One Piece ~ Evolution V2
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 Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]

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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyDim 21 Juin - 10:38

L’idée de converser en privé à cet instant ne parut pas du tout plaire à la jeune femme, qui, à n’en point douter, commençait sérieusement à se lasser des approches incessantes et troublantes de son ami et supérieur, dont l’esprit aurait pourtant dû être obnubilé uniquement par l’idée de revoir ne serait-ce qu’une dernière fois Boa Hancock. Et puis il était évident qu’elle avait trouvé dans ce combat et cette enquête potentiellement sanglante de quoi se dégourdir les pattes et satisfaire son esprit combattif. Sur ce point, il y avait au moins Cael qui pouvait la comprendre, tant de temps sans combattre cela commençait à faire TRES long. Leurs épées commençaient à s’effriter sans la moindre bataille à se mettre sous la dent, et jusqu’alors, cette mission ne ressemblait qu’à un long chemin de croix et de disputes incessantes qui tournaient en rond. Pendant un instant, le commandant sombre eut même l’envie de dire à son alter ego de ne pas lui en parler, pour qu’ils aillent juste se battre, qu’elle serait probablement de bien meilleure humeur après avoir cassé la figure de quelques bandits. Mais c’était sans compter sur l’esprit retors d’un Riku bien déterminé à aller au bout de sa pensée. Alors bien sûr, il n’avait pas non plus voulu perturber leur mission plus que nécessaire, aussi, il s’était contenté de dire que Wayne n’avait pas tort de parler de jalousie, et qu’il souhaitait lui parler plus longuement une fois qu’ils seraient partis d’Amazon Lily, mais ses pensés allaient bien au-delà, il prenait conscience à chaque seconde de plus passée aux cotés de l’azurée qu’il n’espérait pas de cette mission qu’un simple aller-retour pour dire à la corsaire que leur histoire était terminée, non intérieurement, même s’il ne pouvait pas le dire, il voulait se rapprocher de Rika. Cette dernière parut d’ailleurs réellement troublée par les paroles de son supérieur, car lorsqu’elle l’interpella pour qu’il entende ce qu’elle avait à dire avant qu’ils ne reprennent leur cours de leurs vies, le ton de sa voix était bien différent, plus doux que d’ordinaire. Mais cela ne dura qu’un bref instant, éphémère, durant lequel elle reprit sans doute le cours de ses pensées et laissa sa raison reprendre le dessus, affichant un masque froid comme elle en avait l’habitude, pendant que le prince profitait de ce court moment de discussion privée pour s’éclipser. Le reste fut un véritable coup de poignard, bien pire que précédemment lorsqu’il avait fait ses propres interprétations des actions de la jeune femme partie danser plus par obligation que par réel souhait ; Riku n’avait fait que se faire des films. Elle prenait leurs paroles pour une plaisanterie de mauvais goût, et réduisait leur ressenti au simple égarement dû à une détresse sentimentale et affectueuse. Elle n’avait pas repoussé leur étreinte, mais dans son esprit, les choses étaient claires, il n’y avait rien d’autre à déduire, il ne s’agissait là que d’un soutien amical et rien de plus. Il était impossible qu’ils forment un couple, ils étaient bien trop opposés sur le plan du caractère. Et tous ces élans, ces battements de cœur, ne seraient rien de plus qu’une manifestation de ce désespoir, une fierté de mâle qui poussaient le commandant à se tourner vers la première femme disponible autour de lui, en l’occurrence Rika et son profil parfait de femme toujours à ses cotés, qui l’avait toujours soutenu. Et si le commandant avait parfaitement anticipé qu’elle puisse répliquer ainsi et réduise aussitôt à néant toute tentative d’aborder ce sujet avec elle, la voir réellement s’en prendre à lui sur cette base était plus douloureux que n’importe quelle blessure, même celle qu’on lui avait infligé à l’œil. Et pire que tout, même Cael se retrouva profondément atteint alors qu’elle poursuivit en disant que si ces sentiments existaient réellement, il aurait pu les remarquer depuis bien longtemps. Elle faisait mouche, brutalement, sèchement, comme elle l’avait toujours fait. Et l’alter ego sombre se retrouvait catalogué comme bloqueur sentimental. Il n’aurait vu là que du superflu à toutes ces histoires de cœur et aurait tout donné pour empêcher son hôte de sombrer dans ces abysses qui ne contribuaient qu’à les affaiblir. Si l’être ne pouvait nier qu’il avait eu cette considération au départ, côtoyer les pensées du brun avait contribué à voir ses réflexions gagner en maturité, ses sentiments évoluer. Il n’était plus juste une pensée sombre destinée au meurtre, il voulait comprendre, il ressentait, et pourtant, cela ne le rendait pas plus faible, au contraire, vouloir protéger Rika tendait à le rendre plus fort. Et malgré son caractère renfrogné, pas une seule fois il n’avait cherché à bloquer les actions de Riku envers l’azurée, trahissant chez lui un début d’appréhension des sentiments amoureux et des conséquences de l’existence de ces derniers.

Incapable de répliquer, le jeune homme aux deux personnalités demeura immobile, retenant une envie de pleurer, il sentit les traits de son visage se tirer, et tout son corps parcouru de picotements désagréables. Un froid polaire s’empara de son corps tandis qu’il se sentait trembler sous la profonde tristesse qu’il ressentait de la voir le rejeter ainsi. Depuis bien longtemps, ses sentiments à l’égard de la jeune femme étaient étranges, bien différents de ce que peuvent ressentir des amis l’un pour l’autre. Ils avaient toujours cherché à se dépasser et à embêter l’autre encore et encore dans un cycle infini, mais entre deux plaisanteries, les rares moments où leurs hommes ne les voyaient pas en pleine dispute, ils se parlaient de manière complice, ils échangeaient sur leurs plans, les dernières batailles, ou parfois de vieux souvenirs. Parfois, en pleine nuit, le commandant se levait pour aller faire la cuisine tout seul en cachette, et certains soldats le surprenaient au détour d’un couloir avec les bras chargés d’un plateau de nourriture ; nerveux, il se contentait de les saluer à la va-vite sans leur expliquer l’origine de cette fringale. En fait, ces plateaux étaient destinés à l’azurée qui souvent rentrait très tardivement de ses missions et allait directement à ses quartiers sans adresser la parole à personne. C’était devenu une sorte de petit rituel pendant lequel la personnalité sombre de Cael s’effaçait et qu’ils travaillaient de concert en imaginant le sourire de la jeune femme au moment de découvrir son repas, préparé sur la base de ses petites préférences. En effet, Riku était du genre à retenir le moindre détail de leurs conversations, il y avait toujours porté un certain point d’honneur, et il se fit même la remarque à cet instant qu’il ne l’avait jamais fait à ce point pour personne d’autre, pas même Boa. Sa façon de faire les choses avait excédé la jeune femme plus d’une fois, mais en bon idiot qu’il était, il ne s’était jamais sincèrement posé la question de pourquoi il prenait autant de précautions pour prendre soin de son amie. Pire, il l’avait toujours fait avec la considération de ne pas briser leur relation en agissant bizarrement devant elle ; toutes ces petites attentions, il les avait toujours réalisées en cachette, s’assurant toujours que personne ne vende la mèche et qu’elle ne sache jamais qui était son mystérieux approvisionneur. C’était ce genre de pensées qui pouvait convaincre n’importe qui que Riku ne voyait pas Rika comme une simple amie.

Dans les faits, leur relation était beaucoup plus intime, ne serait-ce que parce qu’ils avaient tous les deux eu le même « père adoptif », et que leurs destins étaient liés depuis bien des années. Aussi, qu’elle puisse voir la considération du jeune homme comme un simple divertissement passager, une humeur liée à la perte de sa femme et rien d’autre, cette idée était insupportable aux yeux du jeune homme qui sombra dans un profond mutisme, se tenant le cœur, tandis que Cael reprit sa place pour ne pas que leur corps s’effondre alors que l’azurée poursuivait son monologue. Finalement, elle acheva sa tirade, et s’approcha dangereusement, sans que le brun ne puisse répliquer, alors que son esprit était déjà parti ailleurs, dans les affres de la tristesse. Doucement, elle déposa sa main sur la joue de l’être, absolument pas prêt à cette situation, qui se laissa faire docilement, ne comprenant pas vraiment quelles étaient ses intentions alors que Riku était complètement éteint. Et elle ne mit pas longtemps à dévoiler ce qu’elle voulait dire par « preuve ultime », alors qu’elle le fit se pencher et vint déposer ses lèvres contre les siennes. D’abord complètement pris au dépourvu, le commandant sombre écarquilla les yeux, cherchant comment réagir, alors que le possesseur originel de leur corps reprenait conscience et comprenait ce qu’il se passait. Comprenant par là qu’elle cherchait à fuir toute conversation ultérieure et qu’elle allait prétendre ne rien ressentir, le jeune homme ne put malgré tout s’empêcher de ressentir un torrent de bonheur à la douce sensation de ses lèvres contre les siennes. Une seconde qui parut une éternité pendant laquelle le cœur des deux consciences sembla exploser, les innondant d’émotions contraires ; ils en voulaient profondément à la jeune femme de se jouer d’eux ainsi car elle allait utiliser ce baiser comme excuse pour les laisser sur le carreau, mais en même temps, ils appréciaient sincèrement ce moment. Il leur faisait prendre conscience avec une brutalité incomparable tous les sentiments qu’ils portaient conjointement à la jeune femme. Oh comme ils auraient voulu prolonger ce baiser ! Lui dire là, dans cette salle, tout ce qu’ils avaient sur le cœur une bonne fois pour toutes pour la convaincre qu’il ne s’agissait pas d’une quelconque taquinerie de leur part mais bien de sentiments réels ! Mais elle ne leur en laissa pas l’occasion, elle avait parfaitement le contrôle sur cette action. Elle rompit le baiser, affichant un regard froid et sans remords, et retira sa main, achevant le désespoir de son ami d’une dernière déclaration. Non, elle n’avait rien ressenti, il était temps de retourner à la mission. Et même l’utilisation du petit surnom qu’elle aimait lui donner ne changea rien. Le mal était fait. Riku se referma aussi vite qu’il était revenu, laissant à Cael l’entière responsabilité de répondre à cette douleur. Soupirant à l’idée de se retrouver seul face à l’azurée alors que lui aussi souffrait de cette considération qu’elle leur accordait, elle avait réduit toutes leurs intentions pures à l’état d’une simple passade sans le moindre sens en quelques paroles, elle les avait détruits, et pire de tout, elle pensait avoir bien agi. Furieux, le commandant sombre prit la parole, ne tenant pas compte du fait qu’elle commençait à s’éloigner pour ne pas entendre de plaintes de leur part.

« Tu peux te cacher derrière toutes les barrières que tu veux, te montrer plus froide que le plus polaire des icebergs, la seule personne que tu trompes au fond, c’est toi… Tu n’as pas voulu nous laisser le temps d’en dire plus, tu veux reléguer nos pensées à une simple plaisanterie, tu ne veux pas que cette « faiblesse » de notre part vienne t’embarrasser, ou je ne sais quoi d’autre, soit. Mais ce baiser que tu nous as si « gracieusement » offert pour te prouver que tu pouvais être plus froide que les autres nous a démontré une chose. Si ça ne te faisait réellement rien, tu te serais contentée de nous rejeter en bloc et tu serais partie. Je ne sais pas à quel jeu pervers tu joue avec ta personnalité, mais sache que la Rika que je respecte et pour qui ce crétin et moi ressentons des choses fortes… Ce n’est pas celle qui fuit ses problèmes en jouant les huîtres fermées. Notre parole tient toujours. Nous allons mener cette mission à bien, et nous t’attendrons. Si cela doit être à jamais ça le sera. Mais tu peux te rassurer, nous ne viendrons plus t’ennuyer jusque là. Oh et… Désolé pour la jalousie, c’est plus fort que nous. Je peux paraître très méchant avec ce discours, surtout que bon je suis sensé être le vilain Cael, et je dois dire que je suis le premier surpris de parler aussi gentiment. Mais nous avions confiance en toi. Nous avions juste… Peur de ses intentions à lui. »

Finalement, il attendit quelques secondes que Rika ait pris de l’avance devant lui, s’assurant ainsi qu’elle ait déjà engagé la conversation au moment où il s’approcherait. Il rejoignit le duo, apercevant brièvement l’arme que tendit le mystérieux souverain à son alliée de circonstances, lui demandant si elle savait s’en servir. Evidemment, elle, comme son acolyte brun, n’étaient pas des férus des armes à feu, mais leur formation de marine les avait rompus à l’usage de tous types d’armes, Mark avait particulièrement insisté à l’époque pour que même un peu, ils parviennent à utiliser n’importe quelle arme pour ne jamais se retrouver incapables de se défendre. Visiblement, il comptait sur cette arme dont il avait remplacé les balles - au grand dam d’un Riku qui aurait espéré voir un tir partir par erreur – pour qu’elle lui tire dessus et crée la panique, mais surtout attire le regard de la foule qui entrerait alors dans un état de panique renforcé, d’autant plus avec la tenue déjà ensanglantée de la jeune femme. Un plan plutôt bien ficelé, mais il fallait espérer que leurs ennemis ne soient pas en train de les espionner ou que le prince lui-même n’était pas partie prenante de ce plan terroriste. Wayne avait mentionné des nobles, et ce Constant était un homme nimbé de mystères qui semblait tremper dans ces milieux peu recommandables. Etait il réellement un simple féru d’enquêtes dangereuses ?  Ou bien était il impliqué dans toutes ces histoires de manière beaucoup plus… lucrative pour lui ? Conservant un regard méfiant vis-à-vis du logicien, il écouta malgré tout attentivement son plan ; Il devait lui aussi créer un élan de panique en s’en prenant à Iceburg et sa secrétaire. Le but était de faire évacuer les lieux, et surtout d’attirer sur eux les gardes à leur poursuite, tandis que Constant se retrouverait seul sur les lieux, probablement pour intercepter leur suspect. Il y avait de fortes chances qu’il se trahisse en voyant que le programme n’était pas du tout tel que convenu. Au vu des assassins déployés à leur poursuite, il semblait clair que leurs ennemis savaient parfaitement que les deux terroristes se trouvaient sur place, mais devaient compter sur leur volonté à tous les deux de rester discrets. Cela ne pouvait signifier qu’une chose. Si les deux membres de Justice se dévoilaient sans qu’on ne les y ait contraints, ils avaient découvert quelque chose. Tout du moins il y avait de fortes chances que les larbins restés en planque en arrivent à cette conclusion. Si leurs ennemis réfléchissaient un minimum ils risquaient forts de ne pas se montrer, guettant le moment propice pour reprendre la main, auquel cas leur manœuvre n’aurait rien fait d’autre qu’attirer la marine par ici. D’ailleurs, Constant avait certainement pris cette donnée en compte pour proposer un tel plan. Les nobles ne laisseraient pas deux terroristes déambuler ici sans chercher à en avertir les autorités. Iceburg se chargeait-il de neutraliser toutes communications avec l’extérieur ? C’était un pari extrêmement risqué, mais ils n’eurent pas vraiment le temps d’échanger plus longtemps à ce sujet. Cael n’était pas le plus stratège des deux commandants, mais pour le moment, il devait composer avec ses seules forces.  Riku n’était pas en état de réfléchir à quoi que ce soit. Le commandant sombre se contenta donc d’hocher la tête en guise d’approbation envers le plan du mystérieux prince :

« - Bien que je n’apprécie pas tellement jouer les appâts, je vais suivre votre plan. Sachez toutefois qu’au moindre signe de votre part démontrant que vous êtes dans l’autre camp, je n’hésiterai pas à vous éliminer. Vous ne seriez pas le premier de ma liste. »

Les deux hommes n’eurent toutefois pas le temps d’échanger plus d’amabilités car le prince prit de vitesse le commandant sombre, se dirigeant aussitôt vers la salle où se tenait la réception pour jouer son rôle de victime. Tranquillement, le commandant sombre se posa contre la porte une fois qu’ils l’eurent tous les deux franchie, observant un instant les cadavres de ces assassins. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser que bon nombre d’entre eux n’avait connu que la propagande gouvernementale, qu’on leur avait rentrée dans le crâne dès le plus jeune âge. On leur avait supprimé toute notion d’humanité en les martelant pour en faire des armes. Et désormais, même clandestinement ils demeuraient des objets aux yeux de puissants qui se servaient d’eux pour éliminer des éléments gênants. En un sens, le commandant avait pitié d’eux. Il aurait pu suivre une voie similaire s’il n’avait jamais remis en question une seule fois les ordres qu’on lui soumettait. Il aurait pu commettre des meurtres de masse sans jamais se poser la moindre question sur le sens de ses actes et l’intérêt de tels massacres. Même Cael qui se faisait le parangon d’une justice extrême prête à tous les recours pour s’appliquer n’avait jamais songé à des tueries de masse pour parvenir à ses fins. Ce sentiment était renforcé par le fait que le commandant sombre n’était qu’un prolongement des pensées de son alter ego même s’il avait sa propre morale. Il soupira en se demandant qui pouvait bien continuer à les utiliser et dans quel but, mais rapidement, il revint sur terre alors que la détonation d’un coup de feu retentit de l’autre côté de la porte, provoquant aussitôt une vague de panique parmi la foule apeurée de ce qu’il venait de se produire. Parfait, c’était le moment pour Cael de briller. Grâce à ses pouvoirs, il se déplaça extrêmement rapidement jusqu’à l’endroit qu’on lui avait désigné pour retrouver Iceburg et sa secrétaire, et sans même leur demander leur avis les attrapa sans ménagement, pointant sa lame sous la gorge du maire et maintenant au sol la pauvre Sybille qui passait à présent une journée compliquée. Mais il devait faire plus pour attirer l’attention de la foule, encore sous le choc du meurtre qui venait d’être commis. Avec un sourire carnassier, les yeux carmins de la personnalité sombre se levèrent vers cette foule à qui il s’adressa d’une voix forte :

« - Ecoutez moi tous les richards ! Je tiens le maire de Water Seven et sa secrétaire en otage ! Vous avez intérêt à quitter les lieux rapidement si vous ne voulez pas subir le même sort que ce crétin de prince qui a voulu se mettre sur notre route ! J’ai rempli ce bâtiment d’explosifs, et je n’hésiterai pas à m’en servir !

- E… Ecoutez.. Si c’est de l’argent que vous voulez, nous pouvons largement vous donner ce que vous voulez je… »

Il fut coupé dans son élan par un coup de garde dans sa joue qui le fit cracher un peu de sang.

- Je t’ai pas demandé ton avis le politico minable ! J’suis pas là pour blablater ! J’ai des conditions, et tu seras le seul à les entendre ! Ces richards de pacotille je m’en balance, ils n’ont qu’à crever en se noyant leurs vies ne valent rien !

- RELACHEZ TOUT DE SUITE MONSIEUR ICEBURG ! NOUS ALLONS VOUS ARRETER !

- Oh bon sang voilà les chiens de garde… Ok, essayez donc de m’attraper bande de minables, moi j’emporte mes otages ! »

Aussitôt, le commandant sombre déploya une aura aquatique autour de lui pour entourer ses faux otages de fils aquatiques en apparence innocents, mais en fait qui constituaient de véritables liens dont ne pouvaient se défaire des civils sans le moindre haki. Il enchaina en déployant des vagues d’eau qui poussèrent vers la sorties les derniers invités, et faisant un signe à sa « complice » en hurlant :

« - HE TOI JOLI TIR ! JE T’AI LIBERE LA VOIE, ON SE RETROUVE A LA PLANQUE ! »

Sans même voir qu’elle avait déjà pris la poudre d’escampette sans son aide, il utilisa alors sa puissance physique pour sauter à travers une fenêtre avec ses deux prisonniers qui hurlaient à pleins poumons tandis que la moitié de la milice locale se lançait à la poursuite du fuyard, qui faisait en sorte de rester à portée de vue des gardes de sorte à ce qu’ils soient persuadés de le rattraper, ou en tout cas qu’ils suivent sa piste le plus loin possible. Il avait également volontairement choisi un chemin qui évitait le centre-ville où avait lieu le défilé. La fête battait son plein, et il valait mieux éviter de rajouter plus de panique que nécessaire. A l’aide de ses pouvoirs, il se glissa à travers un réseau de ruelles tortueux, guettant la présence des miliciens qui n’étaient pas à plus d’une dizaine de mètres. Profitant de l’agitation des gardes, il murmura à l’attention du maire :

« - Désolé pour le taquet tout à l’heure. Je voulais m’assurer d’être réaliste. Je vais avoir besoin que vous vous cachiez quelque part vous et votre secrétaire. Je peux les semer à l’aide de clones aquatiques, mais ces derniers ne peuvent pas vous porter. Vos hommes de main ne doivent surtout pas vous repérer, il faut qu’ils soient persuadés que je continue à m’enfuir. Ou qu’ils partent à votre recherche. S’ils voient que mon clone ne transporte personne. Ils vont perdre du temps, et c’est exactement ce dont nous avons besoin.  

- Oh ce n’est rien, au contraire, je suis rassuré que vous n’ayez pas décidé de faire votre preuve de « réalisme » en vous en prenant à ma pauvre Sybille ! Vous pouvez compter sur nous. En tant qu’ancien enfant des bas quartiers de la ville, je peux vous assurer qu’il n’y a aucun recoin de ces rues que je ne connais pas. Partez, sauvez notre ville. Je sais que je peux me reposer sur vous membres de Justice et sur Constant. »

Profitant d’une ruelle suffisamment assombrie, le commandant déploya alors un clone aquatique à son image qu’il envoya de l’autre côté de sorte à ce que les miliciens le repèrent. Une fois sa diversion mise en place, il veilla à ce que le maire et sa secrétaire passent inaperçus. Il prit ensuite la direction opposée, utilisant cette fois-ci sa vraie vitesse pour retourner très rapidement à la mairie dans le souci de retrouver Constant sur place. Cette fois-ci hors de question de courir comme un bourrin. Même s’il avait de profondes appréhensions à l’égard de ce prince de pacotille, il voulait que l’opération se passe bien. A l’aide de ses pouvoirs qu’il maitrisait à un degré supérieur par rapport à son alter ego, Cael se déplaça en un instant jusqu’au toit du bâtiment en utilisant l’humidité ambiante comme des « points de marche ».  Une fois en hauteur, il se découpa un passage dans la toiture, ayant repéré un point qui devait donner sur une canalisation d’aération. Il entra à l’intérieur de ce goulot, et laissa doucement glisser le long de la paroi métallique. Là, il déboucha sur une grille depuis laquelle il pouvait observer toute la salle de réception avec précision. Il voyait d’ailleurs le corps de Constant toujours au sol. Afin de lui faire passer un message, il créa un mince filet d’eau qu’il fit couler le long de la canalisation et tomber comme une goutte de pluie sur la joue du supposé mort. Une fois l’eau arrivée à destination, le commandant se mit à tracer subtilement un message sur la joue de l’intéressé ; il savait qu’il le comprendrait sans difficultés.

« Je suis là. On passe à l’action quand vous voulez. »

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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyMer 1 Juil - 10:09

Les cris d’horreurs provenant de la mairie résonnèrent dans la rue, heureusement celle-ci était déserte à cette heure. La population non-conviée au bal masqué de Mr.Iceburg s’était regroupée dans les quartiers éloignés, là où les stands et chars du Carnaval illuminaient la ville de milles et une lueurs. Les autochtones se baladaient émerveillés par tant de beauté, festoyant avec enthousiasme sur les terrasses installées pour l’occasion, tous se saluèrent amicalement s’arrêtant parfois pour converser sereinement. A cent lieux de se douter du drame commis par un terrible assassin, ni les exclamations de terreur des invités ou de l’enlèvement des protagonistes les plus imminents de la cité aquatique ; Le maire et sa fidèle secrétaire. Non plongés dans leur contemplation du défilé sous une musique endiablée, ils ne virent pas survenir la tempête de la mort se fondre dans la masse aux fins de se camoufler habilement de ses ennemis. En effet, l’Azurée après s’être échappée par la fenêtre, courut dans les ruelles des résidences luxueuses pourchassée par une horde comportant des gardes mais aussi des artisans de Galley-la-Company dirigée expressément par l’illustre Mr.Iceburg. Elle déambula à la recherche de la foule rassemblée, les éclats de voix et les rires retentirent jusqu’à ses esgourdes, cependant elle ne connaissait pas du tout la ville. A ses yeux, toutes les allées se ressemblaient et à force de cavaler dans cette tenue guindée inappropriée pour une course poursuite lui coupait très fortement le souffle, ce maudit corset est une véritable gêne. Le bras droit de justice désirait ardemment se débarrasser de cet encombrement, malheureusement les autorités ne lui accorderaient pas un seul instant de répit. Elle versait en un grognement entre ses dents un flot d’injures à l’encontre de son supérieur, ayant accepté cette invitation et de la perturber avec des sentiments stupides. Les bruits de pas se rapprochèrent dangereusement d’elle, d’un bond elle sauta par-dessus un petit muret manquant de se ratatiner à l’atterrissage à cause de ces talons hauts. Après plusieurs minutes d’errance, Rika déboucha en plein milieu de la file, enfin elle allait pouvoir se dissimuler parmi les passants. D’une démarche de féline souple et agile, elle se faufila dans la nuée de curieux, ne cessant nullement sa course, son objectif était de semer ses chasseurs et ensuite d’atteindre le bateau en espérant qu’il n’ait pas été découvert voire pire fouillé. Si jamais ils tombaient sur les documents sensibles rédigés de la main de Riku, Justice serait fichue, annihiler de la surface de la terre, hors de question qu’une telle catastrophe se réalise. Sans un mot, elle bousculait les gens qui rouspétaient sur son passage mais qui furent encore plus choqués voire interloqués d’être témoin d’un cortège d’hommes en costume noir bien habillés la talonner en hurlant aux habitants de s’écarter du chemin.

L’écart se creusait lentement entre la fuyarde et les hommes de la sécurité, perdue dans ses dédalles de splendeur que la jeune femme occultait. Absorbée par l’idée d’une issue, elle serait tentée de bifurquer dans une ruelle, néanmoins, elle n’avait pas pris la peine d’apprendre le plan de la ville pensant à tort être sujet à aucun ennui au cours de sa visite. Soudain, elle refreina sa course face à une impasse, pour scène, elle fut spectatrice d’un jeune couple qui s’embrassa pile à la seconde où elle arriva à leur hauteur. A cette vision, son cœur manqua un battement l’obligeant à s’arrêter net et à les observer figée, un voile de tristesse traversa ses prunelles célestes à leur baiser. Le flash de la proximité du Commandant Kaisuki et de sa Générale quelques minutes auparavant lui revint à l’esprit, si proche, engendra un intense frisson de tiédeur en son sein. Immobile jusqu’à ce qu’on lui attrape l’épaule, en un réflexe d’auto-défense, elle se retourna en donnant à l’intrus un violent coup de pied au visage, le repoussant contre ses confrères. La fugitive balaya les environs afin d’étudier une ouverture en à peine quelques secondes, sans crier gare, elle s’élança à toute enjambée contre la rambarde du canal, se propulsant dans le but de s’accrocher au premier char qu’elle croisa. Sous les cris de stupeurs des observateurs et des participants dans ce charriot flottant à l’aide de bouée représentant un Yagara géant de 4 mètres, ballotée par la secousse de son saut sur un véhicule plutôt instable. Agrippée de justesse à l’énorme queue qui bougeait dans l’espace de haut en bas, elle dût plier les jambes pour qu’elles ne rentrent pas dans l’eau suscitant successivement sa faiblesse physique liée à son fruit du démon et sa mort. S’aidant à la force de ses bras, elle parvint à monter sur cette construction artisanale, occultant royalement les artistes horrifiés la suppliant de les épargner, jetant un regard furtif à ses chasseurs, qui décidèrent de l’imiter avec perte et fracas, certains peu habitués à une telle habilité tombèrent dans le courant. Une idée lui vint en détaillant le parcours à travers la ville, elle alla grimpa sur le cou de l’animal marin, remerciant intérieurement son adresse de lui permettre d’escalader avec aisance. Une fois en équilibre sur la tête, la jeune femme observa brièvement les alentours tant bien que mal alors qu’on lui tirait clairement dessus, elle aperçut sa chance de s’extirper de ces hommes plus que collant ; les toits. Par rapport à la distance et de la progression de l’engin, le pari de se ruer sur la première toiture à sa portée était risqué mais Rika ne pouvait décidément pas continuer à être piégé sous le feu nourri des balles. De plus, elle appréciait particulièrement l’excitation du danger, de surpasser ses limites en toutes circonstances, il était impératif qu’elle leur échappe quitte à se casser le cou. Pas qu’elle craignait de se faire capturer et par la suite de se faire torturer, une fois livrée à la Marine pour recueillir de précieuses informations sur son ami et son organisation. Bien au contraire, grâce à son tempérament à se détacher de tout et de tête brulée, les pratiques peu scrupuleuses physiques ou mentales ne lui procuraient que de sa part des provocations ou une profonde indifférence.

Pour l’heure, la générale bondit en prenant appui sur ses jambes, elle atteignit le toit d’un atterrissage sans accroc manquant néanmoins cruellement de grâce. Dans sa lancée pour distancer ses poursuivants, elle fonça tout droit vers l’horizon étoilé où elle put apercevoir une mer agitée, se concentrant à ne pas se tordre la cheville en route sur les tuiles. A mi-chemin, elle riva un regard en direction de ses arrières, plusieurs hommes tenaces sautaient également de toit en toit, le problème était qu’il lui était déconseillé d’accélérer la cadence sous peine de perdre l’équilibre. Soudain, une chaine s’enroula autour de son poignet, l’arrêtant dans sa fuite, plus loin des exclamations de joie retentirent. La guerrière grogna d’être ainsi interceptée, elle riva vers son assaillant en attrapant à la volée la seconde chaine s’apprêtant à lui emprisonner son autre bras. Face à elle, un blond avec l’expression bourru surmonté d’une paire de lunette orange et un cigare au bec réjoui d’avoir attrapé sa proie. L’Azurée n’était clairement pas prête à baisser les armes à la première imprévue, se saisissant des chaines elle tira de toutes ses forces vers elle, l’homme n’eut d’autre choix que d’être attiré malgré lui. A l’arrivé de celui-ci, elle abattit son poing dans le visage de l’impertinent, il recula en arrière déstabilisé offrant à Rika la possibilité de se libérer le poignet. Déterminé à corriger cette femme osant perturber la soirée de Mr.Iceburg, l’attaqua de nouveau en usant de ses chaines avec une dextérité particulière. La jeune femme, pas grande adepte du corps-à-corps à mains nues et préférant ne pas sortir sa dague, ressentit quelques difficultés à se débarrasser de ce gêneur. Elle perdait une trop grande avance sur les chiens de garde du maire, il fallait qu’elle soit imprévisible dans ses mouvements, ce qui était tout à fait dans ses cordes agissant par instinct. L’Azurée se mouva d’une manière à ce que son adversaire ne puisse pas anticiper ses actions, bien sur la finalité recherchée était de l’approcher pour lui assener un coup fatal mais non létal. Au bout de quelques minutes où son ennemi ne parvenait pas à la toucher provoquant un flot de jurons disgracieux, en effet elle s’était mise à se comporter d’une manière bien étrange comme si elle dansait entre ses chaines se dérobant à la dernière seconde de ses entraves. La Générale était bien plus experte dans l’art de combattre à l’aide ses capacités d’adaptation qu’à une fête mondaine tenue par les pontes de la société et leur politique de l’hypocrisie. L’affrontement dura quelques minutes, bien mieux exercée grâce aux enseignements extrêmement ardus de son père adoptif résolu à ce que ces pupilles puissent se défendre peu importe la situation. L’Azurée renversa le duel en sa faveur alors qu’elle s’était subtilement approchée devant l’impuissance de cet homme polluant son espace vital. Sans pitié, elle le roua de coups jusqu’à ce qu’il fléchisse et qu’elle le pousse d’un coup de pied dans l’estomac lui bloquant la respiration quelques secondes. Sous le choc de l’impact, le pauvre combattant roula sous l’influence de la gravité vers le vide, la jeune femme arrêta sa chute à temps en l’emprisonnant dans ses propres chaines pour l’accrocher au bord du toit. Considérant avoir perdu un temps inestimable malgré un combat qui ne manquait pas d’un certain intérêt à ses yeux, elle reprit sa fuite en espérant que certains des acolytes de son opposant daignent s’occuper de le délivrer. Bien évidemment, le groupe resterait assez conséquent pour qu’il y est une infime chance qu’ils réussissent à s’emparer d’elle. Dépourvue de son fruit du démon consistant aux contrôles des végétaux, cette cité lui était aussi bénéfique qu’un désert aride, encore un subterfuge de son Commandant pour la faire enrager.

Elle se rapprocha de la muraille, en contrebas s’étendaient la vieille ville et la décharge non-loin. Avec la nuit et le manque d’éclairage, elle ne visualisait pas vers quelle partie sa course l’amenait, bientôt elle dut descendre de la dernière maison. Rika se retrouva au bord d’un précipice, elle s’était éloignée des cours d’eau bloqués par le défilé de chars et ignorant les subtilités d’autres voies de circulations, dire qu’elle espérait des escaliers le long des remparts. Rien, seul le vide paraissait prêt à l’accueillir tandis que le brouhaha se rapprochait d’elle, elle fut envahie d’une réminiscence inappropriée à sa condition défavorable ; L’image de ses lèvres attirées inextricablement vers celle de son supérieur, cet effleurement tiède et empli d’une promesse de bonheur, une sensation de tendresse inondait son cœur prêt à s’ouvrir à d’autres contrées que la froideur de l’hivers. Si sa raison ne s’était pas manifestée en une claque, l’Azurée portée par ce toucher chaleur enveloppant son être d’une caresse, se serait blottie dans ses bras en prolongeant ce baiser. Mentalement elle voulut repousser ce souvenir, cependant, celui-ci passa au moment où elle délaissa son ami penaud à l’égard de son geste impromptu. Une voix dure s’extirpa de la bouche de son Commandant, qui lui répliqua ne pas apprécier l’attitude lâche dont elle s’était soudainement dotée. Rika reconnut tout de suite à qui appartenait ce ton sec, peu aimable, Caël avait la place de son alter égo mais elle ne sut pas déterminée le moment précis de ce remplacement. Outre la personnalité s’exprimant à cet instant, les mots de l’être sombre résonnèrent dans son esprit notamment vis-à-vis de la fin de sa riposte cinglante. Cet aspect ténébreuse, colérique dont le but n’était que d’étancher sa soif de sang approuvait être jaloux par méfiance par rapport à ce fameux Prince Constant. Pire, il affirmait également éprouver des émotions fortes envers leur Générale, au point de l’attendre, impossible qu’une telle créature sanguinaire au sang-froid puisse aimer quelqu’un d’autre que sa propre personne. Il détenait un caractère si narcissique, ambitieux à devenir plus fort pour écraser les autres. Les doutes surgirent de ses réflexions implacables de cohérences, et si c’était réellement le cas ? Pourquoi maintenant ? Elle posa une main sur son front sentant une migraine pointer dans sa tête, bientôt ses traqueurs la rejoignirent en lui barrant la possibilité de faire demi-tour. Merde à flâner bêtement, elle n’avait que trop tarder dans sa fuite, Rika lança une œillade dans le fossé reculant sous la pression exercée par cette escouade. Plus qu’une solution d’échapper à leur griffe, elle retira ses chaussures en les balançant au visage de ses adversaires. Sous les yeux effarés des témoins, la jeune femme se jeta dans le vide avec un large sourire de défis adressés à ces derniers. Elle crut distinguer un monticule dans l’obscurité, autant tenter le tout pour le tout, ainsi elle chuta sans aucune peur espérant que le tas sombre amortisse sa descente.

- Quelle folie, personne ne pourrait survivre à une telle chute ! Par mesure de précaution…

- Attendez, Mr.Iceburg et Mlle Sybille ont été kidnappé par un complice, ils sont notre priorité.

- QUOI ? MR.ICEBURG ENLEVE ? ILS VONT NOUS LE PAYER !! Qu’une petite équipe se charge de fouiller la décharge pour retrouver la fille, faites attention elle semble plutôt dangereuse. Les autres avec moi, on va s’occuper de sauver notre Maire et sa secrétaire, ok les gars ?

- OUAIIIIS PAULY !


***


A la mairie, dans la salle de réception où le cadavre du Prince de Logicia gisait inerte dans une mare de sang, les convives embourgeoisés s’étaient bousculés comme des animaux apeurés en direction de la sortie. Le bâtiment se retrouvait entièrement désert de toute vie, à part la présence d’un rat s’étant caché au cours du tumulte afin de ne pas participer à l’évacuation par le peu les gardes du Maire soucieux du bien-être des nobles. De plus avec ces incidents, ils devraient partir à la poursuite de ces deux assassins masqués s’étant infiltrés impunément à la soirée. Ainsi ils laissèrent la voie libre au vrai cerveau de l’affaire agir en toute sérénité pour parvenir à ses fins. Un homme ventripotent se releva avec difficulté d’une des tables du buffet en pestant du déroulement de l’attentat, rien ne s’était passé comme prévu mise à part l’exécution de ce fouineur. On l’avait averti que cet énergumène proche de ce satané Iceburg risquait de compromettre ses plans, heureusement il s’était fait refroidir par une femme dont il ignorait l’existence, comment osait-elle intervenir ? Pff ce misérable déchet payera bien assez vite cette audace, un bruissement survint près des rideaux des fenêtres provoquant le sursaut de l’homme à la moustache et à la chevelure blonde.

- Vous voilà enfin, qu’est-ce que vous fichiez ? Qu’est-ce qui se passe dans cette ville ? Ce n’était pas absolument pas ce qui était prévu, regardez-moi ce bazar, je pensais que vous étiez les meilleurs mais on dirait qu’on vous a ridiculisé. Savez-vous qui sont ces manants ?

- Malheureusement non, toutefois, ils sont arrivés dans la journée car je n’ai plus de nouvelles de quelques subordonnés et j’ai dû me charger d’en faire taire certains. Répondit l’ombre bipède en penchant la tête légèrement vers le bas.

- Raaah bande d’incapables, on ne peut rien vous confier, c’est un monde. Heureusement que ce cloporte a rendu son dernier soupir tué par cette garce, cela fait une épine du pied en moins dans notre complot contre Iceburg. S’exclama enjoué l’être infâme pointant Constant du doigt en riant à gorge déployé.

- Attendez que je vérifie…

Au cours de la conversation, le présumé défunt complètement dans son rôle jusqu’à amoindrir son rythme cardiaque. Des goutelles s’écrasèrent sur sa joue et se mouvèrent pour y inscrire un message dont l’expéditeur lui était bien connu Discrètement en réponse à son comparse, il bougea délicatement un doigt tapant silencieusement du morse « Vous reconnaitrez le signal sans mal. ». Attentif à la conversation appréhendant que son piège se refermait sur son gibier, il perçut des pas en sa direction qui se stoppèrent interpeller par l’un des deux individus. Bien à son tour de rentrer en scène, il serait dommage de perdre des minutes précieuses offerte par les deux membres de Justice. Le Prince Constant ouvrit les yeux, se releva ensuite sans aucune peine en époussetant sa veste comme si sa résurrection n’en était des plus banals, les iris argentés d’une lueur perçante occultèrent le noble horrifié afin de se poser sur la stature de l’assassin à ses côtés.

- Cela fait longtemps dites-moi, comment va votre belle cicatrice ? S’adressa-t-il d’un sourire amusé auquel son interlocuteur dont la dite marque recouvrait une partie du visage.

- Et ton dos ? J’espère qu’il te rappelle le brulant souvenir de ta charmante escapade forcée.

- PARDON, VOUS VOUS CONNAISSEZ ET VOUS NE M’AVEZ PAS PRÉVENU ?!

- J’allais vous informer de me laisser vérifier sa mort. Et vous ne m’avez pas demandé que je sache, je vous aurais averti de la menace de cet homme, si on peut appeler cela un homme…

- Qu’est-ce que vous insinuez voyons, ce n’est qu’un blanc bec à la tête couronnée. Vous, l’un des élites de l’ancien Cipher Pol 0.

- En apparence mais méfiez-vous derrière cette façade assurée, est logé un être monstrueux et impitoyable, l’hybridation entre l’intelligence d’un renard et l’acharnement d’un rapace. Dans ma vie, rare sont ceux qui m’ont résisté et qui m’ont fait regretter de les avoir mésestimés, ils ne sont qu’au nombre de 2 dont fait partie ce prince. J’en veux pour preuve cette cicatrice faite lors de ma mission de kidnapping de l’enfant héritier de ce maudit état indépendant. Il est parvenant à fuir ici même grâce au secours d’Iceburg je suppose, après avoir occis un de mes talentueux collègues impassiblement, sans aucun remord.


- Allons, je n’ai fait que me défendre pour ma survie, quelle idée de sous-estimer ne serait qu’un enfant de 11 ans. Vous ne pensiez tout de même pas que j’allais me laisser tuer car mon père n’accordait aucune valeur au chantage honteux du Gouvernement Mondial. Rétorqua Constant en haussant les épaules.

- Par la suite, des témoignages remontèrent selon lesquelles des cartels de la mafia disparaissaient mystérieusement dans des circonstances tragiques ou étaient arrêtés de façon méthodique par la police. Le seul point commun qui m’a intrigué fut la description d’un personnage souvent présent près des lieux, un homme élégant et froid à la chevelure de jais dont les prunelles scintillantes transperçaient ses congénères jusqu’à la vérité. Tu n'es pas étranger à ces histoires, n’est-ce pas limier des glaces ?

- Qui sait.

- Es-tu là pour te venger ?

- Non pour mettre un terme à ce complot et votre organisation.

- Oh tu t’intéresses à nous que c’est surprenant, tu es donc à sa recherche. Malheureusement, vous n’aurez pas l’occasion de le rencontrer, tu seras mort avant.

L’assassin siffla entre ses dents, plusieurs hommes en costume blanc encerclèrent Constant, ce dernier les observa avec indifférence. Tandis que le noble décida de se carapater avec son garde-du-corps qui était précédemment son interlocuteur, quel lâche ! Un des hommes se précipita sur le Prince qui lui saisit le bras calmement, lui infligeant une prise de son cru, il l’envoya valser à plusieurs mètres la tête la première contre le carrelage. Sans perdre un seul instant pressé de retrouver la trace des fuyards, il sortit la lame de sa canne avec un large sourire, ses yeux luisaient d’un regard énigmatique, faisant signe à son acolyte de se joindre aux réjouissances.

- Je vous laisse encore une dernière chance de vous rendre, en revanche, je serai implacable avec ceux qui contournent la justice.


Dernière édition par Rika Kayama le Dim 25 Oct - 21:11, édité 2 fois
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Riku Kaisuki
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Alors que Cael était affairé à préparer son plan avec le prince Constant, guettant le moindre signe d’activité extérieure dans la salle, Riku était toujours plongé dans ses pensées. Comment Rika pouvait-elle prendre aussi froidement le baiser qu’ils avaient partagé ? Ne représentait-il rien à ses yeux à ce point pour qu’elle soit si froide à l’idée de l’avoir embrassé ? Le cœur de la jeune femme était-il resté parfaitement sourd à ce contact si chaleureux qui avait illuminé la vie du jeune homme en un bref instant, pourtant perçu comme une douce éternité qu’il n’aurait jamais voulu briser ? Il s’était suffisamment isolé dans l’esprit commun qu’ils partageaient lui et sa personnalité sombre pour ne pas perturber la mission en venant troubler le tueur de ses pensées moroses, mais au fond  de lui, son alter ego n’en ressentait pas moins une profonde déception. Néanmoins, à l’inverse du brun possesseur original de leur corps, il savait faire fi de son ressenti pour se concentrer pleinement sur l’action du moment. C’était pourquoi il avait aussitôt pris le contrôle, pour assurer la suite du plan et ne pas se laisser emporter par l’amertume qui venait lui brûler les lèvres et le cœur, comme on si leur avait arraché du corps pour le couvrir de gros sel et rire de leur douleur. Mais ils auraient bien l’occasion de lui tirer les vers du nez et de lui faire dire la vérité sur son ressenti. C’était bien trop gros, elle avait mis fin à la conversation sans espoir d’aucun retour, montrant un côté froid de sa personnalité qu’elle n’avait guère réservé à son ami depuis l’époque de la mort de Mark. Même lorsqu’elle lui en voulait pour une raison x ou y, elle ne lui adressait jamais ce regard dénué de toute émotion. Ses traits étaient exagérément tirés comme si elle contenait ses émotions, et puis il y avait ce baiser… Pourquoi ce baiser si ce n’était pas pour se tester elle-même ? Elle ne lui avait pas laissé le temps de répliquer quoi que ce soit sur son ressenti, elle était partie, en se persuadant que son commandant n’avait tiré aucun plaisir à ce contact. Les deux personnalités étaient entièrement d’accord sur ce point ; loin de mettre leurs sentiments à l’épreuve, c’était les siens que l’azurée avait mis sur le grill afin de se convaincre qu’elle n’était pas du tout attirée par le jeune homme. Mais Cael n’avait pas le temps de s’appesantir sur ce point, il devait rester focalisé sur Constant, qui répondit à son message par une communication en morse, agissant suffisamment son doigt de manière discrète pour lui faire comprendre qu’il serait bientôt le moment de passer à l’action alors que les têtes pensantes se dévoilaient, un noble sortant de sa cachette, bientôt suivi d’une silhouette avec qui il conversait sur les évènements survenus au cours de cette soirée. Fort heureusement pour eux, il semblait qu’ils n’étaient pas au courant de l’identité du brun et de sa générale, ce qui signifiait que leur anonymat n’était pas compromis. Probablement que Constant était intervenu pour neutraliser leurs ennemis sans qu’ils n’aient eu le temps d’avertir leur supérieur de leurs découvertes. Ce qui signifiait qu’ils conservaient une longueur d’avance sur leurs ennemis. S’il était évident que le noble n’avait aucune capacité combattante et se contentait de donner des directives aux personnes qu’il avait embauchées pour satisfaire ses ambitions morbides, celui qui l’accompagnait dégageait quelque chose qui invitait clairement à s’en méfier lorsque l’on avait assez de jugeote pour jauger de ses forces en un regard. Il n’était pas un minable brigand de pacotille. Ce type là, c’était le chef de la bande, autrement dit un homme formé à l’assassinat, et très probablement bien plus doué que ses petits camarades. Entièrement dissimulé, il était impossible d’établir son portrait, et Cael n’avait pas en tête tous les fichiers qu’avait longuement assemblé Riku sur tous ces criminels clandestins.

Mais de toute manière, il n’avait guère le temps de s’attarder sur l’identité de l’assassin ; Constant choisit le moment où ce dernier s’approcha pour tester si le prince était encore en vie pour se redresser théâtralement, apportant une information au sujet de son interlocuteur ; il faisait partie du CP-0, autrement dit la seule unité sur laquelle le commandant n’avait eu aucun accès lorsqu’il était amiral. Seul le généralissime de la Marine et les Cinq étoiles avaient autorité pour mobiliser cette unité qui ne laissait jamais la moindre trace de son passage. Des meurtres méthodiques, calculés, parfaitement préparés pour ne laisser aucun doute. Aucun témoin. Des artistes dans le domaine du déguisement, de l’infiltration, du mensonge, de la torture… Le genre qu’on ne voulait pas voir tomber sur nous si on était un citoyen lambda dénué de capacités martiales supérieures. Pour entrer au CP-0 il fallait avoir un niveau équivalent à celui des vices-amiraux les plus redoutables, autrement dit, ils étaient en mesure de tenir tête à des cibles d’une grande puissance. De plus Constant semblait parfaitement connaître l’identité de l’assassin puisqu’il établit un lien entre celui-ci et le jour où il avait été enlevé par le gouvernement mondial. Mais il n’eut pas le temps de s’épancher en doux souvenirs et paroles vaines que son interlocuteur fit le nécessaire pour permettre à la personne dont il était en charge d’évacuer, mobilisant ses soldats personnels pour venir bloquer le détective, tandis que le noble et son garde du corps s’enfuyaient. Constant repoussa sans difficulté son assaillant, mais il était encerclé. C’était sans compter sur une intervention providentielle pour ne pas perdre plus de temps avec le menu fretin. Cael dégaina son épée, et poussa d’un grand coup de pied la grille en fer qui lui bouchait le passage, la propulsant dans les côtes de l’un des assassins qui s’était lancé en courant vers Constant. Suivant le cheminement de ce bout de métal, le commandant de Justice s’élança à son tour, atterrissant sur le corps de celui qu’il venait d’assommer. Aussitôt, la moitié des hommes entrés dans la pièce pour se débarrasser de Constant et l’empêcher de se lancer à la poursuite de sa cible, se jetèrent sur le commandant de Justice qui esquissa un sourire prédateur, observant les pas de ses adversaires. Pour un soldat lambda, ils auraient effectivement représenté un danger conséquent, car leurs déplacements étaient au-delà de la compréhension humaine pour ceux qui n’y étaient pas exercés. Mais Cael et Riku, bien qu’ils ne l’aient jamais utilisé en combat, connaissaient parfaitement les arcanes du Rokushiki, le célèbre art martial meurtrier des membres des Cipher Pol. Les plus doués de ses utilisateurs pouvaient transpercer la peau humaine sans la moindre difficulté, comme du beurre, et se sans être des utilisateurs du Haki. Ils pouvaient renforcer leur corps pour lui donner la consistance de l’acier, flotter dans les airs, laisser leur corps devenir aussi fin qu’une feuille pour éviter les coups… Les volets composant cette technique étaient aussi nombreux que redoutables. Mais l’ex amiral en avait vu d’autres, et ceux là n’étaient guère que de la piétaille pas en mesure de lui faire face. Dégainant son sabre, la personnalité sombre du jeune homme se sentit revivre ; il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de se dégourdir un peu et son sabre était affamé ; il était de ces guerriers qui devaient régulièrement tuer pour ne pas voir leur sens du combat s’émousser. Déployant une immense barrière d’eau en un cylindre autour de lui, il attendit que tous ses adversaires se rapprochent suffisamment pour la projeter brutalement de tous les côtés, repoussant les assaillants. Sans leur laisser le temps de réagir, il plongea sur l’un d’entre eux et lui abattit sa lame en plein ventre, remontant celle-ci de son torse à la base de son cou avant de l’ôter, rattrapant le cadavre dans une bulle d’eau pour ne pas laisser de traces trop visibles. Au même moment, deux des agents qui s’étaient remis de leur projection apparurent de part et d’autre du commandant, tentant de le percer de leurs doigts et de leur technique d’entaille surpuissante provoquée par leur corps. Sans difficulté, le brun para la première attaque, et se pencha juste à temps pour éviter la vague d’énergie projetée par le second qui alla s’encastrer dans le mur d’en face. Avec une force décuplée par son état de transe meurtrière, la personnalité sombre de Riku s’empara de l’un des deux assassins par la nuque, se déplaçant à toute vitesse pour écraser le crâne de sa pauvre victime contre celui de son collègue, les réduisant tous les deux à l’état de chair sanguinolente. Enfermant les deux dans des bulles, il tourna son regard vers le reste des hommes en noir, les défiant du regard alors qu’ils reculaient prudemment, la terreur se lisant sur leurs visages sans la moindre hésitation. De nouveau, il utilisa des trombes d’eau pour s’emparer de ses ennemis, les coinçant contre le mur le plus proche, et commençant à les broyer par une intense pression, agissant d’abord sur leurs articulations avant de viser les zones les plus sensibles. Ce faisant, il prit la parole :

« - Bien ! Maintenant que les choses sont claires entre nous messieurs, je vais me montrer très explicite : Soit vous nous révélez où trouver votre chef et son employeur, soit je mets un terme à vos vies sans le moindre remords. Votre choix ? »

Rapidement, la réticence des agents se fit sentir alors que la demande du commandant fut suivie d’un profond silence. Ils préféraient mourir pour leur patron que de mourir de la main de ce dernier pour avoir joué les balances. Une terrible omerta qui constituait une véritable plaie pour les investigations de l’équipe de Justice et de leur mystérieux acolyte. Le calcul était évident dans leur tête, Riku était moins effrayant que le boss. Prenant ces réactions en considération, le commandant sombre se gratta l’arrière du crâne, gêné par avance pour ces hommes condamnés à de terribles souffrances, alors qu’ils persistaient à tenter leur chance de se débarrasser de cet assaillant dont la puissance dépassait de loin la leur. Dépité, le commandant poussa un long soupir avant de resserrer sa prise dans un effroyable son de craquement d’os. Certains poussèrent des hurlements de douleur, tandis que d’autres se muraient dans le silence, affichant une certaine force d’esprit face à l’effroyable torture qu’on leur soumettait. Si Riku aurait fini par faire preuve de compassion, ce n’était pas le cas du commandant à la personnalité plus sombre qui se sentait enjoué à l’idée de tuer ces ordures. Cependant, l’un d’entre eux, visiblement plus jeune et certainement moins encarté, prit la parole :

« - Je… Je pense connaître au moins une cachette, l’entrée du souterrain caché sous le chantier naval… Vous continuez plus loin vous ne pouvez pas le rater… S’il vous plaît épargnez moi…

- « Epargnez moi » hein ? Comme quoi dès que ça devient trop dur vous devenez des pauvres larves soumises… Je tiens votre vie entre mes mains, alors vous feriez mieux d’éviter les gestes brusques si vous voulez qu’un maximum de gens s’en sortent en vie. Vos petits camarades ne nous sont déjà plus utile. Bon, je vous emmène. Les autres quand à eux… »

En un claquement de doigt, le commandant acheva de plonger ses victimes dans des bulles d’eau pour les y noyer, attendant que les corps soient complètement inertes pour désactiver sa technique et relâcher leur guide improvisé. S’approchant du prince, le commandant reprit alors la parole :

« - On dirait qu’ils sont un peu plus nombreux que prévu. Ça nous fait un paquet de corps sur le dos. J’espère que quelques morts ne vous gêne pas Monsieur Constant. En tout cas, nous avons un guide. Vu sa détermination à rester en vie, il sera un allié trèèèèès précieux pour retrouver tout ce petit monde. D’ailleurs… Et si tu nous disais où tu penses que ton chef se planque ?


- Je… Je crois qu’ils utilisent un vieil arsenal dans les souterrains de la ville, les anciennes catacombes… Ecoutez je ne sais rien de tout ces couloirs, mais la chose dont je suis certain, c’est qu’il vaut mieux ne pas vous éterniser ici si vous ne voulez pas finir en lambeaux !

- On dirait que les rumeurs que Wayne nous a transmises ne sont pas uniquement des rumeurs… Constant, nous devons à tout prix nous rendre là bas. Je… »

Pendant un instant, l’esprit du jeune homme s’évapora, alors que ses pensées étaient à nouveau tournées vers Rika, comme s’il ressentait que quelque chose de terrible avait pu se produire pendant qu’ils jouaient les appats. Effrayé à l’idée de savoir qu’il avait pu lui arriver malheur, Cael se sentit mal ; tandis que son alter ego se rendait sourd au reste du monde, ignorant messages et plaisanteries grasses. Soupirant en comprenant que ce serait son travail jusqu’au bout dans de telles conditions, le brun informa tout de même le prince de son initiative :

« - Constant, je sais que nous n’avons pas le temps et que nous devons nous lancer à la poursuite de nos ennemis, mais j’ai un mauvais pressentiment concernant la poursuite de Rika. Je ne me pardonnerai pas s’il lui arrivait malheur. Par conséquent, je dois vous fausser compagnie le temps de la retrouver et de m’assurer qu’elle est saine et sauve. Elle va probablement me détester de m’inquiéter ainsi pour elle, mais elle m’est très précieuse. Je vous confie notre nouvel ami… Je ne serai pas long. »

Sans vraiment laisser le choix à son interlocuteur de la solution à adopter, il lui laissa dans les pattes l’agent tout attaché et incapable de se mouvoir, et fonça à l’extérieur du bâtiment, pour arriver dans la cour principale devant l’hôtel de ville. Le défilé de la fête était encore loin de cette zone fort heureusement pour les civils qui risquaient de se retrouver mêlés à une bataille qui ne les concernait pas. Utilisant ses sens pour tenter de reconnaitre la signature énergétique de son amie qu’il connaissait parfaitement avec les années, le commandant parvint à remonter sa trace dans les bas quartiers, comptant une dizaine d’hommes à ses trousses. Elle était partie sur les toits, probablement pour échapper à la majorité de ces fouineurs, mais il ignorait ce qui avait pu arriver par la suite, les visions de la jeune femme étaient insuffisantes pour attester de la présence de Rika non loin. Grimpant sur la toiture d’un bâtiment proche pour avoir un point de vue plus général de la ville, repérant les attroupements de gardes qui étaient partis dans les quartiers plus en contrebas. Il était fort probable qu’ils étaient encore à la poursuite des clones, en tout cas, ils n’avaient pas encore mis la main sur Iceburg, autrement leur poursuite se serait arrêtée depuis bien longtemps.  

« – Cael… Laisse moi reprendre la main. C’est bon je vais mieux, je t’assure…

- Je suis désolé Riku, mais tu n’es pas en état de te battre. Et je n’ai pas fini de m’amuser, ces types ont l’air d’avoir pas mal de loups dans les tiroirs, pour une foi qu’il y a de l’action je ne vais pas m’en priver !

- T’amuser, tu n’as que ça en tête… Tu oublies que nous sommes en mission, l’importance de notre survie ? Tu as conscience des enjeux de ce qu’on est en train de faire ? Et puis… Rika…

- Je vais aller m’occuper de lui sauver la mise. Toi va dormir dans notre esprit. Tu n’as pas ta place sur ce champ de bataille où ma lame a soif de sang ! »

Refermant violemment les portes de son esprit, le commandant sombre ne laissa pas l’occasion à son alter ego de reprendre ses protestations, et il continua ses investigations, traquant l’aura de Rika. Rapidement, il put la ressentir, encore plus en contrebas de l’endroit où il avait vu passer une petite troupe. Instinctivement, le jeune homme aux cheveux d’ébène décida de s’approcher du lieu où il sentait l’énergie de son amie émaner de son corps épuisé ; il plongea dans l’abîme, et utilisa de ses capacités surentraînées pour descendre sans se faire la moindre blessure. Heureusement pour lui, la chute ne fut pas trop longue et rapidement, il posa les pieds dans un gigantesque dépôt d’ordures, remarquant qu’un corps inerte dépassait d’un monticule. Déterminé, Cael se débarrassa très rapidement de tout ce qui allait le gêner pour étreindre Rika et la sortir de là, et  extirpa le corps de la jeune femme de ce monceaux de vieilles pièces de bateau abandonnés ça et là, à la merci des océans. Constatant qu’elle n’était pas blessée outre mesure en dehors de quelques contusions.  Rassuré, le jeune homme observa alors les alentours, cherchant à comprendre pourquoi ils avaient été attirés ici, mais il remarqua alors un mécanisme terrible installé sur la pauvre jeune femme. Leur ennemi avait visible posé une sorte de détonateur sur le corps de l’azurée, faisant résonner sa voix dépitée alors qu’il comprenait la teneur des évènements.

« - Oh bon sang… Un mécanique empêche  que je ne désamorce les bombes… En gros, si je veux te désactiver, je dois débrancher complètement certaines machines….  Des machines qui risquent de tout faire sauter pendant le carnaval.  »

De longues minutes silencieuses s’ensuivirent alors que le jeune homme souhaitait protéger la ville toute entière, il ne pouvait décemment pas laisser une personne de la trempe de cet assassin s'en tirer. Finalement , le commandant rompit le silence en prenant la parole :

« - Nous n’avons pas de temps à perdre en futilités. Nous devons agir vite et bien. La moindre erreur risque de nous coûter très cher. Rika...

Soudain, l’escargophone spécial du commandant de justice se mit à sonner, avec insistance, n’écoutant pas le petit message de bienvenue.
La voix de Wayne retentit alors dans la pièce tandis qu’il semblait paniqué :

« - Commandant c’est terrible…. J’ai appris pour votre enquête alors je suis tout de suite allé voir le club où le noble qui semblait tirer les ficelles vivait. J’ai découvert l’existence de terrains cachés sous la ville. Et dès l’entrée de l’un d’eux, un cadavre qui pendait au bout d’une corde, un aller simple pour l’enfer. Il est mort Riku, tu entends ? Mort ! »

Ainsi donc ils avaient choisi d'éliminer leur employeur. Leur enquête allait de mal en pis.
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Rika Kayama
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Rika Kayama

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptySam 25 Juil - 12:42

Le moins que l’on puisse dire Constant savait jauger la force de ses alliés, malgré ses capacités intellectuelles pertinentes, l’issue du combat aurait tourné vite en sa défaveur seul contre un nombre assez conséquent d’assassins de l’ancien Cipher Pol. Certes dans ses pérégrinations, ses investigations requirent des réflexes physiques contre des ennemis puissants, pourtant, ces rangs entrainés exclusivement pour tuer n’en feraient qu’une bouchée. Si ce duo tristement célèbre de rebelles n’étaient pas apparus, le détective princier se serait mesuré à un poisson bien trop dangereux. Rien à avoir avec le QG d’une bande de bandit de la mafia ou de pirates zélés. Le jeune homme connaissait les faits d’arme du Commandant de Justice, après tout il avait osé déserter la Marine au nez et à la barbe de tous, préparant son coup au point d’être introuvable sur les radars du Gouvernement Mondial. Constant sentait que cet homme recelait bien plus de secrets que son expression naïve voulait bien arborer au monde, un stratège dans l’âme. Le jeune prince peu enclin à admettre l’ingéniosité chez les personnes qu’il croise, ancré dans la critique que la plupart des mortels n’usaient que stupidement leur cerveau, insultant la logique même des faits. Prompt aux sentiments futiles, les individus considérés par le jeune homme comme à la hauteur s’énuméraient sur les doigts d’une seule main dont Riku Kaisuki. Lors de sa première analyse, Constant en déduisait un homme fort respectable, vertueux versé dans le concept de l’héroïsme, un orateur charismatique capable de galvaniser des foules à sa voix. Toutefois ce portrait dépeint de qualités d’un chef dissimulait un secret, le Prince pressentait une certaine essence plus intuitive, un aspect sordide tapis dans son ombre. Il avait remarqué au cours de son dernier échange un changement de traits, plus crispés, froid dénotant avec ceux d’un visage naïf et expressif à souhait au point que Constant lut la détresse vis-à-vis de sa partenaire. Une voix grave remplaça un ton plus doux et mélodieux, à croire que le Commandant possédait deux personnalités, un schizophrène. Son acolyte à l’aura de guerrier assoiffé de sang et sa subordonnée avaient frémi à la perspective de livrer bataille, le sang bleu pas effrayé par cet enthousiaste placide de ses deux associés.

Confiant dans l’adresse du brun fugitif, le noble marginal s’était relevé afin de faire face à ses adversaires, affrontant cette escouade d’espions. Encerclé d’une dizaine d’hommes adroit dans le meurtre discret, ces derniers s’élancèrent vers leur cible à l’ordre de leur supérieur. Constant ne trahissait aucune panique, parant les assauts au niveau de son flanc droits de son épée scintillante, tandis que le Commandant Kaisuki décida d’intervenir en s’extirpant de sa cachette. Les mercenaires ne se démontèrent point dans leur entreprise à tuer l’élément gênant, qui se dédoubla sous la forme d’une silhouette élégante mais féroce, les plus téméraires virèrent en direction de cet intrus. Le Prince esquissa un sourire satisfait à la venue de ce soldat aguerri, nullement impressionné par les acrobaties mortelles des spadassins. L’épée dégainée et le faciès réjoui, il accueillit ses adversaires avec une vivacité peu commune, les repoussant avec une dextérité décuplée par une pulsion meurtrière. Constant ne moufta pas d’un pouce, occupé de son côté à mater ses ennemis spécialement envoyés dans ses pattes. La tâche plus équitable avec l’aide de son comparse ragaillardi par la ferveur du combat et du sang dont il ne laissa que très peu de traces au sol grâce à ses bulles aquatiques où il enferma les cadavres. Le limier combattu avec plus de noblesse, tout aussi efficace que l’être habité d’une personnalité impulsive et farouche dont l’effet procura un mouvement de recul des quelques survivants lancés à son encontre. Le jeune homme vouant presque un culte à la logique, s’était préparé pendant des années d’être susceptible à défaire ces escouades de la mort. Il avait ainsi maitrisé un art martial incluant diverses formes d’autodéfense, il sut ainsi mixer la précision de la lame avec des techniques aussi bien de boxe et de prises orientales. D’un savoir-faire adroit à l’aide de sa connaissance dans l’anatomie humaine, il réussissait à ébranler ses opposants par la variété de ses mouvements imprédictibles, leur planta parfois le bout de son épée à des parties précises. Il les paralysa en touchant divers nerfs, bien évidemment sa majesté reçut quelques égratignures en retour, focalisé à ne pas les abattre au contraire du Commandant. Au bout d’une dizaine de minutes, la bataille s’acheva sur la victoire des deux hommes qui ne communiquèrent pas une seule fois durant tout ce temps, ne se souciant respectivement pas de son partenaire. Le prince s’épousseta tel un félin après une partie de chasse, blessé légèrement au visage ainsi qu’à quelques endroits, il occulta sans effort la douleur emprunt d’adrénaline à la recherche de sa véritable proie.

