoureux, il l’estimait comme une amie proche rien de plus. Frustrée, énervée contre ses pensées de trouillarde à l’égard du Commandant de Justice, elle entra en collision avec un obstacle solide. Mince, on allait encore l’enquiquiner car elle était perdue dans ses réflexions à cause de cet abruti de Riku, elle murmura des excuses plus pour accommoder son interlocuteur que par politesse. Une main se dessina sous ses yeux, un rire sensuel se dégagea de l’inconnu à la chevelure rousse.

- Que vois-je, une ravissante orchidée. Enchantée Mademoiselle, puis-je vous demander de m’offrir cette danse en signe d’excuse pour m’être mis sur votre chemin ?


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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptySam 6 Juin - 14:04

Bon… Après avoir fait la morale à Rika sur les risques qu’ils encouraient à se séparer et le fait de réduire les chances d’être capturés en restant groupés, ça la fichait mal de tomber dans une telle situation. En une fraction de seconde, la crédibilité de Riku venait de retomber comme un soufflé trop cuit. Bon sang, déjà qu’elle était de mauvaise humeur avec toutes ces péripéties, là, les choses allaient de mal en pis… Son regard en disait long sur l’état de ses pensées à l’heure actuelle, et il était assez évident qu’elle en voulait d’autant plus à Riku qu’à ces bandits minables qui les avaient pris par surprise. En agissant complètement à découvert, ils avaient pris des risques inconsidérés, et en courant dans sa direction, le brun n’avait fait que permettre à leurs adversaires de confirmer leurs hypothèses sur les informations que leur avait donné la taupe qui jouait son rôle de petit marchand innocent en quête de cibles rapportant beaucoup. Malgré son appréhension quand au moment où l’azurée se déciderait à prendre la parole pour lui cracher en plein visage toute sa colère à l’égard de son comportement et du fait qu’il les avait tous les deux mis en danger à agir si naïvement une nouvelle fois, le commandant gardait une certaine concentration. Son esprit avait rapidement retrouvé toutes ses capacités en dépit de la faiblesse physique inhérente au port de menottes en granit marin destinées à bloquer ses pouvoirs. Les deux personnes qui les observaient et se réjouissaient de leur capture n’avaient échangé que très rapidement devant eux, aussi, il n’avait pu retenir que quelques informations vraiment utiles de leur vantardise. Ainsi donc, ils faisaient partie des groupes Cipher Pol… Ces anciennes unités gouvernementales avaient été constituées dans le plus grand secret et leur existence n’était connue que des officiers supérieurs de la Marine. Au cours de sa carrière, l’ex amiral ne les avait que très rarement rencontrés, mais il avait déjà pu les voir à l’œuvre, et consulté plusieurs de leurs rapports de mission. Ces hommes et femmes étaient en fait des tueurs élevés depuis leur plus tendre enfance dans le respect de la propagande gouvernementale. Ils étaient formés à assassiner sans le moindre remord, et à défendre en toutes circonstances l’intégrité du gouvernement mondial, même si cela devait signifier mettre à mort des personnalités importantes du monde. Iceburg en avait fait les frais avant qu’un équipage pirate de légende ne vienne à bout de l’unité 9, la plus redoutée d’entre toutes, dont les agents furent mis en déroute. A la suite de cette déconvenue et du scandale des Cipher Pol dont l’existence avait été révélée au monde entier, le Gouvernement n’avait pas eu d’autre choix que de dissoudre toutes les unités et de faire passer cette manœuvre pour une décision de leurs prédécesseurs, une erreur qu’ils avaient aussitôt réparée, abandonnant à leur sort tous les agents qui se retrouvèrent du jour au lendemain d’officiels à sans abri, sans la moindre famille, ou la moindre notion de la vie réelle. En agissant ainsi, les politiques avaient mis un coup de pied dans un véritable panier de crabes, relâchant sur les mers des tueurs formés, dont la vie n’était dédiée qu’à cela. Un danger sans nom pour l’humanité… Et donc ces deux ahuris prétendaient faire partie de ces groupes. Malgré leur apparence de brutes sans cervelle, ils étaient donc des tueurs a minima en mesure de leur poser quelques problèmes. Le commandant en voulait pour preuve qu’ils avaient parfaitement su éteindre leur présence au moment de les assommer tous les deux, alors qu’ils étaient parfaitement entraînés.

« Ca ou bien nos pensées sont bien trop perturbées avec « ce qu’il s’est passé hier », et tu sais très bien de quoi je parle Riku. Peut être que si notre esprit n’était pas embrouillé d’idées de balades avec Rika ou juste de ses jolies petites courbes que tu as aperçu hier en faisant tomber sa serviette, nous aurions vu venir cette attaque pathétique ! »

Malgré une profonde envie de le remettre à sa place, notamment sur le principe qu’il n’avait pas tellement de leçon à lui donner étant donné qu’il était autant responsable que lui concernant les pensées qui traversaient leur esprit, il marquait un point. Riku n’avait jamais été aussi peu concentré sur le monde qui l’entourait. Lui qui était pourtant en permanence sur ses gardes et plus particulièrement depuis son départ de la Marine et le lancement de son organisation secrète, pas une seule fois il n’avait relaché sa garde à ce point. Même lorsqu’il avait parlé avec la pirate Erza Scarlet, il était resté prêt à la tuer au moindre instant où il aurait senti une once d’hostilité de sa part, ses sens combattifs étaient restés parfaitement en éveil. Mais depuis leur départ du QG de Justice, et plus particulièrement depuis leur discussion de la veille qui avait conduit à cette étreinte spontanée, il n’était plus le même homme. Il était à fleur de peau, et sa réaction bête de s’être lancé à la poursuite de Rika quitte à mettre en péril leur discrétion en était la preuve ; il avait privilégié son envie du moment au lieu de leur mission. En temps normal, il n’aurait même pas marqué d’arrêt. Tout au plus un bref instant de pause pour reposer ses pouvoirs et prendre le temps de se réveiller, mais il serait reparti aussitôt avec en tête l’idée d’en finir au plus vite. Mais à mesure qu’ils avançaient, il sentait que sa détermination n’était plus la même. Au départ, il était pressé d’atteindre cette île pour pouvoir enfin parler vraiment avec Boa, mais là, sa volonté n’était plus la même. Il était toujours autant déterminé à atteindre Amazon Lily… Mais Il voulait le faire pour une unique raison. Il n’avait aucune envie de rester longtemps là bas, il voulait juste arriver, trouver Boa, et lui dire une bonne fois pour toutes qu’il ne se laisserait plus abuser, que ses sentiments n’étaient plus les mêmes. Il voulait simplement que tout soit terminé avec elle pour ouvrir une nouvelle page de son histoire. Une page qu’il ne voyait pas sans la présence de l’azurée à ses côtés, aussi improbable que cette relation puisse paraitre aux yeux de bien des observateurs. Quelle serait exactement la nature de cette relation ? Seul l’avenir le dirait, mais il était convaincu qu’elle serait bien différente en mieux de leur lien actuel. Pour le moment, ils partaient plutôt sur des bases… Compliquées. A raison, elle lui en voulait de les avoir mis en danger de par sa négligence. Il était évident qu’en agissant comme il l’avait fait, il les compromettait tous les deux, et cela se traduisait par leur capture par un groupe a priori largement à leur portée s’ils n’avaient pas été déconcentrés. A cause de son insistance et de son brutal changement de comportement qu’il ne parvenait pas lui-même à maîtriser, elle se retrouvait contrainte à devoir contrebalancer les erreurs de son supérieur qui était sensé représenter un modèle de droiture dans sa mission, encore plus après lui avoir fait la promesse de se reconcentrer sur le plus important. Sans broncher, le brun la laissa parler jusqu’au bout, encaissant la violence de ses propos parfaitement légitimes à son égard. Il ne serait pas homme à fuir ses responsabilités. Lorsqu’elle eut terminé, le commandant avait remarqué que leurs ravisseurs avaient quitté la pièce, visiblement depuis suffisamment longtemps pour ne pas entendre le monologue de la jeune femme. Avec un sérieux réaffirmé, le jeune homme se redressa pour faire face à son interlocutrice, et lui répondre avec responsabilité :
« - Rika, je suis sincèrement désolé… Je ne sais pas ce qu’il me prend. Depuis notre conversation d’hier… - Il marqua un temps d’arrêt pour tousser un coup, repensant pendant une seconde au corps qu’il avait entraperçu de la jeune femme – Je n’arrive pas à agir de manière réfléchie quand… Enfin en ce qui te concerne. C’est comme si mon corps agisse sans que je n’y aie pensé une seule seconde, un instant je suis sur le pont du navire à te voir t’éloigner, l’instant d’après je suis devant toi avec pour seule pensée de te rattraper à tout prix… Ce n’est pas vraiment le moment d’en discuter, mais je veux que tu saches que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour rester aussi concentré et sérieux que possible. C’est juste que ta présence… Change un peu les choses.

- Tout ce temps passé à essayer de le faire agir un peu plus par instinct du moment que par abus de stratégie… Dire qu’il suffisait d’un peu de sentimentalisme pour faire de nous des idiots bêtes. Je ne sais vraiment pas ce que tu nous as fait, mais visiblement tu nous as jeté un quelconque sort, et impossible de s’en débarrasser.

- N’écoute pas ses bêtises… Ecoute je fais au mieux pour que nous menions notre mission à bout, jusqu’ici je reconnais que les conditions ne sont pas idéales, mais je vais vite nous en débarrasser et tu seras en mesure de t’éloigner loin de la gêne que je peux représenter. Je te promets que je fais tout pour que tu sois de nouveau libre au lieu d’être contrainte d’accompagner un boulet tel que moi… J’ai du m’éloigner du terrain trop longtemps pour être aussi déconcentré oui, ça doit être ça haha ! »