L’homme masqué dont les habits étaient souillés de sang tortura les ombres du Gouvernement restantes effrayés par sa barbarie en les compressant entre le mur et des tornades d’eau. Constant observa la scène, il estimait que la torture n’était pas le meilleur procédé pour soutirer un renseignement notamment avec ces durs à cuire programmés à ne rien relever sous aucun prétexte, autant dire qu’il doutait de son efficacité. Ils vouaient une loyauté sans faille envers leur chef grâce à la peur d’être tué dans les pires souffrances entre ses mains, rien de comparable avec cet ignare osant s’interposer dans leurs plans. Le silence ponctué d’hurlement de douleurs s’éternisa, confirmant l’hypothèse du détective au sang bleu, un léger sourire de satisfaction, prête à obtenir une réponse selon ses méthodes à lui ; l’hypnose. Au dernier moment, l’hésitation générale vola en éclat lorsqu’un jeune agent céda apeuré par la mise en pratique de l’interrogatoire sanglant de cet anonyme gêneur, celui-ci bafouilla des aveux en quémandant d’épargner sa propre vie. L’observateur déposa une main sur son menton aux paroles frileuses du concerné, pendant que le Commandant costumé noya dans des bulles d’eau sans aucune pitié toutes ses victimes à l’exception du traitre. Enchanté de se défouler envers ses meurtriers et d’être parvenu à s’être fait entendre, persuadant ce damoiseau encore indiscipliné et égoïste choisissant sa vie. Cela facilitait les affaires des deux enquêteurs, Constant en retrait impassible à cette mise à exécution, ne ressentant ni dégout, ni clémence à l’encontre de ces fidèles tueurs de l’ordre mondial. Riku se détourna de la ribambelle de cadavres glissant sur le sol reflétant la lumière des lustres, s’adressant à son comparse en sous-entendant son emportement en espérant que cela ne dérange pas la vue de son Altesse. D’un regard neutre, il opina du chef négativement en haussant les épaules, pas horrifié par le spectacle de déchirures béantes et de visages livides et figés d’effroi. Leur « nouveau compagnon » bredouilla un chemin vers le repaire secret de son patron, ensuite confessa un avertissement sur le fait de ne pas rester à la mairie. Intrigué par ses propos, le prince fronça les sourcils cogitant sur le prochain coup de l’omerta, sur la même longueur d’onde que son allié. Justement ce dernier s’interrompit en pleine invitation à suivre le trajet donné gracieusement par ce renégat, La lueur de ses prunelles aux chatoiements sanguins se perdirent dans le vide comme aspiré spirituellement ailleurs, il se ressaisit instantanément en reprenant ses instructions. Son intuition lui intimait que sa subalterne était exposée à de gros ennuis et il désirait ardemment lui porter secours, Constant ne moufta mot à sa volonté de lui fausser compagnie. Bien entendu, il considérait cette initiative tout bonnement en une perte de temps dans lequel leur adversaire anticiperait leur action et se séparer pour sauver une femme aussi proche soit-elle renvoyée bien plus de sentimentalisme qu’un leader devrait avoir. Certes, il était logique dans l’optique de canaliser l’attention de tous de prêter un semblant d’attention à ses hommes, en revanche, il n’était incohérent de s’attarder sur une personne prête à se sacrifier pour son chef et ses idéaux. Pourtant, cet ex-amiral aux iris glaciales ne présentait point de sensiblerie à outrance, le limier soupçonna que cet attachement pour l’azurée dépassait bien plus le cadre de la loyauté et d’une profonde amitié fusionnelle. Il n’articula aucun commentaire désobligeant, se souciant néanmoins du bien-être de la rebelle, il ne tenta pas le moins du monde de retenir le célèbre fugitif.

Amusé de la silhouette du jeune agent interloquée du départ de son persécuteur, Constant amena sa lame sur sa gorge en l’avisant d’un ton flegmatique, presque patibulaire :

- Debout cher ami, guidez-moi à ces catacombes, nous saurons bien nous débrouiller ensemble pour rejoindre votre boss. Il sera ravi de constater que vous êtes le dernier survivant et principalement sa déchéance. N’essayez pas de vous enfuir ou me sous-estimer en m’attaquant par surprise, je n’hésiterais pas à vous occire avec un raffinement bien plus terrifiant que mon compagnon. Les camarades que j’ai moi-même affronté sont inconscients, cela ne veut pas dire que je rechigne à faire disparaitre les nuisibles.

- Oui…

L’assassin inexpérimenté déglutit à cette menace, hochant la tête pendant qu’un frisson lui refroidissait l’échine. Sans plus attendre le prince lui fit signe de prendre la tête du groupe, d’une démarche discrète, ils déambulèrent d’abord dans les ruelles éclairées bordant le chantier naval jusqu’à bifurquer sur une allée sinistre et limite cachée au détour d’un quartier animé. Constant sur ses gardes afin de riposter au besoin, pressé son prisonnier à passer le seuil de la grille menant à une crypte dans laquelle ils s’engouffrèrent. Cet endroit lugubre les conduisit au labyrinthe des catacombes humides, Constant remarqua des fragilisations sur les piliers soutenant la fraction bourgeoise de la cité, il resserra sa main sur les entraves de son guide tandis qu’une odeur pestilentielle lui lécha désagréablement les narines. Ces souterrains trompeurs regorgeaient sans nul doute de fosse à carcasse en décomposition, entre cachette de malfrats en fuite et les espions du Gouvernement, rien d’inhabituel à tomber sur des scènes sordides. Son acolyte à l’arrivée de ce délicat arôme se recroquevilla en deux régurgitant ces tripes face à ce détective ne démontrant aucun désagrément, le teint blanchâtre fébrile à cette entrée en la matière. Le Prince patienta un instant qu’il reprenne vaguement ses esprits avant de vagabonder selon une certaine logique de son cru en direction de leur adversaire. Ils furent obligés de patauger dans l’eau stagnante, un pressentiment lui indiquait n’être plus très loin du dénouement final de ses investigations.


***


Le corps svelte de la militaire qu’était anciennement le Vice-Amiral et actuellement le premier Général de l’organisation révolutionnaire Justice, Rika Kayama, fut attiré par la gravité. D’un sourire provocateur dédié à ses poursuivants, la jeune femme s’était élancée dans le précipice devenue son seul échappatoire sans prendre le risque de blesser ces civils. Elle se voyait chuter avec une lenteur déconcertante, les secondes devinrent une éternité où ses pensées se bousculèrent, sereine sur sa survie à l’atterrissage. Portée dans un torrent d’insouciance jusqu’à ce dos rentre brutalement en contact avec un objet dur qui lui coupa le souffle, elle fut prise de suffocations causées par la collision. La dame aux plantes ne sentit plus aucune sensation dans ses membres, elle chercha à se relever mais des décombres instables au sommet du tas de déchets dégringolèrent sur sa personne. Ajouter à cela que ses réflexions se dissipèrent en fumé peu à peu, ses paupières s’alourdirent contre son grès...Non pas question de s’évanouir dans un tel endroit ou ses traqueurs risquaient de la retrouver aisément. Un voile noir l’assaillit soudainement l’arrachant à la réalité, impuissante devant la puissance de cette force invisible qui l’emporta dans un autre monde.

Un craquement éveilla ses sens, femme privilégiant l’intuition et les pulsions primaires pour se battre, s’était forgé un esprit capable de l’avertir en cas de danger. Difficilement, elle ouvrit à moitié les yeux où elle ne perçut que des formes floues et principalement une ombre humaine. Qui.. était-ce ? Un poursuivant ? un ennemi ? Ne discernant pas plus clairement sa vision, elle souhaita se défaire de sa prison par cette sensation désagréable d’être en danger. Il était impératif qu’elle se défende et vite, or rien n’y faisait, elle ne contrôlait pas ses bras bloqués et endoloris. La silhouette était apparue à sa hauteur, son cœur tambourinait dans sa poitrine grognement mentalement de ne pas pouvoir repousser son potentiel agresseur. La forme gesticula au-dessus d’elle soulevant le corps de celle-ci avant de le reposer, les traits d’un visage fort inconnu s’affinèrent peu à peu. Rika voulut ouvrir la bouche dans le but de lui demander des explications, cependant, aucun son ne s’échappa de ses lèvres. De plus, le temps qu’elle s’en rende compte du désastre, la Générale fut de nouveau seule étant donné que l’ombre e mauvaise augure s’était volatilisés sans requérir son reste. Une sensation de solitude s’appropria les doutes logés dans son cœur, ainsi donc elle allait être laissée pour morte aussi misérablement loin des batailles ; Loin de tout ce qu’elle connaissait, de la liberté, de la nature qu’elle chérissait avec tendresse, loin de…Son rival et ami de toujours à qui elle s’était promis d’être fidèle, de le servir à la mort. Et pourtant, elle était allongée exténue et blessée dans son amour-propre, le destin lui attribuait cet horrible déshonneur au contraire d’un sacrifice pendant un affrontement ; Risiblement ironique. A nouveau les volutes de songe brouillèrent la cohérence de son esprit divaguant sur son Commandant, un sentiment de chagrin la submergea tandis qu’elle sombrait une seconde fois dans le néant…

- Vous vous êtes encore disputé ?  Riku et toi, vous n’êtes pas croyable, cela serait de vous demander la lune de vous entendre de temps à autre ?...Hé Rika, je te parle, ne m’ignore pas ! S’exclama une voix à l’intonation gravement masculine se rapprochant de la jeune marine assise sur le bastingage égarée dans la beauté de l’océan.

- Hm, qu’est-ce que tu as le vieux ? Tu n’es pas content car tu n’as pas fait ta sieste quotidienne ?

- D’où tu parles comme cela à ton supérieur et à ton père ? Tu vas briser mon petit cœur à être aussi glaciale que la banquise. Ahem, il n’empêche que je vous ai déjà repris à l’ordre plusieurs fois sur vos crêpages de chignon, j’entends vos jérémiades depuis ma cabine. Vos comportements ne sont pas ceux de digne soldats de la Marine, je ne crois pas vous avoir appris à vous tancer. Vous êtes tous deux promis à un bel avenir grâce à vos aptitudes, mais au lieu de vous entraider, vous vous tirez dans les pattes et vous ralentissez vos carrières aux yeux des supérieurs.

- Je me fiche de l’avis de ses gratte-papiers séniles, je monterais mes galons sans l’autre abruti, je ne le supporte pas.

- Rika, ton langage !

- Ça va, excuse-moi. Tu n’as pas d’autres personnes à embêter ?

- Dis-moi tu ne le supportes pas, pourtant il me semble que souvent ton regard s’attarde à la dérobé sur sa personne.

- PARDON ?! N’importe quoi franchement, va falloir t’acheter des lunettes. C’est à peine si on s’adresse la parole sans s’aboyer dessus, je n’ai d’estime pour personne d’autre que toi bien que tu sois déjà un vieux croulant.

- Tu n’étais pas obligée de rallonger ton avis. N’élude pas la question, je n’ai jamais prétendu que tu l’appréciais juste que je t’ai surprise plus d’une fois l’observer en secret. Je te connais par cœur ma fille, je sais que tu ne t’attardes pas sur ce qui a tes yeux n’a pas une once d’intérêt, aussi offusquant cela puisse être. Tu peux me le dire, tu as le droit d’éprouver des sentiments à son égard même si cela serait très mal vu par la Marine en tant que militaire.

- Tu déraisonnes ma parole, je conçois que ce soit un bon élément de la Marine et rival mais cela ne dépasse pas plus ce cadre.

- Tu es sûre ? Dommage, vous feriez un beau couple et je vous soutiendrais quoiqu’il arrive. Ne traine pas avant qu’il soit trop tard.  

L’Azurée pesta face à l’insistance de son père, qui décida de s’éloigner amusé par la réaction de la jeune femme. Nier ne changerait pas à ces œillades furtives envers le brun naïf, bien trop préoccupé à grimper les grades afin d’établir une justice pure. La réminiscence impromptue s’évapora au détriment d’un souvenir plus récent de quelques années, avant leur trahison de la Marine. Rika, Vice-Amirale sous l’autorité de son ami et supérieur, était à cet époque emplie d’irrésolutions en l’absence du jeune homme. Inondée d’émotions plus que douteuses depuis le départ de son Amiral en mission, sa conscience la travaillait sur son ressenti et certaines paroles repassant dans sa tête. Elle fut amenée à admettre une vérité embarrassante voire proscrite dans les rangs des soldats de la Marine, toutefois, toutes ses pensées se focalisèrent rapidement sur le besoin de se débarrasser de ce fardeau. Maintenant que la jeune femme était devant sa propre ruine, l’occulter serait une perte de temps autant qu’elle l’extériorise. Résolue à confesser son profond attachement à l’égard de son supérieur, tant pis s’il la repoussait avec dégout ou d’un air prompt à la moquerie. Le jour de son retour, elle s’était élancée vers le quai d’une démarche impulsive le cœur battant d’allégresse, jusqu’au détour d’un angle où des acclamations résonnèrent provenant d’un rassemblement de soldats. L’Azurée s’était arrêtée net à cette soudaine vision, au milieu du groupe elle reconnut Riku avec un large sourire accompagné d’une très belle femme. Surprise, elle n’osa s’avancer d’avantage étudiant les clameurs et applaudissements, qui félicitèrent l’Amiral de la chance d’être tombé amoureux de la célèbre impératrice, Boa Hancock. Les congratulations frappèrent Rika de plein fouet, une forte douleur lui compressa son être, son âme. Il était tout simplement trop tard. La dame aux plantes comprit deux fatalités, d’une part elle avait loupé une occasion de lui exposer ses sentiments alors que Mark l’avait prévenu des années auparavant et d’autre part, il était indéniable que Riku ne lui porte aucune affection. Brisée et les larmes débordant de ses yeux, elle s’enfuit silencieusement de sa position à l’abri du regard du jeune couple, elle vint se réfugier pour pleurer toute sa peine sentimentale. Par la suite et pendant plusieurs jours, la Vice-Amirale évitait soigneusement son Amiral à l’aide de tous les subterfuges imaginables, le temps que les couches d’indifférence se reforment et recouvrent son cœur déchiré.

Tout d’un coup, elle s’éveilla dans un espace obscur, légèrement ballotée comme si on la portait, suspicions affirmées par une chaleur extérieure. Sa vue toujours défaillante, elle ne distingua pas son environnement en contentant de redresser la tête vers son porteur, elle se rappela alors ce qu’il s’était passé confusément l’apparition d’une silhouette hostile. Sans chercher à en savoir plus, d’un réflexe manquant cruellement de puissance par l’engourdissement de ses membres son poing s’abattit mollement sur le visage de la mystérieuse ombre. Le résultat d’atteindre un minois ne se réalisa jamais, son uppercut traversa la chair qui s’était liquéfié en eau à son contact. Quoi ? Rika se concentra à froncer les sourcils en un extrême effort et constata l’identité de son « agresseur », elle se débattit de toutes ses forces afin qu’il la repose à terre. Malheureusement, elle subissait le contrecoup de sa chute périlleuse, son corps ne lui répondait pas avec diligence, au final elle brassait plus de l’air avec ses pieds nus que de se libérer de cette étreinte incommodante.

- Lâche-moi espèce de pervers, je peux marcher comme une grande, tu m’entends sombre idiot ? Repose-moi à terre ! S’écria-t-elle en martelant le corps liquide de son Commandant. Et qu’est-ce que tu fiches ici hein tu n’étais pas avec Constant, ne me dit pas que tu l’as abandonné pour moi ? Je n’ai clairement pas besoin de ton aide, occupe-toi de tes affaires…Tiens, c’est quoi cet engin, une bombe ? Ca y est, tu as décidé de te débarrasser de moi, parfait, tu pouvais me le dire si tu voulais que je te fiche la paix et m’en retourne à la base, pas besoin d’aller aussi loin.

Évidemment, l’Azurée se doutait qu’il n’était pas le responsable de cette mise en danger, quitte à le faire ce serait sous la forme d’un duel de sabre. Rika soupira d’exaspération mécontente d’être traitée telle une faible femme, cependant, elle ne put s’empêcher de se détendre dans ses bras. Malgré tout une vive douleur lui traversa le bas du dos, la sensation d’une pointe qui s’enfonçait peu à peu dans sa chaire. Par fierté, elle contenu un gémissement notamment devant son rival autant mourir que lui présentait ses faiblesses, négligeant l’hypothèse d’un os cassé ou blessure interne, elle préféra penser que c’était tout simplement ce maudit corset qui l’oppressait. Dans tous les cas, elle se trouvait en mauvaise posture comparé au Commandant de Justice, détournant le regard de son allure musclée et réconfortante afin d’éviter de rougir trop facilement, elle continua de râler de la faire descendre.
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyMer 29 Juil - 9:31

Alors qu’il portait la jeune femme dans ses bras sous les regards d’une foule incrédule, le commandant, qui avait dissimulé leurs visages sous des masques ramassés à la va-vite dans une ruelle chancelait légèrement, son regard penché sur le visage de l’inconsciente, priant pour qu’elle n’ait aucune blessure grave. Il pouvait sentir qu’elle était en vie, néanmoins, s’il découvrait qu’elle avait été torturée par leurs ennemis, sa rage deviendrait incontrôlable, et alors même les civils se retrouveraient en danger de la rage sanglante d’un tueur dénué de toute notion d’empathie envers ceux qu’il transperçait sur son passage. Pourtant, il y avait quelque chose d’apaisant à cette vision, si on omettait l’énorme bombe cachée sous la cape de toile qui entourait le corps de la pauvre azurée décidément bien ballotée en cette journée. Des réminiscences d’un passé plus enfantin entre eux, plus « naturel », moins bercé de tensions et de tristesses froides l’un envers l’autre… Sans doute influencé aussi par sa personnalité originelle, Cael se remémora un jour où il était venu au secours de la demoiselle devenue par la suite son amie la plus proche, la seule véritable amie qu’il avait dans ce monde. Ce jour là, Rika, bien déterminée à prouver devant tous qu’elle était parfaitement capable malgré son jeune âge de se débrouiller seule en mission, partit en cachette en pleine nuit pour se rendre dans une cache de bandits qui faisait du trafic de plantes médicinales rares pour les revendre sur des champs de bataille au prix fort. Mark n’avait alors pas terminé d’établir les forces en place des trafiquants, aussi, il avait été décidé de se reposer dans l’ombre en attendant de recevoir les ordres pour la suite de la mission. Evidemment, cet ordre n’était pas du goût de la jeune adolescente en pleine crise rebelle et dont le goût pour l’indépendance se liait à une insolence bien au-delà de celle qu’elle affichait avec Riku bien des années plus tard. A cette époque, elle était déterminée plus que jamais à prouver devant chaque soldat de la marine qu’elle les surpassait tous et que par conséquent personne ne pouvait lui dire quoi faire, comment s’entraîner, comment vivre… Elle avait une vision tout à fait personnelle de la justice, qui consistait à en faire le moins possible, sauf dans UN cas précis. Si on venait à s’en prendre à la nature, elle devenait une furie qu’il était difficile de canaliser. La plupart du temps, Mark, le père adoptif de l’azurée parvenait à la calmer et à la ramener à la raison, mais cette nuit, elle avait décidé qu’il était temps de ne plus se soumettre aux ordres et de faire les gentilles fifilles obéissantes. Elle commençait à monter dans les grades, après tout elle n’avait besoin de l’aide ou des conseils de personne.  Curieusement, elle avait insisté pour préparer la soupe pour tout le monde, elle qui d’ordinaire fuyait les casseroles autant que possible, surtout depuis sa mauvaise expérience culinaire. Pourtant, le plat avait plu à tout le monde, et l’assemblée s’était rapidement endormie après une petite fête des plus sympathiques.  Sauf un garçon, qui pour taquiner la jeune femme avait volontairement trouvé un moyen d’esquiver le repas afin de lui dire plus tard que de toute façon ça n’aurait pas été bon. Mais quand il revint au camp, il constata le carnage ; tous les soldats ronflaient profondément, et une azurée manquait à l’appel dans les différentes tentes. Elle n’avait même pas laissé une blague de mauvais goût dans celle d’un Riku tout aussi volontaire d’en faire plus pour monter dans la hiérarchie, mais pas aussi fou au point de foncer dans le tas, du moins le pensait-il avant qu’il ne fasse la même bêtise quelques années plus tard. Il parcourut alors du regard la plaine où quasiment toute lumière s’était éteinte tandis que le soleil se mourait à l’horizon ; rapidement, il distingua du mouvement dans les branches à une trentaine de mètres de là. En effet, sur l’île qu’ils avaient choisi comme cachette avant de passer à l’action, la végétation était touffue, empêchant de se déplacer rapidement à travers les réseaux de ronces et de branches resserrées les unes sur les autres. Par conséquent, la jeune femme était obligée de se déplacer à tâtons dans l’obscurité. Elle pensait qu’elle pourrait agir en toute impunité après avoir endormi tout le monde, mais elle n’y était pas arrivée. Evidemment, son fruit lui permettait de se dégager une route, mais elle déplaçait pour cela les plantes sur son passage, laissant une trace qu’il pouvait suivre. Utilisant ses pouvoirs dont il commençait à développer une maîtrise encore certes peu assurée, mais suffisante pour faciliter grandement ses déplacements. Mark l’avait guidé pour qu’avant tout ses capacités lui servent à agir en éclaireur, discrètement, et à se déplacer là où l’œil humain non entraîné ne penserait pas à le chercher : dans les cieux. Créant une sorte de « route » aquatique sous ses pieds en utilisant l’eau d’une grande jarre non loin de là, il souleva son corps au- dessus de la canopée de la péninsule, glissant dans les airs jusqu’à arriver non loin des rivages de l’île. Là, il vit l’azurée en train d’embarquer dans l’un des petits navires destinés au débarquement des soldats, et commencer à rassembler ses affaires dans l’embarcation. Il voulut l’en empêcher sur le champ, mais le seul résultat aurait de la braquer. Par conséquent, il fit le choix d’attendre et de la suivre discrètement pour lui venir en aide en cas de nécessité. De cette manière, il préserverait son rôle de bon soldat devant leur mentor, et il éviterait de passer pour un gros lourd qui sauve Rika en permanence.

Guettant le bon moment, il monta à son tour dans un des petits bateaux, et suivit la jeune femme à la trace ; heureusement pour lui, ses sens n’étaient pas encore autant aiguisés, de ce fait, toute sa concentration était tournée vers ses cibles, ne remarquant pas la présence d’un second bateau de la marine sur ses talons. Ils arrivèrent alors sur l’île où l’on soupçonnait la présence des trafiquants. Rapidement, l’azurée se déplaça jusqu’à un hangar en ville. Riku n’avait écouté qu’à demi-mots le rapport de leur supérieur un peu plus tôt dans la journée, aussi il avait manqué pas mal d’informations sur la mission. « on va mettre aux fers ces bandits » était globalement la seule chose qu’il avait retenu du briefing. Autrement dit, il était dans le flou en suivant la jeune femme. Au pire, si elle se trompait, il pouvait toujours lui faire peur pour l’embêter avant de retourner au camp avec elle. Mais quelque chose se produisit qui lui fit comprendre que ce ne serait pas la direction que prendrait leur petite escapade alors que Rika s’était arrêtée devant la porte du hangar, vociférant à l’encontre des habitants du local des ordres suffisamment forts pour qu’ils comprennent que la personne qui les interpellait ainsi n’était pas là pour plaisanter. Formidable, maintenant, il avait perdu sa chance de tenter de la ramener avant qu’elle n’en fasse trop. Et rapidement, la jeune femme en quête de preuves de sa force se retrouva encerclée d’une bande de loubards qui entourèrent complètement l’entrée du hangar, se positionnant même sur les toits environnants. Riku dut se déplacer dans une rue attenante pour pouvoir continuer à suivre ce qu’il se passait sans se faire remarquer. Elle leur intima alors de cesser leur trafic et de laisser les plantes tranquilles, sous les rires de ces hommes peu enclins à obéir à une donzelle haute comme trois pommes qui tenait à peine debout avec son épée dans la main. Pour toute réponse, le bruit d’une arme pénétrant la chair provoqua de plus grandes exclamations et hurlements enragés d’une bande d’hommes qui se jetèrent sur la pauvre soldate bien décidée à leur faire payer leurs méfaits à coup de sabre. Avec ses pouvoirs, elle parvint rapidement à neutraliser plusieurs de ses assaillants, mais elle avait complètement occulté leur nombre et son corps n’avait pas l’endurance pour une bataille aussi longue dans laquelle elle devait utiliser son pouvoir en plus de ses aptitudes martiales. Submergée, elle ne parvenait plus qu’à se défendre à grand peine. Ce fut le moment que choisit un Riku salvateur pour se porter à son secours. A l’aide de son katana et de son fruit du démon, il écrasa le reste des bandits qui ne l’avaient pas vu venir, contraignant les autres à s’enfuir. Evanouie à cause de la fatigue, couverte de bleus et de quelques coupures, l’azurée ne s’était pas démontée, et avait réussi à prouver de quoi elle était capable. Non sans un sourire, son ami lui murmura un « t’es une sacrée baka quand même.. Allez on rentre, que je te nettoie avant que Mark ne remarque ta bêtise…. ». Evidemment, ils s’étaient fait remarquer et réprimander sévèrement par leur mentor qui les condamna à trois semaines de tâches ménagères.  Et pour tout remerciement, le jeune homme n’eut droit qu’à des remontrances supplémentaires de la jeune femme, bien trop fière pour admettre que l’aide de son ami lui avait été précieuse car elle ne s’en serait pas sortie seule.  Et à se retrouver ainsi avec la femme qui l’avait accompagné dans toutes ses péripéties depuis cette époque lointaine, il se sentit envahi d’une nostalgie profondément apaisante, à l’opposée totale de leur situation actuelle. Il en oubliait presque qu’il transportait une bombe vivante dans ses bras.  Sans vraiment faire attention aux gens qu’il bousculait dans sa course effrénée, il parvint finalement à rejoindre l’entrée d’un souterrain qui s’enfonçait sous la ville, rejoignant les canaux sous-marins.  Cael ignorait s’il s’agissait de véritables égouts, ou bien s’ils s’agissaient de ruines anciennes par-dessus lesquelles la ville actuelle avait été reconstruite après une série de marées. Toujours était-il que le passage qu’il avait choisi d’emprunter était tout de même éclairé.  Il était probable qu’il s’agisse d’un tunnel auxiliaire qui conduisait aux artères les plus profondes des catacombes de la ville. Les employés devaient l’utiliser comme chemin de ronde pour éviter que des trafiquants mal intentionnés ne s’y retrouvent, ou simplement pour s’assurer du bon écoulement des eaux usées de la ville. Et l’hypothèse du commandant se confirma rapidement alors qu’il put remarquer une étrange cavité dans le recoin d’un mur, qui ne comportait aucune grille, aucune voie d’eau. Au contraire, de l’air semblait s’en échapper. Sans hésitation, le jeune homme s’engagea sur ce chemin, guettant tout de même les alentours pour éviter une escarmouche imprévue. Ce fut le moment que choisit Rika pour revenir parmi les vivants, cherchant autour d’elle un semblant de repère dans l’obscurité galopante. Dans un réflexe oscillant entre le pathétique et le comique, elle chercha à frapper la personne non identifiée qui la portait dans ses bras, comprenant rapidement alors que son poing traversa le corps de sa cible que son supérieur était l’inconnu à l’origine de sa position inconvenante. Au vu de la faiblesse de son corps pour une réplique physique, l’azurée tenta de se rabattre sur une offensive verbale à l’encontre du brun qui haussa les épaules en la laissant vociférer. Comme à son habitude, elle laissait sa fierté parler pour elle, et refusait que son commandant la porte malgré son état fébrile. D’ailleurs il lui fallut plusieurs minutes pour se rendre compte de la présence de la bombe accrochée à son corps tant elle était d’humeur massacrante. Finalement, après plusieurs minutes de protestation, Cael choisit de prendre la parole sur un ton étrangement calme contrairement à ce que l’on aurait pu attendre de sa part, mais il ne doutait pas que le propriétaire d’origine de son corps ne soit à l’œuvre dans sa tête pour leur assurer la meilleure collaboration de leur amie.

« - Pour commencer je n’ai pas « abandonné » Constant, nous avons rassemblé nos informations, et il était évident que nous aurions besoin de tes compétences combattantes pour la suite des opérations étant donné que nous ignorons tout de ceux qui dirigent cette affaire. Il est à l’heure actuelle avec notre informateur, qui le conduit au chef de la bande. Nous descendons vers les catacombes souterraines pour nous joindre à la fête, et notamment désactiver ce machin qu’ils ont dû te coller pendant que tu étais inconsciente. Concernant le fait que tu es actuellement dans mes bras, les gentilles personnes qui t’ont posé ce machin sur le corps ont cru bon de te jeter dans une décharge. J’ai cru bon de ne pas te laisser là bas… Et j’espère pour eux qu’ils ne t’ont rien fait, et là je t’interdis de protester ou de jouer les fiers, mais je ne laisserai pas cela impuni. Peu importe ce qui nous lie, tu fais partie de personnes sous ma protection et j’ai la responsabilité de venger ceux à qui je tiens. Toi plus que n’importe qui d’autre. Mark l’aurait voulu. Maintenant calme toi avant qu’on ne se fasse remarquer. Reprends tes forces. Tu auras besoin de tout ce que tu utilises actuellement pour essayer vainement de m’attaquer si les ennemis sont nombreux.   »

Il avait dit cela en évitant soigneusement de croiser le regard de la jeune femme, courant sans s’arrêter, pour s’assurer qu’elle ne voit pas son expression embarrassée. Cael n’était pas vraiment un habitué de ce genre de discours mièvre, et il savait parfaitement que c’était son alter ego qui avait repris un bref instant le contrôle pour agir sur ses paroles. C’était l’inconvénient de partager un corps et un esprit à deux ; parfois, l’un pouvait volontairement priver l’autre de libre arbitre et reprendre le contrôle sans avertir son colocataire. Et se retrouver dans la position où l’on ne choisit pas ses mots et qu’on se retrouve à dire des choses qui ne nous sont pas habituelles pouvait être particulièrement inconfortable pour la personnalité sombre du commandant, peu avenant d’ordinaire, et plutôt du genre à repousser vertement l’azurée. Pourtant, il devait reconnaitre qu’avec le temps, sa vision de ses choses se bonifiait, à mesure qu’il prenait conscience des sentiments autre que la rage et la soif de sang. Il s’humanisait peu à peu au contact de la générale, qui pourtant ne faisait pas grand-chose pour se faire apprécier de lui, mais plus il la découvrait, plus il parcourait les souvenirs et pensées de son alter ego, plus il comprenait ce qu’il pouvait ressentir à son égard, cette volonté de la protéger à n'importe quel prix, et surtout ces sentiments fort envahissants qui faisaient tambouriner son cœur dans sa poitrine et rougir ses joues qui étaient devenues ardentes alors qu’il jouait les héros protecteurs devant une Rika plus agacée qu’impressionnée par son petit numéro de séducteur de bas étage. Soucieux de ne pas prolonger outre mesure la gêne mutuelle de ce moment chevaleresque plus que malvenu, Cael pressa le pas, alors que le couloir autour d’eux s’obscurcissait et que les murs se resserraient. Finalement, ils se retrouvèrent de profil, entre deux murs qui ne laissaient qu’un mince passage permettant aux deux justiciers de s’engouffrer dans la brèche. Le commandant avait de l’eau stagnante jusqu’à la taille, et il maintenait comme il pouvait la jeune femme hors de ce liquide nauséabond. Heureusement, il ne s’agissait pas d’égouts ou d’eau de mer, de ce fait, il ne fut pas affaibli ou couvert de matières plus que douteuses. Néanmoins, quelque chose l’intriguait alors qu’une source de lumière, d’abord faible, puis de plus en plus visible, illuminait leur chemin d’une lueur morbide, rougeâtre. Une odeur familière, au départ à peine perceptible, mais rapidement irritante pour les narines du commandant vint troubler plus encore son exploration déjà difficile. L’odeur du sang… Il y avait des cadavres non loin. Méfiant, l’homme habitué des batailles ralentit le pas, le faisant aussi léger que possible pour ne pas faire trop de bruits avec les remous de l’eau environnante. Resserrant sa prise sur le corps de l’azurée pour ne pas la faire tomber, il concentra ses pouvoirs pour commencer à manipuler l’eau dans laquelle il se déplaçait, prêt à la propulser un potentiel assaillant. Mais de l’autre côté, il ne trouva qu’un tas de chairs déformées par l’humidité ambiante en train de pourrir. Le spectacle était insoutenable, il était impossible d’identifier si ces restes avaient même appartenu à un humain un jour tant l’horreur dépassait le commun des mortels. Il n’y avait plus qu’un mince filet d’eau aux pieds du commandant, mais celle-ci était plus lourde, le sang qui y coulait était encore frais. Et au loin, un chant résonnait, macabre, illustrant l’effroyable scène à laquelle ils faisaient face. Puis soudain, dans l’ombre, des dizaines de formes firent leur apparition, tandis qu’un homme en blouse blanche aux traits déformés par une expression assassine leur fit face, prenant la parole d’une voix sinistre :

« - Eeeeeet bien eeeeeet bien… On dirait que le souterrain m’amène de nouveaux joueeeeets cette nuit…. Moi qui pensaiiiiis pouvoir me repaîiiiitre des chairs calcinéeeees de tous les moooorts que notre explosion provoqueraiiiiiit…. Le boss a du vouloiiiir m’envoyeeeer un cadeauuuu en avaaaaaance il est si booooon….

Qui êtes vous ? Espèce de dégénéré !

- Je ne suis pas étonnéééé que vous ne me connaissieeeeez paaaaas…. Mon existence était encore plus secrèèèèète que celle de Vegapuuuuuunk… Autrefoiiiiis j’étais le scientifique du gouvernemennnnnnnt… Je fabriquais de si beeeeeelles armes pour mes maîtreeeeees….. Mais tout un tas de crétiiins a fait échouer les cipher pooool… Et nous avons été relégués au ban de la sociétééééé… Obligééés de nous cacheeeer…. Alors que j’étais sur le poiiiiint…. De réaliseeeeer mon projeeeeet… Créer la vie à partir de simples chaiiiirs…. Des supers soldaaaats… Sans le moindre sentimeeeeeent… Indestructiiiiibles, immorteeeels…. Nous aurions arraché tant de piraaaaates à ce moooonde pour en faire des sujeeeeets de notre armééééée…. Oui, moi le professeuuuuur… Oscuriooooo…

- Votre esprit dément n’a rien à faire dans ce monde…. Je commence à comprendre par quels subterfuges les derniers agents d’élite des Cipher Pol échappent encore et toujours aux autorités. Vous leur fournissez les moyens de dépasser la technologie de la Marine… Je vais devoir vous éliminer. Rika…. Je me charge de lui. Tu penses être en mesure de retenir les gros tas qui l’accompagnent avec tes forces actuelles ?

- Paaaaarce que vouuuuus penseeeeez qu’il s’agit de mon véritaaaable corps ? Alloooons… Je ne suis pas si bêeeeeeeete… Tuez moi donc pour voir le justicier, vous ne serez pas déçuuuu…. »

Aussitôt, le corps du mystérieux scientifique muta, sa peau se mit à craqueler, à gonfler, tout son épiderme se mit à rougir tandis que ses os se mirent à former une sorte d’armure de cartilage dotée de piques à plusieurs extrémités. Son visage ressemblait désormais plus à celui d’une bête sauvage, ses dents étaient acérées, et ses ongles étaient sortis de la chair pour devenir des griffes redoutables. Le spectacle, peu ragoûtant, ne dura qu’une dizaine de secondes, mais fit comprendre au commandant que l’homme n’était clairement pas à sous estimer. Sauf qu’il devait couvrir Rika pour s’assurer que personne ne fasse sauter la bombe par accident. Et si ce scientifique ne bluffait pas… Alors il n’aurait aucun scrupule à provoquer l’explosion en avance, même au dépit de ce corps qu’il sacrifierait sans le moindre remords. Pourtant, il était plus déterminé que jamais. Il prit son souffle, ralentit sa respiration jusqu’à pouvoir entendre au creux de ses oreilles le moindre battement de cœur, la moindre gouttelette suintant du plafond pour s’échouer au sol, le tic tac de la bombe dont le décompte continuait de défiler. Il se pencha alors et murmura alors à l’intention de son amie tandis que ses deux yeux changeaient de couleur, l’un prenant une couleur plus mordorée que d’ordinaire, l’autre devenant rouge sang :

« Je m’excuse Rika…. Le vol plané ne sera pas trop long. Promis. »

Sans la prévenir outre mesure, il jeta la jeune femme en direction du plafond avec suffisamment de force pour ne pas qu’elle heurte la paroi, et dans une fraction de seconde, déploya sa lame, fonçant à une vitesse inouïe sur les créatures difformes pour les démembrer une par une, reprenant sa place pour rattraper l’azurée, la déposant alors debout sur le sol de la salle. Il vit alors leurs ennemis se relever sans le moindre mal, absorbant à nouveau les chairs qui les entouraient pour reprendre une forme normale. Il allait falloir bien plus que quelques coups de sabre pour se tailler un passage dans cette galerie des horreurs…
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Rika Kayama
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Rika Kayama

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyDim 6 Sep - 10:06

Oh bon sang ! La situation était plus qu’embarrassante voire même dérangeante pour la jeune générale portée entre les bras de son supérieur, auquel quelques secondes plus tôt elle assena des coups très faibles. Elle ne ressentait aucun remord de l’avoir molesté ou dirons nous effleurer à la vue de la pauvreté des gestes mous dont l’impact servait à éloigner d’éventuels insectes, plus qu’à blesser le Commandant de Justice déjà insensible à toute offensive physique. La gêne provenait de leur proximité très réduite, son espace vitale d’habitude libre et vaste était en train d’être violé par son « sauveur », le pire fut que ce n’était pas la première fois qu’il s’immisçait ainsi sans son autorisation. Elle rouspétait entre ses dents, détournant le regard de son ami aux fins d’échapper à quelconque jugement visuel notamment qu’elle avait dénoté sur la physionomie les traits plus sombres du stratège. Avec les années, elle avait su discerner la personnalité contrôlant le corps entrainé militairement mais également charismatique, Caël était toujours maitre des deux entités mentales. Aspect troublant aux yeux de la jeune femme, lui d’habitude si sévère et prêt à railler sa collègue de toujours au moindre faux pas, la dame des plantes ne se serait jamais imaginer qu’il agirait en gentleman à son égard. Autant ne pas le provoquer par un contact direct, il lui fallait parfois de peu pour déclencher une réaction condescendante et fortement agaçante, à croire que faire la morte était une solution séduisante sur l’instant.

Finalement, le Commandant aux allures plus ténébreuses emprunt à se lancer dans une bataille sanglante consentit à lui répondre de sa voix plus grave avec…un calme presque horrifiant. Silencieuse à ses paroles éclairantes sur les circonstances de cette position inconfortable, à la suite d’informations s’agissant de la planque de leur redoutable ennemi. Ainsi donc le plan avait fonctionné pourtant l’instigateur de cette affaire avait réussi à décamper malgré la vivacité et les capacités exceptionnelles du jeune rebelle, surprenant d’un être assoiffé de combat et plus particulièrement de sang et de barbarie en tout genre. Il n’était pas du genre à laisser fuir de ses griffes sa proie sans une bonne raison, laquelle ? Elle-même, sa subalterne dont il estimait être nécessaire de disposer de son agilité et de son inventivité ? Impossible, jamais il n’avait pris la peine de songer à une telle considération, pourquoi maintenant ? La Générale azurée en retira plus de questions que d’affirmations. Néanmoins, son cœur se souleva flattée devant une telle réflexion, après tout il venait involontairement de lui glisser un compliment, l’occasion était bien trop rare pour ne pas la savourer en un triomphe. Cette sensation de flottement s’évapora aussitôt à l’hypothèse de son Commandant par rapport à la chute de son amie et la mise en place de la bombe. La demoiselle n’osa pas invectiver à l’encontre de son raisonnement, coincée entre l’envie de rectifier par pure provocation narquoise et celle de ne pas recevoir une gracieuse réprimande s’il apprenait que sa chute n’était imputable qu’à elle-même. Rika était consciente que malgré cet air bourru et indifférent, l’être aux pulsions sanglantes n’accepterait pas la stupide mise en danger de son pion, il avait bien besoin d’elle pour l’application de ses plans. De plus Riku serait sans doute contrarié, pour ne pas dire furieux d’entendre sa rivale fanfaronnait sur le fait qu’elle s’était jetée dans le vide sans prendre du recul sur les conséquences. Sa remontrance n’aurait d’égal que son irritation de constater que son bras droit tient si peu à sa vie, elle ne doutait pas qu’il la punirait en la privant de liberté pendant un moment en la cloitrant à la base, rabat-joie qu’il était.

Ainsi elle se contenta de confirmer les dires par un silence, son supérieur d’un apaisement familier à la personnalité originelle de cette enveloppe charnelle rajouta une couche de malaise en ponctuant qu’il corrigerait ceux qui l’auraient blessé. L’Azurée ouvra la bouche à cette rancune qui ne devrait pas avoir lieu sauf qu’aucun mot n’en sortit, plusieurs émotions l’envahirent sans y être conviées, mitigée entre être outragée de le voir prêt à défendre son honneur et la pointe de joie naissante à cet élan d’affection. Le contexte dans lequel ils s’engageaient, se métamorphosait dans une ambiance singulière et peu adaptée au caractère de la guerrière. Pour toute réponse, déstabilisée, elle rougit en se refrognant derrière sa longue chevelure coiffée en bataille longeant son anatomie élancée, finissant par tremper dans l’eau sale. Rika ferma les yeux quelques instants ses mots, il avait prononcé le nom de Mark comme s’il se souciait des volontés du défunt Vice-Amiral. Un frisson remonta le long de son échine, était-ce sa franchise de la vieille qui s’était immiscée dans les pensées de cet esprit empli de noirceur ? A cette idée, ses muscles se relâchèrent sur les conseils de son partenaire de mission, bientôt il lui offrait la chance de se battre à ses côtés. Curieuse, elle releva les yeux à l’adresse de Caël afin d’observer ses traits, son regard était plongé loin devant à travers le couloir dans lequel ils s’engouffraient toujours un peu plus profondément. Elle le contempla puis tourna la tête dans la même direction que son porteur en soufflant à son intention sans émettre dans son ton une once de défi, l’Azurée préféra le rassurer sur son état pour qu’il puisse lui permettre le moment venu de se joindre à lui.

- Pas d’inquiétude, je vais bien.

Sans plus de commentaire, la Générale scruta l’obscurité avec appréhension, son instinct s’éveilla à mesure qu’ils empruntèrent une allée bien plus resserrée. Une sonnette d’alarme la titilla lorsqu’un effluve horriblement répugnant lui assaillit les narines, elle se retint de vomir de toutes ses tripes à cette rencontre fortuite. Appréhendant cette odeur reconnaissable des charniers agrémentée d’un insoutenable picotement au niveau des yeux, ce n’était pas la première fois qu’elle avait affaire à cet aspect ignoble sur le champ de bataille, habituée dès son plus jeune âge à y faire face. Hors l’émanation était bien plus prononcée que de la simple chair brulée et massacrée, non, elle était l’essence qu’une scène macabre, obscène s’était réalisée à l’endroit vers lequel ils se dirigeaient. L’eau limpide malgré sa couleur verdâtre se transforma en une eau poisseuse, collante et aussi rouge que le sang jusqu’à devenir un filament d’hémoglobine. La demoiselle étreinte contre le torse du Commandant de Justice écarquilla les yeux de dégout à la vision d’horreur, des morceaux de cadavre humain gisaient ici et là en des tas baignant dans des marres de sang. Son imagination ne se fit pas prier pour établir quelle série de boucherie avait été pratiqué dans ces souterrains, l’Azurée serra le poing de rage en songeant à la douleur des victimes. Soudain de l’ombre sortirent des immondices, des amas de chaire fraiches humanoïdes accompagnés de ce qu’il semblait être leur maître, voire leur créateur. Un homme en blouse blanche un large sourire dessiné sur lèvres les accueillit d’un laius de bienvenue peu avenant, leur piste les avait amenés à ce piège à son grand plaisir. Il se présenta comme le scientifique du Gouvernement encore plus audacieux que Végapunk, ces projets de recherche s’appuyaient sur des expériences plus qu’inhumaine dans le but de créer des super soldats à partir de chair dont il aurait tout sentiment tel que la douleur.

Muette à l’échange entre Riku et le savant fou, la jeune femme examina chaque recoin de cette salle des tortures espérant y trouver de quoi se défendre lors du combat imminent. Le résultat de ce balayage fugace ne lui procura pas énormément de satisfaction mise à part un ustensile tranchant délaissé dans un coin, elle regrettait d’être partie sans sa fidèle épée. Bien évidemment son entrainement intensif auprès de son père adoptif l’avait aidé à manier diverses armes, pourtant seule Ninjuseii lui procurait cette sensation de confort et de liberté de mouvement. Quant à ses forces, elles affluaient lentement dans son corps, la combattante aguerrie estima s’être assez reposée pour pouvoir se servir d’une arme. Il était tout bonnement hors de question que son ami prenne plus de risques pour la protéger, en aucun elle ne désirait devenir le boulet à sa jambe. Seul bémol consistait en cette bombe lui enserrant la poitrine dont le tictac régulier ne cessait de l’exaspérer, la jeune femme devait s’en libérer avant la fin du compte à rebours. Plongée dans ses cogitations, l’Azurée ne s’était pas rendu compte que Riku et Caël joignaient leur force d’un comme à un accord, considérant que l’adversaire qui s’était dévoilé sous des traits rebutants méritait une punition à la hauteur de ses crimes. Au fils de ses deux dernières années, ils étaient parvenus à un consensus au désarroi de Rika ne voyant cette fusion des deux personnalités d’un bon œil, elle serait témoin une nouvelle fois de la puissance de cet homme si ambitieux.

Son esprit fut extrait de ses pensées à la voix de son Commandant lui demandant si elle était capable de distraire ces abominations. Toutefois, sans attendre la moindre réplique, il la lança dans les airs profitant que ses mains soient libres de son poids pour dégainer son sabre, puis la réceptionna avec soin la déposant sur ses deux jambes avec une extrême délicatesse. La Générale ne doutait pas qu’il faisait preuve d’attention vis-à-vis de la bombe accrochée solidement autour de sa taille. A l’atterrissage, la jeune femme trembla de tout son long à l’arrivée de ses pieds nus au contact de ce liquide visqueux et malodorant. Afin d’occulter cette affreuse sensation de s’embourber dans un marécage sirupeux, la dame aux plantes figea ses iris bleutées sur ses cibles tout en les étudiant. Au cours de son vol improvisé, elle n’avait démontré aucune trace de frayeur à l’idée de se battre, bien au contraire, la ferveur du combat se déchiffrait en un sourire comblé peu importe si elle n’était pas au meilleur de sa forme. Pourtant le bras de son supérieur pour la maintenir eut le don de la réchauffer et de la soutenir tacitement dans cette entreprise, il lui faisait confiance dans cette tâche qu’il lui confiait et elle ne le décevrait pas. L’Azurée opina du chef tandis qu’elle s’écartait de la sécurité apportée par son Commandant avec une pointe de remord dissimulée, se dégourdissant les membres.

- Que crois-tu ? Bien sûr que je suis en mesure de m’occuper de ces atrocités, ne t’attarde pas sur ce que je peux faire ou non. Si vous voulez bien m’excuser. Refermant la cape sur son poids mort, Rika fit quelques pas sur le coté en sifflant à l’attention des amas de chair reconstitués, ces derniers se tournèrent en chœur vers elle. Hey les horreurs, par-ci !

La Générale amusée leur fit un petit coup avant de se mouvoir vers l’arme, qui lui faisait de l’œil. Ses gambettes recouvertes du liquide gluant vermeil étaient encore fébriles malgré tout elle fit un effort pour ne pas faire apparaitre cette légère faiblesse afin que Riku ne soit distrait dans son duel contre ce cinglé. D’une roulade, elle se saisit de l’arme blanche d’où s’écoulait le sang d’innombrables martyres de cette boucherie sans nom. Les monticules s’élancèrent à son encontre avec l’intention de la tuer de la plus ignoble des manières, au nombre d’une dizaine contre lesquels les attaques physiques n’avaient aucun effet. Dans les faits, la demoiselle devait faire appel à son fruit du démon, malheureusement Water Sever n’était pas une île à proprement parler. Très peu de végétation réussissait à survivre dans ce milieu aquatique, elle serait donc obligée de puiser dans son énergie avec plus d’entrain afin de guider des plantes marines. Pour l’instant, elle usait d’habileté, ainsi que de son hachoir dans sa manœuvre de défense face à ces chairs putréfiantes, tailladant à grand moulinet sans faillir à travers ces masses amorphes. Elle recula concentrée à ne pas se faire piéger par ses cotés ou se faire capturer, en tant que bombe vivante, il était impératif qu’elle évite le moindre choc ou amoindrisse les dégâts.  Tout ne se passa pas comme prévu, à force de marcher dans les marres teintes de rouge, ses pieds dérapaient sur le sol, elle manqua de glisser plus d’une fois à la merci de ces ennemis sans cervelle. Finalement une gerbe eut raison de son adresse, ses jambes se dérobèrent, la gravité l’entraina à se retrouver sur les fesses offrant l’opportunité de la blesser mortellement. Les pantins décidèrent de s’acharner sur la guerrière soudainement désavantagée, alors qu’ils s’abaissèrent à la rouer de coup, des fils verts se ceignirent autour de la silhouette de Rika l’y abritant de ce déluge.

Enfermée dans un cocon protecteur balloté par le déferlement de ces offensives, des frémissements provinrent peu à peu des algues marines résistantes aux impactes. D’autres racines sortirent de l’embouchure allant transpercer ces monstres, s’enroulant tour à tour des tas, les empêchant de se régénérer pendant qu’un tintement retentissait dans le corridor. En effet une algue tenait fermement l’épée double du bras droit du Commandant Kaisuki fraichement cueilli dans leur navire, une main s’extirpa de l’enveloppe végétale afin de s’en emparer prestement. Ragaillardie, l’Azurée repoussa son bouclier, ses amies qui au préalable l’encerclaient se précipitèrent sur les entités inconscientes, les emprisonnant afin de ralentir leur progression. La Générale ne perdit pas une seconde en vaine réflexion, d’un mouvement leste du poignet son épée tournoya au-dessus de sa tête, un sombre sourire naquit sur ses lèvres pleines de promesse.

- A mon tour !

En une valse mêlant agilité et dextérité, ayant regagné quelques forces grâce à la végétation, elle se rua parmi les ennemis en fauchant chirurgicalement tout sur son passage telle une tornade. Un amas se disloqua à l’instant où la jeune femme le frappa d’un coup d’estoc, elle s’aperçut d’une résistance à la partie visée, une sorte de boule nerveuse s’était formée dans leur corps et pulsait comme un cœur. Serait-ce leur point faible ? Sans tarder, l’Azurée résolut de valider son hypothèse, usant de ce stratagème sur un de ses comparses, aussitôt il se désagrégea. Ainsi elle sut comment retourner la situation et notamment de se débarrasser de ses horreurs afin que les victimes puissent reposer en paix.


***


Les clapotis de l’eau sur le métal resonnait au-delà de ses longs corridors souillés, cela faisait une bonne dizaine de minutes que Constant avançait dans ce labyrinthe d’allées nauséabondes guidé par son prisonnier. Le jeune homme attaché tremblait à chaque pas, effrayé de rencontre au détour d’un carrefour son patron qui n’hésiterait pas à lui sauter à la gorge. A mesure qu’il s’approchait de la fameuse cachette, un malaise l’inonda, sa chaleur corporelle ne faisait que de croitre, l’espion avait l’impression d’être affecté d’une fièvre. Il pressentait un mauvais pressentiment, la peur accapara son esprit malsain, au détour d’une intersection il essaya de fausser compagnie au Prince, malheureusement, ce dernier était bien plus futé et ne céda pas à la combine du jeune agent. Ils débouchèrent sur une salle d’où s’écoulaient plusieurs bouches d’eau. Soudain une ombre menaçante se dessina à l’opposé, elle leva la main en direction du détenu et un sifflement atteignit les oreilles du limier et de son acolyte d’infortune.

- Je me douterais que tu serais surement le maillon faible, pas de pitié pour les traites.

- Non attendez, au contraire, je vous l’amène. Qu’est-ce qu…

Un Splash éclata et interrompit les contestations de l’assassin, disparu pendant que Constant III ainsi que les alentours se retrouvèrent couvert de sang. Le jeune garçon avait explosé de l’intérieur, barbouillant son geôlier de ses tripes sous le rire strident et horripilant suivi d’un « oups » de la silhouette tournant le dos à un Prince quelque peu figé d’hébétement à la bestialité dont il venait d’être témoin. Le détective tressaillit face à l’éloignement manifeste de l’assassin, lâchant la corde, il se mit à la poursuite de son adversaire.
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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyJeu 17 Sep - 8:09

Le mépris commun que les deux personnalités du commandant de Justice partageaient à l’égard de ce scientifique des plus odieux avait réveillé la conscience d’un Riku jusqu’alors enfermé dans sa morosité presque morbide. Il avait passé tout ce temps dans les recoins de l’esprit du corps qu’il occupait avec Cael à repenser à tout ce qu’il avait fait depuis le début de sa vie, ressassant l’un après l’autre les principaux épisodes de sa courte existence. Dans les faits, il n’était guère plus qu’un jeune homme d’une vingtaine d’années, approchant de la trentaine, mais encore trop jeune pour être vu comme un vétéran par bien des êtres vivants. Parfois un adulte accompli et sûr de lui, du genre à inspirer les personnes qui s’étaient jointes à son projet, parfois il n’était rien de plus que le gamin trop dépendant des autres qui venait juste de quitter son île et cherchait encore ses repères. Avec Rika, son comportement était d’autant plus exacerbé qu’elle ne contribuait pas à l’aider à trouver son équilibre. Tantôt elle lui remettait en plein visage toutes ses erreurs et notamment envers elle, à raison, tantôt elle se montrait étonnamment docile, presque affectueuse envers lui. De ce fait, elle était la seule personne avec qui il n’était jamais certain de savoir comment lui parler ou se tenir à ses côtés. Parfois il avait le sentiment de lui dire les mots qu’elle attendait, mais elle les renvoyait d’un revers de la main avec un flegme déroutant. Et puis soudainement, la plupart du temps sans prévenir, elle se sentait pousser des élans de mélancolie qui l’amenaient à apprécier un instant passé en la compagnie de son supérieur. Elle était même capable de le complimenter sans qu’il n’ait dit quoi que ce soit de spécial ! Le brun avait beau se creuser la cervelle pour tenter d’interpréter les signaux qu’elle lui envoyait, il restait piteusement sourd à ces appels du pieds qu’elle lui faisait, pourtant pas des plus discrets. Mon dieu si seulement il avait été moins aveugle beaucoup plus tôt ! Si seulement il avait pris conscience dès le départ de ce qu’elle avait fait pour lui, de ce qu’elle était prête à donner pour lui, et à quel point il l’avait laissée de côté par rapport à ses projets, au plan qu’il avait dressé tout ce temps, et surtout par rapport à Cael. Cela ne faisait que s’ajouter à la culpabilité qui ne l’avait jamais quitté depuis la mort de Mark. Quand on dressait le bilan de ce qu’il avait apporté à la jeune femme, le constat était amer ; larmes, déception, souffrances, blessures, bien des disputes… Et de trop rares moments réconfortants pour l’un comme pour l’autre. Il comprenait d’autant plus pourquoi elle l’avait repoussé avec tant de véhémence. Peut être lui portait-elle des sentiments, mais aujourd’hui il l’avait bien trop déçue. Il ne méritait pas qu’elle l’aime. Il ne méritait pas qu’elle s’intéresse à lui. Il méritait ce rejet franc qu’elle avait manifesté après ce baiser qu’ils avaient échangé. Et chaque scène qu’il repassait dans son esprit, de leur rencontre à leur discussion sur le navire ne faisait que le convaincre que c’était voué à l’échec. Il allait sur cette île pour définitivement en finir avec cette relation mortifère qui lui avait bien trop pris et oublier pour de bon l’existence de Boa Hancock, mais il n’en ressortirait que seul ; il ne lui resterait alors plus rien à part son objectif, qu’il mènerait avec la seule volonté de disparaître une fois celui-ci accompli pour laisser les autres être les héros de ce monde.

Et curieusement, cette fois, Cael ne vint pas l’embarrasser de répliques cinglantes. En fait, il était plutôt étrange depuis quelques temps. Depuis bien longtemps, il considérait Rika seulement comme une « disciple » intéressante à développer car il appréciait sa froideur et son sens du combat prononcé. Mais cette admiration restait au stade martial uniquement. Jamais il ne l’avait considérée par son sexe féminin. Pour lui, les êtres humains n’étaient que des forces de combat, minables ou bien captivantes. Et heureusement pour elle, l’azurée avait dès le départ fait partie de la deuxième catégorie. Il ne voyait en elle qu’un passe temps, un amusement à la voir s’emporter chaque fois qu’il la provoquait, tenter de la toucher et faire de plus en plus de dégâts à chacun de leurs échanges de coups. Les pleurnicheries perpétuelles de son alter ego, il les balayait d’un revers du regard, il s’en désintéressait, et quand il décidait de dire son avis, il montrait à Riku toutes ses capacités en matière de vulgarité qualifiant son attitude de celle d’une tapette sans la moindre once de courage – pour rester poli – et le sommait de revenir au sujet principal, à savoir comment allaient ils mener la guerre contre le gouvernement avec si peu d’hommes. Tel un parent derrière le dos de son enfant pour le contraindre à faire ses devoirs, la personnalité sombre s’assurait que son hôte poursuivait son œuvre sans se laisser distraire par des pensées qui n’avaient rien à voir avec ce rêve si beau qu’il avait un jour de pouvoir conduire ce monde à une justice réelle. Plan après plan, le commandant étoffait ses idées sous la houlette d’une personnalité bien plus paternelle qu’elle ne voulait le montrer. Et gare au brun s’il osait lui faire la moindre remarque à ce sujet ! Cael n’était pas une femmelette du genre à s’inquiéter pour les autres. S’il aidait Riku à ce point, c’était uniquement dans l’optique d’être le fer de lance de la révolution et de combattre à outrance. Lui, un tueur de sang froid prendre soin de quelqu’un ? Non mais oh qui pouvait avoir cette pensée ? Riku pouvait être bien stupide par moments… Et à cause de lui, il se mettait à ressentir des choses bizarres. Il avait frissonné au contact avec Rika, il avait eu des pensées tout aussi peu recommandables que son alter ego alors qu’il s’était retrouvé collé à elle presque nue, et il avait senti son cœur s’emballer autant que celui du brun lorsque leurs lèvres s’étaient déposées contre celles de la jeune femme. Vraiment… Les sentiments humains étaient une plaie envahissante ! A cause de cela, il ne parvenait plus à se concentrer avec la même froideur qu’avant, et il n’avait même plus envie de se moquer de celui qui était sensé être le sentimental de leur groupe !

« - On dirait que tu deviens un peu plus humain mon cher Cael. Je suis même impressionné que tu automatiquement pris ma place sans poser de questions lorsque j’ai sombré. Alors même que tu étais aussi atteint que moi parce baiser et les paroles de Rika.

- Tu sais très bien ce que je pense de tout ça. C’est une faiblesse. Une perte de temps. La preuve ; en temps normal, j’aurais découpé cette sinistre créature sans la moindre difficulté, là je suis à peine parvenu à lui permettre de se régénérer.  Je suis un tueur bon sang… Hé !! Arrête tout de suite de penser à Rika dans ta tête ou bien je te jure que je trouve un moyen de tuer ton esprit. A cause de toi, alors que je suis en train de me battre je pense à même temps à comment elle est sous sa robe !

- Tu es impayable mon vieux tu devrais voir ta tête, t’es rouge comme une pivoine ! Plus sérieusement, laisse moi reprendre le contrôle. Au moment où tu l’as découpé, j’ai senti grâce au haki quelque chose d’étrange au sein de son corps. Il y a comme une sorte de cœur, mais … Sous forme de machine. Il faut une attaque interne pour l’endommager, et tu es plus doué pour le sabre que pour les assauts au poing.

- Parce qu’en plus tu penses pouvoir me voler mon combat ? Bon sang ça fait des heures que j’attends de pouvoir me dégourdir, j’ai juste pu tuer quelques minables sans intérêt et là, alors que le combat semble en vouloir un tant soit peu la peine, tu me dégages comme un malpropre ? N’y compte pas ! »

De l’extérieur, il ne s’était écoulé qu’une poignée de secondes durant cet échange mental entre les deux personnalités, Rika était partie de son côté pour se débarrasser des monticules de chair devenus des soldats sans la moindre once de vie. Rapidement, elle était parvenir à centrer leur attention sur elle, et grâce à un habile stratagème, récupérant l’usage de ses pouvoirs en usant d’algues marines, elle parvint à repousser leurs assauts. De cette manière, elle avait laissé le champ libre à son compère pour s’occuper du chef de la troupe, qui n’était désormais plus qu’un monstre aux muscles violacés et aux veines saillantes. La créature, pour toute conversation, poussait des sons gutturaux s’échappant avec difficulté de sa respiration plus proche d’un râle que d’un souffle paisible. Avec un écho des plus rauques, le monstre s’avança avec une célérité qui surprit le commandant, pas franchement habitué à faire face à des adversaires aussi véloces depuis un moment. Il esquiva tant bien que mal le premier assaut de la bête, incapable de savoir si elle avait la capacité de le blesser, mais il préférait ne pas prendre le risque. Alors qu’il se glissa au sol pour passer sous le monstrueux bras de son opposant, le brun releva les yeux pour observer l’assaillant, cherchant à analyser très rapidement son comportement pour anticiper sa prochaine attaque. Malheureusement, le haki ne lui était d’aucune utilité pour sentir venir les coups car le monstre n’avait semblait-il aucune conscience particulière et se contentait d’attaquer de toutes ses forces. N’importe quel soldat lambda se retrouverait balayé face à un tel opposant, dénué de tous sentiments, juste doté d’un puissant instinct de meurtre, obéissant aux directives d’un maître sans le moindre respect pour la vie. Pourtant à cet instant, la réaction d’effroi ne se produisit pas chez celui des deux qui avait affreusement muté ; après avoir croisé le regard du commandant, l’être difforme produisit un son inintelligible, reculant de plusieurs pas en se mettant en garde. Face à lui, il avait un adversaire dont les yeux avaient changé : à présent, l’un des yeux du guerrier humain était rouge carmin, tandis que l’autre avait conservé sa teinte mordorée. D’un côté, il tenait son katana fermement, de l’autre son poing s’entourait d’une aura bleutée, formée d’une eau à l’apparence presque ésotérique. Un spectacle qui aurait pu être réellement impressionnant si le charisme des deux jeunes hommes qui développaient peu à peu une terrible technique n’était pas entaché par leur dispute, désormais visible ; une moitié de leur bouche parlait d’une manière, la seconde partie parlait sur un ton totalement différent.

« - Argh… Mais tu vas me laisser prendre le contrôle oui ? Tu n’écoutes rien à la stratégie ou quoi ? Je te laisse découper tout ce que tu veux et ça y est je te prends ton adversaire et tu chouines ? C’est qui la femmelette déjà ?

- Tu parles je vois d’ici le plan… Môssieur joue les pleureuses dans un coin de notre esprit le temps que je le couvre et le moment venu il fait le héros qui trouve la solution tout seul ? Tu crois quoi que je ne sais pas me servir du haki ? Que je ne suis pas assez bon pour pouvoir transpercer ce potentiel point faible ? Tu me prend vraiment pour une quiche espèce d’ingrat. Tout ça pour impressionner Rika et revenir devant elle la bouche en cœur.  

- Tu peux parler sale hypocrite ! Ah les filles c’est nul, Rika c’est juste une partenaire d’entrainement et une soldate intéressante ? Mais pourtant tu étais bien content de jouer les héros toi aussi en venant la sauver… Et puis tu crois que je te voyais pas rougir chaque fois que tu repensais à sa robe parce qu’on la trouve si jolie…  

- Je vais te tuer crétin… Tu te rappelles que là elle peut nous entendre ou bien tu fais pas semblant d’être un parfait imbécile ? Raaah tu me soules il faut que je tue ! Laisse moi la place ! »

Leur corps se mit à se mouvoir d’une manière des plus étranges alors qu’ils firent une roulade sur le côté maladroite qui manqua de les faire rencontrer prématurément un mur pour éviter un assaut, puis l’une des jambes sembla prendre appui d’un côté tandis que l’autre, tel un grand écart, tentait de partir dans l’autre sens. Et cette espèce de chorégraphie branlante ne faisait que contribuer d’autant plus au ridicule de la situation alors que les deux consciences tentaient en même temps de prendre le contrôle, ignorant complètement la moindre notion d’harmonie, manquant à plusieurs reprises de se faire frapper par le monstre qui s’enrageait de plus en plus, risquant de fracasser le plafond à tout instant et de provoquer un éboulement. Soudain, dans un éclair de lucidité qui lui permit de s’imposer au détriment de son alter ego, la personnalité d’origine du corps du commandant de Justice concentra toute l’eau ensanglantée alentour en un gigantesque cercle d’eau qu’il concentra comme un torrent prêt à exploser autour de son poing, poussant sur sa jambe qui voulait bien lui obéir pour placer un coup surpuissant en plein dans le plexus de leur adversaire.  Aussitôt, la créature poussa un rugissement qui fit reculer par réflexe le jeune homme, mais alors que la peau de la bête implosait, dévoilant une sorte de cube lumineux en son centre, la seconde jambe vint prendre appui pour le contraindre à tourner sur lui-même avant qu’il ne plonge sur sa cible, tranchant celle-ci d’un coup net et précis du katana. Lentement, les chairs cessèrent de se mouvoir, et se mirent à noircir alors que les cris du monstre s’estompaient et qu’il semblait perdre conscience. C’était fini. Après quelques minutes, il ne restait plus rien de cette carcasse, tandis que du côté de Rika, les « cadavres soldats » disparaissaient également, terrassés sans difficulté par la générale qui avait visiblement récupéré toutes ses forces en plus de son épée que les plantes lui avaient généreusement apporté depuis leur bateau. Ce pouvoir était décidément pratique lorsqu’elle avait besoin de renforts ou d’être approvisionnée sur le champ de bataille. Les plantes constituaient de formidables alliées, capables de s’étendre jusqu’à l’infini et de vaincre même le plus redoutable et lourd des opposants. Elle faisait sans conteste partie des combattants les plus redoutables que pouvait abriter ce monde, et à l’observer ainsi dans sa danse mortelle, les deux jeunes hommes se sentaient rassurés de l’avoir dans leur camp.  Pourtant, ils étaient loin d’en avoir fini avec leur monologue désormais complètement extériorisé :

« - Mais c’est pas vrai, t’as vraiment rien écouté au plan espèce de sombre abruti ! Tu aurais fait quoi s’il en avait profité pour se reconstituer ? Tout ça pour satisfaire ton égo… TU CROIS VRAIMENT QU’ON VA IMPRESSIONNER RIKA EN DANSANT LA GIGUE DEVANT UN ENNEMI ?

- Mais c’est qu’elle rugit la pleureuse, elle montre les crocs ! Tu sais quoi Rika, pendant que MOI je faisais le boulot, LUI il pleurait dans un coin de notre tête à ressasser le rejet que tu nous as balancé en pleine poire ! Et voilà qu’il essaie de faire le malin pour t’impressionner et se rattraper ! »

Soudain, sans prévenir, le corps du commandant se mouva d’un pas leste jusqu’à se retrouver face à la jeune femme recouverte de sang, la bombe encore active, mais visiblement satisfaite d’avoir pu donner libre cours à ses sens combattifs. Il se pencha alors jusqu’à pouvoir murmurer d’une voix claire :

« - Je n’ai d’ailleurs pas eu le temps de te le dire tout à l’heure avec tout ce qu’il s’est passé… Mais cette robe … Elle.. Te va très… Bien Rika. Tu… Tu es jolie dedans.  

- N’écoute pas ce gorille sans cervelle qui ne sait pas aligner plus de deux mots dans son vocabulaire limité… Ce qu’il…Ce que nous voulions dire c’est que tu es sublime. Même si les évènements ont un peu amoché ta tenue, elle t’allait à merveille, tu illuminais cette soirée alors trop sombre…. »

De chaque côté du visage du commandant, ses mains tentèrent de frapper ses joues violemment comme si chaque personnalité tentait de prendre le dessus et de faire payer à l’autre son arrogance et leur rivalité devant l’azurée qui devait trouver leurs agissements bien embarrassants. Heureusement pour elle, un élément tombé aux pieds du brun attira l’attention des deux personnalités qui cessèrent aussitôt leur dispute pour se pencher sur cet objet des plus curieux ; il s’agissait d’une sorte de disque de métal légèrement rouillé et ensanglanté. Grossièrement écrit dessus, on pouvait lire « expérience Z ». Que pouvait bien être ce mystérieux mécanisme ? Il n’y avait rien autour qui leur permettait d’en savoir plus, le couloir continuait dans l’obscurité sans leur laisser plus d’indices. Le scientifique fou s’était évaporé aussi vite qu’il était apparu, et Riku avait un très mauvais pressentiment en repensant à ces dernières paroles qu’il avait eues pour eux avant de se transformer. Il ne s’agissait que d’un corps d’emprunt. Ce qui voulait dire qu’il était toujours caché quelque part, soit dans cette cité, soit bien plus loin dans un endroit connu seulement de ses complices. Autrement dit, s’il voulait mettre fin aux projets de ce psychopathe qui agissait certainement sous les ordres des dragons célestes les plus virulents, prêts à la moindre folie pour en finir avec ceux qui contestaient leur pouvoir absolu. Et quoi de mieux qu’une armée de soldats immortels et asservis qui ne pouvaient qu’obéir à leurs ordres sans avoir la moindre conscience de ce qu’ils faisaient ? Conscient que le moment était malvenu pour prolonger leur dispute gênante, Cael laissa son alter ego reprendre le contrôle total de leur corps alors qu’il rangeait le disque dans sa poche.

« - Il faudra que nous enquêtions sur ce disque dès que possible. Pour le moment, notre priorité, c’est de retrouver celui qui peut désactiver cette bombe que tu portes sur toi. Désolé de t’avoir importunée tout à l’heure. Disons que Cael et moi sommes quelque peu troublés, mais je me répète par rapport à mes paroles de tout à l’heure… Finissons en avec ces mafieux, et après nous pourrons reprendre notre route. Nous avons une séparation à achever, et je suis plus déterminé que jamais à aller au bout. »

Sans chercher à mettre plus de pression sur la jeune femme, le commandant reprit le sens de la marche. Il savait qu’il était inutile de chercher à parler sentimentalisme dans un moment pareil, non seulement elle n’y serait pas réceptive, mais en plus elle risquait de s’énerver contre lui. Il en avait peut être même déjà trop dit. Bon sang ce qu’il pouvait être nouille quand il se mettait à parler ! Cael avait raison, il s’insupportait tout seul à se répéter les paroles qu’il venait d’avoir envers son amie. Mais ce n’était pas le moment de s’apitoyer, il y avait trop en jeu, à commencer par la vie de la femme qui de plus en plus le captivait, tout aussi fort que le destin semblait tout faire pour retarder cet instant où ils seraient si proches que rien ne pourrait plus les séparer. Prenant une grande inspiration, le brun accéléra le pas, faisant retentir chacun de ses pas dans le tunnel tandis que dans son esprit Cael tentait de calmer ses ardeurs, même si le frisson d’une potentielle bataille à venir exacerbait d’autant ses sens.  Finalement, après quelques minutes qui parurent des heures, le couloir commença à se dégager, se transformant en une voûte somptueuse de plusieurs mètres de hauteur et surtout les ruines de bâtiments dont l’architecture n’était pas sans rappeler celle de civilisations antiques qu’avait déjà pu observer le commandant de Justice. Des pyramides à moitié ravagées surplombaient un îlot de sable au milieu des eaux des égouts, tandis que des traces de végétation enfouie venaient s’enlacer dans les pierres blanches. Le spectacle était tel que le jeune homme en resta béat de longues secondes, laissant le vent filer entre ses oreilles, dévoilant qu’un orifice, à peine assez grand pour laisser passer des oiseaux, donnait sur l’extérieur et la ville en proie à la panique après avoir appris pour l’attentat dans la mairie en pleine soirée. Pourtant, c’était un autre son, plutôt distinct, qui attira l’attention du soldat expérimenté. Un tic tac régulier, qui ne provenait pas de sa générale, mais bien de dizaines d’endroits différents à la fois…. Et ce fut avec horreur que le jeune homme constata que sur chaque pilier, chaque angle de mur, chaque sommet de pyramide, on avait attaché une personne inconsciente portant une bombe. Les terroristes avaient donc préparé un plan bien plus terrible que n’avait pu imaginer Riku… Faire sauter la ville entière en utilisant ses propres citoyens comme des bombes vivantes… Ainsi, ils pourraient faire passer ces innocents pour les responsables du massacre… Le commandant eut un haut le cœur à cette idée. Ceux qui étaient à l’origine de ce plan étaient de véritables monstres. Mais le pire était encore à venir, alors qu’il remarqua une lueur qui s’échappait d’une sorte d’arène antique que l’on pouvait voir un peu plus loin derrière un bâtiment effondré. Des clameurs s’en échappaient. Avec appréhension, il s’en approcha, veillant à ce que Rika le suive, soucieux qu’ils restent en groupe en cas d’embuscade. Lorsqu’il furent suffisamment près pour pouvoir observer les lieux, ils constatèrent le terrible drame qui se dessinait dans cet endroit sordide.

Au milieu du sable ensanglanté et des cadavres transpercés et démembrés, deux personnes étaient en train de se battre à mort, sans la moindre retenue, un homme et une femme presque dénudés portant un collier métallique se frappaient de toutes leurs forces avec la détermination de quelqu’un visant à tuer son adversaire. Et là, au sommet d’un escalier, posé sur un trône et entouré d’une dizaine de gorilles en costume, une véritable montagne de muscles de plusieurs mètres de haut observait le spectacle avec un air réjoui hurlant à pleins poumons en buvant sa bouteille d’alcool :

« Héhéhéhé kwakwakwakwa bandes de minables allez y entretuez vous … Hips ! On offrira au meilleur d’entre vous l’immortalité ! Rendez vous compte ! Au lieu de servir d’chairs à canon, vous zallez dev’nir de vrais tueurs ! Allez allez ! plus de sang sinon je vous fais sauter comme vos petits camarades ! »

Le sang du commandant ne fit qu’un tour alors que ses yeux viraient au carmin. Il devait en être de même de Rika.

« - Général Kayama… Vous pouvez déployer toutes vos forces. Pas de quartiers, ne faites aucun prisonnier. La sentence est la mort. »
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyMer 23 Sep - 4:14

Sans sourciller, sans le moindre remord de transpercer ses amas de chair sanguinolente, elle neutralisait un à un ses ennemis grâce à ses amies. La Nature elle-même, prête à venir en secours à la Générale dont la relation s’en trouvait particulière, possible grâce au fruit du démon de la végétation, créant entre la jeune femme et l’espèce floral une entente bien plus épanouie qu’entre Rika et un autre être humain. Ainsi, elle avait toute confiance en ces plantes quelques soient la variété, et elle le revalait bien cela en agissant de manière très protectrice envers elles, quitte à trancher le bras ou tout bonnement la tête des effrontés osant ne serait-ce qu’abimer un pétale. Pour tout avouer, son rival et ami Riku en avait largement fait les frais au cours de leurs années de chamailleries, il usait de son point faible en d’autres termes « sa passion pour le jardinage » comme il appréciait l’appeler dans l’unique but de la narguer. Bien évidemment en représailles des actes terroristes de l’ex-Amiral, l’Azurée n’hésitait pas à se venger à chaque fois de manière approfondie et originale, il fallait bien compenser le fait qu’elle ne puisse pas le blesser physiquement. Pourquoi pas, introduire dans son bureau des insectes grignotant ses dossiers et ses rapports ou le coincer dans un sauna dans un but purement expérimental consistant à savoir s’il finirait par se liquéfier sous la chaleur ambiante. Vous devez vous en douter mais le résultat ne fut point probant, il était devenu rouge écrevisse pendant une semaine, cela produisait son petit effet lors des réunions où les collègues se dominaient de ne pas éclater de rire à chaque fois que l’Amiral Kaisuki pénétrait dans une pièce. Quant à la farceuse, elle se moquait allégrement de sa tronche à tous leurs entretiens sans une once de retenue à son égard. Beaucoup de monde à Marineford s’offusquerait d’une telle plaisanterie risquant d’entrainer la cour martiale, pourtant Riku ne perdait pas patience bien au contraire il mettait un point d’honneur à cogiter sérieusement vis-à-vis de la stratégie à adopter à l’encontre de sa subalterne, un mauvais tour capable de la rendre folle de rage. Il n’était pas rare qu’au cours des excentricités de ce drôle de duo, les bâtiments ou le personnel militaire fassent d’office de dégâts collatéraux, impliquant par la suite de lourde réprimandes de leur supérieur. Néanmoins à la sortie de chaque entrevue dans lequel l’Amiral en chef rebatchant inlassablement leur devoir en la population en un blabla barbant assommant la Vice-Amirale, les deux amis proches ne purent s’empêcher d’afficher un sourire satisfait, et plus encore sincère. La demoiselle à la posture militaire savourait ce bref instant de trêve, un instant qui se figea à ses yeux contemplatifs le doux visage de son supérieur dans l’espoir fou que cet épisode ne cesse de se répéter.

Allons bon on s’égare, revenons au présent, le bras droit de Justice de meilleure humeur à manier son épée double avec une telle dextérité, égayée par cette sensation de liberté à cette ferveur de la bataille l’abritant. Plus rien n’avait d’importance que son plaisir actuel, son attention rivait sur les axes circulaires de sa lame découpant le noyau de ces monstruosités. En transe zigzaguant entre les créatures dans une chorégraphie sauvage causant l’exécution de ces légumes. Un son disgracieux voire irritant résonna contre les parois tachées de sang, deux intonations masculines forts reconnaissables entre tous vociféraient en une profonde discorde. Rika n’écoutait pas les détails de leur énième désaccord, focalisée dans un premier temps sur ses proies se décomposant à l’estoc fatal, or tels des parasites fissurant sa bulle à mesure qu’ils s’insultaient copieusement. Elle ne supportait pas d’être dérangée de façon si intrusive, aujourd’hui Riku et Caël s’étaient ligués depuis le départ à lui gâcher SA journée. Leurs aboiements sabotèrent son divertissement, Rika décontenancée après s’être débarrassée de son dernier amuse-bouche, se contenta de croiser les bras, très mécontente du manège de ces imbéciles. Les tempéraments diamétralement opposés du Commandant de la faction rebelle s’étaient réunis, le métamorphosant en un être dont la prestance aurait pu intimider n’importe quel adversaire. Obnubilés par leur fierté mal placée, ils s’offrirent en spectacle, la coordination des deux entités n’en était pas point le reflet de leur connerie monumentale, totalement inefficace dans la neutralisation de cette expérience. La guerrière plaignit le corps de son partenaire de mission dont les membres se gênaient les uns et les autres, quoique sa nature de logia lui permettait de ne pas ressentir un quelconque mal tel qu’un déchirement ou une crampe. Pas de quoi s’en faire !

En revanche, ce qui contraria la demoiselle aux iris célestes, fut l’énoncé de son prénom dans leur engueulade de comptoir. Rika lâcha un soupir de réprobation, d’avis de ne pas se voir mêler aux conflits internes et insensés des deux commères dont les hurlements s’étendaient aux abords de la cité. Ils se querellaient sur le besoin d’éblouir la Générale, pardon ?! Qu’est-ce que c’était ce motif foireux pour s’étriper en plein combat ? Mitigée entre l’indignation et le fou rire de les apercevoir dans une situation aussi grotesque au beau milieu d’un affrontement, elle ne saisissait pas l’intérêt de cette soudaine volonté de son ami. Il ne pouvait tout simplement pas oublier son existence ne serait qu’une minute, ne pas être l’excuse à toutes ses niaiseries ? Rika désirait ne pas créer plus d’attachement mais le Commandant n’acceptait pas d’être rejeté au-dehors de la forteresse de la jeune femme. Forteresse dont les remparts se composaient de couches de glace et d’indifférence envers son prochain, plus proche du monde végétal. Son ex-Amiral était bien entendu un être spécial avec qui elle toléra une forme d’amitié à base « Je t’aime moi non plus. », cet accès permissif généra des sentiments bien plus profonds et douloureux. L’Azurée préféra filtrer toute forme d’affection à son égard, vivre une désillusion l’avait affecté plus qu’elle ne l’aurait cru, se préservant de vaines souffrances. Heureusement la partie assimilée à la personnalité de Riku parvint à dominer l’enjeu de leur acrobatie, déstabilisant l’abomination désarticulée d’un coup de poing aqueux donnant une ouverture sur son point faible. Caël ne rata pas l’opportunité de l’achever en tranchant le cube lumineux suscitant la désintégration de cette montagne fibreuse. Au lieu de se réjouir d’être ressortis vivants d’un duel absurde par leur singerie, ils continuèrent de s’écharper sous le regard las de leur bras droit. Soucieuse de leur discrétion aux vues des jacassements, elle s’apprêta à les intercepter sèchement dans leur nouvel élan d’une remarque cinglante.

Soudain, la silhouette charismatique du Commandant apparut à quelques centimètres de la dame aux plantes, se penchant à son oreille afin d’y souffler une déclaration des plus surprenantes. Le caractère du Commandant aux pensées bien sombres se manifestait en un murmure balbutié, à travers duquel il la complimenta. Il flatta son physique grâce à la tenue élégante et mondaine prêtée par Sybille au bal masqué, la jeune femme abasourdie à cette politesse conserva son calme. C’était sans compter sur Riku, qui enfonça le clou en renchérissant sur sa beauté lors de cette soirée. L’expression faciale albâtre de la Générale n’exhiba aucune rougeur d’embarras, pourtant une délicieuse chaleur inonda ses joues, des papillons laissèrent dans son ventre et pour finir ses yeux brillèrent d’un millier d’étoiles. Une joie immense s’empara de son cœur dont les battements cherchaient à repousser ses remparts de fer, l’envie de répondre favorablement aussi niaisement s’imposa dans ce miasme d’émotions. Sa fierté veillait à l’intégralité de sa réputation de femme insensible, sa tête alla se cacher dans sa cascade d’azur rivant ses prunelles dans une direction contraire, résolue à ne pas concéder le terrain à l’homme de ses rêves les plus secrets.
Leur rivalité d’égo s’atténua à l’atterrissage d’un morceau de ferraille provenant de l’expérience machiavélique de ce scientifique cinglé, L’Azurée, toujours silencieuse, en profita pour se défiler en reculant de quelques pas. Tandis que Riku, ayant repris sa place, s’excusa du dérangement en prétendant une énième fois qu’il était troublé tout comme Caël. De mal en pis pour la combattante, l’assassin logé dans l’âme de son Commandant éprouvait des difficultés à garder son sang-froid devant cette dernière, une explication à sa flatterie mais Rika n’y croyait nullement. Elle jugea plus pertinent que cette personnalité sauvage veuille faire enrager son hôte, excédé de son attitude écœurante par rapport à ce qu’il considérait comme un pion sacrifiable parmi son armé à la réalisation de ses objectifs. Rika n’était rien de plus à son estime, peut-être une bonne belligérante qu’il pouvait manipuler selon sa volonté, Consciente de ce point de vue cartésien, elle continua de le servir fidèlement car la mort ne faisait pas partie de ses peurs, protégeait des idéaux louables et notamment celui qui les accomplira. Au contraire de celle d’avoir des regrets avant ses derniers instants l’effrayait, raison pour laquelle la Générale indisciplinée et effrontée ne cessait d’en faire qu’à sa tête au grand désarroi de son ami.

L’ex-Vice-Amiral opina du chef à la directive de son supérieur à poursuivre l’exploration de ces souterrains, afin de mettre la main sur les responsables de l’odieuse machination élaborée par le Gouvernement. Mal à l’aise, la Générale évita tout contact visuel avec Riku, elle remonta les pans de sa robe afin qu’elle ne soit imbibée de sang putréfiant, la lourdeur engendrée par le tissu mouillé bloquerait tous gestes agiles ainsi que sa vitesse d’exécution. Elle pensa également à un motif plus sentimental : Préserver cet accoutrement qui lui valut les compliments de ces deux êtres spirituels. Ils s’enfoncèrent dans la pénombre du long corridor ne s’adressant pas une seule fois la parole, dans d’autres circonstances les deux coéquipiers se vanneraient sans détour dans le but de détendre cette ambiance répugnante flottant dans leur esprit. Le sale caractère de la guerrière en manque de sensations fortes n’améliorait pas le contexte de leur entente vacillante, il ne lui coutait rien de passer outre la persistance de son unique ami mise à part son amour-propre d’être perçue comme la remplaçante de sa femme Boa Hancock. La tension palpable procura l’impression qu’une éternité s’était écoulée à marcher à travers ce couloir, qui déboucha sur un autre bien plus mystiques. Ils allaient de surprise en surprise, d’une boucherie dans les égouts à un lieu inimaginable sous la cité artificielle, ici reposait les ruines d’une civilisation antique. Des bâtisses pyramidales en pierre blanche surplombait un sol sableux, en réalité Water Seven s’était érigé sur les cendres fumantes de décombres antiques comme pour conserver la confidentialité de cet endroit. A mesure qu’ils foulaient incrédules du pied ces vestiges, ils furent choqués par la suite des réjouissances macabres qui les y attendaient ; cloués aux piliers et aux murs ancestraux, des hommes et femmes inconscients et meurtris avaient été affublé chacun d’une bombe dont le tic-tac se répercuta en un chant d’effrois. L’Azurée écarquilla les yeux à l’appréhension du plan ignoble de l’ancienne organisation d’espions, le résultat était de reporter la faute de la catastrophe engrangés par ces bombes humaines sur les épaules de ces malheureux. Et pourtant le tableau funèbre n’était pas complétement dépeint, à la suite de leur progression, ils tombèrent une nouvelle dénue face à ce spectacle gore se déroulant sous leurs yeux où une femme et un homme dans un ring, entouré de cadavres décapités, démembres et roués de coups et immergés dans une marre de sang.

Les entrailles de la jeune Kayama, pourtant si insensible, se contractèrent devant cette vision des horreurs commisses au nom de la survie, de la barbarie. Son sang se glaça aux encouragements enjoués à prolonger la longue agonie des esclaves ou prisonniers à l’existence d’un énorme collier comprimant leur cou. Ses traits froids évoluèrent en un visage bien plus sombre, méprisant, haineux à l’encontre de ce groupe soutenant cette boucherie et plus particulièrement cet homme musclé assis de manière triomphante sur son trône. Oh elle allait l’y en déloger, sa seule ligne de réflexions à cet instant fut de châtier ce monstre, de lui faire vivre la même forme de souffrances.

- Bien, je me charge du déchet en hauteur.

Rika s’élança dans une course effrénée droit sur les gorilles ciblant le molosse de la bande, avant cela elle avait tenu à ce que le lierre grimpant puisse descendre les victimes inconscientes. La concentration des végétaux à les soustraire de leurs entraves puisa dans l’énergie de la messagère de la Nature, la jeune femme savait que cela lui pomperait pas mal avec ces plantes fébriles. Pas question de renoncer, il lui était possible de sauver ces gens à une mort certaine, cela faisait partie intégrante de ses principes. Il était donc impératif de maintenir un lien mental avec le lierre afin d’accorder cette logistique périlleuse si une plante fléchissait, l’effet serait l’explosion en chaine des bombes présentes réduisant à néant Water Sever. Se focaliser sur une seule personne lui sembla être un compromis, son acte ferait enrager Caël qui désirait la plus grosse part du gâteau. Malheureusement pour lui, Rika était bien trop hors d’elle d’être témoin de ces carnages successifs, pour lui céder sa proie.
Sprintant vers les bourreaux de ces martyres, deux gorilles tentèrent de lui barrer la route de leur carrure tentant de la capturer, ils faillirent bien réussir leur coup. Toutefois ils sous-estimèrent cette soldate à la tenue ensanglantée, leur erreur fut de croire qu’elle agirait comme un être humain lambda. Ils ne se doutaient pas une seule seconde, qu’elle échangeait avec un réseau bien plus vaste, lui offrant quelques avantages, plus impulsive, plus agile, plus imprévisible. Elle les contourna d’un pas de coté en tournant sur elle-même, elle usa de ces capacités développées pour atteindre son adversaire tout désigné. Elle bondit tel un félin sur le crane de l’un de ses gardes aux fins de se projeter de toute sa puissance dans les airs, stupéfait par l’adresse de cette femme en robe de soirée. Une fois en hauteur, l’Azurée fit tournoyer Ninjussei afin de lui ôter la cervelle de son cou, sans plus de surprise, sa cible esquiva de justesse en plongeant en contrebas. L’homme baraqué éclata de rire à la tentative de cette faible femme.

- Héhéhéhé kwakwakwakwa on essaye de se rebeller la pisseuse ? Tu as un bon coup de poignet dis donc, tu veux m’affronter ? Viens mais je te promets une douce agonie si tu flanches avant, tu rejoindras mes jouets. Railla-t-il tout joyeux, il but tout le liquide de sa bouteille de rhume, l’éclatant ensuite en mille morceaux contre le sol.

- Que tu crois pourriture.

Ils se jaugèrent les yeux dans les yeux, la Générale suintait de sa posture une pulsion meurtrière, un être si rebutant ne méritait pas de vivre. Son opposant chargea à toute allure dans l’espoir d’intimidé l’insolente inférieure, muni d’une épée d’une main et d’un bout de verre conséquent de l’autre. La guerrière à la chevelure d’azur se mouva d’une démarche leste, gracile dans l’esquive des offensives brutales voire mortelles, un faux pas mais elle était embrochée. Elle s’était attaquée à un adversaire assez coriace, un peu plus réfléchi que ses confrères car malgré ses attaques larges, il ne lui offrait aucune ouverture. Ses assauts étaient toujours repoussés avec violence, un certain plaisir liait à ce combat affluer dans ses veines, l’esprit végétal s’insinuait en elle en un fleuve de délicieuses sensations. Son esprit virevoltait aux pulsations de son inconscient fleuri, un imprévu bouscula la stratégie qu’elle s’était préparée. Une des branches du lierre cassa sous le poids de l’un des rescapés, l’entrevoyant dans son esprit, elle dut river son attention sur le sauvetage en appelant d’autres tiges à entourer le corps du fameux personnage. Bien entendu, son adversaire remarqua l’hésitation de cette faible femme, il rapatria son bras maintenant son bout de verre aux fins de la défigurer de manière permanente. Son instinct sonna la sonnette d’alarme, beaucoup trop tard, elle recula à temps pour empêcher d’être éborgnée, néanmoins le verre ripa en diagonal sur son épiderme d’albâtre, qui prit une teinte vermeille, du bas de l’œil au coin de ses lèvres. Une intense brulure s’immisça dans la plaie, la Générale lâcha un cri de souffrances, elle perdit le contrôle de ses plantes. Cela n’eut aucune conséquence regrettable, le dernier prisonnier avait été déposé au sol pendant l’incident. Cependant, les lianes fouettèrent l’air rageusement, elles se tournèrent vers le coupable ayant osé blesser affreusement leur amie. Dans un sifflement menaçant, elles entourèrent en une seule liane robuste ce tas de muscles, le misérable hère se débattit en entaillant ses attaches naturelles, or il lui était impossible de lutter contre la fureur de dame Nature. Peu importe le nombre de fois qu’on la brisait, elle revenait à la charge en s’entremêlant formant une sorte de corde épaisse atteignant la gorge de l’antagoniste. A proximité, l’Azurée finit par reprendre ses esprits, s’obligeant à occulter la douleur, elle s’avançait dans le dos du salaud empêtré et suffoquant à l’étreinte mortelle. D’un remerciement fugace à ses gardiennes, elle infligerait grâce à elle une sentence à la grandeur de ses crimes. Tout d’abord, une des branches sortit des poches de l’homme, un petit boitier avec plusieurs boutons faisant office de télécommande des colliers explosifs. D’un léger sourire, elle lui trancha dans un premier temps le bras lui ayant causé du tort par un esprit de vengeance diffusé par le réseau floral, par la suite elle lui transperça la cage thoracique sous les hurlements et supplications de l’achever. Par cruauté, elle tourna sa lame dans sa chair afin d’y retirer une satisfaction encore plus grande de ses affres, elle termina son numéro par la pénétration des lianes dans sa bouche, sa gorge aux fins de lui comprimer le cœur en une lente agonie. Le lierre libéra le cadavre aux révulser de terreur s’effondrer à terre, Rika examina du mieux qu’elle put l’engin pendant que son sang gouttelait le long de son menton, Après un raisonnement basé sur le code couleur, très basique mais qui permettait de ne pas se tromper stupidement, elle appuya sur ce qui lui semblait rapprocher de la désactivation des colliers. Haletante, prête à voir les esclaves sauter à cause de son erreur de jugement. Une seconde plus tard, pas une seule détonation ne retentit mise à part le déclic et le bruit sourd de ces objets de torture. Elle soupira de soulagement, elle se rapprocha de son ami et Commandant, ce dernier devait avoir un plan en plein expansion, ce fut sa première pensée à son expression soucieuse. La Générale espérait qu’il ne tarde pas trop à lui déballer ses consignes, les minutes étaient comptées pour elle, comme pour les quelques personnes évanouies et piégées.

L’Azurée put reprendre son souffle le temps d’un instant, ses doigts glissèrent par reflexe sur sa plaie tuméfiée et sanglante. Il n’y existait plus de danger dans ces lieux jusqu’à ce qu’ils décident de se relancer à la poursuite de ces complotistes. Néanmoins, le destin se résolut à lui prouver le contraire, tout se déroula si vite face à des acteurs hébétés. Tandis que le couple de combattants forcés à se vouer un duel à mort remerciaient leurs sauveurs, un tintement se répercuta dans l’un des conduits débouchant à l’opposé de leur arrivé. Il se métamorphosa en les bruits d’une course frénétique avant que le Prince Constant apparaisse à l’angle de l’une des sorties en hurlant à plein poumon à l’adresse de Riku dès qu’il l’aperçut.

- Commandant, c’est un piège ! le Cipher Pol 0, il…

Incrédule, la Générale n’appréhenda pas tout de suite l’information, qu’est-ce qu’il racontait ? L’avertissement atteignit à son cerveau lorsqu’elle perçut derrière son rival la silhouette menaçante d’un homme en costume blanc se dessiner en silence, elle lui sourit consciente d’être vue. Tous ses sens l’avisèrent du danger imminent de cette soudaine apparition, son corps tremblait instinctivement, elle devait réagir avant que cet ennemi s’en prenne à son ami en traitre. Une montée d’adrénaline afflua en son sein, d’un revers du poignet, portée par l’improvisation du moment qui s’était comme figé, elle lança son épée double en un boomerang à l’encontre de son partenaire de mission. L’objet traverserait son Commandant à l’impact étant un logia de l’eau, en revanche, sa cible aurait plus de chance d’être touchée, Malgré l’action ingénieuse, l’arme de jet ne parvint jamais à ses fins, la silhouette s’était chargée d’un revers de la main de l’écarter sans effort. Peu importe, le but de la manœuvre de la demoiselle n’était pas achevé. Déterminée à le protéger, elle s’était élancée à la rescousse de son coéquipier de toujours, à sa hauteur elle le poussa de toutes ses forces sur le côté. La guerrière ne se rendit pas compte dans le feu de la scène où elle le réprimanda « Espèce de crétin naïf, fais attention. » , un détail lui échappant complètement, elle réussit à le projeter alors qu’à l’origine elle en serait incapable. Son obstination lui avait permis d’insuffler entre ses doigts une puissance afin qu’elle puisse le brusquer et mettre hors de danger. Le malus de cette preuve de bravoure fut qu’elle se retrouva nez-à-nez avec cet étrange homme qui ne lui aspirait de la méfiance et du mépris, le sourire de celui-ci s’élargit en un air pervers. Rika se crispa à cette sensation, elle tenta de bondir hors de portée, ses membres ne répondaient pas à son intention de partir en retraite. Il approcha une main près de son cou, son corps tout à fait paralysé ne réagit pas à cette intimidation, il lui attrapa la nuque alors qu’il railla d’une voix rauque.

- Je ne pensais pas que ce serait si efficace. Je n’en ai pas encore fini de m’amuser avec vous.

Sans plus de cérémonie, il donna un coup de genoux brutalement dans le ventre de la jeune femme, coupant sa respiration avant qu’elle s’effondre dans les pommes, capturée par cet agent terrifiant. Il disparut en un éclair avec Rika dans ses bras pendant que le détective accourut avec l’idée de soutenir la Générale, bien trop tard.
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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyMer 30 Sep - 9:47

En arrivant en ces lieux, Riku repensait à tout ce qu’il avait pu apprendre sur les Cipher Pol, ces assassins formés par le gouvernement. Il n’avait été que très rarement exposé à leurs actions, il avait principalement pu étudier des rapports de mission top secrets lorsqu’il était amiral, mais même avec un poste de cette importance, certaines activités de ces groupes restaient un sombre secret, que seules les hautes sphères du pouvoir pouvaient entretenir. Une preuve de plus que même en tant qu’amiral il n’était qu’un pion… Pendant des années alors qu’il grimpait dans la hiérarchie, on lui contait les rumeurs des agissements des assassins du gouvernement, mais jamais personne ne pouvait en apporter la preuve. Puis vint un jour où il dut se rendre sur une île dévastée pour « terminer le travail ». L’endroit était un îlot d’à peine une cinquantaine de kilomètres de circonférence et abritant des villégiatures sommaires, mais quelque chose avait attiré l’œil des Cinq Etoiles ; là, une secte semblait entretenir le culte d’une curieuse pierre indestructible. Un ponéglyphe. Ces monolithes abritaient des parts de notre histoire qui étaient totalement inconnues du commun des mortels, le « siècle oublié ». Une part entière de récits et de traces archéologies entièrement effacée de la mémoire collective, la présentant sous un jour nouveau : à l’époque, un peuple aurait menacé de faire usage de terribles armes des temps anciens, capables de semer mort et destruction sur le monde. Fut alors constituée une alliance des nations contre ces ennemis ; le futur Gouvernement Mondial. A l’issue d’une terrible guerre, le gouvernement parvint à terrasser le peuple menaçant et à amener une paix durable sur le monde. La seule trace qui demeurait de cette ancienne histoire étaient les ponéglyphes. Des cubes qu’aucune arme existante ne pouvait détruire ni percer, et qui étaient gravés de textes dans une langue qui n’était compréhensible que de quelques savants encore assez fous pour les analyser, et pour cause, l’administration mondiale avait rendu totalement illégale toute recherche sur ce sujet. Le moindre contrevenant était condamné à la peine capitale sans le moindre procès. Et paradoxalement, cette peur collective qu’avait voulu créer le gouvernement n’avait fait qu’engendrer d’autant plus de résistances de la communauté des archéologues. Nombre d’entre eux se lancèrent sur les mers en quête de réponses, et rapidement, avec les années, des ouvrages de traduction se développèrent. Le point d’orgue de cette révolution du savoir fut atteint sur l’île désormais légendaire d’Ohara. Là bas, des dizaines de chercheurs reconnus dans le monde entier s’étaient rassemblés pour mener leurs études dans le plus grand secret. Mais un jour, un équipage d’archéologues se lancèrent sur les mers, commettant une terrible erreur qui mena leurs compères à leur perte. Ils furent anéantis en pleine mer par une attaque de la Marine qui découvrit non seulement le sujet de leurs recherches, mais aussi leur provenance. Rapidement, une flotte de Buster Call fut mise en marche pour en finir avec ceux que le gouvernement nommait déjà « les démons d’Ohara ». En dehors d’une fillette devenue pirate légendaire, il n’y eut aucun survivant.

Et ce jour là, Riku découvrit un paysage tout à fait similaire ; les bâtiments n’étaient plus que poussières et amas de quelques tas de pierres carbonisées, la terre n’était plus qu’un sol infertile noirci, et ça et là gisaient des cadavres pour certains démembrés, pour d’autres carbonisés. Il n’y avait plus aucune trace de vie en ces lieux, une suppression pure et simple de vies sans défense. Le constat était simple ; il n’y avait aucune trace d’armement parmi les décombres, la plupart des corps ne présentaient aucune musculature spécifique qui leur aurait permis de se défendre. Ils avaient simplement été effacés pour le « bien public ». Préserver l’histoire d’un gouvernement aux mains salies à tout prix, tel était l’ordre de mission. Et rapidement, le jeune soldat comprit à l’époque dans quel milieu il avait plongé alors qu’il reçut ses ordres : s’assurer que personne n’avait pu s’enfuir, et laisser par endroits des caisses de munitions et des armes pour faire croire que ces victimes étaient des agresseurs en devenir qui projetaient de renverser le gouvernement. Ne laisser aucune trace de l’action des agents du Cipher Pol, et s’assurer que la presse retienne ce titre ronflant : « Encore une fois, notre puissante marine vient à bout de terroristes, la justice fait son œuvre ! ». Dégoûté, retenant des flots de bile qui montèrent au creux de sa gorge, il s’isola et en cachette enterra autant de corps qu’il put pour leur donner une sépulture honorable, pleurant leur décès si brutal et injuste. Ce moment, entre autres preuves de la complicité criminelle de l’armée qu’il avait juré de servir, avaient convaincu Riku de commencer à prévoir son plan pour la création d’un organe de justice parallèle, qui lui serait juste et jugerait tout le monde de manière équitable. Et lorsqu’il revoyait ces milliers de personnes accrochées telles des sacrifices d’un plan de plus grande envergure, le désormais commandant d’une organisation rebelle retrouvait l’horrible sensation de haut-le-cœur qui l’avait traversé face à la désolation et la mort de tant d’innocents. Il ignorait tout de la mission qu’on avait confié à ces assassins sans foi ni loi, mais il n’éprouvait aucune compassion à leur égard, fussent-ils nés dans la fange des endroits les plus sombres de ce monde et condamnés dès leur enfance à devenir des endoctrinés sans le moindre sentiment. Ces actes de cruauté n’étaient pas la justice ; ils n’étaient que le fruit de la volonté de privilégiés dans leur tour d’ivoire qui ne connaissaient rien du monde extérieur à celui de leur paradis en carton. Et si Riku était en proie à une haine féroce envers les responsables de cette macabre mise en scène, Cael était prêt à commettre un massacre, non pas par plaisir, mais par colère véritable.

Depuis quelques temps, pour une raison inexpliquée, l’alter ego sombre du commandant de Justice se sentait éprouver des sensations qui lui étaient complètement inconnues jusqu’alors. Il commençait à saisir des mécanismes de la pensée humaine qui n’auraient jamais du parvenir aux limites de son cerveau, formaté par les pensées sombres de celui qui l’avait créé. Riku avait laissé naître Cael pour ne jamais laisser transparaitre la part sombre de son cœur, mais au final, les rôles étaient désormais inversés. Riku existait pour permettre à Cael de se cacher derrière le sentimentalisme du brun pour n’avouer à personne, et surtout pas à lui-même, qu’il devenait plus « humain », plus indépendant mentalement parlant. Il se développait avec le temps non plus comme une simple personnalité, mais bien comme une personne à part, une entité totalement différente de celle qui occupait ce corps à l’origine. Il se sentait de plus en plus extérieur au corps de son hôte, cela bien sûr il lui avait volontairement caché, masquant autant que possible ce désir qui se manifestait à chaque moment qu’il apparaissait dans le corps de son alter ego, il voulait vivre sa propre existence, être considéré comme un être à part et ne plus dépendre d’un corps qui ne lui appartenait pas. En ces lieux, ce palais mental, il n’était qu’un intrus devenu bien trop gênant. L’esprit de Riku ne pourrait jamais supporter à long terme les pensées distinctes de deux âmes indépendantes l’une de l’autre. Riku et Rika n’auraient fait que se moquer de cette volonté : une personnalité parasite qui voulait sa propre vie ? Ils savaient Cael en partie fou, mais là, cela dépassait l’entendement. Il n’était destiné qu’à une chose, servir de pendant combattant à un homme plus diplomate. Il serait le mal, le méchant, la part que l’on craint tandis que Riku serait la lumière, la voix que l’on veut suivre, le leader incontesté avec une image d’homme humble. Mais ce qui marquait le plus l’être sombre, c’était le fait qu’il avait réussi à presque occulter ce sentiment, et pourtant quelque chose l’avait relancé comme jamais, une chose à laquelle il n’aurait jamais pensé ; Lorsque sur le bateau, Riku échangea une étreinte avec Rika, toutes les émotions de ce dernier explosèrent dans son esprit, atteignant dans les tréfonds de son âme un Cael jusqu’alors endormi et bougon de ne pas pouvoir tuer. Son cœur s’était emballé, bien plus intensément que dans ces moments où il déchainait sa lame. Au début, il ignorait complètement ce qui avait provoqué une telle émotion. Puis il tenta de voir à travers les yeux de son alter ego, comprenant rapidement qu’ils étaient en plein moment d’affection avec une jeune femme qu’il n’avait jusqu’alors considéré que comme un potentiel de combat à développer, une cible de taquineries particulièrement réactive ce qui décuplait d’autant plus l’amusement de la provoquer. Mais comme une amante ? L’esprit sombre ne comprenait même pas les mécanismes de base de l’attirance entre humains. Pour lui c’était une absurdité qui ne faisait que provoquer l’affaiblissement des victimes de ce sentiment. Contraintes à protéger « l’amour de leur vie », elles se mettaient inutilement en danger, et sapaient parfois leurs propres forces. L’exemple le plus probant en était le jour où cet imbécile de Riku avait sacrifié son œil pour sauver Rika, alors même qu’ils n’étaient pas en couple. Lui, il était réellement le pire modèle du canard prêt à tout pour ses amis. Dans ces moments, il n’inspirait à Cael qu’un profond mépris. Mais cette fois, c’était différent, ce n’était plus qui s’imposait, c’était Riku qui lui faisait découvrir l’intensité de ce que l’on pouvait vivre dans ces moments que l’on partageait avec un être que l’on aime profondément. Et même si l’alter ego sombre pouvait aussi ressentir tout le conflit qui se jouait dans l’esprit torturé de son hôte, ces sentiments lui parurent peu à peu comme une évidence : ils avaient littéralement activé son cœur, créé en lui une chaleur qui n’aurait jamais du exister mais qui pourtant lui donnait une profonde volonté de vivre, de connaître par lui-même ces sensations et pas seulement à travers le corps d’un autre. Brièvement, et sans que le brun ne s’en rende compte, il avait pris sa place pour sentir l’épiderme de Rika contre le sien, et il en fut d’autant plus touché. Il se réfugia dans les tréfonds de leur mental, rougissant et encore plus perdu dans cet enivrement aussi soudain que brutal. Et évidemment, accompagné de ces sentiments sincères, il y en eut d’autres beaucoup moins avouables, qui lui étaient venus en tête alors qu’il avait pu observer de près le corps d’une Rika dont la serviette était tombée. Ce corps était un véritable crime, incitant aux pires malices, cette vision qui le hantait était un délicieux supplice qui lui avait fait perdre toute notion de raison. Stoïque comme il savait l’être, il parvint à dissimuler toutes ses pensées à Riku, mais surtout à l’azurée lorsqu’il apparut devant elle pour aller coucher leur corps. L’alcool avait toutefois produit un effet terrible ; dans leur sommeil, les pensées obscènes se firent d’autant plus présentes et insidieuses, cette fois ce n’était pas seulement des flash, mais aussi des scènes entières qui défilaient dans leur imagination fertile. C’était sans doute pour cela que Cael avait pris sans hésiter la place de son comparse lorsque celui-ci se retrouva anéanti par le rejet de la jeune femme. Lui qui n’était qu’un esprit extérieur à tout cela savait faire la part des choses. Ses désirs étaient toujours aussi présents, mais il avait choisi d’adopter le point de vue que de toute manière, il n’aurait jamais eu sa chance. Il n’était rien de plus qu’une pâle copie de l’homme dont l’azurée était amoureuse, et il n’avait jamais rien fait pour elle qui mériterait son attention.

Sauf qu’inconsciemment, ces sentiments qui étaient nés en lui le rendaient plus compréhensif envers la jeune femme. Lorsqu’il vint à son aide, en temps normal, il n’aurait jamais agi de la sorte par le passé. Il avait proposé de se porter à son secours sans même vraiment y réfléchir, cela lui était venu comme une évidence ; il ne pouvait pas agir sans avoir Rika à ses côtés, ou en tout cas sans avoir l’assurance qu’elle était hors de danger. Et quand il l’avait retrouvée, blessée, avec une bombe accrochée au corps, sa rage avait explosé. Son sang d’ordinaire si froid était devenu plus bouillant que de la lave, ses sentiments s’étaient embrasés en une géhenne que rien ne pouvait éteindre hormis la vengeance et la délivrance de cette femme qui le rendait littéralement fou. Et désormais qu’il combattait à ses côtés, il prenait conscience un peu plus à chaque seconde de combien elle était précieuse pour lui, même s’il était bien incapable de mettre des mots sur ses sentiments. Riku lui avait bien glissé quelques moqueries, sous-entendant qu’il était tombé amoureux de la demoiselle aux cheveux d’eau, mais il ne l’avait pas écouté, se contentant d’observer l’azurée combattre comme un fan de la première heure. Dans son déni, il se contentait de se dire qu’il admirait simplement la grande force dont elle faisait preuve pour mettre à mort ses adversaires, mais il savait bien qu’au fond le commandant n’avait peut être pas tort. Bien qu’il ne soit pas totalement capable de comprendre les subtilités des sentiments amoureux de par sa naissance « particulière », la personnalité sombre du jeune homme aux cheveux d’ébène pouvait en cerner les contours, en comprendre à minima les bases. Pourtant, il y avait deux choses qui le retenaient dans son entreprise ; la première c’était son ego. Il ne pouvait pas admettre qu’il était devenu tellement humain qu’il avait sombré dans les faiblesses qu’il avait toujours prétendu éviter soigneusement. Lui l’insensible, le sans cœur, il se transformait en simple humain aussi faible qu’un nourrisson ? Il se mettait à avoir des espoirs et des rêves quand son existence n’était concrétisée que la puissante volonté de mort qui régnait dans l’esprit de son hôte par le passé ? Jamais en dehors de cet instant il n’avait autant souhaité être quelqu’un d’indépendant et pas juste une personnalité qu’on voyait comme un tueur à gages et pas comme un homme à aimer. Et jamais il n’avait autant maudit sa propre stupidité de le mettre dans cet état qu’il ne souhaitait pas. Du moins le pensait-il… Quand à la seconde raison qui le retenait dans l’avancée de ses sentiments, c’était Riku. Le commandant sombre avait beau se figurer tous les scénarios possibles, il ne pouvait pas damer le pion au jeune homme sur le contrôle d’un corps qui lui appartenait. Ce dernier était le seul à avoir des droits légitimes sur ses pensées et ses sentiments, Cael n’était rien. Se résignant intérieurement, il tentait de réprimer ses pensées, mais il ne pouvait pleinement contenir les quelques œillades indiscrètes qu’il se risquait à faire de temps en temps pour observer les formes de la générale. Pour le plus grand embarras d’un Riku qui avait repris le contrôle de leur corps et tentait de conserver son sérieux au milieu de ce carnage orchestré par les anciens assassins gouvernementaux.

« - Dis donc tu pourrais éviter d’avoir ce genre de pensées dans un moment pareil ? C’est déjà assez difficile de faire le point en temps normal, mais là, on est au beau milieu d’une scène monstrueuse et tu es encore en train de penser à combien les fesses de Rika sont plutôt bien rebondies ? Je te savais cynique, mais lubrique…. Cael le tueur pervers… ça sonne bien non ? pensa Riku dans un monologue mental qui l’opposait à son alter ego.

- Si tu y réagis c’est que tu te concentres sur cette idée, donc que ça t’intéresse, fais pas celui qui a un balai dans le cul espèce de gros hypocrite ! Tu crois que j’ai pas vu ton regard traîner sur le haut de son corps quand elle s’est penchée pour reprendre position pendant le combat ? »

Pendant de longues minutes alors qu’ils avançaient dans un silence apparent des plus pensants, le combat fit rage dans l’esprit des deux jeunes hommes, manquant singulièrement de classe à bien des reprises, chacun cherchant à accuser l’autre d’être le plus obsédé par la jeune femme, occultant complètement que depuis un bon moment, ils n’avaient pas évoqué ni eu une seule pensée pour Boa qu’ils allaient bientôt faire sortir de leur vie. Elle ne représentait plus rien à leurs yeux et ils en prenaient pleinement conscience alors qu’ils se disputaient tous les deux pour la même femme comme deux rivaux en amour. C’en était presque gênant, heureusement pour eux et encore plus pour la jeune femme, ils lui avaient épargné un tel monologue en le conservant pour eux dans les tréfonds de leurs pensées. Et heureusement, l’arrivée dans le colisée les ramena complètement sur terre, avant qu’ils ne songent tous les deux à une course à qui ferait ses aveux de la manière la plus romantique possible. Devant ce spectacle horrifique, les sentiments justiciers des deux jeunes hommes se réveillèrent, de même que la haine profonde qu’ils ressentaient à l’égard de ce groupe d’assassins qui ne reculait devant rien pour arriver à leurs fins, en l’occurrence supprimer les ennemis d’un gouvernement de fantoches dictateurs. Tout ce montage pour faire accuser UNE personne… C’en était effrayant… Le sacrifice de quelques pour sauver des milliers d’autres ? Ces enflures utilisaient cette devise de la pire des manières, pour justifier des massacres sans la moindre retenue. Combien de morts innocentes avaient ils déjà causé avec pour simple précepte cette idée de servir ce gouvernement monstrueux ? Beaucoup trop. Ils ne méritaient pas de vivre, pas d’exister dans ce monde. Riku se jura de les supprimer le moment venu. Pour l’heure, la mission était de détruire tous ceux qui avaient réduit en esclavage ces pauvres victimes, et de les libérer de leur sort. Concernant les bombes, ils ne pourraient rien faire tant qu’ils n’auraient pas mis la main sur la télécommande qui les contrôlaient, mais pour les colliers, il suffisait d’anéantir ce gros porc. Cependant, soucieux de laisser la jeune femme s’exprimer un peu, les deux commandants agirent de concert pour lui donner l’ordre de passer à l’attaque, se contentant du menu fretin. Pas soucieux de faire dans le détail, le brun laissa la place à sa personnalité sombre qui se délecta à l’idée de supprimer de véritables parasites de ce monde. Il se saisit de son katana et attendit que la jeune femme ait dépassé les molosses qui entouraient sa cible pour se placer sur le chemin des gardes du corps, leur faisant comprendre qu’ils ne pourraient atteindre l’azurée qu’en se mesurant à lui. Avec un sourire narquois, il fit signe à l’un d’eux d’approcher, le défiant en combat singulier.

« Allez viens gros tas de muscles… t’es fier de ta force pas vrai ? On t’a appris à tuer au Cipher pol pas vrai ? Montre moi ce que tu sais faire ! »

Sans hésiter une seconde l’assassin utilisa un soru pour se téléporter – ou du moins en donner l’impression – derrière le commandant sombre, qui se contenta d’attraper le bras de sa cible sans le moindre effort malgré son poids pour la faire basculer au force en utilisant sa célérité et son poids comme des forces supplémentaire pour l’écraser avec violence contre la pierre dans une explosion sanglante. Sans se soucier de l’état dans lequel il avait mis son assaillant, le commandant sombre fit une tranche de son katana derrière lui, en apparence dans le vide, mais qui dévoila rapidement l’apparition d’un corps ensanglanté coupé en deux et affichant une expression de surprise au moment de s’effondrer au sol, recouvrant de sang la tenue du commandant ravi de semer la mort parmi les rangs de ces minables. Il essuya sa lame contre la manche du cadavre à ses pieds et redirigea son regard vers les survivants :

« Vous devriez être plus inventifs pour me prendre par surprise… N’oubliez pas que je suis un ancien amiral. Vos techniques j’y ai déjà eu affaire… Et je suis mille fois plus rapide que vous. Allez y un par un, prenez moi en embuscade… Mais je suis prêt à tous vous tuer. »

Aussitôt, ce ne fut pas une, mais quatre formes qui apparurent de tous les côtés, utilisant leurs techniques apprises auprès des Cipher Pol pour tenter de porter un coup à leur opposant. Ce dernier se contenta de les éviter sans la moindre difficulté, se projetant même pour attraper les pieds de l’un d’eux et le jeter contre l’onde tranchante de l’un de ses camarades qui le réduisit en lambeaux de chair. Eclatant de rire dans son ballet macabre, Cael se sentait revivre, son cœur débordait d’intenses émotions , qui étaient d’autant plus décuplées par la présence de Rika qui mettait la même intensité que lui dans sa bataille. Dieu que c’était bon ! Rika était décidément la seule à pouvoir lui faire ressentir cet incroyable émotion de vie ! Et après quelques minutes à massacrer sans discontinuer, le commandant reprit ses esprits, revenant sur terre comme après une transe méditative. Ils avaient des affaires à régler. Pendant que Rika libérait les malheureux qui avaient été capturés, il s’assurait qu’il n’y avait aucun autre agent dans les parages, curieusement calmes. Et le temps ne tarda pas à lui donner raison alors que des bruits de pas se firent peu à peu plus intenses dans l’un des couloirs qui donnait accès à la salle dans laquelle ils étaient arrivés. D’abord méfiant et prêt à dégainer, le commandant se ravisa alors qu’il reconnut la silhouette de Constant qui arrivait de manière effrénée à leur niveau. Pourtant, il y avait quelque chose d’étrange. L’expression du prince n’était pas celle d’un homme rassuré de retrouver ses alliés. Il était paniqué. Il tenta de leur hurler un avertissement, mais il n’en eut qu’à peine le temps alors qu’un nouvel ennemi fit brusquement son apparition. Le plus perturbant était que Cael ne l’avait pas senti arriver, il s’était juste manifesté comme si de rien n’était. Sur ses gardes, Rika balança son épée à travers son partenaire logia pour tenter de s’en prendre à ce mystérieux inconnu qui n’eut aucune peine à repousser cette attaque. Cael se retourna alors et comprit tout de suite qu’il y avait un réel danger. Sa puissance et son aura n’avaient rien à voir avec ceux des agents qu’ils avaient croisé jusqu’alors. Il songea alors aux mots de Constant… Le CP-0. Ou CP-0 AEGIS. L’unité d’élite des Cipher Pol, dont les membres ne servaient que les ordres des plus hautes sphères. Leurs activités étaient tenues secrètes encore plus fortement que celles de leurs confrères, et à dire vrai, même en tant qu’amiral, Riku n’avait entendu le nom de cette unité qu’en surprenant un échange entre son supérieur amiral en chef et le conseil des Cinq Etoiles. Il était évident qu’ils n’atteignaient pas une telle position par hasard. Ils étaient des agents d’élite. D’instinct, le commandant voulut dire à sa subordonnée de s’enfuir, mais il n’en eut pas le temps. Elle s’était élancée dans sa direction pour lui porter secours, et l’ennemi se saisit de cette occasion pour s’emparer d’elle, la frappant sans vergogne pour la soumettre. Assommée, la jeune femme était entièrement vulnérable. Fou de rage, le commandant laissa exploser son aura, fonça dans sa direction pour l’affronter et libérer sa dame, mais il ne put rien faire, l’agent se volatilisa sans le moindre effort et sans que Riku ne puisse le suivre.

Il s’ensuivit un long silence, durant lequel le commandant s’effondra à genoux. Finalement, il se laissa aller à ses émotions, poussant un hurlement si fort qu’il résonna dans toute la cavité, à en faire trembler les murs. Son aura explosa de plus belle et il projeta une puissante vague d’énergie vers un mur proche, le réduisant en poussière, avançant à pas lourds le visage baissé. Une main vint le stopper.

« - Commandant, ne vous lancez pas dans cet état à sa poursuite. Vous joueriez son jeu. Ils n’attendent que de vous prendre par surprise dans un instant de vulnérabilité. Ce n’est pas ainsi que nous viendrons en aide à mademoiselle Kayama.

- Ne me dites pas ce que j’ai à faire Constant, pas maintenant, alors qu’ils l’ont enlevée sous mes yeux, que je suis resté impuissant… Il est hors de question que je la laisse entre ses mains un instant de plus.

- Comme je vous l’ai dit, il n’y aurait aucun intérêt à tomber dans leur piège. Vous ne savez rien de leurs forces actuelles, et en dépit de votre puissance de combat indéniable, vous-même vous retrouveriez en difficulté face à un contingent entier de combattants capables de vous frapper. La plupart des membres de cette unité ont probablement la capacité de recourir au haki, autrement dit votre nature de logia ne vous protègera en rien contre eux. Vous êtes un stratège Riku. Vous avez parfaitement les capacités de les vaincre à leur propre jeu et de venir à bout de ces monstres.

- … Bien qu’une voix dans ma tête ne soit pas du tout d’accord avec vous… Je suis prêt à vous suivre. Soyez sûrs que je ferai passer la vie de Rika avant toutes les autres si la situation l’exigeait. J’ai beau être un justicier je ne pourrai rien faire si elle devait disparaitre.

- Bien entendu… Bien que je ne sois pas un partisan du sentimentalisme exacerbé, j’ai plaisir à dire que la logique est la meilleure des compagnes, je comprends votre point de vue. Bien, pensons aux agissements de ces personnes. Nous avons pu voir qu’ils ne reculent devant rien pour mener à bien leurs plans. Mais à plusieurs reprises nous avons constaté que leur plan n’était pas celui qu’il était sensé être. Vous avez d’abord pensé à un petit groupe d’assassins que vous avez pourchassé dans ces égouts… Puis finalement vous arrivez ici et révélation, d’autres agents préparaient un grand feu d’artifice pour la ville. Ah, et au passage j’ai récupéré la télécommande auprès du responsable de cette situation. Un lâche des plus déplaisants, je n’ai guère apprécié notre échange lorsque j’ai mis la main dessus. Alors que je pensais être au bout de mes surprises…. Voilà que cet homme fait son apparition et assassine sans vergogne son confrère ! J’ai tout juste eu le temps de courir jusqu’à vous pour vous prévenir. La conclusion que l’on peut en tirer, c’est que depuis le départ tout cela n’est qu’un écran de fumée. Leur véritable plan, leur véritable cible… C’est vous. Ils guettaient le bon moment pour vous forcer à vous dévoiler et vous mettre le couteau sous la gorge. Et avec la capture de mademoiselle Rika, on peut dire qu’ils ont atteint au moins de leurs objectifs. Ils vous ont atteint en plein cœur si je puis me permettre.

- Voilà un constat qui ne m’aide guère… Et dans ce cas que suggérez vous ?

- J’y arrive. La meilleure manière de faire sortir un tueur de sa cachette, c’est de faire croire à votre mort, et puis… De vous faire réapparaître ! Du moins le penseront-ils… Nous allons provoquer un éboulement dans cette galerie, une explosion comme certains voulaient déclencher, mais contrôlée. Ensuite, nous transporterons votre corps dans la crypte d’Iceburg, vous annonçant comme mort. Puis alors que nous annoncerons une fausse messe en votre honneur… Nous annoncerons la disparition de votre corps. Je me présenterai alors déguisé comme vous pour faire une grande annonce sur le Cp-0… Ils mordront à l’hameçon, croyez moi.

Le plan était donc lancé…. Une explosion fut déclenchée selon les consignes de Constant, puis la mort de Riku Kaisuki, trouvé dans les décombres fut annoncé. Son « corps » fut exposé au public, et une messe fut annoncée… Avant que le corps ne disparaisse mystérieusement. Le plan fonctionnerait-il ?


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Rika Kayama
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Un torrent d’émotions traversa la courageuse Générale, qui s’était élancée impassible devant la mort, prête à sacrifier ses aventures, ses rêves de combat glorieux aux côtés de son ami et Commandant. Au fond, elle se doutait que son acte mettrait en rogne celui qu’elle désirait tant protéger, bien plus puissant sur les capacités pugnaces grâce à la force de son fruit du démon et à sa seconde personnalité dont la seule raison de vivre consistait à vivre des batailles palpitantes, trancher dans le vif. Et pourtant, Rika ne put s’empêcher de répondre à cette profonde pulsion, qui animait son âme depuis que les deux rivaux se connaissaient. Perdre Mark était un supplice de tous les instants même si la douleur s’estompait au fil des années, conservant les souvenirs les plus heureux, plus fragile que sa fierté acceptait d’afficher aux autres. Sa raison de vivre s’était effilochée, ses intérêts dans le monde lui paraissaient abstraits, éphémères telle une fleur, seuls Riku et son intégrité de rendre le monde meilleur l’amenait à croire en une vision d’un avenir plus pur où personne ne subirait injustement une perte. Elle croyait en les efforts et le sérieux de son supérieur pour lequel elle éprouvait bien des sentiments, la loyauté, l’espoir, l’amitié, et des plus bienveillants, chaleureux, tendres. A ses yeux, elle se considérait uniquement qu’en un tremplin, un moyen de parvenir aux objectifs de ce meneur inné, les affrontements animés son esprit guerrier et sauvage tandis que le quotidien l’ennuyait. Elle trouvait seulement goût dans la tyrannie militaire et son ingéniosité dans les taquineries à l’encontre de Riku. Le cumul de ces considérations la confortait dans sa décision de devenir le rempart de son cher ex-Amiral même contre sa volonté, quitte à ce qu’il lui en veuille à tout jamais. Cette résolution valait également pour Caël, malgré leurs différents, la dame aux plantes qui au départ le traitait comme un sale parasite, lui portait une attention moins détestable. Sur les champs de batailles, les deux consciences se comprenaient plus que quiconque à s’enivrer de cette ferveur si délectable. Au cours de ces dernières années, elle constata le changement des deux idiosyncrasies à force de cohabiter, chacune tirait des traits positifs de l’autre. Le caractère sans compassion de la personnalité ténébreuse s’était amoindri, plus réfléchie sur les conséquences de ses actes, il était indéniable que la Générale était sensible à ce progrès.