Il n’avait même pas remarqué qu’il avait rougi tout le long de son monologue destiné à rattraper les choses malgré sa culpabilité d’autant plus probante qu’il se perdait en explications vaines et surtout en se blâmant inutilement plus que de raison. Heureusement, ce moment gênant fut rapidement interrompu alors que les cris qu’ils entendaient depuis plusieurs minutes dans les couloirs attenants avaient cédé la place à un silence assez évocateur. Soit leurs ravisseurs avaient entendu leur conversation et s’apprêtaient à descendre pour y mettre brutalement fin, soit quelqu’un d’autre était arrivé pour forcer l’ambiance à changer. Dans le premier cas, ils pourraient saisir l’occasion de les attraper pour se venger et s’échapper, dans le second, tout dépendant du camp cette tierce partie. Finalement, la porte qui marquait l’entrée de la pièce s’ouvrit, dévoilant la personne avec qui Riku avait vu son amie dans la rue un peu plus tôt, en fait, juste avant leur capture… Bon sang tout était clair, ce type était le chef de la bande ! Et Rika ne s’y laissa pas tromper, elle fit aussitôt preuve de sa légendaire froideur envers le nouvel arrivant, lui faisant clairement comprendre en quelques mots qu’il n’était pas le bienvenu si c’était pour jouer les poseurs devant ses victimes. Et même si ce dernier prétendait qu’il était dans leur camp, elle lui montra qu’elle n’avait aucune confiance en lui, même alors qu’il les libéra tous les deux de leurs entraves. Le brun, à la fois soulagé de se retrouver libre, et de voir que toute l’agressivité de la jeune femme s’était reportée sur leur « allié de circonstance », n’émit pas le moindre commentaire, se contentant d’observer avec circonspection leur interlocuteur. Ooooh non, décidément, il ne lui inspirait pas du tout confiance, surtout avec son petit air de gentleman faux jeton. S’il croyait que Riku ne le voyait pas venir avec ses grands sabots de séducteur et ses paroles de miel ce prédateur ! Qu’il ose poser un doigt sur Rika, il serait bien reçu ce galapiat ! En attendant, ils devaient s’assurer que leurs ravisseurs restent neutralisés, et cela passait par le transport des corps inconscients des anciens assassins pour les enfermer à double tour dans la cellule de granit marin. Dans cet endroit, il était peu probable que quelqu’un vienne les chercher ou tombe sur eux par hasard, ce qui constituait une franche marge de sécurité. Une fois le dernier bandit enfermé, ils prirent la direction de la sortie, alors que leur mystérieux allié leur expliquait qu’il était en pleine enquête, et que la venue des deux rebelles avait nettement perturbé celle-ci. Grand bien lui fasse, qu’il se plaigne tiens ! Quelque peu gamin, le commandant était prêt à lui répliquer que c’était bien fait pour lui, une sorte de juste retour de baton pour un séducteur à la mords moi le nœud. Mais il se contenta de suivre la cadence, se permettant toutefois un commentaire lorsqu’il évoqua le fait de garder pour lui leurs identités :

« - Vous seriez en effet fort aise de conserver cette information pour vous en effet. Il est déjà suffisamment difficile de vivre cachés la majeure partie du temps, et je n’aimerais pas passer ma vie à devoir supprimer des « témoins gênants »… Je suis un pacifiste d’ordinaire.

- Des clous, des tueurs purs et durs qui vivent par et pour la bataille ! *pensa très fort un Cael déçu lui aussi de ne pas avoir eu l’occasion de neutraliser lui-même ces bandits*

Rapidement, leur petite marche bucolique dans les rues de la ville les conduisit au centre des quartiers hauts, là où se tenait la demeure du maire. Au loin, le soleil rejoignait la ligne d’horizon pour illuminer dans un dernier souffle les cieux d’une lueur orangée. Du côté de la bâtisse érigée par l’édile en poste, une masse de gens en tenue de soirée mondaine était déjà dans l’expectative, défilant devant des personnes chargées de la sécurité. Le guide du brun et de l’azurée prit un raccourci pour les faire passer devant une personne dont la tenue resplendissait et dénotait particulièrement au milieu des tenues plus sobres de ses collègues. Cette dernière, répondant au nom de Sybille, les gratifia de l’information quand au nom de leur sauveur, un certain Constant, qui visiblement était prince d’une quelconque contrée. Ce nom évoquait quelque chose à Riku qui avait fait le tour des noms de souverains en place et de leurs familles, mais il ne parvenait pas à mettre le nez dessus. En attendant, il se contenta d’hocher la tête alors qu’il les présentait, et insista habilement pour que l’hôtesse de ces lieux ne leur refuse pas l’accès ou leur demande leurs noms, leur permettant ainsi une parfaite discrétion. Intérieurement, il remercia l’individu, même s’il s’en méfiait toujours autant. Il espérait sincèrement que Rika ne se laisserait pas avoir par la personnalité visiblement très séductrice de ce jeune homme qui leur était parfaitement inconnu, mais semblait jouir d’une certaine réputation. Enfin, Sybille, qui se présenta à eux comme la secrétaire d’Iceburg leur proposa de la suivre lorsque Constant lui demanda de confier des costumes de soirée aux deux rebelles. Evidemment, il n’était pas question de perdre de temps en observation des lieux ou en banales conversations, la demoiselle prit rapidement la direction des vestiaires alors qu’ils prenaient congé d’un prince décidément bien mystérieux. Riku irait lui tirer les vers du nez à la première occasion, oh ça oui, il était bien décidé à le faire parler. En attendant, il dut se diriger vers le vestiaire dédié aux hommes, bien qu’une part de lui-même, notamment influencée par un Cael ayant le gout du risque, fut tentée de jeter un œil de l’autre côté de la séparation entre la pièce des hommes et celles des femmes afin de voir en avance Rika se débattre avec des robes qui n’étaient pas du tout de son goût. Riant en l’imaginant ainsi galérer, il sursauta alors qu’il cherchait une tenue adaptée et qu’il entendit le cri de l’azurée. Aïe, c’était pire que ce qu’il avait imaginé, il ne doutait pas une seconde que Sybille, dans un souci de rendre la générale « présentable » aux yeux des mondains lui avait fait passer un corset, probablement la pire épreuve pour une femme cherchant à se faire belle aux yeux d’une population parmi l’élite. Compatissant, le jeune homme se reconcentra sur sa propre tenue, cherchant le costume le plus élégant possible. Cael se moquait de lui car il cherchait à concurrencer la classe naturelle de ce Constant, mais le brun ne l’écoutait qu’à demi-mots. Rapidement, il porta son choix sur un costume trois pièces, avec une chemise à rayures rouges et blanches discrètes, le tout surmonté d’une cravate blanche. Il en termina le nœud, puis sortit dans le couloir après avoir cherché un peu à soigner sa coiffure. Son cœur battait en imaginant l’apparence de son amie à la sortie du couloir. Ne comprenant toujours pas exactement de quoi il retournait dans son for intérieur et son cœur, il était néanmoins impatient de la voir habillée de manière plus « féminine » qu’à la normale.

Finalement, la porte de l’autre pièce s’ouvrit, et ce fut Rika qui sortit la première. Et le moins que l’on pouvait dire, c’était que Sybille avait fait un travail incroyable. L’azurée resplendissait d’une beauté à nulle autre pareil. Le temps s’arrêta un instant dans l’esprit de Riku, et même Cael en resta tout autant bouche bée que son hôte, incapable de formuler le moindre commentaire. A bien y réfléchir, de toute sa vie, c’était probablement la première fois qu’il voyait sa générale habillée de manière aussi féminine, et cela allait sans dire, elle était époustouflante ainsi vêtue. Sans déteindre sur sa personnalité forte, sa tenue lui donnait un air sérieux, classieux, mais surtout cela la mettait en valeur d’une manière dont elle ne l’avait jamais été. Nombreux étaient ceux qui reconnaissaient avant tout chez elle son côté « garçon manqué » qui ne vivait que pour le combat, et pourtant, Riku n’avait jamais douté une seule seconde que sous son masque de femme qui se passait volontiers de tous ces artifices, elle était d’une grande beauté. Sa chevelure bleutée ressortait d’autant plus avec sa robe aux teintes de la nuit. S’il avait voulu décrire de façon complète tout ce qu’il ressentait cette vision, il en aurait été bien incapable. Et d’ailleurs, il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, alors que Sybille s’approcha pour s’enquérir de l’avis du brun sur la tenue de l’azurée, celle-ci détala à toute vitesse en évitant le regard de son supérieur. Probablement trop gênée et ne souhaitant pas entendre de commentaires moqueurs de sa part, elle avait opté pour la fuite. Riant de manière compatissante, le commandant sourit sincèrement, et répondit à leur hôtesse :

« Dire que vous avez fait du beau travail serait un euphémisme… Elle est parfaite dans cette tenue, elle lui va à ravir. Vous savez, elle n’est pas trop du genre à s’habiller de cette manière, alors que vous m’en donniez l’occasion, et d’une aussi belle manière, je ne peux que vous en remercier !

Calmement, il suivit la trace de Rika dans le couloir, entendant au loin le fracas significatif d’une rencontre brutale entre deux corps. Se doutant que la fuyarde en était à l’origine, il pressa le pas, mais la retrouva en compagnie d’un homme également sur son 31 et à la chevelure rousse qui s’empressa de lui tendre la main pour l’aider à se relever. Sauf qu’il ne rencontra jamais la main de Rika. La seconde d’après, elle avait disparu de sa vision pour se retrouver dans les bras d’un brun qu’elle connaissait bien, portée telle une princesse. Quelque peu excédé de voir le succès de son amie, le commandant n’avait une nouvelle fois pas réfléchi et s’était déplacé avant même que son cerveau n’enregistre l’information. Il s’était presque « réveillé » avec Rika dans les bras, qu’il déposa délicatement, non sans une remarque à l’intention de ce dandy :

« Je vous prie de m’excuser monsieur… Je suis le garde du corps de cette demoiselle, et j’ai pour ordre de m’assurer qu’elle ne danse avec personne d’autre en cette soirée… Je peux assurément réparer sa maladresse au cours de la soirée… Mais en attendant, j’ai reçu l’ordre de la conduire auprès du maire. Il s’agit d’une invitée spéciale voyez-vous… »

Cette comédie qu’il avait orchestré par pure jalousie allait trop loin. Mais pour s’assurer que ni Rika ne le trahisse par surréaction, ni le gentleman s’emporte par orgueil, il s’esquiva, se mêlant rapidement à la foule en entraînant par la main l’azurée jusqu’au hall principal dans lequel la fête battait déjà son plein. La musique résonnait harmonieusement, l’acoustique des lieux était parfaite, le son y retentissait mais sans être cassé dans sa tonalité par des décorations qui auraient tout gâché. Des tables avaient été dressées de part et d’autre de la salle pour y servir des denrées diverses et variées aux convives, et au bout opposé, un cuisinier travaillait sur une immense plaque, sous le regard de spectateurs en admiration. Des couples dansaient déjà sur la piste au centre, tandis que d’autres personnes s’étaient isolées en petits groupes pour échanger sur divers sujets ; tous étaient masqués. Aussi, ce fut sans risque que le commandant s’avança, escortant celle qu’il protégeait, du moins en apparence, jusqu’à un petit attroupement en retrait, d’où il reconnut la chevelure violette de l’un des participants. Iceburg était là, et sa présence était confirmée par celle de Sybille qui se tenait à ses côtés. Finalement, ils parvinrent à son niveau, et le commandant s’inclina respectueusement, relâchant la main de son amie.