En voila la raison de son geste présomptueux mais déterminé, ses iris céruléennes d’un éclat perçant, sans peur se plantèrent sur la carrure de leur adversaire imposant. Soulagée de discerner que l’individu ne s’attaque pas à son ami, plus intéressé par la personne qui s’était interposée comme s’il avait anticipé cette nécessité de préserver l’espoir du peuple en souffrance. Peu importe, la mort n’effrayait pas l’Azurée, elle l’imaginait comme un passage à l’aide duquel elle rejoindrait son père et mentor, ce n’était pas si terrible. Hors des réminiscences remontèrent à la surface, des instants agréables en compagnie de l’homme qu’elle aimait derrière cette forteresse de solitude et de glace, des discussions posées sans concours de plaisanteries, des échauffourées où ils se complétaient dans l’art de combattre pour vaincre leurs ennemis et enfin ces quelques moments singuliers des dernières quarante-huit heures : leur étreinte embarrassante, les pitreries de Riku lors de leur repas, cette balade en Yagara et ce début de soirée quelque peu perturbé. Son palpitant se réchauffa à ces reflets d’une vie exaltante pour laquelle elle n’avait pas de regrets. A l’impacte de l’offensive inévitable de cet assassin, l’Azurée réussit à river une dernière fois ses traits habituellement glacials vers le meneur de Justice, qui s’était précipité à la rescousse de son éternelle partenaire et confidente. Son visage se métamorphosa en une expression rassurante accompagnée d’un doux sourire, une façon de lui faire appréhender l’accomplissement de sa résolution. Bien évidemment avec leur lien et son syndrome du héros, le Commandant Kaisuki souhaiterait taire sa raison de fuir cette cité aux fins de protéger ses idéaux et les gens dont dépendaient sa survie, et venger son bras droit. Trop sentimentaliste pour la laisser partir sans se battre, Rika espérait que la tempérament sombre de son être le retiendrait, en le persuadant que courir après une fille, même son amie de toujours, serait futile et contreproductif de leur destinée triomphante. Elle avait entièrement foi en la logique de Caël à ne pas s’arrêter sur un détail extérieur à sa personne, elle ne représentait qu’un pion sacrifiable au bon déroulement de ses plans de conquête. Sur ces pensées légères, sa lucidité s’éparpilla sous le voile de l’inconscience…

Des sons disgracieux résonnèrent à ses tympans, des éclats de voix mêlés à des bruits de pas de l’ampleur d’un troupeau d’éléphant se discernèrent au travers de son entendement. Ne pouvait-elle pas être tranquille une fois morte, pourquoi fallait-il à tout prix la déranger ? Voici sa première « cogitation » de défunte enfin ce qu’elle crut aux prémisses d’un réveil nullement reposant, elle était tombée entre les griffes d’un agent du Cipher Pol réputé pour descendre leur cible sans la moindre once de pitié. Son existence s’était interrompue à la seconde où il avait posé les mains sur sa nuque, et pourtant la Générale ressentait la douleur au creux de son estomac dans les limbes, ainsi qu’au niveau de ses poignets. Confuse, elle ouvrit ses paupières lentement comme si elle s’extirpait d’une rêverie nébuleuse, ses prunelles célestes rencontrèrent une silhouette rachitique et vilaine qui la contemplait de son regard globuleux. Cette dernière se recula avec un large sourire, pendant que la demoiselle balaya son environnement pour prendre connaissance de la situation : Assise sur une chaise attachée par des menottes en granite marin provoquant cet épuisement constant. A plusieurs mètres devant elle, un groupe d’individus tous vêtus d’uniforme blanc parmi lequel elle reconnue l’assassin l’ayant réduit en silence, rectification simplement assommée selon ses déductions peu reluisantes. Rika remarqua l’étrangeté les murs de la pièce d’où les traces d’humidité ambiante y étaient imprégnées, elle se surprit à frissonner de froid. Vulnérable à cause du minéral qui possédait l’effet d’effacer les pouvoirs d’un fruit du démon et d’affaiblir son utilisateur par la même occasion. Le détenteur de ce gabarit difforme aux dents acérés s’exclama d’une intonation aigue à ses collègues en pleine conversation dans leur coin.

- Vous autres, notre belle au bois dormant s’est éveillée, venez la saluer.

- Un timing parfait pour lui annoncer la nouvelle, qui s’en charge ?

- Impatiente d’admirer la réaction de notre invitée ?

- Cela promet d’être excitant de cerner son minois de porcelaine en décomposition, qui sait elle nous implora d’en finir.

- Oh ouiii un régal pour les yeux, je doute que le peu de dignité restant la retienne.

- Montre lui Hwéhwéhwé.

Une femme à la chevelure de feu s’approcha en arrachant des mains un journal que lisait un de ses compères, ce dernier grogna réprobateur de voir son intérêt s’éloigner. De ses ongles effilés tel des griffes, elle referma la page et présenta la couverture du bulletin local des actualités, son image de sadique s’intensifia par des gloussements. Elle n’eut pas le tort de rire aux tourments hantant leur prisonnière, le cœur de l’Azurée rata un long battement à la lecture des gros titres et de la photo en-dessous. Son corps tout entier se crispa, bouche bée sous les rires gras des spectateurs, sa vue se troubla à l’annonce funeste. L’hebdomadaire relatait le décès du redoutable rebelle Riku Kaisuki provoqué par une explosion dans les catacombes de la ville, le cliché confirma les dires par l’exhibition de l’homme activement recherché par la Marine allongé solennellement dans un cercueil. Cliché pris lors de la cérémonie d’enterrement en son honneur par le maire Mr. Iceburg, geste incompréhensible aux yeux de la population régionale, surtout qu’il aurait été à l’origine de la prise d’otage de ce brave personnage au cœur compatissant. Les autorités n’ont à l’heure actuelle encore aucune hypothèse sur les événements, qui auraient engendré cette mort fortuite. Le charismatique ex-Amiral reposait paisiblement dans son costume de bal, les poings de la Générale se serrèrent de toutes ses forces afin de contenir son chagrin. Impossible, ce n’était qu’une mascarade créée par ce groupe d’anciens Cipher Pol pour la faire craquer et cela fonctionnait malgré sa retenue expressive. Cette nouvelle bouleversa toutes ses convictions, ses repères, son monde se dérobait sous ses pieds, impuissante, ses lèvres tremblèrent inconsciemment de hurler à la mort. Il n’avait pas le droit de l’abandonner alors qu’elle s’était sacrifiée pour lui sauver la vie, une colère sourde à l’encontre de son ancien commandant lui brouillait ses pensées du fait que leur rôle s’était inversé.

Soudain alors qu’elle s’imaginait le déroulement de l’accident, désireuse de dénicher un élément qui annulerait sa perte. Une seconde relecture titilla son raisonnement, l’explosion d’où venait-elle ? Des bombes attachées à ces pauvres civils qu’ils avaient résolument sortis d’affaire ? Si son kidnappeur avait engendré cet attentat, les enquêteurs auraient découvert des indices d’une dizaine de cadavres calcinés sur les lieux, et puis elle aurait sauté avec eux par la même occasion. Furtivement, elle baissa son regard, plus de bombe accrochée à son buste, on le lui avait donc ôté pendant son sommeil. Les questions se bousculèrent vis-à-vis des incohérences logées dans cet article, Riku possédait un fruit du démon de type logia, intangible lorsqu’il s’agissait d’être blessé par tout objet non-composé de granite marin. Bien sur la possibilité que les explosifs aient pu être conçus avec cette pierre n’était pas à exclure des suspicions, il fallait que la demoiselle sache le fin mot de l’histoire. Son cœur souhaitait espérer que ce torchon se trompe, sinon à quoi pourrait-elle se rattacher ? La dame aux plantes devait jouer la comédie, elle glanerait plus de précisions en entrant dans leur jeu, certes elle n’avait pas besoin d’exagérer sa peine pour convaincre l’assistance. Cet écho lui arrachait déjà des gouttelettes, elle se mordit la lèvre inférieure puis s’agita de son mieux en s’exclamant avec hargne.

- Menteurs ! Il ne peut être mort, Riku est bien plus rusé que vous tous réunis.

- Regardez-moi ce pitoyable chou, qui se débat contre la fatalité. Noie-toi dans ton déni si tu veux mais ton cher Commandant est bien crevé par nos soins. Rien d’autre qu’un minable, un déchet... La voix railleuse de cette tueuse professionnelle s’interrompit lorsque Rika lui cracha au visage, furieuse, elle riposta d’une gifle renversant le siège à terre de l’Azurée. Pas satisfaite de s’être défoulée à châtier l’impudente, elle la roua de violents coups de pied.

- Suffit Réxana, rappelle-toi que nous avons une mission. Si la réussite de la mission a été franc succès concernant Kaisuki, nous devons l’envoyer clandestinement à Marineforde pour qu’elle fasse office d’exemple à ceux essayant encore de résister à l’autorité suprême. Ordonna d’une voix grave celui qui l’avait séparé de son supérieur.

- Allez-vous faire voir, je ne retournerais jamais là-bas, plutôt mourir. Murmura Rika, le sang s’écoulait le long de sa bouche, recroquevillée par réflexe.

- La ferme vermine. Bon Icerburg en fait toujours qu’à sa tête malgré les événements, il est prévu qu’il fasse une allocution plus tard dans la journée. Je souhaiterais que Réxana et toi, Aras, le surveilliez. Le Prince Constant n’est pas réapparu depuis son entrée dans les souterrains, les autres fouillaient toute la cité à sa poursuite, il doit mijoter un sale tour aux fins de nous débusquer. Ne le sous-estimez pas, abattez le à vue.

- Hmpf et toi tu fais du babysitting je suppose ?

- Oui un souci avec mes directives ?

- …Aucun.

- C’est bien ce qu’il me semblait en effet.

Rika gesticula sur son siège dans le but d’assener un coup de boule à son geôlier Barraqué, qui vint remettre sa chaise en place. Ensuite, il alla s’asseoir sur une chaise en face d’elle en croisant les bras, ils se lancèrent un duel de regard froid avant de sortir de sa poche un petit cube qu’il posa à terre.

- Jouons carte sur table ma belle, au contraire de mes compagnons, je suis sceptique concernant le décès de ton cher boss, je reconnais la marque de notre ami commun dans cet éditorial. Figure-toi que ta bombe s’est désactivée peu après que je t’ai enlevé, je l’ai délaissé sciemment à ce bellâtre féru d’énigme. Je veux voir quel piège m’est destiné, les observer se démener pour te secourir, après tout je dois infliger ma petite vengeance à cet impertinent. Je patienterais en ta charmante compagnie, jusqu’à ce qu’il soit l’heure que tu embarques dans la croisière qu’il t’ait offerte. Je te convie à une activité sympathique, d’après ton parcours, tu n’es pas résistante à la douleur physique. Pourtant, j’ai très envie de m’amuser avec toi, tu vas être témoin d’une nouvelle substance dont les effets sont particuliers. Expliqua l’homme en costume crème impeccable en ouvrant la boite d’où se dégagea une fumée épaisse.

Aussitôt, il porta un masque à son faciès pour éviter que les effluves atteignent ses voies respiratoires, Rika, quant à elle, suffoqua alors que sa conscience défaillit au nuage oppressant. Sa tentative d’apnée se voua à un échec à l’instant où son antagoniste la frappa au niveau des entrailles, elle se plia en deux prête à vomir ses tripes. Ses yeux la brulèrent, les images se déformèrent à leur tour, elle réalisa tout d’un coup être seule dans cette pièce obscure et humide. Soudain des bruits au pas de course se rapprochèrent de sa position, confuse et défiante vis-à-vis de ses sens, son cœur se réchauffa à l’apparition de Riku toujours habillé de son costume trois pièce. Son ami soupira de soulagement, analysant les alentours afin d’être certain que personne n’était sur ses talons, il se dépêcha au chevet de sa subalterne d’une expression inquiète. Rika voulut le remercier, toutefois, aucun son s’extirpa de ses commissures, c’était bien trop beau pour être vrai. Soudain une ombre survint derrière lui et transperça d’une lame engorgée d’Haki son Commandant, ce dernier écarquilla les yeux avant de s’écrouler aux pieds de la jeune femme. Elle ne parvint pas à émettre la moindre intonation, désireuse d’hurler en se jetant près de son ami s’étouffant avec son sang. La scène se volatilisa remplacée par le moment de départ où elle était encore prisonnière, cette fois-ci le scénario parut différent mais le résultat en fut le même : Riku Kaisuki ou sa seconde personnalité agonissait sous les iris pétrifiées de la guerrière affectée. Une véritable torture psychologique pour la Générale, qui dans un premier temps refusa de croire à la réalité de ces circonstances néfastes, elle se remémorait inlassablement le fait d’avoir été en contact avec un produit volatile : une drogue dont la conséquence était de revoir en boucle sa souffrance. Ainsi, Rika passa plusieurs heures dans ces illusions à ressasser divers schémas, qui l’enfonçaient dans un chaos psychique dans lequel elle gémissait de tourments. L’instigateur vicieux étudiait avec un malin plaisir les dommages procurés sur la victime, impatient d’accueillir les deux rats en chemin. Il avait hâte de se confronter à ce traitre de la Marine, de le faire plier dans un affrontement féroce et de lui faire endurer sa plus grande éviction en lui arrachant définitivement son précieuse bras droit.


***


Le Prince Constant déguisé en Riku Kaisuki grâce à ses talents d’imitateurs, se dirigea vers l’estrade où l’y attendait Mr.Iceburg en pleine conférence de presse. Ses prunelles grisâtres entreprirent de cibler ses ennemis, rejoignant son ami mis des heures auparavant dans la confidence, il transmit un signe discret à son acolyte dissimulé à l’abri d’un bâtiment face à la grande place sur laquelle s’était rassemblée une énorme foule.

- Mesdames, Messieurs, sachez que je ne suis pas mort. N’ayez crainte, je voulais vous prévenir des informations sur un certain groupe d’assassin que l’on pensait disparu…
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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptySam 10 Oct - 9:55

Simuler sa mort n’était pas une chose facile. A vrai dire, il avait fallu une certaine logistique et une discrétion hors normes pour pouvoir mener ce plan à bien jusqu’à l’étape du discours révélateur. Au fond, Riku savait que si leurs adversaires n’étaient pas idiots, et notamment le chef de la bande qui avait volontairement laissé la télécommande à Constant pour désactiver les bombes, ils se douteraient rapidement que quelque chose n’allait pas. Mais pour l’heure, tous leurs sens de logique et de réflexion devaient être tournés uniquement vers la mise en place de la logistique nécessaire. Durant tout le temps de préparation, ils n’échangèrent que de vagues prises de paroles, destinées avant tout à se rassurer tout les deux sur le fait d’être sur la même longueur d’onde plutôt qu’à une cordialité particulière. Pendant que Constant avait regagné la surface pour s’assurer de mettre Iceburg au courant de la manœuvre afin qu’il fournisse un appui suffisant, le commandant été occupé à libérer un par un les otages, leur retirant leur ceinture explosive et les guidant vers le chemin de la surface. En même temps, il rassemblait les engins, désactivés mais toujours bourré de substances dangereuses, et les centralisa dans une espèce de cache métallique qui devait autrefois servir de canalisation d’évacuation des eaux mais à cet instant inutilisée et rouillée, une ruine comme le reste de la cité qui l’entourait. L’objectif était de créer l’effet d’une explosion mais en contenant l’impact de celle-ci autour d’une zone particulière grâce aux pouvoirs du commandant. Ainsi ils pourraient faire passer cet incident pour un accident de gaz. Rapidement, le prince revint en toute discrétion dans le tunnel, repérant son ami en plein nettoyage et le félicitant pour la célérité dont il avait fait preuve. Il fallait dire que pour une fois, les deux personnalités du commandant de Justice agissaient sur la même longueur d’onde ; avec Rika en danger, il était hors de question qu’ils se lancent dans un éternel concours de jurons et d’égos surdimensionnés. L’existence d’un ennemi et d’un objectif en commun entre les deux hommes était une exception que peu avaient la chance d’apprécier. D’ordinaire, la personnalité la plus sombre, Cael, tentait de force de reprendre le dessus lorsque quelque chose lui faisait perdre patience ou lorsque la potentialité d’un combat intéressant le poussait à rompre les négociations lancées par la personnalité plus diplomate du duo. Pour bien des observateurs, ce curieux manège n’avait aucun sens, mais il était certain que pour l’azurée, et très probablement pour ce petit logicien énervant qu’ils comprenaient parfaitement de quoi il retournait lorsque le brun changeait subitement de ton ou bien d’humeur dans la conversation. Il fallait dire que les apparitions de Cael n’étaient pas des plus discrètes, d’ordinaire, il se manifestait par un hurlement sonore, faisant comprendre à son alter ego qu’il n’avait même pas intérêt à tenter de lui bloquer sa volonté de se battre. Il était en place, point, personne ne le délogerait, le plaisir de combattre c’était le sien. Il laissait la paperasse et les conversations interminables au jeune homme qui lui servait d’hôte et désespérait d’autant plus avec les années de jamais pouvoir imaginer vivre séparé de lui. Mais pour cette fois, ils avaient accordé leurs violons afin d’agir de manière concrète, et réfléchie. Rika ne leur pardonnerait pas qu’ils se foncent dans le tas juste pour lui venir en aide, elle avait foncé sur leur adversaire avec la seule pensée de les sauver eux, ils se devaient de réagir en respectant sa volonté. Toutefois, il y avait un élément du plan qui risquait fort de susciter un certain élan de rage dans l’esprit de l’azurée : faire croire à sa mort. Même si elle n’était pas née de la dernière pluie et que son esprit cartésien avait largement la capacité de douter du décès de son ami par une simple explosion, il était possible qu’à cause de la torture sa sensibilité s’en trouve décuplée et qu’elle interprète mal une série d’évènements, résultant en une discussion des plus culpabilisatrices pour le commandant. Tant pis. De toutes les options qui s’offraient à eux, c’était celle qui leur permettrait de gagner le plus de temps possible dans l’optique où les ravisseurs visaient avant tout Riku. L’hypothèse la plus probable était qu’ils la tortureraient, mais ne la tueraient pas, souhaitant laisser ce privilège au gouvernement, apportant les prisonniers au pilori pour la plus belle des exécutions publiques.

« - Et on fait quoi s’ils ne mordent pas à l’hameçon ? Les crétins qu’on a affrontés avant n’avaient rien à voir avec ces types là. Même si nous sommes en mesure de les combattre, je ne suis pas certain qu’ils se laissent prendre par surprise à un plan aussi… Excentrique.
- Voilà une remarque curieusement sage de ta part Cael. Je t’aurais cru plus enthousiaste à l’idée de potentiellement assassiner des assassins. Mais tu marques un point dans ta sagacité. Ces types ne sont pas nés de la dernière pluie, ils sont probablement tous dotés d’une certaine intelligence et de capacités qui dépassent celles de leurs congénères. Il n’est pas impossible non plus que ce scientifique que nous ayons rencontré un peu plus tôt travaille pour eux et nous ait préparé quelque chose. Leur mise en scène était ridicule mais ils sont parvenus à un résultat ; ni toi ni moi n’avons compris leur plan avant qu’ils n’enlèvent Rika. Si jamais ils ne se montrent pas, nous devrons laisser Constant pousser son discours jusqu’à la fin. Nous profiterons de la cohue que déclencheront ses révélations pour nous glisser dans la foule. Comme il l’a expliqué, nous serons maquillés grâce aux talents de la secrétaire d’Iceburg qui nous rendra méconnaissables. Nous guetterons les mouvements suspects… Je doute qu’ils soient très loin d’ici. Ils ont forcément une base d’opérations proche dans laquelle ils détiennent notre amie et où ils nous conduiront si nous sommes pris. Le tout, c’est d’éviter de déclencher un combat en pleine rue qui nous desservirait. En revanche s’ils se montrent…

- Nous ne devrons pas les tuer. Soit ils agiront et tenteront de s’en prendre à Constant, soit ils iront faire leur rapport à leur supérieur et nous devrons remonter leur piste.

- Bien ! Je suis rassuré de voir que tu as tout compris à notre plan mon ami ! Sois rassuré quand le moment viendra tu pourras répandre le sang à ta guise. Pour le moment, nous devons rester le plus discrets possible, ou bien nous ne pourrons jamais exprimer à Rika ce que nous ressentons. Je pense que nous sommes en accord là-dessus ? »

Pour toute réponse, lassé de la conversation qui se prolongeait et de ces constants rappels comme s’il était un enfant incapable d’agir comme un professionnel, la personnalité sombre se contenta d’hocher la tête à l’affirmative, prêt à suivre le plan au mot près. D’ailleurs, alors qu’ils échangeaient ces dernières paroles, ils avaient terminé de préparer leur « explosion contrôlée ». La matière dans laquelle avait été fabriquée cette énorme canalisation qui circulait non loin de l’ancienne cité, et devait probablement servir d’évacuation des eaux usées dans le temps, semblait suffisamment résistante pour encaisser des coups de canon ou bien des charges dévastatrices de géants. Par curiosité autant que par admiration, les deux jeunes hommes s’étaient bêtement risqués à tenter de découper la surface d’une attaque au sabre, mais leur arme ne fit que riper sur la surface de la conduite. Satisfaits que le réceptacle soit assez résistant, déçus de ne pas avoir la force de le trancher, les deux commandants achevèrent la préparation, guettant le signal qu’avait prévu Constant pour leur faire comprendre de démarrer. Finalement, depuis le trou qui donnait sur la ville actuelle et qui surplombait les ruines, une petite grue de papier soigneusement pliée chuta lentement, planant jusqu’au sol. Riku eut un léger sourire à ce clin d’œil pour le dessin gravé sur son sabre, mais il se reprit rapidement, suivant l’idée du prince : ces explosifs étaient constitués de deux parties : un côté générant de la chaleur lorsqu’il était mis en service, de l’autre, un liquide hautement inflammable qui provoquait des déflagrations en s’embrasant. La solution avait été de placer les ceintures contre la paroi métallique et de provoquer une puissante vibration pour secouer les explosifs et générer la réaction attendue. D’un commun accord, les deux hommes concentrèrent toute leur puissance dans leur poing, créant une gigantesque main aquatique. Visant la conduite métallique, ils s’élancèrent et frappèrent la surface de toutes leurs forces, abattant la puissance d’un torrent déchaîné sur la paroi. Une vibration puissante s’ensuivit, manquant de faire tomber des monticules de roche sur le pauvre Riku qui craignait de finir enseveli s’il commettait un impair. Après quelques instants, la surface de métal se mit à rougeoyer et une colonne de flammes s’échappa de la conduite, envahissant brusquement les lieux dans un brasier digne de l’enfer, engloutissant les ruines antiques, et les murs de la caverne qui s’effondrèrent dans la zone. Heureusement pour eux, les civils au-dessus avaient été prévenus et évacués dès la première vibration, constant alors l’horreur. Sous leurs yeux, c’était un quartier entier qui s’était effondré avec ses habitations. Simulant la panique, le prince Constant ordonna qu’on fouille les décombres en quête de potentielles victimes, jusqu’à apercevoir sous un tas de roche qu’il avait su stopper autour de lui comme un bouclier, la main du commandant. A cet instant, suivant les consignes du prince, le brun avala la capsule qu’il lui avait confié. Aussitôt, il sentit sa conscience s’évanouir, comme s’il s’échappait de son propre corps.

Il n’était plus à Water Seven, mais à des centaines de kilomètres de là. Il reconnaissait cet ilot pour ne l’avoir aperçu que de très loin sans s’y être jamais aventuré ; il s’agissait de l’île qu’il avait proposé d’explorer à Rika un peu avant qu’ils ne partent pour Amazon Lily. Mais il y avait quelque chose de différent ; l’endroit semblait aménagé alors que dans ses souvenirs, il s’agissait d’un territoire sauvage, en dehors de toute juridiction, dans une zone de brouillards qui la rendaient introuvable par ceux qui n’en connaissaient pas l’existence. Pourtant, là, un petit chemin avait été taillé soigneusement, laissant suffisamment de place pour le passage d’un homme adulte. Curieux, le commandant s’avança, cherchant à comprendre pourquoi ses rêves le conduisaient en ces lieux. Peu à peu, il sentit son cœur se réchauffer et se mettre à tambouriner dans sa poitrine alors qu’il suivait ce sentier, jusqu’à une clairière qui avait elle aussi été clairsemée autour du point d’eau douce de la péninsule. Construire sommairement, une habitation trônait non loin de la rivière, faite de bois, de plantes, et qui montait jusqu’au faîte des plus hauts arbres pour pouvoir observer le paysage au dessus des mille et un feuillages qui ornementaient le ciel de ces lieux. Ce domicile lui paraissait curieusement familier, comme s’il y était déjà venu. Il se sentait étrangement chez lui en franchissant le seuil de la porte. Il fut alors accueilli par une voix plus que familière :

« Et bien chéri, nous ne t’attendions plus… Encore à méditer au bord de la plage ? Je croyais que tu devais aller te raser… Tu n’es vraiment pas sérieux quand tu t’y mets, baaaaaka. Tant que tu n’auras pas fait le nécessaire, tu peux courir pour m’embrasser blobfish ! »

Surpris par ces paroles, le commandant leva les yeux en direction de la voix, croisant alors le regard d’une Rika plus mature, mais aussi plus douce en apparence qu’à l’époque de Justice. Elle portait une longue robe azurée qui allait en adéquation avec sa belle chevelure, relâchée et qui tombait jusqu’à la naissance de ses cuisses. Un sourire taquin se dessinait sur ses lèvres pulpeuses, elle était clairement radieuse, plus rien à voir avec la demoiselle froide et fermée aux sentiments humains qu’il avait connu. A cet instant, il retrouvait la Rika qui suivait Mark partout et souriait à chacune de ses histoires. Elle affichait un bonheur manifeste qui ne put qu’atteindre le cœur du commandant, incapable de répondre quoi que ce soit à cette vision illusoire qu’il espérait réelle au fond de lui. Etait-il dans une sorte de fantasme où il se plaisait à s’imaginer vivre une vie paisible et loin de tout avec elle ? Ou bien était-ce un rêve prémonitoire ? Il était probable que son inconscient lui renvoie des images que son cœur souhaitait voir au fond de lui, mais il avait envie de croire au réalisme de cette vision. Ses sentiments lui parlaient à travers cette Rika enchanteresse. Il souhaitait plus que tout la voir ainsi, débarrassée des tourments de la guerre. Bien qu’elle adore se battre, il était évident qu’ils avaient vécu tous les deux bien trop de temps de leurs jeunes années sur des champs de bataille au lieu de vivre leur vie comme bien des jeunes gens. A cet instant, il ressentit une sérénité comme il n’en avait pas connu depuis bien trop longtemps.

« - Et bien alors, tu manques de répondant là ! Je t’ai connu beaucoup plus affable quand il s’agissait de m’humilier devant les autres soldats après une bonne taquinerie de ma part ! Ou alors…. Tu me caches une liaison que tu vas à chaque fois retrouver là bas c’est ça ? Tu la caches où ?

- Pardon, j’ai du m’assoupir un peu, je n’ai pas vu l’heure passer ma Rika… J’ai rêvé du passé… De quand on se battait avec Justice.

- Tu es encore jeune tu sais ? Tu devrais éviter de radoter, ce n’est pas parce que tu es devenu père que tu dois te sentir obligé de vieillir prématurément hein ! Allez, on a faim Shin et moi j’espère que tu as réfléchi au repas du soir ! »

Alors qu’elle terminait sa phrase, une petite touffe de cheveux bleus dépassa du bout du couloir en face du commandant. Il n’eut cependant pas le temps d’en apercevoir plus car sa vision s’évapora et il se sentit comme après une lourde chute alors qu’il reprenait conscience… A l’intérieur d’un cercueil. Encore dans les vapes, les pensées du brun, qui ne parvenait pas encore à reprendre contact avec Cael qui s’était comme éteint après avoir avalé le produit, furent tournées vers le couvercle. Des coups sourds résonnaient contre le bois comme si quelqu’un tentait de réveiller la personne à l’intérieur. Son éveil avait probablement été causé par la répétition des chocs contre la paroi. Dépité de n’avoir pu prolonger cette vision aussi douce qu’éphémère, Riku répondit néanmoins en tapotant suffisamment fort le bois pour que son interlocuteur comprenne qu’il y avait bien quelqu’un de vivant à l’intérieur. Le couvercle se souleva alors, laissant un échapper un rai de lumière qui aveugla temporairement le commandant avant qu’il ne puisse apercevoir la silhouette, puis le visage du maire de Water Seven et de sa secrétaire, visiblement réjouis malgré les traits de fatigue qui se dessinaient sur leurs joues. Ils avaient du préparer en urgence toute une cérémonie honorifique pour le commandant de Justice disparu, aussi, ils n’avaient probablement pas eu beaucoup de temps de repos, entre cela et l’enquête sur la prétendue explosion accidentelle du quartier sud. Evidemment, les familles qui avaient été enlevées gardèrent le silence sur les circonstances qui les avaient amenées dans ces sous-sols, et Constant avait assuré le reste. Se redressant, confiant sur l’avancée du plan, le brun sortir de son linceul pour échanger plus en détail sur les évènements avec son allié. Aussitôt sorti, la demoiselle s’approcha et le fit s’asseoir de force, commençant à tapoter son visage avec divers produits destinés à maquiller sa peau. Toussotant avec les poussières de maquillage, le jeune homme incrédule tenta de prendre la parole :

« - Alors, depuis combien de temps suis-je endormi ?... Keuf… Keuf… Ne vous précipitez pas tant je viens à peine de… Keuf… Keuf !

- Suffisamment longtemps pour que Constant puisse mettre en place ce qu’il avait prévu. Il a déjà revêtu votre uniforme, ainsi qu’une perruque à votre image. Il nous a confié votre déguisement, mais je dois dire que dans son genre… C’est un véritable artiste. C’était difficile pour nous de trouver la différence dans l’apparence alors pour des personnes extérieures au milieu d’une foule… Il sera un parfait sosie. Il est déjà prêt à commencer son discours, il a rassemblé ses notes. De notre côté, nous allons vous rendre suffisamment méconnaissable pour que vous puissiez vous déplacer sans encombres. D’ailleurs ma secrétaire a fini les traits de votre visage. C’en est troublant… Avec cela, aucun problème pour vous faire discret.

- euh… Je… »

Riku se saisit alors d’un miroir qu’on lui avait tendu et manqua de tomber à la renvers en voyant son visage transformé ; la secrétaire avait fait un sacré travail. Avec quelques pinceaux, elle était parvenue à vieillir ses traits, et à en faire une personne âgée en apparence. On aurait pu croire qu’il avait une soixantaine d’années. D’ailleurs, en complément, la jeune femme lui tendit une perruque de cheveux blancs légèrement décrépis qu’elle lui enfonça sur le crâne pour renforcer l’effet. Le commandant se leva avec prudence pour ne pas faire tomber son déguisement, et enfila la cape à capuche qu’on lui avait remis pour se déplacer dans la foule. Il avait sur lui une tunique toute simple comme n’importe quel citoyen. En revanche, son katana avait été mis de côté. Pour compenser, Iceburg lui avait remis une dague suffisamment grande pour servir d’arme, mais suffisamment discrète pour rester cachée sous sa tenue. Il remercia alors ses interlocuteurs, et prit la direction de la place, traversant la foule le dos voûté pour contribuer à son apparence de vieillard. Par moments, il s’arrêta près de groupe de badauds, leur demandant de lui expliquer à quoi était du cet attroupement, mais il remarqua qu’il perdait beaucoup de temps à se déplacer ainsi, les gens ne s’écartant qu’à peine. Il prit alors la décision de prendre une ruelle jouxtant la place, afin de grimper en toute discrétion sur le toit de la bâtisse pendant que l’attention des riverains était tournée vers l’estrade sur laquelle Constant avait commencé à s’exprimer. D’une voix troublante tant elle ressemblait à celle de Riku, le prince commença à expliquer qu’il avait trouvé de nombreux rapports de mission qui attestaient que les Dragons Célestes continuaient à avoir recours aux services des Cipher Pol pour leurs propres intérêts, en dépit de la dissolution de ces groupuscules. Il montrait de nombreuses preuves qu’il avait soit trouvées et bien réelles, soit qu’il avait fabriquées e toutes pièces pour rendre encore plus grossier son mensonge et attirer le regard des agents cachés dans la place. Ce fut alors qu’une série de tirs se mirent à résonner et que des cris d’horreur se répandirent dans la foule. Sur le toit d’un immeuble opposé à Riku qui s’était caché autant que possible, un homme déguisé avec un uniforme du royaume de Logicia se mit à hurler à l’attention du faux Riku tandis que ses « soldats » grimés eux aussi aux couleurs du royaume de Constant tiraient dans la foule :

« - AU NOM DU ROYAUME DE LOGICIA ET DE LA REBELLION DE RIKU KAISUKI, NOUS LES GLORIEUX SOLDATS AU SERVICE DU PRINCE CONSTANT JURONS DE FAIRE TOMBER CETTE ILE COMME NOTRE PREMIERE CONQUETE ! FEU SOLDATS, ELIMINEZ CETTE MENACE QU’EST LE PEUPLE DE WATER SEVEN !

Des imposteurs ? Non, c’était impossible, c’était bien trop gros pour qu’il s’agisse d’une intervention des agents du CP-0. Ils avaient probablement fait appel à des agents de seconde zone pour jouer les appats avec cette attaque grossière, ils voulaient forcer Riku à sortir de sa cachette. Au milieu de la place, Constant semblait prendre de plein fouet le choc de ce plan machiavélique de leurs adversaires. En un instant aux yeux de la foule, ils passaient pour des monstres lâches qui attaquaient les civils. Et Iceburg passerait pour le complice qui les avait accueillis dans sa mairie et protégés. Si Riku intervenait, il compromettait sérieusement la réussite de leur mission… Un agent devait se pointer, c’était obligatoire, autrement, ils reviendraient à la case départ, et avec une sérieuse pénalité… Mais il se produisit alors quelque chose qui allait changer la donne. Des bombes sautèrent sous les pieds de la troupe de faux soldats, qui chutèrent dans les décombres, hurlant sous le coup de la surprise, tandis que la foule tentait de sortir de la place qui s’était vidée en un éclair. Dans la panique, ils n’avaient même pas pensé à réagir avec haine envers le « commandant de Justice » qui leur avait fait ce discours sur les Cipher Pol. Une autre série d’explosions eut alors lieu sur les différents bâtiments alentour, tandis qu’une silhouette apparut brusquement derrière un Riku qui se retourna par réflexe, prêt à dégainer, ses yeux prenant une teinte carmin alors qu’il se dévoilait complètement à son assaillant. Il manqua d’ailleurs de le toucher, mais ce dernier esquiva avec adresse, posant le pied un peu plus loin. En un instant, le commandant pris de court sentit ses forces l’abandonner alors que son adversaire disparut une nouvelle fois pour apparaître dans son dos et lui passer des menottes en granit marin. Incapable de répliquer en étant privé de ses pouvoirs et de ses forces, le jeune homme retomba mollement au sol.

« - Qui que vous soyez… Si vous avez touché un cheveu de Rika… Ces menottes ne me retiendront pas éternellement. Je vous… Tuerai. lâcha Riku épuisé par le port de ces menottes.

- Oh, j’ose espérer que tu n’es pas prêt à tuer ton meilleur espion, commandant. Surtout si tu espères retrouver ta demoiselle !

- Attends… Quoi ?... W.. Wayne ? »

- Lui-même. Ou plutôt, sous ce déguisement, je m’appelle Aras. En tout cas, c’est comme ça que m’appelle le chef de ce groupe. Mais c’est vrai que je ne t’ai jamais parlé de mon fruit du démon… Le fruit du cachottier. Quand je tue quelqu’un, je peux pour un temps limité « revêtir sa peau ». Ca parait dégoutant dis comme ça, mais lorsque je le fais, je peux pleinement m’approprier sa personnalité, tout en conservant ma conscience. Enfin je dois dire qu’il était sacrément endoctriné celui là, j’ai eu du mal à garder le contrôle au départ. Heureusement, être un ancien du milieu, ça aide. Maintenant, ne pose pas de questions, et fais le mort. Ca va être difficile car ils sont tous très forts, mais je vais nous conduire à leur QG. Tu vas être torturé Riku, attends toi à souffrir… Mais si nous tenons bon, alors je pourrai intervenir et te libérer. Nous n’aurons pas beaucoup d’autres chances de nous débarrasser de ces types. Ils ne sont qu’une sous unité de CP-0, mais ils sont déjà redoutables, je pense que tu l’as constaté.

- Wayne… La question ne se pose même pas. Conduis moi à eux. »

Aussitôt, « Aras » reprit contenance, et assomma le commandant neutralisé d’un bon coup sur la caboche, rejoignant sa collègue Rexana. Cet idiot de commandant s’était dévoilé à l’instant où leurs pions avait fait capoter leur plan à la noix de fausse mort. Grâce à cela, toutes les preuves avaient perdu leur légitimité, le peuple croyait Constant et Riku coupables. Ils allaient pouvoir les livrer à la justice céleste, pour peu qu’ils ne se rebellent pas… Au fond de lui, Riku pria très fort pour que Wayne ne se fasse pas avoir. Il était leur seule chance d’en sortir vivants désormais.

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptySam 24 Oct - 7:22

- Bon sang, arrêtez ! Cela suffit, pas lui ...Tout mais pas ça, je vous en supplie. S’écria la Générale dans sa folie hallucinogène, elle s’était exprimée également à voix haute devant son geôlier plus que satisfait.

Noyée dans ces cauchemars se déroulant en boucle, extenuée la concentration de la jeune femme qui se débattait pour garder toute sa lucidité. Dans les premiers temps, elle résistait en se répétant sans cesse qu’il ne s’agissait que les effets d’une drogue puissante, ses sens malgré tout troublés par les toxines dans ses poumons identifiaient la scène comme réalité. A chaque nouveau retour en arrière, chaque mort horrible de son cher Commandant et ami abattu des plus ignobles des manières, sa colère grondait en son sein tandis que son corps réclamait vengeance. Ses barrières mentales se fissuraient à la sensation de perte que le cœur de Rika ressentait encore et encore tel un torrent de souffrances. Ses membres se crispaient, son pouls s’accélérait et son esprit particulièrement devenait sujet à des pensées négatives, liés à une démence meurtrière. Impuissante et coincée dans cette prison, elle assimilait toutes ces douleurs comme si la vérité creusait un fossé sous ses pieds, en équilibre au-dessus du vide. La terrible pulsion de rejoindre Riku dans les limbes se fraya un chemin pavé, sans lui son existence ne valait plus rien, elle ne serait qu’une coquille vide soumise à ses pulsions sanguinaires. Un être dénué de sentiments, dont l’unique moyen de survivre consistait à tuer toute personne contre elle. Toute la férocité de son minois s’évanouissait dans les napes de cette effluve dangereuse, pâle dont l’éclat de ses sublimes iris azurés s’était éteint dans un océan de ténèbres et ses traits tirés de désespoir. Ses forces se dissipaient sous la ruée de ses réflexions galopantes dans un marasme instigué par son ravisseur dont les seules intentions consistaient à la détruire de l’intérieur, qu’elle devienne une épave avant d’être exécutée. Ce dernier observait avec une certaine réjouissance l’impact des toxines se propageant dans les poumons de sa prisonnière au caractère bien trempée, exultant d’être témoin de sa chute émotionnelle, aux prises avec sa plus grande faiblesse la rendant vulnérable. Il appréciait lire la souffrance et la déchéance chez ses ennemis, friand de la torture en tout genre afin d’atteindre ses cibles en plein cœur, écraser leur dernier espoir de ses mains. L’agent du Cipher Pol savourait ce petit divertissement tandis qu’une inclination bien plus sordide passa parmi ses idées endoctrinées d’assassin. Pourquoi pas s’adonner à bien plus dévastation, cela extirperait sans doute le gibier de sa cachette, de plus, on lui avait accordé carte blanche pour cette mission spéciale.

L’homme dans son costume immaculé se redressa de sa chaise pour se pencher sur cette pitoyable guerrière anéantie par sa propre dévotion et les sentiments qu’elle cachait au plus profond de son âme. Il était persuadé que la loyauté et la confiance n’étaient que médiocrité, à vrai dire il n’avait foi en aucun des anciens agents avec qui il travaillait. Ainsi pour lui s’investir autant dans une relation de fidélité ne véhiculait que malheur et déficience. Cette Générale était fautive de sa situation déplorable, la conduisant immanquablement vers l’échafaud, il voulait qu’elle prenne conscience de l’ampleur des conséquences de sa trahison en la martyrisant. L’empoisonneur de l’Azurée se rapprocha du corps engourdi et frêle de la demoiselle, d’un doigt, il lui releva le menton en direction du sien. Complètement déconnectée de la réalité, Rika n’appréhenda pas qu’on lui caressait la joue en la contemplant tel un objet de désir, sinon elle aurait répliqué prestement d’une morsure du fait qu’elle ne tolérait pas la touche sans autorisation. La main du malappris glissa le long de cette chevelure dont elle était si fière d’entretenir, il s’enivrait de son odeur, prêt à tout moment à se jeter dans un océan de satisfaction. Malheureusement il fut interrompu dans son entreprise par le son métallique de la porte de leur repère, des bruits de pas s’intensifièrent à chaque foulée, tant pis pour sa petite exploration en privée. Ses sens développés par l’entrainement lui permirent d’identifier la venue de trois personnes dans la pièce adjacente, il reconnut aussitôt les voix d’Aras et de Rexanna qui se chamaillaient encore et toujours. D’un soupir de lassitude, il se détacha de la demoiselle amorphe à l’entrée de sa subordonnée qui l’apostropha sur un ton horripilant.

- On a ramené un invité avec nous, ils vont être tous ravis.

- Vous avez réussi à piéger cet insolent de Constant ?

- Non, le traitre Riku Kaisuki, il n’est finalement pas mort. Aras l’a découvert déguiser en vieux miséreux lors du prétendu discours d’Iceburg, qui était en fait un piégé tendu par ce tordu de prince en se faisant passer pour le Commandant de Justice ressuscité. Tu désires le persécuter toi-même ou on peut s’en charger ?

- Tiens donc il est vivant, tu m’en diras tant. Vous êtes stupide à paraître si effarés de découvrir la manigance de cet emmerdeur royal. Hmmm… Songea-t-il tandis que son regard rivait vers la séquestrée, un sourire sournois illumina ses traits malsains, d’un signe de main il congédia sa collègue. Amusez-vous à le torturer, je viendrais rajouter mon grain de sel dans quelques minutes.

- A tes ordres Lonzo.

Sans demander son reste, exaltée, Rexanna fit demi-tour en laissant son patron et la Générale seuls, se doutant qu’il avait élaboré une magouille de son cru. Le fameux Lonzo hocha de la tête avant de se recentrer sur sa détenue, enjoué, il se frotta les mains tandis qu’il humait le parfum dégageait par la guerrière amorphe. Son objectif mesquin résidait à user du point faible de la jeune femme contre son Commandant en usant de la stratégie la plus efficace depuis la nuit des temps : Le mensonge. Le psychotrope volatile se dispersant dans son organisme lui permettrait de manipuler voire façonner cette conscience si indomptable et sauvage. Ainsi il l’entrainerait à commettre l’irréparable engrangeant un choc psychologique, un dégout, une haine viscérale de sa personne. Une cruauté sans pareil rien que pour son petit intérêt personnel d’admirer sa réaction torturée, un châtiment bien mérité avant son exécution. Il repoussa les mèches bleutées de son invitée derrière son oreille, ensuite il lui susurra d’une voix suave tel un serpent à sonnette hypnotisant sa victime de son chant. Il devait attirer les pensées de l’Azurée à lui, l’extirpait légèrement de ses cauchemars afin de la placer à la frontière de la réalité et de l’imagination morbide.

- Général Kayama, je ne peux imaginer le poids de votre peine à cette perte. Néanmoins en compensation, sachez que de l’autre côté de la pièce est attaché le monstre qui vous a privé de votre cher supérieur, l’ex-Amiral et Commandant Kaisuki.

- Rika resta muette bien que son corps réagît à la nouvelle de la voix masculine qui lui paraissait lointaine. Captivée par ces paroles, elle redressa mollement le visage, un éclat dansa dans ses prunelles, ses lèvres tremblèrent comme si elle cherchait à communiquer. Pourtant, elle ne visualisait pas sainement son environnement, Lonzo était invisible à ses yeux représentant un timbre d’outre-tombe s’exprimant dans sa tête.

- Je comprends que si vous désirez vous venger vous-même en lui appliquant la peine de mort, il vous suffit de ne dire qu’un mot. N’oubliez pas que Riku proscrit la loi du Talion, il serait plus judicieux de remettre ce tueur aux autorités pour qu’il soit jugé. Mais vous êtes la plus légitime à corriger son crime impardonnable, de soulager votre profond chagrin.

- …Je…Je veux…lui faire…payer. Souffla-t-elle difficilement endoctrinée dans cette idée que les scènes revécues en boucle à cause de la drogue était indubitablement la vérité. Obsédée par cette idée, elle ne se rendait pas compte de cet état monomaniaque grandissant. Son cœur s’adonnait à une rage mortelle, une puissante envie de faire regretter son existence à cette pourriture lui déchirait les entrailles.

- Très bien, je vous accompagne pour vous soutenir en hommage de ce fabuleux combattant. Je vous remets ce couteau en gage de confiance. Sourit Lonzo tandis qu’il glissait l’arme blanche d’une facture très riche entre les mains menottées de sa marionnette.

La demoiselle aux plantes s’empara fermement du couteau tel un point d’encrage et de détermination à condamner cet être abject, elle lui planterait autant de fois que nécessaire jusqu’à son dernier soupir. Bien sûr, le granite marin et la drogue ingérée avaient drastiquement affaiblie sa force de frappe, peu importe elle ne lui laisserait aucune chance, aucune supplication ne saurait faire naître sa bonté. L’agent du Cipher Pol 0 contint ses traits sadiques les dissimulant sous une expression sérieuse, il attrapa doucement le bras de la Générale afin de continuer à donner l’illusion qu’il la soutenait de tout cœur dans sa démarche. Il l’aida à se mettre debout et se mouvoir en lui conseillant de s’appuyer sur lui, il minauda que le poids de sa culpabilité et du chagrin l’empêchait de parvenir à ses fins seule raison pour laquelle il était présent. Tout naturellement son cerveau confus et intoxiqué fit l’amalgame qu’elle était épaulée par un membre de Justice, elle ignorait le chuchotement de la raison l’avertissait des circonstances insensées dans lesquelles elle s’engouffrait inconsciemment, qu’il était impossible qu’un rebelle lambda soit venu pour une occasion si tendue. Il n’existait que sa folle résolution d’abattre cette ordure. Lonzo ouvrit la porte séparant le futur bourreau et le coupable, par la suite il guida lentement sa convive afin de la maintenir sur ses jambes chancelantes, il arrêta leur marche à quelques centimètres d’une chaise sur laquelle était lié solidement un clochard dont la réelle identité n’était autre que Riku Kaisuki. L’Azurée examina intensément ce pauvre hère, les cheveux poivre et sel détachés et tombant en cascade devant son visage d’où elle perçut un bandeau bien familier vêtu de loques et haillons. A cette vision, un doute la submergea vis-à-vis du responsable de la mort de son ami si précieux, comment un vagabond aurait-il réussi à tuer un logia si talentueux que son supérieur protégé par sa seconde personnalité plus sanguinaire ? Quelque chose clochait dans l’analyse des faits et puis cette impression de proximité avec cet homme qu’elle voyait comme un vieux gueux trainé au-dehors ‘d’un quartier malfamé. Hésitante, ses sublimes iris célestes mais vitreux se déposèrent en biais sur son kidnappeur, ce dernier conserva une allure sereine et confiante. Nullement hébété par cette indécision chez la Générale, il présenta l’individu en jouant de son charisme et de son intelligence afin de parvenir à chasser l’incertitude de la demoiselle.

- Ne vous fiez pas à son apparence miséreuse, c’est un assassin très adroit en le piégeant. Donc ne vous retenez pas Général. S’exclama-t-il d’un sourire vil.

L’Azurée se rapprocha vers le détenu, immergée dans son dessein hallucinatoire, ses yeux perçants le transpercèrent d’une lueur vibrante d’une colère, ce soldat avait raison de l’encourager à châtier un antagoniste de cette trempe. Rika se motiva à se ressaisir en cet instant, malgré sa détresse et cette vague déroutante s’implantant toujours plus jusque dans son âme Ses doigts se resserrèrent sur le manche de sa lame, au cours d’une demi-seconde où le temps ralentit selon sa perception, elle crut percevoir le doux visage de son rival et ami. Ce moment bref fit gronder sa rancœur et son chagrin, elle se résolut d’un geste précis à enfoncer son arme dans la chair de ce criminel en guise de représailles, prêt d’un point vital, les traits de la demoiselle s’étaient refermés d’un désert de glace d’où ne filtrait aucune émotion. Un long silence régna dans la pièce, sans le moindre ménagement elle retira la lame de la plaie béante avant de jeter l’arme à terre sous l’incompréhension de Lonzo. Ce dernier s’attendait à ce qu’elle commette un crime passionnel, qu’elle ne se restreindrait pas qu’à un seul coup de couteau, non bien au contraire que cette guerrière se lance dans un carnage sans nom. En vérité, les désirs de la jeune femme hurlaient de réaliser cette volonté, et pourtant ce murmure sut contenir d’épancher sa haine sur l’homme, notamment quand elle revit une seconde fois Riku comme un fantôme désapprobateur. Honteuse d’avoir perdu son sang-froid alors qu’elle avait juré à son supérieur de ne pas briser les valeurs qu’il véhiculait, elle se cloitra dans ses réflexions sous l’influence de la drogue. Son accompagnateur jubilait de cette vision de décadence, le Commandant de Justice se vidait de son sang trahi par son plus fidèle soldat tandis que celle-ci voyait que ses craintes les plus profondes étaient devenues réalité. D’un rire sardonique, Il applaudit la mise en scène félicitant les acteurs plus que satisfait des conséquences mélodramatiques, il s’adressa alors au prisonnier.

- Vous devez être en train de regretter de ne pas être mort. Poignardé par son bras droit, quelle trahison, n’est-il pas ? Tranquillisez-vous, la prestation n’est pas finie, je détiens un rôle plus actif pour cette seconde partie qui consiste à m’occuper d’elle. Une femme aussi désirable mérite un traitement spécial… Acheva sur ses derniers mots d’un ton plus sucré, caressant du bout des doigts la joue, puis les lèvres de la Générale figée dans son monde, pendant qu’il observait d’un lueur vicieuse le brun ligoté.

D’un élan rapide, il plaqua brutalement Rika contre la paroi la plus proche en se collant à elle, il captura entre une de ses mains son minois impassible afin de l’embrasser sans la moindre tendresse. La concernée ne réagit même pas à ce tour de force, insensible à cette réalité insoutenable, ainsi Lonzo profitait de sa vulnérabilité dans le but d’approfondir l’ambiance répugnante. Il promena ses doigts le long de son buste s’attardant sur les deux vallons de l’Azurée, son baiser descendit en rafale dans le cou de son pantin, esclave de cette créature immonde assaillit d’un besoin bestial. Cependant l’assassin persista dans son excursion corporelle, ses mains dégringolèrent vivement vers ses hanches à la frontière du bassin, à ses cuisses en les empoignant fermement. Il se délectait de la souffrance qu’endurait le Leader de Justice impuissant, malgré l’acte de sa Générale, il n’accepterait pas ce sacrilège, cette souillure que son ennemi était sur le point d’exécuter. Oh cette situation ne cessait de l’émoustiller, Lonzo remonta les pans de la robe bleuté dévoilant peu à peu les jambes nues de sa victime. Il allait glisser des doigts sur cet épiderme d’albâtre lorsqu’une sonnerie retentit dans la pièce interrompant la scène malsaine, qui n’auraient sans doute pas gêné les collègues du Cipher Pol présents. Lonzo soupira de lassitude d’être de nouveau interrompu dans son jeu pervers et malveillant, il extirpa de sa poche de pantalon un escargophone qu’il décrocha aussitôt d’une expression soudainement bien plus sérieuse. En effet, ce combiné le reliait exclusivement à l’un des personnages les plus méconnus mais le plus dangereux du Gouvernement, bien au-delà des cinq étoiles. Un timbre de voix charmeur s’en dégagea, captivant instantanément toutes les personnes même Rika parut éprouver un frémissement.

- Mon cher Lonzo, à l’écoute de ta respiration saccadée, je suppute que tu comptais prendre soin de notre convive. J’aimerais que tu évites de la salir de tes sales pattes de gorilles en rut.  

- Maître, je suis navré de mon impertinence, je..

- Passons ! Avez-vous enfin récupéré notre fameux Commandant défunt ?

- Parfaitement comme vous le présumiez, sa mort n’était qu’une simple comédie élaborée par ce fumier de Constant.

- Votre diversion a fonctionné à merveille Monseigneur, il en est resté pétrifié lorsque nos hommes l’ont devancé en créant la discorde au nom de Justice et de Logicia. Surenchérit Rexanna envoutée par cette belle voix

- Vous m’envoyez combler, ce limier royal espère naïvement que je n’anticipe pas tous les fils de ses manigances, je lui admets une ténacité à toute épreuve pour me trouver. Dommage qu’il n’a pas conscience des conséquences d’une telle obsession…Désormais que vous détenez Riku Kaisuki, vous allez le livrer à la Marine, quant à la demoiselle, amenez-là dans les plus brefs délais.

- Ils vont vouloir tuer le duo pour leur traitrise et leurs crimes, ils seront contre le fait que vous épargniez la Générale Kayama.

- Que ce soit la Marine, le Gouvernement ou les Dragons Célestes, ils pourront aboyer comme les chiens galeux qu’ils sont. Je mets ma logique et mes tactiques à leur service depuis des années, je suis celui qui abat avec succès chacune de leur proie, dévaste ou corromps des pays selon leur volonté. Ils peuvent me faire la fleur de m’accorder une récompense en la personne de cette jeune femme, après un lavage de cerveau, en faire une esclave sexuelle ne devrait pas leur poser de problème.

- Je ferais selon vos souhaits.

- Tu ne sembles pas convaincu, dois-je y voir un manque de motivations ?

- Non, non je vous assure Maître. S’empressa-t-il de répondre mal à l’aise, une goutte de sueur longea son visage.

- Bien, dépêche-toi, j’ai hâte de rencontre ma nouvelle amie. J’aurais aimé parler avec vous Kaisuki, de vous et de vos idéaux invraisemblables mais des affaires plus urgentes requièrent ma présence. En revanche un conseil, savourez vos derniers instants avant que le couperet s’abat sur votre tête. Se réjouit l’homme au bout de l’escargophone en raccrochant.

- Rexanna, Aras, chargez-vous d’emmener ce Monsieur à ses anciens collègues. Je me mets en route sans tarder.

Frustré, il frappa Rika au visage avant de l’attraper par le bras avec violence en disparaissant derrière la porte. Il n’y avait pas une minute à perdre quand il s’agissait d’exécuter les ordres de son patron, Lonzo se déplaça grâce à de grandes foulées vers un quai plus à l’écart de la cité aux fins d’être plus discret, il traina la demoiselle transformée en loque jusqu’à la balancer sans vergogne sur le pont de son bateau à dial, elle atterrit en un bruit sourd sans émettre la moindre protestation.[/color]


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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptySam 31 Oct - 23:22

Wayne s’y connaissait vraiment en infiltration. Sur ce point, il avait des années d’avance sur son supérieur. Si en termes de potentiel militaire, Riku était au sommet de la hiérarchie de son organisation sans souffrir de la moindre contestation, certains de ses hommes disposaient d’aptitudes qui les rendaient incroyablement précieux pour l’armée du jeune commandant rebelle. Rika était une évidence, elle était le pendant mental du jeune homme, elle lui apportait la voix de la raison dans bien des moments difficiles où sa raison semblait l’abandonner, comme s’il s’éloignait de la voie qu’il avait choisie d’emprunter. Elle savait en toutes circonstances avoir les mots, parfois durs à entendre, mais toujours justes, pour piquer au vif l’orgueil de son ami ; elle savait frapper où il le fallait pour réveiller son esprit endormi par son insupportable capacité à se sous estimer et à se refermer sur lui-même en conséquence. Nous sommes le pire des juges envers nos propres actions et nos propres compétences, et Riku le démontrait chaque jour, à chaque instant, doutant perpétuellement de sa capacité à endosser le rôle qui lui incombait depuis le jour où il avait décidé d’entraîner avec lui des centaines de soldats avec l’espoir fou de libérer ce monde qui avait sombré dans les pires ténèbres. Mais comment un homme lui-même plongé dans ses propres ombres pouvait-il espérer sortir ses soldats de là et les guider comme un phare vers la lumière d’une vie heureuse ?  A de nombreuses reprises, après des heures passées à travailler sur les rapports de missions, à compulser toutes les informations recueillies par ses subordonnés, à gérer la comptabilité tant de leurs ressources financières plutôt maigres que de leurs ressources en matières premières et en nourriture, il allait s’isoler dans les bois, dans un coin qui lui seul connaissait et où il pouvait méditer sur les progrès de son projet et sur sa propre existence sans que personne ne vienne le déranger. Rares étaient les lèves tôts parmi les manteaux noirs ; la seule qui venait le sortir de ce marasme était Rika, à qui il avait montré cet endroit, cette petite clairière. Il comprenait d’ailleurs enfin parfaitement la réaction de jalousie de la jeune femme. Cet endroit dégageait une certaine intimité, en partager le secret avait une valeur spéciale aux yeux de l’azurée, et que son ami en trahisse l’existence auprès d’une autre ne pouvait signifier qu’une chose à ses yeux ; le brun ne la considérait pas du tout. En y repensant, à bien des reprises Riku lui avait montré de manière totalement naïve un mépris qui n’avait fait que grandir dans le cœur de la jeune femme et l’alourdir de jour en jour chaque fois qu’il venait y planter un poids supplémentaire. Bon sang… Mais à quel moment de sa vie était il devenu un tel imbécile ? Il se la jouait intelligent et calculateur, un véritable stratège par tout ses plans préparés dans les moindres détails, mais dans les faits, il était juste un être détestable.  Un égoïste sans nom aveuglé par sa propre ambition. Il jouait les victimes qui doutaient, mais c’était aussi l’ambiguïté de ses sentiments qui l’avait entraîné à créer Cael comme son pendant sombre. Au fond, il avait toujours voulu s’élever au-dessus des autres humains pour leur apporter une vérité qu’il estimait être la bonne car il s’agissait de la sienne, la seule qu’il pensait juste pour le monde. Il n’était rien de moins qu’un potentiel dictateur en puissance. En apparence, sous son règne, le peuple serait heureux, l’équilibre serait présent, mais dans son ascension, il aurait alors répandu le sang de tous ceux qui s’opposaient à lui car leur vision de la justice était différente. Qui était-il sinon un humain lambda parmi d’autres pour se permettre apte à juger qui pouvait vivre ou non ? Qui était-il pour se croire capable de commander aux autres ? Son intelligence ? Un charisme qu’on lui prêtait pour son apparence avantageuse ? Tout cela n’étaient que des artifices derrière lesquels il se dissimulait, occultant complètement les sentiments de ceux qui le soutenaient. Et la première victime de cette attitude, c’était la générale azurée. Elle avait su faire fi de son ressenti pour devenir sa rivale et son amie la plus sincère, veillant sur lui à chaque instant et l’engueulant lorsque cela était nécessaire, alors que lui s’était enfoncé dans son aveuglement, la plaçant comme une subordonnée très fidèle au lieu de voir ce qu’elle était réellement pour lui, à savoir la personne la plus présente et la plus importante de sa vie.

Dans son inconscience, Riku était plongé dans une sorte de transe contemplative sur sa propre vie. Un recul dont il n’avait jusqu’à alors fait preuve que de façon minime, comme pour ne pas assumer les parts de son passé qui justifiaient aujourd’hui certaines conséquences désagréables pour lui. Pour commencer, il ne cessait de regretter de ne pas être resté auprès de sa famille le jour où ils avaient été tués. Mais pourtant, la vérité, c’est que du haut de son jeune âge, il n’aurait rien pu faire. Sa présence n’aurait rien fait d’autre qu’ajouter un cadavre à l’équation. Quand à la mort de Mark, si sa perte de contrôle était évitable, peut être serait-il mort au cours d’une bataille contre ces pirates ? Ou contre d’autres plus tard ? Le comportement surprotecteur de l’officier lui avait valu bien des blessures à l’époque où il entraînait les deux jeunes recrues désobéissantes et téméraires qu’étaient Riku et Rika. A long terme, et avec les risques grandissants que prenaient ses disciples, les choses ne pouvaient que mal se terminer. Si cela ne s’était pas produit à ce moment là, ils auraient fini par provoquer une catastrophe pour laquelle l’homme se serait vaillamment sacrifié. Peut-être aurait-il poussé le brun à faire un peu plus attention aux charmes de l’azurée ? Le commandant se sentit rougir à cette pensée, imaginant un monde où un Mark, plus âgé mais toujours aussi taquin chercherait à caser ensemble les deux disciples qu’il considérait presque comme ses enfants. Et puis le plus grand de ses regrets, celui de ne pas avoir su voir toute l’attention que lui portait la jeune femme depuis tout ce temps. Comment lui qui se prétendait un si bon chef avait-il pu ne pas voir depuis le début combien la jeune femme le chérissait et se montrait prête à tout pour le soutenir en dépit des conflits qui les avaient opposés après la mort de Mark ? Et s’il avait fait attention à tout cela depuis le début, quelle aurait été leur relation à ce jour ? Il était impossible de répondre à cette question. Peut être qu’alors Cael ne serait jamais venu au monde, disparaissant à jamais dans les tréfonds de l’esprit alors soulagé d’un Riku dont les doutes auraient disparu. Il était évident connaissant le caractère de la jeune femme qu’elle l’aurait suivi quelles que soient les circonstances du moment où il lui aurait révélé son plan, et ce dans son intégralité.  Qu’ils aient été ensembles ou pas n’aurait rien changé à la fidélité sans bornes qu’elle lui portait. Mais en revanche sur le plan mental les choses auraient été bien différentes. La peur de vivre à jamais en fugitifs sans jamais atteindre son but aurait laissé la place à l’idée que peu importe le résultat de leur combat, il aurait été heureux simplement parce que l’azurée serait là à ses côtés. Ce moment de méditation imprévu lui apportait tellement de réponses sur lui-même, sur les objectifs qu’il avait toujours suivi, et surtout sur la réalité de ce qu’il avait sous les yeux depuis si longtemps. Oui, il aimait Rika. Il l’aimait profondément. Et elle était la seule femme qui pouvait lui correspondre, ce que dans les histoires à l’eau de rose on appelait « âme sœur »…. C’était la seule et unique vérité, et son cœur en était dorénavant convaincu. A tel point que cette sensation qui réchauffait chaque centimètre de son corps s’étendait à sa seconde personnalité. Cael, tout juste revenu de leur précédent moment d’inconscience, et qui était longtemps resté silencieux, ressentait lui aussi ce profond apaisement, comme si cette évidence qu’ils prononçaient pour eux-mêmes à l’égard de la jeune femme était ce qu’ils avaient au fond toujours attendu.

«  - Nous aurons tout le temps de dire ce qu’il y a à dire et de prier pour qu’elle nous retourne favorablement nos sentiments après cette bataille, Cael. Je crois qu’il est temps que toi et moi cessions nos conflits internes.

- Tu… As raison. Cela me fait mal de le reconnaître, j’ai réellement peur de me sentir d’un coup si vulnérable, si sentimental. Mais en même temps… Je ressens une chaleur incroyable, comme si elle effaçait tout ce que je pouvais ressentir de négatif. Nous avons été suffisamment puérils depuis le début de ce voyage. Nous devons nous ressaisir et en finir avec eux.

- Il n’y a plus qu’à espérer que Wayne… »

Le commandant fut interrompu dans sa phrase par une sensation soudaine, comme un éclair, frappant d’un coup sa poitrine et la transperçant de part en part, remplaçant la chaleur qu’il ressentait jusqu’alors par le froid d’un acier sanglant. Quelqu’un venait de le frapper sans le moindre remords en plein cœur. Et la douleur qu’il ressentait était bien réelle ; était-ce l’un de ses bourreaux ? Etait-ce l’effet d’un pouvoir de torture, d’une drogue quelconque ? Riku se sentait flotter comme si son corps avait cessé de lui appartenir. Pourtant, il sentait bien son sang s’écouler, mais ses membres refusaient de lui obéir et de se mouvoir. Qui que soit son agresseur, il était parvenu à le neutraliser sans la moindre peine. Bien sûr les menottes en granit marin jouaient un rôle non négligeable dans cette offensive destructrice, mais à n’en pas douter, la lame qui l’avait atteint avait elle aussi quelque chose de spécial. Il était entraîné à résister à bien des blessures, bien plus que le commun des mortels, et s’il n’avait pas été frappé depuis longtemps, il aurait en temps normal été capable d’encaisser un coup comme celui là. Mais cette fois, même ses nerfs étaient incapables de répondre autrement qu’en lui envoyant les signaux d’une profonde douleur, comme si son agresseur était quelqu’un de familier, et que le découvrir aller blesser le pauvre brun plus encore que physiquement, en plein dans son mental déjà fragilisé. Peu à peu, sa vision déjà floue devint ésotérique, des lueurs de couleurs variées passaient devant ses yeux comme un brasier infernal dans lequel on l’aurait plongé, en perpétuelle illusion de souffrance. Son corps tremblait de toutes parts, et sa respiration était devenue beaucoup plus rauque. Il parvint à peine à percevoir le son d’une voix qui en disait long sur son porteur ; froid, méthodique, manipulateur. Le genre parfait d’un assassin. Mais cette voix était assez éloignée, comme si son porteur se trouvait à l’autre bout de la pièce dans laquelle on avait enfermé Riku. Alors qui venait de le frapper ? Un sous-fifre ? Non, ils ne s’abaisseraient pas à laisser ce travail à un inférieur, il s’agissait d’une cible bien trop importante pour eux.

« - C’est… C’est Rika qui vient de nous planter… lâcha à grand peine un Cael sous le choc.

- Non… C’est impossible.. Et comment tu peux le savoir ? Tu étais inconscient autant que moi non ?...

- Notre corps est peut être incapable de se mouvoir correctement à cause de ces foutues menottes… Mais mes sens sont beaucoup plus aiguisés que les tiens très cher.  Je reconnaîtrais l’aura de Rika entre mille. Je ne sais pas ce que ce type lui a fait… Mais il l’a clairement manipulée pour qu’elle nous poignarde ainsi… Et à cause de ces liens en granit marin… Nous sommes en train de perdre beaucoup trop de forces. Je n’arrive même plus à distinguer qui est là qui parle, si des gens sont encore là en fait…

- Ca c’est parce que tu perds ta concentration beaucoup trop vite. Laisse moi essayer… Non… Non… Cael, il faut que tu m’aides. Tout de suite. Il est en train… En train de la…

- N’en dis pas plus. Ensemble à trois. Un… Deux… TROIS !!! »

Comprenant ce qu’il se tramait sous leur regard vitreux à cause de la blessure et de l’affaiblissement, les deux commandant usèrent de leur profonde volonté de protéger la jeune femme et de massacrer cet homme qui osait tenter de la souiller, une aura meurtrière commença à se dessiner dans leurs pensées, et la douleur s’en retrouva complètement inhibée par un élan d’une rage si profonde qu’elle aurait pu réduire en cendres les alentours sur des kilomètres à la ronde. De toutes leurs forces, ils tirèrent sur les chaines qui les retenaient, tandis que l’attention du chef de la bande des assassins était focalisée sur les formes de la jeune femme qu’il tentait de profaner. Heureusement, il fut interrompu par la sonnerie d’un escargophone, d’où s’échappait une voix profonde et froide, celle que seul un assassin au sens le plus pur du terme pouvait avoir. L’interlocuteur de leur geôlier n’avait rien à voir avec ces individus pourtant déjà dotés de certaines capacités. Non, même sans ressentir son aura, le commandant et son alter ego pouvait dire qu’il était quelqu’un de redoutable. Un combattant de sang froid qui s’élevait au dessus du commun des mortels, en véritable roi des ombres. Etait-il au sommet de la pyramide, ou bien un tentacule parmi les autres de ce monstrueux réseau clandestin au service des puissants ? Le plus dur dans le fait d’ignorer tout de cet individu, c’était de savoir que ses plans n’en étaient probablement qu’à leurs balbutiements, et qu’ils constitueraient à n’en pas douter de terribles obstacles dans la réalisation de leurs objectifs. Si Riku voulait libérer le monde, cela passerait indéniablement par la destruction définitive de cette organisation. Intérieurement, il pensait à Wayne. Jusqu’ici, si on excluait le coup de couteau, son plan s’était déroulé à merveille et ils avaient pu entrer dans la base des assassins sans soulever de soupçons. Mais à quel moment allait il bien pouvoir délivrer son supérieur pour lui permettre de venir en aide à l’azurée ? Il ne pouvait pas se dévoiler devant eux à cet instant ; Il guettait la meilleure occasion d’intervenir. Et malgré la douleur lancinante qui troublait de plus en plus sa perception du monde extérieur, le commandant fit de véritables efforts pour rester conscient et écouter jusqu’au bout l’ordre de mission que l’individu de l’ombre donna à ses subordonnés. Le plan était bien différent entre les deux ex membres de la marine : si Riku allait être envoyé à l’échafaud, son amie allait devenir l’esclave sexuelle d’un pervers meurtrier qui jouerait avec elle jusqu’à l’usure totale. Serrant les dents, le brun tenta une nouvelle fois de se redresser, mais il fut interrompu par les bruits de pas de deux personnes qui s’approchèrent de son corps meurtri. Probablement les deux individus désignés pour lui servir d’escorte à ses bourreaux. Le point rassurant, c’était de savoir que parmi ces deux personnes, Wayne jouait les agents doubles. Il y eut un instant de silence pendant lequel ils attendirent que leur chef emporte avec lui Rika. Puis ce fut « Aras » qui prit la parole :

« - Bon. Le chef a fait un peu de zèle pour sa vengeance personnelle… Il va falloir qu’on le soigne avant de l’embarquer. Il ne survivra pas jusqu’au QG de la Marine dans cet état. Et le gouvernement tient bien trop à son exécution publique. »

Riku entendit vaguement un grommellement désapprobateur de la jeune femme mais elle aida son compagnon à déplacer le corps du blessé au sol pour examiner sa blessure. Il s’avérait qu’elle possédait un pouvoir de fils, et qu’elle s’en servit pour recoudre la plaie du supplicié non sans provoquer chez ce dernier des tressaillements incontrôlés de douleur. Néanmoins il parvint à garder contenance et à garder l’apparence d’un sage endormi pour ne pas paraître suspicieux. Une fois assurés que le commandant de Justice était bel et bien en état de se déplacer et que sa blessure était bien refermée, il le firent se relever, puis un clic résonna soudainement. Les menottes du brun venaient de tomber au sol.

« - Bon sang, qu’est-ce que tu fiches Aras, tu es fou ? Tu nous trahis ou qu…

- Je sais tout de ton passé, « Rexanna », ou plutôt Iris. Tu es quelqu’un d’intéressante. Peut être que tu n’es pas perdue définitivement. En attendant, tu vas dormir un peu. Les hommes ont du travail. »

Sentant ses forces revenir peu à peu malgré des vertiges bien présents dus à la quantité de sang qu’il venait de perdre, le commandant rouvrit les yeux, découvrant alors la scène qui s’était déroulée devant lui. Au sol, une jeune femme était complètement neutralisée, laissant échapper un peu d’écume de ses lèvres, tandis que son corps tremblait de toutes parts. Ignorant ce qu’avait bien pu lui infliger Wayne pour la mettre dans un tel état, le brun préféra ne pas se poser trop de questions, alors que Cael, particulièrement curieux, salivait d’avance d’avoir des détails sur le moyen de réduire ainsi au silence ses adversaires. Avant de reprendre la parole, sentant sa gorge sèche, Riku toussa, et fit craquer les jointures de ses articulations. Puis son expression devint beaucoup plus sérieuse malgré la fatigue apparente de sa détention qui se lisait sur les traits de son visage :

« - Merci Wayne. Ecoute tu me feras le CV de cette petite plus tard, embarque là loin et assures toi qu’elle ne puisse prévenir personne. Je n’ai pas de temps à perdre, il faut que je rattrape ce type. Dans peu de temps je ne pourrai plus ressentir son aura.

- Plus vite que tu ne le penses. Ce type, appelé Lonzo, est un chef d’unité. Mais il n’est en rien le chef du CP-0 il est juste un exécutant parmi d’autres. Il est parti vers un quai caché, Aras en connaissait l’existence, je peux te l’indiquer. En revanche, il a un navire très spécial. Une sorte de barque doté d’un système de propulsion. Je ne sais pas comment tu vas pouvoir le rattrap…

- Arrête toi là Wayne. Conduis moi à ce quai. Pour la suite je me débrouille. Ils ont enlevé la femme la plus importante de ma vie, ils l’ont droguée, l’ont blessée, ont failli la violer, et maintenant ils veulent en faire une esclave sexuelle après l’avoir autant torturée ? Il n’existe aucune armée, aucun fort, aucune mer qui puisse me stopper dans ma colère. Je vais tout détruire sur mon passage, et il ne restera rien d’eux. »

En disant cela, il avait fait exploser son aura aquatique, faisant craqueler les murs de la bâtisse dans laquelle ils se trouvaient, et trembler le sol. Sous ses pieds, la roche s’enfonçait, terrassée par un torrent indestructible. Sans même en avoir conscience, l’un de ses yeux avait viré au carmin. Ils avaient à nouveau, Cael et lui, fusionnés leurs esprits. Mais cette fois la synchronisation n’avait rien à voir avec celle qu’ils avaient tenté dans le tunnel alors que leurs esprits se battaient pour impressionner l’azurée. Cette fois ils étaient complètement unis, une force destructrice à l’œuvre pour sauver la seule personne qui comptait réellement à leurs yeux, bien plus que n’importe qui. Wayne, impressionné et lui-même sous le choc devant cette démonstration de puissance n’émit pas le moindre commentaire. Il souleva le corps de sa captive pour l’emporter sur son épaule, et prit la direction du quai caché, avec le commandant sur ses talons. L’endroit n’était pas très loin, et bien à l’écart permettant ainsi de n’impliquer aucun civil dans cette affaire. Mais il y avait tout de même une chose qui allait surprendre les deux combattants de l’organisation rebelle, alors qu’ils arrivaient sur place prêts à partir à la chasse aux agents tueurs. Là, tranquillement debout sur le ponton, le prince Constant les attendait, bras croisés, un sourire tranchant sur son visage qui indiquait qu’il comptait clairement participer à la suite des réjouissances. Ce fut d’ailleurs lui qui prit la parole le premier, pointant du doigt une curieuse embarcation, dotée d’une sorte de grand tube d’acier à la poupe, sur chaque côté du gouvernail. On aurait dit un bateau classique, pourtant il s’en dégageait quelque chose de différent.

« - Et bien vous avez pris votre temps, commandant Kaisuki, Sieur Wayne… Je dois tout de même vous remercier pour les précieux renseignements que vous m’avez fourni concernant leur organisation. Votre second est quelqu’un de très efficace. Il m’a informé du plan de nos ennemis concernant les faux soldats de mon royaume, et également de leur embarcadère secrète. J’ai donc été immédiatement voir le maire après votre « enlèvement » pour concevoir un moyen de navigation suffisamment rapide pour les poursuivre s’ils étaient amenés à fuir. Sa motivation a été telle qu’il a même fait un peu de zèle… Il dit qu’il l’a appelé « BATTLE FRANKY ZERO » en référence à son ami d’enfance avec qui il a appris l’ingénierie. Quand au plan… J’imagine qu’il sera assez simple… Trouver la cachette de nos chers amis grâce à vos sens, les neutraliser… Et quand à moi glaner des informations sur les complices de cet homme de l’ombre. Je vous laisse la partie combat… Bien que je ne crache pas sur mes talents de combattants, je vois à votre expression qu’il vaux mieux vous laisser cette partie.

- Aucune objection à ce que je les tue ?

- Aucune. Essayez néanmoins de m’en laisser certains en vie que je puisse les interroger… »

Aussitôt cet échange de politesses terminé, les trois hommes embarquèrent sur le navire, malgré la désapprobation de Riku à l’idée d’emmener leur prisonnière avec eux. Mais Wayne le rassura ; il savait parfaitement comment la gérer. Constant prit alors la barre, suivant les instructions d’Iceburg pour la conduite de leur embarcation, et démarra le moteur. Le navire fit alors une ruée qui manqua  de faire tomber à la renverse les marins avant de se remettre à flots et de partir à une vitesse détonante. Le commandant ressentait encore très légèrement l’aura de leur cible. Sa frustration de s’être fait voler sa proie sexuelle le trahissait, il avait perdu partiellement le calme et la concentration qui lui permettaient de rester discrets. En pensée pour lui-même , le jeune homme se jura :

« - Rika attends moi… J’arrive te sauver… Je ne les laisserai pas t’emmener et te faire plus de mal… HORS DE QUESTION !

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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyVen 25 Déc - 8:37

L’esprit embrumé, molestée par son ravisseur, la Générale de Justice docile se laissa docilement transporter par les cheveux. Son corps drainé de toute force et de volonté, à cause à la fois des menottes en granite marin et de la drogue ingurgitée contre son gré. La jeune femme était surmontée de convulsions mais également de visions psychédéliques enchainant des scènes sanglantes, glauques et celles plus paradisiaques, surréalistes, empoisonnant ses pensées de confusion. Elle ne dissociait absolument plus la réalité de ses hallucinations, hantait d’une image cauchemardesque revenant sans cesse où elle assenait un coup de couteau dans l’abdomen de son supérieur et rival. A cette idée, inconsciemment son cœur éprouvait une douleur lancinante, impossible qu’elle soit l’instigatrice d’une telle trahison envers son éternel ami, elle n’aurait jamais commis un acte aussi ignoble à son encontre. Pourtant cette hallucination lui paraissait si concrète, la dame aux plantes eut l’envie irrépressible de s’arracher l’organe à l’origine de ce tourment, cette tension dont elle fut sujette, amplifia ses spasmes incontrôlés. Son geôlier remarqua l’agitation de sa prisonnière, elle gesticulait dans le vide comme étreinte par une enveloppe invisible. Agacé de s’être fait voler sa proie, de cette attention autour de ce couple de rebelle qui n’avait pas su éviter leur capture, Lonzo l’empoigna sur son épaule en sac de patate afin d’attirer légèrement moins l’attention jusqu’à son embarcation. Sur son petit navire destiné aux missions particulièrement discrètes, dont l’efficacité résidait notamment dans sa rapidité confectionnée par le professeur Oscurio, ainsi les membres du Cipher Pol 0 filaient à loisir sur les mers sans être repérés ou attrapés par quiconque.

Toutes ses avances et armes élaborées par ce savant fou au gout inhumain étaient envisageables uniquement avec l’ingéniosité et le financement d’un seul homme, celui qui manipulait les ficelles des autorités de ce monde, s’étant constitué un réseau criminel et d’espion loyaux par respect et effrois sans la moindre inquiétude. Un être intelligent qui sut percer les failles de ce système monarchique pour imposer dans l’ombre ses conditions en échange de ses services, le Gouvernement Mondiale, les 5 étoiles détenaient le droit de vie ou de mort sur tous. La mise en application des sujets les plus sensibles étaient portés à l’attention de cet individu, maniant ses pions dans un jeu d’échec avec une dextérité qu’il lui était capable de déclencher des conflits entre Royaumes. Pas né d’un sang aussi divin que les Dragons Célestes, ces derniers ne supportaient par l’arrogance dont il faisait preuve envers eux, certains allant jusqu’à manigancer son assassinat en douce malheureusement cette tentative se retournait contre l’auteur. Entouré de fidèles lieutenants, personne n’osa le défier face-à-face dans le but de détrôner ce napoléon du crime, mise à part ce limier sur la trace de ses collaborateurs depuis quelques années. S’immisçant dans ses affaires avec une subtilité exaspérante tel un cafard qui s’insinue dans la moindre fente pour mieux tisser sa toile autour de sa proie. Malgré ce désagrément permanent, fasciné par sa témérité et son intelligence, lui portait un intérêt qu’on pourrait qualifier de divertissant. Il prenait du plaisir à jouer avec ses neurones usant d’énigmes et de crimes en tout genre aux fins de connaitre les limites de son ennemi. Le fait le plus surprenant est qu’en dehors du travail qu’il effectue pour le Gouvernement, aucun de ses collaborateurs, de ses agents, de ses employeurs n’ont aucune idée de son identité, de sa vie dans sa globalité, ce qui le rend presque intouchable, sans faiblesse. Pourtant tout mortel détient une faille, il parvenait brillamment à ne filtrer aucune émotion, aucun besoin envers ses interlocuteurs, un parfait génie du mal.

Désappointé, Lonzo rongeait son frein de se retenir d’assouvir ses désirs vis-à-vis de cette pauvre chose prisonnière, comment osait-il lui piquer son jouet alors qu’il restait loin du danger et de la mort ? Ses pulsions lui soufflaient de répondre à cette envie irrépressible et donc de désobéir aux ordres égocentriques de son patron. Toutefois, il résista conscient qu’il lui ferait regretter plus qu’amèrement son indocilité, l’exécutant uniquement car il aurait posé ses doigts sur cette petite rebelle. D’autres audacieux ont discuté ses ordres, même justifiés, il n’hésitait pas à les condamner à des douleurs pires que la mort jusqu’à les abattre froidement. Non, il ne mettrait pas en péril pour une saloperie, il dissipa ses pensées distrayantes d’un geste de la main. Pour preuve de sa résolution à être sage, l’agent du Cipher Pol balança brutalement la Générale dans un coin tandis qu’il se posta au gouvernail. Désireux de ne pas non plus prendre le risque d’offenser son employeur par son retard, le navire vrombissait sous la puissance des turbines s’élançant sur la mer de Grandline. On ne lui avait transmis de destinations précises, ainsi il reconnut le sous-entendu de livrer l’Azurée sur une île où les transactions illégales provenant de son organisation fleurissaient dans le plus grand des secrets. L’assassin ne rencontrerait pas en personne son chef surnommé « Sir Alan Drake », il aurait affaire à un intermédiaire d’un rang hiérarchique plus élevé et notamment plus proche. L’homme au costume laiteux remarqua l’agitation de la demoiselle, après plusieurs heures de sommeil drogué, tenta de se défaire de ses entraves en vain. D’un rire sardonique, il l’interpella d’une voix enjouée, savourant cette domination qu’il possédait encore à son égard.

- Bon retour parmi les vivants, tu décides enfin de t’extirper de ta catatonie, c’est ta première fois hein. Tu devrais te réjouir du potentiel qu’à déceler chez toi mon boss, tu verras encore quelques lendemains, enfin si on peut qualifier cela de "chance". Au moins, tu auras un sort moins funeste que ce Commandant que tu n’as même pas pu sauver de cette expédition, que tu as même…

- Que j’ai quoi ? Bordel, dis-moi ce qu’il s’est passé pendant mon évanouissement ou je te promets de te refaire le portrait. Explosa la jeune guerrière en roulant sur le côté, plongeant ses iris emplis de confusion et de haine.

- Ne sois pas si pressée, ton nouveau propriétaire saura éclairer ta lanterne bientôt.

Les effets de la substance psychotrope s’étaient évaporés au fil des heures par le rejet de l’organisme de l’intéressée, l’air salé maritime avait aidé son esprit à regagner petit à petit sa lucidité. Nauséeuse, Rika s’était éveillée tremblante de froid sur un bateau filant à tout allure, les souvenirs des dernières heures lui semblaient aussi vaporeux que du brouillard, peu importe ses efforts à la remise en ordre des événements gardés en mémoire. Ses réflexions flottaient dans une nébuleuse d’appréhension, ses membres endoloris ne toléraient pas un seul mouvement sans se crisper. Son pouls battait à tout rompre lorsque des brides la submergèrent, son estomac se contracta violemment comme pour refuser en bloc de s’être fait manipuler aussi aisément. A la suite de cet échange, elle fut assaillie d’un haut le cœur, qui l’obligea à ramper misérablement au-dessus du bord évacuant son mal-être de façon disgracieuse. Elle s’accrocha autant que son état lui permit afin de ne pas tomber à l’eau bien qu’au vue de la situation désastreuse dans laquelle elle s’était fichue, elle pencherait vers cette alternative. A ses yeux, les visions de sa mort résidaient dans une bataille dantesque combattant ardemment, épée double lame à la main encerclée des cadavres de ses adversaires. Mourir par noyade reviendrait à se déshonorer, pourtant si sa raison de respirer, de se battre avec ferveur disparaissait, à quoi bon ? Dans le meilleur des cas, elle choisirait de sa propre volonté comment périr, sans qu’on lui ôte la vie dans des circonstances si déplorables. Bien évidemment, les paroles d’un assassin demeuraient perfides, vicieuses, rien ne lui prouvait réellement que ses allégations soient avérées. Elles firent écho à une conversation plus vague titillant un sentiment plus profond dans son âme, l’Azurée se sentit soudainement lourde, son esprit réagissait en un rempart. Une partie de son espoir lui criait de ne pas céder à ses doutes, pendant que ces murailles l’oppressèrent de leurs présence, Rika essaya d’abattre ses parois mais elles refermaient un secret déchirant. Ce fardeau, elle pressentait cette sensation accablante en de la culpabilité lié au souvenir de son supérieur et rival de toujours, Riku Kaisuki. Il lui fallut stabiliser ses expirations sous peine de perdre son sang-froid, elle n’était pas en position de s’enrager futilement à l’encontre de son geôlier, elle devait connaitre toute la vérité même si cela relatait la fin tragique de son meilleur ami.

Rika observa du coin de l’œil cet être méprisable, son expression ne présageait qui vaille, on lui préparait une destinée qui la révulserait certainement. Ses traits secs, son sourire malveillant, son regard d’une lueur plus assujettissante procurait une pulsion brûlante de le gifler, de le tabasser et de le tuer sans une once de remords, il lui sortait littéralement par les yeux. Silencieuse, l’ambiance lugubre entre les deux interlocuteurs, à l’affut du moindre geste encouru à leur encontre, se dégradait à mesure qu’ils se fusillaient en chien de faïence. Plusieurs heures écoulées plus tard, leur petit voilier atteignit le littoral d’une île dont la météo n’augurait pas un bon accueil, la plage était recouverte de neige voire parfois de glace. Grelotante à cause de la température glacée se frictionnait vivement les mains et les jambes afin de ne pas tomber en hypothermie pendant que son « guide » s’habilla de vêtements plus chauds. Néanmoins, il consentit à lui balancer sur les épaules une longue cape confectionnée avec de la fourrure animale, Rika s’engouffra sans hésiter sous cette protection, focalisée à se réchauffer pour lui intimer de ne pas s’approcher. Bien évidemment, elle portait une tenue très chic pas du tout adaptée, le froid s’infiltra par le dessous de sa robe. Son ravisseur s’était contenté du minimum syndical pour qu’elle ne lui claque pas entre les doigts sur le chemin, il l’embarqua brusquement par le bras. Obligée de marcher entre la neige de ses jambes nues ralentissant sa progression, par fierté elle n’émit aucune protestation malgré les brûlures qui naissaient sur son épiderme. Elle faillit plus d’une fois chanceler sous la douleur, sa détermination se réduisait comme une peau de chagrin et son envie de s’allonger sur ce tapis enneigé pour s’endormir. La Générale repoussa cette folle idée qui n’entrainerait que sa mort, de plus, chahutée par son gorille vers l’épicentre où reposait une bâtisse sur les hauteurs de falaises rocailleuses. L’homme l’injuriait de ne pas avancer plus vite, la menaçant de la délaisser dans ce calvaire givré, Rika considérait des répliques cinglantes équivaudraient à une perte d’énergie bien trop précieuse. Déjà chanceuse de ne pas s’être effondrée depuis un kilomètre, elle restait par sa propre volonté et un automatisme presque effrayant.

Malheureusement la montée sur les escaliers verglacés conduisant à ce refuge inespéré se transforma en un réel supplice, ses pas mal assurés glissèrent, ne ravaudant sa seule survie qu’en s’agrippant fermement à son antagoniste. Ils atteignirent leur destination non sans difficulté, Lonzo fut contraint de porter la demoiselle sur ses épaules sur les derniers mètres, frigorifiée par l’atmosphère ses résistances succombèrent. Ils entèrent dans la demeure austère dans lequel deux hommes assis près d’un feu conversaient bruyamment, riant parfois à gorge déployé, cependant, ils se redressent bien plus sérieux à leur arrivée. La jeune femme remarqua l’élégance de ces individus très propre sur eux, rien à voir avec sa dégaine tachée de sang et celle de son porteur, justement celui-ci soupira d’exaspération à cette vision. Il lâcha sa captive tremblante, ces gentlemans inconnus la dévisagèrent sans gêne puis l’un d’eux s’adressa impatient envers l’agent du Cipher Pol.

- Lonzo, c’est une blague ? Regarde dans quel état tu nous la rapportes, elle est à deux doigts de trépasser, franchement quel manque de professionnalisme. Tu souhaites mourir ou tu es juste idiot ?

- Oh fichez-moi la paix, vous auriez dû choisir un meilleur endroit pour effectuer l’opération, votre paquet ne serait pas en train d’agoniser de ses engelures. Et je ne pouvais lui retirer ses menottes sans prendre le risque qu’elle puisse s’enfuir.

- Nous menacerais-tu à tout hasard ? Répliqua son acolyte.

- Non, je…Je me permets juste de vous expliquer les raisons de son état critique.

- Pourtant tu es bien emmitouflé, tu aurais dû privilégier sa santé au lieu de la tienne, enlève-les.

- Espèce de..

- Dépêche-toi, notre journée ne se résume pas qu’à ta petite personne mon petit Lonzo.

- Edgar, je sens qu’on va avoir de la compagnie dans très peu de temps.

- Tu as été suivi abruti ?! Impossible de faire confiance à un tel merdeux. Ils sont nombreux ?

- Non mais je préconise qu’on aille lui remettre cette fille.

- Hors de question que je me présente devant lui avec une dépouille congelée, on va les attendre de pied ferme afin de se débarrasser de cet obstacle gênant. Faites-en sorte qu’elle reprenne des couleurs avant notre départ et je suis sérieux Lonzo retire ton pantalon.

- Va pour le défouloir, cela fait longtemps que je ne me suis pas dégourdi, un peu de défi ne me fera pas de mal.

La Générale, prostrée sur les dalles de pierre dont l’esprit somnolait peu à peu, fit un soubresaut quand on l’empoigna pour la placer sans aucune délicatesse au fond d’un siège près du feu. Le fameux Lonzo d’un œil plein de haine envers ses supérieurs s’exécuta indigner de la considération qu’une misérable femme puisse avoir, au contraire d’un agent aussi fidèle que lui, quel manque de bon gout. La jeune femme resta muette, elle devait profiter de cette générosité intéressée dans le cas où des renforts surviendraient. Rika se rappelait que Wayne avait décidé d’enquêter sur l’organisation de sa dernière faction à Water Seven, serait-il à sa recherche ? Ce serait la solution plus logique si jamais… A cette nouvelle pensée, les larmes menacèrent de couler de ses orbites, il était bien trop casse-pied pour se faire tuer par des assassins. Malgré la chaleur qui l’inondait telle une douce couverture invisible, ses membres inférieurs la brulaient à force du froid et des frottements répétés cause des rougeurs peu alléchantes, il était évident qu’elle ne pourrait pas fuir très loin. L’Azurée conserva son calme, Riku serait ravi de l’apercevoir si docile, patiente, il n’hésiterait pas à la taquiner sur sa soudaine discipline envers ses adversaires. Son ami saurait lui redonner un sourire intérieur malgré les épreuves traversées, pour l’heure elle ferma les yeux bercés par cette sensation de soulagement qu’une opportunité de s’évader puisse se réaliser. Sa tête dodelina contre le dossier devant son opposant interloqué par cette léthargie, il alla se pencher vers elle dans le but de la cahoter à l’instant où l’entrée s’ouvrit filtrant la lumière du jour dans ce manoir caché.
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyVen 1 Jan - 7:14

Alors que la petite équipée avait embarqué et que Constant avait pris les commandes selon les recommandations d’un Iceburg occupé à remettre en place la situation de sa ville quelque peu ébranlée par les récents évènements qui avaient gâché la fête, les pensées du commandant étaient tout autres, perdues dans l’horizon lointain où il ne percevait qu’à peine une infime trace de l’aura de la souillure qui avait enlevé son amie. Malgré la détermination dont il avait fait preuve devant le reste du groupe pour leur faire comprendre qu’ils n’avaient pas une seconde à perdre, déclenchant même sans en avoir conscience une parfaite fusion avec son alter ego, le jeune homme n’avait pas oublié combien son échec était cuisant en matière de protection de la seule personne qui comptait réellement pour lui, au-delà de tous les êtres vivants dans ce monde ; oh bien sûr il tenait à tous ses soldats, mais cela n’avait rien à voir avec le lien qui l’unissait pour le meilleur et pour le pire à cette jeune femme aux cheveux azurés qui avait marqué sa vie à jamais de son empreinte. Il ne pouvait pas se manquer une fois de plus. Il avait déjà commis l’erreur de lui faire perdre son père adoptif, de rester aveugle à toutes ses tentatives de se rapprocher de lui, de se marier avec une autre femme qui au final l’avait jeté comme un déchet à la première occasion, et de s’être sacrifié bien trop de fois pour la sauver quand il aurait pu agir de manière beaucoup plus prudente. Passant sa main sur son œil qui n’était pas valide lorsqu’il n’était pas illuminé par un iris de Cael, le commandant prit une profonde inspiration et replongea entièrement ses sens dans l’observation de la mer pour pouvoir garder la trace de leur cible. Leur embarcation n’avait pas grand-chose à avoir avec un navire ; sa coque métallique ressemblait bien plus à l’alliage utilisé sur le train de mers, mais avec un aspect moins travaillé, plus brut, tandis que sur les côtés, des sortes de tuyau métalliques étaient reliés au pont, et commençaient à dégager de la chaleur. D’ailleurs Wayne était parti s’activer dans les tréfonds de la cale, où une machinerie fonctionnait grâce à un mélange de roches embrasées et de coquillages appelés dials, dont le commandant n’avait entendu que quelques rumeurs, présentant ces derniers comme des bijoux d’inventivité, dotés de capacités incroyables. Ces derniers étaient vraisemblablement destinés à la propulsion du navire. Point de voile d’ailleurs sur cette embarcation, mais une énorme cheminée laissant échapper des panaches de vapeur, dégageant des volutes salées. Un savant mécanisme des plus complexes qui recyclait l’eau de mer pour générer d’autant plus de vapeur sur les pierres irisées que Wayne réchauffait régulièrement, le tout générant par la chaleur produite une réaction en chaîne de rouages et d’engrenages qui s’entrechoquaient dans un fracas assourdissant, propulsant leur engin des mers. Cependant, contrairement au train des mers, pourtant déjà rapide, le système de propulsion était couplé à des dials spécifiques, que les rouages faisaient tourner à toute vitesse, générant des couloirs de vents qui créaient une accélération supplémentaire, contrôlée par les tubes métalliques qui expulsaient l’excédent d’air directement derrière eux. D’ailleurs, la moitié de l’équipage manqua de tomber au sol au démarrage du navire. Tous s’attachèrent comme ils purent, Wayne contint un juron de ne pas avoir été informé de ce détail, tandis qu’il attachait leur captive, sous le regard amusé d’un Constant qui avait volontairement omis ce détail technique pour voir leurs réactions lorsque la force de poussée les ramènerait à la réalité de leur situation : le besoin d’aller le plus rapidement possible pour ne pas se laisser distancer. A présent qu’ils avaient une piste sérieuse pour suivre la trace de ceux que poursuivaient le prince dans sa quête désespérée de vérité, il affichait un air plus déterminé encore que celui du commandant. Ce dernier s’approcha lentement de leur guide et allié, prenant la parole avec la volonté de satisfaire sa curiosité :

« - Je me doute que cela fait partie de votre personnalité, et qu’il est fort possible que vous ne souhaitiez pas y répondre, mais… Accepteriez-vous de répondre en partie à mes interrogations ? Je constate que nous sommes alliés, mais au final nous ne savons rien de vous qui savez tout de nous…

- Il est toujours bon de préserver une part de mystère au sujet de sa personne mon ami. Bien que je comprenne votre curiosité, elle est tout à votre honneur. C’est ma propre curiosité maladive qui fait que je sais beaucoup de choses sur beaucoup de monde après tout ! Bien. Je ne garantis pas de répondre à toutes vos questions, mais je peux au moins vous éclairer sur certains points. J’aime à parler de mes enquêtes réussies si c’est ce que vous voulez entendre !

- Plus que les enquêtes que vous avez menées à bien, ce dont je ne doute pas une seconde au vu de l’intellect dont vous savez faire preuve, Je m’intéresse plutôt à l’étendue de celle que vous menez actuellement. Qui sont réellement ces hommes en blanc, cette « organisation » ? J’ai le sentiment que tout cela me dépasse, bien au-delà du gouvernement, de la Marine, même des Dragons Célestes. Que celui que vous poursuivez réellement… est extrêmement dangereux. Peut être même encore plus que ceux contre qui je m’apprête à combattre pour libérer ce monde.

- Vous êtes perspicace, je ne peux le nier, presque autant que moi ! Quand je pense à tous ces idiots de la Marine qui tentaient de s’immiscer dans mes enquêtes avec leurs idées simplistes, rah ! Il n’y a pas plus frustrant que de mener une enquête avec un de ces fonctionnaires persuadés d’avoir trouvé la solution quand je ne leur ai donné qu’une bribe de piste et s’égarent sur des absurdités ! Mais passons ces souvenirs désagréables. Vous avez raison. Cette histoire va bien au-delà du rapt que vient de subir votre amie. Je ne peux vous donner plus de détails que je n’en connais moi-même malheureusement. Cette organisation a la mainmise sur tous les pouvoirs. Ils influencent le haut commandement militaire, la justice, le commerce et l’industrie… et même le pouvoir politique des Dragons Célestes ! Depuis des années et la découverte que l’un d’eux tentait de corrompre mon père le roi de Logicia afin d’utiliser les dons de notre nation pour leur réseau d’informateurs, je traque leurs membres un à un, tentant de remonter le chaînon au sommet de cette immense pyramide. Mais loin d’en trouver les fondations, ils m’ont toujours égaré dans un labyrinthe tentaculaire, laissant derrière eux des outils sans la moindre utilité qui sont tous incapables de me fournir la moindre information. Ce Lonzo que nous poursuivons est du même accabit ; pour mon enquête, il ne représente rien. Il n’est qu’un exécutant sans la moindre importance, un de ceux que ma cible exploite, lui faisant miroiter ses désirs les plus grands. Il a ce talent, il ne se salit jamais les mains. Il ne s’est jamais mis en danger d’être découvert, il est l’ombre parfaite de ce monde, celui qui vit caché et contrôle pourtant tout ceux qui agissent dans la lumière. Un véritable… Napoléon du crime, le génie qui sait comment agir pour ne pas être découvert.

- Et pour quelle raison dans ce cas nous suivez-vous ? Y a-t-il un quelconque intérêt à sauver Rika pour vous ?

- Hahaha… C’est donc pour cela que vous êtes si intrigué envers ma personne ? Par jalousie quand à cette jeune femme ? Voyons… Je n’ai pour seule amante que la recherche perpétuelle d’une enquête à résoudre, je n’ai guère d’intérêts de ce genre, ils ne feraient qu’accaparer du temps à mon cerveau. Non, si je vous ai suivis, c’est que ce Lonzo ne prend pas une direction aléatoire. Il va livrer Rika QUELQUE PART. S’il se trahit, et nous permet de le suivre, alors peut être que je pourrais tomber sur un plus gros poisson. Le genre qui pourrait réellement m’amener à découvrir l’un des rouages les plus importants du réseau de mon ennemi. Arrachez une racine, et le chêne ne bougera pas, mais ébranlez une seule fondation d’une maison, et celle-ci s’effondrera. L’homme à la tête de tout ce petit monde de criminels est probablement bien trop confiant dans ses capacités pour croire que nous soyons en mesure de mettre la main sur l’un de ses plus fidèles lieutenants. La simple nouvelle d’une telle arrestation le mettrait dans un tel état qu’il finira forcément par se trahir d’une manière ou d’une autre. Aussi parfait qu’il soit, il est un être humain, une créature dotée de sentiments. Tout aussi enfermés et maîtrisés qu’ils soient chez cette personne, il a forcément une faiblesse. Sa trop grande confiance dans sa capacité à organiser les choses sans accrocs l’expose à une sévère déconvenue s’il tombe sur un adversaire qui parvient à bloquer l’un de ces mécanismes si bien huilé.

- Vous feriez presque peur quand vous êtes en transe comme ça vous savez ? Je vois que nous avons un ennemi commun, même si nos objectifs ne sont pas les mêmes. Toutefois si cette personne contrôle effectivement le monde actuel dans l’ombre, alors il est certain que nos chemins se croiseront plus d’une fois prince Constant. »

Achevant leur conversation sans s’étendre plus longtemps sur les petits secrets des uns et des autres, le commandant prit congé, repensant à tout ce qu’il avait prévu pour la suite de son organisation. Rien de tout cela ne serait possible s’il n’avait pas sa générale à ses côtés. Rika était le pilier fondateur de Justice. Sans elle, c’était la base qui s’effondrait. Oh bien sûr, il savait parler, il savait conduire les hommes, il savait se battre, il savait négocier, organiser, mais elle était le phare qui savait lui sortir la tête de l’eau lorsqu’il s’enfonçait dans les ténèbres d’un travail un peu trop présent. S’il s’écoutait, il passerait sa vie à son bureau, ne le quittant que pour les besoins les plus essentiels, ne dormirait pas dans son lit, ne mangerait que suffisamment pour ne pas perdre conscience…Il se donnerait corps et âme à son but, occultant complètement le monde réel et les inquiétudes de son armée. Un commandant mégalomane obsédé par l’accomplissement de ce qu’il estimait son seul devoir, qui n’incombait à personne d’autre. Il s’obligeait à mener son combat seul, comme s’il n’avait personne pour le soutenir, et ça c’était une erreur de plus de sa part, de la même manière qu’il s’était toujours senti obligé de sacrifier son propre corps si les circonstances l’exigeaient, oubliant que dans le monde, il existait des milliers de personnes en mesure de le toucher, soit par une arme en granit marin, soit par l’utilisation du haki, ce mystérieux fluide d’énergie dont on lui avait brièvement parlé. Lui-même n’avait commencé à s’entrainer à l’utiliser qu’au moment où ils avaient achevé la construction du QG à Phyrisia. Rika avait toujours veillé à ce que le commandant tienne sa promesse à un Mark mourant de rester en vie quoi qu’il arrive. Elle l’avait engueulé à de nombreuses reprises, l’avait poussé à se dépasser et à changer foncièrement son attitude naïve et excessivement imprudente. Vouloir sauver un maximum de monde était louable, mais s’il devait perdre la vie pour cela, alors il devait relativiser, chercher un autre moyen. Une vie n’en valait pas une autre, la mort restait triste dans tous les cas. C’était pour cela que Riku savait pertinemment qu’il ne voudrait être avec personne d’autre qu’elle. Que personne ne pouvait remplacer sa présence. Et que si elle devait mourir, alors sa propre vie prendrait fin. Il n’aurait plus aucun but à accomplir. Même s’il savait que cela énerverait la jeune femme de savoir qu’une fois morte il abandonnerait tout, il n’aurait pas la force de continuer à se battre sans celle qui guidait ses actions sans même en avoir conscience. Il fut cependant sorti de ses pensées par l’approche d’un Wayne en sueur, qui lui tendit un grand manteau épais, visiblement destiné à résister contre le froid qui se faisait de plus en plus sentir à mesure qu’ils approchaient d’une île. Inconsciemment, le jeune homme leur avait donné le cap à suivre, mais il ne pensait que le voyage se ferait aussi rapidement. Cependant, il était évident au vu de l’état de son second, couvert de suie, que leur embarcation était hors service après l’accélération qu’ils avaient effectuée. Les eaux étaient devenues beaucoup plus sombres, la nuit était tombée ; plusieurs petits icebergs flottaient dans les eaux glaciales d’une île hivernale. Intrigué, le commandant se rappela qu’en plus ils n’avaient pas voyagé à l’aide d’un log pose. Il était donc fort possible que cette position ne soit indiquée sur aucune carte du monde connu, la parfaite cachette d’un groupe de terroristes marionnettistes du monde moderne. Sans s’offusquer d’avoir été interrompu dans son fil de pensées, même rassuré que ses camarades aient pensé au nécessaire pour approcher du frimas de cet îlot perdu, Riku enfila le manteau, passant ses bras dans ses manches, pendant que Cael observait les côtes de la péninsule dont ils approchaient.

« - Elle est ici. Son aura est très affaiblie, mais je peux la ressentir. Rika est encore vivante, et dans les murs d’une bâtisse de cette île. J’en suis certain. annonça-t-il à son acolyte en pensée.

- Je fais confiance à tes sens pour cela Cael. J’ai développé mon ressenti des auras, mais tu es le meilleur de nous deux sur ce point. Ton instinct ne te trompe jamais. Est-ce que tu sens autre chose ?

- Hormis l’aura de ce gugusse que nous suivons depuis des heures, aucune. Mais il est certain qu’ils se sont arrêtés. Ce type a du rencontrer ses employeurs, ou en tout cas ceux au dessus de lui dans l’échelle. Et ceux là savent parfaitement dissimuler leur présence. »

Lentement, le commandant descendit du bateau, faisant un bond pour atterrir sur la berge sans attendre le reste de l’équipage. Comprenant que son supérieur avait ressenti quelque chose, Wayne ne s’en inquiéta pas et précisa à Constant qu’il retournait auprès de sa captive afin de la « reconditionner ».

« - Il n’y a pas à s’en faire. Riku n’est pas commandant d’un groupe rebelle pour rien. Il n’a sans doute pas nos aptitudes réciproques en matière d’infiltration, mais il en a dans la caboche. Il pense loin, sans doute plus loin que nous tous. Vos capacités sont différentes. Vous êtes l’analyse, il est l’acteur. Il agit mieux en improvisant sur le tas. De notre côté, je suis certain que vous avez un plan pour accoster sur cette île et rentrer dans leur base sans se faire repérer par ces tueurs.

- J’avoue être assez dubitatif sur ce besoin d’improvisation, c’est la meilleure manière d’échouer. Agir sans préparation c’est dans le pire des cas la mort, dans le meilleur des cas, la capture. Mais j’imagine qu’il nous offre la possibilité d’une diversion efficace s’il se fait repérer. Bien. Malheureusement, ne connaissant pas les lieux, je ne vais pas pouvoir complètement anticiper la marche à suivre. Toutefois, il est évident que toute base, cachée ou non, dispose de voies d’aération pour permettre à ses habitants d’y vivre même dissimulés du monde. Nous devons trouver l’une de ces bouches, et y jeter ceci. Une préparation de mon cru. Oui j’aime faire un peu de chimie à mes heures perdues, c’est toujours utile pour certaines enquêtes…Difficiles.

- Et à quoi doit nous servir cette décoction ?

- Il s’agit d’un puissant gaz à effet anesthésiant. Si une personne respire les vapeurs de ce produit, elle verra ses membres perdre leurs fonctions motrices, et il ne seront plus en mesure de s’échapper, sauf bien sûr s’ils connaissent déjà de tels produits et ont prévu des mesures contre. Oh bien sur l’effet est temporaire au cas où vous vous interrogiez sur le cas où notre ami et sa générale bleutée se retrouveraient victimes du gaz eux aussi. Tout ce que nous avons à faire c’est nous tenir prêts à intervenir une fois le nuage dissipé.

- Neutraliser totalement nos adversaires avant de pénétrer dans la base ennemie… Peut être contesterez vous cet état de fait mon cher ami princier, mais vos méthodes ne sont pas bien différentes de celles des assassins que vous combattez.

- Je préfère que vous me considériez juste comme un sociopathe de haut niveau. »

Pas franchement sûr d’avoir compris les paroles de son interlocuteur, le soldat fit comme s’il acceptait, hochant la tête en affichant une expression convenue pour ne pas perdre plus de temps. Il était certain que l’emploi d’une telle méthode leur assurerait une certaine économie de temps, mais non seulement Riku n’était pas au courant, mais en plus ils n’avaient aucune garantie que les agents présents dans la bâtisse ne se soient pas prémunis contre ce genre de menaces, étant eux-mêmes utilisateurs de ces méthodes. Soucieux d’assurer les arrières de son commandant, Wayne prit les devants, et se lança sur la berge enneigée, sentant la matière blanche aussitôt crisser sous ses chaussures. Il observa pendant un temps les alentours, guettant une potentielle entrée visible de loin. Mais il était évident que des agents, si bas placé dans la hiérarchie fussent-ils, au service d’un ennemi aussi terrible que ce qu’avait pu en décrire Constant s’étaient forcément préparés à ce que des intrus débarquent sur la péninsule qui leur servait de cachette. Il n’était pas impossible qu’ils aient des dizaines d’avants postes du genre leur permettant d’échanger leurs informations et de transmettre à distance leurs rapports à leurs supérieurs. De ce fait, l’entrée de leur base pouvait se trouver sous n’importe quelle pierre, n’importe quel brin d’herbe ou bien amas de boue bien dissimulé. De ce fait, un simple repérage visuel ne leur suffirait pas. Il fallait déceler une anomalie particulière, comme de la terre tassée de manière non naturelle, une absence de végétation intriguante, ou bien des arbres étrangement plantés à un endroit où ils ne devraient pas… Sur ce plan, son allié aux dons d’observation serait un atout non négligeable. Il devait d’ailleurs suivre le même raisonnement que lui et prendre le maximum d’informations possible. Soudain, le prince pointa un tumulus rocheux, dont la forme était anormalement régulière, comme une sorte d’arche qui surmontait un tas de neige.

« Ce point semble anormalement aménagé. Bien sûr, ce n’est qu’une supposition de ma part, mais je constate également que la végétation alentour est curieusement découpée… Si bien sûr des clairières existent dans les bois, il est rare qu’elles aient une forme découpée avec une telle précision au milieu des arbres… Nous devrions jeter un œil de ce côté. Mais restons prudents. Il n’est pas dit que nous ne déclenchions pas une… »

A peine eut-il prononcé ces mots qu’une explosion retentit à l’opposé de l’île. Constant comprit aussitôt que le commandant de Justice n’avait absolument pas opté pour la discrétion, passant une main devant ses yeux en soupirant, il dut malgré tout concéder que cela constituerait une diversion de choix pour entrer dans la base ennemie. De son côté Wayne était plié de rire, imaginant ce qu’avait bien pu faire le jeune homme, qui ne cessait décidément d’agir à l’encontre de tout ce qu’on aurait pu penser de lui.

Riku, lui, n’avait jamais été aussi en forme et déterminé, alors que la puissance de Cael débordait de leurs corps. Ils s’étaient suffisamment éloignés de leurs alliés pour pouvoir agir librement et s’assurer qu’ils ne soient pas repérés si les agents ennemis sortaient de leur cachette pour s’en prendre à lui. De toute manière, il ne leur laisserait aucune chance de s’échapper, et encore moins de faire du mal à Rika. Sa décision était prise, hors de question de faire dans la dentelle ou dans la discrétion qui lui ferait perdre trop de temps. Concentrant son aura plus que jamais, le commandant forma une gigantesque sphère d’eau au dessus de lui, se servant de la neige environnante comme d’un catalyseur surpuissant, asséchant la plaine autour de lui. Projetant alors son arme contre la terre en quête d’une base souterraine, le brun déchaina sa puissance et provoqua une secousse terrible, fendant la terre en deux et dévoilant des rebords métalliques, qui craquelèrent aussi avant de céder sous l’impact. Rapidement, il put voir une sorte de couloir d’égoût, sous le regard médusé d’un homme en blanc qui ne s’attendait pas à voir surgir de nulle part un homme bien décidé à tout détruire. Il voulut s’emparer d’un escargophone pour informer ses supérieurs, mais Cael ne lui en laissa pas le temps, et traversa son corps de sa lame, remontant jusqu’à sa gorge pour s’assurer que l’entaille soit profonde et mortelle. Dans une gerbe de sang, Riku essuya leur lame, s’élança dans les ténèbres, suivant désespérément cette aura qui le gardait éloigné de celle qu’il aimait… Il hurla de toutes ses forces :

« RIKAAAAAAAA J’ARRIIIIIIIIIVE



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Rika Kayama
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La brise glaciale de la tempête de neige hurlant au-dehors s’engouffra sans pitié par l’embouchure aux fins d’envelopper les êtres fait de chaire de son étreinte mortelle, la violence des vents était parvenue à pousser légèrement la porte de pierre à croire qu’une entité l’envoyait mugir. Il n’était pas rare que le climat rafraichissant s’exhibe d’une manière des plus sauvages et indomptables, prêt à repousser les imprudents osant poser le pied sur cette contrée indiquée sur un nombre de carte limité. Chacun des protagonistes dans la demeure frissonna à cette arrivée, les doigts de la Générale se resserrèrent sur les couches d’habits tandis que Lonzo s’était redressé précipitamment pensant que l’un des intrus venait stupidement les défier. Ses deux compagnons grognèrent de mécontentement, eux aussi déçus de ne pas voir débarquer un adversaire sur lequel ils pourraient se défouler avec la plus belle des cruautés. L’agent du Cipher Pol fut dans les arts de l’assassinat et l’espionnage un excellent élève dès le départ, éliminant camarades et obstacles, toutefois, il ne saurait nier la puissance démentielle des lieutenants de Sir Alan Drake. Entourés de son apparition de son cercle restreint de seconds dont leur loyauté n’avait d’égale que leur force. Ils surent démontrer leur potentiel monstrueux réservé uniquement à l’obéissance de leur maître, le tueur à gage s’était questionné plus d’une fois sur la manœuvre utilisée à conserver le dévouement de ces forces de la nature sans qu’ils ne décident de se retourner contre lui. Un pacte fut la première pensée de l’homme en blanc, pourtant il ne perçut aucun engagement les contraignant à le servir, ils s’exécutèrent avec une bonne foi presque inouïe. Parfois, l’idée saugrenue que cet être intouchable puisse disposer d’un fruit du démon capable d’hypnotiser les gens dans le but de les plier à sa seule volonté, lui paraissait ensuite plausible. Toutes ses hypothèses, vis-à-vis d’un tel désintéressement à s’accaparer le pouvoir entre ses mains, ainsi que la plus grande organisation ayant tissé les ficelles du destin d’innombrable pays, ne se vérifièrent jamais du fait que l’homme était indiscernable par nature.

La chaleur réchauffa peu à peu ses membres engourdis par le froid, ses lèvres gercés se teignirent en un rose plus naturel, son souffle autrefois embué trouva un rythme moins saccadé. Bientôt, elle pourrait se mouvoir avec plus d’aisance qu’une mamie du troisième âge, malgré les ecchymoses disséminées sur son épiderme d’albâtre. Ses iris d’azur s’adaptèrent avec plus de clarté à épier l’environnement à la recherche d’un outil, avec lequel elle pourrait se défendre voire si l’opportunité lui permet fuir vers cette cavalerie inconnue, en priant que cela puisse être des alliés de circonstances. Son regard perçant et exercé à improviser dans les situations les plus désespérées, ce ne serait pas la première fois qu’elle userait d’adresse et de méthodes plus immorales. Par le passé Mark n’avait pas hésité à les entrainer, Riku et elle, en les délaissant se débrouiller sur une île pendant plusieurs semaines aux fins d’affuter leur instinct de survie mais également de ne pas rester sur leurs acquis, développant chacun des compétences dans lesquels ils n’excellaient pas. Très agile de par son style de combat, la jeune femme se voyait face à des épreuves de force et de rapidité, pendant que son rival galérait sur des exercices de souplesse et de précision. Les deux garnements tentèrent de contourner le problème en tentant de se refiler les obstacles délicats, malencontreusement pour eux, le Vice-Amiral avait veillé à l’éventualité d’une alliance de courte durée. L’entente bien qu’appréciable à ses yeux d’enseignant bienveillant, ne faisait pas partie de son plan, ainsi les deux adolescents ne réussirent pas les tests de leur domaine d’aptitude. Rusé qu’il fût, le marine s’était amusé à leur concocté des examens sur mesure afin que les concernés réfléchissent sur la meilleure façon d’améliorer leurs faiblesses. La cordialité se métamorphosait aussitôt en de nouvelles disputes lorsqu’ils se rendirent compte des manœuvres de leur mentor, l’ex-Amiral et sa Vice-Amiral appréhendèrent finalement la résolution de leur apprentissage.

Une fois l’initiation achevée, Mark débarqua devant eux avec un grand sourire plus que satisfait de leur évolution, démontrant qu’il les observait d’un promontoire non-loin de leur campement. A cette apparition, les rivaux déchainèrent l’accumulation de leur frustration précédente sur le nouvel arrivant en le menaçant qu’ils se vengeraient plus tard, le guerrier se contentait de rire ravi de les savoir en pleine forme. Il retint quelques larmes de soulagement, même s’ils n’étaient pas du même sang, il chérissait ces pupilles recueillis par ses soins comme ses propres enfants. Il ne pouvait donc s’empêcher de s’inquiéter à chaque instant, de les protéger auprès de ses supérieurs en cas de bêtise quitte à mettre en jeu sa carrière. Les deux énergumènes trop centrés sur eux-mêmes et leurs ambitions ne réalisèrent pas tout de suite les enjeux de leur désinvolture, de leur rivalité grandissante menant à des conflits et des dégâts causés par leur insouciance. Et malheureusement lorsqu’ils en prirent conscience, les conséquences furent irréparables engendrant plus d’affliction et de peine qu’ils ne l’auraient jamais imaginé. Les deux officiers se séparèrent fâchés, tous les souvenirs ensemble ternis par le chagrin et la culpabilité, l’attachement d’une amitié exotique évanoui à des lendemains plus sombres par la mort de l’homme, qui les avait rassemblés en une famille. Chacun traça son chemin sans se reparler, s’évitant, s’ignorant jusqu’à ce que le destin force leur retrouvailles auxquelles Rika consentit avec des réserves en hommage à son père adoptif.

Revenons au pétrin provoqué par l’envie de son supérieur de faire une pause à Water Seven au lieu de naviguer tout droit à l’île des femmes, Amazon Lily, dans le but de rompre tout lien avec la célèbre impératrice Boa Hancock. La Générale était d’avis que Riku désirait gagner du temps sur sa réflexion en décidant de cette escale, rien de plus étonnant quand on est amoureux d’une aussi belle femme avec laquelle on est marié et qu’on a passé de merveilleux moment. En raison de ce tiraillement sentimental, son amie insista à l’accompagner certaine qu’il réussirait à s’égarer psychologiquement de sa nature naïve. Il risquait de se plonger droit dans la gueule du loup, elle tenait à le soutenir quelques soient sa décision et les événements, le réconforter d’une rupture amoureuse ou l’encourager à préserver sa relation avec la corsaire mais plus particulièrement de le ramener en vie au QG de Justice. La tournure de cette aventure advint que l’Azurée se retrouva la tête la première dans les emmerdes, ne sachant si son Commandant était réellement mort, la confusion régnait dans son être entre sa mémoire et son cœur en désaccord. Elle devait se défaire de ces entraves la rendant vulnérable, incapable de se servir de son fruit du démon ou de communiquer avec le réseau spirituel de la végétation. Grâce à elle, Rika se serait apte à venger son ami peu importe ce qui lui en couterait, malgré cette contrée enneigée, elle saurait se battre en harmonie avec la nature qui y vit. Son balayage approfondi et discret du regard lui apprit qu’à défaut de son arme de prédilection perdue dans les catacombes de Water Seven, il lui serait possible de sauter sur le tisonnier. En effet la demeure était bien modeste en termes de mobilier, elle devait servir comme lieu sommaire de rendez-vous à l’abri des yeux indiscrets, mise à part une cheminée, des chaises plutôt confortables et une table. Rien d’extraordinaire, l’Azurée s’emparait de la tige de fer, désormais elle devait se pencher sur l’étape, qui réclamait du doigté ; Dérober la clé de ces menottes en possession de son geôlier. Il ne serait pas aisé de la lui subtiliser notamment avec des talents dans le vol frôlant le zéro absolu. Le séduire consisterait en une perte de temps étant donné qu’ils n’étaient pas tout seul, la notion de sociabilité était déjà un sujet de désintérêt alors charmer à l’aide de ses maigres atouts et couverte de sang frisait le ridicule. Ses autres options étaient limitées, justifier le fait qu’elle se rapproche de lui sans aucun contexte s’en trouvait impossible à moins d’un miracle, endormir sa méfiance voire le distraire afin que la jeune femme arrive à le fouiller avec la plus grande habilité et soustraire son unique chance de salut.

L’assassin s’était débarrassé de son pantalon comme on lui avait ordonné, Rika évita d’éclater de rire à cette vision punitive et particulièrement humiliante, il ne payait pas de mine à sautiller sur place dans le but de conserver sa température corporelle. Décris ainsi, il ressemblait presque à un sbire placé au rang le plus insignifiant, si la Générale ne se remémorait pas sa perfidie ainsi que sa vigueur la neutralisant en un seul coup de poing, elle se serait essayée à un tour de force. Point intéressant à noter fut de remarquer que ses acolytes d’un niveau encore supérieur du sien le méprisait, instiguant une certaine consternation chez lui, pousser cet assentiment s’avérerait assurément ingénieux. L’inconvénient consisterait à l’insuffler indirectement, Rika détenait un tempérament consistant à lancer des provocations directes et sans anicroche, la plupart d’entre elle visée son rival et ami lorsqu’ils conversaient. Spontanée dans ses paroles, elle écartait toute politesse à son égard comparé aux autres membres de l’organisation qui s’exprimait avec déférence, non elle abattait le couperet de son opinion tranchant. Et Riku répondait avec le même mordant, ressemblant à une joute verbale qui convergea inextricablement à une mésentente apparente dont la teneur retentissait au sein des remparts de la forteresse et le craquement d’un bureau innocent, bien trop victime à son gout. L’humeur excédée et refroidie de son ravisseur ne tolérait pas une telle bravade de la part de sa captive, le caresser dans le sens du poil se révèlerait la meilleure solution. Brr ! Lécher les bottes horripilait l’Azurée, au temps de la Marine elle ne s’était abaissée à complimenter faussement ou baratiner ses supérieurs, son indiscipline insupportait les Amiraux à l’exception de Riku habitué à son idiosyncrasie dénuée de grâce. Ne se départant pas de son allure neutre, la guerrière prisonnière interpella le dénommé Lonzo en mâchant ses mots de son éternel ton froid, se comporter autrement revenait à les avertir de ses arrière-pensées.

- Ce n’est pas le grand amour entre vous et vos amis à ce que je vois, votre tête ne leur revient pas ou ils sont comme cela avec tout le monde ?

- Hmpf.

- Quel dommage d’être remercié ainsi, vous qui avez su capturer l’un des généraux de Justice. Je ne me souviens pas que Marineford sous-traitait les dangereux criminels sur un ilot si reculé, enfin cela fait deux ans, les méthodes ont surement changé avec ce cher Généralissime Jin. Pas que ce petit air frais me revigore mais je m’interroge sur mon sort ? L’exécution publique ou Impel Down ?

- Je ne chercherais pas si j’étais toi, tu n’apprécierais pas.

- Oh vous savez, plus rien ne m’étonne dans un monde si corrompu même vous subissez des injustices de toute évidence, différente de celle que vous infligez aux pauvres innocents qui périssent sous votre joug.

- Des aléas de la vie, je préfère ma situation actuelle que la tienne, cela fait quoi d’être traquée à mort ? Quitter une condition confortable en suivant un traitre au fin fond du monde, obligée de se terrer comme une lâche ?

- De magnifique vacances, plus personne sur votre dos à longueur de journée. La liberté est bien plus jouissive que le pouvoir, je suis livrée à moi-même sans aucune contrainte.

- L’indépendance n’est qu’une illusion, les plus puissants régissent les petites gens en les écrasant. Ce n’est pas choquant que tu deviennes perdante dans l’histoire.

- Qui sait…J’aurais au moins vécu comme je l’entendais, regretter ses actions n’est qu’une preuve de pusillanimité peu importe ce qu’il adviendra de moi. Je croirais en mes convictions jusqu’à ma fin, et vous, accepterez-vous de vous plier à des êtres arrogants toute votre vie ?

- Je me contente de survivre et d’amasser ce dont je mérite, tant pis si je dois me soumettre à plus fort.

- Eh bien …

La Générale allait passer à la phase complexe, soudain, une forte explosion résonna au-dehors ébranlant l’édifice, talonné d’un tremblement de terre. Déstabilisés par la détonation, les trois hommes interloqués retrouvèrent leur équilibre pendant que l’Azurée profita du désordre et principalement des secousses sismiques pour choir de son siège. Elle s’étala avec inélégance à moitié contre l’anatomie musclé de son gardien, stupéfaite de s’être faite projetée, elle écarquilla les yeux en maugréant indignée d’une telle collision. Les lèvres de l’homme s’élargirent en un sourire à cette approche impromptue l’enlaçant, ayant pour résultat de répugner Rika prompt à se défaire. Diverti de l’agitation de sa détenue outrée par cette proximité défendue, le regard noir de ses coéquipiers s’étant retournés aux contestations vives de la captive lui somma de ne pas la toucher aussi impunément. Il ôta ses bras en se reculant avant que les deux lieutenants le fassent sans considération pour sa personne, Rika chuta mollement sur le pantalon immaculé de ce dernier. L’un des hommes raffinés prit l’initiative de la ramener brutalement sur sa chaise au coin d’un feu, soulignant cet effort d’un soupir face à la bouffonnerie de cet agent du Cipher Pol 0. La jeune femme n’émit aucune protestation, satisfaite de sa petite mise en scène avilissante, au creux de sa paume gauche une clé y était enfouie, récupérée prestement dans l’une des poches de son ravisseur. Subrepticement sous la couche de vêtements, elle inséra la clé dans les menottes, à l’instant où elle ne sentit plus le poids du granite marin, son énergie immergea de nouveau en elle. Heureusement qu’elle était passée maitre dans l’impassibilité, sa connexion avec le réseau affluant de la végétation lui offrait véritablement un sentiment de latitude et d’espoir que rien était complétement perdu. Son esprit s’entremêla avec les racines de son fruit du démon, un plaisir dont elle se délecta une fraction de seconde, elle communiqua silencieusement son besoin de la présence de ses amies. Les plantes ne parviendraient pas à casser les dalles de pierre trop épaisses en poussant pour rejoindre leur messagère, elles interviendraient en rampant vers l’entrée de la demeure.

L’exécutant possédant la capacité de radar ambulant serait sans doute un souci de taille s’il détectait l’essence d’être vivant, il fallait donc attirer leur attention. Pas le choix, d’un saut, elle s’élança sur le tisonnier en l’empoignant de toutes ses forces, ils se retournèrent aussitôt vers elle sans sourciller. Conscients en sa tentative l’extériorisation de sa volonté de se battre inlassablement pour sa liberté, élevée telle une guerrière indomptable il était logiquement impossible qu’elle abandonne même en vain. Une question lui trotta dans la caboche en voyant qu’ils ne se plaignaient pas de l’impotence du tueur à gage ;  avaient-ils flairé sa manigance et ainsi décidé de la laisser faire afin de lui enlever toute aspiration par l’anéantissement de toute révolte ? Dans ce cas, l’arrivée des soi-disant renforts ne seraient rien de plus qu’un mensonge, un test de l’attitude qu’adopterait la demoiselle, un jeu vicieux psychologique. Déterminée à en découdre, elle brandit son arme se postant en garde, ses iris bleutés brillaient d’une lueur de férocité et d’allégresse, sa voix brulante d’hardiesse s’adressa à ses adversaires.

- Allez messieurs, mesurez-vous à moi. Approchez que je vous embroche, vous ne m’atteindrez jamais. Je vais vous vaincre un à un et ensuite je vous obligerai à me narrer ce qu’il est advenu de cet imbécile de Commandant Kaisuki. Et je vous promets mille souffrances, si vous m’affirmez qu’il est mort.

- Que ce petit oiseau est délicieux, il me ferait presque larmoyer si j’avais encore un quelconque intérêt pour la sensiblerie des émotions.