« - Allons allons… Nul besoin de faire preuve de toutes ces formalités ! J’ai entendu dire que vous aviez rencontré mon ami Constant ? Vous savez, il est parfois un peu perturbant quand il se laisse aller à cette mauvaise habitude qu’il a de lire en vous comme un livre ouvert… Et moi il me fait ça chaque fois qu’il vient ici haha ! Je me suis laissé entendre qu’il fallait vous considérer comme le garde du corps de votre dame ce soir mon cher ? »

(tenue de Riku : https://static.zerochan.net/Yamamoto.Takeshi.full.973242.jpg )
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyMer 10 Juin - 4:14

En posture de faiblesse, assise sur les fesses légèrement, hébétée de cette bousculade causée par son inattention. Rika fronça les sourcils face à ce galant prétextant une danse en signe de pardon, pas dupe sur le manège de ce prétentieux offrant un rapprochement en dédommagement. Insensible à son charme jouant les séducteurs, observé par son groupe d’amis de la haute société, peu scrupuleux à faire naître des commérages de cette rencontre disgracieuse. La Générale capta les regards narquois étincelaient derrière les masques, génial elle s’était jetée la tête la première dans le pire des enfers, les intrigues de la noblesse ou plus sincèrement les ennuis. Elle retint un grognement de mécontentement d’être jugée sans vergogne, surtout ne pas céder à son envie meurtrière de corriger leurs petites expressions de privilégiés par quelques claques. Pas disposée à lui faire ce plaisir de se vanter auprès d’eux, le plus intelligent était de prendre sur elle en refusant avec diplomatie et un sourire forcé. Dégoutée à cette initiative, elle allait néanmoins s’apprêter à accepter sa main pour leur démontrer son savoir-vivre en soirée, et pourtant en une fraction de seconde son corps se souleva dans les airs sans le moindre effort de sa part. Confuse, ses iris givrées croisèrent le torse bien habillé d’un homme en costume, lui étant de plus en plus familier lorsqu’elle releva le regard en direction de son visage ; le Commandant Riku Kaisuki en personne. L’information se fraya un chemin à son cerveau après plusieurs secondes de passivité contemplative où des rougeurs apparues légèrement sur ses pommettes par cette proximité inopinée. Quoi ? Elle se retrouvait littéralement portée dans les bras de son supérieur comme une princesse, la honte remplaça toute l’incompréhension, qu’est-ce qu’il faisait au juste ? Son air imperturbable refit surface pendant que son regard devint plus incisif envers son ami dont l’intention était de voler à son secours, elle aurait pu se débrouiller toute SEULE. Il pouvait décidément la laisser respirer en paix, rien d’insurmontable à éconduire un bourreau des cœurs de seconde zone. La jeune femme contint un soupir d’exaspération entourée d’inconnus, par pitié qu’il la repose par terre, la scène était déjà assez inconfortable et inopportune hiérarchiquement. Le leader rebelle accorda le souhait insistant mais silencieux de son bras droit, enfin c’était sans compter la conception d’une justification montée de toutes pièces afin de repousser le rouquin. S’exprimant de manière posée et de son timbre charmeur digne des plus grands politiciens, rendant son mensonge crédible aux yeux des présents qui écarquillèrent les yeux à cette soudaine apparition. Les femmes parurent plus dociles voire exaltées à la présence du séduisant garde du corps pendant que les hommes se contentèrent de reculer se sentant presque menacer. Et il y avait la Générale de la seconde division, qui était au bord de l’implosion à l’écoute de ce boniment, une seule pensée ; lui éclater la tête au sol. Comment osait-il se prétendre son protecteur ? Depuis le début, c’était plus le contraire qu’il se passait à force d’échanger leur rôle, certes d’habitude Riku le moralisateur l’agaçait à la reprendre sur son comportement incontestablement abrupt. Mais il l’étouffait avec son coté surprotecteur, l’Azurée lui jeta une œillade en coin bien significatrice de son opinion sur ce bobard. Maintenant, elle serait prise pour une demoiselle entrant tardivement dans la haute société ou bien une fille à papa restait tout ce temps loin du monde extérieur, donc entre les lignes vulnérable voire ignare. Était-ce une stratégie réfléchie pour ne pas être embêter par d’éventuels curieux au cours de la soirée, si la rumeur se rependait ? Après tout, Riku connaissait autrefois ce monde des mondanités, des paroles sous-capes et autres hypocrisie grâce à son grade Amiral, l’obligeant à se mêler au beau monde. Beurk rien que ce soir, sa pulsion de tuer ces esthètes la démangeaient tel un frisson de soulagement d’ôter de cette terre cette belle brochette d’arrogants.

Sans permettre à son interlocuteur de répliquer, le Commandant de Justice se saisit de la main de sa subalterne et l’entraina parmi la foule vers la salle principale où résidait une bonne partie des convives. Dispersés en des groupes de discussion, d’autres amassés au banquet admirant un chef cuisant devant et enfin les danseurs valsant au rythme d’une musique harmonieuse. Rika tenta de se soustraire à son geôlier pressé de l’amener au maire de Water Seven, il lui aurait suffi de mettre un coup dans son bras pour qu’il se liquéfie et lâche prise, or la mésaventure de l’après-midi lui dicta d’être plus vigilante. Agissant presque comme une enfant quitte à jouer le rôle qu’il lui avait attribué de fille maladroite et pourquoi pas gâtée, il serait cohérent de vouloir s’échapper de son chaperon sans éveiller les soupçons. Elle finit par abandonner en se rendant compte la chaleur émanant de la main douce de son partenaire de mission. Son esprit s’égara quelques instants sur des pensées déconcertantes pendant que ses prunelles bleutées coulissèrent de la main à la stature classieux et sérieux de son ami. Un constat s’imposa à elle, ce costume à trois pièces sobre et raffiné lui convenait comme un gant, cela changeait de ses éternelles uniformes militaires. La Générale s’émerveilla discrètement, adoucie par ce toucher chaste et bienveillant qu’elle crachait ne pas supporter, les paroles de son ami lors de leur captivité surgirent. D’après ce dernier, l’Azurée le troublait depuis quelques temps et le pire fut sa seconde personnalité, qui surenchérit en affirmant que pour agir aussi stupidement, elle avait du leur jeter un sort. Est-ce que Caël avait réellement fais référence à ce trouble la nuit dernière ? Sottise, ils se blanchissaient en grande majorité en reportant la faute sur la demoiselle pour la taquiner, malgré tout Riku lui avait paru sincère dans ses mots. Et puis en quoi elle le perturbait sachant que son attitude d’indifférence et de désintérêt se lisait encore et toujours. S’il fallait une responsable à ces âneries n’était autre que l’impératrice d’Amazon Lily et son article où elle soutenait le Gouvernement déclarant son indignité envers son mari fugitif. Cette annonce l’avait profondément brisé, autant l’amour qu’il lui portait mais également son amour-propre, inconsciemment il se rattachait en la personne qui lui était loyale ; manque de bol, cela tombait sur sa malheureuse subalterne. Vivement que cette mission se termine que le leader puisse tourner la page ou continuer leur relation de façon plus claire, elle l’accompagnait justement afin de le raisonner. Le résultat n’était franchement pas fameux, entre les disputes et les contacts déplacés se multipliant au grand dam de son bras droit, elle commençait à se dire qu’il serait plus judicieux qu’elle retourne au QG le temps qu’il achève de son coté son affaire personnelle.

Ses réflexions se volatilisèrent lorsque les odeurs exquises des plats vinrent lui caresser les narines, ses iris rivèrent sans détour sur l’étalage de nourriture opulente. Enfin son intérêt de la soirée était face à elle, bien sûr elle s’était laissée guider par ce mystérieux Prince pour l’unique raison d’un buffet à l’œil, Riku ne serait pas le seul à déguster de mets succulents. Ses prunelles brillèrent d’étoile tandis que le couple de rebelles cachés rejoignirent un groupe à l’écart composait de Sibylle et de son patron, l’organisateur de la soirée, qui accueillit d’un ton décontracté son vieil ami. La jeune femme de son éternel expression reflétant une porte de prison, le salua d’un hochement de tête poli, fascinée par ce banquet lui tendant les bras. Absorbée à tel point qu’elle ne se rendit pas compte que son ami avait libéré de sa main une fois dans le cercle privilégié du génie maritime de cette cité, bien qu’au fond de son for intérieur, elle regretta cette agréablement sensation. Une légère grimace apparut à la remarque amusée du maire que le terroriste s’était présenté plus tôt comme son gardien, et la suite lui déplait à l’énoncer « Sa dame », il n’avait pas les yeux en face des trous ou quoi ? Soit il était complétement aveugle sur le fait que tout opposait les deux têtes recherchées, soit son supérieur s’était permis de l’exhiber en tant que telle. La jeune femme se mordit la lèvre, elle déposa sur ce dernier un regard de mauvaise augure, perçu sans équivoque « Toi, tu es un homme mort. ». Un timbre séduisant rétorqua d’un ton amusé au maire juste derrière Riku et Rika, ce qui eut l’effet de la faire sursauter, le bougre s’était approché si furtivement qu’elle ne l’avait pas repéré. Heureusement, elle reconnut leur sauveur sous peine de se retourner et lui sauter à la gorge en représailles d’une potentielle attaque. Ce Constant détenait des aptitudes particulièrement déroutantes, deux fois qu’il la surprenait si aisément. Il ferait un très bon espion voire un assassin, qui sait si ce n’était pas déjà le cas, il était évident que cet allié n’était pas à sous-estimer. La demoiselle aux plantes fit un pas de coté en concentrant son attention sur cet homme, si élégamment habillé n’avait rien à envier au charme de son Commandant, en plus d’une touche sibylline.

- C’est toujours amusant d’observer votre visage stupéfait de ce que je peux récolter, je vais pourtant expliquer la simplicité de mes déduction mon cher ami. Sourit-il en se plaçant entre le Commandant et la jeune femme, il attrapa la main de Rika avec délicatesse pour y embrasser sa paume en la complimentant. Je ne sais si on vous l’a déjà mais vous êtes resplendissante de magnificence milady, je constate la touche de Sibylle dans ce chef-d’œuvre.

- Euh… Balbutia l’ex-Vice-Amirale embarrassée ôtant sa main de sa prise.  

- Je ne suis pas étonnée que vous reconnaissiez mon travail.

- Je suis toujours prompte à vanter les mérites d’une personne. Passons, j’aurais besoin d’un service des plus urgents, l’une de vous deux accepterez d’être ma cavalière le temps d’une valse ? Cette requête provenant de moi est incongrue mais il est nécessaire que je sois en présence d’une personne fiable, sinon je ne vous aurais pas dérangé pour si peu.  

- Monsieur Iceburg voulez-vous que je regarde la météo de demain car je crois qu’il va neiger ? Notre Prince Constant invite une femme à danser.

- Haha, vous feriez bien de vérifier en effet.

- Cela ne m’enchante pas plus que cela figurez-vous de m’exposer à ce public de requin mais nécessité fait loi. Soupira l’altesse réticent à cette perspective.

- Je suis certaine que notre amie ici présente sera ravie de vous prêter main forte.  Se réjouit la secrétaire en saisissant les épaules de Rika, qui se tourna directement vers sa comparse interloquée. Je vous assure, c’est un bon danseur. Ne faites pas votre timide, je vous ai surpris en train de zieuter la piste de danse.  

- Mais vous venez d’insinuer que vous ne l’aviez jamais vu danser.  

- Il sait tout faire. Ne vous fiez pas à son air bourru, blasé et arrogant, il reste un homme très gentil et attentionné, il vous fera partager un bon moment.

- Sibylle, je vous entends. Ne vous sentez pas obligée, de plus, je ne voudrais pas aller à l’encontre des consignes de votre garde-du-corps.  

- …Très bien, allons danser de ce pas !  S’écria-t-elle en tirant sur la manche de l’énigmatique majesté en se dirigeant entre les valseurs, irritée de cette histoire de protecteur et de faible femme. Si on continuait à lui rappeler, elle risquerait de faire un massacre, son supérieur pourrait en profiter pour discuter avec le Maire.

Sans prêter le moindre regard à Riku, elle garda la tête froide malgré son malaise dans un cadre si formel, entourée de monde prêt à la juger au moindre faux pas, il était bien heureux qu’elle ne se préoccupe pas de ce genre de considérations. Constant délicatement sans oppresser son espace vital, passa une main autour de ses hanches et de l’autre sa main alors que les musiciens optèrent pour une mélodie de nature à rendre l’atmosphère bien plus intime, la plupart des danseurs se rapprochèrent inextricablement ; La Générale ne soupçonnait pas un seul instant que cette symphonie était propice aux amoureux, le Prince l’attira contre son torse engendrant un regard peu avenant de la demoiselle. Elle fut envahie par un frisson de légèreté entre ses bras, envoutée par la musique et le charme de son cavalier, elle ne refoula point cette approche inattendue. L’Azurée constata que le regard perçant de son coéquipier se mouvait discrètement d’un endroit à l’autre. Recherchait-il quelqu’un ?

- Pardonnez-moi si je suis impoli à vous resserrer contre ma personne, nous devons nous fondre dans la masse si nous voulons ne pas attirer l’attention. N’y voyez aucun intérêt outre que professionnel bien que je sois ravi de conduire une sublime jeune femme. Susurra-t-il à l’oreille de la guerrière.

- Gardez vos flatteries, j’ai accepté uniquement car j’étouffais.

- Je n’en doute pas un seul instant.

- Je présume que vous êtes un Prince étranger à Water Seven, le climat politique n’étant géré que par Mr. Iceburg, il aurait été de notoriété publique qu’une famille royale règne si c’était réellement le cas. Donc je suppose que vous êtes d’ailleurs, n’est-ce pas ? Et quel homme si important se balade de manière si imprudente à la recherche d’enquête et d’énigme à satisfaire ?

- Uniquement moi de toute évidence. Votre raisonnement est exact, je proviens d’un royaume vivant en autarcie appelé Logicia, indépendant de l’autorité du Gouvernement. Quant aux investigations, j’en suis un passionné, je suis plus à l’aise dans la poursuite de la vérité dans les bas-fonds qu’à la cour ou des soirées mondaines comme celle-ci. Je suis présent afin d’aider mon ami Iceburg à démêler une histoire de disparition, je lui dois beaucoup.

- Un royaume loin des griffes du Gouvernement mondial ? Impressionnant. Vous avez l’air de lui porter énormément d’estime.

- Ne croyez pas que les cinq étoiles n’essayent pas de faire pression pour que nous rentrions dans le rang, nous soumettant à leur système corrompu. En vérité, mon peuple est très singulier, nous vivons avec les valeurs d’une logique implacable où les sentiments ne sont que très peu exprimés, qui avons soif de vérité. La cause en est que la famille royale détient depuis des générations en générations un secret qui se transmet d’héritier en héritier, ce qui nous permet de vivre paisiblement en-dehors des juridictions de la souveraineté des dragons célestes mais aussi amène ces derniers à vouloir nous mettre à genoux pour nous faire taire.

- Un secret ? Il suffirait d’un Buster Call sur votre royaume pour tout anéantir, ce ne serait pas la première fois.

- A la différence d’Ohara où ils étaient sur la piste des vestiges de notre passé, nous détenons une information très précieuse qui préserve notre exile. Sachez que nous disposions d’une forme militaire très faible sur l’aspect effectif, toutefois, nos forces résident dans nos tactiques, nous cultivons la logique depuis des siècles. Le Gouvernement a peur de nous car nous sommes imprévisibles, que nous saurions déjouer ses assauts pour le retourner contre lui. Les guerres peuvent être engrangées à d’autres niveaux que le front.

- C’est l’assurance de la sécurité de votre peuple.

- Bon résumé de la situation. Le Gouvernement a tout de même tenté de rares bravades pour obtenir ce secret et c’est en partie la raison qui m’a fait être reconnaissant envers cet homme. Il y a douze ans, les cinq étoiles ont envoyé un groupe de Cipher Pol dans notre royaume, le seul moyen qu’il avait déniché pour faire céder mon père consistait au kidnapping et au chantage ; un soir pendant mon sommeil, ils m’ont enlevé. Malheureusement pour eux, le Roi de Logicia n’a pas levé le petit doigt pour me sauver, il préféra la prospérité de son peuple que la vie de son fils. Ne soyez pas outragée car il n’y a aucune raison de l’être. Dès que j’ai pu discerner mon environnement, la première chose que mes parents m’ont inculqué fut que je devais me débrouiller seul quoiqu’il arrive. Je sais qu’ils me portent une profonde tendresse mais les devoirs d’un dirigeant passent avant sa famille, cela peut paraitre cruel mais nous nous comportons ainsi peu importe les circonstances ; les sentiments passeront toujours après. Et je les en remercie, grâce à eux, j’ai pu compter sur mes capacités d’analyse pour me défaire de l’emprise de ces tueurs, j’ai survécu. Mes ravisseurs et moi étions dans cette cité lorsque mon père refusa catégoriquement une nouvelle fois d’obtempérer, furieux, ils décidèrent de sceller mon sort en représailles. Or pendant la traversée, la panique passée je me suis concocté un plan d’évasion fondé sur la surprise et il fonctionna avec quelques imprévus. Je dus me salir les mains en blessant mon geôlier afin de m’enfuir en toute hâte dans les rues, vous vous doutez qu’ils m’avaient au préalable torturé pour je cite « passer le temps ». M’égarant et à bout de force, je m’effondrais devant cette mairie, un homme vint s’approcher de moi qui n’était nul autre que Mr.Iceburg. Il s’est empressé de me prendre sous son aile, me soignant et me cachant chez lui pendant plusieurs semaines, finalement le Cipher Pol délaissa ses recherches à mon sujet après une inspection méticuleuse mais imparfaite. Je pus retourner chez moi après quelques mois, Logicia n’étant pas sur toutes les cartes par caprice. Cette expérience m’a fait entreprendre les dangers du monde extérieur, ce qui m’inspira à voyager à l’aide de mon gout prononcé pour les mystères du monde. Depuis je rends visite à mon unique ami envers qui j’ai une immense dette, je me charge d’élucider certains affaires louches quand il en a besoin.

- Je vois, vous paraissez être un homme d’honneur. Dit-elle à voix basse, ayant écouté attentivement le récit de son interlocuteur.

Constant n’avait pas cessé de faire valser avec virtuosité sa partenaire tout au long de son monologue, narrant en un chuchotement afin d’éviter les oreilles indiscrètes. Rika ressentait les regards intrigués et les commérages qui en découlaient bon train, qui était cette inconnue aux bras du Prince limier, comment avait-elle réussi à l’approcher ? La Générale imagina sans trop de difficulté que la gente féminine devait crever de jalousie à cette scène où les deux danseurs voler au son des notes. Soudainement, Constant fit pencher l’Azurée en arrière afin d’achever cette danse romantique et envoutante, approchant sa tête de la sienne en lui demandant d’un ton déterminé surprenant sa cavalière.

- Vous êtes une femme dont la compagnie est agréable, je l’admets. Êtes-vous armée ?

- Toujours, pourquoi ?

- Suivez-moi la suite devrait vous plaire, faites moi confiance.

Tous deux se redressèrent en s’inclinant, puis le Prince sans la moindre expression d’un geste raffiné tendit son bras à l’attention de la jeune femme qui l’accepta volontiers. Sous les œillades courroucées de la noblesse, le couple s’éloigna de la piste ignorant le reste des convives, les iris givrés de cette opportuniste aux cotés de son Altesse brillaient comme si un regain d’énergie s’était rallumé en elle, une ferveur que peu de gens en cernerait la teneur mise à part son Commmandant. En chemin, le jeune homme se saisit à la dérobé d’une canne sobre de tout motif, étrange elle ne se rappelait pas l’avoir vu marcher avec ou qu’il boitait, serait-ce un simple accessoire esthétique à ajouter à son allure assuré et gentilhomme ? Sans nul doute, il était humble dans son attitude mais il n’en restait pas moins un sang bleu. Son partenaire de bal la conduisit au milieu d’une salle obscure et vide après avoir refermé, méfiante elle arqua un sourcil à ce mystérieux programme. Seuls dans une pièce où le vent frais s’engouffrait par l’ouverture des fenêtres, Rika allait exiger des explications mais Constant l’interrompit en s’écartant d’elle d’un air grave.

- Préparez-vous ma chère, ils arrivent.

- Qui ?

- Les amis de vos agresseurs de cet après-midi, amis présents à cette délicieuse soirée bien entendue. Le piège mis en place s’est refermé sur eux, désormais c’est quitte ou double.

Sérieusement, ils allaient en découdre dans cet espace si restreint juste à côté du bal qui battait son plein ? Certes l’idée de se défouler serait la bienvenue, le problème est qu’elle ne pourrait pas se battre à son avantage par son absence de sa fidèle lame laissée sur le bateau, ainsi que de son pouvoir étant une ile sur pilotis. Elle devrait user de sa dague dissimulée sous son porte-jarretelle contre des assassins de haut vols, l’affrontement s’annonçait compliquer mais pas impossible. La Générale regretta de ne pas avoir fait signe à Riku de les talonner discrètement, il serait plus à même de neutraliser leurs ennemis, tuer de la main de son fou furieux de seconde personnalité plutôt. Plusieurs secondes s’écoulèrent, le temps pour l’Azurée de s’emparer de son arme blanche, des ombres au nombre de trois surgirent par la fenêtre. Se déplaçant dans les airs avec une agilité incroyable, ils attaquèrent la fugitif et le Prince de manière très synchronisée. Deux d’entre étaient bien décidés à faire la peau à ce fouineur tandis que le troisième s’occuperait de ce spectateur gênant, Rika rouspéta intérieurement du peu d’estime qu’on lui témoignait. Galvanisée par cette ardeur à combattre, elle para de sa dague la jambe de son adversaire, surpris par ce reflexe, comment une simple courtisane parvenait à percevoir ses attaques ? Pour tout avouer, Rika n’était pas sûre de la finalité du combat, elle devait son salut à son instinct sauvage développé par sa proximité avec la flore. Mais également à Wayne bien qu’ils ne se soient jamais entrainés ensemble, certains signes sur son ancienne appartenance ne trompaient pas, sa démarche ou sa manière de combattre alertaient les sens de la Générale sur la dangerosité du personnage. Elle avait décelé une ou deux techniques bien à lui en l’observant lors des quelques embuscades. Malgré son désavantage manifeste dans ce duel, elle détenait des capacités d’agilité lui permettant d’être plus flexible, favorisant la rapidité et l’esquive qu’à la puissance brute notamment face à un être fourbe aux attaques sournoises et invisibles. Caël se moquerait surement d’elle s’il la voyait sur la défensive, raillant qu’il l’aurait déjà éviscéré occultant le fait d’être un logia donc d’être intangible aux attaques incluant du granite marin. Cela avait le don de faire enrager la jeune femme, cette différence n’était due qu’à la catégorie de son fruit du démon. L’Azurée d’un air carnassier étudia avec soin le style de combat de son ennemi, épiant ne serait-ce qu’une ouverture. L’occasion se présenta à l’instant où son opposant riant de la faiblesse de la demoiselle, pour toute réponse à l’abaissement de sa garde, frappa tel un serpent à cette opportunité inespérée ; lui tranchant la carotide sans aucune pitié. Un sourire triomphant s’esquissa au visage stupéfiait d’horreur se figeant dans sa chute, cela manquait cruellement de classe mais peu importe, il l’avait cherché à la narguer. Pourtant dans les faits, il ne lui avait occasionné aucun dommage corporel, elle s’était toujours appliquée à ne pas être blessé inutilement tout en conservant un maximum de vigueur dans le but de contre-attaquer. Il était mort par manque de clairvoyance sur la globalité de cet affrontement, s’il avait examiné plus professionnellement la question, l’opportunité ne serait peut-être pas produite. Pêché par orgueil s’avérait bien souvent se résulter par une fin tragique, particulièrement si on osait sous-estimer la guerrière.