Dernière édition par Rika Kayama le Lun 4 Jan - 6:29, édité 1 fois
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyDim 3 Jan - 13:16

La petite diversion de Riku avait parfaitement fonctionné et déclenché une alerte. Tous les regards étaient tournés vers lui à ce moment-là. Il n’était pas dit que Wayne et le prince Constant ne tomberaient pas sur un agent plus malin que les autres qui les cueillerait à la sortie, mais pour le moment, ils avaient la voie libre. D’ailleurs, alors que Wayne avait tourné le regard dans la direction d’où provenait l’attaque de son supérieur, quelque peu inquiet de la détermination furieuse dont il faisait preuve, Constant avait rapidement reporté son attention sur l’accès qu’ils tentaient de s’ouvrir. A l’aide d’une pierre plate qu’il avait ramassé plus loin, il se mit à creuse dans la neige, surprenant l’ex agent du cipher pol qui ne s’attendait pas à le voir agir ainsi, aussi impliqué. Durant sa longue carrière d’assassin, il avait eu affaire à bien des nobles de tous horizons, mais aucun ne l’avait agréablement impressionné. A dire vrai, il n’était tombé que sur des ordures de la pire espèce, qui vivaient dans leur monde à part sans se soucier du reste de l’humanité. Bien sûr, à l’époque, il ne lui serait jamais venu à l’idée de critiquer ainsi ceux qui faisaient appel à ses services, mais il avait malgré tout conscience des personnes qu’étaient ses employeurs, et il ne prenait aucun plaisir à accomplir sont travail. Meurtre après meurtre, il était entré dans une spirale de violence infinie où il ne tuait pas pour le désir de tuer, mais simplement parce qu’on lui avait demandé de le faire. Alors quand il fut envoyé pour assassiner le désormais traître Riku Kaisuki, il ne s’attendait pas pour la première fois de sa vie à douter. Evidemment le rapport de force était en sa défaveur. L’ex amiral s’était débarrassé sans problèmes de tous les autres membres de son unité, et lui-même n’était parvenu qu’à l’entailler légèrement. Pourtant, ce fugitif, ce « travail » qu’on lui avait confié, il le traitait avec respect, même lame contre lame, les yeux dans les yeux avec un homme qu’on avait envoyé pour l’abattre, riait, demeurait calme, et incitait son adversaire à lui démontrer ses capacités. Ce combat parut interminable à un Wayne qui au fur et à mesure des échanges de coups perdait toute envie combattive ; finalement, il jeta sa lame au sol en guise de reddition, et se tint droit debout, faisant face à cet incroyable opposant, l’intimant de mettre fin à ses jours pour lui donner une fin qui en valait la peine. Mais Riku n’était pas comme ça. Il se stoppa devant cet ancien assassin, et prononça ces paroles qui représentèrent le début de la véritable vie de Wayne : « tu es libre à présent, ancien assassin du Cipher Pol. Libre de tes choix. Ta vie t’appartient. Tu peux faire le choix de continuer à me poursuivre, ou simplement mettre fin à ce cycle de violence qu’un gouvernement qui ne t’accorde aucune importance t’a imposé. » Ce simple discours avait ébranlé toutes les convictions d’un assassin qui n’avait jamais une seule fois tremblé au moment de semer la mort. Depuis ce jour, il avait pris la décision de suivre la trajectoire de cet homme qui avait pris la décision de vivre sa vie libre, de défendre ses convictions au détriment d’une vie confortable de gradé de la marine qui n’aurait jamais connu la moindre difficulté auparavant, pour celle d’un fugitif exilé au bout du monde, avec une petite troupe de combattants fidèles, peu de moyens, mais une détermination qui dépassait même la mort. Il n’avait pas été déçu une seule fois, et plus les années passaient, plus il comprenait le sens des paroles de son supérieur. Il avait fait son choix librement. Toutes ces années passées dans les ombres à fréquenter les réseaux les plus secrets du monde, à rencontrer les meilleurs informateurs, tout cela lui servirait pour aider Riku à accomplir son rêve de délivrer le monde de la noblesse mondiale et de l’injustice actuelle qui régnait. Sortant de ses pensées pour revenir à l’opération en cours, il se tourna vers Constant qui venait de cogner sa pelle de fortune contre une paroi métallique. Venant alors l’assister pour ouvrir la trappe qu’ils venaient de dénicher, il prit la parole :

« Vous savez, je n’ai pas eu la chance de rencontrer beaucoup de nobles qui méritaient mon admiration au cours de ma carrière. Je vous estime Constant, vous me rappelez mon chef, bien qu’il soit capable d’agir comme un véritable crétin par moments. Allez, laissez moi donc m’occuper d’ouvrir cet accès et prendre la tête de notre équipée. »

Comprenant le besoin de s’exprimer soudain de cet homme qui servait Riku en tant qu’assassin et informateur de l’ombre, Constant n’émit aucun commentaire, se contentant de le laisser passer pour qu’il ouvre la grille à l’aide de son sabre, dégoupillant les différentes fermetures pour soulever le lourd morceau de métal, dévoilant le début d’un tunnel qui s’enfonçait dans la terre. Prenant l’initiative comme annoncé, le lieutenant s’élança dans la cavité, se demandant avec appréhension dans quelle zone de la petite base ce conduit les emmènerait.

Du côté de Riku, le choix était clair, foncer jusqu’à la salle principale pour délivrer son amie de ses ravisseurs, et tous les massacrer pour éviter qu’ils ne recommencent ou préviennent des renforts. L’opération devait se faire rapidement, et par conséquent, le meilleur choix était d’avancer le plus rapidement possible. Il aurait pu tout aussi bien défoncer leur porte d’entrée directement, mais en choisissant cet accès, il pensait potentiellement couper la fuite de certains d’entre eux. Malheureusement, il ne fit face qu’à un silence pesant à la fin de son attaque. Son cri ne rencontra qu’un écho sans fin. Laissant derrière lui le cadavre ensanglanté du pauvre pion qui devait surveiller un quelconque accès, le commandant fit le choix de continuer dans la direction qu’il avait déjà choisi d’emprunter. De toute manière, au vu de la taille de la péninsule, il ne mettrait pas bien longtemps à faire demi tour si cela s’avérait nécessaire. En fait, il était prêt à faire sauter l’île entière pour s’assurer qu’aucun de ses ennemis ne s’en sorte, mais il préférait éviter cette solution qui risquait fort de coûter à l’azurée, et à son second, ainsi qu’au prince Constant, qui, malgré son attitude indescriptible s’était révélé un allié précieux dans leur combat. Il n’avait donc pas d’autre choix que de se rendre directement au cœur de la mêlée. Dans les faits, cela ne différait pas vraiment d’une entrée par la porte principale, mais au moins il pouvait se donner un genre et arriver avec style, et ça,  ce n’était pas négligeable quand on voulait redorer son blason auprès de la femme la plus importante de notre vie. Rika l’aurait probablement étranglé pour avoir eu cette pensée, quelque peu encouragée par l’esprit un peu enfantin d’un Cael en quête de sensations fortes et de preuves d’héroïsme viril. Mais à cet instant, Riku n’avait en tête que son sauvetage, le reste des conséquences, il aviserait une fois qu’il les verrait. Rapidement, le tunnel qu’il avait emprunté s’était rétréci, dévoilant un escalier qui remontait dans ce qui semblait être une installation complexe. Le chemin qu’il avait emprunté devait donc être une sorte d’issue d’évacuation d’urgence, la présence de navires ressemblant à celui qu’avait utilisé Lonzo en attestait. Marquant un temps d’arrêt, le commandant songea aux explications que lui avait donné Constant sur le réseau criminel auquel ils étaient confrontés et l’importance de mettre la main sur des têtes suffisamment haut dans la hiérarchie de l’organisation, aussi, il détruisit les navires d’évacuation, reprenant sa course effrénée pour rejoindre les hauteurs de la base. Mais ce fut alors qu’il sentit une présence. Quelqu’un était venu jusqu’à lui, et alors que le brun atteignit une vaste plateforme de métal au dessus du vide qui donnait sur la porte d’entrée du bâtiment, il distingua une silhouette portant un veston blanc à la manière de ses autres collègues. Avec une assurance qui dépeignait complètement du reste des agents qu’avait croisés Riku jusque là, l’individu s’avança, dévoilant sa silhouette plus en détail ; le manteau devait la grossir un peu, mais sa carrure était sensiblement la même que celle de son opposant. Il avait de longs cheveux blancs qui descendaient en cascade en bas de son dos, et portait deux sabres très courts, à peine plus longs que des dagues à la ceinture. Son visage était dissimulé par un masque de couleur sang, affichant des motifs rappelant le visage d’un démon, surmonté de deux cornes. Soudain, une voix s’échappa, un ton curieusement clair, mais en même temps froid. L’individu posa les mains sur la base de la poignée de ses deux sabres :

« - Izo. C’est tout ce que vous saurez de moi. Est-ce que je fais partie d’une quelconque organisation ? Est-ce que je suis un loup solitaire ? Peu importe. J’ai été engagé pour vous stopper ici, ex amiral Riku Kaisuki. Croiser le fer avec l’un des bretteurs les plus redoutables du monde est un plaisir innommable. Je vous prie de m’offrir un combat à la hauteur des attentes que je vous porte. »

Sans plus attendre et surtout sans laisser le temps à son interlocuteur de répliquer, l’assassin disparut du champ de vision de brun, qui utilisa aussitôt son haki de l’observation balbutiant pour amplifier ses sens et repérer l’aura de son adversaire. Mais celui-ci était à un tout autre niveau, il était bien plus rapide que nombre de combattants qu’il avait affrontés. Grâce à un effort qui manqua de faire craqueler plusieurs de ses articulations sollicitées de manière bien trop intenses aussi soudainement, Riku se courba en plongeant sur le côté, faisant glisser sa lame en opposition de celle de ce Izo qui avait surgi en une fraction de seconde sur son angle mort. Reculant aussitôt pour préparer un nouvel assaut, le tueur exulta sa joie, riant de tout son soûl, alors que le commandant de Justice reprenait position, tenant son sabre en se concentrant bien plus qu’auparavant. Ce combat risquait fort d’épuiser ses ressources, mais il n’avait pas le choix, cet opposant ne le laisserait pas passer sans rien dire. Sa voix ressemblait à celle qu’avait eu Wayne le jour où le gouvernement l’envoya assassiner l’ex amiral.

« Effectivement, je constate qu’on ne m’a pas envoyé le dernier des incompétents… Je suis impressionné. Mais je regrette, je ne peux pas perdre de temps ici. Je vais devoir vous vaincre rapidement. »

Dans un mouvement impulsé par le sens bien plus développés de Cael qui se basaient sur un ressenti de pulsations sanguines chez son adversaire, le commandant poussa sur son pied gauche pour se propulser sur son opposant ; d’un point de vue extérieur, il aurait simplement disparu. Se manifestant ouderrière ce dernier de la même manière que lui, il ne cessa pas avec cette action, laissant un clone derrière et lui et poussant sur la hanche du sabreur pour faire demi-tour et apparaitre dans un autre angle de frappe. Ce dernier, doté de sens autant hors du commun que ceux du guerrier féroce auquel il faisait face se déporta d’un côté à l’autre pour parer l’attaque avec ses deux sabres avec une souplesse qui défiait l’imagination. Mais sa lame ne rencontra que de l’eau, avant qu’un puissant coup de poing aquatique ne vienne de face directement dans son poitrail. Marquant un mouvement de recul pour éviter de recevoir le coup de plein fouet, l’assassin se retrouva malgré tout propulsé en arrière, crachant une gerbe de sang. L’impact de l’attaque était bien visible sur son torse, où sa veste avait été entièrement déchirée, laissant apparaître un hématome violacé sur la peau d’albâtre de l’adversaire de Riku. Sans montrer la moindre once de faiblesse, le blessé se redressa et de nouveau il disparut aux yeux du commandant, mais cette fois-ci, il le surprit grâce à sa propre technique ; alors que le jeune homme allait de nouveau parer son attaque, encore avec difficulté, il se rendit compte que ce dernier avait changé de forme. Sa peau était à présent recouverte d’écailles, et surtout ses mains étaient devenues de puissantes serres, dont il se servit, recouverte de haki pour entailler tout le côté gauche du jeune justicier, répandant son sang pour la première fois depuis un bon moment. Poussant un cri de douleur et de surprise, Riku utilisa un voile d’eau pour se dégager et prendre du recul sur son opposant, tentant de retrouver la parfaite maîtrise de ses sens. Il ne pouvait pas se laisser surprendre parce qu’un adversaire se montrait en mesure de le toucher. Il le savait, à mesure qu’il progressait, il se retrouverait confronté à des combattants capables de le vaincre, et cet homme en faisait partie. Mais dans un tel affrontement où la moindre seconde d’inattention se payait très cher, il ne pouvait pas laisser la douleur le perdre. Pourtant ce fut le cas, alors qu’il tentait de reprendre le contrôle parfait de sa mobilité, le commandant se retrouva face à ce Izo qui avait saisi l’occasion et ne s’était pas laissé distraire par le voile aquatique. En un instant, plaça une attaque sur l’autre flanc du jeune homme, et une autre qui le transperça en plein ventre, projetant des gerbes de sang alors qu’il tentait déjà de se remettre de la blessure subie un peu plus tôt. Son corps commençait à le lancer, heureusement, sa faiblesse physique était compensée par l’adrénaline et la volonté d’un Cael bien trop sanguin pour tenir compte de ces quelques entailles.

«[color=black]- Laisse moi prendre la relève Riku. Ton esprit humain est bien trop relié à ce corps, la douleur va t’empêcher de pleinement te concentrer.[ /color] Suggéra la personnalité sombre à son homologue en pensée.

- Pas encore… Je peux encore tenir. Et si je relâche le mode hybride, tu vas perdre une grande partie de notre puissance actuelle. Face à cet adversaire, nous n’avons pas d’autre choix. »

Malgré les protestations de son alter ego, le brun ne pouvait faire autrement. Pour vaincre un adversaire de cette trempe, ils avaient besoin de combiner leurs forces. Tremblant, le commandant utilisa l’eau environnante pour la passer sur ses blessures et les rafraîchir, alors que son adversaire s’était arrêté plus loin pour le tancer, visiblement déçu de la facilité avec laquelle il l’avait touché :

« - Est-ce tout ? Le si puissant amiral Kaisuki terrassé par la peur d’être touché ? Avez-vous la moindre conscience du genre d’adversaire que nous sommes ? Dont les mers regorgent ? Ou vous êtes vous lancé dans ce combat perdu d’avance persuadé naïvement que votre fruit seul vous protègerait ?

- Non vous avez raison, Izo c’est bien cela ? Je soupçonne à votre maîtrise du sabre et de votre pseudonyme que vous êtes issu du pays de Wa ? Et en plus vous possédez le pouvoir d’un fruit du démon semble-t-il ? J’ai relâché mon attention. Il y avait longtemps que je n’avais pas croisé un bretteur comme vous pouvant m’atteindre. Mais je ne laisserai plus cela arriver. »

Aussitôt, l’assassin reprit sa position et transforma à nouveau ses bras pour apporter beaucoup plus de puissance à ses coups. Usant de l’élan qu’avait pris cet adversaire formidable, le commandant recentra ses sens sur le point d’impact qu’il parvenait à calculer, contrecarrant l’assaut du tueur d’une main, l’autre projetant un formidable torrent d’eau de l’autre côté pour résister à la puissance du saurien qui voulait le prendre en traître. Grâce à cet ajout de puissance considérable, non seulement il para l’attaque, mais en plus il se donna de l’élan, laissant derrière lui un clone en une fraction de seconde grâce à la rapidité naturelle de Cael, reprenant aussitôt sa forme de Riku pour frapper Izo en pleine poitrine à nouveau là où il avait visé pour l’affaiblir. Le coup trouva sa cible, forçant de nouveau le tueur à tenter de se défendre, mais cette fois-ci, il fut pris de vitesse, pas préparé à un double assaut. Au moment où il se mit en position pour parer cette attaque, connaissant désormais parfaitement ses dégâts, et les craignant à raison, celui qui se révéla être le clone était en fait celui qui tentait de l’attaquer aux poings. De l’autre côté, Cael toujours maître de leur corps, plongea pour planter son sabre directement en plein cœur du samouraï. Ce dernier laissa tomber ses sabres, crachant du sang au sol, essayant de garder contenance jusqu’à la dernière seconde, alors que Cael retirait son épée sans la moindre pitié, provoquant un geyser carmin qui s’échappa du corps du tueur. Ce dernier, vaincu, n’avait plus aucune intention de combattre. Même dans son rôle d’assassin, son sens de l’honneur avait parlé.

« – On dirait… Que ma provocation a eu l’effet escompté… kof kof… Je suis heureux d’avoir pu croiser le fer avec vous. Je ne regrette aucunement ma longue carrière de tueur, entendons nous bien, et si vous aviez échoué à me vaincre, je vous aurais exécuté sans remords. Mais en tant que bretteur, il est toujours appréciable de pouvoir combattre quelqu’un qui a le niveau pour nous tuer. C’est votre victoire… kof… Mais vous n’obtiendrez rien de moi…

- A votre manière… Vous avez suivi votre code. Jamais je n’approuverai ce que vous et vos camarades accomplissez pour de véritables monstres… Mais si j’ai pu contribuer à raviver chez vous une flamme éteinte avant que vous ne disparaissiez… Alors j’en suis ravi. Au revoir, Izo de Wa. »

Cael avait choisi de prendre la parole car il reconnaissait chez cet homme un sens de l’honneur et du combat qui égalaient le sien, et malgré la douleur lancinante qui parcourait son corps endolori de coups de sabre, il avait apprécié ce combat plus que de raison. Désormais il était temps de reporter son attention sur sa mission. Rapidement, il passa une main sur les yeux du tueur pour les lui fermer tandis qu’il dormait du sommeil éternel, puis il reprit sa route, franchissant la porte pour arriver dans ce qui semblait être la pièce principale de cet endroit. La, il trouva trois agents portant la traditionnelle veste de l’organisation tandis qu’un peu plus loin, Rika se tenait là, un tison à la main, prête à en découdre malgré ses ecchymoses nombreuses, et ses blessures apparentes. Et pourtant, malgré leur état respectif, le commandant fit un signe de la main empli de joie à la jeune femme, lui montrant à quel point il était rassuré de la voir en vie et de la retrouver à temps. Sans même se soucier des autres présents dans la pièce, il prit la parole :

« - Hééé Rika… Je suis tellement content de te retrouver en vie … Ces types là, ils ne rigolent pas héhé… Bon, on a déjà été en galère comme ça par le passé non ? Et si on se mettait au boulot pour s’échapper d’ici ? »

A ce moment là, un bruit métallique résonna, jusqu’à devenir un grondement, suivi de cris humains, alors qu’une trappe s’ouvrit au plafond, laissant choir au milieu de la pièce, pile sur les agents qui attendaient de voir à l’action les deux membres de Justice, dévoilant un Wayne et un Constant quelque peu sous le choc de leur arrivée précipitée. Ce fut d’ailleurs le prince qui prit la parole le premier tandis que Wayne, sous le coup de la panique, balança au sol deux cartouches métalliques qui se mirent à laisser échapper des vapeurs verdâtres.

« Bon sang, je lui avais pourtant dit de ne pas se précipiter dans ce goulot juste parce que nous entendions du grabuge… Rika, Riku, pas le temps pour les explications. »

Aussitôt, la conscience du commandant sembla s’évaporer tandis qu’il respirait les vapeurs qui envahissaient la pièce. Il n’avait pas remarqué que le prince et son acolyte de fortune portaient tous les deux d’étranges mécanismes qui protégeaient leur nez et leur bouche. Pendant ce temps, toutes les personnes présentes dans l’espace restreint sombrèrent. Le commandant sentit qu’on l’emportait alors qu’il conservait un vague sentiment de conscience, mais rapidement il ferma les yeux, pour ne les rouvrir qu’un moment plus tard, à bord du navire spécial que leur avait fabriqué Iceburg. Là, Constant faisait face à un homme ligoté et à moitié nu, tandis que Wayne prenait soin des deux soldats de Justice, leurs blessures ayant été bandées sommairement. Il sourit en voyant son supérieur reprendre conscience.

« Constant m’avait averti sur l’effet de ce produit… Mais j’avoue que j’en suis encore surpris.  Content de te voir en vie chef, et d’avoir pu sauver Rika. Même si on n’est pas encore complètement à l’abri, j’ignore ce qu’ont fait les autres à notre départ. Nous n’avons pu emporter que celui là avec nous. Et il reste silencieux depuis notre départ, Constant n’a rien pu en tirer. »

Mais Riku ne l’écoutait pas, il n’avait qu’une seule chose en tête. Il tendit la main pour se saisir de celle de Rika, encore inconsciente, la prenant dans la sienne :

« Rika… Tu es là… Tu es là… Je suis… tellement rassuré…
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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptySam 9 Jan - 11:12

Rika Kayama, confrontée dès le plus jeune âge au sang et à la mort, sa famille biologique tuée lors du pillage de son village par des pirates dont elle fut l’unique survivante. Sa bonne étoile veilla sur la fillette réfugiée dans le creux d’un tronc d’arbre au cours de l’attaque, elle mangea un des légendaires fruits du démon au pouvoir tout particulier d’être liée à la flore. Elle remarqua sa capacité que le jour où elle rentra aux abords de la bourgade saccagée et jonchée de carcasse, sa colère et sa peine explosèrent engendrant le réveil d’une nature vengeresse. Les pillards stupéfaits de ce déferlement de fureur meurtrière ne résistèrent pas face aux racines, semant le chaos parmi les rangs des fuyards punissant leur impudence par l’étranglement, l’asphyxie ou l’écartèlement. Cette tragédie engrangea une profonde haine chez l’orpheline à l’encontre des boucaniers explorant les mers en quête de richesse, sans foi ni loi à l’égard des populations autochtones dans les ports où ils mouillaient. Recueillie quelques jours plus tard par le Vice-Amiral et son équipage de la Marine arrivés bien trop tard pour sauver les habitants, la demoiselle navigua alors sur les flots sous la protection de son nouveau tuteur, qui deviendra bien vite son père adoptif. Prévenant, il prit soin d’elle en l’entrainant à se défendre contre des adversaires potentiels mais également à contrôler ses émotions sous peine de reproduire le carnage sur son île natale. Elle prit rapidement gout au frisson du combat, des sensations fortes extériorisées par sa frustration, une ardeur nouvelle envahit la pupille désireuse d’escorter ses camarades sur le terrain. Epanouie de s’adonner à une forme de liberté en une danse mortelle, elle exultait de ce sentiment de danger, d’incertitude et de puissance, se transformant en une Rika plus sauvage prompt à cette pulsion sanguine. Son cœur vibrait d’exister au bruit des lames qui s’entrechoquent, de cette frénésie aussi exquise qu’un parfum fleuri, elle exhibait son âme défiant ses opposants de la briser. A chaque blessure ou déception, elle se redressa résolue à gagner en force, sans cesse de peaufiner son style de combat et sa connexion avec la Nature. Et quel meilleur moyen de s’améliorer en surpassant ses limites, raison pour laquelle son souhait de vaincre son rival et ami de toujours Riku l’encourageait à progresser sans retenue. Elle démontrait ainsi que ses efforts acharnés à croire en sa volonté d’atteindre son niveau et de défaire cet impertinent logia, seraient sa plus belle récompense.

En ces lieux isolés et froids, le combat qui allait débuter ne serait pas une résonnance primitive de son être frémissant au son du métal, non toute son essence était suspendue en équilibre au-dessus du vide. A tout instant, une unique erreur, une distraction lui couterait bien plus que sa liberté, face à ces assassins endoctrinés dans un système monarchique injuste l’anéantiraient sans une once de remords. Son visage ne reflétait aucune crainte de la faucheuse qui l’attendait, bien au contraire, l’excitation d’une bataille fit bouillir ses veines de se débattre jusqu’à son dernier soupir. Les traits impassibles s’affinèrent l’écho de son avidité, ses iris céruléens étincelaient d’une alacrité inouïe, elle vivrait au rythme d’un instinct inextinguible et rétif d’une entité affranchie de toute entrave. Clairvoyante sur la finalité de cette bravade insensée, son seul regret fut de ne pas manier Ninjuseii, son éternelle amie et héritage de souvenirs heureux dont elle ne se séparait jamais, abandonnée lors de son initiative de protéger son Commandant. Cet idiot de Riku…Elle espérait du plus profond de son cœur que l’annonce de sa mort n’était qu’un mensonge, que l’un du duo improbable puisse survivre, qu’il réalise ses idéaux d’un monde pacifique où la justice régnerait sans aucune considération du rang sociale. Flegmatiquement, elle dessina un sourire carnassier en conviant ses hôtes d’approcher, de mettre toute la puissance dont ils étaient gratifiés. La tension entre les opposants s’intensifiait à mesure que les secondes se mourraient, tous trois observèrent la jeune rebelle d’un air amusé et arrogant exaltés d’exaucer ses dernières volontés d’un assaut inégal occultant l’ordre de leur maitre. Comparés à la Générale fougueuse, ils gardèrent une allure décontractée les mains dans les poches, patientant que la lionne passe à l’offensive après tout ils détenaient l’avantage du nombre, par pitié ils lui accordèrent donc l’initiative. Appréhendant cette ouverture princière, réajustant sa poigne sur son tison, elle s’apprêta à frapper avec toute la force de son obstination.

L’écho d’un bruit de pas rythmé sur la roche en cette demeure spartiate résonna aux oreilles ingambes des opposants, tous levèrent en chœur une œillade méfiante en direction du nouvel arrivant. La jeune femme contint sa surprise à la vision de son Commandant pénétrant dans la pièce, qui aborda son éternelle démarche empreinte de fermeté et de sérieux surmontée cette fois d’une pointe d’anxiété. Au fil des années, elle sut déchiffrer les différentes émotions traversées par son ami, même celles qu’il essayait tant bien que mal de lui dissimuler, un véritable livre ouvert. Indubitablement préoccupé par le dessein réservé à sa fidèle subordonnée, il avait dû remuer ciel et terre afin de rattraper l’agent du Cipher Pol 0, résolu à l’extirper de ses griffes. Ses soupçons se confirmèrent lorsque son séduisant minois soucieux se réjouit à la vue d’une Rika dans toute sa splendeur malgré ses hématomes dépeignant la nature pénible des dernières vingt-quatre heures. Il l’interpella d’un signe de main rassuré, fanfaronnant sur la gravité des membres de cette mystérieuse organisation ; La Guilde. Les iris azurées de la Générale acculée furent attirées par les belles souillures de sang sur son vêtement fripé, elle arqua un sourcil réprobateur aux risques entrepris dans l’unique but de la retrouver. Toutefois l’heure était malvenue de lui faire la leçon sur ses agissements, il n’y échapperait pas une fois le combat terminé. La dame aux plantes opina du chef à la suite de sa tirade d’un sourire radieux le long des commissures de ses lèvres au souvenir des guêpiers desquels ils se tiraient avec brio, côte-à-côte sans faillir. Son cœur battait la chamade à cette apparition au-delà de ces appréhensions de l’insouciance manifeste de son supérieur, elle appréciait défaire ses ennemis lors d’un magnifique combat et plus particulièrement quand elle se battait auprès de son partenaire de toujours. Chacun connaissait le style, les manies, ainsi que les faiblesses de l’autre, façonnant une profonde confiance sur le terrain entre les deux protagonistes. Certes, Caël avait supplanté la personnalité originelle sur le champ de bataille, dévoilant un caractère bien plus sanguin et impitoyable que ce dernier, bien plus proche du tempérament instinctif de la demoiselle friande de frissons. Les deux esprits guerriers s’entendaient mieux dans ce contexte, sachant que le Commandant sombre s’évertua à perfectionner les aptitudes offensives de Rika dans l’objectif d’en faire un très bon élément, un pion sacrifiable sur son échiquier. Au dépourvu de Riku, le pendant dont l’approche s’en trouvait plus calme et plus sensible envers ses hommes, leur conception de la guerre était diamétralement différente. Évidemment, aux prémisses son amie n’approuva l’idiosyncrasie barbare à laquelle l’ex-Amiral s’était laissé persuader par crainte et la pensée qu’il devait tout affronter seul. Son opinion devint moins radicale au sujet de Caël, elle se surprit à affectionner sa compagnie au cours des batailles, bien qu’elle l’engueulât de rendre sa place à Riku son carnage achevé. Dorénavant, elle ne s’inquiétait plus autant des conflits de personnalité, ils avaient réussi à s’accorder dans une certaine mesure pour le bien fondé de leur projet commun de rétablir la justice.

Précisément, l’Azuré ne manqua pas de percevoir les yeux vairons du Commandant Kaisuki, une iris mordorée et le second d’une teinte écarlate, ce qui énonça l’implication des deux personnages incarnant le charismatique chef rebelle. Elle tablait qu’à l’inverse de leur précédente fusion où ils se querellaient bruyamment la place, ils étaient parvenus à se concilier en une symbiose parfaite. La puissance de ces exécuteurs ne devait pas être prise à la légère, déjà que leur allure respective n’abondait point en la faveur d’un assaut gagné d’avance. Rassurée de leur présence effaçant le peu d’angoisses au sujet de leur présumé décès, elle se sentit revigorée d’une nouvelle énergie de les abattre, de leur faire payer leurs méfaits et intentions à son encontre. La Générale attendit impatiemment l’élan de son supérieur contre leurs contradicteurs, les deux personnalités décideraient sans nul doute de s’attaquer aux deux hommes en redingote. Soudain, ils furent à nouveau dérangés d’un son métallique suivi de cris provenant au-dessus de leur tête, on put discerner une lourde dégringolade avant la survenue d’ombres imposantes chutant d’un conduit d’aération. Elles atterrirent en plein milieu des belligérants dont la plupart sembla irritée des interruptions, les silhouettes affolées se distinguèrent en l’apparence du Prince Constant et celle de Wayne, le second de Riku. Le limier protesta de la promptitude de son acolyte effaré de leur descente forcée manquant cruellement de discrétion. Atterrée par cette scène surréaliste, comment un ex-agent du Cipher Pol gâcha une telle opportunité de sa maladresse ? La guerrière riva un regard meurtrier sur les perturbateurs, notamment à l’ajout du détective royal devançant toute interrogation de la part de leurs alliés, tandis que son partenaire lâcha deux objets cylindriques à terre dont un nuage verdâtre s’en dégagea immédiatement. Contrariée par leur intrusion dans cette bataille qu’elle tenait absolument à mener, d’une voix glaciale, elle les envoya bouler.

- Non mais je m’en moque, déguerpissez…Laissez-moi me dég..Ourdir… Buta la Générale laborieusement sur les derniers mots, son esprit s’alourdit d’une brusque envie de sombrer dans une narcose, elle se débattit intérieurement pour ne pas céder mais la substance respirée écrasa toute résistance. Elle fit un pas agressif vers les deux « sauveurs » mais elle tituba anesthésiée, sa vision se troubla pendant son effondrement lent où elle rencontra le buste du Prince. Ensuite le noir l’enveloppa en un voile d’égarement.

Ses sens pas complétement endormis lui donnèrent l’impression dans ses songes d’être déplacée sans jamais pouvoir atteindre la réalité, seul le sentiment de sécurité transparaissait comme vérité. Son sommeil artificiel ne lui apporta pas la sérénité escomptée, elle se remémora les lésions infligées à son ami imprudent en quête de la secourir d’un dessein létal. Une chaleur bienveillante surgit autour de l’une de ses mains, ce délicat toucher invisible se propagea à travers tout son corps flottant entre deux mondes. La jeune femme à la chevelure bleutée savoura cette agréable sensation dont elle désirait ne pas se détacher, accaparant celle-ci d’une pression de la main, se refermant par réflexe. La perception adoucit inextricablement ces névroses, des réflexions plus suaves se frayèrent un chemin, se questionnant sur l’origine de cette tendresse. Son souhait fut qu’elle ne la quitte plus jamais, ayant le pressentiment que grâce à elle, la guerrière saurait tout affronter, ses ennemis jurés, les obstacles insurmontables. Ses yeux s’ouvrirent comme pour lui présenter ce que son cœur désirait ardemment derrière ces couches de froideur, sa main libre se posa sur son front, ses fonctions encore embrumées par les effets du gaz. Rika reporta son attention d’une œillade furtive sur l’essence de cette empreinte plaisante, elle nota que ses doigts s’étaient entremêlés avec ceux d’une main inconnue, puis remonta son regard nébuleux le long de ce bras familier. L’Azurée finit par discerner les traits identitaires de l’auteur de cette tiédeur, elle cligna les yeux plusieurs fois perplexe en croisant le charmant visage de son Commandant Riku apaisé. Vaseux, son cerveau enregistra l’information sans en appréhender la conclusion, un éclat de lucidité émergea bousculant sa personne d’un sursaut.

Embarrassée de ce rapprochement avec son supérieur, malaise dissimulée sous son expression neutre, elle retira néanmoins sa main prestement de la sienne et se redressa afin de prendre la distance. Une partie d’elle s’insurgea à l’encontre de cet état d’esprit de ne pas afficher ses émotions et surtout le plaisir ressenti à ce contact rare rappelant leur étreinte la vieille, non il fallait à tout prix se détourner de ces distractions. Ployer face à ses inclinations sentimentales n’entrainait qu’un enchainement d’événements malheureux, elle allégua les arguments du débat spirituel dont elle fut sujette en portant ses prunelles céruléennes sur le thorax de son rival. Torse nu, elle réalisa pleinement l’ampleur de ses plaies brièvement bandées et gravées dans sa chair, il s’était mesuré à un adversaire adepte du Haki. Elle baissa la tête en se mordant la lèvre inférieure, la colère gronda instiguée par sa frustration et l’impuissance éprouvées de savoir qu’il s’était engagé dans cette action périlleuse au mépris de la concrétisation de son projet d’envergure. Sans retenue, elle frappa le navire d’un geste furieux, annonciateur d’une remontrance de l’Azurée envers son Commandant, le fustigeant d’un œil torve.

- TU ES UN VÉRITABLE ABRUTI MA PAROLE, REGARDE TOI BON SANG ! POURQUOI TU T’ES LANCE DANS CE SAUVETAGE DERAISONNABLE ?? TU ÉTAIS PRÊT A TOUT PERDRE POUR RIEN ? TU AS PENSE SEULEMENT A JUSTICE EN FONÇANT TÊTE BAISSÉE CAR J’IMAGINE BIEN QUE VOUS N’AVEZ PAS RÉFLÉCHI UNE SECONDE ? Hurla Rika à l’encontre de son ami, furibonde, les poings serrés évitant ainsi de se jeter sur lui pour le rouer de coups inutilement. Haletante, sa voix diminua en intensité, pourtant la fureur ne s’était pas estompée. Si je me suis interposée, c’est justement pour te permettre de fuir et d’établir le plan dans lequel tu y as mis tous tes efforts. Mais non au lieu d’analyser froidement la situation, tu t’es dis que ce serait plus judicieux d’affronter une organisation à toi tout seul, enfin non pardon avec une poignée ridicule d’hommes. Imagine que ces deux idiots qui t’ont suivi ne soient pas arrivés à temps, et qu’ils nous tuent tous les deux, tu crois sincèrement que ton mouvement y aurait survécu sincèrement ? Ta naïveté t’emportera un jour, je ne comprends même pas pourquoi « il » ne t’a empêché d’entamer cette expédition incertaine, quoique par désir égoïste de se frotter à plus fort que lui. Tu n’avais pas à jouer les héros, le pire est que tu ne respectes pas tes propres paroles, et tu…

- HAHAHAHAHAHA vous avez souvent le droit à ce genre de scènes ? C’est incroyablement hilarant et divertissant. Éclata de rire Lonzo attaché, muet jusqu’à présent dans l’interrogatoire de Constant. Il siffla à l’attention de son ancienne prisonnière, amusé par son tempérament de feu. Une telle élocution dans cette tirade, je serai presque peiné de ne pas en être le destinataire, enfin j’ai été témoin d’un beau spectacle. Termina-t-il d’un timbre satiné esquissant un large sourire pervers.

Cette provocation fit trembler instantanément la jeune femme, l’Azuré avait déjà entendu cette intonation quelques part, son cœur se resserra sans aucune raison. Soudain, un flashback de cette variation lui intimant « Donc ne vous retenez pas Général. », la suite fut plus atroce se voyant poignarder violemment son Commandant de manière indifférente, incapable d’exhumer le contexte. Horrifiée de ce geste, son sang ne fit qu’un tour alors que ses yeux se déposèrent sur la blessure, ce qui vérifierait ou non la véracité de sa réminiscence…Elle était exactement là sous forme de cicatrice. La Générale blêmit à la confirmation de sa trahison, malgré ses traits neutres, comment avait-elle commis cet acte irréparable voire répréhensible ? Elle qui s’était jurée de toujours le protéger, de ne jamais manquer à son serment d’allégeance, lui, le seul être qu’elle aimait profondément. Elle avait levé son couteau avec l’intention de l’abattre d’une façon lente et cruelle par rapport à l’emplacement à l’extrémité d’un point vital, il aurait pu mourir d’hémorragie. Intérieurement, elle se recroquevilla de culpabilité, d’avantage que son sauvetage et dire que cet imbécile avait tenu à mettre en péril son existence pour elle. Elle ne méritait pas tant de confiance, elle s’était laissée berner si aisément, allant contre sa résolution de le servir éternellement. L’agent capturé jubila de satisfaction de la réaction de la dame aux plantes à l’image qu’il souhaita renvoyer dans le but de la briser, Constant repéra le manège de ce dernier et se rapprocha de l’homme en repliant ses manches.

- Vous savez encore faire l’usage de votre langue à ce que je constate.

- Belle déduction, ce n’est pas pour autant que je te balancerais des informations que tu exiges. Tu as accompli l’exploit de me blesser plus jeune mais ce n’était qu’une négligence, et je me suis renseignée sur tes capacités.

- Pourtant vous voici enchainé pendant que vos deux petits copains se sont échappés.

- Et heureusement pour vous, ils n’auraient fait qu’une bouchée de votre escouade. Tu n’as pas conscience de la nature à quoi tu t’attaques petit prince, abandonne avant qu’il ne décide de réellement s’attaquer à toi, pour l’instant il ne te perçoit uniquement que comme un passetemps.

- Dommage alors que je ne relâche pas ma proie, je mettrais tout en œuvre pour l’atteindre.

- Bon courage car même si tu m’élimines, tu seras confronté à des puissances qui te surpassent.

- La logique prévaut la force brute, vous en êtes le plus bel exemple quand je vous ai filé entre les doigts à l’époque. Trêve de bavardages, passons aux choses sérieuses, la vérité sortira de votre bouche QUE vous le vouliez ou non. Rétorqua le détective d’une lueur perçante, en sortant de sa poche une petite trousse d’où il saisit une seringue remplie d’un liquide jaune, qu’il planta dans une veine de l’agent dévêtu.

Le produit injecté dans l’organisme, le Prince Constant se remit à l’interrogatoire et étrangement le précédent échange inégale se transforma en un véritable confessionnal concernant « La Guilde », malgré les récalcitrantes physiques de l’homme pour se taire. Le bateau conduit par Wayne tout au long de la traversée, accosta près de la décharge de Water Seven où le Commandant y avait caché son voilier personnel, Iceburg et Sybille les y attendaient dans un coin.
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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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Cet instant, aussi fugace fut-il, amena une douce réminiscence à Riku, alors plongé dans une sorte de transe affective, se remémorant le jour où, jeunes recrues qu’ils étaient, ils avaient fini dans le même état, bien amochés, tous les deux côté-à-côte. Peut-être que la jeune femme l’avait oubliée, mais le brun lui s’en rappelait parfaitement. Ce jour là, leur maître et tuteur Mark leur avait autorisé pour la toute première fois à se joindre aux troupes de son unité pour une véritable mission de terrain. Il n’était plus question de survie pour l’entrainement, de combat avec des mannequins, cette fois, ils étaient au cœur de l’action et du vrai danger. Pour ces deux adolescents biberonnés aux tactiques militaires et à l’art du combat, c’était l’occasion de prouver à leur mentor qu’ils étaient les meilleurs, et qu’ils pourraient rapidement grimper les échelons. Malheureusement, comme à chaque fois que leur arrogance de jeunes gens avait pris le dessus, les choses ne se passèrent pas comme prévu. Rapidement, ils se détachèrent du groupe pour jouer les premiers arrivés et réussir à accomplir l’objectif avant tous les autres, sous le regard médusé d’un Mark qui ordonna aux restes des hommes de ne pas les poursuivre. Ils savaient se débrouiller, de cela il n’en doutait pas une seconde, mais ils avaient besoin d’une bonne leçon sur le travail en équipe et encore plus au sein d’une unité. Eux qui prétendaient à commander des hommes à l’avenir devaient prendre conscience des dangers derrière la moindre mission. Et sur cette île tropicale remplie d’une intense végétation, ils allaient rapidement comprendre leur erreur. Ils devaient mettre la main sur des fugitifs qui avaient fait prisonnier un groupe de femmes et utilisaient cette péninsule comme lieu de tractation pour les vendre comme esclaves. La forêt elle-même ne cachait pas de dangers particuliers, mais ses chemins tortueux et l’intensité de sa flore rendait la progression difficile en plus d’être peu discrète. A ce moment de leur vie, ils avaient appris partiellement à se déplacer en silence, mais leur entraînement ne les rendait pas invisibles. A de nombreuses reprises, chacun d’eux produisit du bruit en déplaçant des branches, en écrasant un buisson, et pire de tout, chaque erreur de l’un entrainait des reproches de l’autre, et l’escalade de leur échange, galvanisée par leurs égos démesurés, ne faisait qu’empirer les choses, engendrant des disputes dont l’écho résonnait dans toute la zone. Probablement repérés depuis un bon moment par leurs adversaires, c’est en totale naïveté qu’ils approchèrent du camp des bandits, ne soupçonnant pas une seconde qu’il soit étrange qu’aucun d’eux ne surveille les prisonnières. Certaines d’entre elles, conscientes, se mirent à hurler pour les avertir du piège, mais il était trop tard. Rapidement, ils s’étaient retrouvés encerclés par des dizaines et des dizaines de gaillards deux à trois fois plus imposants qu’eux, armés jusqu’aux dents et bien décidés à punir ces marines imprudents. Il s’ensuivit un combat dantesque, au cours duquel les deux jeunes soldats donnèrent toutes leurs forces, usant de leurs pouvoirs pour résister tant bien que mal au nombre, mais rapidement, leurs forces s’épuisèrent, et ils se retrouvèrent saucissonnés et roués de coups. Mais ils n'avaient pas dit leur dernier mot. Rika avait dissimulé une dague dans sa tenue, et discrètement, elle s’en servit pour défaire ses liens, afin de se battre à nouveau, mais cette fois ce fut le chef du groupe en personne qui la mit à terre, utilisant ses hommes comme boucliers contre les plantes que l’azurée avait tenté de déchaîner face à leur ennemi. Pour toute réponse, il lui asséna un coup de masse en plein ventre assez fort pour lui briser plusieurs côtes et lui faire cracher du sang, sombrant dans l’inconscience. Ce fut l’un des tout premiers moments où Riku fit appel à la puissance de Cael sans en avoir conscience. Pris d’une rage folle en voyant son amie mal en point, le jeune homme parvint à se défaire des cordes qui le retenaient, puis il se jeta sur un sabre laissé au sol, parvenant à infliger une entaille profonde au chef du groupe. Mais ce n’était évidemment pas suffisant, ses forces étaient grandement vidées après avoir été battu par leurs adversaires. La brute se saisit de lui, et commença à resserrer sa prise sur son corps maigre, dont les os commencèrent à craquer. Hurlant de douleur, le garçon se sentit sombrer dans l’inconscience, ne pouvant qu’entrevoir l’arrivée du groupe de soldats de la marine conduit par Mark pour leur venir en renfort. A son réveil, Riku était dans le même état, couvert de bandages, éreinté, mais aux côtés d’une Rika pas en meilleure forme que lui. Il lui avait alors pris la main, rassuré malgré tout de la savoir en vie. Au final, ils en avaient pris tous les deux pour une semaine de corvées, et une bonne séance de réprimandes par leur mentor.

Mais cette fois, les choses étaient bien différentes. Mark n’était plus là, ils n’étaient plus des enfants. Leur vie avait pris une importance capitale pour bien des personnes, et ils ne pouvaient plus jouer avec de la même manière. Cette opération avait bien failli leur coûter la vie à tous, et cela, Riku le regrettait profondément, malgré l’apaisement de savoir la femme à qui il tenait plus que tout en vie, sauvée de ses ravisseurs. Au fond, il s’en voulait de leur avoir fait perdre un temps précieux en s’arrêtant sur cette île par pur caprice, parce que son cœur avait chaviré, et qu’il n’arrivait pas à garder le contrôle sur ses pensées et sentiments. A cause de son égoïsme, Rika, qui lui avait bien fait comprendre son ressenti sur la situation, avait failli disparaître. Et cela, Riku ne pouvait pas se le pardonner. Elle s’était jetée sur l’agent du Cipher Pol, persuadée de sauver ainsi son supérieur et son noble projet, mais le plan de ce dernier ne pouvait exister sans elle. Il l’avait mise en danger. Tout ça pour un rendez-vous à la noix pour se la jouer séducteur et espérer un retour de sentiments pas franchement mérité. Il avait accumulé les erreurs, jusqu’à grandement sous-estimer ses adversaires et se retrouver en danger de mort. Lui qui s’était pourtant juré de ne plus se mettre autant en danger que lorsqu’il avait perdu son œil, il avait été totalement à l’encontre de ses engagements. Il le savait, à son réveil, c’était une véritable tempête de reproches et de vociférations qui l’attendait ; Cael n’était évidemment pas d’accord.

« - Ce serait franchement injuste. Ok, on a pas mal foiré de choses, et notre fuite se joue sur un coup de chance. Ok, clairement tu as eu une idée pourrie en voulant t’arrêter sur cette île à la noix. Mais on lui a quand même sauvé la vie, et si elle nous hurle dessus, je te jure que je lui en colle une et que je nous défends jusqu’à ce qu’elle dise « merci » !

- Tu sais bien que ça ne fonctionne pas comme ça avec Rika, ce n’est pas la première fois qu’on se dispute et qu’elle nous adresse un torrent de reproches. La solution n’est pas une opposition massive et brute. J’ai besoin que nous lui répondions calmement, de manière parfaitement synchronisée. Tu seras ma force de conviction, je m’occupe du discours. C’est compris ? Oui ça va probablement être dur à entendre, je commence à connaître les réactions de cette demoiselle à force d’en prendre pour mon grade à chaque fois qu’elle ne se sent pas bien. Je suis responsable de notre situation, je vais assumer. »

Evidemment, Cael n’était pas de cet avis, pour lui, il était injuste qu’elle s’en prenne à eux alors qu’au final ils s’en étaient sortis. Mais malgré son opiniâtreté, il céda à son jumeau la place, pour que ce dernier prenne la responsabilité de faire face à l’azurée à son réveil, qui ne tarda pas à se produire. Et alors qu’elle affichait une expression radieuse et apaisée quelque secondes auparavant, comme si le contact de la main du jeune homme lui donnait du baume au cœur, lorsqu’elle ouvrit les yeux et se rendit compte de l’origine de ce contact, son visage s’était radicalement transformé. Ses traits devinrent beaucoup plus froids, et elle se détacha aussitôt, s’éloignant du commandant comme pour marquer la distance entre eux et s’assurer de ne pas prolonger cette gêne entre eux. Elle passa son regard pendant un instant sur les blessures du jeune homme, constatant les bandages et les cicatrices sur son torse, dues tant à ses combats qu’au coup de poignard terrible qu’elle lui avait asséné sous l’emprise de substances hypnotiques. Elle baissa la tête, visiblement atteinte par cette vision qui devait provoquer chez elle un profond sentiment de culpabilité. Finalement, elle frappa un grand coup dans la coque du pauvre navire, redressant son regard empli de rage vers son supérieur avec l’intention d’en découdre. Et le discours de reproches ne tarda pas à suivre ; elle marqua un premier temps pendant lequel elle hurla à pleins poumons, puis dut faire une pause pour reprendre son souffle avant de reprendre, toujours sur un ton critique, mais d’une voix plus posée. Elle lui en voulait sincèrement d’avoir pris tant de risques pour elle, estimant que sa vie avait mille fois plus de valeur que la sienne. Sans Riku, Justice n’avait plus de sens. Le commandant demeura stoïque, encaissant sans broncher les paroles de son amie, malgré son envie de se défendre. Cael fulminait intérieurement, et il fallut beaucoup de volonté au brun pour résister aux élans de rage de son alter ego. Lorsqu’enfin elle acheva sa diatribe sous les moqueries de leur prisonnier du Cipher Pol, le jeune homme n’écouta même pas les paroles acerbes de ce dernier dont profita Constant pour reprendre son interrogatoire.  Il n’avait d’yeux que pour l’azurée, constatant sa profonde détresse. La provocation de l’ancien agent désormais capturé avait fait mouche, elle avait pris conscience de son geste. Les yeux de la générale s’étaient apposés sur la cicatrice qu’avait laissé le coup de poignard. Et elle avait aussitôt pâli, tremblant de tout ses membres. Elle avait complètement perdu pied, incapable de répliquer ou de se mouvoir sous le choc de ce traumatisme. Sans plus attendre, Riku s’empara de la dame aux plantes, l’embarquant sur son épaule sans se soucier d’éventuelles protestations de sa part, et sans tenir compte des tiraillements de son corps, qui accusait encore le coup de son combat récent. Il se replia à l’intérieur du navire, dans la cale, s’isolant dans un espace de stockage à l’abri des regards. Là, il déposa délicatement la jeune femme contre un amas de sacs suffisamment confortables pour lui assurer un appui digne de ce nom. Enfin, il vint s’assoir près d’elle, le regard tourné vers le plafond, il prit la parole d’une voix aussi douce que celle qu’il avait prise le jour où il s’était décidé à venir une fois pour toutes reprendre contact avec elle après la mort de Mark.

« - Tu te rappelles notre toute première mission qui a fini en désastre pour nous deux et en punition d’une semaine ? On avait foncé dans le tas comme des gamins juste pour prouver notre valeur alors qu’on avait jamais croisé le fer avec un bandit depuis le début de notre entraînement. Et de la même manière, on s’est retrouvés côte à côte dans un sale état haha… J’y ai repensé quand j’ai ouvert les yeux à côté de toi. Mais je crois qu’en nous voyant ainsi je n’ai jamais autant compris l’ampleur des mots qu’a eu Mark pour nous quand il nous a enguirlandé ensuite… « La valeur d’un homme ne se mesure pas à ses blessures et à son sens du sacrifice mais dans la valeur qu’il donne à sa propre vie. » J’ai échoué à respecter cette leçon quand j’ai sacrifié mon œil pour ta vie, et tu as fait la même chose en croyant que ton sacrifice serait une bonne chose. Nous sommes deux idiots bornés n’est-ce pas héhé… Tu te trompes Rika. Je suis peut être à l’origine du projet, mais en tant que chef je ne suis pas irremplaçable. Tant que la flamme de la révolution que j’ai motivée brûlera dans l’esprit d’hommes partout dans ce monde, alors quelqu’un pourra toujours mener à bien ce projet. En revanche, mes soldats ont tous une valeur importante : vous êtes mon soutien, ma force, et par-dessus tout toi, tu es mon pilier. Tu es celle qui me ramène toujours sur le droit chemin quand je m’en écarte, comme quand j’ai voulu trop me reposer sur les capacités de Cael quitte à en perdre mon humanité. Si tu devais disparaitre… *il tourna son regard vers elle* Je ne serai plus le même homme. Le monde n’aurait plus aucun sens, aucune attache pour moi. Alors non, je ne m’excuserai pas d’être venu te sauver très chère… Parce que rien ne me rend plus heureux que de te savoir en sécurité. On repassera sur l’efficacité de l’opération et nos blessures respectives, je te l’accorde. Il y avait longtemps que je n’avais pas croisé le fer avec quelqu’un capable de me toucher en dehors de toi, et surtout assez rapide pour me surprendre. Je me suis laissé surprendre. Mais grâce à l’idiot actuellement furibond dans ma tête que je retiens d’hurler un bon coup pour te montrer à sa manière qu’il est heureux de te voir en vie, je me suis repris, et nous avons vaincu pour te venir en aide. Nous voir blessés mais déterminés m’a évoqué des souvenirs de notre adolescence, lorsque nous étions les pires têtes brulées mais sans la maîtrise qui permettait de l’assumer. »

Il marqua une pause pour laisser le temps à l’azurée d’avaler l’entièreté de ses paroles, puis il poursuivit, en se plaçant un peu plus près de Rika, conservant tout de fois une distance respectueuse entre eux, il plongea son regard mordoré dans le sien.

« - Je suis sincèrement désolé que l’égarement causé par certaines… Prises de conscience que j’ai eues nous ait mis dans une telle situation. J’ai été égoïste, j’ai voulu forcer les choses alors que ça doit rester ta seule décision. Je ne t’ennuierai plus avec cela jusqu’à la fin de notre voyage. Je te l’ai promis. Nous ne dévierons plus de notre route, une fois notre navire récupéré, nous partirons immédiatement pour Amazon Lily. Iceburg m’a confié via escargophone qu’il a profité de notre absence pour apporter des améliorations à notre embarcation. Il a installé notamment un système qui pourra brouiller les détecteurs de la marine et nous permettre de nous déplacer en toute tranquillité sur le courant spécial. Maintenant, si ça ne te gêne pas… J’ai besoin de me reposer un peu. Je vais m’allonger, je te laisse le choix de ton occupation jusqu’à notre arrivée. Et… une dernière chose. J’ai vu ta tête lorsque tu as réagi à la provocation de ce crétin du Cipher Pol. Alors oui, ça fait mal, ça me lance encore, et je dois avouer que ça m’a bien entamé ce coup de couteau. Mais tu n’as aucun reproche à te faire concernant cette blessure. Ce type t’a droguée bon sang. Avec l’affaiblissement déjà causé par les menottes en granit marin, il était impossible que ton esprit puisse lutter, tu n’étais guère plus qu’un zombie qu’il manipulait comme si tu n’étais plus dans ton corps. Ce coup que j’ai reçu, c’est lui qui me l’a infligé, pas toi. Alors ne t’en veux pas, tu es quand même bien plus jolie quand tu m’engueules que quand tu fais la moue. Rika je… »

Il sombra dans l’inconscience sans pouvoir achever son discours, ignorant tout de la réaction de Rika. A dire vrai, il ne se rendit même pas compte que dans son inconscience, il avait chuté contre elle, la tête sur son épaule. Et il ne vit pas le reste du voyage, profitant pour une fois d’un sommeil réparateur dénué de cauchemars et de doutes. A son réveil, il n’était plus dans la cale du navire fabriqué par Iceburg, mais bien dans sa cabine sur le bateau qu’ils avaient pris pour quitter Phyrisia. Rika n’était pas à ses côtés, mais il se doutait qu’elle devait se trouver non loin. Un mot avait été laissé sur sa table de nuit, afin de l’informer de ce qu’il s’était produit. Constant avait réussi à étouffer en grosse partie l’affaire avec le maire de Water Seven, la majorité des dégâts ayant été imputé à un effondrement de ruines souterraines, et les victimes d’enlèvement n’ayant conservé aucun souvenir de ce qu’il s’était passé. Enfin, Wayne, signataire de l’envoi, précisait qu’il avait fait le choix de rester un moment auprès du prince enquêteur, tant pour en savoir plus sur Logicia que par intérêt envers cette affaire de guilde. S’ils parvenaient à stopper cet homme, ils marqueraient un grand coup contre la noblesse mondiale et le gouvernement. Et cela servirait forcément la cause de Justice, en plus de satisfaire la curiosité insatiable de l’ancien agent qu’il était. Il avait d’ailleurs emmené avec lui sa captive une certaine Iris, qu’il comptait bien convertir à sa cause avant de la renvoyer au QG de Justice. Riant un coup en repensant à leur entrée catastrophique dans la base des tueurs, le commandant songea à la réaction du prince, d’ordinaire discret et solitaire avec cet assistant zélé à ses côtés. Néanmoins, Riku savait que Wayne pouvait être quelqu’un de très compétent et par conséquent, il n’avait aucune crainte au sujet de leur duo. Par ailleurs, la puissance de l’ancien assassin serait très utile pour couvrir les agissements du prince, qui après cette opération ne pouvait que se retrouver d’autant plus exposé aux hommes de leur ennemi. D’ailleurs, ils n’avaient pas été poursuivis par les assassins du Cipher Pol, mais la raison en était évidente. Ils avaient montré les limites du jeune commandant, constaté ses points faibles, ils disposaient désormais d’une arme contre lui. Ils avaient probablement rejoint leur maître à l’heure actuelle afin de pouvoir lui faire leur rapport et constituer un plan contre les quelques personnes qui en savaient désormais trop. Soupirant à l’idée de devoir faire face à des unités d’assassins d’élite du niveau de ce samouraï dont il avait croisé la route, si ce n’est pire, il se reprit en sortant de sa cabine, après avoir enfilé son bon vieil uniforme, redevenant ainsi pleinement le commandant qu’il était. Lorsqu’il poussa la porte, aucun signe de l’azurée à l’horizon. Etait-elle sur le pont, ou bien enfermée dans sa cabine avec la ferme intention d’y rester jusqu’à la fin du voyage, il n’en fit pas cas, et commença à préparer un repas pour lui et pour elle. Il mangea rapidement sa portion, et laissa celle de la demoiselle sur la table, dans le but qu’elle puisse savourer sa part lorsque l’envie de quitter son lit la prendrait. Une fois son repas fini, il ne perdit pas de temps et se mit à la barre, jetant un dernier regard vers la baie de Water Seven. Personne n’était venu pour leur dire au revoir, mais c’était logique, ils étaient ici en parfaits clandestins. Démarrant le système de motricité spécial de son embarcation, il sentit la coque glisser sur l’eau à mesure que la cité des eaux s’éloignait derrière eux.

Le voyage dura plusieurs jours, durant lesquels les conversations entre les deux soldats furent limitées. Rika avait probablement besoin de temps pour se remettre, et pardonner au jeune homme, tandis que le brun ne voulait pas la gêner outre mesure, et puis il devait en même temps gérer les humeurs d’un Cael qui, lui, voulait outrepasser cette tranquillité, et voir auprès de la générale pour discuter à nouveau avec elle une bonne fois pour toutes. Il n’avait pas le sens du tact de son alter ego. Heureusement, ce dernier avait appris à gérer les choses et à le maintenir au fond de son esprit pour s’assurer de ne pas commettre d’impairs. Finalement, ils parvinrent jusqu’au courant spécial de la marine, conformément à leur plan, esquivant parfaitement les zones de surveillance dont il connaissait les emplacements, ils atteignirent la zone de la Calm Belt dans laquelle l’île des femmes se trouvait. Lorsqu’enfin l’endroit fut à portée de vue, le commandant marqua un temps d’arrêt dans leur voyage, observant l’horizon, et la forêt de cette péninsule de femmes. Il n’y avait mis les pieds que très rarement, en général, Boa et lui se voyaient plutôt en dehors. Mais il n’eut pas le temps de se perdre en souvenirs et en contemplation. Deux navires encerclèrent l’embarcation des soldats de Justice, tandis que des serpents de mer se placèrent à l’avant, menaçant. Sur leur tête, une silhouette tristement familière dominait la scène. Sans même un regard pour Riku, elle se retourna pour prendre la parole :

« - … Qu’on les conduise au palais. Et tenez les sous bonne garde. Abattez les au moindre geste suspect. »

Boa Hancok fit alors demi tour avec les créatures marines, tandis que les navires de ses pirates contraignirent celui des membres de Justice à prendre la direction de l’île. Riku n’afficha pas la moindre tristesse. En fait, il était heureux de voir le froid qu’elle lui avait réservé pour accueil. La suite n’en serait que plus facile.
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Rika Kayama
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Grosse ambiance entre les deux membres rebelles de Justice Heart, leur périple en mer se déroula dans le plus grand des calmes, aucune dispute, aucune taquinerie fut entreprise dans le but d’enquiquiner l’autre. Incroyable que cela puisse paraitre, les deux amis s’évitèrent au possible au cours de ces quelques jours de traversée, bien sur quelques mots de politesse furent prononcés mais les événements de Water Seven avait ébranlé la complicité du duo. Elle existait toujours, néanmoins Rika s’était refermée d’elle-même comme une huitre digérant avec difficultés ses actes malgré les paroles réconfortantes de son ami, la plupart du voyage, elle daigna point s’extirper de sa chambre pas d’humeur à affronter le regard ingénu de son Commandant. L’Azurée ne pouvait pas occulter ses images horribles lors de son trip, droguée, elle s’en était prise violemment à son partenaire même la scène qui suivit où Lonzo palpait vicieusement son corps, ne lui procurait pas tant de tourments émotionnels. Pourtant, la tirade de Riku à ce sujet s’en trouvait dénué de reproches, bien au contraire, il s’était assuré de lui adresser d’une voix douce que la faute revenait à celui qui l’avait manipulé sous les effets psychotropes. L’amour-propre de la jeune femme s’était fissuré à cette réminiscence, elle, qui pensait résister à n’importe quelle torture dans l’intérêt de l’organisation. Comment avait-elle pu être aussi faible d’esprit ? Certes, elle n’avait jamais touché à ces substances illégales rendant le procédés puissamment dangereux et efficace. Allongée sur son lit, tandis que ses réflexions la hantaient inlassablement, la pensée du monologue réconfortant de son ami se fraya un chemin dans ce brouillard chaotique de culpabilité. Les insinuations perfides et douloureuses de l’agent attaché et interrogé par le prince détective s’encrèrent tel un poison dans la crise colérique de la Générale, prise de torpeur, elle s’interrompit dans le flot de réprimandes destiné à son rival sous les éclats hilares de son ancien bourreau. Le Commandant Kaisuki, son plus cher ami depuis des années capta aussitôt la détresse de son bras droit, ses yeux s’assombrirent, son teint d’albâtre pâlit à l’origine de la cicatrice dont la chair était encore à vif. Ni une ni deux, il l’emporta en sac de patate sans se soucier aucunement de sa permission, laissant son second et le limier à leur occupation respective, la jeune femme apathique ne se débattit même. Accablée par sa désolation, Rika ne réalisa pas tout de suite être maintenue sur des sacs épousant parfaitement sa silhouette, ce qui lui offrit une assise confortable. Son ami installé près d’elle débuta son aparté par lui narrer la première fois qu’ils furent tous deux envoyés en mission à la chasse aux pirates, comparant leur état déplorable avec ce fameux épisode. Les jeunes adolescents confiants à outrance en leurs aptitudes couplé à la brulante volonté de démontrer à tous leur valeur, s’étaient élancés au-devant du danger en semant par la même occasion l’escouade de Mark. Encore aux balbutiements de leur expérience sur le terrain, ils ne firent pas montre de discrétion s’accusant mutuellement des critiques bruyantes, engendrant au préalable un piège de la part des brigands à leur encontre à la suite de leur arrivée dans le camp. Un combat s’ensuit où la fatigue et leur manque de pratique eut raison d’eux face à une dizaine de molosses, et pourtant les deux n’abandonnèrent pas si aisément le combat jusqu’à ce que le chef de cette bande de bandits les stoppe dans leur bravade. Heureusement Mark et son peloton les rejoignirent à temps, sauvant in extrémiste Riku, qui s’asphyxiait entre les grosses paluches de la brute et la demoiselle des plantes inconsciente. Ils rouvrirent les yeux à l’abri des barbares, sain et sauf malgré leurs multiples contusions, leur chance insolente ne les empêcha point de subir la sanction de leur mentor dans l’optique de leur apprendre l’importance du travail en équipe particulièrement s’ils aspiraient à gravir les hautes sphères de la Marine.

Le Commandant Kaisuki conclut cette comparaison par l’aveu qu’il appréhendait enfin la gravité des enseignements de Mark adressés à ses disciples et enfants de cœur. Les cogitations de sa fidèle subordonnée rivèrent instinctivement vers les paroles de son ami, extirpée de ses mauvaises pensées vers l’éclat de sagesse évoqué susciter grâce à un élan de lucidité. Son père adoptif vivait à travers eux au son de ses préceptes inculqués voire rabâchés sans cesse à chaque débordement, aujourd’hui encore il les guidait sur le droit chemin où ils devaient chérir la valeur de leur vie. L’Azurée figea son regard nébuleux sur un point particulièrement attentive à la tirade de son ami, il enchaina sur le fait que son rôle résidait à souffler sur les braises de la révolution dans les esprits des hommes et femmes, que sa mort n’arracherait pas les ailes de la liberté insufflés chez le cœur des gens tant qu’ils ne lâcheront pas cette force de conviction. Il se considérait uniquement comme un guide, un ambassadeur de la justice substituable à une autre personne dans l’intérêt de son mouvement, ses hommes étaient les véritables héros en risquant leur vie pour les ambitions d’un nouveau monde. Cette conception aux yeux de sa partenaire lui parut un tantinet idéaliste, sceptique sur le fait que quelqu’un d’autre parvienne à reprendre un travail aussi acharné que le sien. Lui, si impliqué dans le sérieux de son projet, Rika s’en était faite la réflexion à la lecture du document sur le bateau retraçant toutes les étapes de son plan. Et puis, les êtres d’exception et de charisme ayant à cœur d’aider la veuve et l’orphelin, défiant les autorités mondiales et les dragons célestes, ne se comptaient que sur les doigts d’une main. Elle ne pouvait se retirer de la tête l’idée que s’il arrivait quelques choses à son supérieur, Justice en pâtirait de ce bouleversement même elle n’aurait pas le cœur à récupérer le flambeau voire continuer. Sûre qu’il ne soupçonnait même pas la réalité de ses sentiments dans laquelle il représente pour elle l’être le plus cher, en-dehors de toutes considérations pour l’organisation rebelle, la Générale serait perdue sans lui. Tous deux respectaient et estimaient l’autre avec le même égard, Riku eut le courage de l’exprimer à haute voix pendant que Rika le dissimulait sous des prétextes divers par peur d’être blessée. Pour parachever son discours, il formula des excuses à son attention vis-à-vis de son insistance, ce qui déclencha en partie les désagréments de ces dernières 24h. Son dernier point se voulut plus rassurant sur l’acte répréhensible commis par son bras droit, en affirmant que le seul responsable n’était autre l’agent lié au mat, bien trop faible pour combattre les instructions psychiques de ce fêlé. Comme pour soutenir ses propos et lui prouver sa sincérité, il se plongea dans les bras de Morphée, la tête chutant sur l’épaule de la guerrière, il la complimenta le temps d’un ultime soupir avant que son esprit s’envole.