Rika se tourna vers son acolyte submergé par deux assassins, elle s’attendait à le voir fléchir face à tels individus assoiffés de sang et ainsi devoir le secourir. Vraisemblablement, elle avait mal jugé les aptitudes de sa majesté n’éprouvant aucun signe de fatigue ou d’affaiblissement. Armé d’une lame dissimulée dans sa canne, il s’escrimait avec un certain talent à mettre en échec les deux tueurs. La Générale comprit les points forts de son comparse, son style convenait au duel ou aux petites escarmouches dans ces espaces restreints où il maximisait sur une certaine anticipation de son adversaire. Ses attaques élégantes fascinaient l’observatrice, estimant vain de se mêler d’un combat où le jeune homme s’évertuait à retourner la vapeur lentement. Il désarçonna les deux hommes, leur plantant la fine lame dans des parties non vitales mais capable d’engendrer d’intenses douleurs par une pression précise. Ainsi donc il avait des connaissances plus poussées s’inclinant à la frontière de la torture. Muet, Constant se pencha sur l’un de deux vaincus, commençant à rentrer sa lame dans une plaie pour l’enfoncer très lentement, la victime du supplice gémit de douleur.

- Vous allez répondre à mes questions bien sagement messieurs, dites-moi quel est votre…

- A couvert !  S’écria Rika son sixième sens s’était extériorisé en un sentiment de danger, aussitôt elle s’était jetée sur le jeune homme pour le protéger des projectiles.

Allongée sur lui rendait la situation presque burlesque, elle se gargarisa la gorge mal à l’aise en se redressant pendant que le Prince lui dédia un sourire de remerciement. Leur attention se tournèrent vers les deux assassins au râle sourd de l’un d’entre eux, le limier se précipita à son chevet en prenant son pouls, malheureusement il était trop tard. Et son collègue avait reçu le même châtiment, Constant palpa les cadavres sur lequel il y dénicha une petite fléchette, il se plongea dans une réflexion croisant les bras en faisant les cent pas. Sans prévenir, il s’arrêta devant la jeune femme en posant l’une de ses mains sur son menton comme s’il établissait un raisonnement, plongeant son regard argenté dans le sien.

- Passionnant cette aventure, vous ne trouvez pas ? Au départ, mon hypothèse suggérait que les anciens espions du Cipher Pol des niveaux les plus faibles s’étaient regroupés à Water Seven pour récupérer leur rang social déchu, en faisant disparaitre tous les hors-la-loi y accostant. N’oublions pas que la Marine ou le Gouvernement ne peuvent agir sans conséquences sur ce terrain neutre. La question légitime qui se pose actuellement est pourquoi en venir à se débarrasser les leurs alors qu’il ne s’agissait que de vulgaires bandits à leurs yeux ? S’ils avouent, cela ne ferait qu’étendre leur réputation auprès de la Marine, ils ont été abandonnés dans la nature par l’autorité qui les a créés donc ils n’ont théoriquement plus de compte à rendre si jamais une erreur est faite.

- J’admets le non-sens, ils veulent peut-être rester dans la clandestine, cela a toujours été leur marque de fabrique.

- Cet argument est à prendre en compte…Seulement, imaginez un angle de perception inversé, et si justement c’était le but du Gouvernement Mondial de déchoir ses agents en simple civil. Nous sommes d’accord qu’ils ont laissé en liberté des tueurs au lieu de les enfermer pour la sécurité des citoyens, ils peuvent donc se comporter en toute impunité dans la limite raisonnable de la loi. Toutefois, qui mieux que ces individus de l’ombre pour tirer profiter de ces règles ? Et si je vous affirmais que leur objectif est resté le même pendant ces trois dernières années malgré leur dissolution.  

- Attendez, vous insinuez que leur déclaration ne serait qu’une mascarade ?  

- Comme je dis souvent « Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. ». Le scandale du Cipher Pol risquait d’éclabousser l’autorité du Gouvernement Mondial, s’étant débarrassé officiellement d’eux, ils ne pourraient être plus associés à leurs échecs. Officieusement, leurs anciens agents travailleraient encore sous leur ordre pour débusquer leur ennemi ou élaborer des conflits à leurs avantages Néanmoins au comportement de certains, il est probable qu’une partie des espions soient au courant de cet arrangement, les paliers les plus puissants. Qu’en pensez-vous Milord ? S’exprima-t-il sérieusement en rivant la tête en direction de la silhouette passant par l’ouverture de la porte, qui s’était ouverte silencieusement, un sourire amusé contrasta avec son expression froide.
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptyJeu 11 Juin - 11:57

Comme il pouvait s’en douter, le plan de Riku de jouer les gardes du corps ne plut pas du tout à la jeune femme. Et même si dans la foule elle avait gardé un certain calme qu’il fallait féliciter, il était évident qu’elle appliquait au sens propre l’expression « la vengeance est un plat qui se mange froid ». Le brun avait voulu opter pour une fausse identité moins gênante que le mari pour ne pas ennuyer Rika, c’était loupé. A cet instant, elle ne devait avoir envie que d’une chose la connaissant ; sauter sur le buffet, prendre un maximum de victuailles, et s’isoler loin de la marmaille de privilégiés qui remplissaient la salle des fêtes. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle n’était pas du tout prête à se mêler à ce genre de foules, son caractère n’était pas vraiment adapté à ces cérémonies mondaines. Par sa carrière, Riku avait rapidement appris les us et coutumes de cette branche de la population pour pouvoir agir à son gré et glaner un maximum d’informations de ses potentiels futurs ennemis. De par ses actions, il était évident qu’une partie non négligeable de la noblesse mondiale désapprouverait son objectif. En effet, équilibrer le monde signifiait réduire drastiquement les avantages de cette caste jusqu’alors privilégiée dans son monde à part. Par conséquent, lorsqu’il était amiral, et qu’on le contraignait à se déplacer à d’interminables missions parmi les nobles, il avait choisi de se former le plus possible à être un parfait dandy, du genre qui se fait remarquer, dont la prestance ne peut qu’être applaudie par les convives. Et malgré les regards que tous adressaient à l’azurée furibonde dont l’expression s’adoucit à l’instant où elle repéra l’emplacement de la nourriture, l’entrée du commandant ne fit pas plus de bruit que celle des autres invités. Finalement, Iceburg lui avait même donné un peu plus de crédibilité en jouant le jeu, se montrant aussi discret que possible. Pas mécontent de pouvoir enfin se poser après les péripéties qu’ils avaient vécu depuis le début de cette improbable journée, le brun était prêt à entamer une conversation avec le maire, de parler de leurs histoires respectives, de lui présenter réellement Rika sous un jour qui ne dérangerait pas cette dernière, mais il n’en eut pas l’occasion. A nouveau, ils furent interrompus dans leur élan par l’arrivée furtive du même homme mystérieux qu’ils ne cessaient de rencontrer depuis leur arrivée à Water Seven. Rien à faire, ce Constant l’horripilait. Sa présence le rendait nerveux, il aurait pu se compromettre complètement juste pour pouvoir se défouler sur cet horrible énergumène sorti de nulle part pour se la jouer poseur devant Rika. Alors certes, lui n’avait pas marqué beaucoup de points auprès d’elle avec toutes les bourdes qu’il avait enchaînées, mais il était injuste qu’il récolte les lauriers et l’intérêt de l’azurée juste parce qu’il débarquait de nulle part avec un air mystérieux et séducteur ! Bon sang… Mais qu’est-ce qu’il lui arrivait, il devenait complètement fou… Il avait encore une mission à remplir, officiellement, il était encore un homme marié. Et là, il se retrouvait à agir comme un adolescent qui pourchasse les hommes qui approchent de trop près la fille sur qui il a jeté son dévolu. Il était ridicule à afficher une telle colère à l’égard de ce prince qui jusqu’ici n’avait pas vraiment fait quelque chose qui méritait une telle rage de la part du brun.

En revanche, lorsqu’il s’approcha pour se mettre sans la moindre gêne entre le commandant et son amie et embrasser le dos de la main de cette dernière comme un véritable lord dragueur de bas étage, et pire encore, lorsqu’il invita Rika à partager une danse avec lui, il sentit la température de son corps monter d’un cran. Serrant les poings, il se mordit la lèvre pour retenir une remarque déplaisante, espérant fortement voir la jeune femme refuser froidement comme elle avait si souvent l’habitude de le faire, mais elle accepta, et se laissa entraîner sans même accorder un regard au jeune homme. La douche froide. Une violente retombée sur terre qui rendit complètement amorphe le pauvre commandant, qui venait de perdre tous ses moyens et toute sa confiance en lui d’un seul coup. Pour dire à quel point cet évènement les avait bouleversés, Cael lui-même ne parvint pas à aligner deux mots. En un instant, l’esprit du brun s’était vidé de toute pensée, comme incapable de réfléchir ou de se mouvoir. Il était devenu une statue de cire, et malgré les interpellations d’un Iceburg inquiet de son état actuel, Riku ne répliqua pas. Ce fut finalement après plusieurs minutes de silence où son regard était passé au vague qu’il revint sur Terre sous le regard du maire et de son assistante. Le cœur serré, il jeta un dernier regard au couple de danseurs, un voile de tristesse se dessina sur son visage, avant de se retourner pour ne pas souffrir plus longtemps de cette vision. Comment pouvait-elle le trahir ainsi ? Bien sûr, il n’était personne pour prétendre la contrôler ou espérer d’elle qu’elle ne fréquente aucun autre homme, mais les dernières heures lui avaient laissé entrevoir quelque chose entre elle et lui, et même s’il n’était pas totalement en mesure de mettre des mots sur ses sentiments, il s’était senti complètement abattu de la voir partir ainsi au bras d’un autre.

« - Le cœur a ses raisons que la raison ignore… Mais souvent, le cœur nous surprend, et il n’est pas rare que les retombées soient soudaines… Vous semblez terriblement déçu Riku… Mais n’êtes vous pas toujours le mari de Boa Hancock ? Ou alors je n’ai pas entendu de rumeurs de séparation…

- En effet, sur le papier, je suis toujours un homme marié… Disons que ma situation est particulièrement complexe. J’ai mené bien des batailles dans ma vie, mais en ce qui concerne le cœur et les sentiments je suis loin d’être un expert, je manie bien mien mon sabre que l’amour…

- Rien que le fait que vous le reconnaissiez comme… « un mariage sur le papier » en dit long sur l’état actuel de votre cœur mon ami. Ce qui m’amène à ma principale question… Que fait un homme en cavale recherché par les plus hautes autorités dans un tel endroit ?... Vous vous exposez grandement en vous rendant dans une ville aussi proche des principales bases du Gouvernement Mondial..

- J’ai beau vous accorder une très haute estime et une certaine confiance, vous comprendrez que je ne peux pas vous donner les détails de ma mission actuelle. Mais de sa réussite dépendra l’avenir tout entier de mes plans.

- Haha, je vous charrie, regardez, vous êtes aussitôt sur la défensive ! Ca ne doit pas être facile tous les jours d’être une célébrité de votre genre. Regardez tous ces nobles… Ils viennent de toutes les cités alentour, et m’obligent à organiser cette fête démesurée inutile quand dehors ce soir le peuple de Water Seven enverra des milliers de lampions dans la nuit en dansant autour du défilé du carnaval. Les caviars et autres joyeusetés mondaines m’insupportent, croyez moi je ne vous souhaite pas de vous retrouver tous les jours à devoir côtoyer ces horribles personnes.

- Vous êtes bien l’un des seuls dirigeants que je connaisse à ne pas penser qu’héberger une fête pour autant de nobles est un véritable honneur… Heureusement que vous et vos hommes savez vous défendre… Une île telle que la vôtre est un véritable trésor dans ce monde soumis aux Dragons Célestes.

- Je le conçois parfaitement, et sachez que je ferai de mon possible pour vous apporter mon soutien lorsque vous passerez publiquement à l’action. En attendant… je pense que nous allons devoir reporter cet entretien passionnant. Ma secrétaire exige ma présence auprès de ces damoiselles et damoiseaux, et je crois avoir vu votre amie s’éloigner en compagnie de Constant… Si le cœur vous en dit, je vous conseille de partir à leur suite pour éviter que l’élue de votre cœur ne vous échappe… Conseil d’homme à homme. »

Il adressa un clin d’œil à son interlocuteur qui évidemment n’avait pas manqué de remarquer les deux en train de quitter la piste de danse, pire que tout, bras dessus bras dessous, sous le regard incrédule de courtisanes jalouses de voir leur chance de convoler avec le mystérieux prince s’envoler. Evidemment, les paroles d’Iceburg l’avaient fait réfléchir. Il était évident qu’il ressentait quelque chose de singulier à l’égard de l’azurée. De nombreux symptômes laissaient peu de chance quand au diagnostic à établir, et pourtant le commandant ressentait en même temps une appréhension et une frayeur qui l’empêchaient d’agir ; il avait peur qu’elle le repousse, jugeant ses sentiments bien trop soudains pour être sincères. Et il ne pouvait lui donner tort si elle répliquait de cette manière. Il s’était détourné d’elle et de toute sa présence, de tout son soutien sincère pour se lancer à corps perdu dans une relation qui ne lui avait finalement coûté que bien trop de souffrances pour peu de moments de bonheur. En se soumettant à toutes les contraintes que peu à peu son couple lui imposait de manière insidieuse, il y avait laissé beaucoup… Joie de vivre, argent, mais aussi temps perdu, et l’un des déclencheurs de sa colère ayant contribué à la naissance de Cael. Après tout ce temps où malgré sa profonde souffrance cachée l’azurée avait continué à le soutenir sans rien demander en échange, fidèle au poste et fidèle à son ami, elle n’avait eu pour seule obole qu’une vie de fugitif et la mort d’amis sur le dos. Et un commandant toujours aussi aveugle. Mais il avait grandi. Il n’était plus le même homme, et pas seulement à cause de leur discussion de la veille, en vérité, cette réflexion avait eu le temps de prendre en maturité dans son esprit fécond depuis le jour où ils avaient quitté Marine Ford en cachette. Depuis ce jour, il s’était toujours posé la question, pourquoi restait-elle ? Pourquoi avait-elle risqué tant pour lui malgré ce que lui avait fait à son égard ? Pourquoi continuer à chercher à lui rendre sa raison, à soutenir ses plans, alors qu’il s’était montré si imbécile, indigne tant de son amitié que de sa considération ? Et ces derniers jours, les choses n’avaient fait que s’accélérer ; sa rencontre avec Erza lui avait rappelé une chose… Il n’y avait rien de plus précieux que les personnes autour de nous qui nous avaient toujours soutenu et cru en nous… Dans le cas de Riku, mais aussi d’un Cael qui poussait peu à peu son acolyte vers la sortie pour retrouver les « tourtereaux », la seule personne au monde qui correspond à leurs yeux à cette définition… C’était leur ancienne vice-amirale, devenue générale de Justice, la dame aux plantes. Rien que cette prise de conscience avait rendu ses retrouvailles avec l’azurée particulièrement troublantes ; pas une seconde il ne l’avait montré, mais sa seule envie à cet instant était de la prendre dans ses bras pour lui dire combien il était rassuré de la voir rentrer entière après avoir appris qu’elle avait été prise dans une embuscade orchestrée par l’un des trois amiraux. Evidemment le caractère explosif de la jeune femme et l’incompréhension générée par la naïveté du commandant qui avait gentiment hébergé une pirate dans leurs murs avait détourné ses intentions premières. Sauf que lorsqu’à nouveau une dispute éclata entre eux, cette fois, il ne put contenir plus longtemps sa volonté… Et le fait qu’elle n’ait pas cherché à la repousser lorsqu’il l’avait prise dans ses bras, ou encore qu’elle n’avait pas cherché avec velléité à se dégager lorsqu’il l’avait portée quelques instants plus tôt ne faisait que conforter cette chaleur qui s’emparait de lui et de ses pensées. Et même le bourru Cael ne pouvait résister à cet afflux de sentiments significatifs.

« - On y est Cael…Tu voulais plaisanter là-dessus, mais nous voilà embarqués dans une histoire sur laquelle nous n’avons plus aucun contrôle. Quelle que soit notre décision, il est évident qu’elle doit être définitive.

- Je ne sais même pas pourquoi tu t’adresses à moi dans ta tête crétin. Tu crois que je ne sais pas déjà ce que tu as décidé ? Réglons cette histoire dans un premier temps, et ensuite seulement nous pourrons aborder ce sujet avec elle, tu ne crois pas ? Je te rappelle qu’on est au milieu de la zone probablement la plus risquée pour nous. »

Il marquait un point. Si l’idée de profiter au moins une journée d’un moment de paix avec elle restait ancrée en lui, il fallait croire qu’ils ne seraient jamais réellement à l’abri ailleurs qu’à leur QG. Même dans une ville dont les idées politiques n’étaient pas vraiment du gout du gouvernement, ils trouvaient le moyen de tomber sur des assassins à leur poursuite. En revanche, la perspective d’enquêter sur cette mystérieuse organisation ne manquait pas d’intérêt. Peut-être pourrait-il lui proposer une telle perspective si toutefois elle l’intéressait ? Il allait falloir qu’il trouve le meilleur moment et la meilleure formulation possible pour qu’elle accepte après avoir causé autant de soucis à la jeune femme. Mais rapidement, cette réflexion fut occultée alors qu’il ressentit très brièvement plusieurs auras négatives dans le couloir à la sortie de la salle. Délicatement, il poussa la porte et la referma derrière lui, entendant au loin des bruits sourds, tandis qu’il dut faire un pas de coté pour esquiver un premier assaut porté pourtant à très grande vitesse. Visiblement imprévu dans le plan des assaillants, le commandant ne manqua pas de rattraper sa cible, avant que l’esprit de Cael ne prenne sa place pour lui écraser la tête au sol de son pied, utilisant le pouvoir de l’eau pour provoquer une pression suffisante pour lui briser la nuque d’un coup sec ; laissant le brun reprendre le contrôle, il ignora ses réflexions agacées qu’il ait tué un potentiel témoin à interroger sur les commanditaires de l’attaque, il entendit de loin les voix de Constant et de Rika, en plein échange, visiblement eux aussi attaqués par un groupe d’assassins. Curieux, le commandant tendit l’oreille, les entendant parler d’un potentiel complot et de la dissolution des groupes Cipher Pol. A l’époque, Riku n’avait pas encore été nommé Amiral, par conséquent, il n’avait pas été mis au courant de l’opération du gouvernement concernant la fin de ces troupes d’assassins d’élite. Mais le fait qu’ils aient continué à œuvrer dans l’ombre était parfaitement logique. Les Cinq étoiles n’auraient jamais laissé filer dans la nature pour leur propre compte des tueurs d’élite parfaitement formés à défendre la propagande gouvernementale. La fin de l’échange des deux protagonistes fut d’ailleurs le moment où le brun choisit de se dévoiler, mais il n’en eut pas le temps qu’une quatrième personne entra dans le couloir, poussant une porte. Là se tenait une silhouette particulièrement familière, d’un assassin bien connu des membres de Justice, le second de Riku ; Wayne. Mais qu’est-ce qu’il fichait là celui-là ? Et alors que l’homme prenait la parole de son flegme habituel, il s’avança jusqu’à être presque à leur niveau.

«- Le prince de Logicia hein… Je dois dire que vous êtes le type le plus mystérieux sur lequel j’ai jamais enquêté, et pourtant, trouver les informations cachées ça a toujours été mon truc haha ! Je me demande comment vous avez pu en apprendre autant par vos propres moyens, sans disposer de contacts dans les milieux de l’ombre. Mais j’échappe à toutes mes obligations de politesse ! Je me nomme Wayne, je travaille pour la charmante demoiselle qui se tient à vos côtés ainsi que pour le zigoto qui tente de se la jouer discret là derrière vous. Si j’étais taquin, je dirais qu’il est jaloux, mais vous savez moi et mes commentaires…

- Ben ça va tranquille, je te dérange pas trop Wayne ? Je t’avais confié une mission, et toi tu débarques tranquillement ici comme si de rien n’était ? Pour déblatérer des futilités en plus ?

- Roooh… Si tu parles de ta banalité de renseignements à prendre, j’ai envoyé mes larbins à ma place, ils sont tout aussi compétents que moi, du moment que la mission n’est pas trop complexe. Et dans mon cas, ma petite enquête est d’autant plus complexe que les informations à regrouper sont nombreuses. Au cas où tu l’aurais oublié commandant, je suis un ancien membre du Cipher Pol. Par conséquent, cela fait des années que j’enquête sur mes anciens subalternes et « camarades ». Je dispose de pas mal de billes dans les milieux les plus obscurs de ce monde, et depuis quelques temps, j’entends pas mal de rumeurs sur une organisation criminelle du nom de… « La Guilde ». Il semblerait que cet organe ait réussi l’exploit en quelques années de fédérer de nombreux partisans, clans mafieux, et même des pirates ! Et pas des rigolos. J’ignore encore tout de cette organisation, mais cela fait un moment que je remonte la piste de tous les sbires que je parviens à identifier. Dommage pour moi, il semblerait qu’une omerta de haut niveau soit à l’œuvre. Le genre de loi que seule une puissante autorité, du genre de celles qui peuvent agir en toute impunité sans que la Marine n’intervienne peut imposer. Vous l’aurez compris, vous vous en doutez certainement… Mais il est fort probable que dans les hautes sphères de ce groupuscule on retrouve des pontes du gouvernement mondial.