Le silence régna sur la salle de stockage où étaient enfouis les deux soldats, seule la respiration paisible du Commandant résistait à ce calme, apportant une touche de douceur à l’ambiance terne dégagée par la demoiselle. Cette dernière ne put émettre aucune protestation, il avait trouvé le moyen d’obtenir le dernier mot de cette entrevue privée en se soumettant au sommeil. Rika se retrouvait seule avec le tourbillon de réflexions, une part d’elle abondait dans le sens de son ami argumentant la logique de cette perceptive alors que le reste réfutait par fierté les trois quarts en s’obstinant à proclamer le besoin d’être plus forte, de sa terrible faiblesse menant à le blesser. Ses iris givrées se posèrent sur le minois séduisant et détendu de son Commandant parti dans des songes profonds, le contemplant d’un regard désolé. Elle se connaissait, il lui faudrait du temps pour assimiler la pertinence de cette élocution éclairée, la culpabilité s’était insinuée jusqu’à son âme donc il serait difficile de l’en d’y loger. Un soupir s’échappa de ses lèvres, contente de le voir toujours aussi prompt à l’insouciance, il savait à la fois la raisonner et la faire enrager sans aucune commune mesure rien qu’à sa présence. Soudain, le son d’une détonation d’arme à feu retentit au-dessus de leur tête suivie de près d’un grand « Splash », surprise mais pas choquée, elle en déduisit que Wayne et Constant s’étaient débarrassés de l’espion du Cipher Pol après lui avoir soustrait toutes les informations utiles. Elle n’objecta pas à leur méthode, il méritait aucune pitié, son allégeance envers les 5 étoiles et le Gouvernement Mondial l’engagea sans réfléchir à perpétrer des atrocités inhumaines dont les fugitifs en furent témoin. Le Prince Constant avait dû consentir à l’éliminer par la force des choses, le remettre aux autorités consisterait à le libérer par le biais des influences, elles étoufferaient cette nouvelle affaire. Ainsi il jugea plus prudent de consentir à la sécurité de toutes les personnes concernées de près ou de loin, et si cela contribuerait à la déchéance de ce réseau criminel, la jeune femme présuma qu’il recourrait à cette finalité à l’encontre de ses adversaires jusqu’à atteindre le Roi ; Sir Alan Drake. En tout cas, le boucan échoua à troubler le repos de son supérieur, en général il dormait très peu en revanche son sommeil était si absolu qu’un troupeau de sangliers des mers n’en viendrait pas à bout. Plusieurs minutes s’écoulèrent, Wayne d’un pas feutré repérant son Commandant endormi s’approcha du duo, il se posta devant une Rika songeuse et murmura à son attention.

- Nous venons d’accoster à Water Seven.

- D’accord, nous arrivons, je dois juste le secouer.

- Pas la peine, pioncer lui fera le plus grand bien notamment avec toute l’inquiétude et la pression emmagasinées pour te retrouver. J’ai bien cru qu’il détruirait l’île, enfin s’il t’était arrivé malheur, cela serait devenue une réalité Hahaha.

- A mon grand désarroi, je n’en serai pas étonnée. Quel idiot !

- Je ne te le fais pas remarquer, toutefois, il t’a prouvé son attachement pour toi quoiqu’il arrive. Tu sais…J’étais présent à l’instant où ce couard de Lonzo t’a poussé vivement à le poignarder, cela ne l’a pas empêché de se débattre de toutes ses forces malgré les menottes en granite marin, désireux de t’extirper des griffes dépravées de ce tordu. Alors un conseil, pardonne-lui son impulsivité car tu ne le changeras sans doute jamais te concernant et toi, ne t’afflige pas plus de souffrances. Ni lui, ni moi ne te voyons comme une traitre, ton dévouement dépasse largement cet acte dicté par une absence de discernement. Ressaisis-toi, il a besoin de toi tout entière et pas d’une Rika rongée par une pseudo culpabilité.

-

- Allez, Iceburg nous attend, ne le faisons pas patienter plus longtemps.

Sans se préoccuper de l’approbation de la Générale, le second se pencha afin de passer le bras de Riku autour de son épaule l’entrainant bras-dessus bras dessous sur la berge, talonnés de la demoiselle aux plantes. Là, le maire flanqué de sa secrétaire en pleine discussion avec le prince héritier de Logicia s’accordaient sur les déclarations à transmettre aux habitants sur les circonstances de la vieille sans aborder l’implication de Justice Heart. Rika, silencieuse, apprit que malheureusement les retombées de la confusion magouillée par les anciens tueurs du Gouvernement lors de la conférence de presse du Prince Constant déguisé en Riku, auraient de graves répercussions au détriment du Royaume de Logicia et principalement l’influence de Justice Heart. Les 5 étoiles profiteront de cette manifestation violente contre l’autorité suprême, motivant le renforcement de l’ordre et dénoncer les ravages de ces terroristes alliés au Prince mystérieux, une parfaite occasion d’écraser la popularité croissante de leurs ennemis par la propagation de la terreur. Le jeune détective pas affecté par cette directive, au contraire, motivé à défaire le système tyrannique en place à sa manière, se réjouit d’avance de cette traque mortelle. Le frisson et la mort ne l’impressionnaient pas, prêt à se jeter dans la guerre, annonce qui fit rire Wayne enthousiaste à l’image du noble fouineur se dresser contre des puissances immuables.

- Si vous le permettez, Constant, j’aimerais faire un brin de route à vos cotés afin de mieux vous connaitre votre royaume et discréditer le gratin, cela me semble plutôt une mission toute trouvée.

- Je n’y vois pas d’inconvénient mais soyez sûr que j’use de procédés différents que ceux de votre Commandant.

- Je l’ai distingué et je ne suis pas très regardant tant qu’on parvient à nos objectifs. Cela ne vous dérange pas si nous gardons avec nous la jeune femme retenue dans l’une des chambres, je tiens à lui faire ouvrir les yeux pendant nos investigations.

- Hm, vous serez responsable de ses faits et gestes.

- Il va sans dire.

- Je vous offre ce bijou de navigation Constant, mon ami, il est parfait pour votre croisade.

- Iceburg, voyons, je ne peux accepter car vous vous êtes déjà mis trop en avant dans cette affaire, il serait malvenu de vous délester d’un si bel ouvrage.

- Acceptez ! Par les temps qui courent, vous devez disposer de tous les outils pratiques.

- L’affaire est donc conclue, je vous remercie. Wayne, je ne sais pas ce que vous en pensez mais nous devrions reprendre la mer dans les heures qui suivent.

- Bonne idée, je vais tout d’abord tirer ce poids à sa cabine, je vous rejoins tout de suite.

- ..Dame Kayama, voici vos vêtements à tous les deux. S’exclama Sybille doucement lui tendant une pile d’habits.

- Vous n’étiez pas obligée de vous en occuper.

- Laissez, ma secrétaire adore être carrée, elle prétend que le rangement la détend.

- Je vous en remercie. M. Iceburg, l’imbécile qui me sert de supérieur serait rassuré de voir que vous alliez bien et désolé de vous avoir entrainer dans cette intrigue.

- Je fus témoin de bien d’autres, cela ne m’effraie point si c’est dans l’intérêt de ma cité. Nous croyons en lui et votre rébellion, il existera toujours des embuches mais je ne me fais pas de mouron, vous saurez y faire face.

- Merci Monsieur, votre Altesse, au revoir.

- A bientôt Dame Kayama, au plaisir de vous recroiser au détour d’une ruelle. Sourit le jeune détective d'un clin d’œil auquel elle répondit par un vague hochement de tête avant de se détourner.

Les deux membres de l’organisation de Justice grimpèrent abord du voilier personnel du Commandant Kaisuki, transportant ce dernier jusqu’à son lit. Wayne le déposa avec toute la délicatesse dont il savait faire preuve, autant dire avec la douceur d’un ours mal léché bien qu’il le recouvrit de la couette sous le regard neutre de sa collègue, puis glissa un billet sur la table à chevet de son supérieur. Bien qu’intriguée par le bout de papier, la Générale ne le questionna point sur le message, ils sortirent en refermant la porte à pas de loup. L’ancien espion salua Rika en lui souhaitant bon courage, il posa sa main sur son épaule d’un léger sourire en lâchant désinvolte qu’il était « Prend soin de notre Commandant » avant de disparaitre dans l’escalier. La concernée laissa échapper un soupire d’exaspération, les yeux rivés sur la porte des appartements de son ami, peu dissuadée qu’elle puisse lui prodiguer un quelconque bien être après ce qu’il s’était passé et qu’ils lui martelaient l’inverse. Lassée, elle s’enferma dans sa chambre enfin de la solitude, cela lui permettrait de réfléchir au calme, de remettre ses idées au clair en prenant en compte les mots de Riku. Plus tard, elle crut entendre du bruit de l’autre coté de la cloison du coté de la cuisine, le brun s’était sans doute réveillé et se préparait à manger. Pas d’humeur à le confronter, l’Azurée resta confinée dans sa cabine, en réalité elle se terrait telle une lâche, embrouillée et effrayée de céder à ses émotions si elle sortait lui faire face. C’est sur cette note de malaise que les journées s’évanouirent entre les deux amis, dire que leur am+itié n’avait pas vécu de moments aussi tendus serait un euphémisme sachant qu’ironiquement chacun s’inquiétait mutuellement pour l’autre. Le silence était pesant, les pensées flottaient au-dessus de leur crâne sans que leur bouche ne s’ouvre sur une conciliation, les amenant à vaquer à leur activité individuelle tout au long du voyage.

Finalement, les rives exotiques d’Amazon Lily furent en vue, la Générale les aperçut depuis le hublot, elle referma son livre nerveuse à la rencontre entre Boa et Riku. Qu’allait-il advenir de ce couple marié ? La demoiselle espérait ne pas avoir affaire à d’autres ennuis, mais en connaissant l’attirance de son ami en la matière, la probabilité pour que cela puisse se produire était plus qu’élevée. Elle prit l’initiative de monter sur le pont où Riku conduisait leur embarcation, qui s’était d’ailleurs arrêtée à quelques miles de la contrée verdoyante des femmes. Dès sa sortie, les yeux de la Générale tombèrent sur l’impératrice pirate, la Shichibukai tant redoutée, fièrement droite sur ses serpents de mer ordonnant froidement qu’on les escorte à son palais sous bonne garde. Stupéfaite du ton employé, Rika pouffa de rire tandis que l’épouse Kaisuki s’éloigna dédaigneuse sans demander son reste.

- Hahaha..Un accueil chaleureux digne de moi. Surprenant non tu n’es pas mort ou pas encore, je croyais que c’était le message qu’elle t’avait renvoyé ?... Ecoute Riku, tu me parais déterminé à tout arrêter mais réfléchis-y sérieusement en regroupant tous les paramètres avant de lui déclarer ta décision. Il n’y aura pas de retour en arrière et tu risques surement de le regretter après tout être marié pendant plusieurs années ne peut pas être balayé en quelques semaines surtout tes forts sentiments pour elle. Et malgré ses dires et sa dureté, j’ai remarqué qu’elle portait son alliance autour du cou, et elle n’est pas la seule, alors qu’une certaine personne m’avait dit qu’elle s’était débarrassée de toutes les possessions qui la liait à elle. S’enquit-elle d’un sourire narquois en désignant l’annulaire de son Commandant entouré d’un anneau aussi doré que les iris de son propriétaire. Elle n’avait pas fait la remarque le jour de leur discussion vis-à-vis de la femme de son ami, ne souhaitant pas prolonger ce sujet sensible après les révélations faites dans le fameux article. Sa première réflexion fut qu’il la gardait auprès de lui comme un vestige le réconfortant dans les heures les plus sombres et qu’il ne put se résoudre à l’ôter de son doigt.

L’Azurée ne s’attarda pas sur la réaction de son partenaire, elle riva ses prunelles bleutées vers la mer, elle avait marqué le premier pas de leur entente en le taquinant. Les guerrières les attendaient sur la plage d’un air impassible, ne leur adressant aucun mot lorsqu’ils accostèrent, elles formèrent un cortège autour d’eux défiantes envers les nouveaux arrivant. L’escorte resserrée au possible sur les deux rebelles qui s’exécutèrent docilement, conscients qu’ils n’avaient pas leur mot en ces lieux hostiles, valait mieux faire profil bas. Dommage, la jeune femme aux plantes appréciait la compagnie de ces combattantes aguerries, les rares fois où son ami concéda à contrecœur qu’elle l’accompagne, elle s’était attachée à cette ambiance. Elle passait son temps à s’entrainer aux cotés des amazones, une entente cordiale grandit entre elles, on la convia même à déserter la Marine pour rejoindre les rangs de Boa appréciant son tempérament épicé d’une valeureuse guerrière. Flattée de l’invitation, elle refusa néanmoins en plaisantant à gorge déployée qu’il lui était impossible d’abandonner son poste car il fallait surveiller son Amiral pour pas qu’il fasse de bêtise et le dépêtre des emmerdes qu’il créait lui-même en l’absence de leur impératrice. Toutes acquiescèrent gravement à ces propos ce qui fit éclater de rire la Vice-Amiral, relatant des anecdotes humiliantes de son supérieur, curieuses sur la gente masculine qu’elles ne côtoyaient au cours des combats. Aujourd’hui, elles agissaient sur un tout autre registre, fermées et tendues prêtes à planter leur lance ou leur épée dans la chair de leurs anciens compagnons de festin, l’arrivée du nouvel Amiral en chef avait dû changer pas mal de choses entre temps pour Amazon Lily. Ils traversèrent une forêt luxuriante, Rika aurait aimé s’y balader et appréhender plus attentivement le réseau végétal, peut-être recueillerait-elle quelques informations. Malheureusement ballotée et pressée d’avancer par les gardes, la jeune femme effleura la conscience diffuse des plantes de son esprit sans insister, les autochtones connaissaient sa connexion avec le monde de la flore qu’elles admirent sous forme de magie. Leur itinéraire les fit déambuler dans le village, les villageoises s’amassèrent pour les observer à la fois effarouchées et perturbées. Un élément titilla son instinct, Rika se concentra sur la perception des alentours, murmurant tout bas à son Commandant.

- Est-ce moi ou j’ai l’impression que la population s’est drastiquement vidée ? Boa ne laisserait jamais aussi peu de femmes sur son île pour la défendre, n’est-ce pas étrange ? Je ressens comme si une partie s’était évaporée ou cela fait peut-être longtemps que je ne suis pas venue depuis la dernière fois.

Une femme à la silhouette imposante la bouscula pour lui faire signe de se taire, ils se retrouvèrent devant les portes du palais ou les attendaient la vieille conseillère soutenue par son bâton et précédente impératrice de l’île des femmes : Nyon.
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyDim 31 Jan - 7:22

Il y avait bien longtemps que Riku n’avait pas posé le pied à terre sur cet ilot à l’abri du reste du monde, isolé par la zone maritime extrêmement dangereuse qui l’entourait. Boa Hancock en était la maitresse, car elle avait dressé deux spécimens des créatures qui régnaient sur la région. De ce fait, personne ne pouvait s’approcher sans son consentement de cette forteresse naturellement dressée par la nature. Lorsqu’elle avait pris le titre de Shichibukai, elle était devenue tributaire du gouvernement, et avait du tolérer la présence de navires de la Marine dans le secteur qu’elle protégeait, et cela, elle ne l’avait jamais véritablement accepté. A l’époque, la seule chose qui faisait oublier la misère de sa situation était bien le fait de retrouver le brun chaque fois que c’était lui qu’on envoyait là bas. Evidemment, son mariage n’avait jamais été approuvé par sa hiérarchie, qui se méfiait depuis toujours des capitaines pirates. Ils ne s’étaient pas rangés du côté du gouvernement par allégeance et volonté de se « ranger », de cela le généralissime et les hautes instances en étaient persuadés. A tout instant, ces éléments instables pouvaient leur exploser au visage et se retourner contre eux. Et s’ils n’étaient pas aussi puissants que les tristement célèbres « empereurs », ils avaient des capacités combattantes bien supérieures à la moyenne qui leur permettaient de semer la terreur et le chaos autant que leurs congénères. Ils étaient à cause de cela sous surveillance constante, et jamais le commandant n’avait pu avoir de véritable moment seul à seul avec elle. Peut être lui aurait-elle confié des choses, mais peut être au fond avait-il depuis toujours été un passe temps qui lui avait fait oublier sa condition de soumise à la Marine, permis de prendre un peu de bon temps, et qu’elle avait simplement rejeté sur le côté une fois que son utilité s’était éteinte ? Riku avait perdu la volonté de s’interroger sur tout cela. Son histoire avec la corsaire avait pris un tournant qu’il ne voulait plus suivre. Il avait besoin de tourner la page, et de grandir, aux côtés de la personne que son cœur désirait réellement. Au fond, il se sentait un peu monstrueux de rejeter la jeune femme ainsi, surtout pour aller voir une autre femme aussitôt cela terminé, mais la présence de l’azurée suffisait à le convaincre que c’était la bonne décision.

«  - Tu ne pourras pas revenir en arrière un fois que tu auras dit ce que tu as à dire Riku. Si tu as l’intention de renoncer maintenant dis le moi et nous serons prêts à fuir dans la seconde, même si pour cela il faut se tailler un chemin avec fracas dans cette foule de gardes qui nous colle un peu trop à mon goût.   lâcha Cael en pensée, inquiet pour son alter ego. Il n’avait pas décroché un mot depuis longtemps, et encore moins dans leur esprit où ils pouvaient librement se parler l’un à l’autre.

- Tu sais très bien que oui. Même si je suis suffisamment humain pour ne pas apprécier l’idée de rejeter définitivement quelqu’un hors de ma vie, à plus forte raison quelqu’un qui a partagé ma vie pendant un moment, ma décision est sans appel. Rika est la femme que nous aimons. Nous ne pouvons plus la laisser sur le côté à attendre que nous soyons assez lucides pour assumer et prendre conscience de ce que nous ressentons.

- Je préfère vérifier. Tant que nous n’y sommes pas, il est aisé d’affirmer comme tu le fais que tu n’auras aucun problème à aller jusqu’au bout. N’oublie pas ce que tu viens de penser quand tu feras face à cette corsaire. C’est cette pensée qui te permettra de ne pas douter, aussi douloureuses que soient ces paroles à prononcer.

- Te voilà bien sentimental tout à coup mon ami. J’en verserais presque une larme si ça ne te donnait pas l’envie de me massacrer psychiquement parlant. »

Leur conversation intérieure s’acheva aussi brutalement qu’elle avait commencé ; Riku était perdu dans ses pensées et sa conversation avec son alter ego. Il avait marqué un temps d’arrêt dans la marche forcée, contraignant le convoi à se stopper. Avec colère, l’une des gardes s’approcha pour lui asséner un violent coup de hampe de sa lance, chargé de haki pour l’atteindre. Ici, les Kujas savaient parfaitement maîtriser cette technique, et ils connaissaient le pouvoir du commandant. Surpris, le brun s’effondra au sol, et reprit conscience d’où il se trouvait. Groggy, il tenta de se redresser en titubant, et finalement, il parvint à suffisamment contenir les soubresauts de douleur de son corps pour se tenir debout. Sans avoir perdu son expression de profond mépris, la pirate se contenta d’un ordre prononcé d’une voix lunatique :

« Avance. »

Pas vraiment désireux de reprendre une seconde mandale de cette intensité, le jeune homme s’exécuta en essayant de conserver sa stature aussi bien que possible, malgré les tremblements passagers dont son corps subissait les effets à cause de l’intensité du choc à la tête qu’il venait de recevoir. Il put néanmoins entendre le murmure de Rika, qui l’interrogeait sur la réduction de la population locale. Il était vrai qu’en dehors du groupe de pirates qui les conduisaient à travers le sentier forestier, ils n’avaient pas croisé la moindre forme de vie. Dans ses souvenirs, l’île était beaucoup plus vivante, gardée de toutes parts par des patrouilles d’éclaireuses combattantes, mais aussi de femmes travailleuses qui s’occupaient de récolter les ressources nécessaires à la vie sur la péninsule. Et pourtant, cette fois, les choses étaient bien différentes. Il régnait une atmosphère pesante. Un silence oppressant qui n’était brisé que par le bruit de leurs pas et les rares conversations qu’échangeaient entre elles les gardes dans une ambiance tendue, comme si elles guettaient un danger dans les moindres recoins de cette forêt qui paraissait d’un seul coup un endroit autrement plus sinistre. Soucieux de ne pas leur attirer plus d’ennuis, et malgré son expression inquiète quand à la situation de l’île, le commandant ne lui répondit que d’un hochement de tête approbateur envers sa supposition, remarquant qu’une amazone patibulaire leur intimait de se taire pour continuer leur route en silence. Finalement, ils atteignirent l’entrée de la ville principale, et le constat fut rapidement le même que pour le reste de la péninsule ; l’endroit était horriblement désert. Les stands paraissaient à l’abandon, aucun animal ne se promenait dans les allées, on n’entendait pas le moindre son d’une conversation enjouée. Le brun se remémora le premier jour où il était venu en mission sur l’île des femmes ; il y avait à l’endroit où ils se tenaient un gigantesque marché à ciel ouvert où l’on faisait du troc, la pêche du jour contre des breloques ou du grain, des forgeronnes en plein travail pour améliorer l’équipement de la garde, et des petites filles qui jouaient les guerrières en criant de joie, exprimant leur rêve de devenir des combattantes aguerries comme leurs aînées. Le soir venu, la musique et les chants prenaient le pas, il y avait des fêtes à tous les coins de rue, célébrant les moments que choisissait leur reine pour revenir leur accorder sa présence. A cette époque, Boa Hancock se rendait beaucoup plus à l’extérieur, pillant des navires pour en rapporter les richesses à son peuple, mais désormais, elle ne quittait plus son palais, défendant farouchement ce lopin de terre désolée qui constituait son territoire. Evidemment, interroger les amazones sur le sort de leur habitat pendant ces deux années aurait été mal placé avec ces armes qui les menaçaient, aussi le commandant conserva un silence respectueux, espérant néanmoins que cette situation ne soit pas la conséquence d’un massacre perpétué par le gouvernement. Enfin, ils atteignirent les portes du palais qui avait conservé de sa superbe malgré de nombreuses lézardes sur ses murs autrefois immaculés. Là, devant l’entrée, se tenait la plus âgée des Kujas, dame Nyon, à la fois sauveuse et « mère » de Boa et de ses sœurs. En l’absence de la reine, c’était elle qui gérait les affaires de la péninsule. Son regard était solennel, il n’y avait pas la moindre joie qui s’y lisait. Ce fut alors Boa qui décida de prendre la parole, alors qu’elle poussait les portes de sa demeure sans un mot pour la sage, gardant le dos tourné aux deux captifs.

« - Enfermez les dans une cellule, aussi isolée que possible. Jetez les hors de ma vue, nous déciderons de leur sort plus tard dans la soirée. J’ai besoin de m’isoler un moment, que personne ne me dérange, vous connaissez le sort de celles qui me désobéissent !

- J’ose espérer tout de même que tu daigneras nous adresser la parole à un moment, Boa. Tout intrus que nous sommes, je ne suis pas ton ennemi. A moins que les choses aient changé comme j’ai pu le lire dans le journal…  

-… QU’AI-JE DIT VOUS AUTRES ? DEPECHEZ VOUS BON SANG ! »

Pressées par le soudain changement de ton beaucoup plus virulent de leur chef, les amazones poussèrent leurs prisonniers en hâte vers les geôles de l’île, dotées de barreaux en granit marin. Une gentille suggestion du commandant de Justice à l’époque où il avait conseillé la reine des Kujas pour améliorer leur protection en cas d’attaque d’hommes dotés de pouvoirs. Sans faire montre de la moindre résistance, le brun se laissa entraîner dans la cage que les femmes scellèrent une fois les captifs à l’intérieur. Evidemment, aussitôt à l’intérieur, le jeune homme sentit ses forces décliner. Il n’était pas en mesure de faire usage de ses pouvoirs, et il sentit que le moindre mouvement risquait de l’épuiser. Il se laissa tomber sur le sol, et poussa un soupir. Ce fut Cael qui prit la parole.

« - C’est qu’elle arriverait presque à nous faire pitié au vu de la situation de l’île la donzelle. Je ne connais l’ancienne situation de cet endroit que grâce aux souvenirs de Riku, mais tu marques un point Rika. Je ne ressens presque aucune force vitale émaner de cet endroit, comme si l’île avait été entièrement vidée. C’est à peine si ces pirates semblent en vie, elles ne dégagent aucune volonté. Je me demande vraiment ce qui a pu leur arriver.

- Je peux peut-être répondre à cette question… kof, kof !   répondit une voix à l’extérieur de la cellule. Le jeune homme leva les yeux, et reconnut Nyon, qui les observait tous les deux.

- Ah oui ?  Alors dis nous tout la vieille. On n’a pas de temps à perdre sur cette île, à la base notre passage devait être bref.

- Tu ferais mieux de respecter les anciens gamin, surtout quand ils ont la clé de ta cage. Et tu devrais laisser parler ton autre toi, je pense qu’il sera plus facile de converser avec lui.

- Veuillez l’excuser. Il est toujours très… Franc à sa manière. Dites nous tout, Nyon. répondit Riku, écartant un Cael au bord de l’explosion. Ils n’avaient pas de temps à perdre en palabres, il fallait vite en finir, écarter Boa, et reprendre le bon sens de leur vies, avec Rika.

- Ne t’en fais pas, je ne m’y connais pas vraiment en double personnalités, mais je peux sentir ces choses là. La vérité, c’est que j’ai une faveur à te demander, Riku Kaisuki. J’ignore pourquoi tu es revenu ici… Mais tu dois en finir avec tes liens avec notre reine. C’est la source de tous nos malheurs, et aujourd’hui la cause de la destruction de tout ce qui faisait de notre péninsule un paradis à nous. Il y a deux ans, lorsque tu as quitté la Marine, tu as fui, ignorant peut être énormément de choses qui se sont déroulées dans le monde dans les jours qui ont suivi l’officialisation de ta trahison et la diffusion de ton avis de recherche. Tu es désormais un terroriste que poursuivent les instances les plus secrètes et les plus sombres des océans. Le gouvernement a été très clair, il fallait éliminer toute source potentielle de cachette et de soutien au traître. Des centaines de personnes, qu’on soupçonnait d’être tes complices ont été exécutées, des îles entières ont été rasées parce que connues pour t’avoir accueilli et admiré. Et nous n’avons pas fait exception. Boa Hancock étant un corsaire, ils ne s’en sont pas pris à elle directement. Mais ils lui ont fait passer un message très clair. Un jour où elle était rentrée comme à son habitude, elle n’avait pas encore appris ton départ de la Marine. D’un seul coup, nous nous sommes retrouvées encerclées d’une véritable armada. Des navires de guerre par milliers qui nous pointaient de leurs canons. Et lorsque la reine fut avertie, elle était en plein repos, le temps qu’elle soit prête, des armées entières de soldats du QG et des officiers supérieurs, ainsi que des membres du CP-0 ont investi l’île. Ils ont brûlé une grosse partie de la forêt, de nos champs, réduisant drastiquement nos ressources. Ils ont capturé Boa, ses pirates, et une énorme partie de jeunes Kujas. Pendant des jours, ils l’ont forcée à regarder ses congénères subir tortures, humiliations… Et être vendues comme esclaves. Un châtiment pire que la mort. Ils les ont réduites à néant, et désormais elles sont partout de par le monde, qui sait dans quel état… La reine a ensuite été ramenée ici, et assignée à résidence. Régulièrement, des agents du gouvernement viennent et l’interrogent sur ses liens avec toi, pour la torturer et la forcer à parler. Elle est brisée, Riku Kaisuki. Elle a besoin d’être libre et que le gouvernement la laisse définitivement tranquille. C’est pourquoi vous devez officiellement vous séparer. Sa déclaration dans le journal n’a pas suffi. Ce soir, des agents du gouvernement, et notamment un amiral seront là pour constater ta capture. Echappe toi si tu le peux. Mais devant ces hommes, alors tu devras agir de manière virulente contre la reine. Montrer que vous n’êtes plus rien l’un pour l’autre. Et ne plus jamais remettre les pieds sur notre territoire. Ainsi peut être pourrons nous nous reconstruire… Je t’en supplie…

- Alors tu as parlé la vieille. Il aurait été beaucoup plus simple de ne rien leur dire et de les laisser se faire capturer, ainsi notre liberté aurait été totalement retrouvée, sans prendre le risque de compromettre la situation. Mais émotive comme tu es, tu ne peux pas t’en empêcher. »

Nyon, qui s’était mise à genoux en sanglotant, se redressa de tout son long, jetant un regard noir à la reine des amazones qui avait quitté son palais pour venir devant la cellule de celui qui était encore à cet instant son mari. Elle soupira, et se tourna vers lui, avec une expression froide, et des mots tranchants :

- Te voilà au courant de la vérité. Nous ne pouvons plus nous fréquenter. Et s’il y a deux ans je n’aurais jamais pu l’envisager, aujourd’hui, je n’ai aucune hésitation. Tu es parti, sans rien me dire, comme un lâche. A cause de toi, j’ai tout perdu, mon peuple a souffert pour des pêchés que tu as commis. Je ne veux plus rien à voir avec toi, mon peuple est ma seule préoccupation. Libre à toi de tenter de t’échapper, mais ne compte pas sur mon soutien. Si cela arrive, je te regarderai mourir sans la moindre compassion pour ton sort. De toute manière, à ce que je vois… Tu as reconstruit ta vie, avec quelqu’un hm ? Alors pourquoi nous soucierions nous l’un de l’autre ?

- Tu as raison. J’ai fui, et je n’ai pas cherché à vous protéger. Et c’est ma décision qui a causé la souffrance dont ton peuple a été victime. Cela ne changera rien à ton opinion à mon égard mais… Je veux que tu saches que je suis profondément désolé que le choix que j’ai fait ait entraîné de telles conséquences pour ton peuple. Je me battrai pour vivre. Mais je montrerai aussi au gouvernement que plus rien ne nous relie. J’ai en effet pris conscience de mes sentiments, et mon cœur ne t’appartient plus. Aussi cruelles que soient ses paroles, c’est la vérité Boa Hancock. Je ne ressens plus rien pour toi aujourd’hui.  Alors la chose n’en sera que plus facile, pour toi comme pour moi.

- Et sache une chose. Notre combat nous amènera à renverser de nombreux tyrans. Un jour ou l’autre, nous permettrons à tous les esclaves de retrouver leur liberté. Ca comprend les Kujas. Donc enfermes toi ici avec tes guerrières si tu souhaites les protéger… Mais ne nous gêne pas. Car je ne laisserai personne entraver les projets de Riku, aussi naïf soit-il. Et ça comprend la présence de Rika. »

Incrédule devant ce changement de voix et le fait que Cael parle de Riku comme d’une autre personne alors qu’à ses yeux elle faisait toujours face au brun, la reine amazone écarquilla les yeux, mais se retourna rapidement, ne répondant pas aux paroles du duo de commandants de Justice. Elle n’avait guère plus d’attention à leur accorder à cet instant. Cael voulut insister, mais son alter ego retint sa colère, lui intimant de ne pas continuer plus longtemps. Elle avait pris la décision, et cela rendait les choses d’autant plus simples pour eux. Bien sûr, il y avait une part de tristesse en lui que leur séparation soit aussi brutale, mais c’était la meilleure chance, pour lui comme pour elle, de repartir de zéro. Baissant la tête, le jeune homme resta ainsi un moment à regarder les amazones s’éloigner vers le palais, avant de reporter son attention sur l’azurée. Ils n’avaient pas été violentés durant le trajet, mais le fait de se trouver dans une cage en granit marin les affaiblissait tous les deux. Il reprit alors la parole, anticipant une réaction de la jeune femme :

«  - Nous devons rapidement mettre au point un plan pour sortir d’ici. Je ne suis pas certain de pouvoir faire face à un amiral dans mon état. Je n’aurais pas entièrement recouvert mes forces en sortant de cette cellule, et il est possible que dans la seconde, ils me passent des menottes de la même matière pour m’assurer que je ne puisse pas sortir en utilisant mes pouvoirs. A plus forte raison si des agents du CP-0 sont avec lui. J’en suis certain maintenant… Mais ce Drake, à la tête de leur organisation… Il nous a marqué de son sceau de mort. Nous ne serons plus en sécurité nulle part, leurs agents nous traqueront en permanence. Amazon Lily est un piège parmi d’autres. Ils guetteront la moindre faiblesse pour nous mettre à mort, de cela j’en suis sûr.

- Contrairement à Riku, je ne suis pas un grand tacticien… Si je m’écoutais, je tenterais de détruire ces barreaux de toutes mes forces à m’en briser les bras si nécessaire, et de découper notre passage parmi tous ces bourreaux qui tentent de détruire ce rêve.

- Mais nous n’avons pas oublié notre combat contre cette épéiste lorsque nous sommes venus te sauver. Les blessures qu’il nous a infligé hantent notre corps et notre esprit, nous sommes loin d’être remis, et nous avons compris surtout que nous étions loin d’être assez forts pour combattre ces ennemis sans entraînement, sans préparation. Nous avons eu la chance de rencontrer Constant. Cette aventure nous a permis, toi comme moi Rika, de prendre du recul sur certaines choses, et d’apprendre beaucoup plus à réfléchir avant d’agir, ne serait-ce que pour t’éviter une nouvelle fois de vivre ce qu’ils t’ont fait vivre. Je ne laisserai plus personne te faire du mal. Rika, je te le redis, nous te le redisons une dernière fois… Je t’aime. »

Ce ton solennel cachait les doutes du commandant à l’égard de leur fuite. Se retrouver face à des officiers supérieurs de la marine compromettait fortement leurs chances de s’enfuir. Mais ils furent interrompus dans leurs réflexions par le toussotement caractéristique de la sage du village, qui était revenue devant leur prison, interrompant leur moment certes particulier au vu du contexte, mais pas moins intense, du moins aux yeux du commandant qui pesta intérieurement de cette intervention extérieure. La dame des amazones vint alors ouvrir la cage, et annonça à leur intention :

«   Vous l’avez compris Riku, vous n’êtes plus le bienvenue ici. Mais nous ne souhaitons pas votre mort pour autant. Nous n’allons pas leur laisser l’initiative de vous attacher. Ces menottes que je vais vous passer aux poignets sont des répliques de celles en granit marin utilisées par la Marine. Cadeau d’un… hum. Vieil ami. Je les gardais en cas de besoin, mais elles vous seront plus utiles à vous qu’à moi. Et rappelez vous que votre fuite doit être la plus réaliste possible si vous voulez nous sauver comme vous le dites. »

Elle n’ajouta rien d’autre, claquant des doigts pour intimer l’ordre à plusieurs gardes de les escorter. Les deux justiciers furent sortis de leur cellule après avoir passé les fausses menottes, retrouvant lentement leurs forces. C’est à cet instant que le commandant remarqua leur mine basse et la peur qui semblait omniprésentes dans leurs expressions. Complètement dans ses pensées tournées vers la femme qu’il voulait à présent aimer, il n’avait absolument pas prêté attention à la détresse de ces amazones, lui qui se jurait pourtant de sauver tout le monde. Intérieurement, il ressentait une profonde culpabilité envers elles que le gouvernement ait fait payer à toutes ses connaissances de tels tributs. Iceburg avait su se défendre, mais combien de ses amis avaient subi un sort similaire au peuple de Boa ? Rien qu’à y penser, le jeune homme sentit des frissons morbides s’emparer de lui. Heureusement, Cael le ramena sur terre, en lui rappelant l’important des prochaines heures pour eux. Ils devaient reconstituer leurs ressources mentales et physiques car s’ils n’étaient pas à 100%, ils ne pourraient jamais faire face à un amiral. Et il était hors de question qu’ils soient capturés à nouveau. Alors qu’ils approchaient de la place et que les gardes les attachèrent à deux poteaux qui faisaient face au sentier principal, laissant la vue sur la mer à l’horizon, il murmura à l’intention de l’azurée :

«  - Rika… Je veux que tu entres en communication avec cette forêt. Concentre le plus possible ton énergie, nous aurons besoin d’un maximum de tes amies si nous voulons les neutraliser et nous permettre de fuir. Je m’occuperai de l’amiral.

- Tu peux compter sur nous, belle boudeuse. Notre lame sera ton bouclier. »

Les heures s’écoulèrent, interminables, dans ce silence de mort ; Durant ce laps de temps, le cerveau du commandant se mit en branle, réfléchissant au meilleur plan possible. Finalement, il trouva une idée, alors que des auras gigantesques commençaient à se faire sentir au loin.

«  - Ils arrivent… Rika, écoute bien mon plan. Il est évident que leurs agents sont formés à résister à toute forme d’illusion ou de clone, donc je ne pourrai pas les divertir aussi longtemps que je le voudrais. Utilise la végétation pour t’enfouir à l’abri sous terre, je suis certain que les racines des arbres peuvent te couvrir et te maintenir ainsi. Je vais attirer leurs regards sur moi en faisant preuve d’une grande démonstration de puissance, et surtout en prenant en otage une certaine personne. Le moment venu, en utilisant la vision de tes amies, neutralise un maximum d’entre eux. Je ferai mon show pour lâcher Boa devant les yeux de cet amiral, quitte à la blesser un peu. Mais Cael…

- j’utiliserai le déplacement instantané de la pluie sanglante pour laisser derrière moi un clone presque imperceptible et passer derrière l’amiral. Ca marche ? On se retrouve sur le bateau pour s’enfuir d’ici comme des rois. N’hésite pas si tu le peux à neutraliser aussi leurs navires avec tes plantes. »

Les pas se firent de plus en plus lourds dans la forêt alors que Riku énonçait son plan. Leurs ennemis étaient aux portes de la ville à présent, tout allait se jouer pour eux en quelque secondes.
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Rika Kayama
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyVen 12 Mar - 11:23

Le duo rebelle conduits docilement par l’escorte uniquement féminine aux portes du palais, furent jetés en prison aucune hésitation. En chemin, la défiance était telle qu’à l’instant où le Commandant de Justice imposa au cortège une pause, il fut récompensé d’une belle bosse au sommet du crâne, chutant sous le choc imprégné de Haki, énergie utilisée par les guerrières de cette île. Pas de doute, la Générale sentit l’angoisse émanée de ces valkyries engendrant cette tension malgré la soumission des deux aventuriers venus en paix, aux caprices de la Shichibukai. Néanmoins, Rika pesta à l’encontre de son ami en s’apercevant qu’il était plongé dans ses pensées se doutant qu’il devait être en pleine conversation avec sa seconde personnalité, elle ne lui prêta pas le moindre regard à son effondrement ou protestation. Son attention concentrée à récolter les éléments, qui sauraient lui dresser une idée exacte de la situation, l’influence de la Marine avait fini par priver la liberté de Boa et de ses protégées. Les ravages de la géopolitique actuelle se ressentait autant sur la morosité des habitantes de cette contrée et le tempérament colérique de la pirate. La fuite des anciens officiers de cette institution dont l’objectif originel était de rendre une justice équitable et d’apporter la paix sur le monde. Désormais, elle faisait régner la monarchie par la terreur, n’hésitant pas à d’innombrables crimes pour satisfaire la soif de pouvoirs des Dragons Célestes, maîtres incontestés. L’Azurée, inexpressive face à la plus belle des femmes, n’émit pas un seul commentaire estimant plus légitime que son supérieur s’entretienne avec sa femme. La raison de sa présence consistait à assurer les arrières de son ami de toujours, l’empêcher de s’attirer plus d’ennuis qu’à l’accoutumer mais le résultat eut l’effet inverse dans la cité de Water Seven. Son échec en était plus que cuisant et humiliant aux yeux de la demoiselle, elle se reprocha de ne pas l’avoir contraint à continuer leur voyage. Pas sa faute, son partenaire ne possédait pas toutes ses pleines capacités de combat, Rika se pliait conciliante à leur captivité, elle ne prendrait pas le risque de le mettre en danger une nouvelle fois. Dans cette affaire matrimoniale, elle ne souhaitait clairement pas s’impliquer jugeant préférable qu’il tranche avec toutes les faits entre ses mains et sans qu’elle puisse influer sur sa décision. Attristée de voir son ami renonçait à sa relation, Boa sut apaiser le cœur meurtri de l’Amiral et éclairer son visage d’un sourire de bonheur. Certes, il riait aux cotés de son bras droit, un rire bien plus taquin et insolent, différent de la sincérité naïve et amoureuse qu’il abordait. De plus, les querelles entre les deux adolescents, leur rivalité par laquelle ils se démontraient un profond respect l’un et l’autre, n’évita pas la tragédie qui engendra le décès de Mark.

Muette, elle se contenta par la suite d’observer les échanges glacials entre l’ex-Amiral et la sublime pirate, ces derniers convinrent d’un commun accord leur séparation. La cage de la prison façonnée de granite marin à l’épuisement manifeste de ses forces, assise dans un coin à l’écart de son acolyte, ils écoutèrent les révélations de la vieille Nyon. A la suite de la trahison de Riku, deux ans auparavant, la Marine s’est chargée d’interroger de façon virulente les amis des fugitifs usant des plus procédés inhumains et le statut de corsaire de Boa ne lui fit pas échapper à la malveillance de cette cruauté. Elle leur relata l’arrivée destructrice des bataillons de soldats menaçant Amazon Lily, l’envahissant et infligeant à ces pauvres femmes des sévices pire que la mort. L’impératrice nullement prévenue des plans de son mari, s’était retrouvée au pied du mur, et obligée d’être spectatrice de la maltraitance envers ses Kujas dont une grande partie fut vendue à ces chiens aristocratiques. Un frisson d’effroi s’empara de Rika à ce résumé dramatique dont ils étaient les responsables, s’imaginant tous leurs alliés de près ou de loin subir milles tourments, les ailes de la liberté et de la justice avaient déjà réclamé un très lourd tribut en therme de sacrifice. La vérité déchirante n’était pour autant pas surprenante, les deux figures de la rébellion s’attendaient aux répercussions d’un tel acte, le Gouvernement mondial employé ne se cachait même plus sur les moyens drastiques à employer. Une pensée aux victimes de l’ire des cinq étoiles, des innocents dont l’existence avait été lâchement ôté par peur d’être déchu, prouvant qu’ils craignaient les projets du charismatique leader de Justice. Sa volonté de tout mettre en œuvre pour détrôner ce système corrompu à la racine se renforça, sûre que son père adoptif approuverait de protéger les plus faibles et rétablir un monde sain où tout le monde pourrait vivre en toute quiétude.

Désespérée par le sort de son peuple, Nyon implora à genoux le fugitif de les aider à se défaire de cet étau mortel flottant au-dessus des dernières Kujas de l’île, de libérer cette coquille vide qu’elle était devenue en brisant officiellement tout lien avec la Reine d’Amazon Lily. Elle lui proposa de tenter de s’évader ce soir sous les yeux des agents du Cipher-Pol et l’Amiral venus transférer les terroristes et rattrapés leur bourde à la cité maritime, et de se comporter avec animosité envers sa femme. La précédente impératrice espérait que la réalisation de ce plan avec le soutien de son allié de circonstance, que le Gouvernement Mondial déciderait de les laisser tranquille en certifiant l’allégeance de la corsaire. La Générale nota la rapidité avec laquelle ces hommes répugnants s’étaient élancés à l’annonce la capture des révolutionnaires, elle se rappelait les missions de sauvetage s’agissant des populations locales dont l’accord était bien plus long. Ils ne perdaient pas de temps à satisfaire leur besoin de rependre le sang des gêneurs !  Les sanglots mendiant cette faveur furent interrompus d’un reproche glacial vis-à-vis de la sensiblerie de la vieille femme, cette dernière se redressa de tout son long et d’un regard noir fusilla l’auteur de cette remarque : Boa Kaisuki. L’attention de l’Azurée riva discrètement sur la silhouette svelte et sublime de cette femme au cœur de pierre, à l’exception de ces pupilles qu’elle avait recueillie et de son époux. Elle déchiffra l’ampleur des calamités accusées à grande peine au creux des pupilles dont la profondeur n’éclairait qu’une nuit obscure. D’une posture élégante et fière, Boa se retourna vers le jeune homme en lui exposant impassiblement son ressenti à son égard et la souffrance qu’il leur avait causé, à son peuple et à elle à sa disparition. Rika ne put s’empêcher d’être désolée intérieurement, il était difficile de vivre librement en tant que femme dans ce monde, ces amazones subsistaient grâce à leur force de caractère. Elle ne comprendrait jamais la détresse vécue par l’impératrice et ces congénères, élevée sous l’aile protectrice de Mark, pourtant les savoir éparpillées entre les mains les plus crades la révulsait. Ne pas compatir au chagrin de Nyon et à la fermeté de son héritière serait le plus atroce des crimes, prendre conscience des mauvais traitements et forfaits ne représentait pas une excuse suffisante.

Soudain, l’Azurée constata le regard pénétrant de Boa se poser sur sa personne au sous-entendu que Riku l’avait oublié au profit d’une autre personne, un léger frisson la traversa en soupçonnant être visée par ses paroles. Imperturbable, la dame aux plantes soutint ce témoignage d’hostilité et même de jalousie, pas effrayée par ce mépris qu’elle lui vouait. La réflexion en était simple, Boa devait conjecturer à tort que son mari ne l’avait pas averti de sa trahison, auquel cas elle saurait sécuriser sa position dès le départ face au Gouvernement Mondial, car il était trop occupé à fuir avec sa maitresse et meilleure amie. Le doute n’était pas permis sur la conclusion qu’elle s’imaginait des deux anciens officiers de la Marine, bien trop fusionnelle à son goût sans doute même si elle sut faire un effort en tolérant la présence de l’Azurée sur son île de temps en temps. Il leur arrivait de discuter ensemble en se raillant des déboires du pauvre Amiral, elle perçut ce sentiment d’être une gêne pour l’impératrice pas si confiante en elle au sujet de son couple, parfois récalcitrante à la vue de sa potentielle rivale. A l’époque, la Vice-Amirale le suivait sans aucune arrière-pensée, respectant le choix de son supérieur et ami, ne pas se lier d’amitié sa femme n’était qu’un détail tant que lui était heureux. Elle prit l’initiative de s’entendre cordialement avec sa femme dans le but de lui démontrer qu’elle n’avait rien à craindre vis-à-vis de ses intentions. Aujourd’hui cet ahan d’être conciliante fut réduite à néant autant par la frustration et la colère de la Shichibukai que par la confirmation de son acolyte confessant son amour éteint pour elle. Mentalement, Rika se retint de se frapper le visage de sa main, il parvenait toujours à l’impliquer dans des situations embarrassantes, l’horrible sensation d’être placée en porte-à-faux entre ces deux amants assaillit ses réflexions. Caël enfonça le clou en surenchérissant en justifiant la présence de Rika, ce qui mêla indubitablement la Générale à contrecœur dans leur discussion. Indirectement, les deux imbéciles avaient clairement marqué une cible sur le dos de la dame aux plantes, évidemment ils ne saisirent pas l’ampleur de leur aveu. L’intuition de la jeune femme nullement préoccupée par les affaires de cœur, appréhenda la fureur sourde et glacée dégagée par l’impératrice soutenue dans son pressentiment d’un rapprochement singulier en son absence. Convaincue de l’ultime trahison de son époux en cédant à ses bas instincts pour sa fidèle subordonnée, fit volte-face clôturant leur discussion d’un silence impassible. Une pulsion de dissiper ce grotesque malentendu entretenu par son Commandant dans son ignorance, poussa la guerrière orpheline à entrouvrir la bouche afin de répliquer le contraire avec aplomb. Trop tard, la sublime silhouette s’était éloignée d’un pas impérieux comme si elle fuyait une vérité, qui la faisait souffrir sans creuser en profondeur le sujet avec son époux dont elle venait de se séparer.

S’évertuer à prétendre l’inverse d’une pensée encrée dans l’ire de la jeune femme serait une perte de temps car elle lui permettait d’agir aussi impunément sans éprouver le moindre remord à l’égard de l’homme qu’elle aimait jadis, et aime peut-être encore sous cet amas de rage. La Générale, irritée de l’attitude des deux personnalités affectées par la sensiblerie, se coucha aussi confortablement que possible sur le sol, impatiente de connaître à quelle sentence ils allaient gouter pour leurs méfaits. Elle devait se faire une raison : la mission était un échec jusqu’au bout. Leur expédition s’était transformée en un cauchemar entre son ami dont le comportement était devenu étrange et oppressant annihilant toute sa concentration et ses tactiques qu’elle admirait en secret. Même sa frustration d’un monde injuste et ses envies sanguinaires reflétaient par la naissance de Caël s’étaient désintéressés à ses principes si importants, étaient-ils parvenus à un consensus ? La Générale doutait de la pertinence quand on constatait dans le pétrin dans lequel ils s’étaient engouffrés. Ainsi, elle prit l’initiative de prendre son mal en patience, pas d’humeur à se chamailler avec les deux entêtés, un bâillement s’échappa de ses lèvres. Un indice à son supérieur qu’il ne faudrait pas compter sur son appui dans l’élaboration d’un plan d’évasion, elle avait bon espoir qu’il ne se dissipe pas plus en songes futiles. Elle lui laissait le plaisir de cogiter à sa place, après tout il était considéré par tous comme le stratège de l’organisation rebelle. D’un ton sérieux, son compagnon d’infortune formula la nécessité de préparer un plan d’évasion de leurs bourreaux, en voilà une idée qu’elle est bonne. Rika, les yeux fermés, ne lui offrit qu’en réponse un signe de la main signalant son désintérêt, elle se contenterait d’obéir à la lettre à ses instructions. Contre toute attente sa seconde personnalité aux gouts singuliers ne rechigna point malgré sa terrible envie d’opter pour la solution la plus simple : Détruire tout ce qui entravait son chemin. Le Commandant de Justice soutint que leurs pérégrinations à Water Seven avaient su à chacun leur ouvrir les yeux, et acheva sa tirade en lâchant une bombe ; trois petits mots dont Rika craignait la définition. Elle manqua de sursauter à cette révélation, qui n’en était pas réellement une avec tous les monologues de son ami rempli de sous-entendu sur la question, elle désirait éviter la vérité, qu’elle ne sorte pas de sa bouche. La Générale dut se faire violence afin de garder son sang-froid, de ne pas se redresser et fuir loin, alternative qui ne lui était pas permise ainsi enfermée avec lui. L’Azurée, fière guerrière prônant l’indifférence face aux sentiments, ne pouvait pas se résoudre à céder si docilement à ces paroles dévastatrices. Sa dignité lui dictait de conserver cette posture détachée, à l’inverse son cœur désespérée lui hurlait d’avouer le secret enfoui depuis tant d’années battant la chamade à tout rompre. Elle saluait silencieusement le fait qu’ils étaient à bonne distance sinon qui sait, aurait-il pu entendre la musique soulagée, enjouée de son amour ?

Mal à l’aise et ne sachant comment réagir à la suite de cette déclaration, malgré ses paupières closes elle ressentit toute l’intensité de cet instant, Riku souhaitait percevoir un signe de sa part. Lasse, elle l’avait pourtant éconduit notamment d’un air nonchalant subséquemment d’un baiser échangé, un baiser dont le souvenir délicat hantait son esprit. Certes, sa réponse n’était pas totalement sincère sur le ressentit à l’égard de son Commandant, néanmoins, elle pensait qu’une telle relation entre eux ne fonctionnerait pas à cause de leur caractère respectif. De plus avec la récente tournure entre son ami de toujours et sa femme, il était impossible aussi naïf qu’il est d’avoir tourné la page aussi rapidement, à ses yeux Riku éprouvait encore de l’amour pour Boa sur lequel il transférait inconsciemment sur son fidèle bras-droit. Non, elle préférait ne pas dépasser leur lien actuel déjà bien compliqué, donc elle décida de ne pas l’encourager dans son initiative romantique. Rika estima dans un premier temps que le silence serait le meilleur choix, une petite voix lui souffla l’inverse, l’entretenir dans l’incertitude serait considéré comme de la cruauté même si elle se répétait. Une quinte de toux vint interrompre toute hésitation de la jeune femme, ouf la vielle Nyon lui sauva la mise, assura sa bonne foi envers l’époux de son héritière au trône. Elle somma aux gardes d’attacher leur poignet avec de fausses menottes en granite marin, l’idée fut qu’ils puissent s’évader et parvenir à convaincre leur ennemi de la séparation brutale du couple phare. Ainsi Boa et ses consœurs ne seraient plus persécutées à tort ou du moins, et vivraient plus paisiblement sous la menace du couperet du Gouvernement mondial. Sans la moindre hostilité, les deux rebelles appartenaient à cette caste de personnes d’honneur, prêts à prendre tous les risques pour respecter leur parole. Affectés par les traitements inhumains que subissaient ces amazones imputant en partie de leur responsabilité, ils s’accordèrent tacitement à racheter leur dette grâce aux enseignements bienveillants de leur mentor.

Guidés sur la place publique, face à l’horizon d’un bleu céruléen, les deux ex-marines furent attachés chacun à une potence tels des martyrs observés par les autochtones angoissées de l’arrivée de l’Amiral et les agents du Cipher Pol. Si les circonstances ne se passaient pas dans les meilleures conditions, il serait probable que la faute retombe sur leur négligence. Les iris azurées de la jeune Générale balayèrent les alentours devenus déserts au fil des minutes, le jeune homme à ses coté lui intima de s’harmoniser avec la nature de l’île, elle constituerait à travers la demoiselle une aide considérable. Instinctive et sauvage, Rika se battait mieux quiconque dans les espaces verdoyants, jouant d’agilité et de discrétion grâce à ses amies pour se battre contre ses ennemis. Elle ne rechigna pas à cet ordre fermant à nouveaux les yeux, focalisée sur l’éveil des sensations du réseau floral, elle appréhenda une rancœur envers ceux ayant brulé les champs de leur territoire. Le timbre des deux personnalités du Commandant de Justice résonna en fond, se plonger dans une concentration absolue demandait énormément de ressources, elle s’évertua à effleurer les consciences de ces êtres à l’apparence inanimés. Rika n’acquiesça pas au plan de son supérieur, récalcitrante à le laisser affronter un amiral dans son état peu lui importer qu’il use de subterfuge, elle détestait l’idée stupide qu’il s’était fixé. Et par-dessus le marché, il lui somma d’aller se cacher sous la terre, bien sûr elle irait se terrer tandis qu’il parierait sa liberté et son existence contre un adversaire redoutable. Elle se retint de relâcher sa communion avec la végétation sous peine de lui aboyer que son plan présenté n’était qu’un tissu d’absurdité sans nom, clairement sa subordonnée ne courberait pas l’échine sur ce point. Des présences oppressantes et émanèrent des rivages d’Amazon Lily et se rapprochèrent de leur position, Rika reconnut une aura désagréable lui procurant des frissons de colère. Une voix grave parut s’adresser à elle d’une intonation moqueuse, l’obligeant à rouvrir les yeux pour faire face à l’Amiral croisé à Loguetown.

- Cela faisait longtemps ex-Vice-Amiral Kayama, c’est dommage que tu ne sois pas resté plus longtemps en ma charmante compagnie, en revanche je me suis bien amusé avec l’utilisateur de barrière.

-

La jeune femme serra les poings de fureur, désireuse de se jeter sur l’homme qui esquissa un sourire narquois. Soudain, une brume les encercla rendant la vision de chacun flou, l’Azurée comprit le stratagème de son rival leur accordant une occasion de s’échapper en créant un brouillard. Ni une ni deux, la combattante défit ses menottes et ses entraves grâce à une racine, elle s’élança d’une démarche agile vers les silhouettes des espions plus loin en contournant son opposant, ainsi elle attirait le reste de l’escorte armée à son encontre. Elle comptait revenir auprès de son ami, hors de question qu’elle l’abandonne blesser contre un homme en pleine forme, d’abord elle se débarrasserait des gêneurs. Rika se sentait largement capable de se battre sur ce terrain avantageux, la nature s’épanouit sur son passage, ses iris bleutés resplendirent d’une lueur d’ardeur.


Dernière édition par Rika Kayama le Mar 30 Mar - 4:54, édité 1 fois
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Riku Kaisuki
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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptyDim 14 Mar - 12:03

L'esprit combatif de Riku était concentrée sur la présence de ses adversaires qui s'approchaient peu à peu. Ces derniers étaient en nombre semble-t-il, la nouvelle d'une telle arrestation avait fait trembler les fondements d'un gouvernement en perdition en recherche de coupable. Quel amiral avait fait le déplacement, Riku l’ignorait. Mais dans tous les cas, leur fuite ne serait pas aisée. Le brun espérait que la jeune femme suive son plan, et pourtant, il savait parfaitement que cette initiative ne conviendrait absolument pas à l’azurée. Il était évident qu'elle allait trouver un moyen de combattre leurs opposants, en totale contradiction avec la volonté de son supérieur de la protéger. Intérieurement, le commandant soupirait de cette volonté persistante de rébellion qui hantait l'esprit de Rika. De son côté Cael trouvait cela parfaitement normal, il en riait même. Loin d'une union parfaite le duo des deux jeunes hommes ressemblait bien plus un maelstrom d'idées contraire qu’à une symbiose efficiente. C'était dans un état mental perturbé, déséquilibré, que l'ancien militaire s'apprêtait à faire face à ses démons. Il n'avait pas pu se mesurer à ses collègues amiraux depuis un bon moment, aussi et cela en dépit des renseignements qu'il avait pu obtenir, il ignorait la teneur de leur puissance. Avaient-ils développé de nouvelles capacités, augmenté leur armement, avaient-ils rassemblé plus de fidèles ? Peu importe les réponses à cette question, Riku savait qu’à l'heure actuelle, justice n'était pas dans moyen de leur résister pour. La survie de l'organisation secrète résistante résidait finalement dans la survie de ses responsables et notamment de ceux qui détenaient les plans complets de l'organisation. C'était d'ailleurs la raison première en dehors des sentiments qui hantaient son coeur, qui avait poussé le commandant à envisager l'idée de sacrifier sa vie pour laisser Rika s'enfuir. En effet cette dernière était dotée d'une aura certaine, qui lui conférait le respect non seulement de ses subordonnés, mais aussi de ses collègues généraux. Le brun savait qu'il pouvait lui faire confiance, et qu'elle avait parfaitement compris à travers la lecture des documents qu'il lui avait transmis la teneur des pensées qui avait amené son ami de toujours à développer cette opération. Désormais, s’il venait à tomber, elle serait son héritière. Mais avant de songer à des conséquences néfastes, le brun avait recentré son esprit sur l’analyse des auras qui approchaient. Rika préparait la forêt à la servir comme une alliée, tandis qu’il usait de ses sens pour dresser une carte mentale de la zone. En excluant les formes de vie qui les entouraient qui étaient les différentes amazones, il ressentait la présence de plusieurs dizaines d’unités combattantes qui avançaient en rangées ordonnées dans les différents secteurs de la jungle de la péninsule des Kujas. La Marine n’avait pas fait semblant ; le déploiement ressemblait fortement à celui d’un Buster Call, même si le commandant ne pouvait distinguer des navires de guerre, à n’en pas douter la baie était entièrement encerclée à cet instant. La puissance moyenne qu’il pouvait mesurer chez les soldats présents étaient celle de soldats du quartier général. Autrement dit des hommes entraînés rompus à l'art du combat, qui ne se laisseraient pas prendre par un subterfuge trop simpliste. Avec de tels effectifs, leurs ennemis montraient clairement leurs intentions. Exécuter sur place ces individus. Et dans le car où il tenterait de s'enfuir, ou bien serait soutenu par les habitantes de la péninsule, déclencher une opération d'élimination propre et simple. La définition même de la pureté telle qu'elle était définie par le gouvernement mondial. Effacer toute trace, toute existence, ne serait-ce que la plus petite idée de rébellion contre leur autorité. Riku savait comment fonctionner les hautes instances : on leur faisait miroiter des promesses de liberté, mais les kuja était tout autant condamnées que les membres de l'organisation jugée terroriste justice. Dans le meilleur des cas, on les autoriserait à reprendre une vie sous cloche, où chaque acte, chaque parole serait aseptisée par la vision de quelques vieillards enfermés dans leur bulle. Dans le pire des cas, ellse seraient rayées de l'histoire. Autrement dit, elles n’avaient pour seules portes de sortie qu’un simulacre d’obéissance afin de donner le change et de sauver leur vie au détriment de celles de deux être humains qui ne leur avaient fait aucun mal, si ce n’est celui d’exister et de les avoir rencontrées. Riku ne pouvait les blâmer car il aurait certainement fait le même choix à leur place pour protéger les siens, réduit à ce dilemme de vie ou de mort.

« On a un problème Riku. Je sens la présence de deux amiraux et non d’un seul. »

Cael, dont les sens étaient beaucoup plus aiguisés que ceux de son alter ego, avait immédiatement ressenti la distorsion dans l’espace qui les entouraient. D’un seul coup, son corps était écrasé par une pression qu’il n’avait pas beaucoup ressentie depuis leur départ du siège de la Marine. Ces énergies étaient clairement celles de combattants au-dessus du lot, dont la seule présence pouvait réduire à la soumission même les plus retors. Comprenant cet état de fait et rassemblant les informations dans leur esprit commun, Riku se sentit paniquer, se mordant légèrement la lèvre inférieure sous le coup du stress. Ils devaient à n’importe quel prix s’assurer de pouvoir sauver l’un d’entre eux. Et il ne laisserait pas à l’azurée le choix d’être le sacrifice parmi eux. Même si elle décidait de ne pas l’abandonner, il ferait en sorte que toute l’attention soit reportée sur lui. Pour cela, il n’allait avoir qu’une brève seconde, entre le moment où on le détacherait du poteau, et celui où l’amiral le tiendrait entre ses griffes. Sans son katana, ils ne disposaient que des poings pour se battre, ce qui limitait grandement la puissance de leur symbiose. Heureusement, le brun avait réfléchi au moyen de pallier ce manque d’arme. La plus grande sensibilité de Cael aux auras environnantes et sa meilleure maîtrise du flux aquatique leur permettraient de disposer de coups véritablement létaux, y compris pour un adversaire du calibre de leurs opposants. Le tout était de faire en sorte de retenir l’attention d’un maximum d’unités de soldats du QG pour laisser plus de liberté à sa subordonnée. Il devait lui donner du temps pour qu’elle prépare le terrain à sa convenance. Si elle parvenait à contrôler l’ensemble de la forêt, et Riku ne doutait pas une seconde qu’elle en avait le pouvoir, ils pourraient neutraliser d’un seul coup un grand nombre de soldats, facilitant d’autant plus leur évacuation. Sur ce point, le révolutionnaire était confiant, il maîtrisait parfaitement les jeux de langage, et il connaissait tous les arcanes de la langue de bois des hauts fonctionnaires. Face à un amiral, ce qu’il craignait le plus ce n’était pas qu’ils s’en prennent à lui, mais qu’ils se retournent contre Rika. Et sur ce point, Cael constatait tristement qu’il était bien inutile à son alter ego. Généralement, sa conversation se résumait aux quelques mots échangés avant un coup de sabre décisif, ou bien à un jeu de taquineries plus ou moins graveleuses avec la générale aux cheveux d’azur. Mais dans le domaine politique, dans le jeu des dupes au sommet du pouvoir, il n’était rien de plus qu’une âme en perdition. Heureusement pour lui, ils étaient complémentaires dans l’esprit qu’ils partageaient, et pouvaient agir de manière parfaitement indépendante. Pendant que le brun afficherait son plus beau sourire empreint de confiance, servant un discours empli de banalités et de provocations, Cael chercherait une voie de sortie, scrutant les forces alentour, et en cas de besoin, recentrerait leur concentration sur les amiraux pour leur faire barrage.

« - Tu sais comme moi que Rika ne va pas suivre notre plan. Elle voudra intervenir elle aussi, elle refusera l’idée de s’enfuir en nous laissant derrière. Elle est comme toi sur ce point. Elle ne peut pas faire la part des choses entre son devoir de l’instant et les sentiments qu’elle te porte, quels qu’ils soient. Oui, elle peut nier tant qu’elle le veut, nous savons très bien qu’elle ne nous considère pas seulement comme un bon ami.