- En effet jusque là, rien de surprenant, bien que je n’aurais jamais imaginé une puissance à l’œuvre qui réussirait à unifier tous les clans de l’ombre… D’ordinaire ces organismes n’agissent que dans leur propre intérêt et leurs territoires définis, en dehors des lois du gouvernement. Mais là soudainement, les voilà conspirateurs au service de ceux qu’ils ont toujours méprisés ? Ceci dit, si nous parvenions à renverser les bases de cette organisation… Nous pourrions frapper un grand coup pour mettre à mal nos ennemis. Wayne, bien que je n’apprécie de te voir décider seul de changer tes missions, je te fais confiance. Essaie de retrouver un maximum de ces parrains, et interroges les. Si tu n’obtiens rien, débarrasses nous en. Ces organisations sont devenues d’autant plus dangereuses maintenant qu’elles sont unifiées, elles pourraient déclencher une guerre ouverte extrêmement dangereuses pour la population. Je vois d’ici le plan… Organiser une terreur à grande échelle pour apparaître comme les seuls sauveurs, et enfoncer un peu plus le monde dans leur propagande. J’espère me tromper…

- En ce qui concerne la cellule locale, mes sources m’ont permis de trouver que le leader local et ses sbires font partie de la noblesse de Water Seven. Par conséquent, ils sont à cette soirée. Et il est à craindre qu’ils soient en train de préparer un attentat. Avec votre présence confirmée, il est évident qu’ils vous feront passer pour les responsables. Alors soyez très prudents. Désormais, je vais me retirer, si vous voulez bien… »

En une fraction de seconde, l’ancien assassin s’évapora dans les ombres aussi vite qu’il était apparu plus tôt, et laissa les trois acteurs de cette tragédie cois face à ses révélations. Portant peu d’intérêt aux déclarations du prince, le commandant se permit un toussotement :

« - Prince, avant que nous parlions enquête, j’aimerais vous emprunter Rika pour une seconde, toutes mes excuses ! »

Sans vraiment chercher à savoir s’il était d’accord ou pas, il entraîna l’azurée suffisamment à l’écart pour que sa majesté ne puisse se mêler de leur conversation.

« - Je te promets que c’est la dernière fois que je t’embête pour aujourd’hui Rika. Wayne a beau être un imbécile brut de décoffrage, il marque un point quand il me dit que je suis… Jaloux. Oui, ça m’a fait beaucoup de peine de te voir danser avec cet homme, t’éloigner avec lui… Je ne veux pas te faire croire que je compte t’empêcher de vivre selon tes choix. Je ne perturberai pas plus notre mission. Mais sache qu’une fois celle-ci terminée, je compte bien avoir une longue discussion avec toi à propos de ce qu’il se passe entre toi et moi. Et tu ne t’en tireras pas avec des phrases toutes faites sur mon histoire avec Boa ! Je compte sur toi pour m’écouter jusqu’au bout sans me juger lorsque je me livrerai à toi… Allez, repartons, ne faisons pas attendre plus longtemps notre cher Constant. J’ai cru comprendre qu’il y aurait de la bagarre. N’est-ce pas une grande réjouissance pour toi ma chère fertiligirl ? »

Reporter cette conversation à plus tard était dur pour lui, mais il serait patient. Tôt ou tard, il pourrait lui parler librement et se confier à elle. Avec l’espoir que leurs vies avancent positivement… Riku tourna les talons vers le prince afin d’en savoir plus sur les intentions de ce dernier.


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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] EmptySam 20 Juin - 12:15

Méfiante, La Générale suivit du regard la volte-face du Prince à l’adresse du nouvel arrivant des plus discrets, de nature à ne pas baisser sa garde si aisément, elle n’avait pas remarqué cette présence inopinée. Sa première pensée fut soit l’entrée de son Commandant pour intervenir comme à son habitude de manière classe, soit celle de l’intriguant ayant commandité cette attaque sournoise. Rika en tomba dénue lorsqu’elle aperçut un homme qui ne devrait pas être là ou du moins dont elle n’avait pas été averti par Riku de sa mission ici présente ; Wayne se dressait devant eux d’un pas décontracté. Est-ce une énième manigance de son ami dont il n’avait pas jugé bon de la prévenir ? Si c’était le cas, elle irait une nouvelle fois lui passer un savon d’être encore une fois mise sur le fait accompli, il ne fallait pas s’étonner de leur dispute sachant qu’il cherchait à l’évincer alors que son supérieur l’avait nommé comme son bras droit. La jeune femme croisa les bras à l’approche du membre de Justice le plus discret de l’organisation, il était littéralement l’informateur le plus précieux grâce à son réseau étendu de renseignement, ce qui était particulièrement utile dans les plans du leader rebelle. La Générale et ce second n’étaient pas du genre à bavarder autour d’une table, ils se respectaient de très loin évitant tout contact d’aucune sorte à part quand le besoin l’exigeait. Elle le dévisagea d’un œil peu avenant à l’inverse de son acolyte, qui sembla ravi de le rencontrer. Son sourire s’élargit alors que le second de Riku s’empressa de lui répondre en le complimentant sur l’aspect mystérieux du personnage pourtant si réputé du Prince de Logicia. Tiens donc notre grand espion n’était pas en mesure d’éclaircir Justice au sujet de ce limier, les éléments le concernant ne filtraient ou il ne détenait pas les ressources pour les acquérir. Ce Constant était bien plus intéressant qu’un simple enquêteur amateur dont le passé troublant l’amenait à côtoyer le maire d’une Cité-état indépendante. Le Prince flatté par les paroles de Wayne s’inclina légèrement, satisfait qu’on lui accorde une crédibilité s’agissant de ses investigations. Puis Wayne se présenta comme le collègue de l’Azurée mais également de l’homme tapi dans l’ombre derrière eux, aussitôt celle-ci sursauta à cette soudaine nouvelle. Quoi, il était là depuis tout ce temps à les épier ? Jaloux ? La demoiselle aux plantes ne sembla pas saisir l’intérêt de son Commandant à les observer, à quoi s’attendait-il d’être témoin ? Une soudaine histoire romantique entre une terroriste dangereuse et un prince ? N’importe quoi, une once d’énervement se réveilla en elle à cette idée saugrenue que Riku se permettait d’être ainsi pernicieux à son égard, il n’avait décidément aucune confiance en la personne qu’il qualifiait d’amie. Elle réprima sa déception et sa fureur d’avoir été suivie pendant que le leader mécontent autant d’être ainsi découvert et de la désobéissance de son second, s’empara de l’affaire sans la moindre considération envers le jeune héritier au trône. Bien évidemment, les hypothèses élaborées par Constant concernant le Gouvernement ne pouvaient que l’intriguer, et qui dit mieux de nuire à ses plans diaboliques par la mise en déroute de ces agents de l’ombre.

Wayne évoqua une association de malfaiteurs prénommé « La Guilde » rassemblant les pires criminels depuis ces dernières années, dont leurs crimes n’étaient nullement incriminés par la Marine. Elle sévissait librement dans l’ombre, prouvant que ses dirigeants détenaient des forces bien plus puissantes que l’organe militaire sensé faire régner la « Justice ». Finalement le Commandant et son second décidèrent d’un comme un accord de se mêler de l’enquête du Prince, d’ailleurs celui-ci était resté silencieux prenant la pose d’un être en pleine cogitations sur les informations qu’on lui offrait sur un plateau. Notamment à propos qu’un leader local se trouvait dans la noblesse invitait à cette belle réjouissance, Rika aperçut un léger sourire sur ce visage à cette nouvelle. Curieuse de connaitre ces manigances, il devait être en train de construire un plan pour déjouer l’attentat qui risquait de se produire en plein milieu de la foule. La Générale se détourna de son ami à l’instant où Wayne disparut comme à son habitude en un clin d’œil, désireuse d’interroger son altesse sur ses intentions. C’était sans compter sur Riku, qui posa rhétoriquement l’autorisation de prendre sa partenaire à l’écart pour discuter, bon quelle était l’excuse cette fois-ci ? L’Azurée n’avait franchement pas envie de faire plaisir à un homme qui de toute évidence était d’humeur à lui gâcher sa journée de A à Z, elle s’apprêtait à le rembarrer furieuse mais il l’entraina fermement à sa suite dans un coin de la pièce.

Dos à un Constant dans ses pensées, la demoiselle rumina à l’avant-gout d’un discours moralisateur de s’être éloignée de lui et tout le blabla sur le fait de rester ensemble. Ses yeux givrés lancèrent un regard furibond à son interlocuteur déterminé à lui parler en privé, il osait l’interrompre dans le plaisir qu’elle se faisait de participer à ces investigations, à l’odeur d’actions autre qu’une vulgaire soirée mondaine. Il ne pouvait pas faire mumuse avec les nobles, cela ne le dérangeait pas autrefois de contribuer à ces fêtes barbantes. Contre toute attente à ce suspense, son supérieur confirma les dires précédents de Wayne, lui avouant bien être jaloux de sa danse avec le Prince et d’être partie avec lui. PARDON ?! Rika se figea en une statue de glace à cette déclaration des plus troublantes, encore une blague de Caël. Par réflexe, ses sourcils se froncèrent de défiance en serrant les poings, pas convaincue du ressenti de son Commandant, elle n’appréhendait réellement pas tous les changements de son comportement depuis de son retour avant-hier. Quelle mouche l’avait piqué à considérer au bout d’un nombre incalculable d’années avec tant de véhémence son loyal bras-droit. Le pire fut qu’à lui larguer d’une telle sincérité ces énormités, bouleversait ses perceptions les plus résolues. Derrière cette façade d’indifférence, une chaleur s’était introduite en son sein engendrant l’ébullition de son sang dans ses veines, accélérant son pouls ainsi que l’emballement de son souffle. Son corps appréciait contre toute attente cet aveu du jeune homme, un infime rayon d’espoir naquit des tréfonds de son subconscient, les sous-entendus de son supérieur dénotait une interprétation assez précise de ses intentions. Riku la contourna à la suite d’une petite remarque taquine par rapport à sa personnalité bourrine dans le but de détendre l’atmosphère de l’intonation sérieux de sa confession.

- ...Riku... Interpella-t-elle d’une voix ineffable son soi-disant garde-du-corps.

Ébahie de son timbre satiné dicté par la progression d’une allégresse inouïe que l’Azurée s’imposa de réfréner afin qu’aucune émotion ne puisse transparaitre. Elle arrangea la cadence de sa respiration et la maitrise de ces idées dangereuses, déterminée à instaurer une barrière entre eux avant que la demoiselle ne succombe à ses tendres mots. Elle riva dans le sens de son Commandant d’un visage impassible, une puissante brise impromptue vint faire virevolter sa longue chevelure azurée, imprimant un instant figé dans le temps bien à eux.Tandis que leur acolyte s’éclipsa discrètement après leur avoir adressé un hochement de la tête afin de les avertir qu’il allait revenir.

- Haha. Vous, Caël et toi, n’avez trouvé qu’un débile concours de balivernes à mon égard pour vous payer ma tête ? Déjà qu’hier soir ses allusions ne m’ont fait ni chaud, ni froid, je n’aurais jamais imaginé que tu persisterais sur cette voie. Rien que d’y songer m’horripile. Riku, tu te rends compte de l’absurdité de tes paroles ? Tu es persuadé de ressentir des élans de sentiments, or je te le répète « Ce que tu éprouves n’est qu’illusion.», je t’arrête instantanément dans tes raisonnements fantaisistes avant que cela dépasse le cadre professionnel. J’ai accepté de ne pas te repousser lors de notre étreinte car tu es psychologiquement fragile à cause de cette Impératrice qui te fait tourner la tête depuis des années. Tu étais pas mal affecté par nos disputes des dernières heures, t’enfoncer n’aurait pas été productif pour notre mission. A aucune seconde, je n’ai eu d’autres arrière-pensées te concernant et tu l’as toi-même juré de te consacrer à Justice ou ce serait une énième manœuvre de fuite que tu adoptes ? Et puis soyons honnête l’un envers l’autre, nous ne sommes diamétralement opposés pour être ensemble même si une infime possibilité existerait qu’on en ait l’envie un jour. Tu ne veux pas que j’évoque Boa et votre relation, pourtant c’est le centre névralgique de ce chambardement, de notre présence dans cette pièce jonchée de cadavres. Regarde-toi, tu te retrouves à être idiotement jaloux d’un inconnu alors qu’auparavant, tu m’aurais laissé m’isoler à loisir. Ma seule intention était d’aider cet homme pour nous acquitter de notre dette de nous avoir extirpé du pétrin. Je suis particulièrement vexée que tu ais osé m’inventer des prétentions à la première occasion, qui ne sont pas les miennes, est-ce donc ta vision de ma liberté ?! Je suis extrêmement déçue de ce peu de considération envers mon tempérament, qui je te le rappelle a toujours été de te servir fidèlement. Tu devrais être celui qui me connait le mieux, que je ne conçois aucun sentiment affectueux car cela ne m’intéresse pas d’être prisonnière à une personne…Certes, il fut un temps où j’aurais pu céder à ces inepties mais toi, Riku, m’as reconduite à juste titre sur le droit chemin de ma véritable personne. Si tu raisonnais de manière cohérente, tu constaterais que ton intérêt soudain est dû à ta colère envers Boa de s’être tue pendant des années et pour te rejeter sur un vieux torchon. Ta fierté parle et te pousse à te tourner vers la seule femme qui ne t’a jamais délaissé derrière elle, t’a suivi malgré vent et marée ; Moi. Si ta femme n’avait jamais rien déclaré, tu serais toujours à l’attendre en déprimant enfermé dans ton bureau et tu ne te questionnerais pas sur d’éventuels brides sentimentalistes. J’approfondirais la logique dans l’alternative où elle aurait adhéré à ton projet en secret, tu n’alourdirais pas de ces pressentiments stupides. Ton esprit ne voit qu’en moi, une potentielle remplaçante comblant le vide de ta tristesse et une vengeance de montrer à Boa que tu n’as pas besoin d’elle alors que tu es déboussolé sans son repère. Tu peux compter sur moi pour être ton soldat, ton bras-droit, ton amie, ton rempart de soutient, mais hors de question que je sois mêlée aux affaires de cœur. Tu ne crois pas que si ta journée s’illumine à ma vue, qu’une chaleur t’envahit au moindre croisement de regards, que chaque effleurement te procure de délicieux frissons, cela ferait longtemps que tu serais tombé sous…mon charme ?  Hahaha…Ne me fait pas rire, c’est tout bonnement impossible, et puis Caël s’est lui-même permis de recadrer les places bien que ce soit totalement superflu, lorsque je désirais que tu m’écoutes pour te tirer de son emprise malsaine. Toutefois, je t’accorde la preuve ultime qu’il n’y a rien et qu’il n’y aura jamais rien qu’une profonde amitié entre nous, si tu m’autorises… S’exprima Rika d’une voix fluette mais réellement décidée à lui démontrer ses torts à espérer un quelconque fourvoiement.

Délicatement elle s’approcha de son Commandant en posant une main sur sa joue afin d’attirer son minois masqué dont les yeux mordorés scintillaient dans la nuit, vers le sien. Plus grand que sa Générale d’une dizaine de centimètre, elle l’obligea à se pencher avant qu’elle ne brise la distance les séparant. Sans crier gare, l’Azurée, les yeux fermés, embrassa doucement le brun, frôla avec douceur ses lèvres contre les siennes sans chercher à approfondir ce toucher…magnifiquement mirifique. La seconde se mourut dans une suspension temporelle où les émotions à l’égard de son rival de toujours et de son supérieur s’éveillèrent et jaillirent en une explosion. Sa conscience lui cria de stopper cette mascarade par l’accusation injuste de Riku alors que la seule personne qu’elle souhaitait berner, était elle-même ainsi que l’amour qu’elle lui portait. En réalité, la lâche malhonnête dans l’histoire n’était nulle autre que son égoïsme à tout contrôler et sa crainte de le perdre plus de convenances. Un tourbillon de doutes remua tout son être pendant cet instant défendu, finalement sa raison gagna le débat malgré un combat acharné contre cette nature sensible et fragile dissimulée sous des tonnes de glace. La jeune femme déguisée en femme mondaine rompit ce doux baiser en reculant d’un pas, retirant sa main des traits séduisants de son ami. De son expression plus froide que d’habitude afin qu’aucune trace des ravages de la bataille entre son cœur et son esprit ne soient visibles, acquiesça silencieusement dans un premier temps. Lucide, elle rétorqua d’une voix cristalline presque désolée sans dévoiler la moindre faiblesse.

- Je suis désolée mais je n’ai sincèrement rien éprouvé à ce baiser et il est certain qu’il en va de même pour toi. Bref, ne perdons pas plus de temps en futilité, nous avons une enquête qui requiert notre expertise…Une dernière chose, tu as raison sur le fait que je suis entièrement libre de mes mouvements, personne ne me dictera mon caractère. Je serai toujours l’indisciplinée Rika, n’est-ce pas Blobfish ?

Sans vraiment attendre une réponse, elle dépassa d’un pas ferme son Commandant pour qu’il ne puisse protester son long monologue. L’Azurée rejoignit le Prince revenu chargé de quelques ingrédients essentiels à son futur plan, pas intéressé par la conversation des deux membres de Justice, il préparait méticuleusement les consignes à formuler à ses coéquipiers d’infortune. L’enquêteur amateur fourra un élément rouge sous sa chemise, accroupi en pleine réflexions sur les derniers détails, lorsqu’il s’aperçut de l’arrivée de ces deux rebelles, faisant cas de l’ambiance plutôt tendu entre eux. Constant se redressa d’un bond tel un félin dont l’agilité n’était plus à établir, il tendit un pistolet à la demoiselle, cette dernière s’en saisit pendant que le jeune homme mystérieux accepta de détailler son stratagème.

- Vous savez vous servir d’un pistolet très chère ?

- Bien sûr, qui ne le saurait pas. Répliqua-t-elle en examinant l’objet d’un air confus.

- Parfait. Je n’ai pas l’habitude de composer avec d’autres personnes mais emparons-nous de cette opportunité, je vous demande d’exécuter mes instructions à la lettre. Dame Kayama, par votre tenue abondamment ensanglantée, nous allons profiter de cet élément pour créer une comédie crédible qui consistera en ma mort de votre main devant toute la noblesse de Water Seven et les alentours. Votre meurtre braquera les projecteurs sur vous mais je doute que vous en soyez chagrinée, enfuyez-vous dans les rues afin de vous fondre dans la foule et de semer une majorité de vos poursuivants. Cependant, essayez de les attirer assez longtemps sous peine de faire échouer le plan, pendant ce temps Sieur Kaisuki, je vous confie une mise en scène en compagnie de M.Iceburg et Sybille. Ils sont au courant de leur rôle, situés dans une pièce non-loin dans l’allée droite, je vous fais confiance pour mettre en œuvre un spectacle remarque et digne d’intérêt. Dès que vous entendrez le son du pistolet, ce sera à vous d’agresser nos chers protagonistes et de vous enfuir. Ainsi, les forces militaires seront divisées dans la poursuite des deux assassins et j’insiste sur ce terme. Pendant ce temps, la mairie devrait être évacuée complètement, le maire et sa secrétaire mis en sécurité, seul le mort restera. Je compte sur notre noble pour se cacher lors de l’évacuation afin d’informer ses exécutants du changement de programme, cela devra le déstabiliser assez pour que je puisse refermer mon piège sur lui. Néanmoins, j’aurais surement besoin contrairement à votre acolyte que vous faussiez compagnie à vos pourchasseurs afin de me prêter assistance. Il serait nié l’évidence que je ne serai sans doute pas de taille à affronter les gardes-du-corps de cet énergumène. A moins que vous préfériez que ce soit notre amie qui s’en charge.

- Quel sera le signal pour que je vous tire dessus ?

- A l’instant où je ne vous ferais pas face devant toute la salle en haleine et rassure vous, visez ma poitrine. En revanche, vous serez triste d’apprendre que j’ai remplacé les vraies balles par du plomb.

- Quel dommage.

- Hahaha. Allez que la partie commence.

Aussitôt, Constant se mit à courir en indiquant à Rika de le talonner, celle-ci esquissa un sourire carnassier ravie du rôle qu’elle allait interpréter et de cette course poursuite loin de cette fête stupide. Le Prince, imita les pas lourds et paniqués d’un homme peureux, la Générale sur ses talons bifurquant à gauche dans le couloir après la porte, n’ayant prêté aucune attention aux réactions du Commandant Kaisuki. En vérité, elle cherchait à fuir cette confrontation des réflexes manifestement apparentes sur le visage du leader de Justice, le voir triste ou en colère la déstabiliserait dans son fort intérieur et elle ne pouvait pas se permettre la moindre erreur. Ils laissèrent le brun seul dans cette pièce lugubre où l’odeur du sang se répandait petit à petit, Constant débuta la comédie en s’exclamant avec horreur être pris pour cible, effrayant les nobles discutant dans le corridor. Ces derniers horrifiés se bousculèrent dans la salle en la refermant derrière eux, c’était sans compter sur l’adrénaline et la force insoupçonnables de cet humain si menu qu’était le Prince de Logicia que les portes s’ouvrirent avec fracas. Toutes les têtes se tournèrent vers lui intrigués, outrés et parfois apeurés, les froussards du couloir poussèrent les autres pour se mettre à couvert. Constant d’un faciès implorant, s’écria à l’assemblée avec empressement d’un timbre parfaitement synchronisé sur la terreur de sa mort prochaine. La femme à la robe bleue nuit tachée d’une mare de sang infect apparut à l’angle de l’ouverture lentement, prenant une position de tir en visant sa proie du canon de son arme à feu. Elle s’amusa à surréagir pour que tout le monde prenne conscience de la scène d’horreur se réalisant sous leurs yeux.

- A l’aide, je vous en supplie, elle veut me tuer. Je vous ferais riche, ne laissez pas s’approcher cette meurtrière abattre ma précieuse vie, elle a déjà descendu mes gardes-du-corps. S’il vous pl… S’interrompit-il au violent impact de balle au centre de son poitrail alors qu’il s’était retourné d’un mouvement agile vers sa collègue. Il s’effondra en lâchant un râle alors que l’hémoglobine gicla en cascade avant de se raidir sous les regards effarés des convives.

Les hurlements fusèrent de toutes parts, le chaos survint entre les bousculements et les pleurs pétrifiés des femmes, offrant l’occasion à Rika de filer vers la sortie la plus proche en cassant une fenêtre afin de décamper sans délais. Comme prévu, un escadron de la sécurité s’était mis en chasse de la retrouver pour lui faire répondre de ses crimes.


Dernière édition par Rika Kayama le Mar 21 Juil - 23:10, édité 1 fois
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