- Et que veux-tu que j’y fasse ?  Oui je veux à tout prix qu’elle puisse s’enfuir sans avoir à combattre ces types et oui je sais parfaitement qu’elle ne va pas m’obéir et que je la retrouverai sanguinolente au milieu de soldats de la marine qu’elle aura descendus.

- Reste concentré sur ton blabla. Je m’occupe du spectacle pour que tous les regards se lèvent sur toi. A la seconde où je sens que les auras cessent d’aller vers Rika, je prends la place et je m’occupe de faire du grabuge pour lui laisser le temps de préparer la forêt. L’île n’est pas si grande. En revanche, cela risque de lui coûter pas mal d’énergie, il faudra que nous la récupérions en route si nous voulons la sauver, autrement dit ….

- Autrement dit il ne peut pas y avoir de laissé pour compte. Soit on s’en sort tous les deux, soit c’est fini. Vivre ou mourir. Charmant comme choix, un peu vu et revu quand même.

- Les grands esprits diaboliques aiment faire dans le classique, pragmatique, mais efficace. Et je sais de quoi je parle. »

Leur monologue n’eut guère le temps de s’étendre, et Riku n’eut pas la possibilité de demander à la jeune femme si elle avait eu le temps de commencer à établir un contact stable et conséquent avec les arbres environnants. Comme si une fraction de seconde s’était écoulée, les rapprochant un peu trop rapidement d’un sort funeste, deux silhouettes vêtues de la longue cape traditionnelle des plus grands officiers de la Marine approchaient, guidant une troupe d’autres officiers supérieurs, colonels, vice amiraux… Il y avait là un véritable rendez vous du gratin de la marine pour assister à la déchéance du commandant de Justice. Rapidement, un coup d’œil suffit au brun pour reconnaître les deux amiraux qui avaient été envoyés ; le premier s’appelait Hôhôkin, ou le phoenix d’or, qui avait pris ses fonctions peu avant le départ du jeune homme de l’armée. Riku n’avait pas eu beaucoup d’occasion de le jauger, mais il savait qu’il possédait le pouvoir d’un fruit du démon lié à l’utilisation de portes, un fruit qu’il avait récupéré suite au décès de son ancien porteur. D’une taille bien supérieur à celle d’un adulte moyen, il disposait également d’une puissante musculature qui contrastait avec sa personnalité plutôt effacée, sauf lorsqu’il empoignait son épée. A cet instant là, sa chevelure rousse semblait comme s’embraser alors qu’il devenait un tueur de sang froid implacable.  Le second, quand à lui, était en revanche un parfait inconnu, qui avait dû être recruté pour remplacer le brun à son poste. Sa chevelure était faite de longues tresses blondes qui se rejoignaient à la base de son front, sa peau était légèrement mate. Il ne payait pas de mine à côté de son collègue, sa carrure était plutôt normale, sur le plan physique on aurait pu avoir du mal à le prendre pour un amiral. Et pourtant, son aura et la voix emplie de cruauté et de charisme qu’il laissa échapper pour prendre la parole face aux amazones qui avaient toutes marqué un pas de recul, le visage déformé par la terreur que leur inspirait la présence de tous ces soldats sur leur île.

« - Et bien et bien et bien… On dirait que finalement les Kuja, ces faibles petites créatures qui se prennent pour des pirates ont réussi la seule petite mission qu’on leur a confié, regarde ça Hôhôkin ! N’est-ce pas délectable de voir cette pourriture, ce lâche, ce terroriste ficelé comme un porc, attendant le moment où le pouvoir divin qui nous est confié par leurs saintetés Dragons s’abattra pour leur apporter la mort, à lui et sa complice, pour ne pas dire cette catin qui le suit comme un toutou ? Ô divins dragons célestes, je chéris ce jour où la chance m’est donnée de porter votre justice et de conduire cette souillure à l’échafaud ! Détachez les, vices amiraux ! A quatre pour chacun d’eux, et assurez vous qu’ils soient hors d’état de nous faire quoi que ce soit !

- Kerps kerps kerps… Il est dommage de voir une beauté telle que cette Kayama sombrer dans le terrorisme, suivre ce criminel… Karakuro, mon ami… Me permettrez vous de disposer de cette dernière une fois en chemin ? Je crois savoir que le gouvernement n’a souhaité l’exécution publique que de Riku Kaisuki après tout… Je vais faire disparaître cette traîtresse, mais à ma manière, lennnntement…

- Tu feras ce que tu voudras, car nous sommes les saint représentants de leurs majestés. Mais humilions les encore un peu voulez-vous ?  Boa Hancock, espèce de traînée, toi qui par le passé t’es donnée à ce criminel ! Va toi-même chercher Riku Kaisuki sur ce poteau et amène le à mes pieds, jette le au sol comme un ver de terre qu’il est ! Montre nous donc ta fidélité, Shichibukai… »

Aussitôt, les vices-amiraux envoyés par leur supérieur chercher les criminels changèrent de direction pour brutaliser Boa et la contraindre à s’approcher des poteaux, lui intimant de prendre elle-même la chaîne qui retenait le commandant pour le tirer jusqu’à l’amiral Karakuro, le corbeau noir, messager de mort…Affaiblie car les soldats ne cherchèrent pas à l’épargner, elle obtempéra et retira la chaîne du poteau pour entraîner le commandant vers son sort. Cependant, elle avait choisi d’obéir à Nyon. Discrètement, simulant une blessure qui la ralentissait, elle se raccrocha un bref instant au dos du jeune homme pour glisser la clé dans la serrure des menottes en granit marin, les ouvrant juste assez pour que Riku sente ses forces revenir. En une fraction de seconde, il déclencha alors son pouvoir sur l’impulsion de Cael, produisant une explosion de brume qui recouvrit toute la zone autour de la cité, surprenant tout le monde y compris les deux amiraux. Retirant complètement ses chaines, le commandant se saisir de la Shichibukai et d’une lame qu’elle avait gardée près d’elle pour la menacer, plantant le couteau sous sa gorge, laissant un filet de sang couler. Il sentit pendant ce temps que Rika s’était libérée et avait pris un chemin détourné pour attirer sur elle l’attention de sous-fifres, le total contraire du plan initial. Au final, c’était elle qui prenait un maximum de risques en augmentant le nombre d’ennemis à sa poursuite tandis qu’il se retrouvait face aux deux amiraux qui le jaugeaient tandis que la brume se dissipait. Le regard d’Hôhôkin n’était d’ailleurs plus le même, ce dernier avait dégaîné son arme, deux poignards à la lame recourbée, et Karakuro portait une sorte de faux qui le dépassait d’au moins deux têtes. Loin d’être effrayés par la tentative désespérée du commandant, ces derniers semblaient amusés de la situation.

« - N’approchez pas, ou je la tue ! Je vous jure que je la tuerai.

- Mais fais donc si tu n’as plus rien à faire de cette donzelle ! Elle n’est rien de plus qu’un de ces minables pirates qui souillent le monde parfait créé par leurs majestés. Toi, comme elle, vous n’êtes rien. Des pions sacrifiables, de pauvres créatures qui n’ont aucune valeur pour nous. Tu veux nous prouver qu’il n’y a plus de lien entre vous ? Grand bien te fasse ! Nous, comme le gouvernement mondial, n’en avons rien à faire de tes liens passés, présents, futurs ! Ils seront toujours considérés comme tes complices, des ennemis de l’ordre parfait. Des morts en sursis. D’ailleurs… Nous sommes venus avec ce petit joujou, rien que pour en finir une fois ta capture confirmée. »

Tout en disant cela, l’amiral sortir de sa poche un petit escargophone doré. Le commandant, bien qu’il n’en ait jamais fait usage, savait parfaitement de quoi il s’agissait, confirmant ses craintes les plus terribles. Peu leur importait que Riku soit là ou pas, ils avaient l’intention de détruire pour de bon l’île des femmes. En pressant un simple bouton, Karakuro pouvait briser des centaines de vie et effacer une île de la carte. L’arme la plus terrible et la plus cruelle de la Marine : le Buster Call. Le brun ravala sa salive, comprenant la terrible situation dans laquelle ils étaient. Son plan était voué à l’échec. Il conserva malgré tout un ton neutre, serrant les dents et les poings pour faire face à leurs bourreaux. Mais c’était sans compter sur la pirate qu’il avait tenté de menacer. Cette dernière, comprenant ce qui se déroulait sous les yeux, avait repoussé son « agresseur », et foncé sur les soldats de la marine, ordonnant à toutes les femmes sous ses ordres d’en faire de même, comme un baroud d’honneur. Voyant cela, Karakuro éclata de rire, et sortir un pistolet de sa poche, tirant une balle droit sur Boa alors qu’elle n’était plus qu’à quelques mètres de l’amiral. Il s’ensuivit un long moment de silence. Finalement, les jambes de la brune chancelèrent, et elle chuta lourdement au sol, le regard vitreux, la bouche ouverte qui ne laisserait plus jamais échapper une seule respiration. Le tir avait été net, précis, en pleine tête. Et malgré toutes ses convictions concernant ses sentiments, le fait qu’il aimait Rika et qu’il ne voulait plus jamais se remettre avec la Shichibukai, son cœur se brisa devant cette vision terrible. Il sentit tout son corps parcouru des frissons d’une tristesse profonde et sincère pour cette jeune femme qui, comme de trop nombreux autres avant elle, venait de subir la terrible justice des soldats de la Marine, bras armé de la plus terrible des dictatures. C’était trop pour les Kujas qui furent alors prise d’une crise d’hystérie sanglante, se jetant avec encore plus de rage sur leurs ennemis, réduisant au silence de nombreux soldats, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une seule en état de combattre. Et au milieu de ce charnier, Riku ne parvenait plus à mettre un pied devant l’autre, imaginant avec effroi Rika à la place de Boa sur le sol, dans une mare de sang. Cael n’était pas en reste ; cette vision lui donnait le tournis, aucun d’eux ne parvenait à réfléchir correctement.

« - On dirait que toutes tes belles résolutions sur la Justice, le courage, la volonté… S’effondrent bien vite lorsque l’on tue quelqu’un qui t’est proche. Oh tu peux nier, tenter de jouer les durs, mais malgré tout, ta réaction naturelle montre bien qui tu es. Un faible, un lâche qui s’est trop longtemps terré après avoir quitté la sainte voie du gouvernement que nous servons ! Tu sers la Justice dis-tu ? Tu te permets même de donner à ton organisation de souillures comme toi le nom de cet organe divin ? Il n’y a qu’une seule justice pauvre pêcheur. Celle que nous abattons et abattrons sans sourciller jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucun ennemi de notre monde.  Je me demande combien tu sombreras si jamais nous tuons aussi ta chère et tendre Rika ? Hôhô, j’ai cru comprendre que tu l’avais déjà rencontré à Loguetown….Je te laisse te charger d’elle, amuses toi bien.

- Ho ho ho… Je vais me faire un plaisir de détruire cette forêt racine par racine jusqu’à la retrouver …. Et ensuite je pourrais la dépiauter à mon goût, comme je l’ai fait de son ami à Loguetwon hahaha tu aurais du l’entendre crier, un véritable porc d’hérétique !

- Je ne…  

- VOUS LAISSERAI PAS L’APPROCHER !!! »

En parfaite harmonie, bien au-delà même de celle qu’ils avaient ressenti un peu plus tôt, les deux personnalités du commandant s’unirent. Riku avait retiré son bandeau, dévoilant un orbite vide, dans lequel un œil à l’iris carmin vint prendre place. Leurs deux voix étaient entremêlées. Avant même que l’amiral ne puisse prendre une porte pour se déplacer dans la forêt, le commandant effectua un déplacement dans l’air, réapparaissant juste devant Hôhôkin pour lui placer un formidable coup de poing chargé d’une eau bien plus torrentielle, comme si leur colère mutuelle permettait à Cael et son alter ego de chercher en eux une puissance insoupçonnée. Pas vraiment prêt pour une attaque aussi soudaine, l’amiral accusa le choc et valdingua contre un arbre proche, s’écrasant dans un bruit sourd, et laissant un filet de sang s’échapper de ses lèvres. Sa joue avait pris une teinte marbrée sous l’impact du coup qu’il venait d’encaisser. Mais ce dernier, contrairement aux grouillots de base, avait suffisamment de ressources pour ne pas tomber sur une attaque aussi simple. Il se redressa sans difficultés, et se laissa tomber dans une porte qu’il avait tracée dans le sol.

« - Tu es rapide, on peut dire que sur la vitesse tu me surpasses largement Riku Kaisuki… Mais moi, je contrôle l’espace. Tu ne pourras me rattraper si je réapparais trop loin de toi. Et puis… Tu devrais te préoccuper de toi-même avant de vouloir sauver ta chère Rika !

Les sens de Cael l’avertirent alors d’un danger imminent, et il poussa leur corps à faire un bond sur le côté, ce qui leur évita une vague de plumes noires qui surgirent dans leur dos et se plantèrent dans un arbre, le coupant littéralement en tranches.  Retenu par son second adversaire, et malgré sa puissance, il n’était pas parvenu à ralentir suffisamment Hôhokin, et il était évident que Karakuro ne comptait pas le laisser partir à sa poursuite. Ce dernier appuya sur le bouton de son escargophone doré sous le regard abasourdi du commandant qui commençait à entendre les premières explosions qui ravagea les bois de l’île. Le temps leur était compté. Riku redressa alors son regard pour voir que son adversaire avait pris la forme ultime de tout zoan ; un être hybride, entre le corbeau et l’humain, qui bénéficiait de tous les avantages de son corps animal surpuissant. Sa faux dans ses bras humains, ses pieds étaient quand à eux deux serres à l’allure redoutable.  Avec un sourire carnassier, l’amiral se posa au sol, jetant le déclencheur du Buster Call.

« - Dans environ 15 minutes, cette île sera rayée de la carte. Avec nous pouvoirs de déplacement, Hôhôkin et toi serons à l’abri, mais qu’en sera-t-il de toi, pauvre souillure et de ton amie la traînée ? J’ai déjà la réponse : vous allez mourir comme des chiens ! LES MILLES LAMES DU CORBEAU NOIR ! »

L’amiral fit alors apparaître autour de lui des milliers de plumes noires semblables à celle de son plumage, et les pointa toutes dans la direction du commandant, avant de les projeter à une vitesse proche de celle de Cael en déplacement aquatique. Dans le même temps, Karakuro fonça vers l’avant en faisant tournoyer sa faux dans l’objectif de donner beaucoup plus d’élan et donc de puissance à son attaque. Riku se prépara à parer, quand soudain, un tir de canon vint frapper de plein fouet l’amiral, le projetant complètement à l’opposé. Sous le choc, le commandant resta hébété plusieurs secondes avant d’entendre une voix familière, mais faible :

« - Prends ça espèce d’enflure… mes serpents de mer sont en train de répondre à mon dernier appel et vont réduire ta flotte de buster call en miettes… haaa… »

Boa avait miraculeusement trouvé assez de force de volonté pour donner un ultime ordre à ses amis marins, au même titre que Rika le faisait avec ses amies plantes. Riku en ignorait la teneur, mais visiblement cela consistait à s’attaquer aux navires du QG pour les couler, ou en tout cas les empêcher de tirer. Comme un ultime pied de nez, la jeune femme avait plus que rempli son office pour venir en aide à son ancien amant et mari. Riku lui jeta un dernier regard, empreint de tristesse, mais sentant que Karakuro s’était relevé péniblement, il ne prit pas la peine de demeurer trop longtemps. Il sentait la présence de Rika, il fallait qu’il la rejoigne au plus vite. Et ça tombait bien, car le second amiral, qui n’était pas vraiment une lumière même s’il se plaisait à prétendre le contraire, n’était pas des plus discrets. En traquant Rika, il avait abattu bon nombre d’arbres sur son passage, marqué de corps de soldats tués par la générale azurée. Avec un sourire, les deux commandants emplis de fierté pour leur amie pressèrent le pas, soucieux de ne pas traîner plus longtemps. Karakuro n’allait pas tarder à survoler la forêt pour les tuer, il devait la retrouver avant qu’elle ne reprenne conscience.  Heureusement, vu le travail accompli par sa subordonnée, il n’eut pas à combattre pour se rapprocher de sa localisation, qu’il imaginait comme un point au centre de la forêt, où elle pourrait entièrement la contrôler beaucoup plus facilement. A quelques mètres, il sauta en l’air, chargeant son poing pour attaquer l’amiral aux portes, qui venait d’abattre un nouvel arbre, cherchant à empêcher la jeune femme qui l’avait déjà blessée de s’en prendre à lui grâces aux plantes de la forêt. Hurlant sans réfléchir, il frappa l’autre joue de l’amiral, le faisant valser à nouveau :

« TU NE TOUCHERAS PAS A LA FEMME QUE J'AIME SALE RACLURE !!





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Rika Kayama
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Rika Kayama

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Galvanisée par l’ire de la sylve saccagée à cause de la tyrannie de ces hommes peu scrupuleux à ôter toute forme de vie, la Générale à l’esprit impulsif et prompt à faire payer l’impunité fut guidée à commettre un carnage. Carnage dont elle se délectait intérieurement malgré son expression neutre, l’absence de son sabre ne lui parut qu’un pâle souvenir dans de telles conditions avantageuses. Entrainée à se mouvoir à travers les forêts, son terrain de jeu préféré où elle se sentait pleinement chez elle, à force de longues journées à observer la nature s’épanouir à la lumière du soleil, la brise effleurant l’essence d’un monde invisible à l’œil nu en un bruissement. Son fruit du démon lui avait permis de se familiariser avec un environnement propice aux escarmouches, à la subtilité d’une atmosphère paisible refermant une puissance de frappe démentielle si on le titillait. Au fil des années, Rika avait su canaliser en grande partie le ressenti de ces êtres vivants silencieux en une force, bien qu’elle n’était pas encore parvenue à sonder toute la vaste étendue du potentiel de la Nature. La rancune accumulée face à cette cruauté humaine envers la forêt et les indigènes, qui elles, respectaient la faune et la flore avec diligence, cet amas de sentiments négatifs devait se déverser sur les responsables. La jeune femme, messagère assidue, libérait dans cette pulsion sanguinaire le besoin de prouver à ces impertinents ce qu’il en coutait de défier une entité millénaire. Ainsi grâce à la brume déclenchée par son supérieur et ami, habituée à ce subterfuge, elle profita de la confusion de leurs ennemis afin de déployer ses pouvoirs. L’intention de l’Azurée consistait à attirer un maximum de l’armée terrestre à s’enfoncer dans la sylve, une fois piégés dans l’étau des cimes des arbres, la vengeance débuterait dans un bain nuancé de rouge carmin dont elle serait l’auteur. Elle s’évertuait à réduire les effectifs, certains hommes virent des racines les engloutir avant de les compresser ou les compresser, les plantes carnivores de l’île poussèrent aux pieds d’autres terrorisés par cette apparition monstrueuse qui les déchiquetèrent puis les avalèrent. De ces offensives, il n’y découlait aucune compassion, parfois, Rika d’une démarche imprédictible se salit également les mains en récupérant un sabre dans sa course tandis que le voile se dissipa. Elle se retrouva encerclée par des dizaines de belligérants qu’elle considérait comme des meurtriers, et pourtant la demoiselle aux plantes totalement animée de cette ardeur à combattre, à rependre leur sang. Un sourire carnassier naquit sur son visage et ses iris d’un bleu glacial se teignaient d’une lueur d’un désir, d’une soif d’entendre les cris de souffrance se dégager de la gorge de ces derniers.

Ses pensées se fondaient avec la résolution de la végétation, déjà recouverte d’hémoglobine, elle provoqua l’assemblée d’envahisseurs d’un geste de la main confiante en ces chances de vaincre. Sa posture militaire n’affichait aucune trace de peur, bien au contraire, elle ressemblait presque à un démon avide de les lacérer. Les plus intrépides réagirent à son exhortation de se mesurer à elle espérant avoir une récompense s’ils réussissaient à faire tomber la tête de l’hérétique, malheureusement leur rêve de grandeur se confronta à l’opiniâtreté sanguinaire de la Générale. Terrassés un à un par la danse mortelle de la traitresse, elle esquivait les assauts avec une souplesse déconcertante et contre-attaqua armée de toute sa fureur, les corps inertes des courageux s’effondrèrent desquels des gerbes vermeilles éclaboussaient abondamment la terre. Bien évidemment, le bataillon n’était pas entièrement composé de chiffe-molle, quelques-uns échappèrent de justesse à la mort en parant sans toutefois en sortir indemne, revenant à la charge même grièvement blessée par fierté masculine. La guerrière savourait cette sensation exquise de subtiliser l’existence à ces exécutants de l’injustice, les écraser de sa supériorité la réjouissait au plus haut point notamment qu’elle n’avait pas pu se battre pleinement à Water Seven, se lier à l’esprit mystérieux et ancestrale de la Nature lui procurait une plénitude inouïe.

Le cœur palpitant d’euphorie, la jeune ex-Vice-Amirale virevoltait autour de ses bourreaux, ne se préoccupant guère de la vague croissante des marines se rassemblant dans le but d’arrêter sa témérité. Protectrices à son égard, ses amies florissantes déferlaient sur ces hères, la plupart ne sut pas comment se dégager de l’étreinte létale, étonnés par leur rapidité de croissance et d’action qu’ils leur furent impossibilité à endiguer. Sa petite manœuvre d’attirer l’attention des soldats s’en trouvait être un véritable succès, ils s’amassaient tels des guêpes sur du sucre, Riku disposerait tout à loisir de tailler la bavette avec les deux Amiraux le temps qu’elle se débarrasse de ce raz-de-marée d’inconscients. Il n’était pas question de le délaisser derrière, non juste de réajuster l’équilibre des forces, le Commandant de Justice dans son état avait avoué lui-même la justesse de cette opération d’évasion face à un Amiral, alors deux pas besoin d’épiloguer sur la question. Son bras droit lui faisait confiance vis-à-vis de son atout à tenir la jambe à ces deux hommes à l’aura redoutable, tacticien et charismatique, il parviendrait aisément à gagner du temps en conversant. D’un bond propulsé grâce à l’une des racines sur laquelle l’Azurée s’appuya, elle s’extirpa de ce traquenard décidément épuré par ses soins, toujours énergique elle prit la direction du rivage poursuivie par une horde furibonde. Plongée dans son idée, Rika s’enfonça à toute allure dans la forêt, une délicieuse sensation de liberté se diffusait dans ses membres, ses pas lestes lui donnèrent l’impression de voler. Plus elle se fraya un chemin dans les profondeurs verdoyantes de la sylve, plus son âme se nouait avec le réseau vital dont la pulsation rejoignait celle de son cœur en joie. L’exaltation particulière de cette symbiose la fit entrer en transe, la végétation s’imprégnait de son être au point de lui insuffler une raison plus globale et audacieuse pendant que ses opposants tombèrent dans cette immense toile d’araignée dans laquelle les arbres se vengèrent sans autre forme de procès. Des hurlements d’effrois retentirent en réponse à ce phénomène extraordinaire où la flore démontrait sa puissance dévastatrice en se mouvant sur une unique même réflexion : Châtier les crimes de l’humanité.

L’Azurée ne prêta aucune attention aux supplications des victimes laissées derrière dont la majorité succombèrent à la sauvagerie de cet environnement hostile par leur faute, elle atteignit le sommet d’une petite colline surplombant le littoral d’Amazon Lily. Elle aperçut une multitude de navire de guerre de la Marine stationner, tous les canons rivés sur l’île et notamment sur le village des Kujas, ses yeux s’écarquillèrent à ce spectacle de mauvais augure, des sueurs froides longèrent son échine à la vérité douloureuse des intentions du Gouvernement Mondial. Ces déchets désiraient causer la perte de ces fauteuses de trouble en même temps que les fondateurs de l’organisation rebelle, une magnifique opportunité d’anéantir les niches de rebellions contre l’autorité des Dragons Célestes par l’emploi de la plus terrible des procédés de la Marine : le Buster Call. Il suffisait d’un simple bouton en or dont l’œuvre serait de déclencher les foudres de toute une armée, exterminant toute vie sans se soucier des innocents. Rika n’avait jamais été témoin de cet ultime recours d’étouffer les ennemis des cinq étoiles, et clairement elle n’aurait surement pas toléré de participer à une boucherie. Son ami et elle étaient farouchement défavorables à user de cette infamie. Cette appréhension poignante l’obligea à interrompre sa course, un souvenir datant d’environ une dizaine d’années remonta à la surface ; L’adolescente comme à son habitude paressait dans un coin malgré les vives protestations de l’équipage, considérant qu’elle avait mieux à faire que de briquer le pont avec ses camarades. Certes, elle s’ennuyait à mourir par l’absence totale d’occupation digne d’intérêt, l’événement se déroulant quelques années avant l’arrivée de Riku Kaisuki dans l’escadron de son père adoptif. Quand un grognement aussi sonore qu’un hurlement de colère résonna de la cabine de Mark, aussitôt tous cessèrent leur activité, intrigués et à l’affut de cet éclat de voix plus qu’inattendue venant de leur Vice-Amiral. Très rares furent les moments où Mark perdait son sang-froid en haussant le ton même face à Rika et ses excentricités, il conservait un calme olympien admiré par ses subalternes, eux si prompt à réprimander les exigences de la demoiselle. Justement cette dernière se releva sur ses coudes en se penchant sans gêne vers les appartements d’officiers, les curieux discernèrent une sorte d’échange entre leur supérieur et une autre personne apparemment à l’autre bout d’un escargophone. Dire que Mark blâmait son interlocuteur en une explosion de rage serait qualifié d’euphémisme, les parois du vaisseau parurent trembler à son intonation furibonde.

- DITES-MOI QUE C’EST UNE BLAGUE CE QUE JE VIENS DE LIRE DANS LE JOURNAL ?!...VOUS AVEZ RECOMMENCE A UTILISER CET OUTIL DE BARBARIE, LE BUSTER CALL, IL N’Y AVAIT AUCUN AUTRE MOYEN DE PARVENIR A UN CONSENSUS ? OU VOUS N’AVEZ TOUT SIMPLEMENT PAS ESTIME NECESSAIRE DE CHOISIR UNE AUTRE ALTERNATIVE, SOUMIS COMME VOUS ËTES ? ...NON JE NE ME CALMERAIS PAS, ON PARLE DE VIE HUMAINE LACHEMENT TUEE PAR UNE FLOTTE ARMEE JUSQU’AUX DENTS, LES HABITANTS D’OHARA N’ETAIENT COMPOSES QUE DE CIVILS, BORDEL !...

A la suite de ces paroles aboyées s’ensuivit d’un fracas assourdissant provoquant un sursaut général chez les auditeurs à l’oreille indiscrète, Rika soupçonna que Mark avait dû raccrocher le combiner de l’escargophone brutalement. Des bruits de pas se rapprochèrent du pont, appréhendant que la colère noire de leur supérieur risquerait d’être réorientée de plein fouet sur eux, s’il découvrait que tous avaient décidé de suspendre leur tâche dans le but d’épier, l’équipage s’efforcèrent de se concentrer à fond sur leur corvée avant qu’il débarque. L’Azurée, pas le moins du monde effrayée par les réprobations de son père adoptif bien que son attitude en était des plus surprenantes, se contenta de bailler au corneilles en s’étirant. La démarche chargée d’une fureur non-contenue cessa juste derrière le sac de sable où était couchée la tire-au-flanc, cette dernière leva une expression indifférente vers l’ombre soudaine en se penchant légèrement en arrière, un grognement se dégagea des lèvres de l’officier haut gradé. Oula, les traits de ce minois si serein se crispaient en un visage qu’il ne fallait pas contredire, Mark allait ouvrir la bouche quand son second intercepta ce qui aurait été une remarque cinglante à l’attention de la paresseuse.

- Vice-Amiral Mark, vous paraissez contrarié, quelque chose ne va pas ? Est-ce… votre discussion avec le Généralisme vous a apporté de mauvaises nouvelles ?

- ...Tu n’aurais pas épié notre conversation par pur hasard ? Soupira le capitaine du navire en fronçant les sourcils.

- Euh non…Ce n’est pas ce que vous croiez, disons qu’on a eu l’occasion d’ouïr par inadvertance avec l’intensité dont vous avez fait preuve.

- Hm je vois. Mon sang n’a fait qu’un tour à la lecture de cet article, je devais obtenir quelques informations auprès de lui au sujet de cette affaire tragique, je n’ai pas su me retenir. Confessa-t-il alors que son corps s’apaisa tandis qu’il se grattait l’arrière du crâne.

- C’est peu de le dire, on aurait dit un volcan en plein éruption, tu en as dérouté plus d’un ici présent. Railla Rika en pointant d’un signe de tête la troupe de marines tremblant à ce commentaire sarcastique.

- Toi tu le vis bien à ce que je constate, je ne t’avais pas confié quelques travaux.

- Peut-être, je m’en rappelle plus très bien.

- Je ne suis pas d’humeur à m’embrouiller avec toi, Rika. Si tu ne bouges pas ton popotin, je me verrais obliger d’annuler ta séance d’entrainement, séance que tu attendais avec impatience il me semble.

- Pff, espèce de tyran, despote. Râla la jeune fille contrainte à travailler. Sinon je peux savoir en quoi consiste un Buster Call pour que cela puisse te mette hors de toi ?

A l’interrogation, Mark et son second se lancèrent un regard affligé puis le Vice-Amiral présenta à sa fille en particulier un article du journal de ce matin et lui demanda de le lire attentivement. L’Azurée s’exécuta intriguée de connaitre la raison pour laquelle il n’avait pu contrôler son irritation, au cours de sa lecture, ses doigts ne purent s’empêcher de se resserrer sur le papier tandis qu’il lui procurait des explications complémentaires. Une île tout entière avait été rasé sur ordre exprès du Gouvernement Mondiale, les autochtones soupçonnés de haute trahison envers les institutions furent décimés par une armada de la Marine conçu à cet effet par le biais d’une simple pression sur un unique bouton. Tous périr sous le surnom de « Démon d’Ohara » à l’exception d’une petite fille de huit ans, qui réussit à s’échapper de l’archipel mise à feu et à sang malgré tout vivement recherchée afin d’être exécutée. Rika comprit instantanément la colère de celui qui l’avait recueilli, comment pouvait-on accepter d’agir aussi impitoyablement envers des civils ? Silencieuse, elle lui tendit le journal et s’éloigna s’atteler à ses tâches sans rechigner, attristée d’un tel sort et ne disposant pas assez de mots pour décrire sa déception envers la Marine. Les deux hommes acquiescèrent à sa réaction passive, indiquant chez elle un certain anathème, se doutant fortement que la demoiselle avait saisi les terribles enjeux de cet acte impitoyable…

Immergée dans ses réminiscences d’un des nombreux passé sombre de la Marine, elle tressaillit à la détonation tonitruante, la végétation détela son carnage le temps d’un battement de cœur en écho. La Générale n’assimila pas tout de suite l’information dont la nature fit frémir tout le réseau floral, elle discerna petit à petit le message ; L’impératrice d’Amazon Lily fut abattue par l’un des Amiraux d’une balle.  Le ressentiment de cette entité ne faisant qu’un redoubla d’ampleur par loyauté à ces indigènes, percevant la gravité de la menace des envahisseurs avec les révélations de Rika sur la réalité de la présence d’une si grande escadre réunie. Cette dernière dévala la colline vers la côte, il était impératif qu’elle se rapproche si elle désirait détruire les navires de guerre avec le soutient de ses capacités. Les circonstances l’obligeaient à se focaliser sur l’armée navale aux fins d’étendre ses capacités à la végétation marine réclamant plus de ressources, elle se fraya un chemin parmi les cimes à la recherche d’une position de retraite convenable le temps qu’elle médite. La sylve saurait la protéger dans le cas où elle se ferait attaquée, la dame aux plantes s’assit les yeux fermés au cœur d’un rassemblement de chênes, laissant glisser son esprit le long des racines dissimulées sous terre et représentées par des fils vibrants de volonté. Déconnectée du monde qui l’entoure, elle souhaita néanmoins avant d’entrer en transe que son Commandant reste en vie face à ces deux cruels Amiraux. Elle plongea dans les profondeurs noueuses d’un écosystème complexe dont elle n’avait qu’exceptionnellement effleuré, sa vitalité se mélangea à celle des algues. Elle communiqua brièvement sa requête dans un langage véhiculé sous forme d’image, son essence se diffusa dans les fibres de ces êtres vivants en contrepartie. Les algues poussèrent en signe d’approbation et s’enroulèrent autour des bateaux dans le but de les compresser sous la stupéfaction généralisée des matelots, en revanche les vaisseaux étaient bien trop nombreux et l’Azurée jetait déjà toutes ses forces dans les plantes belliqueuses. L’épuisement mental l’affectait déjà pas mal, et pourtant elle n’abandonna pas son offensive désespérée de sauver tout le monde, soudain d’énormes serpents de mer s’attelèrent également à la désintégration des navires. Agréablement ébahie de cet appui impromptu, la jeune femme relâcha délicatement le lien avec les algues, spectatrice de la puissance déployée par les deux forces de frappes sur les soldats.

Une douleur atroce l’arrache de sa contemplation, sa psyché retourna dans ses pensées où elle distingua que l’affliction éprouvé ne provenait pas seulement des arbres tranchés mais également de son corps ; son dos la fit horriblement souffrir, son anatomie endolorie. Elle ne put réprimer un hurlement de douleur, on lui lacérait l’échine comme si des rasoirs pénétrés sa chair, un poids incroyable la plaquait au sol. En effet, ses yeux larmoyants s’ouvrirent sur la silhouette d’un oiseau à l’échelle humain dont les serres s’étaient plantées abondamment dans son épiderme. Vidée de son énergie par la manifestation et la croissance de ses amies, elle sombra dans l’inconscience, la dernière scène qu’elle crut percevoir correspondit à un Riku fou de rage posté à quelques mètres s’apprêtant à se lancer sur son assaillant mais stoppé par un assaut en traitre d’un adversaire intercepté par la vieille Nyon qui s’était interposée pour recevoir le coup à sa place. Ses réflexions s’évaporèrent en une pensée, un espoir, un cri de l’âme de ne pas faillir à sa promesse, à sa résolution de protéger ce qui lui est cher. Une voix d’une merveilleusement douce à l’intonation impénétrable résonna à travers son être avant que les ténèbres l’engloutissent...

«Tu m’as appelé à toi, qu’il en soit ainsi.»

Du corps de l’Azurée inconsciente se dégagea d’une aura verdoyante, abasourdi de ce phénome inopiné et averti par son instinct animal d’un danger imminent, l’Amiral corbeau s’envola dans les airs à bonne distance. Rika se releva sans aucune difficulté malgré ses larges plaies ensanglantées, léchées par le fluide dont la propriété parut refermer lentement les chairs. La Générale ouvrit à nouveau les yeux pour que l’assemblée y déchiffre une lueur émeraude d’antan et omnipotente, son attention se porta sur le Zoan pendant que son visage exhibait des traits ineffables. Effaré par cette apparition, son opposant s’adressa à elle alors qu’il se propulsa vers elle de ses longues ailes couleur de jais.


- Impossible, tu es…

- Peu importe qui je suis, vous avez osé vous en prendre à mes protégés de la plus terrible des cruautés, cela ne saurait rester impuni.

A cette sentence, des ronces sortirent rapidement du sol d’un geste de main de l’Azurée et filèrent encercler l’Amiral volant hébété, les épines se plantèrent dans son plumage sans qu’il ne puisse se défendre. Les plantes en représailles se raffermirent sur les ailes du corbeau, ensuite sans le moindre remords, elles tirèrent sur les extrémités opposées jusqu’au bruit de dislocation pendant qu’il criait de tourment. Une fois le châtiment infligé, elles le laissèrent choir violement au sol selon les instructions muettes de l’entité ayant pris possession de la subordonnée de Riku Kaisuki. Elle allait s’attaquer au suivant d’une volte-face, toutefois, il créa une porte l’amenant à son collègue dans un sale état et s’enfuit avec lui à l’aide d’un second portail le conduisant à un vaisseau de la Marine. Rika les observa déguerpir un moment, et se tourna vers le Commandant de l’organisation rebelle.

- Qu’ils détalent, ce n’est que partie remise. Quelle tragédie, ni mes enfants, ni ces pauvres humaines ne méritaient pas un tel destin…Vous devriez aussi prendre la mer sans tarder, ils risquent de revenir avec des renforts plus conséquents et cette fois l’effet de surprise ne sera plus avec vous. J’imagine fort bien que vous disposez d’une salve de questions à me poser, le temps nous est malencontreusement trop restreint, je peux tout de même vous rassurer sur le fait que cette chère messagère va bien…Néanmoins, j’aimerais à vous deux qui partageaient un corps une faveur ; que vous taisiez ce qu’il s’est produit, ainsi que mon intervention, elle n’y est pas encore prête physiquement et psychologiquement. Si elle l’apprend et qu’elle recommence à m’invoquer même inconsciemment, elle ne le supportera pas tant qu’elle ne se sera pas plus entrainée... Expliqua-t-elle toujours de cette voix ancestrale, elle se recroquevilla d’un coup prise d’une quinte de toux d’où elle cracha du sang.  Voyez son organisme me rejette, je dois me retirer sans délai avant de causer des effets irréversibles. Je suis navré de ne pas pouvoir vous en dire plus, prenez soin d’elle.

D’une démarche lente et sans porter plus d’attention à Riku, elle vint s’adosser à l’un des arbres encore debout, s’accroupissant avec prudence en fermant les yeux. La manifestation quitta alors l’esprit de l’Azurée, inconsciente d’épuisement d’avoir puiser autant de ferveur. Près du jeune homme, Nyon agonisante respirait bruyamment comme si elle souhaitait dire ces dernières paroles.
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Riku Kaisuki
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Riku Kaisuki

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MessageSujet: Re: Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]   Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki] - Page 2 EmptySam 3 Avr - 23:50

Une réminiscence. Soudaine, éphémère, comme un présage, une pensée soudaine qui vient à l’esprit d’un brun lancé en pleine course effrénée pour sauver la personne la plus précieuse de sa vie. Alors que Riku Kaisuki était lancé dans l’une des batailles les plus périlleuses de sa vie, alors qu’il venait de voir mourir sous ses yeux une femme qu’il avait autrefois juré de protéger, son esprit était plus clair que jamais, focalisé sur une seule chose ; la survie de celle qui avait été depuis le début à ses côtés, celle que plus que tout il voulait chérir. Et cette volonté avait ramené à lui le souvenir d’une journée particulièrement douce à son esprit qui était resté trop longtemps troublé. Un retour aux sources, dans la petite base de North Blue où on avait « réaffecté » le vice-amiral Mark suite à son coup d’éclat contre le Buster Call qui avait frappé Ohara. La volonté des hautes sphères du pouvoir d’éloigner un élément dont ils ne pouvaient se débarrasser. Les gradés s’étaient contentés de justifier leur décision en se basant sur le peu d’arrestations qu’avait réalisées sont unité récemment, et sur l’âge de l’officier, le jugeant trop vieux pour combattre dans les périlleuses mers de Grandline. Ce dernier avait bien entendu tenté de protester, mais avait rapidement compris que c’était peine perdue. Son nouveau combat était devenu d’assurer l’avenir de ses deux pupilles. Le reste de ses hommes avait suivi leur leader dans cette entreprise, pas un n’avait déserté l’unité. Ils connaissaient tous Mark depuis des années, le respectaient profondément, et jugeaient injuste cette sanction. Au milieu de cette troupe de soldats fidèles, les deux adolescents étaient devenus de véritables mascottes. C’était d’ailleurs lors du voyage qui l’avait conduit à cette petite base désaffectée qu’il avait fait la rencontre du jeune Riku, tout juste échappé de l’île où sa famille avait été anéantie. Sur les conseils de villageois, il s’était rendu de lui-même dans ce taudis qu’un groupe de soldats de la marine était en train de remettre en état, balayant les sols maculés de poussière, et réparant les murs et la charpente. Depuis, lui et Rika, la fille adoptive de l’officier rivalisaient de prouesses et d’ingéniosité pour tenter d’impressionner leur mentor. Et leur duo faisait des merveilles lorsqu’ils ne s’écharpaient pas en oubliant la mission qui leur était confiée. Et entre deux combats, Mark leur faisait l’honneur de leur enseigner quelque chose d’extrêmement précieux pour un leader en devenir : l’art du commandement, de la stratégie. Le vieil officier était un puits de science en la matière. Il l’avait démontré à de nombreuses reprises, et ses hommes, qui étaient toujours rentrés en vie grâce à lui le remerciaient avec une fidélité sans la moindre faille. Au cours de leurs voyages, ils avaient rencontré des tonnes de cultures différentes, affronté des monstres et des criminels, libéré des peuples en grande souffrance… Et l’unité des « Loups du Nord », surnom qu’on leur avait donné du fait de l’origine de la majorité de ses membres, était toujours sortie victorieuse et entière de ses missions. Chaque soir où le jeune brun savait qu’ils allaient recevoir les enseignements de leur maître, il trépignait d’impatience, relisant ses dernières notes, regroupant ses affaires pour écrire avec hâte, se tenant devant la porte des quartiers de l’officier prêt, des heures avant. Rika, qui était moins réceptive à ces cours théoriques, en profitait souvent pour le taquiner, cachant ses cahiers ou bien en renversant l’encre qu’il avait ramené pour écrire par terre. A cause de cela, il n’était pas rare qu’ils arrivent en retard, contraignant le jeune homme à développer des stratagèmes pour éviter l’azurée et arriver sereinement dans le bureau de Mark.

Et ce jour là n’avait pas fait exception à la règle. Comme à son habitude, la jeune femme avait réussi avant que son ami ne se réveille, à subtiliser tous ses cahiers. Cette fois, elle avait décidé de se surpasser, et elle avait réussi à monter sur le toit de la base, poursuivie par le brun qui tentait désespérément de l’empêcher de mener son larcin à bien. Une fois en haut, il était parvenu à lui faire lâcher les précieux ouvrages, mais ils étaient tombés, glissant le long de la surface métallique des murs, atterrissant dans la boue. Une douche à la va-vite plus tard, ils débarquaient en toute hâte dans le bureau de l’officier, habillés comme ils le pouvaient, autrement dit pas du tout en uniforme alors que leur mentor insistait pour que leur tenue soit irréprochable. Lorsqu’il vit les portes de ses quartiers s’ouvrir avec fracas, laissant choir au sol deux adolescents débraillés, il haussa un sourcil et poussa un long soupir avant de refermer délicatement les portes en bois derrière ses deux élèves, jaugeant ces derniers du regard, essoufflés, et couvert de bleus. Ils s’étaient battus, avaient probablement chuté à plusieurs reprises en voulant arriver le premier devant l’autre, et le fait qu’ils ne portaient que des habits modestes au lieu de leur uniforme laissait comprendre qu’ils avaient en plus abîmé ces derniers. Finalement, l’officier brisa le silence, reprenant place dans son fauteuil après avoir repoussé quelques piles de papier pour être certain que ses disciples puissent le voir correctement et ainsi s’assurer leur attention. Il toussa pour faire cesser les jérémiades des deux gamins qui n’en avaient pas fini avec leur dispute, puis lorsque ces dernières se redressèrent avec empressement, reprenant tant bien que mal contenance, entama la conversation.

« - Et bien je vois que comme d’habitude, en plus de ne pas respecter les horaires qui vous sont donnés, vous arrivez en haillons pour donner le change de vos catastrophes habituelles ! Je croyais vous avoir dit mille fois qu’il vous faudra agir comme une équipe si vous voulez espérer faire de grandes choses. Vous êtes prometteurs, mais pour l’instant vous ressemblez plus à la promesse d’une explosion apocalyptique qu’à un espoir ! Et puisque vous avez voulu jouer aux plus malins avec moi, vous commencerez la matinée de demain aux aurores pour étendre le linge de toute la base, ça vous fera les pieds ! annonça-t-il avec sévérité, son air grave ne laissant pas entendre la moindre chance de compassion de sa part, malgré les grognements désapprobateurs de ses pupilles.

- Mais… Mais c’est sa faute à l’autre obsédée des combats là… Moi je veux suivre ces cours, mais elle qui ne pense qu’à se battre essaie toujours de me mettre des bâtons dans les roues…

- Pff… Mou du genou va… balance…

- J’AI DIT STOP ! les deux adolescents tressaillirent devant cet éclat de voix rare de la part de l’officier. Vous êtes tous les deux punis, point. Maintenant, on s’y met, et vous avez intérêt à m’écouter sinon vous ne participez pas à la prochaine mission, vous ferez le ménage en notre absence, et vous serez privés d’entraînement. Je me suis bien fait comprendre ? bon gré, mal gré, les deux rebelles opinèrent du chef, cessant aussitôt de protester en comprenant les enjeux de leurs bêtises. »

Aussitôt, les élèves prirent place, Riku passa même un cahier vierge à Rika qui n’avait pas pour habitude de prendre des notes, et ne s’offusqua pas lorsque cette dernière se contenta de hausser les épaules et de saisir le bloc de papier. L’attention du jeune homme se reporta alors sur leur mentor qui passa deux heures à leur expliquer comment sortir ses hommes d’une situation de crise, leur parlant d’exemples de moments où ils étaient pris en tenaille, avec peu de moyens pour combattre à leur disposition, alors que des troupes deux fois supérieures en nombre s’approchaient d’eux. Le commandant leva alors la main alors que leur maître venait de terminer l’un de ses récits de bataille.

« - Mais dans ce cas précis, n’aurait-il pas été plus judicieux d’utiliser une partie de vos hommes comme une diversion pour permettre à un maximum de personnes de s’échapper, et vous éviter à vous de vous faire capturer ? Jouer l’appât c’est bien, mais si la marine vous perd, elle perd un homme de valeur, un officier irremplaçable… Vous vous êtes mis en danger ….
- Bon pour commencer, je te rappelle Riku la règle numéro un de nos leçons. Je suis peut-être plus vieux et mieux gradé que vous, mais je suis un être humain avec du sang dans les veines et les mêmes chances de mourir que vous. Donc pas de « vous », de « monsieur » ! Dans cette unité on se tutoie. Bon sauf mon second, lui j’ai abandonné l’idée. Bref. Ca tombe bien. Ce reproche que je viens de te faire constitue en partie la réponse à ta question. Sur un champ de bataille, mes galons ne me donnent rien de plus qu’une responsabilité. Être un officier ne signifie pas avoir des privilèges face à la vie ou la mort. Aucune vie ne vaut plus ou moins qu’une autre. Lorsqu’on choisit d’ôter la vie à son adversaire, on doit le faire parce qu’il n’y a aucune alternative. Être un officier, c’est avoir le devoir d’assurer à ses hommes de se sortir en vie de chaque combat. Tous observent mon dos lors des combats avec la volonté que je sois leur rempart et que je leur redonne de la détermination s’ils sont en train de sombrer. Et quoi de mieux pour attirer le feu ennemi que la présence de l’officier le plus haut gradé ? Les véritables criminels vois-tu, sont des personnes arrogantes. Elles tirent leur plaisir de ce qui leur apporte la meilleure récompense. Et dans ce cas précis, la meilleure chose à faire, qui leur attire à la fois respect, gloire, et pouvoir, c’est d’abattre la tête la plus renommée dans le camp ennemi. A cet instant-là, je n’étais qu’un tout jeune officier, mais ma réputation me précédait, ils savaient déjà qui j’étais. Donc lorsque je me suis présenté à eux pendant que mes hommes évacuaient discrètement la population par les tunnels que nous avions eu le temps de préparer, ils ont relâché leur attention. Leur objectif était devenu de me prendre pour cible pendant que nous accomplissions la mission. Et tu veux savoir quelle est la conséquence de tout ça, de cette confiance aveugle que j’ai porté à mon unité ? Alors que j’étais à bout de forces après avoir mis à terre plus d’une dizaine de ces malandrins, mes hommes sont revenus après s’être assurés de l’évacuation complète de la ville. L’effet de surprise nous a permis de totalement les neutraliser alors que nous étions bien moins nombreux, et sans la moindre perte ! Enfin en dehors de cette belle cicatrice que j’ai récolté au flanc droit, parmi tant d’autres hahaha…

- Je ne suis pas sûr de comprendre où vous… euh… tu veux en venir…

- Ils avaient intérêt à revenir sinon ils n’auraient rien été d’autre que des lâches ! C’est fatiguant d’être un chef s’il faut prendre pour les autres…

- C’est pourtant ce que toi et Riku avez le potentiel pour devenir Rika. Pour être plus clair, ma petite histoire avait pour but de vous démontrer une chose capitale lorsqu’on est officier. Bien sûr, on incarne l’âme de son unité, et dès lors il ne faut pas utiliser ses hommes comme rempart, mais au contraire être leur phare. Les guider, les protéger… Et ce qu’il en ressort si on agit avec cette pensée, avec la volonté de les sortir vivants de chaque mauvais pas, alors ils nous accorderont leur confiance, leur respect, et leur loyauté, et au moment de faire un choix de vie ou de mort, ils prendront toujours la décision qui les conduira à être à vos côtés, non pas pour mourir à votre place, mais pour se battre, et mourir avec vous. Ne l’oubliez jamais. C’est dans les combats les plus désespérés que l’on mesure la valeur d’un chef. »

L’image s’évapora en même temps que les paroles du vieil officier, alors que le commandant reprenait ses esprits sur le champ de bataille de la forêt qui brûlait de toute parts. Rika avait visiblement réussi à neutraliser pas mal de soldats, mais les coups de canon avaient eu le temps de ravager plusieurs parties de la péninsule, déclenchant un incendie qui se rapprochait lentement du centre de l’ancien royaume amazone. Sur son passage, il avait tenté à plusieurs reprises d’éteindre des foyers d’incendie, car avec cette chaleur il ne pouvait pas se battre à son plein potentiel. Surtout face à des amiraux, cela pouvait se révéler très dangereux. Il était parvenu à contenir le feu dans la partie au nord de la ville, mais il n’avait pas traîné, cherchant à rejoindre l’aura de Rika le plus rapidement possible. Lorsqu’enfin il avait pu mettre la main sur l’amiral au pouvoir de portes, la jeune femme n’était pas là, elle s’était encore éloignée. Observant avec un air grave l’officier qui se redressait en essuyant un filet de sang, le commandant avait dégainé son katana, et son œil en temps normal non valide avait rougi pour devenir celui de Cael. Les deux esprits cohabitaient parfaitement, unis pour une cause commune ; ils avaient mis de côté leurs conflits d’ego habituels pour développer le plus de puissance possible.

« - Nous ne pourrons pas maintenir cette forme très longtemps Riku. Le feu et l’énergie que nous avons déjà consommée nous affaiblissent. pensa Cael.

- J’en suis parfaitement conscient. répondit Riku. Mais nous allons devoir transcender nos limites.

- Tu m’as l’air bien affaibli le rebelle… Alors, on a du mal à respirer ? Ou alors c’est le fait d’avoir vu crever ta chère Boa qui te mets dans cet état ? hurla à son attention l’amiral qui avait déjà mis à moitié le pied dans une porte de sa confection. Tu as beau être rapide… Tu ne peux rien contre mon pouvoir. »

Ce dernier marquait un point. Il y avait des limites évidentes à son pouvoir, Riku avait discerné l’une d’elles. Il était forcé de réapparaître pour s’en prendre à quelque chose, et surtout, il y avait des limites de distance qu’il pouvait parcourir en une seule fois sans créer une nouvelle porte. Autrement, il se serait contenté de parcourir la jungle tranquillement enfermé dans sa bulle spatiale à l’abri de toute blessure. Heureusement pour le brun, il pouvait le sentir, l’aura de ce dernier transpirait la confiance. Il était beaucoup trop admiratif de ses propres capacités et à cause de cela, il ne se cachait même pas. Il était prévisible, même à travers l’espace, le commandant pouvait sentir de brefs échos d’aura suffisants pour estimer sa position. La Marine avait du recruter du personnel à la va-vite et cela se ressentait dans son comportement hautain qui n’avait rien de celui d’un chef. Sans perdre son calme, Riku ouvrit les yeux alors qu’une porte s’ouvrait juste dans son dos laissant apparaître le haut officier qui avait préparé un assaut dans le dos de son opposant. En un bref instant, il se pencha suffisamment pour pouvoir se saisir du bras qui venait frapper dans son angle mort, tirant au sol l’amiral pour le jeter brutalement contre la roche. Ce dernier accusa le coup, et reprit contenance en toussotant.

« - C’est pas possible… Comment… Tu peux… Me voir venir comme ça ?...

- Tu es bien trop prévisible, et ton pouvoir trop limité. J’ai combattu des ennemis autrement plus redoutables et effrayants que toi pauvre type.

- Nous n’avons aucune raison de craindre un lâche comme toi qui s’appuie sur son pouvoir pour attaquer dans le dos, sans la moindre tactique. Un enfant est plus stratège que toi, minable. Maintenant…

- … Dégage. »

Riku concentra le pouvoir de son fruit dans son poing, préparant un assaut formidable alors qu’Hôhôkin tentait de se redresser pour activer une porte. Déployant toute sa vitesse, il abattit sa technique droit sur l’amiral comme un marteau surpuissant, mais ce dernier avait encore de la ressource. Il utilisa une porte qu’il déploya au-dessus de lui pour que l’attaque de Riku passe dans la porte au lieu de l’atteindre. Comprenant le danger derrière cette technique, le commandant relâcha toute l’eau qu’il avait concentré immédiatement, et la suite lui donna raison car l’amiral referma la porte, emportant ce torrent avec lui. S’il avait poursuivi, il aurait pu y laisser son bras. Et ce constat laissa une seconde suffisante à l’officier pour se laisser tomber dans une nouvelle porte pour disparaître.

« - Je ne sens plus son aura… Il s’est tiré. Il semblerait qu’il ait compris des choses sur ses techniques, ou que tes paroles l’aient fait réagir.

- Tu fais erreur. Ce qu’il vient de montrer, c’est son vrai pouvoir. Il avait un regard complètement différent au moment où j’ai abattu mon poing. Je l’ai vu, le regard d’un tueur sadique de sang froid qui voit son piège se refermer. Il nous jaugeait. C’est pour cela qu’il est parti, il a les données qu’il voulait.

- Tss… Je déteste ce genre de méthodes, et en même temps je ne suis pas surpris venant des esclaves du gouvernement. Particulièrement ce Karakuro, on dirait un illuminé.

- Oui. C’est la première fois que je vois quelqu’un d’aussi endoctriné par les Dragons Célestes. Et de ce fait il constitue une arme redoutable pour eux. Mais ne perdons pas de temps, je sens l’aura de Rika toute proche, et elle s’affaiblit. Elle a du subir une attaque, on a perdu trop de temps ici bon sang ! »

Cael ne répondit pas. Il se contenta d’hocher la tête avec gravité dans leur esprit, et ils reprirent leur course dans la forêt alors que les tirs de canon avaient cessé. Sautant par-dessus les branchages qui les gênaient, ils finirent par déboucher sur une clairière surmontée d’un promontoire duquel on pouvait probablement observer toute l’île. Là, il vit Rika, le dos ensanglanté, lardé de traces de griffes profondes dans son épiderme. Fou de rage, le commandant leva les yeux, repérant le responsable de ces blessures. Son sang ne fit qu’un tour, et il prit appui sur son pied pour pouvoir anéantir cette ordure, mais au moment où il décolla pour trancher dans le vif du corvidé, il fut interrompu par l’apparition de l’amiral aux portes qui tentait une nouvelle fois de le frapper en lâche, mais cette fois-ci avec une technique qui n’avait plus rien à voir : il était sorti d’une porte pour venir en place une en plein milieu du torse du commandant. Mais ce fut une intervention aussi soudaine qu’inattendue qui vient providentiellement sauver la vie du jeune homme, alors que l’ancienne impératrice Nyon, encore en vie, venait de se jeter juste devant le brun pour prendre le coup à sa place. Elle fut transpercée par la porte, qui se referma en laissant un trou béant dans le corps de la vieille amazone qui n’eut même pas le temps de prononcer un mot. Elle retomba lourdement au sol, son corps laissant échapper des flots de sang.

« - Héhéhéhé elle est complètement tarée la vieille ! Remarque au moins ça te donne un aperçu de ce que je peux t’infliger le criminel ! Allez je vais t’achever… »

Mais il fut interrompu par une explosion soudaine d’énergie en contrebas. Rika, qui avait sombré dans l’inconscience à cause de ses blessures, s’était redressée, entourée d’une aura surpuissante, d’une lueur émeraude profonde qui n’avait rien à voir avec son énergie habituelle. Son corps semblait ravivé, ses blessures se refermaient peu à peu à une vitesse hallucinante ; Riku et Cael ignoraient tous deux ce qui avait pu causer une telle manifestation de pouvoir, mais ils se doutaient que cela avait quelque chose à voir avec le jour de leur entraînement au QG de la Marine, qui avait permis à Rika de développer un pouvoir sylvain bien supérieur à celui qu’elle avait déjà à ce moment là. Son ressenti de la nature s’en était grandement amélioré. Et là, sous les yeux ébahis de son supérieur, autant admiratifs qu’inquiets de la voir dans un tel état de puissance après s’être retrouvée gravement blessée, elle était devenue une incarnation même de la nature. Son aura était telle qu’elle semblait redonner vie à tout ce qui l’entourait, comme si elle pouvait guérir toutes les afflictions. Et pourtant, un tel afflux de puissance ne pouvait qu’être effrayant, car à n’en pas douter, le corps de la jeune femme en sortirait profondément affligé de fatigue. Ils devaient la soutenir à tout prix. Enfin du moins le croyaient-ils car ses pouvoirs se révélèrent clairement différents de leur puissance habituelle. Sans la moindre difficulté, la jeune femme neutralisa en un instant l’amiral corvidé, écartelant ses ailes dans un bruit de craquement d’os, provoquant des hurlements de douleur de ce dernier qui s’effondra au sol sous le regard hébété de son collègue, qui devant leur situation prit la décision de récupérer le Zoan pour fuir par une porte. Son pouvoir devait leur permettre de se retrouver hors de portée, sur l’un des rares navires encore en état de fonctionner.

Encore sous le choc, le jeune homme se laissa retomber au sol, atterrissant devant l’apparition, ressentant un sentiment de respect comme s’il s’adressait à une entité millénaire, un pouvoir qui transcendait l’humanité, qui n’avait rien à voir avec un fruit du démon. Il n’osait pas prendre la parole, comme s’il était effrayé par cet esprit auquel il faisait face. Même au fond de son esprit, Cael, d’ordinaire serein, n’osait moufter. Ce fut finalement la créature qui prit la parole, rassurant dans un premier temps le brun sur l’état de l’azurée, ce qui provoqua un ouf de soulagement plus que sincère de la part des deux alter egos. Elle leur suggéra de profiter de la confusion pour fuir les lieux, ce à quoi Riku acquiesça, elle avait raison, peu importe qui elle était et le pouvoir qu’elle avait déployé, le corps de Rika ne pourrait pas le supporter plus longtemps, et eux ne pourraient pas combattre une armée entière dans leur état de fatigue. Il voulut dire quelque chose, mais l’esprit mystérieux coupa court à la conversation en leur expliquant avant tout de ne pas parler à la générale de son intervention, car elle n’était pas encore prête à prendre connaissance de ce pouvoir qui se cachait au fond d’elle. Cela, le brun pouvait parfaitement l’entendre, aussi, même s’il avait promis de ne plus faire de cachotteries à son amie, il accepta cette condition. Mais encore une fois, il ne put faire plus qu’hocher la tête, car la jeune femme fut prise d’une quinte de toux significative de son affaiblissement, lui faisant cracher du sang. Evidemment, ils s’avancèrent aussitôt pour lui venir en aide, mais l’apparition leur facilita la tâche en s’adossant à un arbre pour retomber dans l’inconscience. Riku se pencha tout de même pour sentir la respiration de son amie, et fut rassuré de voir qu’elle avait repris un pouls normal. Il essuya le sang de la bouche de Rika, puis la prit délicatement dans ses bras, verrouillant sa prise sur elle pour s’assurer qu’elle ne tombe pas, avec l’intention de se rendre à leur bateau. Mais une voix faible retentit alors non loin, provenant de la vieille Nyon, encore accrochée à son dernier souffle visiblement pour dire quelque chose aux deux rebelles. Avec une expression de tristesse sincère, Riku s’approcha d’elle pour écouter ce qu’elle avait à dire.

« - Riku… Kaisuki…

- Je suis là dame Nyon. Je suis là…

- S’il te plaît.. prends mon bâton… Il te permettra de donner des ordres aux serpents de mer. Ils couvriront votre fuite, ils vous permettront de traverser la Calm Belt sans encombres…

- Je ne peux pas accepter un tel cadeau… Votre sort… Tout est de ma faute.

- Toi et ton amie n’avez rien à vous reprocher. Le seul crime dont nous avons été accusées, c’est d’avoir été amies avec toi. Boa espérait qu’au fond tu restes toujours caché et que tu trouves à nouveau le bonheur. Et lorsqu’elle t’a vu avec cette fille… Elle a compris que tu avais trouvé ta voie comme elle le souhaitait. Nous étions condamnées, comme bien des gens ont été condamnés pour avoir fréquenté Gold Roger de près. Je te demande juste une chose… N’oublie jamais les amazones. Va au bout de ton œuvre, je t’en prie… Pour nous aussi. »

Le commandant n’eut pas le temps de répondre. La voix de l’ancienne impératrice, de même que son aura, les deux s’étaient éteintes au même moment, le regard de Nyon était devenu vitreux. Le brun passa sa main sur les yeux de la vieille amazone pour lui fermer les yeux, puis respecta sa volonté en prenant son bâton, fuyant à grandes enjambées vers leur navire, qui avait été laissé sur l’autre côté du littoral par les amazones, avec le navire pirate des Kujas. L’incendie avait désormais gagné une grande partie de la forêt, et la progression du brun fut rendue difficile entre la chaleur, les fumées, et la végétation touffue, il lui fallut de longues minutes pour atteindre leur embarcation dans laquelle il grimpa non sans un dernier regard et un dernier hommage en pensée pour ces femmes mortes pour un crime qui n’en était pas un. Déployant son bâton, il appela en pensée les serpents, et il sentit comme une vibration traverser son esprit, tandis que des dizaines de ces léviathans se manifestèrent pour soulever leur navire mais aussi le cacher. Avec une vitesse bien supérieure à celle qu’offrait le pouvoir de Riku, ils s’élancèrent sans poser de questions sur les flots, tandis que le bombardement de l’île reprenait, emportant avec lui les dernières traces de la civilisation d’Amazon Lily. Dans la nuit tombante avec pour horizon derrière eux l’île enflammée, devant eux les lueurs orangées des nuages noirs de l’obscurité lunaire, les deux résistants disparaissaient, loin de leurs poursuivants, ignorant si un jour ils seraient en mesure de les vaincre définitivement.

Mais l’heure n’était plus aux constats amers… Riku et Cael ressentaient une véritable source de réconfort dans leur échec. Ils avaient sauvé Rika. Elle était en vie, eux aussi, et désormais ils rentraient dans la chaleur apaisante et protectrice de leur forteresse cachée. Toutes les conséquences de cette aventure revenaient peu à peu à l’esprit du commandant. La plus évidente d’entre elles concernaient sa relation avec l’azurée. Il était devenu incontestable que leur lien ne pouvait plus demeurer tel qu’il était auparavant. Il s’était dit trop de choses, le brun et son alter ego avaient pris conscience de la véritable nature de leurs sentiments envers la générale. Ils désiraient cette femme, désirait son cœur, il voulait plus que tout la voir vivre pour toujours à ses côtés. Et ce voyage de retour, le bilan de leur mission… Serait l’occasion de faire le point sur cela une bonne fois pour toutes. Sur ce petit navire, Rika ne pourrait pas s’enfuir. Elle ne pourrait pas chercher à éviter la conversation. En attendant son réveil, imaginant mille conversations avec elle, rougissant et le cœur battant comme un idiot naïf, il l’avait déposée sur son lit, recouverte de ses draps, et déposé un linge humide et chaud sur son front. Et surtout, il était resté à son chevet pour veiller sur elle. Lorsqu’enfin elle ouvrit les yeux, tout se précipita dans son esprit, toutes les phrases qu’il avait imaginées entraient en collision dans un brouhaha apocalyptique… Et finalement la seule phrase qui sortit, comme une introduction maladroite de leur longue conversation :

« - Rika… Epouse moi. »

Pour la subtilité c’était déjà raté.


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Retour à la terre sous l’éclat d’une lune pleine de surprise [PV Riku Kaisuki]

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